Panorama de presse quotidien du 27 04 2021

« Nous avons utilisé des espèces locales comme l’érable champêtre, le cornouiller sanguin, le
charme, qui poussent déjà naturellement dans le secteur, explique Benoît Dehu. Ces arbres
ont été plantés en 2019 et les effets bénéfiques se verront dans les prochaines années. C’est
avant tout un projet pour les générations futures. »
Parmi les effets positifs de la vitiforesterie, Benoît Dehu relève d’abord le rôle de l’arbre
comme régulateur de température pour lutter contre les conséquences du réchauffement
climatique.
« On constate une hausse de 1º C l’hiver, ce qui permet de lutter contre les gelées , expose le
viticulteur, qui se base sur des résultats constatés dans le Gers. L’été, au contraire, la
température est à la baisse, de l’ordre d’1º C également . »
Autre point positif : l’implantation d’oiseaux, qui permettent de lutter contre les ravageurs de
la vigne en mangeant les larves d’insectes. S’il est encore trop tôt pour constater le
développement de ces prédateurs naturels dans ses parcelles, Benoît Dehu a prévu d’installer
des nichoirs à mésanges et à chauves-souris dans les dix prochains jours.
« Certains professionnels m’ont posé la question d’une potentielle concurrence entre la vigne
et les arbres, notamment autour de la ressource en eau, soulève le viticulteur. En fait, on
constate plutôt l’effet inverse. Les racines des arbres vont se développer bien plus
profondément que celles des vignes. Elles vont jouer un rôle de pompe pour remonter vers la
surface de l’eau qui sera disponible pour la vigne. Et lorsque l’on a un excès d’eau, celle-ci
s’écoulera plus facilement puisque le sol est aéré . »
En test depuis 2 ans sur l’exploitation de Fossoy, la vitiforesterie s’est développée il y a un
peu plus de 5 ans en Champagne, chez les vignerons mais aussi au sein des maisons de
champagne.
Ainsi en mars dernier, la maison Ruinart s’est engagée à planter 14 000 arbres et arbustes
dans le vignoble de Taissy.