Vin Après vingt ans d’essais, la maison Louis Roe<strong>de</strong>rer lance sa collection <strong>de</strong> coteaux champenois Thomas Crouzet / L’Union <strong>du</strong> <strong>27</strong>/<strong>04</strong>/<strong>2021</strong> Frédéric Rouzaud, directeur général, et Jean-Baptiste Lecaillon, chef <strong>de</strong> caves, ont présenté la nouvelle collection <strong>de</strong> coteaux «Camille». Un coteaux rouge réalisé sur une parcelle plantée en 2002, un blanc pro<strong>du</strong>it à partir <strong>de</strong> vieilles vignes. Après <strong>de</strong>s tentatives infructueuses, notamment en 2014, Roe<strong>de</strong>rer annonce sa collection « Camille ». Un savoir-faire aidé par le changement climatique et <strong>de</strong> hauts <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> maturité. Il aura fallu patienter <strong>de</strong> nombreuses années avant <strong>de</strong> pouvoir goûter aux tout premiers coteaux champenois <strong>de</strong> la maison Louis Roe<strong>de</strong>rer. Et encore, les quelques milliers <strong>de</strong> bouteilles sorties en édition limitée ont toutes été ven<strong>du</strong>es en quelques semaines. Mais que les amateurs se rassurent, après la cuvée 2018, les millésimes 2019 et 2020 sont déjà en préparation. Pour arriver à un tel résultat, il est nécessaire <strong>de</strong> remonter, pour le coteaux rouge, à 2002 et à la plantation d’une parcelle <strong>de</strong> 43 ares à Mareuil-sur-Aÿ, au lieu-dit Charmont. L’endroit est sélectionné pour son terroir argileux mais aussi calcaire. On récolte lorsque les baies sont lour<strong>de</strong>s et compactes, plus tard que pour nos vins effervescents, sorte <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième vendange, explique Jean-Baptiste Lécaillon, chef <strong>de</strong> caves « La fraîcheur calcaire champenoise est bien présente, donnant une puissance à la fois brillante et délicate, saline et veloutée » assure Jean-Baptiste Lécaillon, chef <strong>de</strong> caves <strong>de</strong> la maison Roe<strong>de</strong>rer. La parcelle y est cultivée en bio et en biodynamie. Des pratiques favorisant l’ensoleillement <strong>du</strong> raisin sont menées, afin d’obtenir une maturité suffisante. « Les vignes ne sont pas rognées mais tressées et palissées, les raisins bien exposés à la lumière et aux premiers rayons <strong>du</strong> jour, explique Jean-Baptiste Lécaillon. On récolte lorsque les baies sont lour<strong>de</strong>s et compactes, plus tard que pour nos vins effervescents, sorte <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième vendange, donnant <strong>de</strong>s jus concentrés, dans la pleine force <strong>du</strong> soleil. » Un travail <strong>de</strong> précision est ensuite effectué pour la macération. Les raisins, non éraflés ou partiellement éraflés, sont mis en cuvaison, pour une « infusion » <strong>de</strong> 17 jours. « La rafle confère davantage <strong>de</strong> parfum, <strong>de</strong> finesse et <strong>de</strong> sève » analyse Jean-Baptiste Lécaillon. Après cette opération, les vins sont élevés en barriques <strong>de</strong> chêne et vieillis un an. Malgré cette approche en finesse, la qualité <strong>de</strong>s vins n’a pas été jugée satisfaisante par la maison Louis Roe<strong>de</strong>rer avant le millésime 2018. Un premier coteau avait pourtant failli voir le jour en 2014, mais finalement laissé <strong>de</strong> côté, car manquant <strong>de</strong> caractère. Les années chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 2018, 2019 et 2020, conséquence visible <strong>du</strong> réchauffement climatique, ont profité au pinot noir et à sa bonne maturité. Concernant le coteaux blanc, la maison a jeté son dévolu sur une parcelle <strong>du</strong> Mesnil-sur- Oger, royaume <strong>du</strong> chardonnay. Sortie annoncée <strong>de</strong>s millésimées 2019 et 2020
La récolte y est aussi plus tardive, pour atteindre le parfait équilibre entre le sucre et l’acidité. Le vin est élevé dans trois contenants différents : le grès, l’inox, le bois. Le premier apporte <strong>du</strong> gras et <strong>de</strong> la ron<strong>de</strong>ur, le second développe fraîcheur et pureté, le <strong>de</strong>rnier apporte <strong>de</strong>s touches boisées et vanillées. Après huit mois vieillis séparément, les vins issus <strong>de</strong>s différemment contenants sont ainsi assemblés. Après cette première réussite, Roe<strong>de</strong>rer a annoncé la sortie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prochains millésimes, en quantité encore plus limitée. Nul doute que ces <strong>de</strong>rniers trouveront rapi<strong>de</strong>ment preneurs.