D'HANDWIERK Octobre 2021

MAGAZINE
ÉCONOMIE
Ce nombre augmente ainsi de près de 7% par rapport
au 1 er semestre 2019 (et de 17% par rapport à la même période
en 2020).
Les analyses de la Chambre des Métiers ont montré qu’avant
2020 le taux de faillites de l’Artisanat était structurellement
en-dessous du taux des autres secteurs économiques.
« La Chambre des Métiers continue à scruter à la loupe
l’évolution future de la crise, ainsi que des effets
secondaires qui en découleront (pénurie du matériel)
et qui pèsent notamment lourd sur la balance
des métiers de la construction et de la mécanique. »
Est-ce toujours le cas un an et demi plus tard ?
Selon les analyses de la Chambre des Métiers, 72 entreprises
artisanales ont fait faillite au cours du 1 er semestre 2021.
Le constat est que même si, l’Artisanat présente toujours
un taux de faillites en dessous de la moyenne des autres
secteurs économiques, le nombre de faillites y augmente
plus sensiblement au cours de la période analysée.
Ainsi, pour l’Artisanat, le nombre de faillites augmente
de 27% par rapport au 1 er semestre 2019 (59 faillites)
et même de 47% par rapport à la même période en 2020
(49 faillites).
Malgré cette évolution négative, il est cependant difficile
de faire des prévisions sur le nombre de faillites qui seront
prononcées dans les prochains mois. Il faut également noter
que, malgré cette hausse importante, l’Artisanat qui représente
21% de l’ensemble des entreprises dans l’économie nationale,
n’étaient responsables que pour 11% des faillites au 1 er semestre
2021. Ce secteur reste donc, en moyenne, plus robuste que
les autres secteurs économiques. La Chambre des Métiers
continue à scruter à la loupe l’évolution future de la crise, ainsi
que des effets secondaires qui en découleront (pénurie
du matériel) et qui pèsent notamment lourd sur la balance
des métiers de la construction et de la mécanique.
Dans le contexte économique actuel, il est regrettable
que la modernisation du droit luxembourgeois en matière
d’insolvabilité des sociétés commerciales (cf. article p. 20)
de la faillite, en gestation politique depuis une quinzaine
d’années, ne soit toujours pas prêt à être voté.
Le monde économique est en droit de s’attendre à plus
de proactivité de la part de la politique. La survenance
d’une faillite est un phénomène économique qui n’a effectivement
rien d’extraordinaire dans une économie de marché
où les entreprises sont en concurrence les unes par rapport
aux autres. La disparition d’entreprises fait partie de
la dynamique économique au même titre que la création
d’entreprises.
Dès lors, la Chambre des Métiers estime qu'il faut
plus clairement faire la distinction entre :
1. Les entreprises qui fonctionnent de manière frauduleuse
à l'encontre desquelles les mesures de préservation doivent
être fermées en vue d’un assainissement de l’économie.
2. Les entreprises subissant par exemple les effets
d’une situation conjoncturelle défavorable et dont aucune
infraction « grossière » n'est relevée. Une réelle « seconde
chance » en toute sécurité juridique et simplicité
administrative devrait être possible dans ce cas-ci.
Pour la Chambre des Métiers il est désormais urgent de
plus attendre dans ce dossier important pour une économie
moderne qu’est celle du Luxembourg.
Chambre des Métiers
max.urbany@cdm.lu
Conseiller économique
+352 42 67 67 - 261
/10/2021
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