Présence 09/2021

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14 PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2021 DOSSIER HORAIRE DES CULTES /CÉLÉBRATIONS PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2021 15 EXPOSITION ITINÉRANTE POUR LES JUBILÉS DE 2021 À 2026 HORAIRE DES CÉLÉBRATIONS En conclusion, un anniversaire, respectivement un jubilé, est une occasion de réfléchir au passé, au présent et à l'avenir. Le souhait des organisateurs est que nombreux seront ceux qui attendent avec impatience que l'exposition itinérante fasse une halte dans leur propre paroisse ! INDICATIONS SOUS RÉSERVE DES DÉCISIONS DU CONSEIL FÉDÉRAL ET DES AUTORITÉS CANTONALES Dimanche 7 novembre Antépénultième dimanche après Pentecôte – La Toussaint Genève Saint-Germain 10h • Grand-Lancy Trinité Chêne-Bourg Lausanne Ste-Marie du Servan La Chaux-de Fonds Saint-Pierre 10h • Neuchâtel Saint-Jean Baptiste Bienne Epiphanie Saint-Imier Saint-Paul 10h15 • Le curé Jean Lanoy nous parle de cette première journée de l’exposition et son vernissage. « Le 24 septembre je devais me rendre à Lucerne pour mon premier Conseil Synodal au sein duquel je fus élu vice-président. Je commençais ma journée de séance par une visite à l’église du Christ de la paroisse catholique-chrétienne de Lucerne. J’eu la belle surprise de pouvoir effectuer une visite de l’exposition en primeur alors que déjà quelques visiteurs me précédaient. vidéos. Le vernissage du soir était très bien organisé par la paroisse. Le curé Adrian Suter et le prêtre Patrick Zillmann accueillirent une belle assemblée de personnes intéressées. Dès l’entrée dans l’église chacune et chacun purent recevoir un verre de vin de l’amitié en attendant d’écouter les orateurs. Il y avait entre autres autres, la présidente du conseil de paroisse, Madame Esther Albert, l’Évêque Harald, la présidente du conseil synoda, Madame Manuela Petraglio et le curé Adrian Suter. Les premières paroisses à recevoir l’exposition après Lucerne sont les suivantes : BIENNE du 1 er décembre 2021 au 31 janvier 2022 NEUCHÂTEL du 1 er février au 31 mars 2022 GENÈVE du 1 er avril au 31 mai 2022 OLTEN du 1 er juin au 31 juillet 2022 BERNE du 1 er au 31 décembre 2022 Bernard Boulens Samedi 13 novembre Dimanche 14 novembre Avant-dernier dimanche après Pentecôte Mardi 16 novembre Dimanche 21 novembre Dernier dimanche après Pentecôte Dimanche 28 novembre 1 er dimanche de l’Avent Dimanche 5 décembre 2 e dimanche de l’Avent 10 h • 10h • 10h30 • 10h30 • 17h • 10h • 10h • 10h • 10 h • 18h • 19h30 B Messe (eucharistie) o Liturgie de la parole prière du soir célébration œcuménique B Bible à la carte 17h • 10h • 10 h • 10h15 • Je savais bien qu’il y avait le soir même un vernissage de l’exposition, mais je ne pus pas m’empêcher de profiter de ces minutes personnelles pour m’approcher de ce qui de loin déjà invitait vers cet écran de témoignages sous différentes formes : Panneaux et A l’issue des discours inaugurant le vernissage, des buffets répartis dans l’église permirent aux hôtes de pouvoir à la fois se sustenter tout en découvrant l’exposition de plus près, par une approche plus personnelle des différents éléments de l’exposition.» avec la participation notamment d’Adrian Suter, Daniel Pfenning, Niklas Ragenbass et Jean Lanoy Église Sainte-Marie de Mühlhausen – Allemagne
16 PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2021 DE LA PAROLE AU GESTE DANS MA BIBLIOTHÈQUE PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2021 17 Un autre retour en arrière dans le temps avec Matteo Ricci (1552 – 1610) PAR NASSOUH TOUTOUNGI Continuons notre exploration ethnomusicologique en partant cette fois-ci en Extrême-Orient. Nous accompagnons toujours les jésuites qui envoient des missionnaires du côté de la Chine cette fois-ci. Mais on oublie souvent que l’expansion missionnaire qui a débuté autour de l’annonce de la résurrection de Jésus s’est aussi faite à l’Est. La première mission chrétienne à avoir atteint la Chine est celle du moine syriaque, d’origine perse vraisemblablement, connu sous le nom chinois d’Alopen, une hypothétique sinisation du nom Abraham. En empruntant l’intégralité des routes de la soie, il serait arrivé à Xi’an, ville du centre de la Chine, en 635. L’empereur accorde à Alopen une tolérance officielle et invite les chrétiens à traduire leurs œuvres sacrées pour la bibliothèque impériale. La communauté syriaque de Xi’an érige en 781 une stèle qui décrit le développement mouvementé de la mission nestorienne en Chine depuis l'arrivée d'Alopen. Après un relatif succès dans l’évangélisation sous l’Empire moghol (1279-1368), cette présence chrétienne ancienne se délite au milieu du XIV e siècle, notamment à cause d’expulsions ayant eu lieu après l’instauration de la dynastie xénophobe Ming (1368-1644). Il faut attendre Matteo Ricci pour qu’un lettré chrétien soit accepté à la cour de l’empereur chinois. Ricci est né à Macerata en 1552. Il a reçu un enseignement en théologie, en littérature et en sciences, d'abord dans sa ville natale, puis au collège des Jésuites à Rome. Il s'est ensuite embarqué pour l'Orient, où il voulait accomplir sa mission d’évangélisation. Après cinq années en Inde, il atteint Macao en 1582 et Pékin en 1598. C'est là qu'il est mort en 1610. Après les voyageurs médiévaux, il était le premier à s'être aventuré aussi loin à l'Est. Ainsi, il est devenu un personnage clé dans les relations entre la Chine et l'Occident. Il paraphrase de la musique romaine dans huit chansons en leur ajoutant des paroles chinoises. Le projet de ces «Huit airs pour cithare européenne» (Xiqin qu yi) est de mélanger valeurs chrétiennes et confucianisme, système grégorien et mélodies chinoises. Il était sans doute conscient de la valeur que les lettrés chinois accordaient à la musique, et comptait s'en servir pour être accepté dans leur société. C'était le début d'une présence de la musique européenne à Pékin qui durerait des années, se développant et culminant à la fin du XVIII e siècle avec une représentation d'un opéra de Piccinni devant l'empereur. Ce qui est étonnant, c’est que cette pratique musicale liant musique occidentale et musique orientale va se perpétuer dans la musique catholique composée par les Chinois. Trois siècles plus tard, nous pouvons trouver quelques traces, bien ténues, des cérémonies composites des anciennes églises de Pékin. Il nous reste quelques descriptions, chinoises ou européennes, qui insistent généralement plus sur les costumes somptueux que sur la musique. Il nous reste aussi un grand nombre de textes religieux traduits en chinois, mais les musiques sont dans d'autres recueils, sans indication de texte. Certains éléments disparates nous permettent, à condition de risquer quelques hypothèses, de reconstituer des Vêpres à la Vierge, avec notamment des curiosités de l'histoire de la musique: un Magnificat de Francesco Anerio avec un texte chinois, les musiques originales chinoises composées par le converti Wu Li. Mère à l’enfant datant du début du XX e siècle, représentée en tant qu’impératrice et reconnaissable en tant que telle par les personnes chinoises contemporaines. Exemples musicaux: https://www.youtube.com/ watch?v=XZGGD7BYQVE: Giovanni Francesco Anerio; https://www.youtube.com/ watch?v=ohbWfmpegoY&list=O- LAK5uy_kJBrW1gFynpiX-Zmbpy- 2vnzdXs2d3TrGQ&index=2: Introduction de la Messe des Jésuites à Pékin; https://www.youtube.com/ watch?v=8RvXDtGLC_I&list=O- LAK5uy_kJBrW1gFynpiX-Zmbpy- 2vnzdXs2d3TrGQ&index=10: Salve regina de la Messe des Jésuites à Pékin. Chaque mois, Jean-Claude Mokry nous propose dans cette rubrique de découvrir un livre ancien ou récent de sa bibliothèque personnelle. Ce mois-ci Le chemin des estives. Peut-être parce qu’en cet automne, il fleure encore un peu de l’été (quoique cet été on se demandait parfois si nous n’étions pas en automne !) je trouve bon de vous proposer Le chemin des estives que j’ai découvert un peu par hasard grâce à une interview de l’auteur, Charles Wright, écrivain et journaliste qui vit quelque part entre l’Ardèche et Paris. Il livre ici un carnet de voyage, alors qu’il aspirait à devenir jésuite. Un récit agréable à lire. Mais aussi spirituellement tonique! La dernière page de couverture situe la démarche de l’auteur : « Partout, il y avait trop de bruit, trop de discours. Un jour, j'en ai eu marre de cette frénésie et je suis parti. Certains vont chercher le bonheur en Alaska ou en Sibérie, moi je suis un aventurier de la France cantonale : je lorgne du côté d’Aubusson, du puy Mary et du plateau de Millevaches…» Sans le moindre sou en poche, misant sur la générosité des gens, un jeune aspirant jésuite s’échappe de la ville et de la modernité avec le désir de renouer avec l’élémentaire. Il s’offre une virée buissonnière à travers les déserts du Massif central. Une petite promenade de sept cents kilomètres à pied. Le chemin des estives, récit de ce voyage, est une ode à la désertion, à la liberté, à l’aventure spirituelle. Charles Wright Le chemin des estives. Flammarion – 2021 – 356 pages On y croise les figures de Rimbaud, de Charles de Foucauld, mais aussi des gens de caractère, des volcans, des vaches. Au fil des pages, une certitude se dessine, le bonheur est à portée de main, il suffit de faire comfiance et d'ouvrir les yeux. Faire confiance, c’est le moins qu’on puisse dire puisque ce chemin des estives fait partie de l’obligation faite à ces deux novices qui ne se sont pas choisis d’entreprendre une sorte de pèlerinage à pied, sac au dos, sans argent en poche, c’est-à-dire en se faisant nourrir et loger par l’habitant car le principe implique aussi de ne pas avoir recours aux presbytères et aux maisons religieuses. Or comme on pourrait le dire familièrement : ça marche. Même s’il existe quelques accrocs ici ou là, le chemin des estives est une ode à la générosité humaine, même si ces donateurs/donatrices ont bien souvent des contentieux avec le monde de la religion, voire même avec la foi. Charles Wright ne cache pas la teneur de ces échanges. Ni les déserts spirituels qu’il rencontre avec son compagnon de marche, Benoît qui tient une place importante dans cette aventure. C’est aussi la découverte d’une France où la vie rurale est souvent devenue celle de la solitude, dans laquelle les communautés chrétiennes survivent tant bien que mal et s’étiolent. Mais il montre aussi que ces hommes et ces femmes dont il trace les portraits par petites touches ne manquent ni de cœur, ni de sens du partage. Comme ce vieil homme qui les invite un soir à partager son repas frugal, ou cette rencontre avec un ancien professeur de la Sorbonne et de sa fille, ou encore Julien qui les remercie d’avoir accepté son invitation. Ce qui lui rappelle «qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » ou encore cette épicière qui leur offre « du pain, des fruits et deux croissants rustiques». Tout cela nous permet, à nous aussi, de nous souvenir que la vie simple, même quand elle dépend des autres, peut-être pleine de «possibles». Bien plus en tout cas que lorsqu’on la remplit, au risque de l’encombrer, de mille choses qui semblent indispensables…
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