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« La restructuration différée a été trop vite abandonnée, nous reprenons le sujet ouvert il y a<br />
18 mois » indique Jérôme Despey, notant que si le dispositif existe dans la Politique Agricole<br />
Commune (PAC), ses modalités ne sont pas adaptées aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s : « il faut une<br />
in<strong>de</strong>mnisation immédiate, dès la première année, et ne pas avoir à replanter la même<br />
parcelle. Discutons <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> transférer les autorisations <strong>de</strong> plantation nouvelle<br />
dans le même bassin ou dans un autre bassin. » Une proposition qui va <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s<br />
discussions avec la Commission Européenne, mais aussi avec la filière <strong>de</strong> Cognac, qui a<br />
milité pour que l’interdiction <strong>de</strong>s transferts entre régions viticoles (après l’affaire <strong>de</strong>s<br />
vautours).<br />
Le retour <strong>de</strong> l’arrachage primé définitif<br />
Parachevant ce plan Marshall <strong>de</strong> la filière <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> France, le sujet <strong>de</strong> l’arrachage<br />
définitif revient : « on n’a pas cet outil réglementaire dans la PAC. Pas plus que dans<br />
l’Organisation Commune <strong>du</strong> Marché vitivinicole, l’OCM vin** » rappelle Jérôme Despey.<br />
Participant ce <strong>30</strong> novembre au comité mixte vitivinicole d’Espagne, <strong>de</strong> France et d’Italie à<br />
Rome, le viticulteur <strong>de</strong> Saint-Geniès-<strong>de</strong>s-Mourgues (Hérault) annonce remettre l’arrachage<br />
primé définitif sur la table <strong>de</strong>s vignobles européens : « j’évoquerai la volonté française <strong>de</strong><br />
mesures conjoncturelles (distillation, ai<strong>de</strong> au stockage privé…) et <strong>de</strong> mesures d’arrachage<br />
hors OCM pour répondre aux besoins <strong>de</strong> certains bassins afin d’accompagner les viticulteurs<br />
en gran<strong>de</strong> difficulté. Nous verrons si ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont partagées pour la gestion <strong>de</strong> la crise<br />
actuelle. Ça pourrait être une voie. »<br />
On ne peut pas laisser une région dans la détresse<br />
S’il détaille les mesures structurelles et conjoncturelles à déployer pour soutenir le vignoble<br />
français (ainsi que <strong>de</strong>s mesures assurantielles, voir encadré), Jérôme Despey martèle qu’il ne<br />
s’agit que d’un sujet à traiter avec la structuration <strong>de</strong> la filière : « la segmentation <strong>de</strong> l’offre »,<br />
un travail <strong>de</strong> fond à mener pour que la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> France s’adapte aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. « On ne peut pas laisser une région dans la détresse, on ne peut pas<br />
baisser les capacités d’investissement et d’accompagnement à l’installation. Il faut apporter<br />
<strong>de</strong>s solutions à ceux en difficulté et ceux souhaitant rester » résume Jérôme Despey,<br />
concluant : « n’atten<strong>de</strong>z pas <strong>de</strong> moi <strong>de</strong> baisser les bras. J’ai vécu <strong>de</strong> nombreuses difficultés, y<br />
compris dans ma propre région (le Languedoc, qui a connu <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> distillation en<br />
son temps). J’ai un <strong>de</strong>voir : trouver une solution pour le vignoble <strong>de</strong> la ferme France, tant<br />
pour ceux qui souffrent que ceux qui veulent rester. »<br />
* : « Nous attendons toujours une réponse <strong>du</strong> gouvernement sur les délais <strong>de</strong> remboursement<br />
<strong>de</strong>s Prêts Garantis par l’Etat (PGE) pour donner <strong>de</strong> l’oxygène aux entreprises en difficulté »<br />
indique le viticulteur héraultais.<br />
** : Jérôme Despey répète son souhait <strong>de</strong> préserver l’OCM vin en ne fléchant pas <strong>de</strong>s fonds<br />
dédiés aux investissements techniques et commerciaux vers <strong>de</strong> futures mesures d’arrachage.<br />
"Je ne lâcherai rien sur la moyenne olympique"