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PROPERTYTODAY<br />
5<br />
Art 3.86-§3 Cc: " … Le patrimoine de<br />
l'association des copropriétaires est<br />
composé, au minimum, d'un fonds de<br />
roulement et d'un fonds de réserve. …<br />
Ces fonds doivent être placés sur divers<br />
comptes, dont obligatoirement un compte<br />
distinct pour le fonds de roulement et un<br />
compte distinct pour le fonds de réserve;<br />
tous ces comptes doivent être ouverts au<br />
nom de l’association des copropriétaires.<br />
…"<br />
D’une banque à l’autre les procédures<br />
divergent, mais nous interrogeons quand<br />
même à juste titre sur l’avenir de la gestion<br />
financière des copropriétés si toutes les<br />
banques décident un beau jour de ne plus<br />
ouvrir de comptes pour les copropriétés !<br />
Ceci est bien sur un scenario très improbable,<br />
qui mettrait les syndics et les ACP dans<br />
une position absurde. Mais si la situation<br />
actuelle perdure et s’amplifie, cela réduira<br />
non seulement considérablement la marge<br />
de manœuvre des syndics et cela impliquera<br />
une plus grande complexité de leur gestion<br />
financière. Par exemple, lorsqu’un syndic<br />
reprend une nouvelle copropriété, il a de<br />
multiples raisons pour ne pas continuer à<br />
utiliser le compte géré par son prédécesseur.<br />
L’une d’elle est bien évidemment qu’il<br />
souhaite se distancier de la gestion<br />
antérieure à son mandat et commencer sa<br />
mission à zéro.<br />
Par ailleurs au niveau de la gestion<br />
comptable globale du cabinet de syndic,<br />
il n’est pas souhaitable d’avoir une<br />
multiplicité de comptes bancaires dans des<br />
banques différentes ayant des systèmes<br />
incompatibles. C’est pourquoi le nouveau<br />
syndic optera presque systématiquement<br />
pour une clôture du compte du syndic<br />
sortant, et l’ouverture d’un nouveau compte<br />
dans une autre banque ; le plus souvent, une<br />
banque ou il a centralisé tous les comptes de<br />
son portefeuille.<br />
2/ Tarifs en forte hausse<br />
En <strong>2022</strong> nos membres ont reçu des courriers<br />
annonçant des augmentations substantielles<br />
de tarifs de gestion des comptes : jusqu’à<br />
250 € par an pour un compte à vue d’ACP… !<br />
(voir la réponse d’un syndic ci-dessous).<br />
Par ailleurs, ces courriers contiennent<br />
souvent des ultimatums exigeant une<br />
réponse dans un délai très court, à défaut<br />
de quoi l’ACP est censée avoir donnée sont<br />
accord avec la nouvelle tarification.<br />
Même si ces augmentations de tarifs de<br />
gestions des comptes bancaires des ACP<br />
ne concernent pas les syndics directement,<br />
c’est-à-dire au niveau de leurs finances<br />
personnelles, elles mettent les syndics dans<br />
une situation très compliquées d’une part<br />
vis-à-vis des copropriétaires en d’autre part<br />
dans le cadre de l’organisation de la gestion<br />
financière de leurs ACP en portefeuille.<br />
Les banques font elles semblant d’oublier<br />
que le syndic n’est pas l’organe décisionnaire<br />
de l’ACP ? Pour rappel le syndic est le<br />
mandataire de l’ACP et a pour tâche<br />
d’exécuter les décisions de l’Assemblée<br />
Générale. Il devrait donc pour accepter les<br />
nouvelles conditions du contrat, demander<br />
l’avis de l’Assemblée générale. Clairement,<br />
les syndics ne sont donc pas en mesure de<br />
répondre à ces courriers dans le délai imparti.<br />
En fait, il serait impossible au syndic<br />
d’organiser une AG extraordinaire sur un tel<br />
sujet et dans un si bref délai. D’autant plus<br />
qu’une telle AG s’accompagne d’honoraires<br />
“ Il y a un<br />
problème<br />
d’éthique<br />
mais aussi de<br />
proportionnalité.<br />
supplémentaires en raison des prestations<br />
spéciales qu’elles exigent ; cela s’avérerait<br />
totalement contreproductif , sans compter le<br />
risque de se mettre les copropriétaires à dos.<br />
Les copropriétaires et les syndics sont donc<br />
pris en otages et sont confrontés à des<br />
hausses de tarifs inacceptables, surtout de<br />
nos jours ou le pouvoir d’achat est déjà en<br />
forte diminution.<br />
Autre absurdité, la hausse de tarif se<br />
fait par ACP et par compte bancaire ;<br />
une grosse ACP de 100 appartements,<br />
payera autant qu’une petite copropriété<br />
de 4 à 10 copropriétaires… S’il y a deux<br />
comptes bancaires, cela fait 500 € par an,<br />
soit dans le cas d’une petite copropriété<br />
de 4 copropriétaires 125€ par an par<br />
copropriétaire!<br />
Il y a donc non seulement un problème<br />
d’éthique mais aussi de proportionnalité.<br />
3/ Autres griefs<br />
Nos syndics ont listé un certain nombre de<br />
griefs supplémentaires qui résument assez<br />
bien les défis auxquels ils sont confrontés ;<br />
• Longueur extrême des<br />
étapes administratives lors de<br />
l’ouverture d’un compte<br />
• Déplacements multiples en agence<br />
pour identification du syndic, signature<br />
du mandat, réception de la carte, etc<br />
• Problèmes de connexion avec Itsme<br />
et nécessité d’un digipass ;<br />
• Pas d’accès aux extraits de comptes<br />
antérieurs lors d’une reprise des<br />
comptes par un nouveau syndic ; <br />
• CODA : transmission des codas<br />
difficile à mettre en place ;<br />
• Carte bancaire et désactivation<br />
du retrait en cash, paiements en<br />
magasin, et paiements en ligne<br />
Mais pour quelles raisons les banques<br />
se détournent elles à ce point des<br />
copropriétés ?<br />
La réponse "bidon" du secteur bancaire<br />
L'UDS (Union des Syndics asbl) a pris contact<br />
avec Febelfin pour transmettre au secteur<br />
les doléances de ses membres. En réponse<br />
à nos questions, le secteur bancaire nous<br />
fait savoir que " la politique commerciale<br />
des banques leur est propre, et que<br />
personne n’est en droit d’intervenir… "<br />
On met le tout sur la multiplication des<br />
tâches et des contrôles bancaires qui<br />
entrainent des frais supplémentaires à<br />
leur tour répercutés sur les clients. Dans<br />
le contexte économique actuel d’inflation<br />
et de paupérisation, les propriétaires<br />
d’appartements vont donc subir une<br />
pression supplémentaire… une pilule dure<br />
à avaler dans le contexte global d’inflation et<br />
d’augmentation des tarifs de l’énergie.<br />
En ce qui concerne les différentes étapes<br />
administratives on allègue que « les<br />
banques sont légalement obligées de<br />
procéder à ces vérifications sur base de<br />
la loi anti-blanchiment d’argent et des