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PANORAMA MEDIA - 06.09.23

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

06·09·23<br />

MOËT-HENNESSY CHAMPAGNE<br />

SERVICES DEVRA VERSER 17<br />

000€ POUR MANQUEMENT AUX<br />

CONDITIONS DE TRAVAIL DES<br />

VENDANGEURS<br />

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a rejeté, ce mercredi, le recours de la société<br />

Moët-Hennessy Champagne Services (MHCS), épinglée pour non-respect du repos hebdomadaire de 17<br />

vendangeurs. Les faits reprochés remontent au 11 septembre 2019.<br />

C’est un camouflet dont se serait bien passée la société Moët-Hennessy Champagne Services (MHCS),<br />

détentrice des maisons Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Ruinart, Krug et Mercier.<br />

Alors que la vendange 2023 débute, et que les premiers travailleurs saisonniers prennent place dans le vignoble,<br />

le tribunal de Châlons-en-Champagne a débouté, ce mercredi 6 septembre, le leader des vins champenois dans<br />

le cadre d’une affaire pour non-respect du Code rural.<br />

Le 23 février 2021, la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et<br />

de l’emploi (Direccte) Grand Est a infligé à la société MHCS des amendes d’un montant total de 17 000 euros,<br />

pour « manquements aux dispositions relatives à la durée minimale du repos hebdomadaire ».<br />

« Chaque semaine, les salariés ont droit à un repos, à prendre le dimanche, d’une durée minimale de vingtquatre<br />

heures consécutives », rappelle le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.<br />

Des dispositions qui n’ont pas été prises à l’égard de 17 salariés, d’après un contrôle de l’inspection du travail<br />

le 11 septembre 2019, dans le vignoble de Cramant.<br />

Une décision attaquée par Moët-Hennessy Champagne Services, qui souligne « une erreur d’appréciation<br />

(de l’inspection du travail, NDLR.), les contraintes induites par les vendanges, constituant des circonstances<br />

exceptionnelles ».<br />

La société française entendait s’appuyer sur un article du Code rural prévoyant qu’« en cas de circonstances<br />

exceptionnelles, notamment de travaux dont l’exécution ne peut être différée », le repos hebdomadaire des<br />

salariés peut être suspendu pour une durée limitée.<br />

Une autorisation, pour ces mêmes raisons, avait d’ailleurs été obtenue en 2019 par MHCS afin de dépasser la<br />

durée maximale hebdomadaire de travail de quarante-huit heures, le temps des vendanges.<br />

Seulement, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne souligne que « les circonstances exceptionnelles<br />

permettant la suspension du repos hebdomadaire devaient faire l’objet d’une analyse salarié par salarié »<br />

(contrairement à la dérogation sur la durée maximale de travail, qui a été obtenue de manière collective).<br />

Ainsi, la société aurait dû apporter à l’administration de plus amples détails, notamment la liste des personnes<br />

concernées par la dérogation, ainsi que la date des repos compensateurs.<br />

Renseignements qui n’ont, selon le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, pas été fournis par<br />

MHCS. C’est pourquoi celui-ci a décidé de rejeter, ce mercredi 6 septembre, la demande de Moët-Hennessy<br />

Champagne Services d’annuler les sanctions prises par la Direccte. La société de champagne devra bien<br />

s’acquitter des amendes d’un montant total de 17 000 euros.<br />

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