PANORAMA MEDIA - 06.09.23
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Olivier Bazalgue<br />
01·09·23<br />
EN FRANCE, UNE BOUTEILLE DE VIN<br />
CONSOMMÉE SUR 3 EST UN ROSÉ<br />
Le rapport émis conjointement par FranceAgriMer et l’interprofession des vins de Provence pointe<br />
l’augmentation des volumes produits alors que la consommation semble se tasser depuis la pandémie<br />
Covid-19<br />
Daté et publié au mois de juin 2023, le rapport de l’observatoire mondial du rosé livré en début d’été par<br />
FranceAgriMer et le conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) ne peut s’appuyer que sur les<br />
données compilées de 2020 et 2021. Un certain décalage avec le ressenti d’opérateurs de terrain pourrait<br />
être mis en avant, mais cet observatoire présente une synthèse complète des tendances de 45 marchés, dont<br />
la France. Cet observatoire permet de dessiner les évolutions d’une couleur de vin « dont la production est<br />
en progression constante depuis 2013 », soulignent les auteurs. « Nous commençons à peine le recueil des<br />
données 2022 qui commencent à être disponible », précise en effet le responsable économie du CIVP Brice<br />
Amato, « et l’inflation aura très certainement un impact sur 2022 et 2023, sans pouvoir encore dire lequel ».<br />
A l’image de sa consommation, cette production de vins rosés n’a fait que croître en France, « grâce au<br />
positionnement de nombreuses régions de production sur cette couleur », relève le rapport de l’observatoire,<br />
ainsi qu’à l’étranger. 23 millions hl de vins rosés ont ainsi été produits dans le monde pour le millésime<br />
2020, portés par l’émergence « de nouveaux pays producteurs, Chili, Nouvelle-Zélande, Hongrie, Roumanie,<br />
Bulgarie, caractérisés par une croissance de plus de 50% en dix ans », soulignent les auteurs du rapport.<br />
Expansion de la consommation<br />
La production mondiale tend néanmoins à se concentrer autour de pays majeurs, « la France et l’Espagne pesant<br />
pour plus de la moitié de la production mondiale de rosé », éclaire encore le rapport, la France générant à elle<br />
seule plus du tiers (35%) des volumes mondiaux. A contrario, c’est un phénomène inverse d’expansion qui<br />
prend place concernant la consommation, même si, en conséquence de la crise sanitaire, celle-ci « a baissé en<br />
2020 et 2021 pour atteindre moins de 19,5 millions d’hectolitres, après avoir connu un pic à près de 20 millions<br />
d’hectolitres en 2019 », révèle ce rapport. Précision importante, « cette diminution des volumes consommés a<br />
été moins importante pour le rosé que la baisse de la consommation de vin toutes couleurs ». Il n’en reste pas<br />
moins que « dans un contexte de repli de la consommation, cette progression de la production pose question ».<br />
En 2021, plus de la moitié des vins rosés ont traversé une frontière pour être consommés, les importations<br />
affichant « une hausse quasi ininterrompue depuis dix ans avec un taux de croissance annuel moyen de 2,8 %<br />
», retrace le rapport. Si bien que la couleur rosée concerne à présent une bouteille de vin sur 10 consommée<br />
dans le monde, tendance largement portée par le marché français où ce chiffre passe à une sur trois, « seul<br />
pays au monde dans lequel le poids du rosé est aussi fort », ajoutent les auteurs du rapport. Ceux-ci avertissent<br />
néanmoins d’un différentiel structurel de 3 millions hl en faveur de la production en 2021, sans pouvoir en<br />
dégager une cause précise.<br />
Au jeu des exportations, c’est en revanche l’Espagne qui maintient son leadership, pesant plus du double de<br />
la France pour les volumes de vins rosés exportés. « Avec 45 % de la valeur des exportations mondiales de<br />
rosés, la France domine très largement, et de plus en plus, ce classement mondial. Elle est suivie par l’Italie,<br />
l’Espagne et les États-Unis, dont la valeur des exportations a triplé », situe le rapport de l’observatoire.<br />
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