Mon Entreprise 3/2023

ÉTUDE
«Entre un poste à 40% et à 80%,
il y a une différence de taille».
Michael Hermann, responsable de Sotomo
AXA cette année pour la deuxième fois avec
l’institut de recherche Sotomo. Seule une entreprise
sur dix ne voit aucun avantage dans
un taux d’occupation de 80% par rapport à un
temps plein. Face à la pénurie de main-d’œuvre
spécialisée, on peut se demander si, du point de
vue économique, la Suisse peut se permettre
le travail à temps partiel. Pourtant, tous les
groupes d’âges en Suisse le plébiscitent.
Seuil élevé pour le taux
d’occupation minimal
Problème: tous les temps partiels ne se valent
pas. «Les débats sur le sujet reposent souvent
sur des généralisations, alors qu’entre un poste
à 40% et à 80%, il y a une différence de taille»,
explique Michael Hermann, responsable de Sotomo.
Pour l’étude sur le marché de l’emploi dans
les PME, les entreprises ont donc été interrogées
sur le niveau de taux d’occupation requis pour
que les membres du personnel puissent s’acquitter
de toutes leurs tâches et obligations. Les résultats
montrent que le seuil minimal s’élève en
moyenne à 80% pour les petites PME employant
de 5 à 9 personnes, soit nettement plus que chez
les PME moyennes et grandes, pour lesquelles un
taux moyen de 60% peut suffire (graphique 1).
Le taux d’occupation minimal s'établit à 50%
dans les secteurs employant beaucoup de
femmes tels que le commerce de détail, l’éducation
ou encore la santé et les activités sociales.
«La répartition des tâches ménagères et éducatives
bien ancrée dans les foyers fait que le
travail à temps partiel est très répandu et institutionnalisé
dans les métiers féminins, tandis
que les possibilités de réduction du temps de
travail demeurent limitées dans les métiers typiquement
masculins. On peut donc se demander
dans quelle mesure la possibilité de temps
partiel est liée à l’activité en soi ou à la répartition
traditionnelle des rôles», résume Michael
Hermann.
L’influence des représentations sociales
Quelque 43% des PME interrogées justifient le
taux minimal d’occupation dominant chez elles
par une charge accrue de coordination et de planification
en cas de taux réduit. Le deuxième
motif cité correspond aux attentes de la clientèle
en termes de présence du personnel (41%).
Seul un bon tiers (35%) des PME justifie le taux
minimal par le fait que le travail en tant que tel
exige un certain temps de présence. Si les besoins
accrus de coordination et de planification
pour les faibles taux sont évidents, les temps de
Graphique 1: taux d’occupation minimal requis selon
la taille de l’entreprise et le secteur
Petites PME (5-9)
Moyennes PME (10-49)
Grandes PME (50-250)
Finances et assurances
Information et communication
Commerce
Construction
Industrie
Hôtellerie-restauration
Commerce de détail
Enseignement
Santé et activités sociales
Selon la taille de l’entreprise
Selon la branche
0%
80%
60%
60%
0% 25% 50% 75% 100%
80%
80%
80%
80%
60%
60%
50%
50%
50%
Graphique 2: mesures de réduction du déséquilibre
entre hommes et femmes
Horaires de travail flexibles
Encouragement du temps partiel
et du partage de poste
Possibilité de télétravail
Prise en compte du sexe lors du
recrutement
Pas de réunions en début ou en
fin de journée
Programmes de développement
ciblés
Quotas
Autres
Aucune mesure
0%
36%
29%
22%
18%
11%
10%
6%
2%
30%
25% 50% 75% 100%
«Quel doit être le taux d’occupation minimal des collaborateurs réguliers de votre
entreprise pour qu’ils puissent effectuer pleinement leurs tâches et leurs obligations?»
(n = 301), taux d’occupation en %, représentation de la médiane.
25% 50% 75% 100%
«Quelles mesures votre entreprise a-t-elle prises afin d’atteindre l’égalité des sexes?»
Uniquement les PME ne pratiquant pas la parité, (n = 201), en %.
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