Du mardi 18 au samedi 22 novembre, opération exclusive et ... - IPM
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Musique<br />
McCartney veut<br />
sortir un morce<strong>au</strong><br />
de 1967<br />
PAUL MCCARTNEY ESPÈRE<br />
POUVOIR sortir “Carnival of Light”,<br />
un morce<strong>au</strong> expérimental<br />
enregistré par les Beatles en<br />
1967, mais jamais publié depuis.<br />
La bande des quatre a diffusé c<strong>et</strong><br />
enregistrement en public une<br />
seule fois, <strong>au</strong> cours d’un festival<br />
de musique électronique à Londres.<br />
On y entend un peu de<br />
tout, guitare, orgue, ou encore<br />
McCartney <strong>et</strong> John Lennon en<br />
train de crier “Barcelone !” <strong>et</strong><br />
“Are you all right ?”. McCartney<br />
raconte avoir demandé, <strong>au</strong> cours<br />
d’une séance en studio à Abbey<br />
Road, <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres Beatles de<br />
“tourner <strong>au</strong>tour de tout le matos,<br />
de taper dessus, jouer, crier. Pas besoin<br />
que ca ressemble à quoi que ce<br />
soit”. ”J’aime, parce que c’est les<br />
Beatles en liberté, en hors piste”,<br />
déclare-t-il dans un entr<strong>et</strong>ien qui<br />
sera diffusé jeudi prochain à la<br />
BBC, <strong>et</strong> dont “The Observer” a<br />
publié des extraits dimanche.<br />
McCartney, qui possède toujours<br />
une bande originale (master)<br />
de “Carnival of Light”, estime<br />
que “le temps est venu” pour<br />
ce morce<strong>au</strong>. Revenant sur son intérêt<br />
pour la musique d’avantgarde,<br />
celui qui fut toujours considéré<br />
comme le plus “mélodique”<br />
des Beatles explique que<br />
“Carnival of Light” a été inspiré<br />
par John Cage <strong>et</strong> Karlheinz Stockh<strong>au</strong>sen.<br />
Et d’ajouter qu’il avait<br />
voulu inclure ce morce<strong>au</strong> dans<br />
l’Anthologie des Beatles, mais<br />
que ses compagnons avaient refusé.<br />
Aujourd’hui, McCartney<br />
<strong>au</strong>ra encore besoin de l’<strong>au</strong>torisation<br />
de Ringo Starr <strong>et</strong> des veuves<br />
de John Lennon <strong>et</strong> George Harrison.<br />
(AP)<br />
Musique<br />
Plus de 35000<br />
personnes <strong>au</strong><br />
“I Love Techno”<br />
PLUS DE 35000 PERSONNES ont<br />
participé, dans la nuit de <strong>samedi</strong><br />
à dimanche à Gand, à la treizième<br />
édition du festival I Love<br />
Techno, consacré <strong>au</strong>x musiques<br />
électroniques. Les amateurs ont<br />
pu se trémousser sur les beats<br />
des DJ les plus en vue du moment,<br />
comme Digitalism, Underworld,<br />
Justice, Boys Noize,<br />
Dave Clarke <strong>et</strong> Richie Hawtin,<br />
répartis dans pas moins de six<br />
salles thématiques. Ils ont également<br />
pu participer à des installations<br />
interactives, sous l’œil<br />
bienveillant de la ministre flamande<br />
des technologies, Patricia<br />
Ceysens. Relativement peu<br />
d’incidents ont été portés à la<br />
connaissance de la police, <strong>au</strong> vu<br />
de la taille de l’événement. Une<br />
vingtaine de personnes ont dû<br />
recevoir des soins sur place, <strong>et</strong><br />
douze ont été emmenées à l’hôpital.<br />
Une quarantaine de personnes<br />
ont été interceptées<br />
pour possession de drogue –<br />
quatre ont été arrêtées. La police<br />
a confisqué 26 grammes de<br />
speed, 230 pilules d’ecstasy, 52<br />
grammes de cocaïne <strong>et</strong> 465 vign<strong>et</strong>tes<br />
de LSD. (Belga)<br />
En très bref<br />
LE FONDS INBEV-BAILLET<br />
LATOURa passé un accord avec<br />
la Chapelle musicale Reine<br />
Elisab<strong>et</strong>h <strong>et</strong> a décidé d’attribuer<br />
pendant 3 ans, à partir de l’année<br />
académique 2008-2009, les<br />
bourses d’étude pour un montant<br />
global de 125000 euros à de<br />
jeunes musiciens pour leur<br />
perm<strong>et</strong>tre de parfaire leur<br />
formation à la Chapelle. n<br />
<strong>18</strong> MARDI <strong>18</strong> NOVEMBRE 2008 L A L I B R E 2<br />
C U L T U R E<br />
Scènes - CRITIQUE<br />
Lesjeunesgardent-ilsnotreidéalisme?<br />
w Au KVS, étonnante <strong>et</strong><br />
ludique vision de ce que<br />
pensent les jeunes actuels.<br />
w 14 jeunes <strong>et</strong> brillants<br />
acteurs, pour un théâtre,<br />
“oreille dans la ville”<br />
Le KVS, le théâtre flamand<br />
(devenu souvent<br />
francophone !), a mené<br />
un proj<strong>et</strong> instructif pour<br />
mieux connaître ce que pensent<br />
les jeunes d’<strong>au</strong>jourd’hui. Comment<br />
voient-ils leur engagement<br />
dans la société ? Quelle est leur<br />
vision d’un “changement” possible<br />
? Gardent-ils l’idéalisme de<br />
leurs parents ?<br />
Ce proj<strong>et</strong> intitulé “Pain perdu”<br />
a été mené en trois étapes. Il y<br />
eut d’abord de longues interviews<br />
filmées de trois militants<br />
exemplaires : Anne Morelli, professeur<br />
d’histoire à l’ULB, <strong>et</strong><br />
chantre de la laïcité, Louis Van<br />
Geyt, ex-président du parti communiste<br />
<strong>et</strong> Mohamed El Baroudi,<br />
réfugié politique <strong>et</strong> militant<br />
des droits de l’homme.<br />
Ces films ont été visionnés <strong>et</strong><br />
discutés par 76 jeunes de <strong>18</strong> à 26<br />
ans, de toutes origines, francophones<br />
<strong>et</strong> néerlandophones, venus<br />
<strong>au</strong>tant du service d’aide à la<br />
jeunesse que des unifs. L’écrivain<br />
Pol Hoste les a longuement<br />
interrogés sur leur version d’un<br />
changement possible. Il fut, dit-il<br />
“leur guide, leur ami ou leur ennemi”.<br />
Il en a tiré 47 textes, des<br />
courtes scènes, drôles, ironiques,<br />
secouantes ou désabusées, qui<br />
reflètent de manière théâtrale<br />
les propos de ces jeunes.<br />
Dans un troisième temps, ces<br />
Opéra - CRITIQUE<br />
“Cosi”,entouteambiguïté<br />
w Version pétillante à Paris, de<br />
Spinosi <strong>et</strong> Génovèse, <strong>au</strong><br />
Théâtre des Champs Elysées.<br />
l’éclat de la production<br />
donnée en ce<br />
N’était<br />
moment <strong>au</strong> Théâtre des<br />
Champs Elysées de Paris, on<br />
pourrait qualifier d’“ humble” la<br />
vision des jeunes maîtres<br />
d’œuvre. Jean-Christophe Spinosi<br />
côté musique, Eric Genovèse<br />
(sociétaire de la Comédie<br />
française) côté mise en scène,<br />
semblent en eff<strong>et</strong> s’être attachés<br />
à délivrer “Cosi fan tutte” tel que<br />
ses <strong>au</strong>teurs, Da ponte <strong>et</strong> Mozart,<br />
l’ont écrit, tout simplement.<br />
C’est devenu une rar<strong>et</strong>é. Cela n’a<br />
pas empêché nos maîtres<br />
d’œuvre de délivrer jusqu’à la<br />
dernière pépite de sens enfouie<br />
dans l’opéra, avec la projection<br />
en surtitres du livr<strong>et</strong> compl<strong>et</strong>,<br />
dans une excellente traduction.<br />
Un livr<strong>et</strong> qui – comme le signale<br />
Eric Genovèse dans un entr<strong>et</strong>ien<br />
avec Chantal Thomas – ne serait<br />
pas une très bonne pièce de théâtre<br />
mais fonctionne admirablement<br />
avec la musique de Mozart,<br />
sans doute “parce qu’il (le livr<strong>et</strong>)<br />
lui laissait l’espace suffisant<br />
pour créer une tension qui rende<br />
palpable l’inaccessibilité du se-<br />
M Quatorze acteurs, néophytes, sortis de dernière année de conservatoires francophones <strong>et</strong> flamands, jouent “Pain perdu”<br />
textes ont été mis en scène par<br />
Willy Thomas <strong>et</strong> Guy Dermul<br />
pour 14 futurs acteurs choisis<br />
parmi les étudiants en dernière<br />
année des écoles de théâtre de<br />
Louvain, Liège, Louvain-la-<br />
Neuve, Bruxelles, Anvers <strong>et</strong><br />
Maastricht.<br />
Le résultat est passionnant.<br />
Ces jeunes acteurs (la majorité<br />
joue en français, les <strong>au</strong>tres sont<br />
surtitrés) sont très convaincants.<br />
Ils ont toutes les <strong>au</strong>daces<br />
<strong>et</strong> le spectacle est drôle, grinçant<br />
<strong>et</strong> inventif. On découvre grâce à<br />
eux, ces p<strong>et</strong>its textes qui disent<br />
ce que les jeunes gardent souvent<br />
pour eux, caché sous leur<br />
perpétuel Ipod. Ils n’ont plus besoin<br />
des mots en “isme” qui berçaient<br />
leurs parents. Ils sont plus<br />
sceptiques <strong>et</strong> se méfient des généralisations.<br />
Mais ils ont<br />
cr<strong>et</strong> même de l’amour”. Tout cela<br />
a déjà été dit cent fois, ici <strong>au</strong><br />
moins on en tient compte.<br />
Dans les décors de Jacques<br />
Gabel – un XVIII e siècle stylisé,<br />
tout de grâce <strong>et</strong> de lumière – les<br />
six personnages évoluent dans<br />
l’apesanteur du pur jeu des passions.<br />
Mélange d’innocence <strong>et</strong> de<br />
pulsion, de sincérité <strong>et</strong> de dissimulation,<br />
tout est mené à vive allure<br />
par une direction d’acteurs<br />
naturelle, expressive, rythmée<br />
<strong>et</strong>c. mais toujours mesurée. Les<br />
chanteurs ont suffisamment intériorisé<br />
leur personnage pour<br />
ne pas devoir se m<strong>et</strong>tre sur la<br />
M Rinat Shaham (Dorabella) <strong>et</strong> Veronica<br />
Cangemi (Fiordiligi) dans ce “Cosi”<br />
tête : même dans la réserve, l’emportement<br />
des sentiments (<strong>et</strong><br />
des sens) opère. D’<strong>au</strong>tant que le<br />
m<strong>et</strong>teur en scène <strong>et</strong> le chef d’orchestre<br />
se passent habilement le<br />
relais : la farce pour le premier, le<br />
drame pour le second, avec un<br />
terrain de rencontre habilement<br />
partagé : les récitatifs. De telle<br />
sorte qu’en pleine action, l’arrivée<br />
d’un air ou d’un ensemble –<br />
on songe évidemment à la scène<br />
des adieux – bouleverse complètement<br />
le déroulement du temps<br />
<strong>et</strong> la teneur des émotions. Et ça<br />
marche. Rarement “Cosi” <strong>au</strong>ra<br />
fait tant rire <strong>et</strong> obtenu de tels silences,<br />
tour à tour (nous y étions<br />
le 14 <strong>novembre</strong>).<br />
Réalisation bousculée<br />
Pourtant, si le concept est bien<br />
pensé, <strong>et</strong> globalement réussi, on<br />
est loin de la perfection. Jean-<br />
Christophe Spinosi déborde de<br />
tempérament <strong>et</strong> d’idées, <strong>et</strong> son<br />
ensemble Matheus de virtuosité,<br />
mais la réalisation ne suit pas<br />
toujours : ouverture supersonique<br />
(c’est une marotte) <strong>et</strong> bousculée,<br />
problèmes récurrents du<br />
côté des vents, en particuliers les<br />
cuivres (naturels), récitatifs parfois<br />
très drôles (Yoko Nakamura<br />
<strong>au</strong> pianoforte) mais déstabilisants<br />
<strong>et</strong>, revers du processus<br />
évoqué plus h<strong>au</strong>t, éparpillement<br />
du continuum sonore. Quant à la<br />
distribution, jeune <strong>et</strong> crédible,<br />
elle fonctionne très bien sur le<br />
plan théâtral mais se révèle disparate<br />
sur le plan vocal, ce qui<br />
comprom<strong>et</strong> l’équilibre de certains<br />
ensembles; de plus, les voix<br />
sont assez p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> parfois dépourvues<br />
de couleurs, à l’exception<br />
notoire de Luca Pisaroni,<br />
magnifique Guglielmo, à tous<br />
points de vue, y compris la “vis<br />
comica”. Veronica Cangemi, fine<br />
musicienne, triche avec la puissance<br />
<strong>et</strong> avec les aigus, Rinat<br />
Shaham, Dorabella convaincante,<br />
chante souvent trop bas,<br />
tout comme le jeune ténor Paolo<br />
Fanale (26 ans) Ferrando de rêve<br />
par ailleurs. Voix n<strong>et</strong>te <strong>et</strong> parfaite<br />
intonation, Jaël Azzar<strong>et</strong>i<br />
est une Despina particulièrement<br />
délurée, très drôle dans ses<br />
travestissements; Pi<strong>et</strong>ro Spagnoli,<br />
enfin, est un Don Alfonso<br />
élégant <strong>et</strong> narcissique, plus Méphisto<br />
(de salon) que philosophe,<br />
avec voix en rapport : corsée <strong>et</strong><br />
bien proj<strong>et</strong>ée. A découvrir sur<br />
France Musique le <strong>samedi</strong> <strong>22</strong> à<br />
19h30.<br />
Martine D. Mergeay<br />
w Au Théâtre des Champs Elysées à Paris, les<br />
<strong>18</strong>, 20 <strong>et</strong> <strong>22</strong> <strong>novembre</strong> à 19h30. Diffusion en<br />
direct sur France Musique le <strong>22</strong> <strong>novembre</strong>.<br />
Info : 00.33.1.49.52.50.50 ou Web<br />
www.theatrechampselysees.fr<br />
© S.A. <strong>IPM</strong> 2008. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans <strong>au</strong>torisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.<br />
© ALVARO YAÑEZ<br />
d’<strong>au</strong>tres générosités. Plus individuelles.<br />
Ils évoquent Marx<br />
comme une figure archaïque, se<br />
moquent du poing levé <strong>et</strong> ils<br />
apostrophent le public pour lui<br />
demander s’il compte encore en<br />
son sein des socialistes. Ils ironisent<br />
gentiment sur les écolos qui<br />
ramassent les oise<strong>au</strong>x mazoutés<br />
sur les plages. Ils analysent les<br />
différences entre “croire” <strong>et</strong> “penser”,<br />
glosant sur l’athéisme ou le<br />
bonheur présumé de ceux qui<br />
croient (mais “quand on pense on<br />
ne croit pas <strong>et</strong> inversement”).<br />
“Ils ont un <strong>au</strong>tre système de valeurs”,<br />
explique Pol Hoste. Ils<br />
sont plus ouverts à l’Autre. Ils<br />
s’intéressent moins <strong>au</strong>x structures<br />
qu’<strong>au</strong>x individus. La révolution<br />
existe encore, mais elle se<br />
fait personnelle. F<strong>au</strong>t-il craindre<br />
c<strong>et</strong>te évolution ? Pol Hoste n’en<br />
sait rien : “C’est comme le cubisme.<br />
Au début on s’est contenté<br />
de dire que c’était non-figuratif<br />
avant de voir sa réelle nouve<strong>au</strong>té”.<br />
Soucieux des <strong>au</strong>tres, traquant<br />
les hypocrisies, ces jeunes constatent<br />
qu’il y a toujours des boucs<br />
émissaires. Même les idéalistes<br />
de jadis ne sont pas les derniers,<br />
disent-ils, à barrer la route, par<br />
exemple, <strong>au</strong>x “étrangers”. Sur<br />
scène, une fille joue ce rôle <strong>et</strong> chaque<br />
acteur, à tour de rôle, lui<br />
écrase sur la tête, un œuf frais.<br />
“Pain perdu” est un exercice<br />
original, mordant <strong>et</strong> pétillant, de<br />
transformer le théâtre en une<br />
“oreille dans la ville”.<br />
Guy <strong>Du</strong>plat<br />
w Pain Perdu, <strong>au</strong> KVS, quai <strong>au</strong>x Pierres de Taille,<br />
7, 1000 Bruxelles. Tél. : 02/2101112, jusqu’<strong>au</strong><br />
6 décembre<br />
D.R.