Du mardi 18 au samedi 22 novembre, opération exclusive et ... - IPM
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28 MARDI <strong>18</strong> NOVEMBRE 2008 L A L I B R E 2<br />
G R A N D A N G L E<br />
Contes<strong>et</strong>légendes- LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE<br />
AKG IMAGES/BRITISH LIBRARY<br />
Chacuncherche<br />
©BNF<br />
LE ROI<br />
Arthur<br />
Les mythes <strong>et</strong> légendes issus<br />
de la Table ronde surprennent<br />
encore par leur universalité <strong>et</strong><br />
leur atemporalité. Voyage <strong>au</strong><br />
pays d’Arthur <strong>et</strong> des siens, à<br />
mi-chemin entre création<br />
mythologique <strong>et</strong> historicité.<br />
Arthur est <strong>au</strong> centre des légendes de la Table<br />
ronde, son personnage incarne le pouvoir royal<br />
<strong>et</strong> la sagesse de celui qui gouverne en paix. Il est<br />
révélé par Excalibur, l’épée qu’il extirpe du<br />
rocher, grâce <strong>au</strong>x pouvoirs magiques de son<br />
tuteur, Merlin l’enchanteur. Roi mythique, il<br />
possède cependant, pour les historiens, une<br />
existence historique située <strong>au</strong> V e siècle de notre<br />
ère, en Angl<strong>et</strong>erre. On dit qu’à c<strong>et</strong>te époque, un<br />
grand chef de guerre délivra la (Grande) Br<strong>et</strong>agne<br />
de l’emprise des Saxons. Ainsi, l’existence<br />
d’ “Arthur” remonte <strong>au</strong>x premiers temps du<br />
Moyen-Age. Pour preuve également, l’étymologie<br />
de son nom, qui en gallois, en langue celte,<br />
vient d ‘ “artos”, l’ours, qui était l’animal totémique<br />
des rois avant que le lion, roi des anim<strong>au</strong>x<br />
ne vienne symboliser le pouvoir du souverain<br />
dans le courant de l’âge médiéval. n<br />
w Arthur <strong>et</strong> ses roy<strong>au</strong>mes, dans un manuscrit<br />
d’Angl<strong>et</strong>erre, vers 1307-1327.<br />
ÉVOCATION<br />
AURORE VAUCELLE<br />
Il est une légende, vieille de mille ans <strong>et</strong> plus encore,<br />
qui prend racine dans l’ombre d’un châte<strong>au</strong> <strong>au</strong>x confins<br />
du roy<strong>au</strong>me de Logres, précisément dans la contrée<br />
de Camelot. Les protagonistes en sont Arthur <strong>et</strong><br />
ses Preux, sa Dame Guenièvre, éprise en secr<strong>et</strong> de<br />
Lancelot, l’un des chevaliers <strong>au</strong> service d’Arthur, lancé<br />
<strong>au</strong>x côtés de Galaad <strong>et</strong> de Perceval dans la quête du Graal. Le<br />
décor du Moyen-Age arthurien est <strong>au</strong>ssi peuplé d’êtres surnaturels,<br />
à commencer par Merlin, l’enchanteur, tuteur <strong>et</strong><br />
maître d’Arthur le roi <strong>et</strong>, à ses côtés, les fées Morgane <strong>et</strong> Viviane<br />
<strong>au</strong>x enchantements charmeurs.<br />
Arthur, on le voit, n’est pas un roi comme les <strong>au</strong>tres. Il vit<br />
dans un paysage, celui de l’Angl<strong>et</strong>erre, entre Histoire <strong>et</strong> imaginaire<br />
médiéval; ses pas sont semés de batailles <strong>et</strong> de conquêtes,<br />
de pouvoirs magiques <strong>et</strong> de rec<strong>et</strong>tes secrètes, la quête<br />
finale demeure infinie <strong>et</strong> magistrale, celle du mystérieux<br />
Graal. Le cycle arthurien, dont les premiers récits or<strong>au</strong>x apparaissent<br />
en Europe <strong>au</strong> VIIe siècle, ne cesse de nourrir le<br />
paysage légendaire du Moyen-Age, dès les XIe <strong>et</strong> XIIe siècles<br />
par le biais de la culture écrite avec Robert de Boron <strong>et</strong> Chrétien<br />
de Troyes. A chaque époque, le récit des aventures arthuriennes<br />
m<strong>et</strong> en scène les phénomènes soci<strong>au</strong>x <strong>et</strong> culturels<br />
dont il est le témoin. Ainsi, l’amour courtois transparait dans<br />
les relations entre hommes <strong>et</strong> femmes. Le légendaire amour<br />
de Lancelot pour Guenièvre fonctionne sur ce modèle courtois,<br />
fou de sa Dame, vassal de son amour, le chevalier aspire<br />
à un amour fusionnel, avec Guenièvre,<br />
pourtant épouse de son roi.<br />
Le récit de la Table ronde ne fait<br />
pas l’impasse sur les symboles de<br />
l’idéal chevaleresque, qui dans le<br />
modèle de société féodale de l’époque<br />
représente l’individu combattant<br />
garant de la paix. Chaque chevalier<br />
est égal en mérite <strong>et</strong> en bravoure,<br />
comme le suggère<br />
symboliquement c<strong>et</strong>te table ronde,<br />
où personne ne préside. Seuls noblesse<br />
<strong>et</strong> courage sont requis pour<br />
y sièger, un siège cependant demeure<br />
vacant (“le siège périlleux”),<br />
destiné <strong>au</strong> plus pur d’entre eux.<br />
Si les personnages de la Table<br />
ronde sont présents dans l’imaginaire<br />
commun, les épopées menées<br />
par les preux chevaliers casqués<br />
n’y sont pas étrangères.<br />
Le cinéma s’est fait le vecteur de<br />
ces récits. On a en mémoire “Excalibur”,<br />
de John Boorman, “Arthur”,<br />
plus récemment ou encore le tout<br />
grand<br />
LE CHEVALIER SANS PEUR ET SANS REPROCHES ?<br />
Lancelot du Lac<br />
Personnage p<strong>et</strong>it br<strong>et</strong>on– il est né <strong>au</strong><br />
cœur de l’Armorique – Lancelot est<br />
élevé par Viviane, la Dame du Lac, <strong>au</strong>près<br />
de qui il apprend vertu <strong>et</strong> bravoure qui<br />
en font un homme digne de la Cour du<br />
roi Arthur. Lancelot, cependant, incarne<br />
à lui seul l’antagonisme des sentiments<br />
chevaleresques, épine dorsale du récit<br />
arthurien. A la fois fidèle à son roi <strong>et</strong><br />
éperdument amoureux de la reine<br />
Guenièvre (qui partage son amour), il se<br />
lance à corps perdu dans la quête du<br />
Graal. Néanmoins son amour non<br />
légitime pour la reine l’empêche de<br />
trouver le secr<strong>et</strong> du Graal, qu’il n’aperçoit<br />
qu’en rêve. Au cours de son périlleux<br />
périple, Lancelot rencontre le Roi<br />
pêcheur <strong>et</strong> sa fille Elaine, de qui il <strong>au</strong>ra un<br />
fils, Galaad. Si Lancelot échoue dans la<br />
quête de l’Absolu, Galaad son fils, moine<br />
chevalier <strong>au</strong> cœur pur deviendra le<br />
véritable héros du Graal. n<br />
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UNIVERSITÉ HAUTE BRETAGNE-SCD