Du mardi 18 au samedi 22 novembre, opération exclusive et ... - IPM
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2 MARDI <strong>18</strong> NOVEMBRE 2008 L A L I B R E B E L G I Q U E<br />
L E F A I T D U J O U R<br />
Fortis | La justice tranche ce <strong>mardi</strong><br />
Avous,M me laprésidente!<br />
w C’est ce <strong>mardi</strong> à 14 h que la<br />
présidente du tribunal, de<br />
commerce, M me De Tandt,<br />
prononcera sa décision.<br />
w Un moment qui s’annonce<br />
historique <strong>et</strong> qui pourrait<br />
avoir de multiples eff<strong>et</strong>s.<br />
w Le suspense était hier à son<br />
comble.<br />
Le suspense sera à son<br />
comble, ce <strong>mardi</strong> à<br />
14heures. C’est le moment<br />
où la présidente du<br />
tribunal de commerce de Bruxelles,<br />
Francine De Tandt, prononcera<br />
sa décision sur les procédures<br />
en référé introduites par les<br />
actionnaires de Fortis fédérés<br />
<strong>au</strong>tour de M e Modrikamen <strong>et</strong> Deminor.<br />
A la veille de ce jour, <strong>au</strong>cun<br />
des protagonistes de ce dossier<br />
historique n’osait faire un pronostic.<br />
Tous les scénarios semblaient<br />
possibles. Le premier -<br />
<strong>et</strong> sans <strong>au</strong>cun doute le plus<br />
spectaculaire- consisterait à<br />
donner raison <strong>au</strong>x plaignants, à<br />
savoir soum<strong>et</strong>tre l’approbation<br />
des différentes cessions réalisées<br />
ces dernières semaines à<br />
l’assemblée.<br />
Démantèlement<br />
Pour rappel, Fortis, un<br />
groupe présent dans la banque,<br />
l’assurance <strong>et</strong> <strong>au</strong>ssi dans l’im-<br />
Lesplaignants<br />
mobilier, a été démantelé en<br />
plusieurs temps.<br />
Fin septembre, l’Etat belge a<br />
pris une participation de 49,9 pc<br />
dans Fortis Banque (la banque<br />
belge) pour un montant de<br />
4,7 milliards (via une <strong>au</strong>gmentation<br />
de capital). Le Grand-<strong>Du</strong>ché<br />
est, lui, devenu actionnaire dans<br />
la filiale bancaire luxembourgeoise.<br />
Le vendredi 3 octobre,<br />
l’Etat néerlandais a repris les actifs<br />
néerlandais du groupe (les<br />
activités bancaires y compris<br />
Plusieurs milliers d’actionnaires de Fortis sont représentés<br />
dans la procédure en référé qui se terminera<br />
c<strong>et</strong> après-midi. Environ 1 300 d’entre eux, défendus<br />
par l’avocat Mischaël Modrikamen, réclament la suspension<br />
des décisions du conseil d’administration de Fortis qui<br />
avaient vidé le holding de sa substance. Maître Modrikamen<br />
demande <strong>au</strong>ssi la nomination d’un mandataire indépendant<br />
qui serait chargé de convoquer une assemblée générale.<br />
Le but est de perm<strong>et</strong>tre <strong>au</strong>x actionnaires de se prononcer<br />
eux-mêmes sur les <strong>opération</strong>s de cession de Fortis<br />
banque <strong>et</strong> Fortis assurance à BNP Paribas, ainsi que sur la<br />
vente des activités néerlandaises du groupe <strong>au</strong>x Pays-Bas.<br />
Pouréviterqu’unnouvelactelitigieuxsoitpasséaprèsladécision,<br />
M e Modrikamen réclame en outre l’interdiction de<br />
vente des actifs de Fortis sous peine d’astreinte. Deminor,<br />
qui représente quelque 10 000 actionnaires du groupe financier,réclamelanomination,chezFortisbanque,d’unadministrateur<br />
ad hoc disposant d’un droit de v<strong>et</strong>o. La société<br />
de défense des minoritaires demande en outre la convocationd’urgenced’uneassembléegénéralequiseprononcerait<br />
sur les <strong>opération</strong>s de cession d’actifs de Fortis. Dans l’attente<br />
de c<strong>et</strong>te assemblée, Deminor rejoint la demande de<br />
suspensiondesdécisionsdemandéeparM e Modrikamen. n<br />
ÉPINGLÉ<br />
Fortis diminue la rémunération de l’épargne :<br />
le bon de caisse à un an passe de 5,10 à 4,60 %<br />
La banque Fortis a diminué depuis hier, lundi, le t<strong>au</strong>x de ses bons de<br />
caisse. La rémunération du bon à un an est désormais de 5,10 pc, contre<br />
4,60 pc <strong>au</strong>paravant. Pour un bon à deux ans, le t<strong>au</strong>x est de 3,30 pc <strong>et</strong> de<br />
3,50 pc pour l’échéance à trois ans. Il s’agit à chaque fois d’un t<strong>au</strong>x brut.<br />
Le t<strong>au</strong>x n<strong>et</strong> pour le bon de caisse à un an est donc de 3,91 pc, soit un<br />
t<strong>au</strong>x inférieur <strong>au</strong> t<strong>au</strong>x de base actuel du compte Intern<strong>et</strong> (4,25 pc).<br />
Fortis ne prévoit pas de modifier ce dernier t<strong>au</strong>x. n<br />
M Les plaidoiries <strong>au</strong> tribunal de commerce ont surtout porté sur les conditions dans lequelles Fortis a été démantelé.<br />
ABN Amro <strong>et</strong> d’assurance) pour<br />
un montant de 16,5 milliards. Et<br />
enfin, dans la nuit du 5 <strong>au</strong> 6 octobre,<br />
l’Etat belge a conclu un accord<br />
avec BNP Paribas qui prévoit<br />
que c<strong>et</strong>te dernière rachète<br />
75 pc de Fortis Banque (après<br />
que l’Etat belge en eut pris le<br />
contrôle total) pour l’équivalent<br />
de 9 milliards, Fortis Insurance<br />
Belgium pour 5,7 milliards<br />
d’euros <strong>et</strong> la cession à Fortis Holding<br />
d’une participation dans le<br />
portefeuille des crédits structu-<br />
Leministèrepublic<br />
Le parqu<strong>et</strong> a rendu un seul <strong>et</strong> même avis pour les deux<br />
procédures en cours (Modrikamen <strong>et</strong> Deminor : voir<br />
ci-contre). Il en ressort que le ministère public considère<br />
que la vente des activités belges de Fortis à BNP Paribas<br />
est “irrégulière”. P<strong>au</strong>l Dhaeyer, le substitut du procureur<br />
du Roi, a rappelé que, selon le droit des sociétés, seule<br />
une assemblée générale extraordinaire pouvait se prononcer,<br />
à une majorité qualifiée, sur une transformation, une<br />
fusion ou une scission de la société avant son terme. En l’occurrence,<br />
Fortis ayant pour obj<strong>et</strong> social des activités financières,<br />
notamment dans le secteur bancaire, la transformation<br />
“dans les faits en une société de liquidités” nécessitait<br />
la tenue d’une telle assemblée générale. Selon le substitut,<br />
“la ratification par le conseil d’administration de la transaction<br />
querellée viole les articles 5<strong>22</strong>, 559 <strong>et</strong> 645 du Code<br />
des sociétés; c<strong>et</strong>te décision est dès lors irrégulière. Le conseil<br />
d’administration a donc clairement agi en excès de pouvoir”.<br />
En conséquence, le ministère public estime qu’il f<strong>au</strong>drait<br />
désigner un administrateur ad hoc pour modifier l’ordre<br />
du jour de l’assemblée prévue en Belgique le 2 décembre,<br />
afin qu’elle se prononce sur la cession des actifs de<br />
Fortis. Mais pour le substitut Dhaeyer, il serait par contre<br />
“prématuré” de suspendre les <strong>opération</strong>s. n<br />
rés (pour un montant de 11 milliards<br />
d’euros).<br />
Si les actionnaires obtiennent<br />
gain de c<strong>au</strong>se, cela ne signifie pas<br />
pour <strong>au</strong>tant que les cessions seraientrej<strong>et</strong>ées.Celadépendraitdu<br />
vote à l’AG. A c<strong>et</strong> égard, le groupe<br />
chinois Ping An, premier actionnaire<br />
du holding avec 4,99 pc, s’annonce<br />
déterminant. Il a déjà fait<br />
savoir qu’il se posait des questions<br />
sur la manière dont le démantèlementdeFortiss’étaitréalisé.<br />
Autre possibilité : l’assemblée<br />
pourrait donner son feu vert à<br />
certaines <strong>opération</strong>s comme la<br />
cession de Fortis Banque à BNP<br />
Paribas <strong>et</strong> pas à d’<strong>au</strong>tres comme<br />
la cession de Fortis Insurance<br />
(sous lequel on r<strong>et</strong>rouve Fortis<br />
Insurance). Ou alors, les actionnaires<br />
arrivent à rem<strong>et</strong>tre BNP<br />
Paribas <strong>au</strong>tour de la table pour<br />
obtenir de meilleures conditions.<br />
Mais la banque française a fait<br />
savoir, lors des plaidoiries,<br />
qu’elle ne voulait absolument<br />
pas renégocier.<br />
Francine De Tandt pourrait<br />
<strong>au</strong>ssi répondre favorablement à<br />
certaines demandes comme la<br />
nomination d’un expert vérificateur<br />
ou un administrateur ad hoc<br />
<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de Fortis Holding.<br />
Si les actionnaires gagnent<br />
sur toute la ligne, les parties adverses<br />
pourraient <strong>au</strong>ssi aller en<br />
appel. Et sans doute m<strong>et</strong>tront-ils<br />
le turbo pour avoir l’arrêt (qu’ils<br />
espéreraient en leur faveur)<br />
avant l’assemblée.<br />
Il y a <strong>au</strong>ssi le scénario inverse<br />
où la présidente du tribunal de<br />
commerce rej<strong>et</strong>te les demandes<br />
des actionnaires. Qui n’<strong>au</strong>raient<br />
plus le moindre espoir d’obtenir<br />
quelque chose ? Pas sûr. Ils pourraient<br />
intenter une action sur le<br />
fond en attaquant notamment<br />
l’Etat belge. Mais avec quelle<br />
chance d’indemnités ?<br />
Ariane van Caloen<br />
© S.A. <strong>IPM</strong> 2008. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans <strong>au</strong>torisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.<br />
LA PHRASE<br />
,,<br />
L’action Fortis sera<br />
suspendue <strong>mardi</strong>,<br />
peu avant la décision.<br />
HERWIG VERGULT/BELGA<br />
,,<br />
VEERLE DE SCHRYVER<br />
La porte-parole de la Commission bancaire, financière<br />
<strong>et</strong> des assurances (CBFA) a indiqué<br />
que le titre Fortis devrait rester suspendu jusqu’à<br />
<strong>mardi</strong> soir, afin que le marché ait le temps<br />
de prendre connaissance de l’ordonnance de la<br />
présidente du tribunal de commerce.<br />
Ladéfense<br />
Lastratégie de défense de la Société fédérale de participations<br />
<strong>et</strong> d’investissement (SFPI), le bras financier<br />
de l’Etat fédéral, consiste à brandir la menace<br />
d’un dommage encore plus grand que celui qu’ont<br />
subi les actionnaires si la présidente du tribunal de commerce<br />
faisait droit <strong>au</strong>x demandes des plaignants. L’avocat<br />
de la SFPI a demandé <strong>au</strong> tribunal de “m<strong>et</strong>tre en balance”<br />
l’intérêt des actionnaires de Fortis d’un côté <strong>et</strong> celui, “primordial”<br />
selon lui, des épargnants, qui ont vu leurs avoirs<br />
protégés, <strong>et</strong> de l’économie belge en général. Les avocats de<br />
BNP Paribas vont évidemment dans le même sens. Selon<br />
eux, si la vente de la branche belge de Fortis est suspendue<br />
<strong>et</strong> conditionnée à l’approbation par une assemblée générale<br />
extraordinaire, cela provoquera un tel “imbroglio<br />
juridique” que “la viabilité de Fortis” risque d’être compromise.<br />
Les avocats de la banque française, rejoints par<br />
ceux de la SFPI, estiment en outre que les actes signés par<br />
le conseil d’administration de Fortis sont parfaitement<br />
valables. Selon eux, ce n’est pas à l’assemblée générale<br />
des actionnaires de prendre des décisions stratégiques<br />
mais bien à l’organe que c<strong>et</strong>te même assemblée générale a<br />
élu. Les actionnaires devraient, selon eux, se borner à<br />
nommer <strong>et</strong> à accorder la décharge <strong>au</strong>x administrateurs. n