PSC 3-12 - FSP
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titudes sociales sont pour elle un atout. De bonnes capacités<br />
physiques lui permettent de bien résister au<br />
changement de rythme de vie imposé par le service militaire.<br />
Après trois semaines, la situation se dégrade pour une<br />
raison inconnue. Xavier consulte le médecin sur la<br />
place d’armes de Bière, qui l’oriente vers le SPP pour<br />
un entretien d’évaluation plus approfondi.<br />
Un événement marquant<br />
Je reçois Xavier en début de quatrième semaine d’ER.<br />
L’entretien nous permet de prendre conscience d’un<br />
élément central qui semble expliquer cette situation où<br />
il décrit qu’il ne sait plus où il en est. Il ne comprend<br />
pas ce qui lui arrive. Durant l’entretien, il relate son<br />
passé et particulièrement le moment où il a dû quitter<br />
son pays d’un instant à l’autre, le chemin parcouru<br />
pour se retrouver en Italie puis en Suisse pour y être accueilli<br />
et en sécurité. Cette étape de vie l’a marqué à la<br />
manière d’un traumatisme.<br />
Nous comprenons en poursuivant la discussion que Xavier<br />
– à travers ses capacités – a développé un fonctionnement<br />
adaptatif lui permettant de continuer à vivre<br />
sans se soucier de cet épisode de vie, du moins dans la<br />
vie civile. Son arrivée dans le cadre militaire a eu l’effet<br />
d’une bombe et a troublé son dispositif interne au point<br />
de le rendre inopérant. Et nous sommes arrivés au<br />
terme de l’entretien avec la question subsidiaire: comment<br />
poursuivre maintenant ?<br />
Un obstacle majeur<br />
Il était évident pour moi que Xavier avait besoin d’un<br />
suivi psychothérapeutique et je lui en ai fait part. Il a<br />
reconnu partiellement son besoin en précisant que faire<br />
confiance à quelqu’un représentait pour lui un obstacle<br />
majeur. Poursuivre son ER dans les conditions présentes<br />
nous est apparu peu probable. La désorganisation<br />
induite par son arrivée dans le cadre militaire ne<br />
semblait guère pouvoir se résorber rapidement.<br />
Je pris alors contact avec le médecin de l’infirmerie de<br />
Bière pour lui faire part de mes observations et de ma<br />
conclusion quant à une poursuite peu envisageable de<br />
son ER.<br />
Il revient ensuite au médecin de décider si ces éléments<br />
sont suffisants selon son appréciation pour un report de<br />
service, une réaffectation voire une réévaluation de son<br />
aptitude à servir.<br />
Précisons ici que les médecins qui exercent dans le<br />
cadre militaire n’ont pas tous une aisance similaire<br />
pour se positionner dans de telles situations. Il est certain<br />
que les psychologues sont souvent mieux formés<br />
pour l’évaluation de la situation, mais la position d’autorité<br />
du médecin sur la place d’armes est telle qu’il a<br />
les pleins pouvoirs.<br />
Le service psychopédagogique<br />
Le SPP existe depuis 1972 et a débuté sur la place<br />
d’armes de Thoune. Il a pour rôle de venir en aide aux<br />
recrues qui rencontrent des difficultés d’adaptation en<br />
début d’ER, et de conseiller les cadres dans le domaine<br />
de la conduite de la troupe.<br />
Le SPP se compose principalement de personnes avec<br />
une formation sociale, de pédagogues, ainsi que de psychologues.<br />
Il est important pour comprendre son rôle limité de remonter<br />
à ses différentes appellations dans l’histoire de<br />
son existence. En 1972, il était question d’un organe de<br />
conseil sociomédical. Peu après, il est devenu service<br />
sociomédical. Ce n’est qu’en 1991 qu’apparaît l’aspect<br />
psychologique dans le terme qui est encore actuel de<br />
service psychopédagogique.<br />
Le fait que tant des pédagogues que des éducateurs ou<br />
des psychologues peuvent occuper les rangs du SPP<br />
met en évidence que les évaluations lors des entretiens<br />
souvent uniques avec les recrues peuvent donner lieu à<br />
des conclusions fort différentes ! Chaque collaborateur<br />
du SPP obtient le grade d’officier spécialiste.<br />
Ceci d’autant plus que ce ne sont pas les deux semaines<br />
de «formation» à la psychopathologie et au fonctionnement<br />
psychique qui permettent d’être capable de faire<br />
une évaluation des troubles potentiels ou des aspects<br />
spécifiques de personnalité.<br />
Dans certains cas, mais cela est plutôt rare, la recrue<br />
est revue la semaine suivante afin de prendre acte de ce<br />
qu’elle a pu mettre en place ou modifier en vue d’une<br />
amélioration de sa situation. Cependant, lorsque le cas