Vol. 15 - Deutsches Primatenzentrum
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Lemur News <strong>Vol</strong>. <strong>15</strong>, 2010 Page 57<br />
Les plans d’aménagement suivent les directives proposées<br />
par la Direction Générale des forêts. Le WWF,pour l’élaboration<br />
de ces plans,a surtout veillé à ce que les prélèvements<br />
respectent le principe de la durabilité à savoir: ne prélever<br />
que le volume correspondant aux accroissements moyens<br />
annuels. Pour un meilleur équilibre entre les besoins des<br />
populations locales, des reboisements en espèces introduites<br />
sont aussi proposés dans ces plans d’aménagement,<br />
mais dans des parcelles en dehors des forêts naturelles.<br />
Appropriation sous forme de contrôle<br />
L’approche d’appropriation sous forme de contrôle a aussi<br />
été développée pour atteindre les objectifs des deux projets.<br />
Elle consiste à encourager les membres des communautés à<br />
l’établissement de parcelles d’observation en forêt en se<br />
basant sur les pistes existantes et sur les signes visibles de<br />
pressions (coupe, pièges). Des représentants dynamiques au<br />
sein de chaque communauté sont ainsi élus et font des visites<br />
(contrôles) régulières, parfois inattendues, en forêts. Ces<br />
visites sont organisées pour observer la biodiversité<br />
(floraison des plantes,augmentation du nombre des groupes<br />
de lémuriens observés, passage d’un oiseau ou autre type<br />
d’animal faisant la particularité de leur forêt etc.) et pour<br />
constater si des pressions sur les lémuriens et la forêt sont<br />
encore présentes. Ces membres notent leurs observations<br />
dans des cahiers réservés pour ces observations et tout<br />
autre évènement qu’ils jugent importants (rencontre avec<br />
d’autres personnes, etc.).<br />
Mesures d’accompagnement<br />
Le WWF défini les mesures d’accompagnement de toute<br />
activité développée pour contribuer à l’amélioration des<br />
conditions de vie des populations locales. Ces activités doivent<br />
à la fois réduire les pressions sur la biodiversité en générale<br />
et sur les cibles de conservation en particulier (forêt<br />
naturelle et lémurien) et compenser les efforts de conservations<br />
entrepris. L’approche consiste d’abord à analyser les<br />
résultats de toutes les études préalables aux transferts de<br />
gestion des forêts. A partir de ces analyses, les potentialités<br />
de chaque terroir (à partir des cartes d’occupation des sols<br />
et des rendements obtenus pour chaque spéculation engagée)<br />
dans lesquels vivent les communautés sont dégagées.<br />
Les mesures à développer cherchent ainsi à augmenter les<br />
sources de revenus des paysans et à améliorer leur alimentation<br />
pour une meilleure santé.<br />
Résultats et discussions<br />
Inventaires forestiers et zonages<br />
Au total, 14 inventaires forestiers (correspondants au nombre<br />
de transfert de gestion des forêts) ont été effectués dans<br />
la région de SAVA. La potentialité des forêts est variable. Le<br />
nombre des arbres de dhp > 30 varie de 200 à 400/ha. Au<br />
total, 200 espèces de plantes (ligneuses et non ligneuses)<br />
sont inventoriées. D’un site à l’autre, le nombre des espèces<br />
ligneuses inventoriées varie de 45 à 87.<br />
Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont: Tambourissa<br />
religiosa,Weinmannia rutembergii,Zantoxyllon mananarense,<br />
Chrysophyllum boivinianum, Canarium madagascariensis,<br />
Symphonia fasciculata, Diospyros aff.ambilensis, Macaranga<br />
decaryana, Erythroxylum sphaeranthum, Brachylaena merana,<br />
Syzygium emirnense, Uapacca densiflora, Ocotea cymosa…<br />
En fonction de l’éloignement des forêts par rapport aux villages,<br />
leur état de dégradation diffère. Cette observation a<br />
permis de faire trois grande classifications: forêt naturelle<br />
plus ou moins intacte,classée à protéger ou à conserver (for-<br />
mant donc le noyau dur);forêt partiellement dégradée,localisée<br />
encore en plein cœur de la forêt,classée comme forêt à<br />
restaurer;forêt naturelle à faible potentialité, due à un degré<br />
d’écrémage localisée à la périphérie des lisières, classée<br />
comme zone de cantonnement de droit d’usage.<br />
Transfert de gestion des forêts<br />
Le WWF a pu mettre en place dans le cadre de ces deux projets<br />
14 transferts de gestion. Pour chaque communauté, la<br />
surface totale des forêts dans ces transferts varie de 300 à<br />
5000 ha (dépendant du taux de couverture forestière dans le<br />
territoire de chaque village d’appartenance de la communauté).<br />
Les zonages des forêts sont décrits précédemment.<br />
En principe, les contrats sont établis pour trois ans. Ensuite<br />
une évaluation devra se faire par le Service Forestier en partenariat<br />
avec les communes d’appartenance des communautés<br />
gestionnaires des forêts.Etablis à partir de 2007,certains<br />
contrats nécessitent ainsi une évaluation à partir de cette<br />
année ou au plus tard en début de l’année prochaine.<br />
Au total,les 14 transferts de gestion des forêts ont permis de<br />
sécuriser sous la gestion des COBA,27 000 ha de forêts.Ces<br />
forêts incluent tous les types de forêts à différents usages définis<br />
auparavant (conservation, restauration, droit d’usage).<br />
Les valeurs de la restauration pour le WWF sont présentées<br />
dans son document de la vision de la biodiversité (Erdmann<br />
et al., 2005) qui a défini 40 aires comme Aires Prioritaires de<br />
conservation de par leur valeur en biodiversité. Les études<br />
sur leur état de dégradation ont relevé aussi que 23 de ces aires<br />
auront probablement besoin d’importante restauration<br />
(< 20 % de forêt),si elles doivent entièrement concourir à la<br />
conservation de la biodiversité. Dans tous les sites de transferts<br />
de gestion des forêts, le WWF met ainsi l’accent sur<br />
l’importance de la restauration. Les communautés avec l’encadrement<br />
du WWF, des observations sur terrain et des<br />
inventaires effectués définissent ainsi des zones de restauration<br />
dont la superficie varie d’une communauté à une<br />
autre.Les espèces utilisées pour ces restaurations des forêts<br />
dégradées sont essentiellement des essences autochtones.<br />
Leur choix est justifié par leur emplacement (héliophile pour<br />
les zones très ouverts et/ou périphérie de la forêt; nomade<br />
pour les zones sous couvert des espèces héliophiles) ou par<br />
leur utilisation (construction, nourriture des lémuriens).<br />
Suivis et contrôles<br />
Le WWF, pour faciliter l’uniformisation des suivis et contrôle<br />
en matière des lémuriens, a élaboré un livret sur les<br />
lémuriens avec la photo des espèces et une description<br />
sommaire des espèces.L’idée de départ était d’exploiter ces<br />
livrets peu avant la fin des projets pour les analyser. Il a<br />
pourtant été constaté que les représentants des communautés<br />
n’ont pas utilisé les livrets,mais les a bien classés dans<br />
leur valise. Leur explication est que le livret (en couleur) est<br />
trop beau pour être amené et abimé en forêt à cause de<br />
l’humidité. Néanmoins, les suivis et contrôles ont été effectivement<br />
effectués par les communautés. De plus, les données<br />
ont été stockées soit dans des cahiers à part, soit dans<br />
leur tête.<br />
Dans le cadre des suivis et contrôles instaurés de manière<br />
participative,des suivis et contrôles à part doivent aussi être<br />
faits par les organismes techniques d’appuis des communautés.<br />
En effet, à travers les expériences de l’élaboration du<br />
livret, il a été constaté que les instructions et formations<br />
n’ont pas été suivies correctement.Les agents des deux projets,<br />
ne se sont donc rendus compte qu’un peu tardivement<br />
de la nécessité de faire aussi des suivis et contrôles rapprochés.