Vol. 15 - Deutsches Primatenzentrum
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Page 58 Lemur News <strong>Vol</strong>. <strong>15</strong>, 2010<br />
Table 1: Caractéristiques des localités d’observation des lémuriens.<br />
Localités Andrakengy Andasipiro Ambodivoara Ambodimandresy<br />
Période 20 Novembre - 6 Décembre - 19 Novembre - 5 Décembre -<br />
d’observation 3 Décembre 2006 17 Décembre 2006 3 Décembre 2006 17 Décembre 2006<br />
Coordonnées S 14° 18’ 53.4’’ S 14° 12’ 10.0’’ S 14° 32’ 05.0’’ S 14° 32’ 05.0’’<br />
géographiques E 049< 16’ 38.3’’ E 049< 22’ 34.8’’ E 049< 26’ 42.1’’ E 049< 30’ 21.1’’<br />
Les suivis et contrôles effectués par les paysans ont quand<br />
même permis de localiser des sites d’observations de l’espèce<br />
Propithecus candidus (Simpona).Patel, en échangeant les<br />
données avec l’équipe des projets du WWF a publié en 2009<br />
que l’espèce Propithecus candidus est aussi rencontrée dans le<br />
Corridor de Betaolana et de Tsaratanana-Betaolana. Quelques<br />
caractéristiques des localités où les inventaires ont été<br />
effectués et où cette espèce a été observée sont synthétisées<br />
dans le tableau 1.<br />
Les alternatives aux pressions et menaces<br />
Les pressions sont définies comme étant les activités causant<br />
des impacts négatifs aussi bien sur les forêts que sur les<br />
lémuriens. Ces activités peuvent être légales ou illégales. Par<br />
contre, les menaces sont des activités pouvant apparaître<br />
dans le futur et pouvant avoir des impacts négatifs sur les<br />
cibles (dans le cadre de ce projet les cibles sont les lémuriens<br />
et leur habitat).<br />
Les analyses,effectuées dans le cadre de ces deux projets ont<br />
montré que les pressions et les menaces sur les cibles sont<br />
principalement constituées de: la déforestation causée essentiellement<br />
par les cultures sur brûlis, la dégradation des<br />
forêts engendrée par les prélvements diverses (bois de construction<br />
ou autre matériels pour la construction tels que les<br />
lianes et les bambous, cueillette de miel), la chasse moderne<br />
et le piège traditionnel. La déforestation tue à la fois les<br />
lémuriens et détruit leur habitat. Il en est de même des<br />
pièges traditionnels mais à un degré moindre.<br />
Pour arrêter les pressions sur les forêts, les deux projets du<br />
WWF ont donc analysé les activités pouvant remplacer<br />
celles formant une pression et constituant une menace dans<br />
le futur.En bref les activités développées sont:l’amélioration<br />
de l’exploitation de l’espace par l’agroforesterie; la promotion<br />
des cultures maraichères,l’amélioration des cultures de<br />
riz sur les bas fonds étroits par les Systèmes de Riziculture<br />
Améliorés (SRA),la promotion des briques pour la construction<br />
des maisons et le reboisement des espèces à croissance<br />
rapide; l’apiculture, la pisciculture et l’amélioration de l’élevage<br />
des volailles.<br />
Elaboration d’une stratégie régionale pour la conservation des<br />
lémuriens<br />
Les principales cibles de conservations des deux projets sont<br />
la forêt humide et les lémuriens. A part les transferts de<br />
gestion,les deux projets ont aussi été conduits pour éduquer,<br />
informer et sensibiliser les populations locales (partant des<br />
élèves dans les écoles primaires aux écoles secondaires mais<br />
aussi l’ensemble des populations concernées dans les communes).<br />
Pour la sauvegarde des lémuriens, les engagements des parties<br />
prenantes sont recherchés à travers l’élaboration et la<br />
mise en œuvre d’une stratégie régionale pour la conservation<br />
des lémuriens. Dans cette stratégie, les activités de<br />
chaque partie sont définies de manière à minimiser les<br />
dépenses monétaires afin de les rendre réalisables.<br />
Pour une meilleure intégration ou engagement de chaque<br />
entité, une Association des Amis des lémuriens a été créée.<br />
Cette association est mise en réseau via un site web aux<br />
amoureux des lémuriens dans le monde. La vision a été<br />
développée pour le long terme. Toutefois,<br />
le WWF s’est rendu comte<br />
qu’avec l’isolement de chaque localité,<br />
les réponses instantanées et directes<br />
des membres aux intéressés via le site<br />
web sont très limités et précaires. En<br />
effet,pour se connecter,les élèves doivent<br />
aller à Andapa; et même si cer-<br />
tains élèves d’Andapa sont concernés, le reflexe avec cette<br />
haute technologie nécessite encore un encadrement rapproché<br />
pour être efficace.<br />
Pour mieux unir les efforts,une Union Régionale des Associations<br />
de gestion des forêts, appelée aussi "Gestion Unie du<br />
Corridor de Betaolana" a aussi été créé. Malgré les efforts<br />
investis pour créer cette Union, elle est restée au stade de<br />
constitution (dépôt de dossier) au moment où les phases des<br />
deux projets sont terminées. Toutefois, elle est engagée et<br />
sera reprise dans les autres projets du WWF dans cette<br />
localité. Il est donc souligné ici l’importance des encadrements<br />
par des organismes promoteurs dans le long terme ou<br />
du moins à moyen terme pour obtenir de meilleurs impacts<br />
dans les phases du projet.<br />
Les parties prenantes définies dans ce document<br />
sont composées par les partenaires techniques et les autres<br />
organismes et/ou associations travaillant dans les domaines<br />
de l’environnement, les communautés de base, les organes<br />
de décentralisation et de déconcentration de l’Etat (les<br />
régions, les communes, les districts et les Fokontany).<br />
Conclusions<br />
La capitalisation des deux projets du WWF dans le Nord a<br />
permis de comprendre les efforts encore à fournir dans le<br />
cadre de la conservation des lémuriens et de leur habitat.Les<br />
deux projets conduits dans la région de SAVA sont complémentaires,<br />
ceci a permis une uniformisation des approches<br />
techniques et scientifiques. Les deux projets ont enrichis les<br />
données sur la diversité de la zone en flore et en faune.Ils ont<br />
pu se réaliser de manière participative. En effet, ils ont été<br />
très bien accueillis par les populations locales du fait que ces<br />
projets étaient majoritairement axés sur les activités de<br />
développement pour atteindre leurs objectifs de conservation.<br />
En conclusion, les défis à lancer doivent se concentrer sur<br />
deux aspects.<br />
Aspect technique: des études plus poussées sur la flore et la<br />
faune sont à conduire. En effet, les découvertes à faire sont<br />
encore immenses vu l’étendue du massif forestier.<br />
Aspect développement: des activités sont engagées et n’en<br />
sont qu’au début de leur mise en œuvre. Il serait nécessaire<br />
dans le futur de faire des évaluations de ces projets en<br />
termes d’impact sur la conservation des habitats et des<br />
lémuriens ainsi que sur l’amélioration des conditions de vie<br />
de la population locale.<br />
Ces deux projets ne sont pas des projets de recherches.<br />
Toutefois, ils ont pu être enrichis par les interventions des<br />
scientifiques consultants d’une part et des équipes du WWF<br />
d’autre part.<br />
Remerciements<br />
Nos vifs remerciements s’adressent aux bailleurs qui ont<br />
financés les projets du WWF Madagascar dans la région de<br />
SAVA. Ils ont permis de conduire à la fois des études scientifiques<br />
et des activités de développement.Ces bailleurs sont:<br />
WWF Allemagne, WWF Suède et la Conservation Internationale.<br />
Bien qu’à faible volume en terme de fonds, nous<br />
tenons aussi à remercier le WWF Danemark pour des fonds<br />
spécifiquement alloués à l’élaboration des support de com-