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C’est la crise !<br />
BUZZ<br />
devions globalement arriver à deux choses, » précise<br />
Baptiste Van Outryve, Directeur de la Communication<br />
du groupe retail. « D’abord, rassurer le client<br />
qui venait faire ses courses chez nous. Concernant ce<br />
dernier aspect, les militaires et autres gardiens postés<br />
aux entrées ont fait passer le message selon lequel<br />
nous nous souciions de la sécurité de nos visiteurs.<br />
Et, en même temps, rester les plus clairs et précis possible<br />
au sujet des modalités d’ouverture. Dans ce cas,<br />
nous avons procédé selon trois vecteurs: l’affichage à<br />
l’entrée des magasins; un personnel tenu scrupuleusement<br />
au courant pour qu’il puisse annoncer au client,<br />
dans la mesure du possible, de quoi allaient être faits<br />
les prochains jours; et une mise à jour très régulière<br />
sur nos sites et médias sociaux. »<br />
Denis Gorteman (D’Ieteren) : « Cette période agitée<br />
nous a permis de regrouper et de favoriser la collaboration<br />
entre les équipes de PR de nos différentes<br />
marques, qui ne travaillaient pas assez ensemble. »<br />
© josefkubes / Shutterstock.com<br />
« Les communicants vont<br />
devoir s’habituer à travailler<br />
dans le chaos. »<br />
— Emmanuel Goedseels<br />
(‘Nous avons complètement foiré !’). Résultat: comme<br />
personne ne s’attendait à ce qu’il avoue et confirme la<br />
fraude avec autant d’aplomb et d’honnêteté, aucune<br />
question, potentiellement dérangeante, n’a suivi. Tant<br />
les journalistes étaient surpris et peu préparés à cette<br />
manière d’attaquer la discussion. C’était très adroit de<br />
la part de VW. Ils savaient que l’ampleur de la crise allait<br />
vite les dépasser. Donc, prendre les devants restait la<br />
meilleure solution. »<br />
RÉSEAUX SOCIAUX, RÉSEAUX SOUCIS !<br />
A l’heure des réseaux sociaux, l’information circule<br />
de fait tellement vite que le client est de toute façon<br />
rapidement au courant de tout. Et, de l’avis général du<br />
pro, ne rien dire à ce dernier équivaut à le prendre pour<br />
un idiot. Message parfaitement reçu du côté de chez<br />
Carrefour, qui a déployé une communication ciblée<br />
lors de la fermeture de certains magasins pour cause<br />
d’alerte au terrorisme en novembre dernier. « Nous<br />
C’est justement sur ces médias sociaux que le communicant<br />
pro jusqu’au bout du clavier est, dorénavant,<br />
aussi obligé de tenir compte de passer une bonne<br />
partie de son temps à démentir des assertions (très)<br />
diverses et variées, surtout en temps de crise.<br />
« C’est le plus gros défi, et souvent le souci principal<br />
des services de communication à l’heure actuelle, »<br />
confirme Emmanuel Goedseels. « Ce flux d’information<br />
permanent, notamment via Twitter, agit comme<br />
un accélérateur envers et contre tout. Résultat en<br />
forme de dégât collatéral: les gens voient systématiquement<br />
l’entreprise comme réagissant trop lentement.<br />
» Exemple emblématique: le crash de l’avion<br />
German Wings en mars dernier. « Les gendarmes<br />
et les journalistes locaux, arrivés les premiers sur les<br />
lieux du drame, ont directement pris des photos… qui<br />
se sont vite retrouvées sur les médias sociaux. Alors<br />
que les procédures à suivre en cas d’accident ont<br />
empêché la compagnie de communiquer les deux premières<br />
heures suivant l’accident. Elle est donc passée,<br />
à tort, pour ne voulant pas communiquer. Bien que ce<br />
n’était pas le cas : elle voulait juste être sûre et certaine<br />
de ce qu’elle allait annoncer. »<br />
Autre cas emblématique de cet emballement de la<br />
communication, mais cependant géré dans des délais<br />
plus appropriés: l’attentat du Thalys en août 2015. « Là<br />
aussi, ce sont les passagers qui ont tweeté les premiers.<br />
Mais la compagnie a lancé un communiqué une vingtaine<br />
de minutes après l’incident. C’est-à-dire dans des<br />
délais que l’on peut qualifier de ‘très raisonnables’. Cette<br />
course à la rapidité est dangereuse mais inévitable. Bref,<br />
je pense que les communicants vont de plus en plus<br />
devoir s’habituer à travailler dans le chaos. »<br />
Et cette nouvelle donne en forme d’évolution inéluctable<br />
risque bien de rajouter de la crise au marketing<br />
de crise, domaine dans lequel les prochains défis n’ont<br />
donc jamais été aussi gigantesques.<br />
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