Prime-Magazine-December-19
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FEATURE | INTERVIEW
Qu'est-ce qui vous a amené à Madagascar et depuis
combien de temps êtes-vous ici ?
Cela fait 49 ans que je suis à Madagascar. Quand
la Congrégation de Saint-Vincent-de-Paul à laquelle
j’appartiens a fait appel à des volontaires pour aider les
personnes en difficulté en Afrique et à Madagascar, j’ai
décidé de quitter l’Argentine. Ce fut dur de quitter sa
famille, ses amis et son pays, un pays si joyeux… J’avais
les larmes aux yeux, mais ce qui importait le plus c’était
la charité, cet idéal qui m’a poussé à venir jusqu’ici.
What brought you to Madagascar
and how long have you been here?
I have been in Madagascar for 49
years. When the Congregation of Saint
Vincent de Paul, to which I belong,
called for volunteers to help people in
difficulty in Africa and Madagascar, I
decided to leave Argentina. It was hard
to leave family, friends and country,
such a happy country. I had tears in
my eyes, but what mattered most was
charity, the ideal that brought me here.
Vous êtes aujourd'hui l'une des grandes
figures de l'humanitaire, était-ce là
votre ambition initiale ?
Non, pas vraiment. En 1970, j’étais venu
ici en tant que jeune missionnaire; un
volontaire qui voulait aider ses pairs en
partageant des savoir-faire notamment
le travail manuel. Fils d’un maçon, je
le suis également et je voulais aider
les gens à construire leur maison. Je
n’étais pas encore prêtre à l’époque.
A Vangaindrano, je faisais partie de
l’équipe de football du village. Ce sport m’a permis de
rencontrer mes premiers amis à Madagascar.
You are now one of the world’s great humanitarian
figures, was this your original ambition?
Not really. In 1970, I came here as a young missionary; a
volunteer who wanted to help his peers by sharing skills,
Avec Akamasoa,
le Père Pedro a
sorti plus d'un
demi-million
de Malgaches
d'une pauvreté
abjecte
With Akamasoa,
Father Pedro
has lifted over
half a million
Malagasy
people from
abject poverty
particularly manual work. I'm a bricklayer's son too, and
I wanted to help people build their homes. At the time,
I was not yet a priest. In Vangaindrano, I played in the
village football team. Thanks to the sport, I made my first
Malagasy friends.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer l’Association
Akamasoa en 1989 ?
Après 15 années passées à Vangaindrano, j’étais
découragé et prêt à retourner en Argentine à cause de
multiples situations malheureuses
que j’ai rencontrées notamment le
taux aigu de mortalité infantile, la
misère ainsi qu’un aspect social très
dégradé. Mais j’ai compris que le
temps m’aiderait, car il n’est pas facile
de changer les comportements. J’ai
pris le temps d’apprendre la langue,
la culture et de me familiariser avec
le quotidien de ces gens pour mieux
comprendre leurs réalités. Ensuite, je
me devais de me montrer exemplaire
envers la société : suis-je honnête?
Est-ce que j’exprime assez de bonté?
Est-ce que je respecte les gens et
leurs enfants?
What motivated you to create the
Akamasoa Association in 1989?
After 15 years in Vangaindrano,
because of many sad situations I
encountered, such as the high rate
of infant mortality, poverty and the
desperate social context, I felt really
discouraged and ready to return to
Argentina. But then I understood
that time was on my side: you don’t change people’s
behaviour over night. I took the time to learn the language
and to familiarise myself with the culture and the daily
lives of these people, so as to better understand their
situation. Then I realised I had to be exemplary in my
attitude to society: Am I honest? Am I expressing enough
kindness? Do I respect the people and their children?
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