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Continuité en topologie symplectique

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Thèse de Doctorat de l’Ecole<br />

Polytechnique<br />

Spécialité :<br />

Mathématiques<br />

Prés<strong>en</strong>tée par :<br />

Vinc<strong>en</strong>t Humilière<br />

Titre de la thèse :<br />

<strong>Continuité</strong> <strong>en</strong> <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong><br />

Sout<strong>en</strong>ue le 9 juillet 2008<br />

Jury composé de :<br />

M. Patrick BERNARD Rapporteur<br />

M. Paul BIRAN Rapporteur<br />

M. Frédéric BOURGEOIS Rapporteur<br />

M. Emmanuel GIROUX Examinateur<br />

M. Patrice LE CALVEZ Examinateur<br />

M. Claude VITERBO Directeur de thèse


Remerciem<strong>en</strong>ts<br />

Je remercie chaleureusem<strong>en</strong>t Claude Viterbo de m’avoir initié au métier<br />

de chercheur. Ses précieux conseils, sa pati<strong>en</strong>ce, sa disponibilité, la grande<br />

liberté dont j’ai pu jouir, et sa bonne humeur ont r<strong>en</strong>du le travail sous sa<br />

direction particulièrem<strong>en</strong>t agréable.<br />

J’exprime toute ma reconnaissance à Patrick Bernard, Paul Biran et Frédéric<br />

Bourgeois d’avoir accepté de consacrer une partie de leur temps à la<br />

lecture att<strong>en</strong>tive de ma thèse, ceci malgré les délais très courts que je leur ai<br />

imposés. Je remercie égalem<strong>en</strong>t Emmanuel Giroux et Patrice Le Calvez, de<br />

me faire l’honneur d’être dans mon jury de thèse.<br />

Les membres du C<strong>en</strong>tre de Mathématiques Laur<strong>en</strong>t Schwarz (CMLS)<br />

m’ont accueilli comme l’un des leurs, et ont toujours très g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t répondu<br />

à mes questions. Je les <strong>en</strong> remercie. Nos discussions lors du déjeuner ou <strong>en</strong><br />

salle à café, resteront un excell<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>ir. J’<strong>en</strong>voie un remerciem<strong>en</strong>t spécial<br />

aux doctorants du CMLS, pour leurs exposés (tous très bons) lors du<br />

séminaire des thésards, et pour les bons mom<strong>en</strong>ts passés. J’exprime toute<br />

ma sympathie à Carole Juppin, Claudine Harmide, Michèle Lavallette, Alain<br />

Royer, Stéphane Aicardi, Philippe Beauchet, Flor<strong>en</strong>ce Hamet, et les remercie<br />

pour leur extrême compét<strong>en</strong>ce.<br />

C’est avec bonheur que j’ai intégré la communauté des mathématici<strong>en</strong>s.<br />

S’il m’est impossible de nommer ici tous ceux qui, par leurs discussions,<br />

mathématiques ou non, ont r<strong>en</strong>du cette intégration si plaisante, je ne leur<br />

<strong>en</strong> suis pas moins reconnaissant. Merci à Nicolas Roy, pour son amitié et<br />

nos innombrables échanges. Merci égalem<strong>en</strong>t aux membres du projet ANR<br />

"Symplexe" pour tout ce qu’ils m’ont appris, et pour l’excell<strong>en</strong>te atmosphère<br />

qui a régné lors de nos diverses r<strong>en</strong>contres. Participer à ce projet a été très<br />

<strong>en</strong>richissant.<br />

Je remercie les différ<strong>en</strong>ts relecteurs, qui, à des degrés divers, ont chassé<br />

les fautes d’orthographes de ce mémoire, faisant ainsi preuve d’un grand<br />

courage!<br />

Merci à ceux qui, par leur amitié et les mom<strong>en</strong>ts inoubliables qu’ils m’ont<br />

faits vivre, avant ou p<strong>en</strong>dant cette thèse, m’ont apporté un certain équilibre.<br />

2


Ils ont eu un rôle déterminant! Je p<strong>en</strong>se par exemple (mais pas seulem<strong>en</strong>t) à<br />

mes amis d’<strong>en</strong>fance Arnaud, Céline, Estelle, Guillaume, ou <strong>en</strong>core aux joyeux<br />

athlètes du Paris Jean Bouin.<br />

Isabelle, mon frère, mes par<strong>en</strong>ts et l’<strong>en</strong>semble de ma grande famille m’ont<br />

toujours apporté un souti<strong>en</strong> absolum<strong>en</strong>t indéfectible. Je les remercie pour<br />

cela et pour le reste...


Introduction<br />

De la mécanique classique à la <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong><br />

Comme de nombreux domaines des mathématiques, la <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong><br />

tire ses origines de la physique, et plus précisém<strong>en</strong>t de la mécanique<br />

classique.<br />

La mécanique hamiltoni<strong>en</strong>ne est issue des travaux de Lagrange à la fin du<br />

18 e siècle, et de Hamilton au début du 19 e siècle. Il s’agit d’une reformulation<br />

des équations établies par Newton au 17 e siècle. Les équations du mouvem<strong>en</strong>t<br />

y sont écrites dans un espace des phases à 2n dim<strong>en</strong>sions, ayant pour coordonnéesÔq,<br />

pÕ, où q�Ôq1, . . .,qnÕrepère la position, et p�Ôp1, . . .,pnÕla<br />

quantité de mouvem<strong>en</strong>t. La dynamique est ainsi décrite par les Équations de<br />

Hamilton : ��p�¡�H �q<br />

�q��H �p<br />

où H est une fonction, dite hamiltoni<strong>en</strong>ne, définie sur l’espace des phases.<br />

Par exemple, le mouvem<strong>en</strong>t d’un point matériel dans un champ de pot<strong>en</strong>tiel<br />

VÔqÕ, que la mécanique newtoni<strong>en</strong>ne décrivait par l’équation bi<strong>en</strong> connue<br />

m�q�¡∇VÔqÕ,<br />

satisfait, si l’on pose p��q, aux équations de Hamilton pour la fonction<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne HÔq, VÔqÕ. Celle-ci représ<strong>en</strong>te alors l’énergie<br />

pÕ�1 2m�p�2<br />

totale, somme de l’énergie cinétique et de l’énergie pot<strong>en</strong>tielle.<br />

Les équations de Hamilton détermin<strong>en</strong>t un mouvem<strong>en</strong>t du système étudié,<br />

c’est-à-dire une transformation de l’espace des phases. Lorsque ce dernier<br />

est de dim<strong>en</strong>sion 2, il est facile de voir que cette transformation préserve<br />

l’aire ori<strong>en</strong>tée. En dim<strong>en</strong>sion quelconque, on a une propriété analogue, qui<br />

s’exprime <strong>en</strong> termes mathématiques par : le flot <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par les équations<br />

de Hamilton préserve la forme différ<strong>en</strong>tielle ω0��n i�1 dpi�dqi.<br />

La forme ω0 donne une structure <strong>symplectique</strong> à l’espace des phases, qui<br />

sera ainsi, <strong>en</strong> général, une variété <strong>symplectique</strong>, c’est-à-dire une variété munie<br />

d’une 2-forme différ<strong>en</strong>tielle localem<strong>en</strong>t équival<strong>en</strong>te à ω0. Pour bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre<br />

la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne, il est utile d’étudier d’une part les<br />

4


variétés <strong>symplectique</strong>s, et d’autre part, pour chacune d’<strong>en</strong>tre elles, le groupe<br />

des symplectomorphismes, c’est-à-dire des transformations de l’espace des<br />

phases qui préserv<strong>en</strong>t la structure <strong>symplectique</strong>. Ceci nous mène à la <strong>topologie</strong><br />

<strong>symplectique</strong>...<br />

Rigidité et continuité <strong>en</strong> <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong><br />

Si la <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong> se développe dès les années 60, notamm<strong>en</strong>t<br />

sous l’impulsion de V. Arnold, il faut att<strong>en</strong>dre les années 70 pour voir apparaître<br />

les premiers phénomènes de rigidité <strong>symplectique</strong> <strong>en</strong> dim<strong>en</strong>sion plus<br />

grande que 2. M. Gromov démontre que sur toute variété <strong>symplectique</strong>,<br />

l’adhér<strong>en</strong>ce pour la <strong>topologie</strong> C 0 , du groupe des symplectomorphismes, dans<br />

celui des difféomorphismes est soit le groupe des symplectomorphismes luimême,<br />

soit le groupe des difféomorphismes préservant le volume. Y. Eliashberg<br />

conclura sur la première possibilité à la fin des années 70 : la propriété<br />

d’être un symplectomorphisme est C 0 -rigide, bi<strong>en</strong> qu’elle soit par définition<br />

une propriété de type C 1 .<br />

Dans les années 80 et 90, de réels progrès sont faits dans la compréh<strong>en</strong>sion<br />

de la rigidité <strong>symplectique</strong>. Voici quelques étapes importantes, la liste n’étant<br />

bi<strong>en</strong> sûr pas exhaustive.<br />

L’énoncé le plus spectaculaire est sans doute le fameux "Non-squeezing<br />

Theorem", dû à M. Gromov <strong>en</strong> 1985. Celui-ci affirme qu’un plongem<strong>en</strong>t <strong>symplectique</strong><br />

ne peut pas <strong>en</strong>voyer une boule de rayon donné dans un cylindre de<br />

rayon plus petit. Ce résultat montre <strong>en</strong> particulier que les applications préservant<br />

la structure <strong>symplectique</strong> ne se comport<strong>en</strong>t pas comme celles préservant<br />

le volume.<br />

Un peu plus tard, I. Ekeland et H. Hofer introduis<strong>en</strong>t les capacités <strong>symplectique</strong>s,<br />

des invariants mesurant la "taille <strong>symplectique</strong>" des <strong>en</strong>sembles.<br />

Divers exemples sont construits par la suite : capacités d’Ekeland-Hofer, capacité<br />

d’Hofer-Zehnder, énergie de déplacem<strong>en</strong>t, etc.<br />

En 1990, H. Hofer construit une distance intrigante sur le groupe hamiltoni<strong>en</strong><br />

(le groupe des symplectomorphismes issus de systèmes hamiltoni<strong>en</strong>s).<br />

Cette distance est bi-invariante et se comporte continûm<strong>en</strong>t vis-à-vis de la<br />

<strong>topologie</strong> C 0 des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes.<br />

Au début des années 90, C. Viterbo introduit les invariants spectraux<br />

(appelés invariants de min-max dans ce mémoire) sur R 2n , à partir de la<br />

théorie des fonctions génératrices. Ces invariants sont <strong>en</strong>suite généralisés par<br />

Y.-G. Oh et M. Schwarz à d’autres variétés, à l’aide d’outils sophistiqués<br />

issus des courbes pseudo-holomorphes (théorie de Floer notamm<strong>en</strong>t). Les invariants<br />

spectraux permett<strong>en</strong>t de construire une distance sur l’espace des<br />

lagrangi<strong>en</strong>nes isotopes à la section nulle, ainsi qu’une nouvelle distance bi-<br />

5


invariante sur le groupe hamiltoni<strong>en</strong> (appelée distance de Viterbo dans le<br />

cas de R 2n ). Ils sont égalem<strong>en</strong>t continus pour la <strong>topologie</strong> C 0 , et constitu<strong>en</strong>t<br />

dorénavant un outil ess<strong>en</strong>tiel dans de nombreux de résultats de rigidité <strong>symplectique</strong>,<br />

<strong>en</strong> particulier ceux faisant interv<strong>en</strong>ir la <strong>topologie</strong> C 0 .<br />

Étudier la continuité <strong>en</strong> <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong><br />

On peut invoquer deux motivations pour une étudier la continuité dans<br />

l’univers lisse que constitue la <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong>. La première vi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

sûr de la physique. Certains phénomènes physiques, mécaniques notamm<strong>en</strong>t,<br />

font interv<strong>en</strong>ir des objets non-différ<strong>en</strong>tiables (voire même discontinus). C’est<br />

par exemple le cas lors de chocs. Il est donc naturel de chercher à construire<br />

un cadre général, portant sur des objets non-nécessairem<strong>en</strong>t lisses, dans lequel<br />

définir la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne. La deuxième motivation réside simplem<strong>en</strong>t<br />

dans le fait que cette étude permet de mieux compr<strong>en</strong>dre les objets<br />

lisses eux-mêmes. Le théorème de Gromov et Eliashberg cité au paragraphe<br />

précéd<strong>en</strong>t a ainsi amélioré notre compréh<strong>en</strong>sion du groupe des symplectomorphismes,<br />

<strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce leur rigidité.<br />

Plusieurs problèmes (se recoupant un peu) se pos<strong>en</strong>t.<br />

1. Quelles sont les propriétés de la <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong> ou de la dynamique<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne qui sont préservées par limites C 0 ?<br />

2. Quelles sont celles qui rest<strong>en</strong>t vraies dans un cadre élargi où les objets<br />

sont moins réguliers?<br />

3. Quels invariants <strong>symplectique</strong>s se comport<strong>en</strong>t de manière continue pour<br />

la <strong>topologie</strong> C 0 ?<br />

4. Peut-on donner un s<strong>en</strong>s aux notions de flot hamiltoni<strong>en</strong> et de représ<strong>en</strong>tation<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne, lorsque les fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes considérées<br />

sont supposées seulem<strong>en</strong>t continues, voire même discontinues?<br />

5. Comm<strong>en</strong>t ces phénomènes interagiss<strong>en</strong>t-ils dans les applications de la<br />

<strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong>?<br />

Au cours de cette thèse, nous avons abordé certaines de ces questions.<br />

Nous allons maint<strong>en</strong>ant exposer brièvem<strong>en</strong>t les résultats obt<strong>en</strong>us.<br />

Étant donnée une variété <strong>symplectique</strong>ÔM, ωÕ, on appelle fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

sur M, toute fonction H de classe C�sur R¢M, à valeurs dans R.<br />

Dans le produit R¢M, la variable dans R désigne le temps et celle dans M,<br />

l’espace. On note HamcÔMÕl’<strong>en</strong>semble des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes H qui<br />

6


sont à support compact1 . Le gradi<strong>en</strong>t <strong>symplectique</strong> de H est l’unique champ<br />

de vecteur XH, défini par ιXHω�dH. Ce champ de vecteur <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre une<br />

isotopie φt H , dite hamiltoni<strong>en</strong>ne. Les difféomorphismes qui sont des temps<br />

un d’isotopies hamiltoni<strong>en</strong>nes sont appelés difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s.<br />

Nous avons vu au début de cette introduction, que ceux-ci préserv<strong>en</strong>t la<br />

forme <strong>symplectique</strong>. De plus, ils form<strong>en</strong>t un groupe, noté HcÔM, ωÕ.<br />

Le complété de l’espace des applications hamiltoni<strong>en</strong>nes<br />

On se place ici sur la variété <strong>symplectique</strong> R 2n , munie de sa forme <strong>symplectique</strong><br />

standard. Le but ici recherché est de définir une dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

dans un cadre très peu régulier. Pour cela, nous introduisons le<br />

complété H de l’espace des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s pour la distance<br />

de Viterbo, notée γ.<br />

Sur l’<strong>en</strong>semble des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes HamcÔR 2nÕ, on introduit la<br />

distance γu, définie par<br />

γuÔH, KÕ�sup<br />

tÈÖ0,1×γÔφ t H, φ t KÕ, H, KÈHamcÔR 2nÕ.<br />

On note <strong>en</strong>suite Ham le complété de l’espace HamcÔR 2nÕpour γu. L’application<br />

qui, à une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne, associe l’isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

qu’elle <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre, s’ét<strong>en</strong>d naturellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une application<br />

Ham¢R�H,<br />

ÔH, tÕ��φ<br />

t H .<br />

On voit que la situation est analogue au cas usuel de la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne.<br />

Nous appelons donc fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne généralisée les élém<strong>en</strong>ts<br />

de Ham, et isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne généralisée le chemin de H qui lui est<br />

associé par l’application précéd<strong>en</strong>te.<br />

Comme dans le cas lisse, à une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne donnée, est associée<br />

une unique fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne généralisée. Par ailleurs, nous démontrons<br />

que l’action naturelle des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s sur l’espace L des<br />

sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes isotopes à la section nulle, s’ét<strong>en</strong>d <strong>en</strong> une action<br />

des élém<strong>en</strong>ts de H sur l’espace L, défini comme le complété de L pour la<br />

distance de Viterbo sur les lagrangi<strong>en</strong>nes.<br />

Ces constructions faites, notre problème est maint<strong>en</strong>ant de compr<strong>en</strong>dre<br />

les propriétés des espaces H et Ham.<br />

1 c’est-à-dire pour lesquelles il existe un compact K�M tel que HÔt, xÕ�0, pour tous<br />

tÈR et xÊK<br />

7


Notre résultat principal est un critère de converg<strong>en</strong>ce. Nous définissons un<br />

invariant ξÔKÕ, associé à toute partie K de R 2n . Celui-ci est construit à partir<br />

d’une capacité <strong>symplectique</strong> (mais n’<strong>en</strong> est pas une), et donne une nouvelle<br />

notion de "taille" pour un <strong>en</strong>semble de R 2n . Par exemple, les sous-variétés<br />

fermées de R 2n de dim<strong>en</strong>sion au plus n¡2 ont un ξ nul, les ouverts ont un<br />

ξ infini. Nous conjecturons l’énoncé suivant :<br />

Soit K un compact vérifiant ξÔKÕ�0. Alors, toute suite d’hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

lisses qui converge uniformém<strong>en</strong>t sur tout compact de R 2n¡K, converge<br />

dans Ham, et la suite des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s qu’ils <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t,<br />

converge dans H.<br />

Nous prouvons cette conjecture dans un cadre assez général (théorème<br />

2.7). Par conséqu<strong>en</strong>t, il devi<strong>en</strong>t possible de représ<strong>en</strong>ter une large classe d’élém<strong>en</strong>ts<br />

de Ham par des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes discontinues. Nous prouvons<br />

R�Ø¡�, �Ùvérifiant les trois conditions :<br />

1. l’<strong>en</strong>semble des points à l’infini, ne dép<strong>en</strong>d pas du temps t et est de<br />

capacité nulle,<br />

ainsi (théorème 2.9) que Ham conti<strong>en</strong>t toute fonction H : R¢R 2n�R�<br />

2. H converge vers 0 à l’infini,<br />

3. H est continue sur R¢R 2n , à valeurs dans R.<br />

Notre étude des espaces complétés se poursuit dans le but de compr<strong>en</strong>dre<br />

de manière aussi concrète que possible leurs élém<strong>en</strong>ts. En premier lieu, nous<br />

montrons qu’il est possible de définir, de deux manières différ<strong>en</strong>tes, une notion<br />

de support pour les élém<strong>en</strong>ts de H et Ham, qui coïncide avec la notion<br />

usuelle pour les objets continus. Nous suggérons <strong>en</strong>suite différ<strong>en</strong>tes approches<br />

pour définir l’image d’un ouvert par un élém<strong>en</strong>t de H. Nous introduisons une<br />

notion de système intégrable généralisé, et conjecturons que ceux-ci sont tous<br />

représ<strong>en</strong>tés par des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes continues. Enfin, nous proposons<br />

des approches aux deux problèmes ouverts suivants :<br />

1. quels sont les compacts de H et Ham?<br />

2. peut-on représ<strong>en</strong>ter tous les élém<strong>en</strong>ts de H par des applications mesurables?<br />

Tous les résultats de ce paragraphe sont vrais pour certaines variantes de la<br />

distance de Viterbo, définies dans ce mémoire (définitions 1.24, 1.25 et 1.26).<br />

Enfin, m<strong>en</strong>tionnons que bi<strong>en</strong> que nous ayons développé notre théorie dans le<br />

cadre de R 2n , des résultats analogues pourrai<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>us<br />

sur toute variété <strong>symplectique</strong>m<strong>en</strong>t asphérique, <strong>en</strong> remplaçant la distance de<br />

Viterbo par celle définie par M. Schwarz sur de telles variétés [48].<br />

8


L’équation d’Hamilton-Jacobi<br />

A la fois comme motivation et comme application de notre étude des complétés<br />

H et Ham, nous étudions les équations d’Hamilton-Jacobi d’évolution.<br />

Celles-ci s’écriv<strong>en</strong>t sous la forme<br />

�u<br />

H¢t, x,�u<br />

(1)<br />

�t �xª�0,<br />

où H est une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne donnée, et u : R¢R 2n�R,Ôt, xÕ�� xÕ�<br />

uÔt, xÕest la fonction inconnue, vérifiant une condition initiale uÔ0,<br />

u0ÔxÕ. Pour des hamiltoni<strong>en</strong>s lisses, deux types de solutions faibles sont<br />

connues : les solutions de viscosité et les solutions variationnelles. Notre but<br />

est de définir et d’étudier les secondes dans le cadre où la fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

n’est pas régulière.<br />

Pour cela, nous montrons que l’application qui, à un hamiltoni<strong>en</strong> donné H,<br />

associe la solution variationnelle de l’équation (1), s’ét<strong>en</strong>d de manière naturelle<br />

au complété de HamcÔR2nÕpour une variante de la distance de Viterbo<br />

(déjà m<strong>en</strong>tionnée au paragraphe précéd<strong>en</strong>t). L’image d’un hamiltoni<strong>en</strong> généralisé<br />

est une fonction continue, appelée solution variationnelle généralisée.<br />

Pour tout hamiltoni<strong>en</strong> généralisé, celle-ci existe et est unique.<br />

Nous étudions <strong>en</strong>fin le li<strong>en</strong> de ces solutions avec les solutions de viscosité<br />

qui exist<strong>en</strong>t aussi dans un cadre peu régulier. Nous prouvons que dans certains<br />

cas d’hamiltoni<strong>en</strong>s discontinus, mais convexes <strong>en</strong> p, les deux notions de<br />

solution coïncid<strong>en</strong>t, généralisant ainsi le cas lisse.<br />

Les résultats de ce paragraphe ainsi que ceux du précéd<strong>en</strong>t ont été publiés<br />

dans [29].<br />

Les haméomorphismes et le morphisme de Calabi<br />

Dans [44], S. Müller et Y.-G. Oh donn<strong>en</strong>t une autre approche à l’ext<strong>en</strong>sion<br />

des applications hamiltoni<strong>en</strong>nes. Pour cela, ils introduis<strong>en</strong>t sur toute<br />

variété <strong>symplectique</strong>ÔM, ωÕun groupe d’homéomorphismes, appelés haméomorphismes<br />

comme contraction de "Hamiltonian homeomorphism", et cont<strong>en</strong>ant<br />

le groupe HcÔM, ωÕdes difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s. Ce groupe est <strong>en</strong><br />

général assez mal compris; peu d’exemples d’haméomorphismes sont connus.<br />

Par ailleurs, sur les variétés ouvertes, une question importante reste ouverte :<br />

le morphisme de Calabi<br />

Cal : HcÔM, ωÕ�R, φ 1 HÔt, xÕω H��÷1 0÷M<br />

n dt<br />

s’ét<strong>en</strong>d-il <strong>en</strong> un morphisme sur le groupe des haméomorphismes deÔM, ωÕ?<br />

9


Le but de notre travail est donc double : donner de nouveaux exemples<br />

d’haméomorphismes, et chercher des groupes d’homéomorphismes cont<strong>en</strong>ant<br />

HcÔM, ωÕ, auxquels le morphisme de Calabi s’ét<strong>en</strong>d.<br />

Il est bi<strong>en</strong> connu que l’on peut décrire certains difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

à l’aide de fonctions génératrices de classe C�. Nous appliquons cette<br />

idée pour construire des exemples d’haméomorphismes de R 2n . Nous considérons<br />

les homéomorphismes qui peuv<strong>en</strong>t être décrits par des fonctions génératrices<br />

particulières, de classe C 1 . Nous démontrons que le groupe <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré<br />

par ces homéomorphismes conti<strong>en</strong>t la composante neutre Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õdu<br />

groupe des homéomorphismes <strong>symplectique</strong>s, bilipschitz et à support compact<br />

de R 2n . Cela nous permet d’obt<strong>en</strong>ir les résultats suivants.<br />

1. Le groupe Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õest cont<strong>en</strong>u dans le groupe des haméomorphismes.<br />

2. Le morphisme de Calabi s’ét<strong>en</strong>d <strong>en</strong> un morphisme de groupe<br />

Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õ�R.<br />

Ce résultat avait déjà été obt<strong>en</strong>u, seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dim<strong>en</strong>sion 2, par P. Haïssinsky<br />

[23], par des méthodes complètem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes.<br />

La rigidité C 0 du crochet de Poisson<br />

Le problème étudié ici est le comportem<strong>en</strong>t du crochet de Poisson pour la<br />

<strong>topologie</strong> C 0 . Celui-ci est défini pour deux fonctions H et K par la formule<br />

ØH, KÙ�ωÔXH, XKÕ.<br />

Bi<strong>en</strong> que le crochet de Poisson soit construit à partir des différ<strong>en</strong>tielles de<br />

H et K, il prés<strong>en</strong>te une certaine rigidité vis-à-vis de la <strong>topologie</strong> C 0 . Nous<br />

étudions la question suivante :<br />

Soi<strong>en</strong>tÔFnÕ,ÔGnÕdes suites de fonctions de classe C�, telles que<br />

C0 �FÈC�,<br />

C<br />

Gn<br />

0<br />

�GÈC�,ØFn, GnÙC 0<br />

�HÈC�.<br />

Fn<br />

A-t-on alorsØF, GÙ�H ?<br />

La réponse à cette question est <strong>en</strong> général négative. Cep<strong>en</strong>dant, nous montrons<br />

qu’elle est positive quand les suites de fonctions cach<strong>en</strong>t une structure<br />

d’algèbre de Lie, <strong>en</strong> un certain s<strong>en</strong>s. Nous définissons ainsi la notion<br />

de pseudo-représ<strong>en</strong>tation comme suit. Soit g une algèbre de Lie de dim<strong>en</strong>sion<br />

finie. Une pseudo-représ<strong>en</strong>tation est une suite d’applications linéaires<br />

ρn : g�C�cÔM, ωÕ, telle que pour tous f, gÈg, on ait<br />

ØρnÔfÕ, ρnÔgÕÙ¡ρnÔÖf,<br />

g×ÕC 0<br />

�0.<br />

10


Nous prouvons :<br />

Si ρn converge, c’est-à-dire si pour tout fÈg, ρnÔfÕconverge uniformém<strong>en</strong>t<br />

vers ρÔfÕÈC�cÔMÕ, alors l’application linéaire limite est une représ<strong>en</strong>tation,<br />

c’est-à-dire<br />

f, gÈg,ØρÔfÕ, ρÔgÕÙ�ρÔÖf, g×Õ.<br />

Ceci répond bi<strong>en</strong> à la question dans un cas particulier et généralise un<br />

résultat antérieur de F. Cardin et C. Viterbo [8].<br />

Une conséqu<strong>en</strong>ce de ce résultat est que l’on peut ét<strong>en</strong>dre la notion usuelle<br />

de représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne, pour définir une notion de représ<strong>en</strong>tation<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne C 0 . La démonstration repose ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur l’exist<strong>en</strong>ce<br />

de la distance de Hofer.<br />

Sur certaines variétés <strong>symplectique</strong>s ouvertes, on peut construire des exemples<br />

de fonctions dont les supports ne sont pas compacts, formant une<br />

pseudo-représ<strong>en</strong>tation dont la limite n’est pas une représ<strong>en</strong>tation. Grâce à<br />

ces exemples, nous prouvons que, sur ces variétés, le groupe de tous les difféomorphismes<br />

hamiltoni<strong>en</strong>s (sans hypothèse de support) n’admet pas de<br />

distance ayant les mêmes propriétés que la distance de Hofer (bi-invariance<br />

et dép<strong>en</strong>dance continue <strong>en</strong> la <strong>topologie</strong> C 0 des hamiltoni<strong>en</strong>s)<br />

Enfin, les méthodes employées donn<strong>en</strong>t une nouvelle démonstration dans<br />

R 2n , du théorème de Gromov et Eliashberg.<br />

Les résultats de cette partie sont cont<strong>en</strong>us dans [30].<br />

Organisation du mémoire<br />

Le chapitre 1 constitue une introduction aux distances de Viterbo (sur les<br />

sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes et les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s) et de Hofer.<br />

La première partie du chapitre <strong>en</strong> donne leur construction. Dans la deuxième<br />

partie, nous listons leurs propriétés utiles par la suite. Nous y prouvons aussi<br />

une "inégalité de réduction" (proposition 1.44) pour la distance de Viterbo,<br />

égalem<strong>en</strong>t utile par la suite.<br />

Le chapitre 2 est consacré à notre étude des complétés des espaces de<br />

fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes et de difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s.<br />

Le chapitre 3 conti<strong>en</strong>t nos travaux sur les équations d’Hamilton-Jacobi<br />

d’évolution, que nous exposons après avoir rappelé la construction des solutions<br />

variationnelles.<br />

Dans le chapitre 4, nous donnons une introduction au groupe des haméomorphismes<br />

et nous construisons des exemples à l’aide de fonctions génératrices.<br />

Nous y discutons aussi l’intérêt d’étudier le morphisme de Calabi dans<br />

ce cadre, et prouvons notre résultat d’ext<strong>en</strong>sion.<br />

11


Dans le chapitre 5, nous étudions la rigidité C 0 du crochet de Poisson.<br />

Nous exposons notre résultat sur les pseudo-représ<strong>en</strong>tations, puis <strong>en</strong> donnons<br />

quelques conséqu<strong>en</strong>ces.<br />

Enfin, pour l’agrém<strong>en</strong>t du lecteur, nous exposons <strong>en</strong> annexe un grand<br />

nombre de "prérequis" (définitions, résultats classiques et, parfois, leur démonstration).<br />

L’annexe A est une introduction rapide aux outils de géométrie<br />

<strong>symplectique</strong> et de dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne utilisés dans ce mémoire.<br />

Dans l’annexe B, nous démontrons tous les résultats d’exist<strong>en</strong>ce de fonctions<br />

génératrices nécessaires à nos travaux. Dans l’annexe C, nous exposons et démontrons<br />

les résultats de la théorie de Morse-Lusternik-Schnirelmann utiles<br />

à la construction de la distance de Viterbo. L’annexe D conti<strong>en</strong>t, quant à<br />

elle, une preuve de la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance de Hofer.<br />

12


Chapitre 1<br />

Des distances remarquables<br />

Dans ce chapitre, nous rappelons la construction des distances de Viterbo<br />

et de Hofer, ainsi que leurs propriétés principales.<br />

Nous introduisons égalem<strong>en</strong>t quelques variantes de la distance de Viterbo,<br />

et démontrons une "inégalité de réduction", permettant de comparer ces<br />

nouvelles distances <strong>en</strong>tre elles.<br />

1.1 Définitions<br />

1.1.1 Invariants de "min-max"<br />

Fonctions génératrices<br />

Soi<strong>en</strong>t N une variété différ<strong>en</strong>tiable, L une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne de<br />

son espace cotang<strong>en</strong>t T¦N, E un espace vectoriel de dim<strong>en</strong>sion finie et<br />

S : N¢E�Rune fonction de classe C�. On suppose que S est quadratique<br />

à l’infini, c’est-à-dire qu’il existe une forme quadratique Q sur E,<br />

non-dégénérée, et un compact K de N¢E, tel que siÔx; ξÕÊK, alors<br />

SÔx; ξÕ�QÔξÕ.<br />

Définition 1.1. On dit que S est une fonction génératrice quadratique à<br />

l’infini ou f.g.q.i. de L si celle-ci peut s’écrire<br />

L��Ôx, pÕÈT¦N��ξÈE,�S<br />

�ξÔx, ξÕ�0<br />

et�S<br />

�xÔx, ξÕ�p<br />

.<br />

(1.1)<br />

Lorsque l’espace E est trivial, la fonction S sera appelée fonction génératrice<br />

admissible. Nous ferons peu référ<strong>en</strong>ce à ce cas particulier dans ce<br />

chapitre, mais il intervi<strong>en</strong>dra de manière récurr<strong>en</strong>te dans le chapitre 4.<br />

13


N¢E� ξÕÕ<br />

Remarque 1.2. D’une manière générale, toute fonction lisse S :<br />

R, où N est variété différ<strong>en</strong>tiable et E un espace vectoriel de dim<strong>en</strong>sion<br />

finie, pour laquelle l’application N¢E�N¢E¦,Ôx, ξÕ��Ôx,�S �ξÔx,<br />

est transverse à N¢Ø0Ù, naissance à une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

immergée.<br />

donne<br />

En effet, l’hypothèse de transversalité implique que l’<strong>en</strong>semble L défini par<br />

la formule 1.1 est une sous-variété immergée de T¦N. Cette sous-variété a de<br />

plus la dim<strong>en</strong>sion de la base N. Notons ΣS��ξÈE��S �ξÔx, ξÕ�0 et iS :<br />

ΣS�T¦N,Ôx, ξÕ��Ôx, dSÔx, ξÕÕ�Ôx,�S �xÔx, ξÕÕ, de sorte que L�iSÔΣSÕ.<br />

Dans des coordonnées localesÔx, pÕÈT¦N, on peut écrire :<br />

i¦SÔdp�dxÕ�d i¦SÔp dxÕ�d¢�S �x dxª�d<br />

2 S�0,<br />

ce qui prouve que la forme <strong>symplectique</strong> s’annule sur L, qui est donc lagrangi<strong>en</strong>ne.<br />

Donnons quelques exemples simples mais importants.<br />

Exemple 1.3. La section nulle 0N admet n’importe quelle forme quadratique<br />

non-dégénérée Q : N¢E�R,Ôx, vÕ��QÔvÕpour fonction génératrice.<br />

Exemple 1.4. Dans le cas où l’espace vectoriel E est trivial, on obti<strong>en</strong>t par<br />

cette construction les lagrangi<strong>en</strong>nes qui sont des graphes de différ<strong>en</strong>tielles de<br />

fonctions sur N.<br />

Cet exemple est important car toute variété lagrangi<strong>en</strong>ne qui admet une<br />

f.g.q.i. s’écrit comme réduction (cf. lemme A.4) du graphe de la différ<strong>en</strong>tielle<br />

de sa fonction génératrice. En effet, si L admet une fonction génératrice<br />

S : N¢E�R, on voit facilem<strong>en</strong>t qu’elle est la réduction du graphe<br />

grÔdSÕ��¢x,�S , ξ,�S ξÕÈN¢E�T¦ÔN¢EÕ, �x �ξª,Ôx,<br />

par la variété coisotrope T¦N¢ÔE¢Ø0ÙÕ.<br />

La figure 1.2 (page 20) nous montre les courbes de niveaux d’une f.g.q.i.<br />

pour une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne qui n’est pas un graphe.<br />

La question de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité des f.g.q.i. d’une sous-variété<br />

lagrangi<strong>en</strong>ne donnée se pose naturellem<strong>en</strong>t. Le résultat principal d’exist<strong>en</strong>ce<br />

est le suivant [6, 9, 50, 49]. Nous <strong>en</strong> donnons la preuve dans le cas de R 2n ,<br />

<strong>en</strong> annexe (B.1).<br />

14


Théorème 1.5 (Chaperon, Sikorav). Si L est une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

admettant une f.g.q.i. et si φ est un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> à support<br />

compact, alors la lagrangi<strong>en</strong>ne φÔLÕadmet une f.g.q.i..<br />

La question de l’unicité, quant à elle, a été résolue par C. Viterbo [57]<br />

(voir aussi [54]) <strong>en</strong> introduisant les notions suivantes.<br />

ξ1Õ ξ2Õ�<br />

Définition 1.6. Soi<strong>en</strong>t S1 : N¢E1�R, S2 : N¢E2�Rdeux f.g.q.i..<br />

On dira que S1 et S2 sont équival<strong>en</strong>tes s’il existe un isomorphisme de fibré<br />

Φ : N¢E1�N¢E2 et un réel C tel que S2¥Φ�S1 C.<br />

Soi<strong>en</strong>t S1 : N¢E1�R une f.g.q.i. et q : E2�R une forme quadratique<br />

non dégénérée. Alors, S2 : N¢E1¢E2�R, donnée par S2Ôx, ξ1,<br />

S1Ôx, qÔξ2Õest appelée stabilisation de S1.<br />

On vérifie aisém<strong>en</strong>t que si S2 est équival<strong>en</strong>te à S1 ou <strong>en</strong> est une stabilisation,<br />

alors S2 <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre la même sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne que S1. L’unicité<br />

des f.g.q.i. se formule alors ainsi :<br />

Théorème 1.7 (Viterbo [57], Théret [54]). Si S1 et S2 sont des f.g.q.i. qui<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t la même sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne L�T¦N et si L est une<br />

isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne de la section nulle, alors, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t après stabilisation<br />

et ajout d’une constante, S2 est équival<strong>en</strong>te à S1.<br />

On notera dorénavant LÔT¦NÕ, l’espace des sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes<br />

qui sont l’image de la section nulle 0N par un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong><br />

à support compact.<br />

Remarque 1.8. Un des intérêts majeurs des fonctions génératrices réside<br />

dans le fait suivant, qui résulte de manière immédiate des définitions :<br />

Soit L une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne d’un espace cotang<strong>en</strong>t admettant S<br />

pour f.g.q.i.. Alors, l’application iS, définie dans la remarque 1.2, effectue<br />

une bijection <strong>en</strong>tre les points critiques de S et les points d’intersection de L<br />

avec la section nulle du fibré cotang<strong>en</strong>t.<br />

L’étude des points d’intersection de L avec la section nulle — qui est un<br />

cas particulier du problème général d’intersection lagrangi<strong>en</strong>ne — se ramène<br />

ainsi à l’étude de points critiques. C’est ce problème et cette remarque qui<br />

ont motivé l’introduction des invariants dont nous allons parler maint<strong>en</strong>ant.<br />

Définition des invariants<br />

Rappelons la construction des valeurs critiques de min-max "homologique".<br />

Nous r<strong>en</strong>voyons le lecteur à l’annexe C pour plus de détails. Soi<strong>en</strong>t<br />

15


Q �<br />

Q¡�<br />

Fig. 1.1 – Équival<strong>en</strong>ce d’homotopieÔQ �, Q¡�Õ�ÔB,�BÕ. Sur le dessin,<br />

l’espace négatif E¡est de dim<strong>en</strong>sion 1 et est horizontal.<br />

X une variété différ<strong>en</strong>tiable et f : X�R une fonction de classe C2 vérifiant<br />

une certaine condition de compacité, appelée condition de Palais-Smale (cf.<br />

définition C.1). On note fλ�ØxÈX�fÔxÕ�λÙles sous-niveaux de f. Alors<br />

pour deux valeurs régulières a�bde f, on peut associer à toute classe de<br />

cohomologie non nulle uÈH¦Ôfb , faÕ, le réel<br />

cÔu, fÕ�infØλÈ×a, bÖ�u est non nul dans H¦Ôf λ , f aÕÙ.<br />

Les nombres cÔu, fÕsont des valeurs critiques de f, car la cohomologie (et<br />

donc la <strong>topologie</strong>) des <strong>en</strong>sembles f λ change au passage du niveau λ�cÔu, fÕ<br />

(cf. [41] ou l’annexe C).<br />

Suivant [57], nous allons appliquer cette construction aux fonctions génératrices<br />

pour définir des invariants associés à des sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes.<br />

Soit donc L une lagrangi<strong>en</strong>ne admettant une f.g.q.i. S. A l’infini, celle-ci coïncide<br />

avec une forme quadratique non-dégénérée Q sur un espace vectoriel E.<br />

L’espace E admet une décomposition E �E¡<strong>en</strong> espaces positifs et négatifs<br />

pour Q.<br />

Pour λÈR et pour c assez grand, le type d’homotopie des pairesÔSc , SλÕ etÔSλ , S¡cÕne dép<strong>en</strong>d pas de c et on les notera doncÔS�, SλÕetÔSλ , S¡�Õ.<br />

Il existe alors un isomorphisme T : H¦ÔNÕ�H¦ÔS�, S¡�Õ.<br />

En effet, S¨��N¢Q¨�. plus, si B est une boule de E¡, de bord<br />

De<br />

�B, la paireÔQ�, Q¡�Õest homotopiquem<strong>en</strong>t équival<strong>en</strong>te à la paireÔB,�BÕ<br />

(cf. [42] et la figure 1.1). On a donc par la formule de Künneth<br />

H¦ÔS�, S¡�Õ�H¦ÔNÕ�H¦ÔB,�BÕ�H¦ÔNÕ,<br />

16


cette dernière équival<strong>en</strong>ce étant donnée par l’isomorphisme de Thom appliqué<br />

au fibré trivial N¢E¡�N.<br />

Comme les f.g.q.i. vérifi<strong>en</strong>t la condition de Palais-Smale, on peut définir<br />

nos invariants de la manière suivante.<br />

Définition 1.9 (Viterbo [57]). Supposons N fermée. Soi<strong>en</strong>t L une lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

admettant une f.g.q.i. S et uÈH¦ÔNÕ¡Ø0Ù.<br />

cÔu, LÕ�cÔTÔuÕ,<br />

SÕ�infØλÈR�TÔuÕest non nul dans H¦ÔS<br />

λ , S¡�ÕÙ.<br />

Remarque 1.10. On vérifie aisém<strong>en</strong>t que la quantité cÔTÔuÕ, SÕreste inchangée<br />

si l’on remplace S par une stabilisation ou par une autre f.g.q.i. qui<br />

lui est équival<strong>en</strong>te. Par conséqu<strong>en</strong>t, le théorème 1.7 implique que cÔu, LÕne<br />

dép<strong>en</strong>d pas du choix de la fonction génératrice, à constante additive près.<br />

Nous pouvons regrouper quelques propriétés de ces nombres dans la proposition<br />

suivante.<br />

Proposition 1.11 (Viterbo [57]). Soit L�T¦N admettant une f.g.q.i. S,<br />

avec N fermée.<br />

1. Les nombres cÔu, LÕsont des valeurs critiques de S.<br />

2. Si u, vÈH¦ÔNÕ¡Ø0Ù, il existe deux points xu, xvÈL�0N, tels que<br />

pour tout chemin c reliant xu à xv dans L, on ait<br />

cÔu, LÕ¡cÔv, λ, LÕ�÷c<br />

où λ est la 1-forme de Liouville.<br />

3. Si u, vÈH¦ÔNÕ, avec u�0 et u�v�0,<br />

cÔu�v, LÕ�cÔu, LÕ.<br />

Si cÔu�v, LÕ�cÔu, LÕ, alors v induit une forme non nulle dans H¦ÔUÕ,<br />

pour tout voisinage U du niveau cÔu�v, LÕ�cÔu, LÕde S.<br />

4. SiÔψtÕest un flot hamiltoni<strong>en</strong> qui préserve la section nulle 0N, alors<br />

pour tout t, et toute classe uÈH¦ÔNÕ¡Ø0Ù,<br />

cÔu, ψtÔLÕÕ�cÔu, LÕ.<br />

17


5. Si 1 et µ sont les générateurs respectifs de H0ÔNÕet HnÔNÕ, alors,<br />

L1Õ<br />

cÔµ, LÕ�¡cÔ1, LÕ,<br />

où L�ØÔx,¡pÕ�Ôx, pÕÈLÙ.<br />

6. Pour tous u, vÈH¦ÔNÕ, et toutes lagrangi<strong>en</strong>nes L1 et L2,<br />

cÔu�v, L1�L2Õ�cÔu, cÔv, L2Õ,<br />

où L1�L2�ØÔx, p2Õ�Ôx, p1 p1ÕÈL1,Ôx, p2ÕÈL2Ù.<br />

ξ1Õ<br />

Remarque 1.12. L’<strong>en</strong>semble L1�L2 n’est bi<strong>en</strong> sûr <strong>en</strong> général pas une sousvariété,<br />

mais on vérifie sans difficulté qu’il peut être décrit, au s<strong>en</strong>s de la<br />

définition 1.1, par la f.g.q.i.<br />

S1�S2 : N¢ÔE1¢E2Õ�R,Ôx, ξ1, ξ2Õ��S1Ôx, S2Ôx, ξ2Õ,<br />

où pour i�1, 2, Si : N¢Ei�Rest une f.g.q.i. de Li. On peut donc lui<br />

appliquer la définition 1.9 pour obt<strong>en</strong>ir des nombres cÔu, L1�L2Õ.<br />

Remarque 1.13. Voici quelques élém<strong>en</strong>ts de démonstration de la proposition<br />

1.11.<br />

La première propriété est claire. En vertu de la remarque 1.8, la première<br />

propriété implique l’exist<strong>en</strong>ce des deux points d’intersection xu et xv de la<br />

deuxième propriété. L’égalité cÔu, LÕ¡cÔv, λ résulte alors du fait que<br />

LÕ��c sur L, la forme de Liouville n’est autre que dS.<br />

La troisième propriété résulte de la théorie de Lusternik-Schnirelmann et<br />

<strong>en</strong> particulier du corollaire C.11, prouvé <strong>en</strong> annexe.<br />

La quatrième propriété repose sur le lemme de Sard, d’après lequel l’<strong>en</strong>semble<br />

des valeurs critiques des fonctions génératrices est totalem<strong>en</strong>t discontinu<br />

et sur un argum<strong>en</strong>t de continuité.<br />

Nous r<strong>en</strong>voyons le lecteur à [57], pour la démonstration complète.<br />

Remarque 1.14. Notons que l’énoncé suivant résulte de la troisième propriété<br />

de la proposition 1.11.<br />

Pour toute lagrangi<strong>en</strong>ne LÈLÔT¦NÕ, le nombre de points d’intersection<br />

de L avec la section nulle 0N est au moins clÔNÕ 1, où clÔNÕest le plus<br />

grand <strong>en</strong>tier tel qu’il existe uiÈH¦ÔNÕ¡H 0ÔNÕ, iÈØ1, . . .,kÙ, pour lesquels<br />

u1�. . .�uk�0.<br />

Ce théorème est dû à Hofer [24]. Il est à comparer avec la remarque C.10<br />

qui se trouve <strong>en</strong> annexe.<br />

18


Exemples<br />

Bi<strong>en</strong> que les invariants cÔu, LÕsoi<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t calculables explicitem<strong>en</strong>t,<br />

nous <strong>en</strong> donnons ici quelques exemples. Comm<strong>en</strong>çons par le plus simple<br />

d’<strong>en</strong>tre eux : celui où la sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne est un graphe.<br />

Exemple 1.15. Si L�T¦N est le graphe de la différ<strong>en</strong>tielle d’une fonction<br />

f : M�R, les invariants cÔu, LÕsont exactem<strong>en</strong>t les valeurs critiques<br />

de min-max de f. Nous r<strong>en</strong>voyons le lecteur à l’annexe C.2 pour quelques<br />

exemples de calculs de ces nombres.<br />

On notera <strong>en</strong> particulier que si 1 et µ sont les générateurs respectifs de<br />

H 0ÔNÕet H dim NÔNÕ, alors<br />

cÔ1, grÔdfÕÕ�min f,<br />

cÔµ, grÔdfÕÕ�maxf.<br />

Donnons maint<strong>en</strong>ant un exemple un peu plus élaboré.<br />

Exemple 1.16. On suppose que la variété de base est N�S1, et l’on<br />

considère la lagrangi<strong>en</strong>ne L représ<strong>en</strong>tée sur la figure 1.2. Si l’aire algébrique<br />

délimitée par L et par la section nulle est nulle, alors L est exacte et même<br />

isotope à la section nulle. Elle admet donc une f.g.q.i. S. Dans cet exemple,<br />

l’espace "fibre" E de S est de dim<strong>en</strong>sion 1, de sorte que l’on peut représ<strong>en</strong>ter<br />

les niveaux de S, comme sur la figure 1.2. On voit <strong>en</strong> particulier, que S admet<br />

un minimum global, un maximum local, et deux points selles.<br />

Une fois les niveaux de S connus, il est très facile de calculer les invariants<br />

cÔu, LÕ.<br />

Lorsque l’on fait décroître c, et que l’on regarde l’homologie de la paire<br />

ÔSc , S¡�Õ, on voit que la classe d’homologie µÈH 1ÔNÕs’annule au passage<br />

du deuxième point selle (elle ne s’annule au passage ni du maximum local,<br />

ni du premier point selle). Avec les notations de la proposition 1.21, on <strong>en</strong><br />

déduit que l’on peut situer le point xµ comme sur la figure 1.2.<br />

Si l’on continue à faire décroître c, on s’aperçoit que la classe 1ÈH 0ÔNÕ<br />

ne s’annule qu’au passage du point minimum. On peut donc placer x1 comme<br />

sur la figure 1.2.<br />

Notons maint<strong>en</strong>antÔx1, ξ1ÕetÔxµ, ξµÕles points critiques de S associé aux<br />

points x1 et xµ. On a alors :<br />

cÔ1, LÕ�SÔx1, ξ1Õ,<br />

cÔµ, LÕ�SÔxµ, ξµÕ.<br />

On voit <strong>en</strong> particulier que cÔµ, LÕ¡cÔ1, LÕ�SÔxµ, ξµÕ¡SÔx1, ξ1Õcorrespond<br />

à l’aire de la partie hachurée sur la figure 1.2.<br />

19


pÈT¦x N<br />

ξÈE<br />

xµ<br />

S<br />

Fig. 1.2 – Niveaux de la fonction génératrice S, d’une lagrangi<strong>en</strong>ne L. Ici, la<br />

variété base N est un cercle S1, et l’espace "fibre" de la fonction génératrice<br />

E est de dim<strong>en</strong>sion 1. On voit clairem<strong>en</strong>t la correspondance <strong>en</strong>tre les points<br />

intersection de L avec la section nulle et les points critiques de S.<br />

20<br />

L<br />

x1<br />

xÈN<br />

xÈN


1.1.2 Distance de Viterbo<br />

Distance de Viterbo sur les lagrangi<strong>en</strong>nes<br />

Nous allons utiliser les invariants de "min-max" construits dans la section<br />

1.1.1 pour définir une distance sur l’espace LÔT¦NÕdes sous-variétés<br />

lagrangi<strong>en</strong>nes isotopes à la section nulle.<br />

On dira qu’une variété N admet une compactification lisse, s’il existe une<br />

variété différ<strong>en</strong>tiable fermée ˆ N, et un plongem<strong>en</strong>t N�ˆ N tel que N est d<strong>en</strong>se<br />

dans ˆ N. Par exemple, R 2n admet la sphère S2n pour compactification lisse.<br />

Proposition 1.17 (Viterbo [57]). Supposons que N est fermée et de dim<strong>en</strong>sion<br />

n. Notons 1 et µ les générateurs respectifs de H 0ÔNÕet H nÔNÕ. On pose<br />

alors<br />

γÔLÕ�cÔµ, LÕ¡cÔ1, LÕ.<br />

Si N admet une compactification lisse ˆ N et si L coïncide avec la section<br />

nulle hors d’un compact, alors L se prolonge <strong>en</strong> une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

ˆL de T¦ˆ N, admettant une f.g.q.i., et l’on pose alors<br />

γÔLÕ�cÔµ, ˆ LÕ¡cÔ1, ˆ LÕ.<br />

Les réels γÔLÕne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas du choix de la fonction génératrice, sont<br />

positifs, et sont non-dégénérés : γÔLÕ�0implique que L coïncide avec la<br />

section nulle.<br />

Démonstration — Le fait que γÔLÕest bi<strong>en</strong> défini résulte de la remarque<br />

1.10. Son caractère positif et non dégénéré n’est qu’une conséqu<strong>en</strong>ce de la<br />

troisième propriété de la proposition 1.11. Ð<br />

Rappelons que pour deux lagrangi<strong>en</strong>nes L1 et L2 isotopes à la section<br />

nulle, on peut considérer leur composition<br />

L1�L2�ØÔx, p1¡p2Õ�Ôx, p1ÕÈL1,Ôx, p2ÕÈL2Ù,<br />

et lui appliquer les invariants cÔu, LÕ(remarque 1.12).<br />

Proposition 1.18 (Viterbo [57]). Soi<strong>en</strong>t L1 et L2 deux lagrangi<strong>en</strong>nes isotopes<br />

— au moy<strong>en</strong> d’une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne à support compact — à<br />

la section nulle du fibré cotang<strong>en</strong>t T¦N d’une variété différ<strong>en</strong>tiable N supposée<br />

fermée ou admettant une compactification lisse. Alors, l’application<br />

γ : LÔT¦NÕ¢LÔT¦NÕ�R définie par<br />

γÔL1, L2Õ�γÔL1�L2Õ,<br />

21


est une distance sur LÔT¦NÕ, appelée distance de Viterbo. De plus, pour<br />

tout difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> ψ à support compact,<br />

γÔψÔL1Õ, ψÔL2ÕÕ�γÔL1, L2Õ.<br />

HcÔUÕ<br />

Les exemples 1.15 et 1.16 donn<strong>en</strong>t la valeur de γ dans des cas simples.<br />

Distance de Viterbo sur les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

Nous allons utiliser la distance γ construite sur l’espace des lagrangi<strong>en</strong>nes<br />

isotopes à la section nulle pour obt<strong>en</strong>ir une distance sur les groupes<br />

des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s de R2n , dont le support est compact et<br />

inclus dans un ouvert U.<br />

Introduisons quelques notations. Soit ψÈHcÔUÕ. Son graphe Γψ est une<br />

sous variété lagrangi<strong>en</strong>ne de R2n¢R 2n — qui désigne, rappelons-le, la variété<br />

R2n¢R 2n munie de la forme <strong>symplectique</strong>Ô¡ωÕ�ω —, et coïncide hors d’un<br />

compact avec la diagonale ∆2n�ØÔx, xÕ�xÈR 2nÙ. En id<strong>en</strong>tifiant R2n¢R 2n<br />

et T¦∆2n au moy<strong>en</strong> de l’application linéaire <strong>symplectique</strong><br />

Q<br />

Φ :Ôq, p, Q, PÕ��¢q ,<br />

2<br />

p P<br />

; P¡p, Q¡qª,<br />

2<br />

on voit que l’image�Γψ de Γψ s’id<strong>en</strong>tifie à la section nulle de T¦∆2n, <strong>en</strong><br />

dehors d’un compact. On peut maint<strong>en</strong>ant compactifier la diagonale ∆2n <strong>en</strong><br />

une sphère S2n, et appliquer les constructions des paragraphes précéd<strong>en</strong>ts à<br />

la compactification de�Γψ.<br />

Remarque 1.19. D’après la proposition B.7, ψ admet une fonction génératrice<br />

quadratique à l’infini. Il est facile de vérifier que cette fonction est<br />

une f.g.q.i. de�Γψ. Les points critiques de la f.g.q.i. correspond<strong>en</strong>t aux intersections<br />

du graphe de ψ avec la diagonale, c’est-à-dire aux points fixes de<br />

ψ.<br />

Définition 1.20 (Viterbo [57]). On pose<br />

c ÔψÕ�cÔµ,�ΓψÕ,<br />

c¡ÔψÕ�cÔ1,�ΓψÕ,<br />

γÔψÕ�c ÔψÕ¡c¡ÔψÕ.<br />

22


Donnons quelques propriétés de ces nombres. La plupart ne sont que la<br />

traduction des propriétés obt<strong>en</strong>ues dans le cas des lagrangi<strong>en</strong>nes. On rappelle<br />

(cf. annexe A.2.4) que l’action hamiltoni<strong>en</strong>ne d’un point fixe x0 d’un difféomorphisme<br />

hamiltoni<strong>en</strong> φ1 H , <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par un hamiltoni<strong>en</strong> H, ne dép<strong>en</strong>d pas<br />

du choix du hamiltoni<strong>en</strong>, et est donnée par :<br />

AHÔx0Õ�AÔψ, x0Õ�÷Øφ<br />

où λ désigne la 1-forme de Liouville.<br />

t HÔx0ÕÙλ¡Hdt,<br />

Proposition 1.21 (Viterbo [57]). Soit ψÈHcÔUÕ.<br />

1. Si S est une f.g.q.i. de ψ (cf. proposition B.7), c¡ÔψÕet c ÔψÕsont des<br />

valeurs critiques de S.<br />

2. Il existe deux points fixes x , x¡de ψ dont γÔψÕest la différ<strong>en</strong>ce des<br />

actions hamiltoni<strong>en</strong>nes :<br />

γÔψÕ�AÔψ, x Õ¡AÔψ, x¡Õ.<br />

3. On a γÔψÕ�0. De plus, γÔψÕ�0 si et seulem<strong>en</strong>t si ψ est l’id<strong>en</strong>tité.<br />

4. Pour tout difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> φÈHcÔUÕ, c¨Ôφ¡1 et donc ψφÕ�γÔψÕ.<br />

c¡Ôφ¥ψÕ�c¡ÔφÕ<br />

γÔφ¡1<br />

γÔφ¥ψÕ�γÔφÕ ÔφÕ 5. c Ôψ¡1Õ�¡c¡ÔψÕdonc γÔψ¡1Õ�γÔψÕ.<br />

6. Si φ est un autre élém<strong>en</strong>t de HcÔUÕ, alors<br />

c¡ÔHÕ�c¡ÔKÕ<br />

c Ôφ¥ψÕ�c c ÔψÕ, c¡ÔψÕ, γÔψÕ.<br />

7. Si H�K sont deux fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes, alors<br />

et c ÔHÕ�c<br />

ÔKÕ.<br />

ψφÕ�c¨ÔψÕ<br />

La plupart de ces propriétés ne sont que la traduction des propriétés analogues<br />

pour les sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes, exprimées dans la proposition<br />

1.11. Nous r<strong>en</strong>voyons le lecteur à [57] pour les autres propriétés et pour les<br />

détails.<br />

De la proposition 1.21, on tire l’exist<strong>en</strong>ce d’une distance remarquable sur<br />

le groupe HcÔUÕ.<br />

Proposition 1.22 (Viterbo [57]). L’application γ : HcÔUÕ¢HcÔUÕ�R<br />

définie par<br />

γÔφ, φÕ, ψÕ�γÔψ¡1<br />

23


est une distance sur HcÔUÕ.<br />

Elle est de plus bi-invariante : pour tous φ, ψ, χÈHcÔUÕ,<br />

γÔχφ, χψÕ�γÔφχ, ψχÕ�γÔφ, ψÕ.<br />

Elle est appelée distance de Viterbo.<br />

Les exemples où l’on sait calculer explicitem<strong>en</strong>t la distance de Viterbo, sont<br />

assez rares. On sait cep<strong>en</strong>dant la décrire dans un voisinage C 1 de l’id<strong>en</strong>tité<br />

(cf. proposition 1.37). En général, on la calcule <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par dresser la<br />

liste des valeurs critiques de la fonctionnelle d’action. Lorsque c’est possible,<br />

on exclut de la liste certaines valeurs, r<strong>en</strong>dues impossibles par les propriétés<br />

connues de c ou c¡. Dans les bons cas, il ne reste que deux valeurs possibles,<br />

qui sont précisém<strong>en</strong>t celles que pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t c et c¡.<br />

Remarque 1.23. La distance de Viterbo n’est définie que sur le groupe<br />

hamiltoni<strong>en</strong> de R2n . Cep<strong>en</strong>dant, sur certaines variétés <strong>symplectique</strong>s plus<br />

générales, on peut construire une distance tout à fait analogue, <strong>en</strong> remplaçant<br />

la théorie de Morse sur les fonctions génératrices par la théorie de Floer.<br />

M. Schwarz a construit une telle distance sur les variétés <strong>symplectique</strong>m<strong>en</strong>t<br />

asphériques, c’est-à-dire telles queÜω, π2ÔMÕÝ�0 (cf. [48]).<br />

Une variante<br />

Nous allons introduire dans la suite quelques variantes possibles de la<br />

distance de Viterbo. Une motivation pour les introduire est par exemple de<br />

formuler plus simplem<strong>en</strong>t notre résultat sur l’équation d’Hamilton-Jacobi,<br />

prés<strong>en</strong>té dans la partie 3. Voici une première variante.<br />

Définition 1.24 (Cardin-Viterbo [8]). Pour tous difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

φ et ψ à supports compacts cont<strong>en</strong>us dans un ouvert U de R 2n , on<br />

pose<br />

˜γÔφ, ψÕ�supØγÔφÔLÕ, ψÔLÕÕ�LÈLÔR 2nÕÙ.<br />

L’application ˜γ : HcÔUÕ¢HcÔUÕ�Rainsi définie est une distance sur<br />

HcÔUÕ.<br />

La non-dégénéresc<strong>en</strong>ce et l’inégalité triangulaire vérifiées par ˜γ résult<strong>en</strong>t<br />

du fait que la distance de Viterbo sur les lagrangi<strong>en</strong>nes (proposition 1.18)<br />

vérifie ces mêmes propriétés. Nous prouverons dans la partie 1.2.5 que cette<br />

nouvelle distance est plus petite que la distance de Viterbo γ.<br />

24


D’autres variantes sur l’espace des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes<br />

On peut utiliser les distances construites sur le groupe des difféomorphismes<br />

hamiltoni<strong>en</strong>s pour construire d’autres distances sur l’espace HamcÔUÕ<br />

des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes (dép<strong>en</strong>dant du temps), dont le support (à tout<br />

temps) est cont<strong>en</strong>u dans un compact d’un ouvert U de R2n .<br />

Les deux premières sont faciles à définir.<br />

Définition 1.25. Pour tous H, KÈHamcÔUÕ, on pose<br />

γuÔH, KÕ�supØγÔφ t H, φ t 1×Ù<br />

KÕ�tÈÖ0,<br />

et<br />

˜γuÔH, KÕ�supؘγÔφ t H , φtKÕ�tÈÖ0, 1×Ù.<br />

Les applications γu, ˜γu : HamcÔUÕ¢HamcÔUÕ�R sont des distances sur<br />

HamcÔUÕ, invariantes sous l’action de HcÔUÕsur HamcÔUÕpar composition<br />

à droite.<br />

Le "u" <strong>en</strong> indice signifie "uniforme". On peut définir d’autres distances <strong>en</strong><br />

ayant recours à des procédés de susp<strong>en</strong>sion. Le principe est d’ajouter deux<br />

dim<strong>en</strong>sions à notre espace <strong>en</strong> associant à toute fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne donnée<br />

HÈHamcÔUÕ, l’une des deux susp<strong>en</strong>sions suivantes, définies sur R¢R 2 2n :<br />

ˆHÔs; t, τ, xÕ�τ HÔt, xÕ,<br />

ˇHÔs; t, τ, xÕ�tHÔst, xÕ.<br />

Les fonctions ˆ H et ˇ H ainsi définies sont des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes sur<br />

R2n 2 . Avec ces notations, la nouvelle variable temporelle est s, l’anci<strong>en</strong>ne t<br />

dev<strong>en</strong>ant une variable d’espace. On voit <strong>en</strong> particulier que ˆ KÕ�<br />

H est autonome.<br />

L’idée est <strong>en</strong>suite de définir des distances "susp<strong>en</strong>dues" <strong>en</strong> posant ˆγÔH,<br />

γÔˆ H, KÕet ˆ ˇγÔH, KÕ�γÔˇ H, KÕ. ˇ Cep<strong>en</strong>dant, comme ˆ H et ˇ ρÔ0Õ�<br />

H ne sont pas à<br />

support compact, il faut utiliser une définition légèrem<strong>en</strong>t plus subtile.<br />

Définition 1.26. Soit ρ une fonction réelle définie surÖ0, �Õ, supposée<br />

positive, lisse, décroissante, à support dans [0,1], plate <strong>en</strong> 0 et telle que<br />

1. Pour tout <strong>en</strong>tier naturel α et tout réel t, on pose ραÔtÕ�1 si¡α�t�α,<br />

et ραÔtÕ�ρÔ�t�¡αÕsinon.<br />

On note ˆ Hα et ˇ Hα les fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes sur R2 2n définies par<br />

HαÔs; ˆ t, τ, xÕ�τ ραÔτÕHÔt, xÕ,<br />

et<br />

ˇHαÔs; t, τ, xÕ�ραÔτÕtHÔst, xÕ.<br />

25


α� Pour tout H, KÈHam, on pose<br />

ˆγÔH, KÕ�lim sup �γuÔˆ Hα, ˆ<br />

α�<br />

KαÕ,<br />

et<br />

ˇγÔH, KÕ�lim sup �γÔφHα ˇ , φKαÕ. ˇ<br />

L’hamiltoni<strong>en</strong> ˆ Hα n’est pas à support compact, mais pour deux hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

H et K, la composition ˆ Hα�ˆ Kα l’est. Donc ˆγ est bi<strong>en</strong> définie.<br />

Remarque 1.27. Bi<strong>en</strong> qu’à supports non compacts, les hamiltoni<strong>en</strong>s ˆ H et<br />

ˇH ont des flots qui s’exprim<strong>en</strong>t de manière assez simple <strong>en</strong> fonction de celui<br />

de H. En effet, un calcul sans difficulté montre que<br />

φ s HÔt, ˆ τ, xÕ�Ôt s , τ HÔt, xÕ¡HÔt s<br />

s,ÔφHÕt tÔxÕÕ, s<br />

(1.2)<br />

tÔxÕÕ,ÔφHÕt φ s HÔt, ˇ τ, xÕ�Ôt , τ¡sHÔst,φ ts HÔxÕÕ, φ ts HÔxÕÕ. (1.3)<br />

Proposition 1.28. Les applications ˆγ, ˇγ : HamcÔUÕ¢HamcÔUÕ�R sont<br />

des distances sur HamcÔUÕ, invariantes sous l’action de HcÔUÕsur HamcÔUÕ<br />

par composition à droite.<br />

Démonstration — Le fait que ˆγ et ˇγ sont bi<strong>en</strong> définies (c’est-à-dire finies),<br />

résulte de la proposition 1.39 et du fait que l’énergie de déplacem<strong>en</strong>t e vérifie<br />

eÔR2¢VÕ�eÔVÕ(cf. remarque 1.41). En effet, si V est un ouvert cont<strong>en</strong>ant<br />

le support de H, R2¢V conti<strong>en</strong>t les supports de ˆ Hα et ˇ ÐHα, pour tout α.<br />

L’inégalité triangulaire vérifiée par γ implique les inégalités triangulaires pour<br />

ˆγ, ˇγ. L’axiome de séparation résulte quant à lui des inégalités γ�ˆγ et γ�ˇγ<br />

(proposition 1.52). Enfin, la propriété d’invariance par composition à droite<br />

est une conséqu<strong>en</strong>ce directe de la bi-invariance de γ.<br />

Remarque 1.29. En itérant le procédé, on peut définir d’autres distances<br />

sur l’espace des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes.<br />

1.1.3 Distance de Hofer<br />

Il existe une autre distance bi-invariante bi<strong>en</strong> connue sur le groupe des<br />

difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s à support compact. Il s’agit de la distance de<br />

Hofer, dont nous allons rappeler la définition. Contrairem<strong>en</strong>t à la distance de<br />

Viterbo, elle est définie sur toute variété <strong>symplectique</strong>.<br />

26


Définition 1.30 (Hofer [25]). SoitÔM, ωÕune variété <strong>symplectique</strong>. Si H :<br />

R¢M�Rest une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne sur M, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant une isotopieÔφ<br />

t HÕ, la norme de Hofer de H — aussi appelée longueur de Hofer de<br />

l’isotopieÔφ t HÕ— est par définition :<br />

�H��÷1<br />

0¡max<br />

xÈM HÔt, xÕ¡min<br />

xÈM HÔt, xÕ©dt.<br />

La distance de Hofer <strong>en</strong>tre deux difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s à support<br />

compact φ et ψ est alors l’infimum des longueurs des isotopies hamiltoni<strong>en</strong>nes<br />

qui les joign<strong>en</strong>t, soit :<br />

dHÔφ, ψÕ�infØ�H��H: R¢M�R, φ 1 H�ψ¡1 φÙ.<br />

Proposition 1.31 (Hofer [25], Polterovich [46], Lalonde-McDuff [35]). L’application<br />

dH : HcÔMÕ¢HcÔMÕ�Rintroduite dans la définition 1.30 est<br />

une distance bi-invariante.<br />

Démonstration — L’inégalité triangulaire est facile à obt<strong>en</strong>ir, à l’aide de<br />

la formule de composition des hamiltoni<strong>en</strong>s (lemme A.24). La bi-invariance<br />

est tout aussi aisée, une fois établie la formule donnant le hamiltoni<strong>en</strong> qui<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre le conjugué d’un flot hamiltoni<strong>en</strong> donné par un difféomorphisme<br />

<strong>symplectique</strong> (lemme A.24 à nouveau).<br />

Il reste à prouver la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce. Cette propriété est <strong>en</strong> revanche<br />

difficile à démontrer. Nous <strong>en</strong> donnons une preuve complète et aussi élém<strong>en</strong>taire<br />

que possible, dans le cadre de R2n Ð<br />

, dans l’annexe D.<br />

Remarque 1.32. L. Polterovich a démontré que l’on retrouve la distance de<br />

Hofer <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant pour norme de départ<br />

�H��max<br />

tÈÖ0,1×Ømax<br />

xÈM HÔt, xÕ¡min<br />

xÈM HÔt, xÕÙ<br />

(voir [47], lemme 5.1.C).<br />

1.2 Propriétés et estimations<br />

1.2.1 Comparaison à d’autres <strong>topologie</strong>s<br />

Dans cette partie, nous comparons les distances de Hofer et de Viterbo à<br />

des <strong>topologie</strong>s usuelles.<br />

27


Comparaison avec la distance C0 des hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

Définition 1.33. Soit d une distance sur le groupe HcÔM, ωÕdes difféomorphismes<br />

hamiltoni<strong>en</strong>s à support compact. On dira qu’elle est de type C¡1 , si<br />

l’application<br />

HamcÔMÕ¢HamcÔMÕ�R<br />

ÔH, KÕ��dÔφ 1 H, φ 1 KÕ<br />

est continue lorsque l’on munit l’espace des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes à support<br />

compact HamcÔMÕde la distance C0 .<br />

Cette propriété intervi<strong>en</strong>dra de manière cruciale dans le chapitre 5.<br />

Proposition 1.34 (Viterbo [57], Hofer [25]). La distance de Viterbo et la<br />

distance de Hofer sont de type C¡1 . Plus précisém<strong>en</strong>t, pour tous hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

H et K, on a<br />

γÔφH, φKÕ��H¡K�C0, dHÔφH, φKÕ��H¡K�C<br />

0.<br />

Du fait de la remarque 1.32, un corollaire immédiat de la proposition 1.34<br />

est :<br />

Corollaire 1.35. Si U est un ouvert de R 2n , la distance de Viterbo sur U<br />

est plus petite que la distance de Hofer sur U :<br />

γ�dH.<br />

Comparaison avec la distance C 0 des difféomorphismes<br />

Les distances de Hofer et de Viterbo sont aussi contrôlées par la distance<br />

C 0 des difféomorphismes, de la manière suivante.<br />

Proposition 1.36 (Viterbo[57], Hofer [28]). Si V est un ouvert borné de<br />

R 2n , alors, il existe une constante C dép<strong>en</strong>dante du diamètre de V , telle que<br />

pour tous difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s φ et ψ, à support dans V , on ait<br />

γÔφ, ψÕ�C¤d<br />

C0Ôφ, ψÕet dHÔφ, ψÕ�C¤d<br />

C0Ôφ, ψÕ,<br />

où γ et dH désign<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t les distances de Viterbo et de Hofer sur<br />

HcÔR 2nÕ.<br />

28


Voisinages de l’id<strong>en</strong>tité et fonctions génératrices admissibles<br />

Comme l’ont remarqué M. Bialy et L. Polterovich dans [5], les distances de<br />

Viterbo et de Hofer sont décrites par la norme C 0 des fonctions génératrices<br />

dans un voisinage C 1 de l’id<strong>en</strong>tité.<br />

Notons V l’<strong>en</strong>semble des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s φ de R 2n , à support<br />

compact, tels que<br />

sup<br />

xÈR 2n�dφx¡Id��1<br />

et<br />

sup<br />

xÈR 2n�dφ¡1<br />

x¡Id��1.<br />

On rappelle (voir l’annexe B.1 pour plus de détails) que tout élém<strong>en</strong>t φ<br />

de V est décrit par une fonction génératrice admissible S. Autrem<strong>en</strong>t dit, il<br />

existe une unique fonction lisse S : R2n�R telle que<br />

�S<br />

φÔx, yÕ�Ôξ, ηÕ���ξ�x y�η<br />

�S<br />

�xÔx, ηÕ.<br />

Remarquons au passage que pour de tels difféomorphismes, l’image du graphe<br />

de φ dans le cotang<strong>en</strong>t de la diagonale, noté�Γφ dans la partie 1.1.2, est le<br />

graphe de la différ<strong>en</strong>tielle dS de la fonction génératrice. On note pour toute<br />

fonction f, oscÔfÕ�maxf¡min f.<br />

�ηÔx, ηÕ<br />

Proposition 1.37 (Bialy-Polterovich [5]). Pour tous élém<strong>en</strong>ts φ1 et φ2 de<br />

V, admettant des fonctions génératrices admissibles S1, S2, alors<br />

γÔφ1, φ2Õ�dHÔφ1, φ2Õ�oscÔS1¡S2Õ.<br />

Pour γ, ce résultat est immédiat. En effet, pour un élém<strong>en</strong>t φÈV, la<br />

lagrangi<strong>en</strong>ne�Γφ est le graphe de la fonction génératrice admissible associée<br />

à φ, et l’on peut appliquer l’exemple 1.15.<br />

M. Bialy et L. Polterovich <strong>en</strong> déduis<strong>en</strong>t une description des géodésiques<br />

de ces distances, qui, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce, sont id<strong>en</strong>tiques que l’on pr<strong>en</strong>ne une<br />

distance ou l’autre.<br />

1.2.2 Li<strong>en</strong>s avec les capacités <strong>symplectique</strong>s<br />

Comme on a pu le voir dans les deux paragraphes précéd<strong>en</strong>ts, on dispose<br />

sans trop de difficulté de majorants de ces distances. Cep<strong>en</strong>dant, il est <strong>en</strong> général<br />

difficile d’<strong>en</strong> obt<strong>en</strong>ir des minorants — les fonctions génératrices nous <strong>en</strong><br />

donn<strong>en</strong>t, mais dans un cadre restreint. Les capacités <strong>symplectique</strong>s donn<strong>en</strong>t<br />

de tels minorants.<br />

Nous r<strong>en</strong>voyons le lecteur à l’annexe A.3 pour les notions de bases concernant<br />

les capacités <strong>symplectique</strong>s. Les distances et invariants définis dans la<br />

partie 1.1 permett<strong>en</strong>t de construire des capacités <strong>symplectique</strong>s.<br />

29


Définition 1.38. 1. (Viterbo [57]) Pour tout ouvert U�R 2n , on note<br />

cÔUÕle réel défini par<br />

cÔUÕ�supØc ÔφHÕ�SupportÔHÕ�UÙ.<br />

Si V n’est pas ouvert, on pose cÔVÕ�infØcÔUÕ�V�UÙ.<br />

2. (Viterbo [57]) Pour tout ouvert borné K�R 2n , on note γÔKÕle réel<br />

défini par<br />

γÔKÕ�infØγÔφÕ�φÔKÕ�K�ÀÙ.<br />

Si V est ouvert non borné, on pose γÔVÕ�supØγÔKÕ�K�VÙ. Enfin,<br />

pour un <strong>en</strong>semble quelconque W, on pose γÔWÕ�infØγÔVÕ�W�VÙ.<br />

3. (Hofer [25]) Pour tout ouvert borné K�R 2n , on note eÔKÕle réel<br />

défini par<br />

eÔKÕ�infØdHÔφ, IdÕ�φÔKÕ�K�ÀÙ.<br />

Si V est ouvert non borné, on pose eÔVÕ�supØeÔKÕ�K�VÙ. Enfin,<br />

pour un <strong>en</strong>semble quelconque W, on pose eÔWÕ�infØeÔVÕ�W�VÙ.<br />

Le réel eÔWÕest souv<strong>en</strong>t appelé énergie de déplacem<strong>en</strong>t de W.<br />

Proposition 1.39 (Viterbo [57], Hofer [25]). Les applications c, γ et e,<br />

définies sur l’<strong>en</strong>semble des parties de R 2n et à valeur dansÖ0, �×sont des<br />

capacités <strong>symplectique</strong>s. De plus, elles vérifi<strong>en</strong>t les inégalités<br />

L’exemple suivant est instructif.<br />

c�γ�e.<br />

Exemple 1.40. La capacité d’une sphère est la même que celle de la boule<br />

qu’elle <strong>en</strong>toure. Cette propriété est évid<strong>en</strong>te pour les capacités "de déplacem<strong>en</strong>t"<br />

que sont γ et e. Pour c, elle est moins évid<strong>en</strong>te, mais vraie.<br />

On voit <strong>en</strong> particulier que la capacité de la réunion de deux <strong>en</strong>sembles de<br />

capacité petite peut ne pas avoir une capacité petite. En effet, la capacité de<br />

chaque hémisphère est nulle, alors que celle de leur réunion est strictem<strong>en</strong>t<br />

positive.<br />

Remarque 1.41. Il n’est pas très difficile de voir que eÔR2¢WÕ�eÔWÕ, ceci pour tout <strong>en</strong>semble W. Par ailleurs, C. Viterbo a prouvé dans [58] que<br />

l’énergie de déplacem<strong>en</strong>t d’un <strong>en</strong>semble W�R 2¢R 2n est ainsi majorée :<br />

eÔWÕ�2 sup<br />

xÈR2 eÔW�ÔØxÙ¢R 2nÕÕ.<br />

Terminons cette section <strong>en</strong> m<strong>en</strong>tionnant le résultat suivant, qui montre<br />

une inégalité analogue à c�γ, pour la distance de Hofer dans R 2n .<br />

30


Proposition 1.42 (Sikorav [51]). On considère dH la distance de Hofer sur<br />

R 2n , et U un ouvert d’énergie de déplacem<strong>en</strong>t eÔUÕfinie. Alors, pour tout<br />

difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> φ à support dans U,<br />

dHÔφ, IdÕ�16 eÔUÕ.<br />

Remarque 1.43. Ce résultat n’est a priori pas vrai dans n’importe qu’elle<br />

variété <strong>symplectique</strong>. En particulier, il est faux dans les ouverts bornés de<br />

R 2n .<br />

En effet, dans un ouvert borné, la distance de Hofer est minorée par un<br />

multiple — le volume de l’ouvert, pour être précis — de l’invariant de Calabi<br />

(cf. annexe A.2.3), qui peut être arbitrairem<strong>en</strong>t grand même si le support est<br />

petit.<br />

1.2.3 Inégalités de réduction<br />

Une propriété importante des invariants de min-max réside dans le fait<br />

qu’ils se comport<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> par réduction. Cela nous sera utile, par exemple<br />

dans la partie 1.2.5, pour comparer <strong>en</strong>tre elles les différ<strong>en</strong>tes variantes de la<br />

distance de Viterbo introduites dans la section 1.1.2. Notre résultat réside<br />

dans la proposition suivante.<br />

Proposition 1.44 (Inégalité de réduction). Pour toute sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

LÈLÔR 2nÕ, image de la section nulle par une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

à support compact, et tout sous-espace vectoriel de R 2n coisotrope W, l’image<br />

LW de L dans la réduction de R 2n par W admet une f.g.q.i.. De plus, avec les<br />

notations de la proposition 1.17, on a cÔ1, ˆ LÕ�cÔ1,ÝLWÕ, cÔµ, ˆ LÕ�cÔµ,ÝLWÕ<br />

et donc<br />

γÔLÕ�γÔLWÕ.<br />

On comm<strong>en</strong>ce par prouver le lemme suivant.<br />

Lemme 1.45. Soit LÈLÔR2d 2k , ω0Õ. Considérons les sous-variétés coisotropes<br />

X�R 2d¢Øx0Ù¢R k et Y�R 2d¢R k¢Ø0Ù. Les réductions LX et LY<br />

de L respectivem<strong>en</strong>t par X et Y admett<strong>en</strong>t des f.g.q.i., et<br />

cÔ1,ÜLXÕ�cÔ1, ˆ LÕ, cÔ1,ÜLYÕ�cÔ1, ˆ LÕ,<br />

cÔµ,ÜLXÕ�cÔµ, ˆ LÕ, cÔµ,ÜLYÕ�cÔµ, ˆ LÕ.<br />

Démonstration — Comm<strong>en</strong>çons par montrer que cÔ1,ÜLXÕ�cÔ1, ˆ LÕ.<br />

Fixons donc λÈRet considérons i : Rd�Øx0Ù¢R d�R d k . Soit S :<br />

31


Rd k¢E�R une f.g.q.i. de L. Alors la fonction SX�S�ÔRd¢Øx0ÙÕ¢E est une<br />

f.g.q.i. pour LX. De plus, les fonctions S et SX s’ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> des fonctions<br />

ˆS : Sd k¢E�RetÜSX : Sd¢Øx0Ù¢E�Rqui sont des f.g.q.i. de ˆ L etÜLX.<br />

CommeÜSX est une restriction de ˆ H¦ÔSdÕ ,ÜSX¡�Õ<br />

S, on a une inclusion des sous-niveaux<br />

λ�ˆ<br />

λ<br />

ÜSX Sλ . Celle-ci induit iλ : H¦Ôˆ λ S , ˆ ,ÜSX¡�Õ. La naturalité<br />

S¡�Õ�H¦ÔÜSX<br />

de l’isomorphisme de Thom et le fait que les différ<strong>en</strong>tes inclusions commut<strong>en</strong>t<br />

r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le diagramme<br />

kÕ<br />

suivant commutatif.<br />

T<br />

λ ����H¦ÔÜSX�,ÜSX¡�Õj¦X,λ ����H¦ÔÜSX ����H¦Ôˆ T<br />

S�, H¦ÔSd ˆ S¡�Õ S¡�Õ ����H¦Ôˆ j¦λ<br />

λ S , ˆ<br />

Supposons maint<strong>en</strong>ant que j¦X,λ¥TÔ1Õ�0. Alors, iλ¥j¦λ¥TÔ1Õ�j¦X,λ¥<br />

T¥i¦Ô1Õ�j¦X,λ¥TÔ1Õ�0, donc j¦λ¥TÔ1Õ�0. Ceci prouve l’inégalité<br />

cÔ1,ÜLXÕ�cÔ1, ˆ LÕ.<br />

Dans le cas de LY , nous allons prouver qu’il existe aussi une f.g.q.i. dont<br />

les sous-niveaux se plong<strong>en</strong>t dans ceux de la f.g.q.i. associée à L. On conclura<br />

<strong>en</strong>suite <strong>en</strong> étudiant le diagramme commutatif analogue au cas de LX.<br />

Comm<strong>en</strong>çons par considérer la fonction T : Rd¢ÔRk¢EÕ�R,Ôv; ξÕ�� x,<br />

SÔv, x; ξÕ—la variable base x devi<strong>en</strong>t une variable fibre. La fonction T est<br />

une fonction génératrice pour LY . En revanche, elle coïncide à l’infini avec<br />

une forme quadratique Q sur E qui, vue comme une forme quadratique sur<br />

Rk¢E est dégénérée.<br />

Soi<strong>en</strong>t K un compact de Rd¢ÔRk¢EÕ<strong>en</strong> dehors duquel T coïncide avec<br />

Q, et q une forme quadratique non-dégénérée et définie négative sur Rk . On<br />

peut alors choisir une fonction f : Rd¢ÔRk¢EÕ�Rlisse, ξÕ nulle sur un<br />

voisinage de K, négative, coïncidant avec qÔxÕhors d’un compact (plus grand<br />

que K bi<strong>en</strong> sûr!) et telle que la fonctionÔv, x, ξÕ��fÔv, x, QÔξÕadmette<br />

0 pour unique valeur critique.<br />

On pose maint<strong>en</strong>ant SY�T f. Par construction, SY est une f.g.q.i.<br />

de LY . Après compactification, on obti<strong>en</strong>t deux fonctions ˆ S etÜSY , respectivem<strong>en</strong>t<br />

f.g.q.i. de ˆ L etÜLY . Si l’on regarde les sous-niveaux de ces fonctions,<br />

on voit que T λ�S λ donc comme f est négative, on a un plongem<strong>en</strong>t<br />

Sλ Y��S λ . Comme les niveaux sont compacts, cela nous donne un plongem<strong>en</strong>t<br />

λ��ˆ ÜSY<br />

λ S , et l’on conclut comme dans le cas de LX.<br />

Enfin, cÔµ,ÜLXÕ�cÔµ, ˆ LÕ�cÔµ,ÜLYÕs’obti<strong>en</strong>t de cÔ1,ÜLXÕ�cÔ1, ˆ Ð LX� LÕ�<br />

cÔ1,ÜLYÕpar dualité (proposition 1.11, propriété 5), <strong>en</strong> remarquant que<br />

LX et LY�LY .<br />

32<br />

i¦íï íïi� íïiλ


Lemme 1.46. Soit W un sous-espace vectoriel coisotrope de R2n . Notons N<br />

la section nulle R2n�T¦R n . Alors, il existe une décomposition <strong>en</strong> somme<br />

directe d’espaces isotropes R2n�N1�V1�N2�V2�N3�V3, N� où<br />

N1�N2�N3 et chaque Ni�Vi, i�1, 2, 3 forme un sous-espace vectoriel<br />

<strong>symplectique</strong>, tel que W�N1�V1�N2�V3.<br />

Démonstration — Rappelons d’abord que si W est coisotrope, d’orthogonal<br />

<strong>symplectique</strong> W ω�W, tout sous-espace F tel que F�W ω�W ω�W�<br />

est <strong>symplectique</strong>. En effet, comme F�W, F�F ω�F�F<br />

F�ÔF�W ωÕω�F�W ω�Ø0Ù.<br />

S’il existe une décomposition comme dans l’énoncé du lemme 1.46, alors<br />

W ω�N2�V3. Posons donc N2�W ω�N. Ensuite, on définit N1 comme<br />

un supplém<strong>en</strong>taire de N2 dans W�N, et F1 comme un supplém<strong>en</strong>taire de<br />

W ω dans W, cont<strong>en</strong>ant N1. Par la remarque ci-dessus, F1 est <strong>symplectique</strong>,<br />

et l’on peut choisir V1 parmi les supplém<strong>en</strong>taires lagrangi<strong>en</strong>s de N1 dans F1.<br />

A prés<strong>en</strong>t, définissons V3 comme un supplém<strong>en</strong>taire de N2 dans W ω .<br />

Comme W�N�N1�N2, V3�N�0, et on peut définir N3 comme<br />

un supplém<strong>en</strong>taire de N1�N2 dans N. Alors, F3�N3�V3 est <strong>symplectique</strong><br />

car c’est un supplém<strong>en</strong>taire deÔN1�N2�F3Õω dans N1�N2�F3.<br />

Enfin, on définit F2 comme étant un supplém<strong>en</strong>taire de F1�F3 dans R 2n ,<br />

cont<strong>en</strong>ant N2. Alors, F2 est <strong>symplectique</strong> pour une raison similaire à F3, et<br />

l’on peut choisir V2 parmi les lagrangi<strong>en</strong>s supplém<strong>en</strong>taires à N2 dans F2. La<br />

décomposition R 2n�N1�V1�N2�V2�N3�V3 satisfait à toutes les<br />

hypothèses du lemme 1.46. Ð<br />

Démonstration de la proposition 1.44 — Comme le groupe linéaire <strong>symplectique</strong><br />

agit transitivem<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>semble des paires de sous-espaces lagrangi<strong>en</strong>s<br />

supplém<strong>en</strong>taires (voir proposition 7.4 du chapitre 1 de [36]), et comme<br />

l’espace des sous-espaces lagrangi<strong>en</strong>s supplém<strong>en</strong>taires à un lagrangi<strong>en</strong> donné<br />

est connexe par arc, il existe une isotopie <strong>symplectique</strong> Ψt de R2n telle que<br />

Ψ0�Id, et telle que Ψ1 laisse tous les élém<strong>en</strong>ts de N invariants et applique<br />

V sur V1�V2�V3. Comme R2n est simplem<strong>en</strong>t connexe, cette isotopie est<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne.<br />

La réduction de L par W s’id<strong>en</strong>tifie avec la réduction de Ψ1ÔLÕpar Ψ1ÔWÕ. cÔµ,ÝLWÕ�<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> appliquant deux fois le lemme 1.45, on obti<strong>en</strong>t<br />

cÔµ,ßΨ 1ÔLÕÕet cÔ1,ÝLWÕ�cÔ1,ßΨ 1ÔLÕÕ. Cep<strong>en</strong>dant, par la proposition 1.11,<br />

on a pour toute classe de cohomologie u, cÔu, ˆ LÕ�cÔu,ßΨ 1ÔLÕÕ. Ð Ceci conclut<br />

donc notre démonstration.<br />

33


Notons qu’une conséqu<strong>en</strong>ce immédiate — il suffit de l’appliquer dans le<br />

cas où l’espace coisotrope est tout l’espace, la réduction étant donc réduite<br />

à un point — de l’inégalité de réduction est :<br />

Corollaire 1.47 (Viterbo [57]). Pour toute lagrangi<strong>en</strong>ne LÈLÔR 2nÕ,<br />

1.2.4 La fonction uL<br />

cÔ1, ˆ LÕ�0�cÔµ, ˆ LÕ.<br />

Dans cette partie, nous allons associer canoniquem<strong>en</strong>t à toute sous-variété<br />

lagrangi<strong>en</strong>ne de R 2n une fonction sur R n ayant des propriétés intéressantes.<br />

Cette construction intervi<strong>en</strong>dra notamm<strong>en</strong>t de manière cruciale dans le chapitre<br />

3, pour construire les solutions variationnelles de l’équation d’Hamilton-<br />

Jacobi.<br />

Définition 1.48. Soit L une lagrangi<strong>en</strong>ne de R2n qui admet une f.g.q.i.<br />

S : Rn¢E�R. Notons 1x le générateur de H0ÔØxÙÕ. On pose alors, avec<br />

les notations de la définition 1.9, uLÔxÕ�cÔTÔ1xÕ, S�ØxÙ¢EÕ.<br />

Proposition 1.49 (Viterbo-Ottol<strong>en</strong>ghi [45]). L’application uL de la définition<br />

1.48 vérifie les propriétés suivantes :<br />

1. uL est C-lipschitzi<strong>en</strong>ne pour tout réel C tel que L�ØÔx, pÕÈR 2n��p��<br />

CÙ.<br />

2. Il existe un fermé d’intérieur vide ZL�R n , tel que uL est de classe<br />

C�sur Rn¡ZL. 3. En tout point xÈR n¡ZL, on aÔx, duLÔxÕÕÈL.<br />

Remarque 1.50. Les points où la différ<strong>en</strong>tielle de uL subit un saut, sont<br />

des points x, tels qu’il existe deux points distincts ξ, ξ de E, pour lesquels<br />

uLÔxÕ�SÔx, ξÕ�SÔx, ξÕd’une part, mais d’autre part,<br />

�S ξÕ��S ξÕet�S ξÕ��S ξÕ.<br />

�ξÔx,<br />

�ξÔx,<br />

�xÔx,<br />

�xÔx,<br />

Ceci provi<strong>en</strong>t de manière évid<strong>en</strong>te de la définition des fonctions génératrices.<br />

Du fait que sur la lagrangi<strong>en</strong>ne, la 1-forme de Liouville s’écrit pdx�<br />

�S<br />

�xdx�dS, ces points s’interprèt<strong>en</strong>t géométriquem<strong>en</strong>t : <strong>en</strong> ces points, l’aire<br />

34


Fig. 1.3 – Le graphe de duL, représ<strong>en</strong>té <strong>en</strong> gras, est inclus dans la lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

L. L’aire hachurée, qui correspond au point où duL est discontinue,<br />

est nulle.<br />

<strong>symplectique</strong> de toute surface délimitée par le segm<strong>en</strong>t reliantÔx,�S<br />

�xÔx, ξÕÕà Ôx,�S<br />

�xÔx, ξÕÕet par un chemin inclus dans L reliant ces deux mêmes points,<br />

s’annule (voir figure 1.3).<br />

De plus, une conséqu<strong>en</strong>ce immédiate de notre inégalité de réduction (proposition<br />

1.44), appliquée aux sous-variétés coisotropes W�ØxÙ¢R est :<br />

L<br />

n<br />

Proposition 1.51. Pour toutes lagrangi<strong>en</strong>nes L, LÈLÔR 2nÕ,<br />

�uL¡uL�C 0�γÔL, LÕ.<br />

Cette construction nous donne donc un minorant de la distance de Viterbo<br />

sur l’espace de lagrangi<strong>en</strong>nes LÔT¦MÕ.<br />

Démonstration — Pour tout point x, uLÔxÕest obt<strong>en</strong>u par réduction par<br />

rapport à l’espace coisotropeØxÙ¢R n . L’inégalité uLÔxÕ�cÔ1,<br />

L�LÕ<br />

LÕest donc<br />

une conséqu<strong>en</strong>ce de l’inégalité de réduction (proposition 1.44).<br />

Remarquons <strong>en</strong>suite que la propriété 5 de la proposition 1.11, implique<br />

Ð L�LÕ LÕ�<br />

uL�¡uL. De uLÔxÕ�cÔ1, LÕ, on tire donc uLÔxÕ�cÔµ, LÕ.<br />

On utilise <strong>en</strong>suite la propriété 6 de la proposition 1.11 pour écrire<br />

uLÔxÕ�cÔ1, LÕ�cÔ1, L�LÕ¡cÔ1, LÕ�cÔ1, uLÔxÕ.<br />

Par dualité, on obti<strong>en</strong>t de même uLÔxÕ�cÔµ, uLÔxÕ, donc γÔL, uLÔxÕ¡uLÔxÕ. Par symétrie, cela nous donne bi<strong>en</strong> γÔL, LÕ��uLÔxÕ¡uLÔxÕ�.<br />

35<br />

R n


1.2.5 Comparaison des différ<strong>en</strong>tes distances<br />

Dans cette partie, nous démontrons des inégalités <strong>en</strong>tre la distance de<br />

Hofer, la distance de Viterbo γ et ses variantes (voir section 1.1.2). Aucune<br />

autre inégalité n’est connue à notre connaissance.<br />

Proposition 1.52.<br />

˜γ�γ�dH,<br />

˜γu�γu�ˆγ��¤�C0, ˜γu�γu�ˇγ��¤�C0. γ�<br />

Démonstration — Nous avons déjà vu au corollaire 1.35 l’inégalité<br />

dH, comme conséqu<strong>en</strong>ce de l’inégalité γÔφ1 0. De cette dernière<br />

HÕ��H�C inégalité, on déduit aussi ˆγ��¤�C0 et ˇγ��¤�C<br />

LÈ<br />

0. Enfin, une fois prouvé<br />

˜γ�γ, l’inégalité ˜γu�γu est immédiate. Les autres inégalités vont résulter<br />

de l’inégalité de réduction prouvée dans la proposition 1.44.<br />

Démonstration de ˜γ�γ. Soit ϕ un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong>, et<br />

LÔR2nÕ. On veut prouver que γÔϕÔLÕ, LÕ�γÔϕÕ. Par hypothèse, la lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

L est l’image de la section nulle N de R2n�T¦R n , par une isotopie<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne ψt . Il nous suffit donc de démontrer que pour tout ϕ,<br />

γÔϕÔNÕÕ�γÔϕÕ. En effet, on aura alors γÔϕÔLÕ, LÕ�γÔϕ¥ψ 1ÔNÕ, ψ1ÔNÕÕ� γÔψ¡1¥ϕ¥ψ 1ÔNÕ, NÕ, et donc γÔϕÔLÕ, LÕ�γÔψ¡1¥ϕ¥ψ 1Õ�γÔϕÕ.<br />

Prouvons maint<strong>en</strong>ant γÔϕÔNÕÕ�γÔϕÕ. Notons ∆p la diagonale de Rp¢Rp ,<br />

et Φ l’id<strong>en</strong>tification R2n¢R 2n�T¦∆2n. Rappelons que�Γϕ est par définition<br />

l’image par Φ du graphe Γϕ de ϕ. Clairem<strong>en</strong>t, ϕÔNÕs’id<strong>en</strong>tifie à la réduction<br />

de N¢Γϕ�R 6n par le sous-espace linéaire coisotrope ∆2n¢R2n . Il s’id<strong>en</strong>tifie<br />

donc à la réduction de W�ÔId N¢�Γϕ R2n¢ΦÕÔ∆2n¢R 2nÕ. Par ailleurs,<br />

par<br />

il est facile de voir que pour tout LÈL, γÔN¢LÕ�γÔLÕ. En particulier,<br />

γÔϕÕ�γÔN¢�ΓϕÕ, et l’inégalité de réduction (proposition 1.44) achève la<br />

démonstration de notre inégalité.<br />

Démonstration de γu�ˆγ. Donnons-nous deux hamiltoni<strong>en</strong>s H et K. Oublions<br />

dans un premier temps le problème des supports compacts et considérons<br />

les hamiltoni<strong>en</strong>s ˆ HÔs; t, τ, xÕ�τ HÔt, xÕet ˆ KÔs; t, τ, xÕ�τ KÔt, xÕ.<br />

Le calcul de leur flot (cf. remarque 1.27) nous donne la formule<br />

φ¡s<br />

ˆK φs ˆ HÔt, τ, xÕ�Ôt,<br />

s<br />

τ JÔs, t, xÕ,ÔφKÕt¡s<br />

tÔφHÕt<br />

36<br />

tÔxÕÕ,


xÕ s<br />

où JÔs, t, xÕ�IHÔs, t, IKÔ¡s, t s,ÔφHÕt tÔxÕÕ. On obti<strong>en</strong>t donc<br />

ÖΓ φ¡s<br />

ˆK φs 1<br />

JÔs, t, xÕ, τ H�ØÔt, ˆ 2 JÔs, zÔxÕÕ� t, xÕ, 0,<br />

Ôt, τ, xÕÈR 2 2n<br />

, zÔxÕÈÖΓÔφKÕt¡s s<br />

tÔφHÕt<br />

tÙ.<br />

Si l’on considère maint<strong>en</strong>ant l’espace coisotrope W�Ø0Ù¢R¢Ø0Ù¢R¢R 4n ,<br />

par W. L’inégalité de réduction<br />

on voit queÖΓ φ¡s<br />

K φs H<br />

est la réduction deÖΓ φ¡s<br />

ˆK φs ˆ H<br />

φ¡s<br />

K φs HÕ�ÖΓ<br />

φ¡s<br />

nous donne donc γÔÖΓ ˆK φs .<br />

Hˆ<br />

Il faut cep<strong>en</strong>dant pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le problème des supports, et ne pas<br />

considérer ˆ H et ˆ K mais ˆ Hα et ˆ Kα (cf. définition 1.26). Cep<strong>en</strong>dant, il n’est<br />

coïncide avec<br />

pas très difficile de vérifier que pour α assez grand,ÖΓ φ¡s<br />

ˆKα φs ˆ Hα<br />

ÖΓ φ¡s<br />

ˆK φs ˆ H<br />

ÖΓ φ¡s<br />

ˆKα φs ˆ Hα<br />

dans un voisinage de W. Par conséqu<strong>en</strong>t,ÖΓ φ¡s<br />

K φs H<br />

est la réduction de<br />

par W. Et l’on obti<strong>en</strong>t l’inégalité souhaitée γÔφ¡s<br />

φs HαÕ. ˆ<br />

Remarque 1.53. La réduction par rapport àØtÙ¢R¢Ø0Ù¢R¢R 4n nous<br />

aurait donné l’inégalité<br />

s<br />

γÔÔφKÕt t sÔφHÕt<br />

tÕ�γÔφ¡s<br />

φ ˆKα<br />

s HαÕ. ˆ<br />

K φsHÕ�γÔφ¡s ˆKα<br />

Démonstration de γu�ˇγ. La démonstration est similaire à la précéd<strong>en</strong>te. En<br />

particulier, le problème des supports compacts n’<strong>en</strong> est pas un et il suffit de<br />

considérer les hamiltoni<strong>en</strong>s ˇ HÔs; tτ, xÕ�sHÔts, xÕet ˇ HÔs; tτ, xÕ�sHÔts, xÕ.<br />

On calcule leur flot (cf. remarque 1.27), et on obti<strong>en</strong>t cette fois :<br />

ÖΓ φ¡s<br />

ˇK φs 1<br />

JÔs, t, xÕ, τ H�ØÔt, ˇ 2 JÔs, zÔxÕÕ� t, xÕ, 0,<br />

Ôt, τ, xÕÈR<br />

2 2n<br />

, zÔxÕÈÖΓ φ¡st<br />

K φst HÙ.<br />

On <strong>en</strong> déduit queÖΓ φ¡t<br />

K φt est la réduction deÖΓ φ<br />

H<br />

ˇK¡1φ par l’espace coisotrope<br />

ˇH W�ØtÙ¢R¢Ø0Ù¢R¢R 4n , et l’on conclut comme précédemm<strong>en</strong>t que,<br />

pour tout tÈÖ0, 1×, γÔφ¡t<br />

K φtHÕ�γÔφ¡1 ˇK φ ˇ HÕ. Ð<br />

37


Chapitre 2<br />

Ext<strong>en</strong>sion de la dynamique<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

Dans ce chapitre, nous proposons une approche de l’ext<strong>en</strong>sion de la dynamique<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne à un cadre où les objets sont très peu réguliers. Pour<br />

ce faire, nous introduisons le complété de l’espace des applications hamiltoni<strong>en</strong>nes<br />

pour la distance de Viterbo (section 2.1).<br />

Notre résultat principal est un critère de converg<strong>en</strong>ce dans ce complété<br />

(section 2.2). Ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, ce critère affirme que pour tout <strong>en</strong>semble K<br />

"petit", les flots d’une suite d’hamiltoni<strong>en</strong>s qui converge uniformém<strong>en</strong>t sur<br />

tout compact du complém<strong>en</strong>taire de K, converg<strong>en</strong>t pour la distance de Viterbo.<br />

Nous l’utilisons pour représ<strong>en</strong>ter de manière concrète certains élém<strong>en</strong>ts<br />

du complété.<br />

Nous étudions <strong>en</strong>suite les propriétés du complété (section 2.3). Comme on<br />

va le voir, cette étude soulève de nombreuses questions.<br />

2.1 Complétés<br />

2.1.1 Définitions et notations<br />

Sauf m<strong>en</strong>tion contraire, on se place dorénavant sur R2n , et l’on notera pour<br />

simplifier H�HÔR2nÕet Hamc�HamcÔR2nÕ. Rappelons que le complété d’un espace métriqueÔE, dÕest par définition<br />

l’espace quoti<strong>en</strong>t, noté E d ÔxkÕ�ÔykÕ�� ykÕk� �<br />

, de l’<strong>en</strong>semble de ses suites de Cauchy par la<br />

relation d’équival<strong>en</strong>ce donnée par<br />

dÔxk, ��0.<br />

La distance d s’ét<strong>en</strong>d canoniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une distance sur le complété E d ,<br />

38


égalem<strong>en</strong>t notée d et telle que : E d est un espace métrique complet, et E est<br />

d<strong>en</strong>se dans E d .<br />

Si E admet de plus une structure de groupe pour laquelle la distance d est<br />

bi-invariante, alors E d admet une structure de groupe naturelle, pour laquelle<br />

E est un sous-groupe et d s’ét<strong>en</strong>d <strong>en</strong> une distance bi-invariante.<br />

Notation. On notera L, H,ÖH, H dH<br />

, Ham,�Ham,ÞHam et�Ham les complétés<br />

respectifs des espaces métriquesÔL, γÕ,ÔHc, γÕ,ÔHc, ˜γÕ,ÔHc, dHÕ,ÔHamc, γuÕ,<br />

ÔHamc, ˜γuÕ,ÔHamc, ˆγÕetÔHamc, ˇγÕ.<br />

Les <strong>en</strong>sembles H,ÖH et H dH<br />

ont des structures naturelles de groupes, munis<br />

de distances bi-invariantes.<br />

De plus, on note H0 c le groupe des homéomorphismes qui sont limites<br />

C 0 de suites de difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s dont tous les termes sont<br />

l’id<strong>en</strong>tité hors d’un même compact. Dans le plan, ces homéomorphismes sont<br />

exactem<strong>en</strong>t les homéomorphismes à support compact et préservant l’aire.<br />

Enfin, on note Ham 0 c l’espace des hamiltoni<strong>en</strong>s continus, c’est-à-dire l’espace<br />

des fonctions continues H sur R¢R 2n telles qu’il existe un compact K de<br />

R2n cont<strong>en</strong>ant tous les supports des application partielles HÔt,¤Õ, pour tÈR.<br />

Proposition 2.1. Il existe des applications continues naturelles<br />

Ham0 ����<br />

����<br />

c ����<br />

����<br />

et des homomorphismes de groupes<br />

H 0 c<br />

�Ham ����<br />

����<br />

����<br />

Ham<br />

����<br />

ÞHam<br />

��<br />

dH ��<br />

H H<br />

���Ham,<br />

��ÖH<br />

.<br />

Démonstration — Supposons que d1 et d2 soi<strong>en</strong>t des distances sur le<br />

même espace E vérifiant d1�d2. Alors, une suite de Cauchy pour d2 est<br />

égalem<strong>en</strong>t de Cauchy pour d1. De plus, deux suites de Cauchy équival<strong>en</strong>tes<br />

pour d2 le sont égalem<strong>en</strong>t pour d1. On a donc une application naturelle <strong>en</strong>tre<br />

complétés<br />

d2��E E .<br />

Ð<br />

d1<br />

distances données par les propositions 1.52, 1.34 et 1.36.<br />

Lorsque E est un groupe et que d1, d2 sont des distances bi-invariantes, cette<br />

application est un morphisme de groupe.<br />

Une fois ces remarques faites, la proposition résulte des inégalités <strong>en</strong>tre<br />

39


2.1.2 Ext<strong>en</strong>sion de la dynamique Hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

Proposition 2.2. Pour tout réel tÈÖ0, 1×, l’application qui, à un hamiltoni<strong>en</strong><br />

H, associe le temps t de son isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne φt H , s’ét<strong>en</strong>d de manière<br />

unique et naturelle <strong>en</strong> des applications continues<br />

Ham 0 c��H dH<br />

Ham��H �Ham��ÖH.<br />

Comme dans le cas lisse, l’image d’un élém<strong>en</strong>tÔH, tÕpar l’une de ces flèches<br />

sera noté φt H , et le chemin t��φ t H sera appelé isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne généralisée<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par H. L’élém<strong>en</strong>t H sera lui appelé hamiltoni<strong>en</strong> généralisé.<br />

Il est évid<strong>en</strong>t, et même tautologique, que deux hamiltoni<strong>en</strong>s généralisés<br />

distincts <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t des isotopies hamiltoni<strong>en</strong>nes généralisées distinctes.<br />

Démonstration — Il suffit de montrer pour chaque distance que l’application<br />

Hamc�Hc, H��φ t Ð H est uniformém<strong>en</strong>t continue. Ceci est évid<strong>en</strong>t<br />

compte-t<strong>en</strong>u des définitions : dans chacun des cas cette application est 1lipschitzi<strong>en</strong>ne.<br />

2.1.3 Action sur les lagrangi<strong>en</strong>nes<br />

Proposition 2.3. L’action naturelle de Hc sur L s’ét<strong>en</strong>d de manière naturelle<br />

<strong>en</strong> des actions de H,ÖH et H dH<br />

sur L.<br />

φ2Õ φ2ÔL1ÕÕ φ2ÔL2ÕÕ<br />

Démonstration — L’applicationÔHc, ˜γÕ¢ÔL, est lipschitzi<strong>en</strong>ne. En effet,<br />

γÔφ1ÔL1Õ, φ2ÔL2ÕÕ�γÔφ1ÔL1Õ, γÔφ2ÔL1Õ,<br />

�˜γÔφ1, γÔL1, L2Õ.<br />

Elle induit donc une application naturelleÖH¢L�L. De plus, comme elle<br />

est une action de groupe, l’application induite <strong>en</strong> est égalem<strong>en</strong>t une.<br />

Les actions de H et H dH Ð sur L ne sont <strong>en</strong>suite que les restrictions de<br />

l’action deÖH sur L.<br />

Comme dans le cas lisse, on notera par φÔLÕl’action d’un difféomorphisme<br />

généralisé φ sur une lagrangi<strong>en</strong>ne généralisée L. Pour les hamiltoni<strong>en</strong>s continus,<br />

on a un résultat analogue au cas lisse :<br />

40<br />

LÕ��φÔLÕ<br />

γÕ�ÔL, γÕ,Ôφ,


Proposition 2.4. Soi<strong>en</strong>t HÈHam 0 c un hamiltoni<strong>en</strong> continu qui ne dép<strong>en</strong>d<br />

pas du temps, et LÈL une lagrangi<strong>en</strong>ne (lisse) isotope à la section nulle sur<br />

laquelle H est constant. Alors, L est invariante sous l’action du flot généralisé<br />

de H.<br />

Démonstration — Il suffit de remarquer que H peut être approché par<br />

des hamiltoni<strong>en</strong>s lisses, indép<strong>en</strong>dants du temps qui sont constants sur L, et<br />

dont les flots préserv<strong>en</strong>t donc L. Ð<br />

2.2 Le critère de converg<strong>en</strong>ce<br />

2.2.1 Énoncés<br />

Comm<strong>en</strong>çons par définir un nouvel invariant <strong>symplectique</strong>.<br />

Définition 2.5. Soit V une partie de R2n . Pour toute fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

HÈHamcÔR2nÕ, on pose<br />

ξcÔVÕ� cÔVÕ ξeÔVÕ�<br />

et<br />

On définit <strong>en</strong>suite<br />

H<br />

sup et sup<br />

HÈHamcÔR2nÕξ HÈHamcÔR2nÕξ H eÔVÕ.<br />

ξ H cÔVÕ�c¤¥� tÈÖ0,1×φ t HÔVÕ¬­<br />

ξ H eÔVÕ�e¤¥�<br />

tÈÖ0,1×φ t HÔVÕ¬­.<br />

Lorsque l’on peut considérer indifféremm<strong>en</strong>t ξc ou ξe, on écrira simplem<strong>en</strong>t<br />

ξ. Notons que de l’inégalité c�e, on tire immédiatem<strong>en</strong>t l’inégalité ξc�ξe.<br />

Nous étudierons plus <strong>en</strong> détail cet invariant dans la section 2.2.2.<br />

Énonçons maint<strong>en</strong>ant une conjecture.<br />

Conjecture 2.6. Soi<strong>en</strong>t K un compact de R2n vérifiant ξcÔKÕ�0, etÔHkÕ<br />

une suite d’hamiltoni<strong>en</strong>s dans HamcÔR2nÕ, dont les supports sont cont<strong>en</strong>us<br />

dans un même compact, et qui converge uniformém<strong>en</strong>t sur les compacts de<br />

Alors,<br />

R¢ÔR 2n¡KÕ.<br />

–Ôφ 1 HkÕconverge dans H etÖH,<br />

–ÔHkÕconverge dans Ham et�Ham,<br />

–Ôφ 1 HkÔLÕÕconverge dans L, pour toute LÈLÔR 2nÕ.<br />

41


L’obstacle que nous r<strong>en</strong>controns pour prouver cette conjecture provi<strong>en</strong>t<br />

du défaut de régularité extérieure de l’invariant ξ (voir la section 2.2.2).<br />

En revanche, avec quelques hypothèses supplém<strong>en</strong>taires, une preuve devi<strong>en</strong>t<br />

possible.<br />

Théorème 2.7. La conjecture 2.6 est vraie si l’une des deux hypothèses<br />

suivantes est vérifiée.<br />

1. Il existe une suite de voisinagesÔUkÕde K, telle que ξ Hk cÔUkÕconverge<br />

vers 0, lorsque k et k t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vers l’infini.<br />

2. La limite presque partout deÔHkÕest un hamiltoni<strong>en</strong> lisse.<br />

Sous cette deuxième hypothèse,ÔHkÕconverge pour ˜γu et γu vers sa limite<br />

presque partout. Si de plus ξeÔKÕ�0,ÔHkÕconverge aussi pour ˆγ et ˇγ.<br />

Nous démontrerons ce théorème dans la section 2.2.4. Par ailleurs, nous<br />

verrons dans la section 2.2.5 que l’on ne peut pas remplacer l’hypothèse<br />

ξÔKÕ�0 par l’hypothèse plus faible cÔKÕ�0.<br />

On peut généraliser le point 2 du théorème 2.7 aux cas où la fonction limite<br />

admet certains types de discontinuités. Pour cela, introduisons la définition<br />

suivante.<br />

Définition 2.8. On note F l’<strong>en</strong>semble des fonctions H : R¢R 2n�R�<br />

R�Ø¡�, �Ùqui vérifi<strong>en</strong>t les trois conditions suivantes.<br />

1. L’<strong>en</strong>semble des points à l’infini, ne dép<strong>en</strong>d pas du temps t et est d’énergie<br />

de déplacem<strong>en</strong>t nulle : eÔØx�HÔt, xÕÈب�ÙÙÕ�0.<br />

2. H s’annule à l’infini : ε�0,�r,Ô�x��r�Ôt,�HÔt, xÕ��εÕÕ.<br />

3. H est continue sur R¢R 2n R¢<br />

, à valeurs dans R.<br />

Les fonctions de F peuv<strong>en</strong>t donc être vues comme des fonctions sur<br />

R2n , continues sauf sur un <strong>en</strong>semble de capacité nulle, <strong>en</strong> les points duquel<br />

elles t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vers l’infini.<br />

Nous donnerons la démonstration du théorème suivant à la partie 2.2.6.<br />

Théorème 2.9. Soit H un élém<strong>en</strong>t de F. Il existe alors un unique élém<strong>en</strong>t<br />

de�Ham, représ<strong>en</strong>té par toute suiteÔHkÕ, convergeant vers H uniformém<strong>en</strong>t<br />

sur les compacts deÔR¢R 2nÕ¡H¡1Ôب�ÙÕ.<br />

L’application qui, à H, associe cet élém<strong>en</strong>t, définit une application<br />

ι : F��Ham,<br />

dont la restriction aux élém<strong>en</strong>ts lisses hors des discontinuités est injective.<br />

De plus, l’image de ι est incluse dans Ham, et même dansÞHam et�Ham.<br />

42


H<br />

R 2 �<br />

¡�<br />

Fig. 2.1 – Représ<strong>en</strong>tation graphique d’un élém<strong>en</strong>t H de F, sur R2 . L’<strong>en</strong>semble<br />

des points de discontinuité, qui est bi<strong>en</strong> de capacité nulle, est tracé <strong>en</strong> gras.<br />

Remarque 2.10. L’<strong>en</strong>semble des points de discontinuité d’un élém<strong>en</strong>t lisse<br />

et indép<strong>en</strong>dant du temps de F est "stable". Il admet <strong>en</strong> effet des voisinages<br />

invariants par le champ hamiltoni<strong>en</strong>. C’est grâce à cette remarque que l’on<br />

peut considérer des fonctions ayant un <strong>en</strong>semble de discontinuité plus grand<br />

que ce que prévoit la conjecture : e�0 au lieu de ξ�0.<br />

2.2.2 L’invariant ξ<br />

Proposition 2.11. On a les propriétés suivantes :<br />

1. V1�V2�ξÔV1Õ�ξÔV2Õ;<br />

2. ξÔφÔVÕÕ�ξÔVÕpour tout difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> φÈHcÔR2nÕ; 3. ξÔλVÕ�λ 2ξÔVÕpour tout réel λ�0.<br />

Démonstration — Ces propriétés résult<strong>en</strong>t de manière immédiate des<br />

propriétés analogues vérifiées par les capacités c et e. Pour la troisième, il<br />

faut aussi remarquer que<br />

λφ t HÔUÕ�φ t<br />

HÔλ¡1¤ÕÔλUÕ.<br />

43


ÐIl est facile de trouver des exemples d’<strong>en</strong>sembles ayant un ξ non nul :<br />

n’importe quel <strong>en</strong>semble ayant une capacité positive aura cette propriété. Il<br />

est tout aussi aisé de trouver des exemples d’<strong>en</strong>sembles ayant un ξ infini :<br />

c’est le cas de n’importe quel ouvert de R 2n . En revanche, il est moins évid<strong>en</strong>t<br />

de prouver qu’un <strong>en</strong>semble non vide donné a un ξ nul. Voici une famille<br />

d’exemples.<br />

Proposition 2.12. Soit V une sous-variété fermée de R 2n dont la dim<strong>en</strong>sion<br />

d vérifie d�n¡2. Alors ξÔVÕ�0.<br />

Démonstration — Soit HÈHamcÔR 2nÕ. Un problème qui se pose est<br />

queätÈÖ0,1×φ t HÔVÕn’est <strong>en</strong> général pas une sous-variété. Afin de contourner<br />

le problème, nous allons ajouter deux dim<strong>en</strong>sions et faire une susp<strong>en</strong>sion à<br />

l’aide de l’hamiltoni<strong>en</strong> ˇ H dont nous avons déjà parlé dans la section 1.1.2.<br />

On note Φ le difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> de R2 2n�ØÔt, τ, xÕÙ<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré<br />

par la fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

ˇH :Ö0, 1×¢R 2 2n�R,Ôs; t, τ, xÕ��tHÔts, xÕ.<br />

On note aussi U�ΦÔÖ0, 1×¢Ö¡1, 1×¢VÕ. Le calcul de Φ donne<br />

ΦÔt, τ, xÕ�Ôt, τ¡HÔt, xÕ, φ tÔxÕÕ.<br />

Nous voyons donc queätÈÖ0,1×φ t HÔVÕs’obti<strong>en</strong>t de U par réduction <strong>symplectique</strong><br />

par rapport au sous-espace coisotropeØτ�0Ù. Nous allons donc chercher<br />

un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> φKÈHcÔR 2 2nÕqui déplace U tout <strong>en</strong><br />

préservantØτ�0Ù.<br />

Si K ne dép<strong>en</strong>d pas de la variable t, φK préserve bi<strong>en</strong>Øτ�0Ù. Comme U<br />

est compact, il est suffisant que K vérifie<br />

vÈU, RXKÔvÕ�TvU�Ø0Ù,<br />

ce qui est équival<strong>en</strong>t à<br />

et à<br />

vÈU, ker dKÔvÕ�TvU<br />

ω�R 2 2n<br />

vÈU, TvU ω�ker dKÔvÕ.<br />

Cela nous mène à considérer le fibré des 1-jets J 1ÔR¢R 1 2n , RÕainsi que sa<br />

sous-variété<br />

W�ØÔs, q; σ, p; zÕ�Ôs,<br />

qÕÈU, zÈR, TÔs,qÕU ω�kerÔσ, pÕÙ.<br />

44


pÕÈ<br />

La dim<strong>en</strong>sion de W est exactem<strong>en</strong>t 2n 1. En effet, l’espace vectorielØÔσ,<br />

R2n 2¦�TÔs,qÕU ω�kerÔσ, pÕÙapour dim<strong>en</strong>sion 2n 2¡dimÔTÔs,qÕV ωÕ�n.<br />

Par le théorème de transversalité de Thom (voir [22] par exemple), il existe<br />

une fonction L dont le 1-jet vérifie j1L W. Par ailleurs, j1L peut être vue<br />

comme une fonction R¢R 1 2n�J 1ÔR¢R 1 2n , RÕ, et par le lemme 4.6 page<br />

53 dans [22], on a j1LÔs,¤ÕW, pour un choix générique de sÈR. Fixons un<br />

tel s et notons K : R2 2n�R,Ôt,¤Õ��LÔs,¤Õ<br />

A prés<strong>en</strong>t, remarquons que pour tous s, q, p, z, l’<strong>en</strong>semble de tous les σ tels<br />

queÔs, q; σ, p; zÕÈW est, soit vide, soit R tout <strong>en</strong>tier. Cela peut se voir par<br />

le calcul direct de TU ω , dont la première composante est toujoursØ0Ù. On<br />

<strong>en</strong> déduit j1K W — <strong>en</strong> effet, j1K diffère de j1LÔs,¤Õuniquem<strong>en</strong>t par sa<br />

composante σ, qui est restreinte àØ0Ùalors que celle de j1 2Õ LÔs,¤Õest�L �sÔs,¤Õ.<br />

Maint<strong>en</strong>ant, commeÔ2n Ô2n 1Õ�dimÔj1KÔR2 2nÕÕ dimÔWÕ�<br />

dimÔJ1ÔR¢R 1 2n , RÕÕ�4n 5, nous obt<strong>en</strong>ons j1KÔR2 2nÕ�W�À. Il<br />

s’<strong>en</strong> suit que K satisfait les deux conditions que sont préserverØτ�0Ùet<br />

vérifier<br />

vÈU, RXKÔvÕ�TvU�Ø0Ù.<br />

Comme U est compact, on a pour ε assez petit φεKÔUÕ�U�À. De plus,<br />

εK peut être r<strong>en</strong>du aussi petit au s<strong>en</strong>s C0 que l’on veut.<br />

Nous pouvons maint<strong>en</strong>ant faire la réduction par rapport àØτ�0Ù. Comme<br />

il préserveØτ�0Ù, εK induit une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne sur la réduction<br />

R2n . Celle-ci est C0-petite et <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre donc un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong><br />

ψ dont la distance de Hofer à l’id<strong>en</strong>tité dHÔψ, idÕest égalem<strong>en</strong>t petite<br />

dHÔψ, idÕ, et satisfait<br />

ψ¤¥�<br />

tÈÖ0,1×φ t HÔVÕ¬­��<br />

tÈÖ0,1×φ t HÔVÕ�À.<br />

Cet hamiltoni<strong>en</strong> n’est pas à support compact, mais tout hamiltoni<strong>en</strong> à support<br />

compact qui coïncide avec lui sur une boule suffisamm<strong>en</strong>t grande, aura<br />

les mêmes propriétés. Ceci prouve e¡ätÈÖ0,1×φ t HÔVÕ©�0, soit ξH eÔVÕ�0.<br />

ÐDe nombreuses questions rest<strong>en</strong>t ouvertes concernant l’invariant ξ.<br />

Question 2.13. La dim<strong>en</strong>sion obt<strong>en</strong>ue dans la proposition 2.12 est-elle optimale?<br />

Autrem<strong>en</strong>t dit, si V est un <strong>en</strong>semble cont<strong>en</strong>ant un ouvert d’une sousvariété<br />

de R2n dont la dim<strong>en</strong>sion d vérifie d�n¡1. A-t-on alors ξÔVÕ�0?<br />

Question 2.14. Soit V�R 2n ξÔVÕ� , tel que ξÔVÕ�0. A-t-on alors nécessairem<strong>en</strong>t<br />

�?<br />

45


2.2.3 Le lemme principal<br />

Nous énonçons ici le lemme qui est à la base des théorèmes 2.7 et 2.9. Il<br />

nous a égalem<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>é à formuler la conjecture 2.6.<br />

Lemme principal 2.15. Soit H1, H2 deux fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes à support<br />

compact. Pour tout ouvert U de R2n , et tout réel ε�0, tel que<br />

Ôt, xÕÈÖ0, 1×¢ÔR 2n¡UÕ,�H1Ôt, xÕ¡H2Ôt, xÕ��ε,<br />

on a<br />

γÔφH1, φH2Õ�2ε 2 minØξ H1<br />

cÔUÕ, ξ H2<br />

cÔUÕÙ.<br />

Le facteur 2 dans l’énoncé du lemme principal n’est peut-être pas optimal.<br />

Comm<strong>en</strong>çons par démontrer le cas particulier suivant.<br />

Lemme 2.16. Soit H un hamiltoni<strong>en</strong> sur R2n , à support compact. Soi<strong>en</strong>t U<br />

un ouvert de R2n et ε�0, tels que pour toutÔt, xÕÈÖ0, 1×¢ÔR2n¡UÕ, on<br />

ait�HÔt, xÕ��ε. Alors, c ÔφHÕ�ε cÔUÕet¡c¡ÔφHÕ�ε cÔUÕ, donc<br />

γÔφHÕ�2ε 2cÔUÕ.<br />

Démonstration — Soi<strong>en</strong>t K1, K2 des hamiltoni<strong>en</strong>s à support compact,<br />

tels que 0�Ki�1, i�1, 2, K1 vaut 1 sur le support de H et K2 vaut 1<br />

H�<br />

sur<br />

le support de K1. Remarquons au passage qu’alors, K1�K2. Notons <strong>en</strong>suite<br />

ψ1,ε le difféomorphisme <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par H¡εK1, et ψ2,ε le difféomorphisme<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par εK2.<br />

CommeÔψ2,εÕ¡1 coïncide avec Id hors du support de H¡εK1, la formule de<br />

composition des hamiltoni<strong>en</strong>s (lemme A.24) implique que εK2 H¡εK1 est<br />

une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne qui <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre ψ2,ε¥ψ1,ε. Comme par ailleurs,<br />

ÔH¡εK1Õ, εK2 la monotonie (proposition 1.21 7.), l’inégalité triangulaire<br />

(proposition 1.21 6.), et le caractère C¡1 (proposition 1.34) nous donn<strong>en</strong>t<br />

c ÔφHÕ�c<br />

Ôψ2,ε¥ψ1,εÕ�c<br />

Ôψ2,εÕ c Ôψ1,εÕ�ε c Ôψ1,εÕ.<br />

Notons à prés<strong>en</strong>t�ψ1,ε un difféomorphisme <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par un hamiltoni<strong>en</strong> positif,<br />

à support dans U et plus grand que H¡εK1 (voir figure 2.2). La<br />

monotonie nous donne, c Ôψ1,εÕ�c Ô�ψ1,εÕ. Et comme SuppÔ�ψ1,εÕ�U, on<br />

Ð<br />

obti<strong>en</strong>t c Ô�ψ1,εÕ�cÔUÕ, et donc c ÔφHÕ�ε cÔUÕ.<br />

En utilisant l’inégalité ÔH H�¡εK2 εK1Õ, on obti<strong>en</strong>t l’inégalité<br />

analogue pour c¡.<br />

46


ε<br />

0<br />

¡ε<br />

H<br />

générateur de�ψ1,ε<br />

H¡εK1<br />

Fig. 2.2 – Démonstration du lemme 2.16.<br />

Démonstration du lemme principal — Supposons par exemple que ξH2ÔUÕ� ξH1ÔUÕ. On applique le lemme 2.16 à l’hamiltoni<strong>en</strong> HÔt, xÕ�H1Ôt, φt 2ÔxÕÕ¡<br />

H2Ôt, φt 2ÔxÕÕ—qui, rappelons-le, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre l’isotopieÔφt H2Õ¡1¥φ t c¤¥�<br />

— et à<br />

H1<br />

l’ouvertätÈÖ0,1×Ôφ¡1<br />

2ÕtÔUÕ. En effet, sous nos hypothèses, on a HÔt, xÕ�ε<br />

dès que xÊätÈÖ0,1×Ôφ¡1<br />

2ÕtÔUÕ, donc γÔφHÕ�2 ε 2 2ÕtÔUÕ¬­.<br />

tÈÖ0,1×Ôφ¡1<br />

Comme, par définition, γÔφH1, φH2Õ�γÔφHÕ, on obti<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

γÔφH1, φH2Õ�2ε 2ξ H2 Ð<br />

cÔUÕ.<br />

2.2.4 Démonstration du théorème 2.7<br />

Nous allons traiter simultaném<strong>en</strong>t les deux hypothèses. Dans les deux cas,<br />

la converg<strong>en</strong>ce des difféomorphismes φHk pour γ est une conséqu<strong>en</strong>ce directe<br />

du lemme principal (lemme 2.15).<br />

La première hypothèse implique que pour tout ε�0, il existe un <strong>en</strong>tier<br />

k0, tel que pour p�k0, ξ Hp<br />

cÔUk0Õ�εß4. Pour p, q suffisamm<strong>en</strong>t grands, on a<br />

47<br />

U


par ailleurs�Hp¡Hq��εß4 hors de Uk0. Donc par le lemme principal, on a<br />

pour p, q suffisamm<strong>en</strong>t grands :<br />

γÔφHp, φHqÕ�2 sup<br />

R2n¡Uk0�Hp¡Hq� 2ξ Hp<br />

cÔUk0Õ�ε.<br />

La suiteÔφHkÕest donc bi<strong>en</strong> de Cauchy pour γ.<br />

Pour la seconde hypothèse, nous allons avoir besoin du lemme suivant.<br />

Lemme 2.17. Pour tout hamiltoni<strong>en</strong> H, ξ H est extérieurem<strong>en</strong>t régulier.<br />

Autrem<strong>en</strong>t dit, pour tout <strong>en</strong>semble V�R 2n , on a<br />

ξ HÔVÕ�infØξ HÔUÕ�U ouvert cont<strong>en</strong>ant VÙ.<br />

En revanche, étant donné que le ξ d’un ouvert est infini, il est clair que ξ<br />

n’est pas extérieurem<strong>en</strong>t régulier.<br />

Démonstration — Soit V une partie de R 2n . Par régularité extérieure de<br />

c et e — qui résult<strong>en</strong>t de leur construction —, il existe pour tout ε�0un<br />

ouvert W qui conti<strong>en</strong>tätÈÖ0,1×φ t HÔVÕet tel que<br />

et eÔWÕ�ξ H eÔVÕ¡ε<br />

Comme le support de H est compact, il existe un ouvert W qui conti<strong>en</strong>t<br />

V�supportÔHÕet tel que W conti<strong>en</strong>neätÈÖ0,1×φ t HÔWÕ. La définition suivante<br />

de U<br />

U�W�ÔW¡supportÔHÕÕ,<br />

donne ξHÔUÕ�ξ HÔVÕ¡ε.<br />

Nous pouvons à prés<strong>en</strong>t prouver le théorème 2.7, sous la seconde hypothèse.<br />

Notons HÈHamcÔR2nÕla limite presque partout deÔHkÕ. Par régularité<br />

extérieure de ξH (lemme 2.17), on peut choisir un voisinage ouvert U<br />

de K tel que ξH cÔUÕ�εß4. Les hypothèses impliqu<strong>en</strong>t de plus que pour k<br />

assez grand,�Hk¡H��εß4 sur R2n¡U, et donc γÔφHk , φHÕ�ε.<br />

Une fois la converg<strong>en</strong>ce pour γ établie, celle pour ˜γ est immédiate, étant<br />

donnée l’inégalité ˜γ�γ. Les converg<strong>en</strong>ces deÔHkÕpour γu et ˜γu s’<strong>en</strong> déduis<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t.<br />

Si LÈLÔR2nÕ, on a par définition<br />

γÔφHpÔLÕ, φHqÔLÕÕ�˜γÔφHp, φHqÕ,<br />

doncÔφHkÔLÕÕest bi<strong>en</strong> de Cauchy.<br />

cÔWÕ�ξ H cÔVÕ¡ε<br />

Ð<br />

Il nous reste à traiter le cas des distances susp<strong>en</strong>dues, sous la deuxième<br />

hypothèse. L’idée est similaire, mais nous allons avoir besoin du lemme suivant.<br />

48


Lemme 2.18. Pour tout hamiltoni<strong>en</strong> H, et tout <strong>en</strong>tier α,<br />

ξ ˆ Hα<br />

eÔR 2¢VÕ�2ξeÔVÕ,<br />

ξ ˇHα<br />

eÔR 2¢VÕ�2ξeÔVÕ.<br />

Démonstration — Nous avons donné les expressions des flots des hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

ˆ H et ˇ H dans la remarque 1.27. Lorsque l’on considère ˆ Hα et ˇ Hα,<br />

les expressions sont plus compliquées. Cep<strong>en</strong>dant, si l’on note φs xÕ�<br />

ˆHαÔt, τ,<br />

ÔˆtÔsÕ, ˆτÔsÕ, ˆxÔsÕÕ, et de même φs ˆxÔsÕÕ HαÔt, ˇ τ, xÕ�ÔˇtÔsÕ, ˇτÔsÕ, ˇxÔsÕÕ, un calcul simple<br />

montre que<br />

dˆx<br />

dˇx<br />

et<br />

ˇxÔsÕÕ.<br />

ds�ραÔˆτÔsÕÕXHÔˆtÔsÕ,<br />

ds�ραÔˇτÔsÕÕˇtÔsÕXHÔsˇtÔsÕ,<br />

Comme le champ de vecteur XH est hamiltoni<strong>en</strong>, on voit que pour t, τ fixés,<br />

ˆxÔsÕet ˇxÔsÕsont des isotopies hamiltoni<strong>en</strong>nes de R2n , que l’on notera respectivem<strong>en</strong>t<br />

ˆ ψs t,τ et ˇ ψs t,τ .<br />

Finissons l’argum<strong>en</strong>t pour ˆ Hα, il sera id<strong>en</strong>tique pour ˇ �<br />

Hα. Avec ces notations,<br />

on peut écrire :<br />

sÈÖ0,1×φ s HαÔR ˆ 2¢VÕ�� Ôt,τÕÈR2¤¥ØÔt, τÕÙ¢�ψ<br />

t,τÔVÕ¬­. s<br />

sÈÖ0,1׈<br />

s CommeäsÈÖ0,1׈ ψt,τÔVÕest par hypothèse d’énergie de déplacem<strong>en</strong>t inférieure<br />

à ξeÔVÕ, pour toutÔt, τÕ, le résultat de C. Viterbo m<strong>en</strong>tionné dans la remarque<br />

1.41 implique bi<strong>en</strong> ξ ˆ Hα<br />

eÔR2¢VÕ�2ξeÔVÕ. Ð<br />

Achevons maint<strong>en</strong>ant la démonstration du théorème 2.7. Soit ε�0. Par le<br />

lemme 2.18, on a pour tout α, ξ ˆ Hα<br />

eÔR2¢KÕ�2ξeÔKÕet ξ ˇ Hα<br />

Donc par régularité extérieure, il existe un voisinage ouvert Uα de R2¢K tel que ξ ˆ eÔUαÕ�εß4 Hα et ξ ˇ Hα<br />

eÔUαÕ�εß4. En fait, l’ouvert Uα peut être choisi<br />

indép<strong>en</strong>dant de α. Sur R2 2n¡U, on a pour tout k assez grand et tout α,<br />

�ˆ Hk,α¡ˆ Hα��εß4 et�ˇ Hk,α¡ˇ Hα��εß4. On conclut avec le lemme principal<br />

que pour tout α et tout k assez grand,<br />

γÔˆ Hk,α, ˆ HαÕ�ε et γÔˇ Hk,α, ˇ Ð<br />

HαÕ�ε.<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, on a pour k assez grand,<br />

ˆγÔHk, HÕ�ε et ˇγÔHk, HÕ�ε.<br />

49<br />

eÔR 2¢KÕ�ξeÔKÕ.


2.2.5 Un exemple instructif<br />

S�<br />

Nous allons donner ici un exemple qui montre que le théorème 2.7 (deuxième<br />

hypothèse) et le lemme 2.15 sont faux si l’on remplace l’hypothèse ξÔKÕ�0<br />

par l’hypothèse plus faible cÔKÕ�0 ou eÔKÕ�0.<br />

Exemple 2.19. Rappelons que les capacités c et e de la sphère unité<br />

ØxÈR 2n��x��1Ùsont égales à π.<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, pour tout ε�0, il existe un hamiltoni<strong>en</strong> H à support<br />

U�<br />

dans un petit voisinage U de S, tel que c ÔφHÕ�π¡ε. Par la propriété de<br />

monotonie (proposition 1.21 7.), H peut être choisi positif. On choisit U<br />

un voisinage de l’hémisphère nordØxÈS�x1�0Ùet U¡un voisinage de<br />

l’hémisphère sudØxÈS�x1�0Ù, tels que U�U �U¡(voir figure 2.3).<br />

Si U, U et U¡sont assez petits, on a eÔU¨Õ�ε donc aussi cÔU¨Õ�ε.<br />

A l’aide d’une partition de l’unité subordonnée à la décomposition<br />

U �U¡, on obti<strong>en</strong>t deux fonctions H et H¡, à supports respectifs dans<br />

U et U¡, et telles que H�H H¡.<br />

On voit alors que H coïncide avec H hors de U¡, dont la capacité vérifie<br />

cÔU¡Õ�ε, mais que par ailleurs, �γÔφHÕ¡γÔφÕ��γÔφH, H φÕ�π¡ε¡γÔφ H H¡Õ�π¡2ε.<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, on ne peut remplacer les hypothèses du lemme 2.15 par<br />

cÔKÕ�0ou eÔKÕ�0; sans beaucoup plus de travail, il <strong>en</strong> est de même<br />

pour le théorème 2.7.<br />

Remarque 2.20. On note <strong>en</strong> particulier sur cet exemple que la converg<strong>en</strong>ce<br />

pour la distance de Viterbo n’est pas impliquée par la converg<strong>en</strong>ce presque<br />

partout.<br />

Remarquons aussi que l’exist<strong>en</strong>ce d’un tel exemple repose sur le fait que<br />

les capacités ne se comport<strong>en</strong>t pas comme le volume : la capacité de l’union<br />

de deux <strong>en</strong>sembles de capacités petites n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t petite.<br />

2.2.6 Démonstration du théorème 2.9<br />

Comm<strong>en</strong>çons par remarquer que les propriétés 2 et 3 de la définition 2.8<br />

impliqu<strong>en</strong>t que l’<strong>en</strong>semble des discontinuités d’un élém<strong>en</strong>t de F est compact.<br />

Nous allons faire la démonstration <strong>en</strong> plusieurs étapes.<br />

1ère étape : L’application ι est bi<strong>en</strong> définie et son image est dans Ham.<br />

Supposons que HÈF, et notons K la projection sur R2n H¡1Ôب�ÙÕ de<br />

l’<strong>en</strong>semble des points de discontinuité de H. Par hypothèse, il existe une<br />

50


U¡<br />

x1<br />

1<br />

1×¢R 2n��HÔt, xÕ��CkÙ�Ö0,<br />

0<br />

eÔUkÕ<br />

Fig. 2.3 – Les ouverts U et U¡sont de capacité petite, mais celle de leur<br />

réunion est voisine de π.<br />

suite de voisinages ouvertsÔUkÕde K dont l’énergie de déplacem<strong>en</strong>t<br />

converge vers 0. Pour chaque <strong>en</strong>tier k, il existe une constante Ck telle que<br />

ØÔt, xÕÈÖ0, 1×¢Uk.<br />

On considère maint<strong>en</strong>ant une suite d’hamiltoni<strong>en</strong>s lissesÔHkÕqui est<br />

constante et vaut Ck sur un petit voisinage Vk deØ�H��CkÙet qui, hors de<br />

Vk, est à distance de H plus petite que 1ßk. Pour chaque <strong>en</strong>tier k, le flot de<br />

Hk préserve le voisinage Vk, donc si l’on choisit Vk�Uk ,<br />

ξ Hk<br />

U<br />

eÔVkÕ�eÔVkÕ�eÔUkÕ.<br />

Le lemme 2.15 affirme donc que pour tous <strong>en</strong>tiers p, q,<br />

2<br />

γuÔHp, HqÕ�2 2 minÔeÔUpÕ, eÔUqÕÕ,<br />

p q<br />

ce qui prouve queÔHkÕest de Cauchy pour γu et donc aussi pour ˜γu.<br />

2n¡KÕ.<br />

Considérons maint<strong>en</strong>ant une autre suiteÔHkÕd’hamiltoni<strong>en</strong>s lisses, et qui<br />

converge uniformém<strong>en</strong>t vers H sur les compacts de R¢ÔR Alors, si<br />

l’on note εk la distance uniforme de Hk à Hk sur R¢ÔR2n¡KÕ, le lemme<br />

2.15 affirme<br />

˜γuÔHk, HkÕ�1 εk eÔUkÕ.<br />

k<br />

51


Cette quantité t<strong>en</strong>d vers 0 quand k t<strong>en</strong>d vers l’infini doncÔH kÕest équival<strong>en</strong>te<br />

àÔHkÕ. Ceci prouve donc que l’application ι est bi<strong>en</strong> définie, et que son image<br />

est dans Ham.<br />

2ème étape : L’image de ι est incluse dansÞHam et�Ham.<br />

Pour les distances susp<strong>en</strong>dues, l’idée est similaire. L’argum<strong>en</strong>t est cep<strong>en</strong>dant<br />

légèrem<strong>en</strong>t plus subtil car les hamiltoni<strong>en</strong>s ˆ Hα et ˇ Hα ne vérifi<strong>en</strong>t pas<br />

complètem<strong>en</strong>t la troisième hypothèse de la définition 2.8. En effet, ceux-ci<br />

sont discontinus aux points de K dont la coordonnée suivant τ vi<strong>en</strong>t à annuler<br />

la fonction ρα (avec les notations de la définition 1.26).<br />

Considérons Uk, Hk, Vk comme dans la première étape. Pr<strong>en</strong>ons un ouvert<br />

de la forme W¢Vk. A cause du problème de discontinuité que l’on vi<strong>en</strong>t de<br />

m<strong>en</strong>tionner, cet ouvert n’est fixé ni par le flot de ˆ Hk,α, ni par celui de ˇ Hk,α.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, la discontinuité intervi<strong>en</strong>t dans la direction de τ, ces flots fix<strong>en</strong>t<br />

donc la direction R 2n . On <strong>en</strong> déduit que<br />

2¢VkÕ�eÔVkÕ�eÔUkÕ,<br />

et de même pour ˆ Hk,α. On conclut <strong>en</strong>suite comme dans la première étape.<br />

ξ ˇ Hk,α<br />

e ÔW¢VkÕ�eÔR<br />

3ème étape : La restriction de l’application ι aux élém<strong>en</strong>ts lisses est injective.<br />

Supposons que deux élém<strong>en</strong>ts distincts lisses H et G de F ai<strong>en</strong>t la même<br />

image par ι. Alors, on peut représ<strong>en</strong>ter chacun d’<strong>en</strong>tre eux par des suites<br />

d’hamiltoni<strong>en</strong>s qui stationn<strong>en</strong>t sur chaque compact ne cont<strong>en</strong>ant pas de singularité.<br />

Autrem<strong>en</strong>t dit, si l’on note K la réunion des points de singularité<br />

de H et G, il existe une suiteÔHkÕ(resp. Gk) telle que pour tout compact<br />

A deÖ0, 1×¢ÔR2n¡KÕ, Hk (resp. Gk) coïncide avec H (resp. G) sur A, à<br />

partir d’un certain rang.<br />

Pour des temps suffisamm<strong>en</strong>t petits, on peut définir presque partout le<br />

flot ψt�Ôφ t GÕ¡1 H . On notera aussi ψt k�Ôφ . Fixons un instant t<br />

GkÕ¡1<br />

t<br />

φ t t φHk petit. Comme H�G, il existe un point x tel que ψtÔxÕ�x. Par conséqu<strong>en</strong>t,<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t,<br />

γuÔHk, GkÕ�γÔψ t Ð<br />

kÕ�γÔBÕ�0,<br />

ce qui montre queÔHkÕet Gk ne sont pas des suites équival<strong>en</strong>tes.<br />

Remarque 2.21. L’injectivité de ι sur tout son domaine de définition reste<br />

un problème ouvert.<br />

il existe une petite boule B autour de x déplacée par ψ t .<br />

Pour k assez grand, Hk coïncide avec H et Gk avec G suräτÈÖ0,t×ψ τÔBÕ,<br />

donc on a,<br />

ψ t kÔBÕ�B�À.<br />

52


θÕρÔrÕ<br />

ΨÔr,<br />

Ôr,<br />

θÕ<br />

Fig. 2.4 – L’homéomorphisme Ψ : une rotation fibrée.<br />

2.2.7 Exemples de difféomorphismes généralisés<br />

Dans ce paragraphe, nous nous cont<strong>en</strong>tons de donner quelques exemples<br />

d’élém<strong>en</strong>ts des complétions H etÖH que l’on peut voir comme des applications<br />

de R 2n , év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t discontinues. Voici dans un premier temps des<br />

exemples d’élém<strong>en</strong>ts de H assimilables à des applications continues mais non<br />

différ<strong>en</strong>tiables.<br />

Exemple 2.22. On considère un homéomorphisme Ψ qui est une rotation<br />

fibrée du plan, c’est-à-dire donné <strong>en</strong> coordonnées polaires par<br />

Ôr, θÕ��Ôr, θ ρÔrÕÕ,<br />

où ρ est une fonction lisse à valeurs réelles, définie sur×0, �Ö, et nulle<br />

à partir d’une certaine valeur (voir figure 2.4). Sur R2¡Ø0Ù, Ψ coïncide<br />

avec le temps un du flot hamiltoni<strong>en</strong> <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par la fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

H :Ôr, θÕ���r 0 sρÔsÕds.<br />

Lorsque ρ converge vers l’infini <strong>en</strong> 0, Ψ est un homéomorphisme, mais n’est<br />

pas différ<strong>en</strong>tiable. Cep<strong>en</strong>dant, il est le flot d’un hamiltoni<strong>en</strong> qui, s’il peut ne<br />

pas être continu <strong>en</strong> 0, apparti<strong>en</strong>t néanmoins à la famille F introduite dans<br />

la définition 2.8. Par le théorème 2.9, H s’id<strong>en</strong>tifie à un élém<strong>en</strong>t de Ham. Le<br />

temps un de son flot s’id<strong>en</strong>tifie donc à un élém<strong>en</strong>t de H.<br />

53


x2��<br />

Il est aussi possible de construire<br />

��x1�2¡1�<br />

une application non-continue id<strong>en</strong>tifiable<br />

à un élém<strong>en</strong>t du complété, au moins <strong>en</strong> dim<strong>en</strong>sion plus grande que 4.<br />

Exemple 2.23. On considère H : R2¢R 2n�R,<br />

1<br />

Ôx1,<br />

�x2�2 χÔ�Ôx1, H¡1ÔØ x2Õ�Õ,<br />

où χ est lisse, à support compact et vaut 1 sur la boule de rayon 2 c<strong>en</strong>trée<br />

<strong>en</strong> zéro. Clairem<strong>en</strong>t, HÈF. En effet, �ÙÕ�S 1¢Ø0Ùest d’énergie<br />

de déplacem<strong>en</strong>t nulle. On peut calculer explicitem<strong>en</strong>t le temps un de son flot<br />

φ, qui est défini presque partout.<br />

En coordonnées cylindriquesÔr1, θ1, xÕ, on obti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier pour �r1��1 :<br />

r<br />

φÔr1, 0, 0Õ�¢r1, 2 1<br />

Ô1¡r 2 , 0ª.<br />

1Õ2<br />

Si l’on fait t<strong>en</strong>dre r1 vers 1, on voit sur cette équation que φ n’est pas continu.<br />

2.3 Étude des complétés<br />

Dans cette partie nous étudions différ<strong>en</strong>tes questions relatives aux complétés<br />

: Comm<strong>en</strong>t définir une notion de support pour leurs élém<strong>en</strong>ts (section<br />

2.3.1)? Peut-on définir l’image d’un ouvert par un élém<strong>en</strong>t de H ouÖH (section<br />

2.3.2)? Quel s<strong>en</strong>s donner à la notion d’intégrale première, et comm<strong>en</strong>t caractériser<br />

les élém<strong>en</strong>ts complètem<strong>en</strong>t intégrables (section 2.3.3)? Quels sont les<br />

compacts des complétés (section 2.3.4)? Peut-on voir tous les élém<strong>en</strong>ts de H<br />

etÖH comme des applications mesurables (section 2.3.5)?<br />

2.3.1 Supports<br />

Nous donnons ici deux notions de support (d’autres sont <strong>en</strong>visageables)<br />

pour les élém<strong>en</strong>ts des différ<strong>en</strong>ts complétés. Chacune prés<strong>en</strong>te des avantages<br />

et des inconvéni<strong>en</strong>ts.<br />

Une première définition de support<br />

Définition 2.24. Soit ψ un élém<strong>en</strong>t de H ouÖH. On définit le support de ψ<br />

par supp1ÔψÕ��ØF�F fermé,�ÔψnÕreprés<strong>en</strong>tant ψ, nÈN, ψn�R2n¡F�IdÙ. 54


Soit K un élém<strong>en</strong>t de Ham,�Ham,ÞHam ou�Ham. On définit le support<br />

de K par<br />

supp1ÔKÕ��ØF�F fermé,�ÔKnÕreprés<strong>en</strong>tant<br />

K, nÈN, Kn�R 2n¡F�0Ù.<br />

Cette définition ét<strong>en</strong>d dans une certaine mesure la notion usuelle de support<br />

pour les objets lisses, et dans une certaine mesure pour les objets continus.<br />

Proposition 2.25. Avec la définition 2.24, on a :<br />

1. pour tout homéomorphisme ψÈH 0 c ,<br />

supp1ÔψÕ�Øx�ψÔxÕ�xÙ,<br />

avec égalité si ψ est un difféomorphisme.<br />

2. pour tout hamiltoni<strong>en</strong> continu KÈHam 0 c,<br />

supp1ÔKÕ�Øx�KÔxÕ�0Ù.<br />

3. pour tout réel t et tout hamiltoni<strong>en</strong> généralisé H dans Ham,�Ham,<br />

ÞHam ou�Ham, alors<br />

4. pour tous ψ, φ dans H ouÖH,<br />

supp1Ôφ t HÕ�supp1ÔHÕ;<br />

supp1ÔφψÕ�supp1ÔφÕ�supp2ÔψÕ.<br />

Démonstration — La première propriété repose sur le fait qu’un homéomorphisme<br />

ψ coïncide avec l’id<strong>en</strong>tité sur un ouvert donné U si et seulem<strong>en</strong>t<br />

s’il commute avec tous les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s à support dans U.<br />

En effet, si ψ est l’id<strong>en</strong>tité sur U, alors clairem<strong>en</strong>t il commute avec tous les<br />

élém<strong>en</strong>ts de HcÔUÕ. Réciproquem<strong>en</strong>t, s’il existe un point x tel que ψÔxÕ�x,<br />

on peut alors choisir un élém<strong>en</strong>t φ de HcÔUÕ, qui ne fixe pas x mais fixe ψÔxÕ.<br />

Alors φψÔxÕ�x φ¡1ψ¡1 donc ψ ne commute pas avec φ, comme annoncé.<br />

Démontrons maint<strong>en</strong>ant que supp1ÔψÕ�Øx�ψÔxÕ�xÙ. Soit F un fermé de<br />

R2n pour lequel il existe une suite de CauchyÔψnÕqui converge vers ψ et qui<br />

est l’id<strong>en</strong>tité pour tout rang n sur R2n¡F, alors, pour tout φÈHcÔR2n¡FÕ, et tout n,<br />

φ¡1 ψ¡1<br />

n φψn�id.<br />

En passant à la limite pour γ, on obti<strong>en</strong>t<br />

φ¡1 ψ¡1 φψ�id,<br />

55


ce qui prouve que ψ est l’id<strong>en</strong>tité sur R 2n¡F, soit supp1ÔψÕ�Øx�ψÔxÕ�xÙ.<br />

L’inclusion réciproque est claire pour un difféomorphisme, puisqu’il suffit de<br />

considérer la suite constante égale à ce difféomorphisme.<br />

Passons au cas des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes. Soit KÈHam 0 c. L’inclusion<br />

supp1ÔKÕ�Øx�KÔxÕ�0Ùest facile : pour tout ouvert U sur lequel K<br />

s’annule, on peut trouver une suite de fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes qui converge<br />

uniformém<strong>en</strong>t vers K et qui s’annule sur U.<br />

L’inclusion réciproque s’obti<strong>en</strong>t de manière similaire au cas des homéomorphismes.<br />

On utilise ici le fait qu’un hamiltoni<strong>en</strong> est constant sur un ouvert<br />

connexe U si et seulem<strong>en</strong>t s’il est invariant par le groupe HcÔUÕ. En effet,<br />

si F est un fermé de R 2n pour lequel il existe une suite de CauchyÔKnÕqui<br />

converge vers K et qui est nulle pour tout rang n sur R 2n¡F. Alors pour<br />

tout φÈHcÔR 2n¡FÕ, et tout n,<br />

Kn¥φ�Kn,<br />

t donc à tout instant t, φ¡1φ φ�φ Kn t Kn<br />

t déduit φ¡1φKφ�φ t K , donc<br />

K¥φ�K.<br />

. En passant à la limite pour γ, on <strong>en</strong><br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, K est constant sur les composantes connexes de R2n¡F. Pour prouver que K y est <strong>en</strong> fait nul, nous allons avoir besoin d’un lemme.<br />

Pour tout ouvert U, on note<br />

AÔUÕ�sup Ôφ<br />

fØc 1 fÕÙ,<br />

où le supremum porte sur toutes les fonctions f de classe C�, à support dans<br />

U, qui n’ont pas d’orbite périodique non-triviale, de période plus petite que<br />

1. Notons que AÔUÕest toujours strictem<strong>en</strong>t positif : une fonction dont la<br />

norme C2 est suffisamm<strong>en</strong>t petite, n’a pas d’orbite périodique non-triviale,<br />

de période plus petite que 1.<br />

Lemme 2.26. Soi<strong>en</strong>t H un hamiltoni<strong>en</strong> à support compact lisse, et U un<br />

ouvert tels que H est constant de valeur C sur U avec�C��AÔUÕ. Alors<br />

γÔφ 1 HÕ�AÔUÕ.<br />

Démonstration — Supposons sans perte de généralité que C�0 et raisonnons<br />

par l’absurde, <strong>en</strong> supposant que γÔφ1 HÕ�AÔUÕ. Soit f une fonction à<br />

support dans U n’admettant pas d’orbite périodique non-triviale, de période<br />

plus petite que 1. Pour sÈÖ0, 1×, on s’intéresse à la famille d’hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

Hs�H¡sf. Nous allons prouver que c¡ÔφHsÕ�c¡ÔφHÕ. 56<br />

1 1


Par construction, les orbites périodiques de Hs sont, soit des orbites périodiques<br />

de H, soit des orbites périodiques de¡sf, c’est-à-dire, <strong>en</strong>core par<br />

hypothèse, des points critiques de¡sf. On peut alors calculer l’action de Hs<br />

pour chacune de ces orbites. Si cette orbite ne r<strong>en</strong>contre pas U, l’action de<br />

Hs est la même que celle de H car f est nulle le long de cette orbite. Sinon,<br />

l’orbite est un point critique de Hs dont l’action est la valeur de Hs <strong>en</strong> ce<br />

point. Cette valeur est par hypothèse supérieure à C¡s maxf, <strong>en</strong> valeur<br />

absolue, donc à AÔUÕ¡c ÔsfÕ�0.<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, l’<strong>en</strong>semble E des valeurs critiques négatives de l’action de<br />

Hs reste donc invariant lorsque s évolue. Mais l’<strong>en</strong>semble E est totalem<strong>en</strong>t<br />

discontinu. Comme l’application s��c¡Ôφ1 HsÕest continue et sa valeur <strong>en</strong> 0<br />

est par hypothèse dans E, elle est donc constante. Ceci prouve bi<strong>en</strong> l’égalité<br />

c¡Ôφ1 HsÕ�c¡ÔφHÕ. Maint<strong>en</strong>ant, φ1 Hs�φ 1 Hφ¡s , donc par la proposition 1.21,<br />

1<br />

c Ôφ 1 fÕ�c<br />

f<br />

Ôφ<br />

1 HÕ<br />

c<br />

Ôφ¡1 H1Õ�γÔφ 1<br />

Comme ceci est vrai pour toute fonction f, on obti<strong>en</strong>t alors une contradiction<br />

car cela implique γÔφ 1 HÕ�AÔUÕ.<br />

Ð<br />

Terminons à prés<strong>en</strong>t la démonstration du deuxième point de la proposition<br />

2.25. On a prouvé que notre hamiltoni<strong>en</strong> continu K est constant sur les<br />

composantes connexes de R2n¡F. Si K est non nul sur l’une de ces composantes<br />

connexes W, on peut trouver une suite d’hamiltoni<strong>en</strong>s lissesÔKnÕqui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la même valeur que K sur W et qui converg<strong>en</strong>t uniformém<strong>en</strong>t vers<br />

K. Par ailleurs, on sait que K est limite pour γu d’une suite d’hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

nuls sur tout R2n¡F. Maint<strong>en</strong>ant, si l’on note C la valeur de K sur W, et<br />

si l’on se donne un petit ouvert U inclus dans W vérifiant AÔUÕ��C�, on<br />

sait que l’on aura par le lemme<br />

γÔφ 1 K , φ<br />

n 1 KnÕ�AÔUÕ�0.<br />

Ceci contredit le fait que φ1 K et φ<br />

n 1 ont la même limite dans le complété.<br />

Kn<br />

L’hamiltoni<strong>en</strong> continu K est donc nul sur les composantes connexes de R2n¡ F.<br />

La troisième propriété est quasim<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>te. Si F est un fermé de R 2n ,<br />

tel qu’il existe une suite de Cauchy d’hamiltoni<strong>en</strong>sÔHnÕconvergeant vers H<br />

et s’annulant sur R 2n¡F, alorsÔφ t HnÕest une suite de Cauchy convergeant<br />

vers φt H , et coïncidant avec l’id<strong>en</strong>tité sur R2n¡F. D’où l’inclusion suppÔφt HÕ�<br />

suppÔHÕ.<br />

Enfin, siÔφnÕetÔψnÕsont des suites de Cauchy de difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

qui converg<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t vers φ et ψ, <strong>en</strong> étant l’id<strong>en</strong>tité sur<br />

57<br />

HÕ.


des ouverts respectifs U et V , alorsÔφnψnÕest elle-même une suite de Cauchy,<br />

qui converge vers φψ et est l’id<strong>en</strong>tité sur U�V. D’où l’inclusion<br />

supp1ÔφψÕ�supp1ÔφÕ�supp2ÔψÕ.<br />

ÐCette première définition du support est inspirée de la définition du support<br />

d’une mesure ou plus généralem<strong>en</strong>t d’une distribution. Cep<strong>en</strong>dant, contrairem<strong>en</strong>t<br />

au cas des distributions, on ne dispose pas ici de l’outil que sont les<br />

partitions de l’unité. Le support ne se comporte donc pas très bi<strong>en</strong>. Par<br />

exemple, les questions suivantes sont ouvertes.<br />

Question 2.27. Pour tous ψ à support compact dans H ouÖH, et toute<br />

lagrangi<strong>en</strong>ne LÈL, telle que supp1ÔψÕ�L�À, a-t-on ψÔLÕ�L?<br />

Question 2.28. Deux élém<strong>en</strong>ts φ, ψ dans H ouÖH, dont les supports sont<br />

disjoints, commut<strong>en</strong>t-ils?<br />

Une seconde définition un peu affinée<br />

Soit ψ (resp. K) un élém<strong>en</strong>t de H ouÖH (resp. de Ham,�Ham,ÞHam ou<br />

�Ham). On note Fψ (resp. FK) l’<strong>en</strong>semble des fermés F de R 2n pour lesquels il<br />

existe une suite de Cauchy de difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>sÔψnÕ(resp. de<br />

fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nesÔKnÕ) qui converge vers ψ (resp. K), et dont tous<br />

les élém<strong>en</strong>ts sont l’id<strong>en</strong>tité (resp. nuls) sur le complém<strong>en</strong>taire de F.<br />

La relation d’inclusion induit une relation d’ordre sur Fψ (resp. FK).<br />

Définition 2.29. Soit ψ un élém<strong>en</strong>t de H ouÖH. On définit alors le support<br />

de ψ par<br />

supp2ÔψÕ��Øélém<strong>en</strong>ts minimaux deÔFψ,�ÕÙ.<br />

Soit K un élém<strong>en</strong>t de Ham,�Ham,ÞHam ou�Ham. On définit le support<br />

de K par<br />

supp2ÔKÕ��Øélém<strong>en</strong>ts minimaux deÔFK,�ÕÙ.<br />

Remarquons d’abord qu’avec ces notations, supp1ÔψÕ�ãFψ et supp1ÔKÕ�<br />

ãFK, d’où les inclusions<br />

supp1ÔψÕ�supp2ÔψÕet supp1ÔKÕ�supp2ÔKÕ.<br />

De plus, avec cette définition du support, on retrouve certaines propriétés<br />

valables pour la précéd<strong>en</strong>te. On perd la dernière propriété de la proposition<br />

2.25, mais on peut répondre affirmativem<strong>en</strong>t aux questions 2.27 et 2.28.<br />

58


Proposition 2.30. Avec la définition 2.29, on a :<br />

1. pour tout homéomorphisme ψÈH 0 c,<br />

supp2ÔψÕ�Øx�ψÔxÕ�xÙ,<br />

avec égalité si ψ est un difféomorphisme;<br />

2. pour tout hamiltoni<strong>en</strong> continu KÈHam 0 c ,<br />

supp2ÔKÕ�Øx�KÔxÕ�0Ù;<br />

3. pour tout réel t et tout hamiltoni<strong>en</strong> généralisé H dans Ham,�Ham,<br />

ÞHam ou�Ham, alors<br />

supp2Ôφ t HÕ�supp2ÔHÕ;<br />

4. pour tous ψ dans H ouÖH, et toute lagrangi<strong>en</strong>ne LÈL,<br />

si supp2ÔψÕ�L�À, alors ψÔLÕ�L;<br />

5. pour tous élém<strong>en</strong>ts φ, ψ dans H ouÖH,<br />

si supp2ÔψÕ�supp2ÔφÕ�À, alors ψφ�φψ.<br />

Démonstration — Tout d’abord, les inclusions supp2ÔψÕ�Øx�ψÔxÕ�xÙ<br />

et supp2ÔKÕ�Øx�KÔxÕ�0Ùrésult<strong>en</strong>t des inclusions analogues pour supp1<br />

et de l’inégalité supp1�supp2.<br />

Si ψ est un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong>, l’<strong>en</strong>sembleØx�ψÔxÕ�xÙapparti<strong>en</strong>t<br />

à Fψ. Et comme il est aussi égal à supp1ÔψÕ, il est donc le minimum<br />

de Fψ, soit l’unique élém<strong>en</strong>t minimal. On obti<strong>en</strong>t donc bi<strong>en</strong> l’égalité<br />

supp2ÔψÕ�Øx�ψÔxÕ�xÙ.<br />

De manière similaire, si K est continu, l’<strong>en</strong>sembleØx�KÔxÕ�0Ùapparti<strong>en</strong>t<br />

à FK, et on conclut comme précédemm<strong>en</strong>t que supp2ÔKÕ�Øx�KÔxÕ�0Ù.<br />

Les propriétés 3, 4 et 5 de la proposition sont quasim<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>tes. En<br />

effet, si F est un élém<strong>en</strong>t minimal de FH, alors c’est égalem<strong>en</strong>t un élém<strong>en</strong>t<br />

minimal de Fφt , ce qui prouve la propriété 3.<br />

H<br />

Si supp2ÔψÕ�L�Àet si F est un élém<strong>en</strong>t minimal de Fψ, alors il<br />

existe une suiteÔψnÕde difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s qui converge vers ψ<br />

et dont chacun des termes fixe le complém<strong>en</strong>taire de F. Comme F�L�À,<br />

ψnÔLÕ�L pour tout n, ψÔLÕ�L par passage à la limite.<br />

Enfin, si supp2ÔψÕ�supp2ÔφÕ�À, et si F, F sont deux fermés minimaux<br />

respectivem<strong>en</strong>t dans Fψ et Fφ, il existe deux suitesÔψnÕ,ÔφnÕde limites<br />

59


Ð<br />

respectives ψ, φ qui sont l’id<strong>en</strong>tité sur les complém<strong>en</strong>taires respectifs de F,<br />

F . Comme F�F�À, φn et ψn commut<strong>en</strong>t pour tout n. Par passage à la<br />

limite, φ et ψ commut<strong>en</strong>t.<br />

Une question naturelle — aussi valable pour supp1 — est de savoir si<br />

l’inclusion du point 3 de la proposition 2.30 est une égalité. Cette question<br />

reste ouverte.<br />

Élém<strong>en</strong>ts à supports "petits"<br />

Dans ce paragraphe, on se demande s’il existe des élém<strong>en</strong>ts dans les différ<strong>en</strong>ts<br />

complétés considérés, dont le support est très "petit" sans pour autant<br />

être vide. Le support considéré ici est celui de la première définition supp1<br />

(définition 2.24) — la deuxième définition supp2 exclut tout support d’intérieur<br />

vide non trivial.<br />

Proposition 2.31. Tout élém<strong>en</strong>t H de Ham, dont le support vérifie<br />

est nul.<br />

cÔsupp1ÔHÕÕ�0,<br />

Démonstration — Ceci résulte directem<strong>en</strong>t du critère de converg<strong>en</strong>ce<br />

donné par le théorème 2.7. En effet, si l’on note H un élém<strong>en</strong>t du complété,<br />

on peut trouver une suite de CauchyÔHkÕqui converge pour γu vers H, et<br />

telle que pour tout compact B du complém<strong>en</strong>taire de supp1ÔHÕ, Hk nul sur B<br />

à partir d’un certain rang. Par conséqu<strong>en</strong>t, Hk converge uniformém<strong>en</strong>t vers<br />

0 sur les compacts de R2n¡supp1ÔHÕ. Ð<br />

Le théorème 2.7 implique alors que si<br />

supp1ÔHÕest de capacité nulle, alors Hk converge vers 0 pour γu.<br />

Nous ne savons pas s’il existe des hamiltoni<strong>en</strong>s généralisés non triviaux<br />

supportés sur un <strong>en</strong>semble d’intérieur vide, mais de capacité non nulle. Par<br />

exemple, la question suivante est ouverte. On note S2n¡1 la sphère unité<br />

euclidi<strong>en</strong>ne de R2n , dont on sait qu’elle est de capacité π.<br />

Question 2.32. Existe-t’il des élém<strong>en</strong>ts non nuls H de HamÔR 2nÕtels que<br />

supp1ÔHÕ�S2n¡1 ?<br />

2.3.2 À la recherche de l’image d’un ouvert<br />

Une fois le support défini, il est facile de donner un s<strong>en</strong>s à l’expression<br />

"coïncider sur un ouvert". En effet, on pourra dire que deux élém<strong>en</strong>ts φ, ψ<br />

60


de H ouÖH coïncid<strong>en</strong>t sur un ouvert U si ψÕ�R supp1Ôφ¡1 2n¡U.<br />

Grâce à la propriété 4 de la proposition 2.25, pour tout ouvert U, la relation<br />

"coïncider sur U" est une relation d’équival<strong>en</strong>ce sur H etÖH.<br />

Comme dans le cas des distributions, il est exclu de donner un s<strong>en</strong>s à ce<br />

que peut être l’image d’un point par un élém<strong>en</strong>t de l’un des complétés. En revanche,<br />

l’image d’un ouvert par un élém<strong>en</strong>t de H, peut être vu abstraitem<strong>en</strong>t<br />

comme un élém<strong>en</strong>t du quoti<strong>en</strong>t<br />

H¢Øouverts de R 2nÙ��,<br />

U¡φÔUÕ<br />

oùÔφ, UÕ�Ôψ, VÕsi et seulem<strong>en</strong>t si U�V et φ coïncide avec ψ sur U.<br />

Cep<strong>en</strong>dant cette définition est trop abstraite pour être utilisée <strong>en</strong> pratique.<br />

Une autre approche pour considérer l’image d’un ouvert par un élém<strong>en</strong>t<br />

d’un complété, pourrait v<strong>en</strong>ir de la remarque suivante : pour tout difféomorphisme<br />

φ et tout ouvert U, φ déplace tous les compacts inclus dans<br />

et φ¡1 déplace tous les compacts inclus dans φÔUÕ¡U (figure 2.5). Par<br />

conséqu<strong>en</strong>t, γÔφÕest plus grand que la capacité de la plus grande boule <strong>symplectique</strong><br />

incluse dans la différ<strong>en</strong>ce symétrique de U et φÔUÕ. On <strong>en</strong> déduit<br />

l’inégalité<br />

γÔφÕ�wÔU∆ φÔUÕÕ,<br />

où w désigne le "width" de Gromov (cf. exemple A.42), et ∆ la différ<strong>en</strong>ce<br />

symétrique de deux <strong>en</strong>sembles.<br />

Ainsi, par exemple, siÔψnÕetÔφnÕsont deux suites de Cauchy équival<strong>en</strong>tes,<br />

et si U est un ouvert donné, alors wÔφnÔUÕ∆ψnÔUÕÕconverge vers 0. Ceci<br />

suggère l’idée que deux suites de Cauchy équival<strong>en</strong>tes agiss<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

de la même manière sur un ouvert donné, à des <strong>en</strong>sembles de capacité petite<br />

près. Cep<strong>en</strong>dant, il semble difficile de donner un s<strong>en</strong>s mathématique plus<br />

précis à cette idée, et de l’exploiter pour définir de manière concrète l’image<br />

d’un ouvert par un élém<strong>en</strong>t du complété.<br />

2.3.3 Intégrales premières et systèmes intégrables généralisés<br />

Étant donné un hamiltoni<strong>en</strong> généralisé H, il est facile d’ét<strong>en</strong>dre la notion<br />

d’intégrale première.<br />

61


00000<br />

11111<br />

00000<br />

11111<br />

00000<br />

11111<br />

00000<br />

11111<br />

U<br />

φ<br />

00000<br />

11111<br />

00000<br />

11111<br />

00000<br />

11111<br />

φÔUÕ<br />

Fig. 2.5 – Compact inclus dans U¡φÔUÕet donc déplacé par φ.<br />

Définition 2.33. Soit H un élém<strong>en</strong>t de Ham,�Ham,ÞHam ou�Ham. Une<br />

intégrale première f de H est un élém<strong>en</strong>t de Ham,�Ham,ÞHam ou�Ham tel<br />

que pour tous s, t,<br />

φ¡s<br />

f φ¡t<br />

H φsfφ t H�id.<br />

Il est clair que cette notion ét<strong>en</strong>d la notion usuelle dans le cas lisse. On peut<br />

<strong>en</strong>suite facilem<strong>en</strong>t définir ce qu’est un système intégrable généralisé comme<br />

un hamiltoni<strong>en</strong> généralisé admettant n-intégrales premières lisses presque<br />

partout linéairem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dantes. On peut formuler la conjecture suivante.<br />

Conjecture 2.34. Tout système intégrable généralisé est un hamiltoni<strong>en</strong><br />

continu.<br />

Une raison heuristique m<strong>en</strong>ant à cette conjecture est la suivante : oublions<br />

le problème de la non-compacité des supports, et supposons que H�HÔpÕest<br />

un hamiltoni<strong>en</strong> lisse qui ne dép<strong>en</strong>d pas des variables bases xi, i�1, . . ., n —<br />

les fonctions x1,¤¤¤, xn sont des intégrales premières de H. Alors, le flot de<br />

H s’écrit<br />

φ t HÔx, pÕ�¢x t�H<br />

, pª.<br />

�p<br />

Son graphe est donc<br />

Γφt H��¢x, p, x t�H<br />

, pª§Ôx, pÕÈR �p 2n<br />

,<br />

62


et l’on voit que son image dans le cotang<strong>en</strong>t de la diagonale,�Γ φ t H , n’est autre<br />

que le graphe de dH. Il s’<strong>en</strong> suit que pour tout t,<br />

γÔφ t HÕ�tÔmaxH¡min HÕ.<br />

Ainsi, pour les hamiltoni<strong>en</strong>s ne dép<strong>en</strong>dant que de p, la distance γu est équival<strong>en</strong>te<br />

à la distance C 0 . Par conséqu<strong>en</strong>t, leur complétion ne conti<strong>en</strong>t que des<br />

élém<strong>en</strong>ts continus, ce qui termine notre argum<strong>en</strong>t heuristique.<br />

2.3.4 Compacts<br />

Un de nos buts à long terme, est de caractériser l’<strong>en</strong>semble des compacts<br />

des différ<strong>en</strong>ts complétés. Nous sommes pour l’instant loin de cet objectif,<br />

mais on peut néanmoins faire quelques remarques dans cette direction.<br />

Remarque 2.35. Si l’on considère par exemple l’<strong>en</strong>semble des lagrangi<strong>en</strong>nes<br />

qui sont des graphes de fonctions, on sait que la distance de Viterbo γ est<br />

donnée par la distance C 0 de ces fonctions. Ainsi, le critère de compacité<br />

sur l’<strong>en</strong>semble des graphes est donné par le théorème d’Ascoli, appliqué à<br />

l’<strong>en</strong>semble des fonctions. On obti<strong>en</strong>t par exemple l’énoncé :<br />

Pour toute constante C�0, l’<strong>en</strong>semble des lagrangi<strong>en</strong>nes qui sont des<br />

graphes de fonctions, et qui sont incluses dans la bandeØÔx, pÕ��p��CÙ, est<br />

relativem<strong>en</strong>t compact dans le complété L.<br />

La remarque précéd<strong>en</strong>te peut être traduite et améliorée dans le cadre des<br />

difféomorphismes.<br />

Remarque 2.36. Notons V l’<strong>en</strong>semble des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s φ<br />

qui vérifi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tout point x de R 2n :<br />

�dφÔxÕ¡Id��1 et<br />

�dφ¡1ÔxÕ¡Id��1.<br />

Au s<strong>en</strong>s de l’annexe B.1, ces difféomorphismes sont "admissibles" et admett<strong>en</strong>t<br />

donc une fonction génératrice admissible S (voir proposition B.2).<br />

Le graphe de la différ<strong>en</strong>tielle de S n’est autre que�Γφ, le graphe de φ vu dans<br />

le cotang<strong>en</strong>t de la diagonale.<br />

La remarque précéd<strong>en</strong>te affirme donc que tout <strong>en</strong>semble d’élém<strong>en</strong>ts de<br />

V dont les supports sont inclus dans un même compact est relativem<strong>en</strong>t<br />

compact pour la distance de Viterbo γ. On peut améliorer un peu cet énoncé :<br />

Pour tout compact K, et tout <strong>en</strong>tier naturel ν, l’<strong>en</strong>semble des difféomorphismes<br />

qui s’écriv<strong>en</strong>t comme produit de ν élém<strong>en</strong>ts de V à support dans K,<br />

est relativem<strong>en</strong>t compact dans H.<br />

63


Il reste bi<strong>en</strong> sûr à caractériser les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s qui sont<br />

le produit de ν élém<strong>en</strong>ts de V. En dim<strong>en</strong>sion 2, une caractérisation résultera<br />

probablem<strong>en</strong>t du travail de A. Dehove [12]. En dim<strong>en</strong>sion plus grande, le<br />

problème demeure complètem<strong>en</strong>t ouvert.<br />

Enfin, une réponse positive à la question ouverte suivante aiderait peutêtre<br />

à caractériser les compacts des complétés (voir le paragraphe 1.2.4 pour<br />

la définition de la fonction uL associée à une lagrangi<strong>en</strong>ne L).<br />

Question 2.37. SoitÔLkÕune suite dans LÔR2nÕ, φÈ<br />

telle que pour tout<br />

HcÔR2nÕ, on ait<br />

uφÔLkÕC 0 ��uφÔLÕ.<br />

La suiteÔLkÕconverge-t-elle alors vers L pour γ ?<br />

2.3.5 Des applications L�?<br />

Toujours dans le but de compr<strong>en</strong>dre de manière plus concrète les élém<strong>en</strong>ts<br />

des complétés, on se pose ici la question suivante :<br />

Question 2.38. Peut-on voir tous les élém<strong>en</strong>ts — ou év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t<br />

les élém<strong>en</strong>ts à support compact — des complétés H,ÖH comme des<br />

applications L�de R 2n dans R 2n ?<br />

Cette question est motivée par la remarque suivante, qui peut aussi être<br />

vue comme une approche pour y répondre.<br />

SoitÔLkÕune suite de lagrangi<strong>en</strong>nes, toutes incluses dans une même bande<br />

ØÔx, pÕ��p��CÙ, avec C�0. On considère la suite de fonctionsÔuLkÕobt<strong>en</strong>ue<br />

par la construction décrite dans la paragraphe 1.2.4. Par la proposition<br />

1.51, siÔLkÕest une suite de Cauchy pour γ, alors la suiteÔuLkÕest de Cauchy<br />

pour la distance C0 , et admet donc une limite continue uL. De plus, la<br />

proposition 1.49 affirme que chaque uLk est une fonction C-lipschitzi<strong>en</strong>ne. La<br />

limite uL est donc aussi C-lipschitzi<strong>en</strong>ne.<br />

Considérons maint<strong>en</strong>ant la suite des différ<strong>en</strong>tielles duLk , qui sont définies<br />

presque partout. Il s’agit d’une suite bornée (par C) de fonctions L�. Elle<br />

admet donc une valeur d’adhér<strong>en</strong>ce pour la <strong>topologie</strong> L�-faible. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

ÔduLkÕconverge au s<strong>en</strong>s des distributions vers duL, qui est donc la seule valeur<br />

d’adhér<strong>en</strong>ce possible. DoncÔduLkÕconverge au s<strong>en</strong>s L�-faible vers duL.<br />

En résumé, on a montré que siÔLkÕest de Cauchy pour γ, alorsÔuLkÕ<br />

converge au s<strong>en</strong>s L�-faible. Heuristiquem<strong>en</strong>t, cela signifie que des "morceaux"<br />

des lagrangi<strong>en</strong>nes converg<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s L�-faible.<br />

64


Le graphe d’un difféomorphisme à support compact, vu dans le cotang<strong>en</strong>t<br />

de la diagonale, est inclus dans une bandeØÔx, pÕ��p��CÙ. La discussion<br />

précéd<strong>en</strong>te implique donc que toute suite de difféomorphismes à support<br />

compact, qui est de Cauchy pour γ ou ˜γ, converge au s<strong>en</strong>s L�-faible, au<br />

moins sur un <strong>en</strong>semble de mesure non nulle.<br />

Il est donc naturel de se demander si cette converg<strong>en</strong>ce a lieu partout.<br />

Remarque 2.39. L’une au moins des questions 2.32 et 2.38 a une réponse<br />

négative. En effet, une application L�dont le support est de mesure nulle<br />

est l’id<strong>en</strong>tité.<br />

65


Chapitre 3<br />

Equations d’Hamilton-Jacobi<br />

d’évolution<br />

Soit H une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne R¢R 2n�R. On peut lui associer<br />

l’équation suivante, appelée équation d’Hamilton-Jacobi :<br />

�u<br />

H¢t, x,�u<br />

(3.1)<br />

�t �xª�0,<br />

où u : R¢Rn�R,Ôt, xÕ��uÔt, xÕvérifie la condition initiale uÔ0, xÕ�u0ÔxÕ.<br />

Pour ce type d’équation, on sait définir deux types de solutions faibles :<br />

les solutions de viscosité et les solutions variationnelles. Les premières, bi<strong>en</strong><br />

connues des analystes, fur<strong>en</strong>t initialem<strong>en</strong>t construites <strong>en</strong> ajoutant à l’équation<br />

(3.1) un terme "de viscosité"¡ε∆u, <strong>en</strong> appliquant les théorèmes classiques<br />

à cette nouvelle équation, puis <strong>en</strong> faisant converger vers 0 le paramètre ε<br />

(cf. [11] ou [2]). Les secondes sont quant à elles construites par une méthode<br />

géométrique — que l’on va rappeler — faisant interv<strong>en</strong>ir de manière naturelle<br />

la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne (cf. [10], [56], [45]).<br />

Dans un premier temps, nous allons prouver que les solutions variationnelles<br />

s’ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à certains complétés considérés dans le chapitre 2. Puis<br />

nous étudierons le li<strong>en</strong> de ces solutions "généralisées" avec les solutions de<br />

viscosité.<br />

Comm<strong>en</strong>çons par rappeler au lecteur la construction des solutions variationnelles.<br />

3.1 Rappels sur les solutions variationnelles<br />

Soit Λ0 une sous variété lagrangi<strong>en</strong>ne de R2n , que l’on appellera variété<br />

initiale. On note Λ0,H�ØÔ0,¡HÔ0, xÕ, xÕ�xÈΛ0Ù�R 2¢R2n et on considère,<br />

66


comme dans la définition 1.26, la susp<strong>en</strong>sion de H,<br />

ˆH : R¢ÔR 2¢R 2nÕ�R,Ôs, t, τ, xÕ�τ HÔt,<br />

et son hypersurface de niveau<br />

Σ�ˆ H¡1ÔØ0ÙÕ�R<br />

2<br />

2n .<br />

xÕ,<br />

Une solution géométrique de (3.1) est par définition une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

de L de R 2¢R 2n vérifiant<br />

Λ0,H�L�Σ.<br />

Il est facile de vérifier — et c’est ce qui justifie la terminologie — qu’une<br />

fonction u : R¢R n�R est solution de (3.1) pour la condition initiale u0 si<br />

et seulem<strong>en</strong>t si le graphe de sa différ<strong>en</strong>tielle du est solution géométrique de<br />

(3.1) pour la variété initiale Λ0�grapheÔdu0Õ.<br />

A l’aide du flot φ t ˆ H , on peut construire<br />

φ LH��tÈI t HÔΛ0,HÕ, ˆ<br />

où I est un intervalle ouvert cont<strong>en</strong>antÖ0, 1×et tel que ρα�1sur I. L’<strong>en</strong>semble<br />

LH est <strong>en</strong> réalité une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne qui est de plus isotope<br />

à la section nulle, et donc un élém<strong>en</strong>t de LÔR2 2nÕ.<br />

Maint<strong>en</strong>ant, rappelons que nous avons vu dans la section 1.2.4, que l’on<br />

peut associer à toute lagrangi<strong>en</strong>ne LÈLÔR2kÕune fonction lipschitzi<strong>en</strong>ne<br />

uL : R2k�R qui est de surcroît de classe Cl duLÔxÕÕ<br />

sur un ouvert d<strong>en</strong>se, pour tout<br />

l�1. De plus, <strong>en</strong> tout point x où uL est différ<strong>en</strong>tiable, le coupleÔx,<br />

apparti<strong>en</strong>t à L.<br />

En appliquant ceci à LH, on obti<strong>en</strong>t une fonction uLH différ<strong>en</strong>tiable sur<br />

un ouvert d<strong>en</strong>se, et qui vérifie sur cet ouvert<br />

Λ0�grapheÔuLHÕ�LH�Σ.<br />

La fonction uLH vérifie donc bi<strong>en</strong> (3.1) sur son ouvert de différ<strong>en</strong>tiabilité. Elle<br />

est appelée solution variationnelle de l’équation d’Hamilton-Jacobi (3.1).<br />

Nous allons à prés<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>dre cette notion de solution aux hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

généralisés construits à la section 2.1.<br />

3.2 Ext<strong>en</strong>sion des solutions variationnelles<br />

3.2.1 Contrôle des solutions variationnelles<br />

On étudie ici comm<strong>en</strong>t évolue la solution variationnelle <strong>en</strong> fonction du<br />

hamiltoni<strong>en</strong> interv<strong>en</strong>ant dans l’équation d’Hamilton-Jacobi (3.1). Nous allons<br />

67


prouver que la norme uniforme des solutions variationnelles est contrôlée<br />

par la distance ˇγ des hamiltoni<strong>en</strong>s (cf. définition 1.26). Je remercie Patrick<br />

Bernard de m’avoir suggéré une simplification significative de l’énoncé.<br />

Proposition 3.1. Soi<strong>en</strong>t H et H deux fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes à support<br />

compact, Λ0 et Λ0 deux sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes de R2n , et u, u les solutions<br />

variationnelles respectivem<strong>en</strong>t associées par la méthode ci-dessus, aux<br />

hamiltoni<strong>en</strong>s H et H et aux variétés initiales Λ0et Λ0 . Alors, pour tout réel<br />

t,�uÔt,¤Õ¡uÔt,¤Õ�C0�˜γÔφ t H, φ t HÕ HÕ γÔΛ0, Λ0Õ�ˇγÔH, γÔΛ0, Λ0Õ. Démonstration — L’inégalité ˜γÔφt H , φt HÕ�ˇγÔH, HÕadéjà été prouvée<br />

pour tÈÖ0, 1×dans la proposition 1.52. L’argum<strong>en</strong>t donné fonctionne<br />

pour tout réel t. Il reste donc à prouver l’inégalité�uÔt,¤Õ¡uÔt,¤Õ�C0� ˜γÔφt HÕ H , φt γÔΛ0, Λ0Õ. Cela va reposer sur l’inégalité de réduction (proposition<br />

1.44).<br />

Comm<strong>en</strong>çons par rappeler l’expression du flot de ˆ H. Pour tout s,<br />

φ s HÔt, ˆ τ, xÕ�Ôt s , τ HÔt, xÕ¡HÔt s<br />

s<br />

s,ÔφHÕt tÔxÕÕ,ÔφHÕt Par conséqu<strong>en</strong>t, on peut écrire LH sous la forme<br />

LH�Øt,Ô¦Õ, φ t HÔxÕ�tÈR, xÈΛ0Ù,<br />

oùÔ¦Õdésigne une expression de t et x qu’il est inutile d’écrire ici. En particulier,<br />

à t fixé, la réduction de LH par l’espace coisotropeØtÙ¢R¢R 2n est<br />

φt HÔΛ0Õ, et on peut écrire : uLHÔt,¤Õ�u φt HÔΛ0Õ.<br />

Par la proposition 1.51, on a : �uÔt,¤Õ¡uÔt,¤Õ�C0�γÔφ t HÔΛ0Õ, φ t 0ÕÕ HÔΛ<br />

�γÔφ t HÔΛ0Õ, φ t HÔΛ0ÕÕ γÔφ t HÔΛ0Õ, φ t ÐHÔΛ0ÕÕ. L’inégalité voulue suit de la définition de ˜γ et de l’invariance sous l’action du<br />

groupe hamiltoni<strong>en</strong> de la distance γ sur les lagrangi<strong>en</strong>nes.<br />

68<br />

tÔxÕÕ.


3.2.2 Solutions variationnelles généralisées<br />

La proposition 3.1 nous mène à la définition suivante de solution de l’équation<br />

d’Hamilton-Jacobi associée à un élém<strong>en</strong>t du complété de Ham pour la<br />

distance ˇγ.<br />

Définition 3.2. Soi<strong>en</strong>t HÈ�Ham et Λ0ÈL. Une fonction continue u :<br />

R¢R n�Rsera appelée solution variationnelle généralisée de l’équation<br />

d’Hamilton-Jacobi (3.1) pour la condition initiale Λ0, s’il existe une suite<br />

de CauchyÔHkÕdans Hamc représ<strong>en</strong>tant H et une suite de CauchyÔΛ0,kÕ<br />

dans L représ<strong>en</strong>tant Λ0 telles que la solution variationnelle uk, associée aux<br />

données Hk et Λ0,k, converge uniformém<strong>en</strong>t vers u.<br />

De manière équival<strong>en</strong>te, on peut demander que pour toute suite de Cauchy<br />

ÔHkÕdans Hamc représ<strong>en</strong>tant H, et toute suite de CauchyÔΛ0,kÕdans L<br />

représ<strong>en</strong>tant Λ0, uk converge uniformém<strong>en</strong>t vers u.<br />

Remarque 3.3. Ce type de condition initiale est assez abstrait. Cep<strong>en</strong>dant<br />

il <strong>en</strong>globe les conditions initiales continues. En effet, toute fonction continue<br />

u0 à support compact sur R n donne naissance à un élém<strong>en</strong>t Λ0 de L.<br />

Il suffit, pour s’<strong>en</strong> convaincre, de remarquer que pour toute suiteÔukÕde<br />

fonctions lisses, à supports compacts, qui converge uniformém<strong>en</strong>t vers u0, la<br />

suite des graphes des différ<strong>en</strong>tielles duk est une suite de Cauchy pour γ. De<br />

plus, l’élém<strong>en</strong>t du complété ainsi obt<strong>en</strong>u ne dép<strong>en</strong>d pas du choix de la suite<br />

uk.<br />

Le théorème suivant affirme <strong>en</strong> particulier l’exist<strong>en</strong>ce et l’unicité des solutions<br />

variationnelles généralisées.<br />

Théorème 3.4. Soi<strong>en</strong>t Λ0 une condition initiale dans L et H un élém<strong>en</strong>t<br />

du complété�Ham. Alors, l’équation d’Hamilton-Jacobi (3.1) associée à H,<br />

de condition initiale Λ0, admet une unique solution variationnelle généralisée<br />

uH,Λ0.<br />

De plus, si H est à support compact au s<strong>en</strong>s de la définition 2.29, et si Λ0<br />

est une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne lisse, alors uH est lipschitzi<strong>en</strong>ne.<br />

Enfin, l’application ainsi construite�Ham¢L�C 0 ,ÔH, Λ0Õ��uH,Λ0, est<br />

continue.<br />

Démonstration — SoitÔHkÕÈHamc une suite de Cauchy pour ˇγ représ<strong>en</strong>tant<br />

HÈ�Ham, etÔΛkÕÈL une suite de Cauchy de lagrangi<strong>en</strong>nes représ<strong>en</strong>tant<br />

Λ0. Alors, la proposition 3.1 implique que la suiteÔukÕdes solutions<br />

variationnelles associées à ces suites, est de Cauchy pour la norme uniforme,<br />

69


et converge donc vers une fonction u. Ceci établit l’exist<strong>en</strong>ce. Pour obt<strong>en</strong>ir<br />

l’unicité, il suffit de remarquer que siÔHkÕetÔHkÕsont deux suites de Cauchy<br />

pour ˇγ équival<strong>en</strong>tes, etÔΛkÕetÔΛkÕdeux suites de Cauchy équival<strong>en</strong>tes pour<br />

γ, la proposition 3.1 implique que les suites de solutions variationnelles associéesÔukÕetÔukÕsont<br />

aussi équival<strong>en</strong>tes, et converg<strong>en</strong>t donc vers la même<br />

limite.<br />

Si H est à support compact au s<strong>en</strong>s de la définition 2.29, il admet par<br />

définition un représ<strong>en</strong>tantÔHkÕdont les supports sont inclus dans un même<br />

compact. Il s’<strong>en</strong> suit que les lagrangi<strong>en</strong>nes LHk sont cont<strong>en</strong>ues dans une bande<br />

de la formeØ�τ��C,�p��CÙ, pour une certaine constante C. On conclut<br />

<strong>en</strong>suite par la proposition 1.49 que uH est lipschitzi<strong>en</strong>ne.<br />

La continuité de l’application�Ham¢L�C 0 Ð<br />

est à nouveau une conséqu<strong>en</strong>ce<br />

de la proposition 3.1.<br />

3.3 Li<strong>en</strong> avec les solutions de viscosité<br />

Les solutions de viscosité sont définies dans un cadre général où la fonction<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne H interv<strong>en</strong>ant dans l’équation (3.1) est seulem<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t<br />

bornée. Dans ce paragraphe, nous repr<strong>en</strong>ons les notations et définitions de<br />

[2].<br />

Pour toute fonction localem<strong>en</strong>t bornée α, on notera α¦ÔxÕ�lim infy�x αÔyÕ<br />

et α¦ÔxÕ�lim sup y�x αÔyÕles <strong>en</strong>veloppes respectivem<strong>en</strong>t semi-continues inférieurem<strong>en</strong>t<br />

(s.c.i.) et semi-continues supérieurem<strong>en</strong>t (s.c.s.) de α. Pour des<br />

suites de fonctionsÔαεÕε, on notera :<br />

αÔxÕ�lim inf<br />

y�x,ε�0 αεÔyÕet αÔxÕ�lim sup αεÔyÕ.<br />

Les solutions de viscosité sont alors définies ainsi :<br />

y�x,ε�0<br />

Définition 3.5. Une fonction localem<strong>en</strong>t bornée u, s.c.s. sur R¢R n , est une<br />

sous-solution de viscosité de (3.1) si et seulem<strong>en</strong>t si :<br />

vÈC 2ÔR¢R nÕ, si u¡v a un maximum local <strong>en</strong>Ôt0, x0Õ,<br />

�v<br />

�tÔt0, x0Õ<br />

H¦¢t0, x0,�v<br />

�xÔt0, x0Õª�0.<br />

Une fonction localem<strong>en</strong>t bornée u, s.c.i. sur R¢R n , est une sur-solution de<br />

viscosité de (3.1) si et seulem<strong>en</strong>t si :<br />

vÈC 2ÔR¢R nÕ, si u¡v a un minimum local <strong>en</strong>Ôt0, x0Õ,<br />

70


�v<br />

�tÔt0, x0Õ<br />

H¦¢t0, x0,�v<br />

�xÔt0, x0Õª�0.<br />

Une solution de viscosité est par définition une sous-solution de viscosité qui<br />

est aussi une sur-solution.<br />

Cette définition est motivée par le principe du maximum, que vérifi<strong>en</strong>t<br />

les solutions classiques, et dont l’énoncé revi<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t à dire que toute<br />

solution classique (c’est-à-dire de classe C 2 ) de (3.1) est une solution de<br />

viscosité. Un résultat fondam<strong>en</strong>tal de la théorie (c.f. [2]) est le<br />

Théorème 3.6 (de stabilité discontinue). On suppose que, pour ε�0, uε<br />

est une sous-solution s.c.s. (resp. une sur-solution s.c.i.) de l’équation :<br />

�uε<br />

�tÔt0, x0Õ<br />

Hε¢t0,<br />

x0,�uε<br />

�xÔt0, x0Õª�0,<br />

oùÔHεÕε est une suite de fonctions uniformém<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t bornées dans<br />

R¢R 2n . On suppose aussi que les fonctionsÔuεÕε sont uniformém<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t<br />

bornées.<br />

Alors, u est sous-solution de<br />

�u<br />

H¢t, x,�u<br />

�t �xª�0,<br />

et u est sur-solution de<br />

�u<br />

H¢t, x,�u<br />

�t �xª�0.<br />

Voyons à prés<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>dre la notion de solution variationnelle<br />

dans le cadre d’hamiltoni<strong>en</strong>s convexes <strong>en</strong> p. Pour simplifier nous allons nous<br />

restreindre au cas où la condition initiale Λ0 est le graphe de la différ<strong>en</strong>tielle<br />

d’une fonction lisse u0. Notons W l’<strong>en</strong>semble des hamiltoni<strong>en</strong>s H : R¢R2n� R, lisses, convexes <strong>en</strong> p et pour lesquels il existe un compact K1 de R2n et<br />

une fonction f : Rn�R, tels que<br />

Ôt, q, pÕÈR¢ÔR 2n¡K1Õ, HÔt, q, pÕ�fÔpÕ.<br />

Comme normalisation, on demande de plus que fÔ0Õ�0. On voit <strong>en</strong> particulier<br />

qu’à l’infini, le flot hamiltoni<strong>en</strong> de H préserve la section nulle. Fixons<br />

un tel HÈW.<br />

Rappelons la formule donnant le flot de ˆ H :<br />

φ s HÔt, ˆ τ, xÕ�Ôt s , τ HÔt, xÕ¡HÔt s<br />

s<br />

s,ÔφHÕt tÔxÕÕ,ÔφHÕt 71<br />

tÔxÕÕ.


On voit alors <strong>en</strong> particulier que pour tout intervalle de temps de la forme<br />

Ö¡T, T×, il existe un compact K2ÈR 2n tel que<br />

LH�ÔÖ¡T, T×¢R¢R 2nÕ�Ö¡T, T×¢R¢ÔK2�ÔR n¢Ø0ÙÕÕ.<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, si H et H sont deux hamiltoni<strong>en</strong>s à support compacts<br />

coïncidant avec H surÖ¡T, et préservant la section nulle hors de K2,<br />

T×¢K2 alors on aura<br />

LH�ÔÖ¡T, T×¢R¢R 2nÕ�LH�ÔÖ¡T, T×¢R¢R 2nÕ,<br />

n<br />

donc la restriction àÖ¡T, T×¢R des solutions variationnelles respectives de<br />

H et H coïncideront.<br />

La solution variationnelle associée à HÈWsera donc définie comme<br />

suit. On se donne une suite croissante de réels Tν qui converge vers �.<br />

Pour chaque indice ν, on fixe un compact Kν tel que<br />

LH�ÔÖ¡T, T×¢R¢R 2nÕ�Ö¡T, T×¢R¢ÔKν�ÔR n¢Ø0ÙÕÕ, T×¢<br />

puis un hamiltoni<strong>en</strong> à support compact Hν qui coïncide avec H surÖ¡T,<br />

Kν et préserve la section nulle hors de Kν. La restriction àÖ¡Tν, uν Tν×de<br />

la solution variationnelle associée à Hν ne dép<strong>en</strong>d pas des choix de Kν et<br />

Hν. De plus, si ν�ν , alors la restriction de àÖ¡Tν, uν Tν×coïncide avec<br />

uν. La suite de fonctionÔuνÕdéfinit donc de manière unique une fonction u<br />

qui coïncide avec uν surÖ¡Tν, Tν×, pour tout ν. Cette fonction u sera par<br />

définition la solution variationnelle associée à H.<br />

On a alors le résultat suivant :<br />

Théorème 3.7 (Joukovskaïa [32, 3]). Pour HÈW, si u est une fonction<br />

continue R¢R n�R, alors u est solution de viscosité de (3.1) si et seulem<strong>en</strong>t<br />

si elle est solution variationnelle de (3.1).<br />

Dans le cas non-convexe, on sait que les solutions variationnelles ne coïncid<strong>en</strong>t<br />

pas avec les solutions de viscosité (c.f. [45]). Voyons comm<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>dre<br />

ce théorème dans le cadre des solutions variationnelles généralisées définies<br />

précédemm<strong>en</strong>t (définition 3.2).<br />

On note W l’<strong>en</strong>semble des fonctions H : R¢R 2n�R, pour lesquelles, il<br />

existe deux compacts K3, K4�R 2n , une fonction convexe lisse f : Rn�R, une suite de voisinagesÔUkÕde K4 et une suite de fonctionsÔHkÕdans W<br />

tels que :<br />

–ÔHkÕest uniformém<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t bornée;<br />

– kÈN,Ôt, q, pÕÈR¢ÔR2n¡K3Õ, HÔt, q, pÕ�HkÔt, q, pÕ�fÔpÕ;<br />

72


2n¡<br />

– ξHkÔUkÕconverge vers 0 lorsque k et k converg<strong>en</strong>t vers l’infini;<br />

– Hk converge uniformém<strong>en</strong>t vers H sur tous les compacts de R¢ÔR DÕ;<br />

– fÔ0Õ�0.<br />

Ces hypothèses impos<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulier, que les élém<strong>en</strong>ts de W soi<strong>en</strong>t des<br />

fonctions convexes <strong>en</strong> p, lisses hors d’un compact et continues à l’intérieur de<br />

ce même compact privé d’un compact de ξ nul.<br />

Nous allons démontrer que pour tout intervalle de temps de la forme<br />

Ö¡T, T×, la suite des solutions variationnelles uk associées à de telles fonctions<br />

Hk converg<strong>en</strong>t uniformém<strong>en</strong>t surÖ¡T, T×¢R n , vers une fonction continue<br />

uT qui ne dép<strong>en</strong>d pas du choix des Hk. On appellera solution variationnelle<br />

généralisée associée à H, toute fonction continue qui coïncide sur tout intervalle<br />

de tempsÖ¡T, T×avec uT, pour une certaine suite Hk vérifiant les<br />

conditions ci-dessus. Démontrons maint<strong>en</strong>ant le fait annoncé.<br />

La condition à l’infini sur H implique qu’il existe un compact K5 (dép<strong>en</strong>dant<br />

de K3 et de f), cont<strong>en</strong>ant K3 et tel que pour toute fonction lisse H qui<br />

coïncide avec H hors de K3,<br />

LH�ÔÖ¡T, T×¢R¢R 2nÕ�Ö¡T, T×¢R¢ÔK5�ÔR n¢Ø0ÙÕÕ.<br />

Fixons une fonction lisse ρ : R2n�Ràsupport compact et constante<br />

égale à 1 sur un voisinage de K5, et considérons la suite d’hamiltoni<strong>en</strong>s lisses<br />

à supports compactsÔρHkÕ. Par définition, la restriction àÖ¡T, T×¢R n de<br />

uk est exactem<strong>en</strong>t la restriction àÖ¡T, T×¢R n des solutions variationnelles<br />

deÔρHkÕ. Par le théorème 2.7 et la proposition 3.1, la suiteÔρHkÕest de<br />

Cauchy et la suite de ses solutions variationnelles converge uniformém<strong>en</strong>t.<br />

En appliquant les théorèmes 3.7 et 3.6 à la suiteÔHkÕ, on obti<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t<br />

le résultat suivant.<br />

Théorème 3.8. Soi<strong>en</strong>t HÈWet u : R¢Rn�Rune solution variationnelle<br />

généralisée associée à H. Alors, u est sous-solution (resp. sur-solution) de<br />

viscosité de<br />

�u<br />

H¢t, x,�u<br />

H¢t, x,�u<br />

�t �xª�0,¢resp.�u<br />

�t �xª�0ª.<br />

Remarque 3.9. Sous des hypothèses assurant l’unicité des solutions de viscosité<br />

(voir par exemple [2], section 4.4), on obti<strong>en</strong>t l’unicité de la solution<br />

variationnelle généralisée.<br />

73


Chapitre 4<br />

Haméomorphismes<br />

Dans ce chapitre, nous décrivons l’approche de Y.-G. Oh pour l’ext<strong>en</strong>sion<br />

des applications hamiltoni<strong>en</strong>nes. Cette approche exclut dès le début toute discontinuité,<br />

que ce soit dans les hamiltoni<strong>en</strong>s ou les "flots" qu’ils <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t,<br />

et diffère <strong>en</strong> ceci de celle exposée dans le chapitre 2.<br />

Dans [44], S. Müller et Y.-G. Oh définiss<strong>en</strong>t une classe d’homéomorphismes<br />

appelés haméomorphismes — comme contraction de "Hamiltonian homeomorphism"<br />

—, qui généralis<strong>en</strong>t la notion de difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong><br />

dans le cadre C 0 . Notre apport à la théorie réside dans la construction<br />

d’exemples d’haméomorphismes issus des fonctions génératrices. Nous <strong>en</strong> déduisons<br />

que l’invariant de Calabi s’ét<strong>en</strong>d à une classe d’homéomorphismes,<br />

qui conti<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t les homéomorphismes <strong>symplectique</strong>s bilipschitz.<br />

Ce chapitre est constitué de résultats personnels de l’auteur, à l’exception<br />

des parties 4.1 et 4.3.1, qui repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> grande partie un texte rédigé <strong>en</strong><br />

collaboration avec F. Le Roux dans le cadre du projet de livre du projet ANR<br />

"Symplexe" [52].<br />

4.1 Définition, exemples et premières propriétés<br />

4.1.1 Le groupe des haméomorphismes<br />

On se donne une variété <strong>symplectique</strong>ÔM, ωÕ. On munit le groupe des<br />

homéomorphismes de M à support compact de la distance "C 0 " définie par<br />

ψÔxÕÕ dC0Ôφ, ψÕ�sup dÔφÔxÕ,<br />

xÈM<br />

sup dÔφ¡1ÔxÕ, ψ¡1ÔxÕÕ,<br />

xÈM<br />

où d désigne une distance issue d’une métrique riemanni<strong>en</strong>ne sur M. On<br />

considère aussi le groupe des isotopiesÔh tÕtÈÖ0,1×issues de l’id<strong>en</strong>tité, qui est<br />

74


Id<br />

Ôφt HnÕ<br />

Ôh<br />

tÕ h<br />

Fig. 4.1 – Haméotopie et haméomorphisme.<br />

muni de la distance<br />

dC0ÔÔφ tÕ,Ôψ<br />

tÕÕ�sup<br />

tÈÖ0,1×ÔdC0Ôφ t , ψ tÕÕ.<br />

Nous pouvons à prés<strong>en</strong>t définir la notion d’haméomorphisme.<br />

Définition 4.1 (Müller-Oh [44]). Une isotopieÔh tÕtÈÖ0,1×sera dite isotopie<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne topologique (ou haméotopie) s’il existe une fonction continue<br />

à support compact H :Ö0, 1×¢M�R, dite fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne continue,<br />

un compact K et une suite de fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes lissesÔHnÕàsupport<br />

dans K, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant des isotopiesÔφ t HnÕtÈÖ0,1×, telles que<br />

(i) la suite de fonctionsÔHnÕconverge uniformém<strong>en</strong>t vers la fonction H,<br />

(ii) la suite d’isotopiesÔφ t HnÕconverge C 0 vers l’isotopieÔh tÕ.<br />

L’homéomorphisme h 1 , temps un d’une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne topologique,<br />

sera alors appelé haméomorphisme.<br />

On notera HameoÔM, ωÕl’<strong>en</strong>semble des haméomorphismes de M. Il est<br />

clairem<strong>en</strong>t inclus dans l’adhér<strong>en</strong>ce C 0 , notée SympeocÔM, ωÕ, du groupe des<br />

difféomorphismes <strong>symplectique</strong>s à support compact SympcÔM, ωÕ. Notons au<br />

passage que les élém<strong>en</strong>ts de Sympeoc sont appelés homéomorphismes <strong>symplectique</strong>s<br />

à support compact.<br />

Proposition 4.2 (Müller-Oh [44]). L’<strong>en</strong>semble HameoÔM, ωÕdes haméomorphismes<br />

deÔM, ωÕforme un sous-groupe distingué du groupe G des homéomorphismes<br />

<strong>symplectique</strong>s à support compact dont le flux est nul.<br />

Ce résultat est particulièrem<strong>en</strong>t intéressant dans le cas des surfaces. En<br />

effet, dans ce cas, on ne sait pas si le groupe des homéomorphismes qui<br />

75<br />

1


préserv<strong>en</strong>t l’aire et dont le flux est nul, est un groupe simple ou non — <strong>en</strong> dim<strong>en</strong>sion<br />

supérieure, ce groupe est simple, selon un théorème d’A. Fathi [18].<br />

Or, on sait que pour les surfaces, le groupe des homéomorphismes qui préserv<strong>en</strong>t<br />

l’aire n’est autre que le groupe des homéomorphismes <strong>symplectique</strong>s<br />

[52]. Pour prouver la non-simplicité de G il suffit donc de prouver que Hameo<br />

<strong>en</strong> diffère, mais de manière surpr<strong>en</strong>ante, ceci n’a pu être <strong>en</strong>core établi.<br />

Donnons rapidem<strong>en</strong>t la démonstration du résultat de Y.-G. Oh et S. Müller.<br />

Démonstration — Dans la définition donnée plus haut, l’haméomorphisme<br />

h1 est limite de la suite de difféomorphismesÔΦ1 HnÕqui sont hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

et donc <strong>symplectique</strong>s et à flux nul. Il est ainsi clair que tout<br />

haméomorphisme est dans G.<br />

Le fait que Hameo est un groupe est une conséqu<strong>en</strong>ce directe des formules<br />

de composition des Hamiltoni<strong>en</strong>s A.24.<br />

Pour ce qui est du caractère distingué, on considère un haméomorphisme h<br />

et un élém<strong>en</strong>t ϕ de G. Il existe alors une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne continue H,<br />

limite d’une suite de fonctions lisses Hn, qui <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t des isotopies convergeant<br />

vers une isotopie ht dont h est le temps un. Par ailleurs, il existe une<br />

suite de symplectomorphismesÔϕnÕconvergeant C0 vers ϕ. On voit alors que<br />

la suite de fonctions lissesÔHnÔt, ϕnÔxÕÕÕconverge vers la fonction HÔt, ϕÔxÕÕ.<br />

Or, cette suite de fonctions <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre la suite d’isotopiesÔϕ¡1<br />

n¥φ t Hn¥ϕnÕqui<br />

converge versÔϕ¡1¥h t¥ϕÕ. Ð<br />

On <strong>en</strong> déduit que ϕ¡1¥h¥ϕ est un haméomorphisme.<br />

Assez peu d’exemples d’haméomorphismes sont connus. De manière évid<strong>en</strong>te,<br />

les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s sont des haméomorphismes, ainsi<br />

que leurs conjugués par les élém<strong>en</strong>ts de G. En considérant des rotations fibrées,<br />

on construit facilem<strong>en</strong>t des exemples du plan.<br />

Exemple 4.3. Considérons <strong>en</strong> effet l’homéomorphisme Ψ du plan, donné <strong>en</strong><br />

coordonnées polaires parÔr, θÕ��Ôr, θ ρÔrÕÕ, où ρ est une fonction continue<br />

à valeurs réelles, définie sur×0, �Öet à support borné (figure 4.2). On sait<br />

alors que si l’intégrale� �rρÔrÕdr<br />

est finie, alors Ψ est un haméomorphisme.<br />

0<br />

Lorsque l’intégrale ci-dessus n’est pas finie, on conjecture que l’homéomorphisme<br />

Ψ n’est pas un haméomorphisme. Nous r<strong>en</strong>voyons le lecteur à<br />

[52] pour plus de détails. Il est intéressant de noter au passage — même si<br />

cela est sans conséqu<strong>en</strong>ce ici — que Ψ apparti<strong>en</strong>t toujours à la famille F<br />

(définition 2.8), quelles que soi<strong>en</strong>t les hypothèses d’intégrabilité sur le nombre<br />

de rotation ρ.<br />

76


θÕρÔrÕ<br />

ΨÔr,<br />

Ôr,<br />

θÕ<br />

� �<br />

Fig. 4.2 – L’homéomorphisme Ψ : une rotation fibrée.<br />

F. Le Roux a cep<strong>en</strong>dant remarqué que même pour des ρ pour lesquels<br />

rρÔrÕdr diverge, il existe des haméomorphismes du plan dont la restric-<br />

0<br />

tion à un disque coïncide avec l’homéomorphisme Ψ défini ci-dessus.<br />

Exemple 4.4. (Le Roux) Donnons-nous un homéomorphisme Ψ comme cidessus<br />

ainsi qu’un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> ϕ qui déplace le support de Ψ<br />

(qui est compact). Alors, le commutateur ϕ¡1 Ψ¡1 ϕΨ (voir figure 4.3) coïncide<br />

avec Ψ sur le disque qui le supporte. De plus, c’est un haméomorphisme.<br />

En effet, ϕ est hamiltoni<strong>en</strong>. C’est donc un haméomorphisme, tout comme<br />

ϕ¡1 et le conjugué Ψ¡1 ϕΨ, par la proposition 4.2.<br />

4.1.2 Quelques propriétés<br />

Une ext<strong>en</strong>sion de la dynamique Hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

Dans le cas lisse usuel, on sait qu’il y a une bijection <strong>en</strong>tre hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

(normalisés) et isotopies hamiltoni<strong>en</strong>nes. Voyons ce qu’il <strong>en</strong> est dans le cas<br />

prés<strong>en</strong>t. Deux types de questions se pos<strong>en</strong>t : celles concernant l’unicité (une<br />

haméotopie donnée est-elle associée à un unique hamiltoni<strong>en</strong> continu? deux<br />

haméotopies distinctes peuv<strong>en</strong>t-elles avoir un même hamiltoni<strong>en</strong> continu?)<br />

et celles concernant l’exist<strong>en</strong>ce (quels sont les chemins de Hameo qui sont<br />

77


ρÔrÕ<br />

ϕ<br />

¡ρÔrÕ<br />

Fig. 4.3 – Commutateur d’un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> et d’une rotation<br />

fibrée.<br />

des haméotopies? quels sont les hamiltoni<strong>en</strong>s continus associés à des haméotopies?).<br />

Si les questions d’exist<strong>en</strong>ce rest<strong>en</strong>t complètem<strong>en</strong>t ouvertes — on ne<br />

connaît effectivem<strong>en</strong>t que très peu d’exemples d’haméotopie, et l’on sait rarem<strong>en</strong>t<br />

dire si un chemin donné <strong>en</strong> est une — , les questions d’unicité ont<br />

été résolues, comme l’a remarqué Y.-G. Oh.<br />

Proposition 4.5 (Hofer [25], Lalonde-McDuff [35]). Deux haméotopies ad-<br />

mettant pour générateur un même hamiltoni<strong>en</strong> topologique sont égales. On<br />

pourra donc noter φt H l’isotopie <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par H quand elle existe.<br />

Proposition 4.6 (Viterbo [59]). Une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne topologique admet<br />

un unique hamiltoni<strong>en</strong> topologique pour générateur.<br />

Notons que l’unicité permet de démontrer les deux résultats suivants, <strong>en</strong><br />

tout point analogues au cas lisse :<br />

Proposition 4.7 (Oh [43]). Les haméotopies qui sont des groupes à un paramètre<br />

sont exactem<strong>en</strong>t celles qui sont <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes<br />

topologiques indép<strong>en</strong>dantes du temps.<br />

De plus, si H est une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne topologique qui ne dép<strong>en</strong>d<br />

pas du temps, alors pour tout s,<br />

Un groupe topologique<br />

H¥φ s H�H.<br />

Outre la <strong>topologie</strong> C 0 usuelle, on peut munir HameoÔM, ωÕd’une <strong>topologie</strong><br />

naturelle dite "<strong>topologie</strong> Hameo" que l’on va décrire maint<strong>en</strong>ant.<br />

78


Cette <strong>topologie</strong> est décrite par la distance dHameo, donnée pour deux haméomorphismes<br />

φ et ψ par :<br />

dHameoÔφ, ψÕ�infØ�H¡K� d C 0Ôφ t H, φ t KÕÙ,<br />

où l’infimum porte sur toutes les haméotopiesÔφ t HÕ,Ôφ t KÕvérifiant φ 1 H�φ<br />

et φ 1 K�ψ.<br />

Deux haméomorphismes h et g seront donc proches si l’on peut trouver<br />

deux suites de fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes lissesÔHnÕetÔGnÕrespectivem<strong>en</strong>t<br />

associées à h et g comme dans la définition des haméomorphismes, avec<br />

pour propriétés supplém<strong>en</strong>taires que pour n assez grand, Hn et Gn soi<strong>en</strong>t<br />

uniformém<strong>en</strong>t proches, etÔφ t HnÕetÔφ t GnÕsoi<strong>en</strong>t proches.<br />

Proposition 4.8 (Oh). Le groupe Hameo est connexe par arc et localem<strong>en</strong>t<br />

connexe par arc.<br />

Ce résultat constitue ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t tout ce qui est connu de la <strong>topologie</strong><br />

Hameo. Une des questions posées par Y.-G. Oh est de savoir si Hameo<br />

peut être muni d’une structure de groupe de Lie. Par analogie avec le cas<br />

lisse, l’algèbre de Lie <strong>en</strong> serait alors l’espace des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes<br />

continues.<br />

4.2 Nouveaux exemples issus des fonctions génératrices<br />

4.2.1 Idée et énoncé<br />

Dans cette partie, nous construisons des exemples d’haméotopies et d’haméomorphismes<br />

à l’aide de fonctions génératrices de classe C 1 .<br />

L’idée à la base de cette construction est la suivante. La distance dHameo<br />

décrite plus haut est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t constituée de deux parties : la distance<br />

C 0 des hamiltoni<strong>en</strong>s et la distance C 0 des isotopies. Or, on sait (cf. proposition<br />

1.37 ou [5]) qu’au moins dans un voisinage C 1 de l’id<strong>en</strong>tité, la métrique<br />

de Hofer est décrite par la norme C 0 des fonctions génératrices. Comme par<br />

ailleurs, la norme de la différ<strong>en</strong>tielle des fonctions génératrices correspond<br />

à la distance C 0 des difféomorphismes qu’elles <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t, il est naturel de<br />

s’intéresser à la norme C 1 des fonctions génératrices pour étudier les haméomorphismes.<br />

Nous allons introduire une famille d’homéomorphismes, dit "super-admissibles",<br />

qui sont définis par des fonctions génératrices particulières, de classe<br />

C 1 . En notant Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õl’<strong>en</strong>semble des homéomorphismes <strong>symplectique</strong>s,<br />

bilipschitz, isotopes à l’id<strong>en</strong>tité et à support compact, et G2n le groupe<br />

79


<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par les homéomorphismes super-admissibles de réciproque superadmissible,<br />

nous prouvons les inclusions suivantes.<br />

Théorème 4.9.<br />

Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õ�G2n�HameoÔR 2n , ω0Õ.<br />

Nous prouverons ce théorème dans la section 4.2.3.<br />

Remarque 4.10. Pour toute application lipschitzi<strong>en</strong>ne f et toute forme différ<strong>en</strong>tielle<br />

continue λ, on peut donner un s<strong>en</strong>s à la notation f¦λ. En effet, f<br />

est presque partout différ<strong>en</strong>tiable, et sa différ<strong>en</strong>tielle est L�donc <strong>en</strong> particu-<br />

lier L 1 loc , de sorte que f¦λ est une forme différ<strong>en</strong>tielle L 1 loc<br />

(ce qui définit <strong>en</strong><br />

particulier un courant).<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, dire qu’une application lipschitzi<strong>en</strong>ne est <strong>symplectique</strong><br />

a tout son s<strong>en</strong>s : cela signifie qu’elle préserve la forme <strong>symplectique</strong>. Par<br />

ailleurs, il est facile de voir qu’une application bilipschitz qui est limite C 0<br />

d’une suite de symplectomorphismes est <strong>symplectique</strong>.<br />

4.2.2 Homéomorphismes associés à des fonctions génératrices<br />

admissibles<br />

Définition 4.11. On appelle fonction génératrice admissible toute fonction<br />

de classe C1 à support compact S : R2n�R n , telle que<br />

– pour tout ηÈR n , l’application x��x �S<br />

�ηÔx, ηÕest un homéomorphisme<br />

de Rn préservant l’ori<strong>en</strong>tation,<br />

– pour tout xÈR n , l’application η��η �xÔx, ηÕest un homéomorphisme<br />

de Rn préservant l’ori<strong>en</strong>tation.<br />

�S<br />

ηÕ �ηiÔx,<br />

.<br />

Par exemple, toute fonction de classe C2 , à support compact et petite au<br />

s<strong>en</strong>s C2 ηÕ ��<br />

est une fonction génératrice admissible.<br />

ηÕ<br />

Proposition 4.12. A toute fonction génératrice admissible S, on peut associer<br />

un homéomorphisme à support compact f par l’équival<strong>en</strong>ce suivante :<br />

�S<br />

fÔx, yÕ�Ôξ, iÈØ1, . . ., (4.1)<br />

nÙ�ξi�xi �S<br />

yi�ηi �xiÔx,<br />

Pour tout <strong>en</strong>tier k�0, l’application Ψ : S��f ainsi construite est<br />

une injection continue de l’espace des fonctions génératrices admissibles de<br />

classe C k 1 , muni de la <strong>topologie</strong> C k 1 , dans l’espace des homéomorphismes<br />

de classe C k , muni de la <strong>topologie</strong> C k .<br />

De plus, si S est de classe C 2 , alors le C 1 -difféomorphisme ΨÔSÕest un<br />

symplectomorphisme.<br />

80


Définition 4.13. Les élém<strong>en</strong>ts de l’image de Ψ seront appelés homéomorphismes<br />

admissibles.<br />

Les équations (4.1) montr<strong>en</strong>t que cette application Ψ ét<strong>en</strong>d la notion<br />

usuelle de fonction génératrice pour un difféomorphisme.<br />

Démonstration — Nous allons exposer rapidem<strong>en</strong>t la construction de<br />

l’application Ψ, repoussant la preuve détaillée à l’annexe B.1.<br />

Soit S une fonction génératrice admissible. On pose<br />

�S �S<br />

αÔx, ηÕ�x ηÕet βÔx, ηÕ�η ηÕ.<br />

�ηÔx,<br />

�xÔx,<br />

Ð<br />

βÔx,¤Õ¡1ÔyÕÕ<br />

L’application<br />

f :Ôx, yÕ��ÔαÔx, βÔx,¤Õ¡1ÔyÕÕ, satisfait alors (4.1) et donne un homéomorphisme (cf. démonstration détaillée<br />

dans l’annexe B.1).<br />

4.2.3 Fonctions génératrices super-admissibles et haméotopies<br />

Comm<strong>en</strong>çons par introduire une notion un peu raffinée de fonction génératrice<br />

admissible.<br />

Définition 4.14. On appelle fonction génératrice super-admissible toute<br />

fonction de classe C1 à support compact S : R2n�R, telle qu’<strong>en</strong> tout point<br />

Ôx, ηÕÈR , les applications partielles<br />

2n<br />

�S �S<br />

ηÕet ηÕ, pour iÈØ1, . . .,nÙ,<br />

xi��xi ηi��ηi �ηiÔx,<br />

�xiÔx,<br />

sont des homéomorphismes croissants de R.<br />

On appelle homéomorphisme super-admissible tout homéomorphisme admissible<br />

associé à une fonction génératrice super-admissible.<br />

Lemme 4.15. Toute fonction génératrice super-admissible est <strong>en</strong> particulier<br />

une fonction génératrice admissible. Elle est de plus limite au s<strong>en</strong>s C 1 d’une<br />

suite de fonctions génératrices admissibles de classe C�.<br />

81


Démonstration — Tout d’abord, une telle fonction est admissible : pour<br />

tous x, ηÈR n , les applications partielles η��η �S<br />

�xÔx, ηÕet x��x sont des homéomorphismes de Rn .<br />

En effet, il est clair que η��η �S<br />

�xÔx, ηÕest continue et injective. Comme<br />

elle est à support compact, elle est aussi propre et c’est donc un homéomorphisme<br />

sur son image. Enfin ceci implique qu’elle est surjective, car sinon son<br />

image conti<strong>en</strong>drait des sphères Sn¡1 non contractiles. On raisonne de même<br />

sur x��x �S<br />

�ηÔx, ηÕ.<br />

Montrons maint<strong>en</strong>ant, que S peut être approchée au s<strong>en</strong>s C1 par des<br />

�S<br />

�ηÔx, ηÕ<br />

fonctions génératrices de classe C�.<br />

Soit χ une fonction classe C�définie sur R 2n , à valeurs réelles positives,<br />

dont le support est cont<strong>en</strong>u dans un disque c<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> l’origine et d’intégrale<br />

1. Pour tout <strong>en</strong>tier k, on pose <strong>en</strong>suite χÔxÕ. On sait alors que la<br />

χkÔxÕ�k¡1 suite de fonctions lissesÔSkÕdéfinie par<br />

SkÔx, ηÕ�χk¦SÔs, ηÕ�÷R<br />

2n<br />

SÔx¡u, η¡vÕχkÔu, vÕdu dv,<br />

converge vers S au s<strong>en</strong>s C 1 lorsque k t<strong>en</strong>d vers l’infini. De plus, il existe un<br />

compact qui conti<strong>en</strong>t tous les supports des Sk.<br />

Comm<strong>en</strong>çons par montrer que les Sk sont des fonctions génératrices admissibles.<br />

Posons<br />

�S �S<br />

αÔx, ηÕ�x ηÕet βÔx, ηÕ�η ηÕ.<br />

�ηÔx,<br />

�xÔx,<br />

xi��<br />

On a alors χk¦αÔx, ηÕ�x �χk¦S<br />

�ηÔx, ηÕet χk¦βÔx, ηÕ�η �χk¦S<br />

�xÔx, ηÕ.<br />

Nous voulons donc prouver que pour tous indices i, les applications<br />

qi¥Ôχk¦αÔx, ηÕÕet ηi��pi¥Ôχk¦βÔx, ηÕÕsont des homéomorphismes croissants<br />

de R. Ils sont continus. Comme ils sont l’id<strong>en</strong>tité hors d’un compact,<br />

il reste à prouver qu’ils sont strictem<strong>en</strong>t croissants. La première partie de la<br />

démonstration impliquera que les Sk sont admissibles. Nous allons le faire<br />

pour x1��q1¥Ôχk¦αÔx, ηÕÕ. Pour les autres, la démonstration est similaire.<br />

FixonsÔη, x2, . . .,xnÕet x1�x 1 . Notons aussi x�Ôx1, x2, . . .,xnÕet<br />

x�Ôx1, x2, . . .,xnÕ. On veut comparer q1¥Ôχk¦αÔx, ηÕÕavec q1¥Ôχk¦αÔx , ηÕÕ.<br />

Par hypothèse, pour tousÔu, vÕÈR ,<br />

2n<br />

q1¥αÔx¡u, η¡vÕ�q1¥αÔx¡u, η¡vÕ,<br />

donc l’intégrale suivante est positive :<br />

÷R 2n<br />

χkÔu, vÕÖq1¥αÔx¡u, η¡vÕ¡q1¥αÔx¡u, η¡vÕ×du dv.<br />

82


Ð<br />

q1¥Ôχk¦<br />

Elle est même strictem<strong>en</strong>t positive car c’est l’intégrale d’une fonction continue<br />

positive non-id<strong>en</strong>tiquem<strong>en</strong>t nulle. Or, cette intégrale n’est autre que<br />

αÔx, ηÕÕ¡q1¥Ôχk¦αÔx , ηÕÕ. L’application x1��q1¥Ôχk¦αÔx, ηÕÕest donc<br />

un homéomorphisme croissant de R.<br />

Nous allons maint<strong>en</strong>ant prouver le résultat suivant dont le théorème 4.9<br />

se déduira par la suite.<br />

Proposition 4.16. SoitÔStÕtÈI un chemin de classe C 1 de fonctions génératrices<br />

admissibles, limite au s<strong>en</strong>s C 1 d’un chemin de classe C�de fonctions<br />

génératrices admissibles de classe C�. Alors, l’isotopieÔΨÔStÕÕest une haméotopie.<br />

De plus, si H est son hamiltoni<strong>en</strong> continu générateur, il vérifie l’équation<br />

d’Hamilton-Jacobi :<br />

H¢t, x, η �St<br />

�xÔx, ηÕª�d<br />

dtÔStÔx, ηÕÕ.<br />

k<br />

Démonstration — On noteÔSk tÕle chemin qui approcheÔStÕ, et l’on<br />

pose fk t�ΨÔSk tÕ. Pour chaque <strong>en</strong>tier k, t��f t est un chemin lisse de difféomorphismes<br />

admissibles. C’est donc une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne. De plus, par<br />

continuité de Ψ (proposition 4.12),Ôfk tÕconverge vers ft�ΨÔStÕau s<strong>en</strong>s C0 .<br />

Pour prouver queÔftÕest une haméotopie, il ne reste plus qu’à démontrer<br />

que les hamiltoni<strong>en</strong>s Hk qui <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t l’isotopieÔfk tÕ, converg<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s<br />

C0 lorsque k t<strong>en</strong>d vers l’infini.<br />

Ceci va résulter de l’équation d’Hamilton-Jacobi vérifiée par les fonctions<br />

génératrices lisses (voir remarque B.4). En effet, pour chaque <strong>en</strong>tier k et tout<br />

Ôt, x, ηÕÈR 2n 1 , on a<br />

�S<br />

Hk¢t, x, η k t ηÕª�d �xÔx,<br />

dtÔS k tÔx, ηÕÕ,<br />

donc pour toutÔt, x, ηÕÈR<br />

2n 1 ,<br />

HkÔt, x, yÕ�¢dS<br />

k t<br />

p¥f<br />

dtªÔx, t kÔx, yÕ.<br />

Comme dSk t<br />

dt et fk t converg<strong>en</strong>t uniformém<strong>en</strong>t, Hk converge uniformém<strong>en</strong>t vers<br />

une fonction H. On voit de plus par passage à la limite que<br />

�St<br />

H¢t, x, η ηÕª�d ηÕÕ. �xÔx,<br />

dtÔStÔx,<br />

83


ÐIl nous reste à finir la preuve du théorème 4.9.<br />

Démonstration du théorème 4.9 — Comm<strong>en</strong>çons par prouver l’inclusion<br />

Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õ�G2n. Pour cela il nous suffit de montrer qu’un voisinage de<br />

l’id<strong>en</strong>tité dans Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õest cont<strong>en</strong>u dans l’<strong>en</strong>semble des homéomorphismes<br />

super-admissibles.<br />

Le voisinage que nous allons pr<strong>en</strong>dre est l’<strong>en</strong>semble des élém<strong>en</strong>ts f de<br />

Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õ, tels que les applications f¡Id et f¡1¡Id admett<strong>en</strong>t des<br />

constantes de Lipschitz strictem<strong>en</strong>t plus petites que 1. Comm<strong>en</strong>çons par montrer<br />

qu’un tel homéomorphisme est admissible, autrem<strong>en</strong>t dit, qu’<strong>en</strong> tous<br />

points, toutes les projections d’applications partielles<br />

y��p¥fÔx, yÕet ξ��q¥f¡1Ôξ, ηÕ,<br />

sont des homéomorphismes de Rn .<br />

Notons ρ l’une ou l’autre de ces applications partielles. Cette application<br />

ρ vérifie pour un certain C�1,<br />

y, yÈR,�Ôρ¡idÕÔyÕ¡Ôρ¡idÕÔyÕ��C�y¡y�.<br />

Donc par inégalité triangulaire, �ρÔyÕ¡ρÔyÕ���y¡y�¡�Ôρ¡idÕÔyÕ¡Ôρ¡idÕÔyÕ��Ô1¡CÕ�y¡y�.<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, ρ est un homéomorphisme sur son image. Comme ρ est<br />

l’id<strong>en</strong>tité hors d’un compact, ρ est bi<strong>en</strong> un homéomorphisme de R.<br />

1<br />

Notons que l’on a prouvé au passage que ρ¡1 est -lipschitzi<strong>en</strong>ne. On<br />

1¡C<br />

déduit alors de<br />

que<br />

y, yÈR,�Ôρ¡idÕÔyÕ¡Ôρ¡idÕÔyÕ��C�y¡y�,<br />

z, zÈR,�Ôid¡ρ¡1ÕÔzÕ¡Ôid¡ρ¡1ÕÔzÕ��C�ρ¡1ÔzÕ¡ρ¡1ÔzÕ��C 1¡C�z¡z�,<br />

ce qui implique que ρ est <strong>en</strong> fait proche de l’id<strong>en</strong>tité au s<strong>en</strong>s bilipschitz, ce<br />

qui impose par ailleurs que ρ préserve l’ori<strong>en</strong>tation.<br />

Nous pouvons à prés<strong>en</strong>t construire une fonction génératrice pour f. Notons<br />

αÔ¤, ηÕet βÔx,¤Õles inverses respectives de q¥f¡1Ô¤, ηÕet p¥fÔx,¤Õ. Par<br />

le lemme B.5, les applications α et β sont continues. L’application f étant<br />

84


<strong>symplectique</strong>, la 1-forme y dx¡f¦Ôy dxÕest fermée donc exacte. Par conséqu<strong>en</strong>t,<br />

la 1-forme continue α dη βdx�Ôy dx¡ηdξÕ dÔηξÕest exacte, et<br />

est donc la différ<strong>en</strong>tielle d’une fonction C1 , notée σ.<br />

Comme f et f¡1 sont l’id<strong>en</strong>tité hors d’un compact, on a, hors de ce compact<br />

: αÔx, ηÕ�xet βÔx, ηÕ�η, donc σÔx, ηÕ�Üx, ηÝ. On peut donc<br />

poser SÔx, ηÕ�σÔx, ηÕ¡Üx, ηÝ. On vérifie sans peine que S est une fonction<br />

génératrice admissible et que ΨÔSÕ�f.<br />

Les applications αÔ¤, ηÕet βÔx,¤Õ, inverses respectives de q¥f¡1Ô¤, ηÕet<br />

p¥fÔx,¤Õétant égalem<strong>en</strong>t proches de l’id<strong>en</strong>tité au s<strong>en</strong>s Lipschitz. Un argum<strong>en</strong>t<br />

similaire à celui vu <strong>en</strong> début de preuve implique que pour tous indices i, les<br />

applications xi��qi¥αÔx, ηÕet ηi��pi¥βÔx, ηÕsont des homéomorphismes<br />

croissants de R. Ceci prouve bi<strong>en</strong> que f est super-admissible.<br />

Démontrons à prés<strong>en</strong>t l’inclusion G2n�HameoÔR2n Ð<br />

, ω0Õ. Soit S une fonction<br />

génératrice super-admissible. Alors, d’après le lemme 4.15, le cheminÔtSÕ<br />

vérifie les hypothèses de la proposition 4.16, et l’on conclut que ΨÔSÕest un<br />

haméomorphisme.<br />

Remarque 4.17. L’argum<strong>en</strong>t ci-dessus, appliqué à des chemins continus<br />

d’homéomorphismes <strong>symplectique</strong>s bilipschitz montre <strong>en</strong> fait que toute isotopie<br />

dans Bilipc,0ÔR 2n , ω0Õest une haméotopie.<br />

4.3 Le problème de l’ext<strong>en</strong>sion de l’invariant de<br />

Calabi<br />

Dans cette partie, nous allons prouver que l’invariant de Calabi s’ét<strong>en</strong>d au<br />

groupe G2n. Pour une rapide introduction à l’invariant de Calabi, le lecteur<br />

peut se référer à l’annexe A.2.3.<br />

Le seul résultat d’ext<strong>en</strong>sion de l’invariant de Calabi dont nous avons<br />

connaissance, est dû à P. Haïssinsky [23]. Celui-ci a prouvé que l’invariant<br />

de Calabi s’ét<strong>en</strong>d aux homéomorphismes quasi-conformes du plan préservant<br />

l’aire, <strong>en</strong> dim<strong>en</strong>sion 2. Nos méthodes sont complètem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes de celles<br />

de P. Haïssinsky. Nous n’avons connaissance d’aucun résultat de ce type <strong>en</strong><br />

dim<strong>en</strong>sion plus grande.<br />

4.3.1 Motivation<br />

Comme nous l’avons déjà signalé, l’un des intérêts du groupe des haméomorphismes<br />

réside dans le fait qu’il forme, dans le cas d’une surfaceÔS, ωÕ,<br />

85


un sous-groupe distingué du groupe GÔS, ωÕdes homéomorphismes qui préserv<strong>en</strong>t<br />

l’aire et dont le flux est nul, groupe dont on ne sait pas s’il est<br />

simple. Pour prouver la non-simplicité de GÔS, ωÕ, il suffit donc de démontrer<br />

que HameoÔS, ωÕ�GÔS, ωÕ.<br />

Dans le cas du disque, A. Fathi a remarqué qu’il suffirait pour cela de<br />

prouver que l’invariant de Calabi s’ét<strong>en</strong>d à HameoÔS, ωÕ. L’idée consiste à<br />

exhiber un homéomorphisme sur lequel l’ext<strong>en</strong>sion de Calabi ne pourrait<br />

pr<strong>en</strong>dre qu’une valeur infinie. Comme on va le voir, cet homéomorphisme est<br />

un exemple de rotation fibréeÔr, θÕ��Ôr, θ ρÔrÕÕdont le nombre de rotation<br />

rρÔrÕdr��(cf. exemple 4.3).<br />

0<br />

ρ vérifie� �<br />

Proposition 4.18 (Fathi, Oh). Soit H un sous-groupe de GÔD2, ω0Õ, cont<strong>en</strong>ant<br />

les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s. Supposons qu’il existe un morphisme<br />

de groupe Cal : H�R tel que<br />

1. la restriction de Cal aux difféomorphismes coïncide avec l’invariant de<br />

Calabi;<br />

2. (homogénéité) pour tout hÈH et tout rapport 0�a�1,<br />

CalÔsahs¡1<br />

aÕ�a 4<br />

CalÔhÕ.<br />

où sa est l’homothétie de rapport a, c<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> 0.<br />

Alors H est un sous-groupe propre de GÔD2, ω0Õ.<br />

Remarquons que la propriété d’homogénéité est bi<strong>en</strong> sûr déjà vérifiée par<br />

l’invariant de Calabi sur les difféomorphismes.<br />

Démonstration — L’idée est de construire un homéomorphisme h pour<br />

lequel la propriété d’homogénéité forcerait l’invariant de Calabi à pr<strong>en</strong>dre<br />

une valeur infinie. Pour cela, on part d’une rotation fibrée R0, à support<br />

dans l’anneau 1�r�1 , autrem<strong>en</strong>t dit<br />

2<br />

R0 :Ôr, θÕ��Ôr, θ ρrÔθÕÕ,<br />

avec ρ :×0, 1Ö��R à support dans×1<br />

2 , 1Ö. On peut choisir ρ de façon à ce que<br />

l’invariant de Calabi de ce difféomorphisme soit égal à 1. On r<strong>en</strong>ormalise<br />

cette rotation fibrée <strong>en</strong> réduisant l’espace et <strong>en</strong> accélérant le temps, de façon<br />

à obt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>core des rotations fibrées : plus précisém<strong>en</strong>t, on définit par<br />

récurr<strong>en</strong>ce les difféomorphismes Rk pour tout <strong>en</strong>tier k�0 par la relation<br />

Rk 1�s1<br />

2¥RÔ2 4Õ<br />

86<br />

k¥s¡1<br />

1<br />

2<br />

.


R2<br />

R1<br />

R0<br />

1ß4 1ß2<br />

Fig. 4.4 – L’homéomorphisme h�R0¥R1¥R2¥¤¤¤ne peut pas avoir<br />

d’invariant de Calabi.<br />

La r<strong>en</strong>ormalisation <strong>en</strong> temps sert à ce que l’invariant de Calabi pr<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>core<br />

la valeur 1 sur chaque Rk. Le support de Rk est l’anneau de rayon extérieur<br />

2¡k et de rayon intérieur 2¡k¡1 . Ces supports sont deux à deux disjoints,<br />

donc on peut définir l’homéomorphisme h comme le composé de toutes les<br />

applications Rk, k�0 (figure 4.3.1). Par construction, h vérifie la relation<br />

h�R0¥¡s1<br />

2¥hÔ24Õ¥s¡1 1<br />

2©,<br />

(h est le composé de R0 avec une copie réduite d’un itéré de lui-même).<br />

Démontrons maint<strong>en</strong>ant, par l’absurde, que h ne peut pas appart<strong>en</strong>ir à un<br />

sous-groupe sur lequel l’invariant de ÐCalabi s’ét<strong>en</strong>d <strong>en</strong> conservant la propriété<br />

d’homogénéité. En effet, sous cette hypothèse, la relation précéd<strong>en</strong>te donnerait,<br />

<strong>en</strong> utilisant la propriété de morphisme, l’homogénéité et CalÔR0Õ�1,<br />

CalÔhÕ�1 CalÔhÕ<br />

ωÕ<br />

ce qui est visiblem<strong>en</strong>t absurde.<br />

Remarque 4.19. Dans le cas de la sphère, Y.-G. Oh a remarqué que pour<br />

prouver la non-simplicité de GÔS2, ωÕ, il suffit d’ét<strong>en</strong>dre à HameoÔS2, ωÕle<br />

quasi-morphisme construit par M. Entov et L. Polterovich sur HamÔS2,<br />

(cf. [14]). Ce quasi-morphisme coïncide avec le morphisme de Calabi sur les<br />

87<br />

1


difféomorphismes dont le support est déplaçable. La démonstration de ce fait<br />

est similaire au cas du disque.<br />

Cette discussion motive la question suivante :<br />

Question 4.20. Quels sont les sous-groupes H de GÔR 2 , ω0Õauxquels le morphisme<br />

de Calabi s’ét<strong>en</strong>d <strong>en</strong> un morphisme de groupe H�R? Plus généralem<strong>en</strong>t,<br />

<strong>en</strong> dim<strong>en</strong>sion quelconque, quels sont les groupes d’homéomorphismes<br />

auxquels le morphisme de Calabi s’ét<strong>en</strong>d?<br />

4.3.2 Ext<strong>en</strong>sion au groupe des homéomorphismes bilipschitz<br />

<strong>symplectique</strong>s<br />

Rappelons que la notation G2n désigne le groupe <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par les homéomorphismes<br />

super-admissibles de R 2n . Voici le résultat que nous obt<strong>en</strong>ons.<br />

Théorème 4.21. Le morphisme de Calabi s’ét<strong>en</strong>d <strong>en</strong> un morphisme de<br />

groupe Cal : G2n�R.<br />

Démonstration du théorème 4.21 — Soit f un homéomorphisme superadmissible,<br />

associé à une fonction génératrice S. Pour tout tÈ×0, 1×et tout<br />

Ôx, ηÕÈR 2n , on pose<br />

StÔx, ηÕ�t 2 η<br />

S¡x<br />

,<br />

t t©.<br />

Posons ft�ΨÔStÕ. Notons (ce sera utile plus tard) que l’on a l’id<strong>en</strong>tité<br />

f tÔx,<br />

y<br />

yÕ�tf¡x<br />

,<br />

t t©,<br />

<strong>en</strong> tout pointÔx, yÕÈR 2n .<br />

D’après le lemme 4.15, le chemin St est un chemin C1 de fonctions génératrices<br />

approchable au s<strong>en</strong>s C1 par un chemin de fonctions génératrices<br />

de classe C�. D’après la proposition 4.16, l’isotopieÔftÕtÈ×0,1×est donc une<br />

haméotopie. Notons H son hamiltoni<strong>en</strong> générateur, qui n’est défini que pour<br />

les temps strictem<strong>en</strong>t positif.<br />

On pose alors CalÔfÕ�÷1 0÷R2n HÔt, x, yÕω n 0dt. (4.2)<br />

Cette intégrale est bi<strong>en</strong> converg<strong>en</strong>te <strong>en</strong> 0. En effet, par l’équation d’Hamilton-<br />

Jacobi,<br />

HÔt, x, p¥f yÕ��St �tÔx, tÔx, yÕÕ y<br />

�Ô2t¡1ÕS¡x<br />

, p¥f¡x<br />

,<br />

t t t©©.<br />

88


Donc, si B est une boule c<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> l’origine et cont<strong>en</strong>ant le support de<br />

Ôx, yÕ��SÔx, p¥fÔx, yÕÕ, ÷1<br />

0÷R2n�HÔt, x, yÕ�ω n 0dt�÷1 t<br />

0÷tB 2n�2t¡1��S�C0 ωn 0dt��. Nous avons défini notre morphisme Cal sur une famille de générateurs de<br />

G2n. Ét<strong>en</strong>dons-le <strong>en</strong> un morphisme sur G2n : si gÈG2n est une composition<br />

g�f1¥¤¤¤¥fp, où chaque fi est super-admissible, on pose<br />

CalÔgÕ�CalÔf1Õ ¤¤¤ CalÔfpÕ.<br />

Vérifions que cette définition ne dép<strong>en</strong>d pas de la décomposition de g. La<br />

preuve sera terminée si l’on prouve que pour toute telle décomposition de<br />

l’id<strong>en</strong>tité, la somme ci-dessus donne 0. Fixons donc une décomposition de<br />

l’id<strong>en</strong>tité Id�f1¥¤¤¤¥fm. Pour iÈØ1, . . .,mÙet tÈ×0, 1×, posons <strong>en</strong>suite<br />

comme précédemm<strong>en</strong>t,<br />

f t i�tfi¡¤t©.<br />

Comme nous l’avons vu, les isotopiesÔft iÕtÈ×0,1×sont des haméotopies <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées<br />

par des hamiltoni<strong>en</strong>s continus que l’on notera Hi. Par conséqu<strong>en</strong>t,<br />

ft 1¥¤¤¤¥f t m est une haméotopie, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par H1�¤¤¤�Hp, zÕ zÕ:�<br />

où H�KÔt,<br />

HÔt, KÔt, φ¡t HÔzÕÕ.<br />

Par ailleurs, implique à tout temps f Id�f1¥¤¤¤¥fm t 1¥¤¤¤¥f t m�Id. Le<br />

théorème d’unicité du hamiltoni<strong>en</strong> continu (proposition 4.6) implique donc<br />

que<br />

H1�¤¤¤�Hp�0.<br />

On peut alors faire le calcul suivant :<br />

CalÔf1Õ ¤¤¤ CalÔfmÕ�pôi�1÷1<br />

0÷R2 HiÔt, x, yÕω n 0dt x, yÕω n 0dt<br />

�0,<br />

�÷1<br />

0÷R 2ÔH1�¤¤¤�HpÕÔt,<br />

ce qui montre bi<strong>en</strong> que Cal est un morphisme de groupe.<br />

Il reste à montrer que ce morphisme ét<strong>en</strong>d le morphisme de Calabi usuel<br />

sur les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s. Ceci n’est pas évid<strong>en</strong>t car les isotopies<br />

considérées ne sont pas lisses <strong>en</strong> t�0. Cep<strong>en</strong>dant, on peut faire le<br />

raisonnem<strong>en</strong>t suivant : la restriction de Cal au groupe des commutateurs de<br />

89


HcÔR 2nÕest nécessairem<strong>en</strong>t trivial, car ce groupe est simple. Par conséqu<strong>en</strong>t,<br />

sa restriction à HcÔR 2nÕcoïncide avec le morphisme de Calabi classique, à<br />

composition près par un morphisme du groupe additif R. Ce morphisme est<br />

<strong>en</strong> fait l’id<strong>en</strong>tité, car la formule (4.2) implique l’égalité de Cal�HcÔR 2nÕet du<br />

morphisme de Calabi classique sur les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s de la<br />

forme<br />

f¡1¥ÔtfÔ¤ßtÕÕ,<br />

pour t�0. Ð<br />

90


Chapitre 5<br />

Pseudo-représ<strong>en</strong>tations et rigidité<br />

du crochet de Poisson<br />

5.1 Le problème de la rigidité C 0 du crochet de<br />

Poisson<br />

Rappelons que sur toute variété <strong>symplectique</strong>, on peut définir le crochet<br />

de Poisson de deux fonctions C�, H et K par la formule<br />

ØH, KÙ�ωÔXH, XKÕ�dH¤XK�¡dK¤XH.<br />

Ce crochet donne une structure d’algèbre de Lie à l’espace C�ÔMÕ.<br />

Selon un théorème célèbre de M. Gromov et Y. Eliashberg (théorème<br />

A.39), pour toute variété <strong>symplectique</strong>, le groupe des symplectomorphismes<br />

SympÔM, ωÕest C0-fermé dans le groupe des difféomorphismes. Dans R2n ,<br />

ce résultat peut s’exprimer <strong>en</strong> terme de crochets de Poisson de la manière<br />

suivante (grâce à la remarque A.31).<br />

Théorème 5.1 (Gromov-Eliashberg). Soi<strong>en</strong>tÔfk 1Õ, . . .,Ôfk nÕ,Ôgk 1Õ, . . .,Ôgk nÕdes<br />

suites de fonctions de classe C�sur R2n , vérifiant les trois conditions suivantes<br />

:<br />

1. pour tout iÈØ1, . . .,nÙ, les suitesÔfk iÕetÔgk iÕconverg<strong>en</strong>t uniformém<strong>en</strong>t<br />

respectivem<strong>en</strong>t vers des fonctions fi et gi supposées de classe C�,<br />

2. pour tous i et j dansØ1, . . .,nÙ, on aØfk i , gk jÙ�δij où δij désigne le<br />

symbole de Kronecker, etØfk i , fk jÙ�Øgk i , gk jÙ�0.<br />

3. les 2n-upletsÔfk 1 , . . ., fk n, gk 1, . . .,g k fjÙ�<br />

nÕetÔf1, . . .,fn, g1, . . .,gnÕform<strong>en</strong>t<br />

tous des difféomorphismes.<br />

Alors, les fonctions limites vérifi<strong>en</strong>t les id<strong>en</strong>titésØfi, gjÙ�δij etØfi,<br />

Øgi, gjÙ�0.<br />

91


Cette façon de voir le théorème de Gromov et Eliashberg suggère la question<br />

suivante, dont il apparaît comme un cas particulier (si l’on oublie la<br />

troisième hypothèse).<br />

Question 5.2. Soi<strong>en</strong>tÔFnÕ,ÔGnÕdes suites de fonctions de classe C�, telles<br />

que<br />

C0 �FÈC�,<br />

Fn<br />

Gn<br />

C 0<br />

�GÈC�,<br />

ØFn, GnÙC 0<br />

�HÈC�.<br />

A-t-on alorsØF, GÙ�H ?<br />

Comme on pouvait s’y att<strong>en</strong>dre — le crochet de Poisson ne fait interv<strong>en</strong>ir<br />

que la différ<strong>en</strong>tielle des fonctions et n’a a priori ri<strong>en</strong> à voir avec leur norme<br />

C0 θÕ<br />

— , la réponse à cette question est négative <strong>en</strong> général, comme le prouve<br />

l’exemple suivant.<br />

Exemple 5.3. (Polterovich) Soit χ une fonction continue à support compact<br />

sur R, nulle au voisinage de 0. On pose alors, <strong>en</strong> coordonnées polairesÔr,<br />

sur R2 , muni de la forme rdr�dθ :<br />

FnÔr, θÕ�χÔrÕr �n cosÔnθÕ,<br />

GnÔr, θÕ�χÔrÕr �n sinÔnθÕ.<br />

On voit que Fn et Gn converg<strong>en</strong>t vers 0, mais que leur crochet de Poisson<br />

vaut rχÔrÕχÔrÕ χÔrÕ2�0.(voir figure 5.1)<br />

Cep<strong>en</strong>dant, F. Cardin et C. Viterbo ont découvert dans [8] que dans le<br />

cas où H�0, la réponse à la question 5.2 est positive, ouvrant ainsi la<br />

voie aux recherches sur la rigidité C 0 du crochet de Poisson. Nous allons ici<br />

généraliser le résultat de F. Cardin et C. Viterbo <strong>en</strong> montrant que la question<br />

5.2 a une réponse positive lorsque les suites de fonctions considérées cach<strong>en</strong>t<br />

une structure d’algèbre de Lie.<br />

5.2 Pseudo-représ<strong>en</strong>tations<br />

5.2.1 Définition et résultat<br />

Dans cette partie, on introduit le concept de pseudo-représ<strong>en</strong>tation — la<br />

structure d’algèbre de Lie « cachée » m<strong>en</strong>tionnée plus haut — et énonçons<br />

notre résultat principal.<br />

92


nθ<br />

ÔFn, GnÕθ<br />

Fig. 5.1 – L’exemple de Polterovich, vu comme une suite d’applications<br />

ÔFn, GnÕ:R 2�R 2 .<br />

On se donne une algèbre de Lie de dim<strong>en</strong>sion finie g. Par ailleurs, on note<br />

C�0 l’espace des fonctions normalisées de classe C�, c’est-à-dire qui sont<br />

– à support compact si M est ouverte,<br />

– de moy<strong>en</strong>ne nulle si M est fermée.<br />

g×Õ<br />

Définition 5.4. Une suite d’applications linéaires<br />

ρn : g�C�0ÔMÕ,<br />

sera appelée pseudo-représ<strong>en</strong>tation si pour tous f, gÈg,<br />

BnÔf, gÕ�ØρnÔfÕ, ρnÔgÕÙ¡ρnÔÖf, converge C0 ρnÔgÕÙ<br />

vers 0.<br />

Si l’on suppose <strong>en</strong> outre que la suiteÔρnÕconverge vers une application<br />

linéaire continue donnée ρ : g�C�0ÔMÕ, alors le crochetØρnÔfÕ,<br />

converge vers ρÔÖf, g×Õ, pour tous élém<strong>en</strong>ts f et g de g. La question 5.2 revi<strong>en</strong>t<br />

alors à se demander siØρÔfÕ, ρÔgÕÙ�ρÔÖf, g×Õ, autrem<strong>en</strong>t dit si ρ est une<br />

représ<strong>en</strong>tation.<br />

Théorème 5.5. Pour toute variété <strong>symplectique</strong>, et pour toute algèbre de<br />

Lie de dim<strong>en</strong>sion finie, la limite C 0 d’une pseudo-représ<strong>en</strong>tation converg<strong>en</strong>te<br />

est une représ<strong>en</strong>tation.<br />

93<br />

r<br />

�n<br />

r


Ce théorème ét<strong>en</strong>d le résultat de F. Cardin et C. Viterbo m<strong>en</strong>tionné plus<br />

haut (cf. [8]). En effet, ce dernier n’est autre que le théorème 5.5 dans le cas<br />

des algèbres de Lie abéli<strong>en</strong>nes.<br />

5.2.2 Démonstration<br />

Comme nous allons le voir, la démonstration du théorème 5.5 repose ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

sur l’exist<strong>en</strong>ce de distances "C¡1 " et bi-invariantes sur le groupe<br />

hamiltoni<strong>en</strong>, comme la distance de Hofer (voir section 1.1.3).<br />

Nous allons devoir établir dans un premier temps une propriété des pseudoreprés<strong>en</strong>tations.<br />

Une formule de Hadamard pour les pseudo-représ<strong>en</strong>tations<br />

Lemme 5.6. Soit ρn une pseudo-représ<strong>en</strong>tation bornée (non-nécessairem<strong>en</strong>t<br />

converg<strong>en</strong>te) d’une algèbre de Lie de dim<strong>en</strong>sion finie g. Soi<strong>en</strong>t f, gÈg, alors<br />

la suite de fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes�ôj�0<br />

ρnÔadÔgÕj<br />

fÕs j<br />

j!<br />

converge vers zéro uniformém<strong>en</strong>t sur M.<br />

Y×<br />

De plus, la converg<strong>en</strong>ce<br />

Y×<br />

est uniforme<br />

<strong>en</strong> s sur tout intervalle compact.<br />

Remarque 5.7. Ce lemme est à comparer à la formule de Hadamard :<br />

1<br />

expÔ¡YÕX exp Y�X ÖX, Y×, . . .,<br />

2!ÖÖX,<br />

où X et Y sont deux indéterminées, et oùÖX, Y×�XY¡YX.<br />

ρnÔfÕ¥φ s ρnÔgÕ¡<br />

Remarque 5.8. C’est dans ce lemme qu’intervi<strong>en</strong>t l’hypothèse de dim<strong>en</strong>sion<br />

finie faite sur l’algèbre de Lie dans l’énoncé du théorème 5.5. Par ailleurs, on<br />

voit dans ce lemme que l’on utilise bi<strong>en</strong> toute la structure d’algèbre de Lie<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par f et g.<br />

Démonstration du lemme 5.6 — On se donne une norme�¤�sur g, et<br />

l’on note C la norme induite de son crochet de Lie, i.e,<br />

f, gÈg,�Öf, g×��C�f��g�.<br />

94


¯ �ôρnÔadÔgÕj<br />

fÕs<br />

j�N<br />

j<br />

j!¯� �ô<br />

j�N<br />

Remarquons d’abord que la série considérée converge. En effet, la norme C 0<br />

de son reste peut être majorée par le reste d’une série positive converg<strong>en</strong>te<br />

de la manière suivante :<br />

. R�f�ÔsC�g�Õj j!<br />

où R est un majorant indép<strong>en</strong>dant de n de<br />

�ρn��supØ�ρnÔhÕ�C 0��h��1Ù.<br />

Prouvons maint<strong>en</strong>ant le lemme. L’équation de Poisson nous donne<br />

et donc<br />

où,<br />

d dsÔρnÔfÕ¥φ s ρnÔgÕÕ�ØρnÔfÕ, ρnÔgÕÙ¥φ s ρnÔgÕ<br />

ρnÔfÕ¥φ s0 ρnÔgÕ�ρnÔfÕ ÷s0 ρnÔgÕÙ¥φ 0ØρnÔfÕ,<br />

�ρnÔfÕ ÷s0<br />

0<br />

ρnÔÖf, g×Õ¥φ<br />

s1<br />

÷s0<br />

ρnÔgÕds1 BnÔf, gÕ¥φ 0<br />

s1<br />

ρnÔgÕds1<br />

s1<br />

ρnÔgÕds1.<br />

Ensuite, on obti<strong>en</strong>t par une récurr<strong>en</strong>ce très simple sur l’<strong>en</strong>tier N :<br />

ρnÔfÕ¥φ s0 ρnÔgÕ�Nôj�0 ρnÔadÔgÕj<br />

fÕs0 j<br />

RN,nÔs0Õ SN,nÔs0Õ,<br />

j!<br />

1 fÕ¥φ RN,nÔs0Õ�÷s0 ρnÔadÔgÕN<br />

0÷s1 0¤¤¤÷sN 0<br />

SN,nÔs0Õ�Nôj�0÷s0<br />

0÷s1<br />

0¤¤¤÷sj<br />

0<br />

BnÔadÔgÕj f, gÕÕ¥φ<br />

sN<br />

1 1¤¤¤ds1,<br />

ρnÔgÕdsN<br />

sj 1 1¤¤¤ds1.<br />

ρnÔgÕdsj<br />

Maint<strong>en</strong>ant, si l’on note<br />

�Bn��supØ�ØρnÔfÕ, ρnÔgÕÙ¡ρnÔÖf, g×Õ�C 0��f���g��1Ù,<br />

�Bn�converge vers 0 par hypothèse.<br />

95


On peut estimer la norme C 0 de ces quantités comme suit :<br />

�RN,nÔs0Õ�C0�÷s0 0÷s1<br />

0¤¤¤÷sN¡1<br />

0¤¤¤÷sj<br />

R�g�N C N�f�dsN¤¤¤ds1,<br />

0<br />

N N C s0 , �R�f��g�N N!<br />

ce qui prouve que RN,nÔs0Õconverge vers 0 lorsque N t<strong>en</strong>d vers l’infini, ceci<br />

uniformém<strong>en</strong>t par rapport à n. De même,<br />

ôj�0÷s0 �SN,nÔs0Õ��N¡2 0÷s1<br />

ce qui implique�SN,nÔs0Õ���Bn��f�expÔso�g�Õpour tout N.<br />

Si l’on fait t<strong>en</strong>dre N vers l’infini, on obti<strong>en</strong>t ¯ρnÔfÕ¥φ s ρnÔgÕ¡ �ôj�0 ρnÔadÔgÕj<br />

fÕs j<br />

j!¯��Bn��f�expÔso�g�Õ.<br />

Ceci termine la démonstration car le membre de droite converge vers 0.Ð<br />

dsj 1¤¤¤ds1,<br />

0�Bn��f��g�j<br />

Où les distances bi-invariantes C¡1 intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

Terminons la démonstration du théorème 5.5. Le schéma est le suivant : on<br />

transforme les hypothèses de converg<strong>en</strong>ce sur les hamiltoni<strong>en</strong>s <strong>en</strong> propriétés<br />

sur leurs flots, on applique alors une distance bi-invariante C¡1 , puis on fait la<br />

transformation inverse pour <strong>en</strong> déduire des conséqu<strong>en</strong>ces sur les hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

limites.<br />

Démonstration du théorème 5.5 — Soi<strong>en</strong>t f, gÈg. On veut prouver que<br />

ØρÔfÕ, ρÔgÕÙ�ρÔÖf, g×Õ. On fixe une distance bi-invariante C¡1 que l’on notera<br />

d, par exemple la distance de Hofer.<br />

Le lemme 5.6 affirme, �ôj�0 ρnÔadÔgÕj<br />

fÕs j<br />

C<br />

j!<br />

0<br />

�0.<br />

�<br />

Chaque terme de la série converge lorsque n t<strong>en</strong>d vers l’infini, et l’on a vu<br />

dans la démonstration du lemme, que la série converge uniformém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> n.<br />

En conséqu<strong>en</strong>ce, on a pour tout s, �ôj�0 ρÔadÔgÕj<br />

fÕs j<br />

. (5.1)<br />

j!<br />

96<br />

ρnÔfÕ¥φ s ρnÔgÕ¡<br />

ρnÔfÕ¥φ s ρnÔgÕC 0


L’hypothèse de dim<strong>en</strong>sion finie implique que la fonction définie par la série<br />

normalem<strong>en</strong>t converg<strong>en</strong>te� � j�0 ρÔadÔgÕjfÕs j<br />

j! est de classe C�sur M.<br />

En effet, siÔHiÕ, iÈØ1, . . .,dÙest une base de l’image de l’application<br />

linéaire ρ, alors il existe des réels aij tels que ρÔadÔgÕjfÕs’écrive�d i�1 aijHi.<br />

La série de terme général ρÔadÔgÕjfÕs j<br />

est normalem<strong>en</strong>t converg<strong>en</strong>te, donc<br />

j!<br />

pour tout i, la série� � j�0�aij�s j<br />

est converg<strong>en</strong>te. Par conséqu<strong>en</strong>t la série de<br />

j!<br />

terme général<br />

d¢ρÔadÔgÕj<br />

fÕs j s<br />

aijdHi<br />

j!ª�dôi�1 j<br />

j! ,<br />

est égalem<strong>en</strong>t normalem<strong>en</strong>t converg<strong>en</strong>te. La fonction� � j�0 ρÔadÔgÕjfÕs j<br />

j! est<br />

donc de classe C1 . Par un raisonnem<strong>en</strong>t similaire, on montre qu’elle est de<br />

classe C�.<br />

Comme la distance d est C¡1 , l’équation (5.1) implique que le flot <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré<br />

par ρnÔfÕ¥φ s ρnÔgÕconverge pour d vers le flot <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par� � j�0 ρÔadÔgÕjfÕs j<br />

j! .<br />

Par ailleurs, le flot de ρnÔfÕ¥φ s ρnÔgÕn’est autre que t��φ¡s ρnÔgÕφt ρnÔfÕφs ρnÔgÕ,<br />

et celui-ci converge pour d vers φ¡s<br />

ρÔgÕφt ρÔfÕφs ρÔgÕ. En effet, ρnÔgÕconverge uniformém<strong>en</strong>t<br />

vers ρÔgÕet ρnÔfÕconverge uniformém<strong>en</strong>t vers ρÔfÕ, ce qui implique<br />

que leurs flots respectifs converg<strong>en</strong>t pour d.<br />

Si l’on regroupe les conclusions des deux derniers paragraphes, on voit<br />

que l’unicité de la limite pour d — c’est à dire la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de<br />

d — implique que t��φ¡s ρÔgÕφt ρÔfÕφs ρÔgÕest le flot de� � j�0 ρÔadÔgÕjfÕs j<br />

. Les j!<br />

fonctions étant supposées normalisées, on <strong>en</strong> déduit l’égalité �ôj�0 ρÔadÔgÕj<br />

fÕs j<br />

j! .<br />

Maint<strong>en</strong>ant, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant la dérivée par rapport à s, <strong>en</strong> s�0, on obti<strong>en</strong>t<br />

ØρÔfÕ, ρÔgÕÙ�ρÔÖf,<br />

ρÔfÕ¥φ s ρÔgÕ�<br />

g×Õ. Ð<br />

5.3 Quelques conséqu<strong>en</strong>ces et questions<br />

5.3.1 Une notion de représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C0 C0ÔMÕ<br />

Le théorème 5.5 permet — et c’<strong>en</strong> est la principale motivation — d’ét<strong>en</strong>dre<br />

la notion de représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne au cadre continu. On note<br />

l’espace des fonctions continues M�R normalisées.<br />

97


Définition 5.9. On appellera représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C 0 d’une algèbre<br />

de Lie g, toute application linéaire ρ : g�C0ÔMÕqui est limite au s<strong>en</strong>s C 0<br />

d’une pseudo-représ<strong>en</strong>tation de g.<br />

Remarque 5.10. Lorsque l’algèbre de Lie est de dim<strong>en</strong>sion finie, la définition<br />

5.9 ét<strong>en</strong>d la notion de représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne usuelle. En effet, le<br />

théorème 5.5 affirme dans ce cas qu’une représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C 0 à<br />

valeur dans l’espace de fonctions lisses C�0ÔMÕest une représ<strong>en</strong>tation.<br />

Exemple 5.11. Si ρ : g�C�0ÔMÕest une représ<strong>en</strong>tation, et si φ est un homéomorphisme<br />

<strong>symplectique</strong>, à support compact, alors l’application linéaire<br />

g�C0ÔMÕ, ξ��ρÔξÕ¥φ,<br />

est une représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C0 de g.<br />

En effet, φ est par définition la limite C0 d’une suite de symplectomorphismesÔφnÕ.<br />

Si l’on noteÔρnÕla suite d’application linéaire définie par<br />

ρn : ξ�ρÔξÕ¥φn, l’invariance <strong>symplectique</strong> du crochet de Poisson implique<br />

que pour chaque n, ρn est une représ<strong>en</strong>tation. Sa limite est donc bi<strong>en</strong><br />

une représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C0 .<br />

Cette notion de représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C 0 soulève de nombreuses<br />

questions et mériterait une étude plus approfondie. Nous avons défini une<br />

notion de représ<strong>en</strong>tation pour les algèbres de Lie; une question naturelle<br />

est donc de savoir si cette notion admet une contre-partie pour les groupes<br />

de Lie. Cette contre-partie doit peut-être être cherchée du côté du groupe<br />

des haméomorphismes (cf. chapitre 4). Notons par ailleurs que la notion<br />

d’application mom<strong>en</strong>t se transpose bi<strong>en</strong> aux représ<strong>en</strong>tations C 0 .<br />

En effet, si ρ est une représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C 0 , on peut considérer<br />

son application mom<strong>en</strong>t, définie, par analogie avec le cas lisse, par :<br />

µρ : M�g¦, x��Ôg��ρÔgÕÔxÕÕ.<br />

Il serait intéressant d’étudier les propriétés de ces nouvelles applications mom<strong>en</strong>ts.<br />

5.3.2 Affaiblissem<strong>en</strong>t de la converg<strong>en</strong>ce<br />

Une question naturelle est de se demander si l’on peut remplacer la converg<strong>en</strong>ce<br />

C 0 dans toute la théorie des pseudo-représ<strong>en</strong>tations par une converg<strong>en</strong>ce<br />

plus faible. Nous allons exploiter ici les résultats de la partie 2.2 pour<br />

améliorer légèrem<strong>en</strong>t le théorème 5.5, dans le cas de l’espace <strong>symplectique</strong><br />

R 2n . On repr<strong>en</strong>d les notations de la partie 2.2.<br />

98


Proposition 5.12. Soit K un compact de R 2n , vérifiant ξÔKÕ�0. Si l’on<br />

remplace la converg<strong>en</strong>ce C 0 dans la définition des pseudo-représ<strong>en</strong>tations 5.4<br />

par la converg<strong>en</strong>ce C 0 sur tout compact de R 2n¡K, alors la conclusion du<br />

théorème 5.5 reste vraie : la limite au s<strong>en</strong>s C 0 sur tout compact de R 2n¡K<br />

d’une telle pseudo-représ<strong>en</strong>tation, est une représ<strong>en</strong>tation.<br />

Démonstration — D’après le théorème 2.7, il suffit de repr<strong>en</strong>dre complètem<strong>en</strong>t<br />

la preuve du théorème 5.5 <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant pour distance bi-invariante<br />

C¡1 la distance de Viterbo. Ð<br />

5.3.3 Cas des supports non-compacts<br />

Considérons l’exemple suivant, qui n’est qu’une réécriture de l’exemple<br />

5.3.<br />

Exemple 5.13. Plaçons-nous sur la variété <strong>symplectique</strong>ÔR2¡Ø0Ù, θÕ�<br />

rdr�dθÕ,<br />

munie de ses coordonnées polaires et considérons l’algèbre de Lie d’Heis<strong>en</strong>berg<br />

h de dim<strong>en</strong>sion 3 — c’est à dire l’algèbre de Lie admettant une base à<br />

trois élém<strong>en</strong>ts f, g et h vérifiant les relationsÖf, g×�h etÖf, h×�Ög, h×�0.<br />

On pose alors<br />

r<br />

ρnÔfÕÔr, �n cosÔnθÕ,<br />

θÕ� r<br />

ρnÔgÕÔr, �n sinÔnθÕ,<br />

ρnÔhÕÔr, θÕ�1.<br />

Si l’on oublie les conditions de support et de normalisation de la définition<br />

des pseudo-représ<strong>en</strong>tations (définition 5.4), ρn définit alors une pseudoreprés<strong>en</strong>tation<br />

de h, qui converge vers une application linéaire ρ vérifiant<br />

g×Õ�<br />

ρÔfÕ�0,<br />

ρÔgÕ�0,<br />

ρÔhÕ�1.<br />

On voit donc que le théorème 5.5 ne s’ét<strong>en</strong>d pas à ce cadre, puisque ρÔÖf,<br />

ØρÔfÕ, ρÔgÕÙ.<br />

Nous allons exploiter cet exemple pour prouver que sur certaines variétés<br />

<strong>symplectique</strong>s M non-compactes, le groupe HÔMÕde tous les difféomorphismes<br />

hamiltoni<strong>en</strong>s (non-nécessairem<strong>en</strong>t à support compact) n’admet aucune<br />

distance bi-invariante C¡1 .<br />

99


Théorème 5.14. Soit M�SN la symplectisation d’une variété de contact<br />

ÔN, ξÕde dim<strong>en</strong>sion au moins 3, admettant une caractéristique fermée. Alors,<br />

HÔMÕn’admet aucune distance bi-invariante C¡1 .<br />

Pour les définitions de base concernant la géométrie de contact, le lecteur<br />

peut se référer à l’annexe A.1.5.<br />

Corollaire 5.15. Pour toute variété compacte B de dim<strong>en</strong>sion au moins 2,<br />

HÔT¦BÕn’admet aucune distance bi-invariante C¡1 .<br />

La démonstration du théorème repose sur le lemme suivant.<br />

Lemme 5.16. Soi<strong>en</strong>t M une variété <strong>symplectique</strong> ouverte, g une algèbre de<br />

Lie normée, et ρn une pseudo-représ<strong>en</strong>tation de g dans C�ÔMÕ, de limite ρ.<br />

Supposons qu’il existe deux élém<strong>en</strong>ts f et g de g, tels que :<br />

– chaque fonction ρnÔfÕ, ρÔfÕ, ρnÔgÕ, ρÔgÕet� � j�0 ρÔadÔgÕjfÕs j ρÔgÕ a un flot<br />

j!<br />

complet,<br />

– il existe un ouvert sur lequel toutes les fonctions ρnÔfÕ, ρÔfÕ, ρnÔgÕ,<br />

sont id<strong>en</strong>tiquem<strong>en</strong>t nulles.<br />

–ØρÔfÕ, ρÔgÕÙ�ρÔÖf, g×Õ.<br />

Alors le groupe des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s HÔMÕn’admet aucune<br />

distance bi-invariante C¡1 .<br />

Démonstration du lemme 5.16 — Pour s’<strong>en</strong> convaincre, il suffit de relire<br />

att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t la preuve du théorème 5.5, <strong>en</strong> remplaçant chaque fois que<br />

c’est possible, C 0 converg<strong>en</strong>ce par C 0 -converg<strong>en</strong>ce sur les compacts et C�0<br />

par C�. On s’aperçoit alors que les supports compacts s’avèr<strong>en</strong>t nécessaires<br />

<strong>en</strong> exactem<strong>en</strong>t trois occasions :<br />

– Chaque fois que l’on considère le flot d’un hamiltoni<strong>en</strong>, il doit être complet.<br />

Ceci est automatique pour des hamiltoni<strong>en</strong>s à support compact<br />

mais faux <strong>en</strong> général. Avec les notations de la preuve, les flots néces-<br />

saires sont ceux de ρnÔfÕ, ρÔfÕ, ρnÔgÕ, ρÔgÕet� � j�0 ρÔadÔgÕjfÕs j<br />

j! .<br />

– Les fonctions ρnÔfÕ, ρÔfÕ, ρnÔgÕ, ρÔgÕdoiv<strong>en</strong>t être normalisées <strong>en</strong> un<br />

certain s<strong>en</strong>s.<br />

– On utilise une distance bi-invariante C¡1 . Ceci existe sur HcÔMÕ, mais<br />

on n’<strong>en</strong> connaît aucune à HÔMÕ.<br />

Le lemme 5.16 se déduit aisém<strong>en</strong>t de cette discussion. Ð<br />

Démonstration du théorème 5.14 — Supposons dans un premier temps<br />

que N est de la forme S 1¢B où B est une boule <strong>symplectique</strong> de dim<strong>en</strong>sion<br />

100


2n. Munissons sa symplectisation de coordonnéesÔs, θ; q, pÕ, de sorte que la<br />

forme <strong>symplectique</strong> sur SÔS 1¢BÕs’écrive dÔe sÔdθ pdqÕÕ. On peut adapter<br />

l’exemple 5.13 pour qu’il satisfasse toutes les hypothèses du lemme 5.16. On<br />

pose <strong>en</strong> effet<br />

ρnÔfÕÔs, θ; q, pÕ�χÔq, pÕe sß2<br />

�n cosÔnθÕ,<br />

ρnÔgÕÔs, θ; q, pÕ�χÔq, pÕe sß2<br />

�n sinÔnθÕ,<br />

ρnÔhÕÔs, θ; q, pÕ�χÔq, pÕ,<br />

où f, g, h form<strong>en</strong>t une base de l’algèbre de Lie de Heis<strong>en</strong>berg h de dim<strong>en</strong>sion<br />

3 et où χ est une fonction lisse non-nulle R 2n�R, à support compact inclus<br />

dans B.<br />

Soit maint<strong>en</strong>ant M�SN une variété satisfaisant aux hypothèses du<br />

théorème 5.14, c’est à dire qui est la symplectisation d’une variété de contact<br />

N de dim<strong>en</strong>sion au moins 3 admettant une caractéristique fermée. Nous allons<br />

montrer que pour des boules B suffisamm<strong>en</strong>t petites, M conti<strong>en</strong>t un ouvert<br />

U symplectomorphe à SÔS 1¢BÕ. Ceci terminera la preuve car l’exemple cidessus,<br />

prolongé par zéro hors de l’ouvert U, satisfera toutes les conditions<br />

du lemme 5.16.<br />

Notons γ une caractéristique fermée deÔN, ξÕ(voir figure 5.3.3). Le champ<br />

de Reeb étant transverse à la structure de contact, il existe un voisinage V<br />

de la section nulle du fibré ξ�γ, qui est difféomorphe à un voisinage W de γ<br />

dans N. Or, le fibré ξ�γ est un fibré <strong>symplectique</strong> sur S 1 et est donc trivial,<br />

de sorte que V peut être choisi de la forme S 1¢B.<br />

On termine <strong>en</strong> appliquant un résultat classique sur le voisinage des sousvariétés<br />

de contact (cf. [21], exemple 2.33), qui affirme que le voisinage W,<br />

difféomorphe à S 1¢B, lui est <strong>en</strong> réalité contactomorphe, quitte à pr<strong>en</strong>dre<br />

un voisinage <strong>en</strong>core plus petit. Ð<br />

Démonstration du corollaire 5.15 — Choisissons une métrique riemani<strong>en</strong>ne<br />

sur B et considérons la symplectisation SST¦B du fibré <strong>en</strong> sphère<br />

cotang<strong>en</strong>tes ST¦M. Le fibré cotang<strong>en</strong>t T¦B peut être vu comme la compactification<br />

de SST¦B, l’<strong>en</strong>semble à l’infini étant la section nulle de T¦B — ou Ø¡�Ù¢ST¦M si l’on voit SST¦M comme R¢ST¦M.<br />

Le flot de Reeb de ST¦M s’id<strong>en</strong>tifie au flot géodésique sur M, et ses<br />

caractéristiques fermées correspond<strong>en</strong>t aux géodésiques fermées. Or, toute<br />

variété fermée admet une géodésique fermée (cf. [34]). On peut donc ét<strong>en</strong>dre<br />

101


SN<br />

Sγ�R 2<br />

ξÕ ÔN,<br />

γ<br />

Fig. 5.2 – L’orbite de Reeb γ dans la variété de contactÔN, ξÕ, et leurs<br />

symplectisations.<br />

l’exemple de la démonstration précéd<strong>en</strong>te. En effet, celui-ci s’ét<strong>en</strong>d à la compactification<br />

car les fonctions considérées ainsi que toutes leurs dérivées<br />

converg<strong>en</strong>t vers 0 lorsque s t<strong>en</strong>d vers¡�. On peut donc finir la démons-<br />

tration comme pour le théorème 5.14. Ð<br />

5.3.4 Le théorème de Gromov et Eliashberg revisité<br />

Dans cette partie on montre que la méthode utilisée dans ce chapitre<br />

permet de retrouver le théorème de M. Gromov et Y. Eliashberg dans le cas<br />

des symplectomorphismes à support compact de R 2n .<br />

Comme on va le voir, la théorie des pseudo-représ<strong>en</strong>tations n’est pas nécessaire<br />

ici, et nous allons nous cont<strong>en</strong>ter d’adapter le cas traité par F. Cardin<br />

et C. Viterbo. dans [8].<br />

Proposition 5.17. L’<strong>en</strong>semble des applications <strong>symplectique</strong>s de R 2n , c’està-dire<br />

l’<strong>en</strong>semble des fonctions lisses R 2n�R 2n telles que f¦ω0�ω0, qui<br />

sont l’id<strong>en</strong>tité hors d’un compact, est C 0 -fermé dans l’<strong>en</strong>semble de toutes les<br />

applications lisses R 2n�R 2n .<br />

102<br />

R


Démonstration — SoitÔφνÕune suite d’applications <strong>symplectique</strong>s R2n� R2n qui converge uniformém<strong>en</strong>t vers une application φ qui est l’id<strong>en</strong>tité hors<br />

d’un compact de V .<br />

NotonsÔfν iÕ,Ôgν iÕ(resp. fi, gi) les fonctions coordonnées de φν (resp. φ).<br />

Elles peuv<strong>en</strong>t être vues comme des fonctions affines à l’infini, c’est-à-dire<br />

qu’elles peuv<strong>en</strong>t être écrites sous la forme H u avec HÈC�cÔVÕet u une<br />

fonction affine R2n�R. De plus, pour une suite donnée,Ôfν iÕouÔgν iÕ, la<br />

partie affine ne dép<strong>en</strong>d pas de ν.<br />

Comme φν est <strong>symplectique</strong>, on a :<br />

i, jÈØ1, . . .,nÙ,Øf ν i , gν jÙ�δij etØf ν i , fν jÙ�Øg ν i , gν Ð<br />

jÙ�0.<br />

Réciproquem<strong>en</strong>t, une application qui vérifie ces mêmes égalités est <strong>symplectique</strong>.<br />

En conséqu<strong>en</strong>ce, la proposition 5.17 résulte du lemme suivant.<br />

Lemme 5.18. Soi<strong>en</strong>t u, v deux applications affines R2k�R etÔHnÕ,ÔKnÕ<br />

des suites de fonctions à support compact sur R2k telles que<br />

Hn<br />

C0 �H,<br />

C<br />

Kn<br />

0<br />

u, �K,ØHn Kn vÙC 0<br />

�0,<br />

pour des applications H et K lisses à support compact sur R2k . Alors,ØH<br />

u, K vÙ�Øu, vÙ.<br />

Considérons une distance d sur HcÔR2kÕ, bi-invariante, C¡1 et qui est aussi<br />

invariante par l’action des hamiltoni<strong>en</strong>s affines à l’infini. Un telle condition<br />

est satisfaite par la distance de Hofer. Pour une suite de difféomorphismes<br />

hamiltoni<strong>en</strong>s <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes affines à l’infini dont<br />

les parties affines sont stationnaires, on peut parler de sa limite pour d <strong>en</strong><br />

posant :<br />

ÔφHn uÕd�φH u si et seulem<strong>en</strong>t si dÔÔφH<br />

uÕ¡1 φHn u, IdÕ�0.<br />

De plus, siÔφHn uÕd�φH u etÔφKn vÕd�φK v, alors<br />

ÔφHn uφKn vÕd�φH uφK v.<br />

En effet, on a dÔÔφHn uφKn vÕ¡1ÔφH uφK vÕ, IdÕ<br />

�dÔφ¡1<br />

�dÔφ¡1<br />

H uφHn u, IdÕ dÔφ¡1<br />

K vφKn v, IdÕ.<br />

K vÔφ¡1<br />

H uφHn uÕφK vÔφ¡1<br />

K vφKn vÕ, IdÕ<br />

103


d�φH u.<br />

Enfin, remarquons que si�Hn¡H�C0�0, alors φHn u<br />

Nous sommes maint<strong>en</strong>ant près à démontrer le lemme 5.18.<br />

Démonstration du lemme 5.18 — Nous nous cont<strong>en</strong>tons d’adapter ici la<br />

preuve donnée par F. Cardin et C. Viterbo dans [8] au cas "affine à l’infini".<br />

Remarquons d’abord que les hypothèses impliqu<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t qu’à<br />

l’infini,ØH u, K vÙcoïncide avec l’application constanteØu, vÙ. Par<br />

ailleurs, un calcul simple montre que le flot<br />

ψ t n�φ t Hn uφ s Kn vφ¡t<br />

Hn u φ¡s<br />

Kn v<br />

est <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par la fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne affine à l’infini<br />

÷s<br />

Kn vφ t Hn uÔxÕÕdσ,<br />

u, vÙÔφ Kn<br />

0ØHn σ qui converge uniformém<strong>en</strong>t versØu, vÙpar hypothèse. Par conséqu<strong>en</strong>t, ψt n<br />

converge pour tout s et tout t vers Id. Cep<strong>en</strong>dant, comme remarqué plus<br />

haut, il converge vers φt H uφsK vφ¡t H uφ¡s K v . On a donc φtH uφsK vφ¡t H uφ¡s v� Ð K<br />

Id, ce qui prouve queØH u, K vÙest constante donc égale àØu, vÙ.<br />

5.4 Autres approches de la rigidité du crochet<br />

de Poisson<br />

5.4.1 Une approche quantitative<br />

Dans [17], M. Entov, L. Polterovich et F. Zapolsky ont proposé une autre<br />

approche pour améliorer le résultat de F. Cardin et C. Viterbo m<strong>en</strong>tionné<br />

plus haut. En effet, ceux-ci ont introduit la quantité suivante, associée à deux<br />

fonctions F et G,<br />

ΥÔF, GÕ�lim inf , ε�0Ø�ØF GÙ���F¡F�C0�ε,�G¡G�C0�εÙ, remarquant que le résultat de F. Cardin et C. Viterbo affirme<br />

ΥÔF, GÕ�0��ØF, GÙ�0.<br />

Dans ce même article, ils donn<strong>en</strong>t des minorants de la quantité ΥÔF, GÕ,<br />

comme conséqu<strong>en</strong>ce de leur théorie des quasi-états <strong>symplectique</strong>s [15]. Récemm<strong>en</strong>t,<br />

ce résultat a été amélioré par M. Entov et L. Polterovich qui ont<br />

prouvé, <strong>en</strong> se basant sur les propriétés des géodésiques de la métrique de<br />

Hofer :<br />

104


Proposition 5.19 (Entov-Polterovich [16]).<br />

ΥÔF, GÕ��ØF, GÙ�C0, sur toute variété <strong>symplectique</strong> et pour toutes fonctions F, GÈC�c .<br />

Ce résultat avait été précédemm<strong>en</strong>t prouvé par F. Zapolsky dans le cas des<br />

surfaces ([61]). Dans [16], M. Entov et L. Polterovich prouv<strong>en</strong>t aussi qu’il n’y<br />

a pas de propriété analogue pour les crochets triples de la formeØØF, GÙ, HÙ.<br />

Encore plus récemm<strong>en</strong>t, ce résultat a été retrouvé <strong>en</strong> appliquant finem<strong>en</strong>t<br />

l’inégalité "énergie-capacité", par L. Buhovski [7].<br />

5.4.2 Quelques remarques utilisant la théorie des distributions<br />

Dans cette partie, nous exposons les conséqu<strong>en</strong>ces de la théorie des distributions<br />

sur le comportem<strong>en</strong>t C 0 du crochet de Poisson. Aucune hypothèse<br />

de type "algèbre de Lie" n’est faite sur les fonctions, elles sont simplem<strong>en</strong>t<br />

supposées de classe C�.<br />

Proposition 5.20. SiÔFnÕconverge au s<strong>en</strong>s C 2 vers F etÔGnÕconverge<br />

uniformém<strong>en</strong>t vers G, alors,ØFn, GnÙconverge versØF, GÙau s<strong>en</strong>s des distributions.<br />

En conséqu<strong>en</strong>ce, siØFn, GnÙconverge uniformém<strong>en</strong>t vers H, alors<br />

ØF, GÙ�H.<br />

Démonstration — Pour toute fonction de classe C�à support compact<br />

φ, ÜØFn, GnÙ, φÝ�÷�Gn �p �q�Fn φ¡÷�Gn�q<br />

�p�Fn<br />

φ ÷Gn� �q �p¢�Fn φª.<br />

Par hypothèse, les intégrandes converg<strong>en</strong>t uniformém<strong>en</strong>t, donc les intégrales<br />

converg<strong>en</strong>t vers¡�G� �q¡�F �p φ© �G� �p¡�F �q φ©, soit exactem<strong>en</strong>tÜØF, GÙ, φÝ.<br />

ÐProposition 5.21. Si Fn, Gn converg<strong>en</strong>t uniformém<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t vers<br />

F, G et siØFp, GqÙconverge uniformém<strong>en</strong>t vers H lorsque p et q t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

vers l’infini, alorsØF, GÙ�H.<br />

�¡÷Gn��q¢�Fn �p φª<br />

105


φÝ Démonstration — On se donne ici <strong>en</strong>core une fonction de classe C�à<br />

support compact φ, et l’on écrit<br />

GqÙ, ÜØF, Gq¡GÙ, φÝ.<br />

D’après la proposition 5.20, le premier terme converge vers 0, donc pour tout<br />

ε�0, il existe un <strong>en</strong>tier q0 tel que pour tout q�q0,�ÜØF, Gq¡GÙ, φÝ��ε.<br />

De même, pour tout <strong>en</strong>tier fixé q, il existe<br />

Ð<br />

GψÔnÕÙ¡<br />

un <strong>en</strong>tier p0 tel que pour tout<br />

p�p0,�ÜØFp¡F, GqÙ, φÝ��ε.<br />

En conséqu<strong>en</strong>ce, pour tout ε�0et tous <strong>en</strong>tiers p1, q1, on peut trouver<br />

p�p1, q�q1 tels que�ÜØFp, GqÙ¡ØF, GÙ, φÝ��2ε.<br />

On peut donc construire deux extractions χ, ψ telles queÜØFχÔnÕ,<br />

ØF, GÙ, φÝconverge vers 0. CommeÜØFχÔnÕ, GψÔnÕÙ¡H, φÝ�0, cela implique<br />

ÜØF, GÙ, φÝ�ÜH, φÝ, ceci pour tout φ.<br />

ÜØFp, GqÙ¡ØF, GÙ, φÝ�ÜØFp¡F,<br />

106


Annexe A<br />

Outils<br />

Le but de cette annexe est d’introduire les objets mathématiques utilisés<br />

dans ce mémoire. Nous donnons les définitions et les résultats fondam<strong>en</strong>taux,<br />

illustrés de quelques exemples.<br />

Pour autant, cette annexe ne constitue pas une véritable introduction à la<br />

géométrie <strong>symplectique</strong> ni à la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne. Pour une exposition<br />

plus complète, le lecteur pourra se référer à [40].<br />

A.1 Bases de géométrie <strong>symplectique</strong><br />

A.1.1 Espaces vectoriels <strong>symplectique</strong>s<br />

Tous les espaces vectoriels que l’on considérera seront supposés réels.<br />

Définition A.1. Un espace vectoriel <strong>symplectique</strong> est un coupleÔE, ωÕ, où<br />

E est un espace vectoriel et ω est une forme bilinéaire anti-symétrique et non<br />

dégénérée.<br />

Une application linéaire <strong>symplectique</strong> u <strong>en</strong>tre deux espaces vectoriels <strong>symplectique</strong>sÔE,<br />

ωÕetÔE , ωÕ, est une application linéaire de E dans E telle<br />

que pour tous vecteurs e1, e2 de E, on ait<br />

ωÔuÔe1Õ, uÔe2ÕÕ�ωÔe1,<br />

e2Õ. (A.1)<br />

Si l’on se donne deux bases de E et E et si l’on id<strong>en</strong>tifie les applications<br />

linéaires et bilinéaires avec leur matrice respective dans ces bases, l’équation<br />

(A.1) s’écrit<br />

t u ω u�ω.<br />

107


Exemple A.2. Pour tout <strong>en</strong>tier n, l’espace R2n muni de la forme ω définie<br />

par ωÔÔq1, . . .,qn, p1, . . .,pnÕ,Ôq1, . . .,q n, p1, . . ., pnÕÕ�nôi�1Ôqipi¡piq iÕ,<br />

est un espace vectoriel <strong>symplectique</strong>.<br />

De plus, l’application linéaire représ<strong>en</strong>tée dans la base canonique par la<br />

matrice<br />

est <strong>symplectique</strong>.<br />

U�¢0 In<br />

¡In 0ª,<br />

Il est facile de voir qu’un espace vectoriel <strong>symplectique</strong> de dim<strong>en</strong>sion finie<br />

est toujours de dim<strong>en</strong>sion paire. Par ailleurs, si E est un espace vectoriel<br />

<strong>symplectique</strong> de dim<strong>en</strong>sion finie 2n, alors il est isomorphe à R 2n , c’est-à-dire<br />

qu’il existe une application linéaire bijective et <strong>symplectique</strong> de E vers R 2n .<br />

On définit l’orthogonal d’un sous-espace vectoriel F d’un espace vectoriel<br />

<strong>symplectique</strong>ÔE, ωÕpar<br />

F ω�ØeÈE�fÈF, ωÔe, fÕ�0Ù.<br />

Comme ω est non-dégénérée,ÔF ωÕω�F et dim F ω�dim E¡dim F.<br />

Certains sous-espaces vectoriels des espaces vectoriels <strong>symplectique</strong>s sont<br />

d’un intérêt particulier.<br />

Définition A.3. Un sous-espace vectoriel F d’un espace vectoriel <strong>symplectique</strong>ÔE,<br />

ωÕest dit :<br />

– <strong>symplectique</strong> si F ω�F�Ø0Ù,<br />

– isotrope si F�F ω ,<br />

– coisotrope si F ω�F,<br />

– lagrangi<strong>en</strong> si F�F ω .<br />

Tout sous-espace coisotrope donne naissance à un nouvel espace vectoriel<br />

<strong>symplectique</strong>. C’est l’opération de réduction <strong>symplectique</strong>.<br />

Lemme A.4. Soi<strong>en</strong>tÔE, ωÕun espace vectoriel <strong>symplectique</strong> et F un sousespace<br />

coisotrope. Le quoti<strong>en</strong>t FßF ω admet une forme <strong>symplectique</strong> naturelle<br />

induite par ω.<br />

De plus, si L est un sous-espace lagrangi<strong>en</strong> de E, alors,ÔÔL�FÕ F ωÕßF ω<br />

est un sous-espace lagrangi<strong>en</strong> de la réduction FßF ω .<br />

D’une manière général, on appelle réduction par F d’une partie X de E,<br />

son image dans l’espace vectoriel réduit FßF ω .<br />

108


A.1.2 Variétés <strong>symplectique</strong>s<br />

Définition A.5. Une variété <strong>symplectique</strong> est un coupleÔM, ωÕoù M est<br />

une variété différ<strong>en</strong>tiable et ω est une 2-forme non-dégénérée et fermée sur<br />

M.<br />

En chaque point x de M, l’espace vectoriel tang<strong>en</strong>t TxM, muni de la forme<br />

bilinéaire ωx, est un espace vectoriel <strong>symplectique</strong>. La dim<strong>en</strong>sion de M est<br />

donc nécessairem<strong>en</strong>t paire.<br />

Si M est de dim<strong>en</strong>sion 2n, la 2n-forme ω n�ω�. . .�ω ne s’annule <strong>en</strong><br />

aucun point, et est donc une forme volume. Par conséqu<strong>en</strong>t, toute variété<br />

<strong>symplectique</strong> est ori<strong>en</strong>table.<br />

Donnons quelques exemples fondam<strong>en</strong>taux.<br />

Exemple A.6. Tout espace vectoriel <strong>symplectique</strong> est une variété <strong>symplectique</strong>.<br />

La forme <strong>symplectique</strong> est alors constante. En particulier, R 2n est une<br />

variété <strong>symplectique</strong>. Sa forme <strong>symplectique</strong> standard est définie comme dans<br />

l’exemple A.2 par<br />

ω�nôi�1<br />

dpi�dqi,<br />

où q1, . . .,qn, p1, . . .,pn désign<strong>en</strong>t les coordonnées standards sur R 2n . On<br />

contracte souv<strong>en</strong>t cette formule <strong>en</strong> écrivant ω�dp�dq.<br />

Exemple A.7. Plus généralem<strong>en</strong>t, pour toute variété différ<strong>en</strong>tiable N, le<br />

fibré cotang<strong>en</strong>t T¦N admet une structure <strong>symplectique</strong>, dont la forme est<br />

construite comme suit.<br />

On note π la projection canonique du fibré cotang<strong>en</strong>t sur sa base. On<br />

considère λ la 1-forme sur T¦N définie au point b de T¦N par<br />

λÔbÕ�b¤dπb.<br />

La 1-forme λ est appelée 1-forme de Liouville. En coordonnées base-fibre<br />

Ôq, pÕ, elle s’écrit p dq. La forme <strong>symplectique</strong> sur T¦N est alors la différ<strong>en</strong>tielle<br />

extérieure de λ, ω�dλ.<br />

Il y a beaucoup d’autres exemples. Toutes les surfaces ori<strong>en</strong>tables, les<br />

tores de dim<strong>en</strong>sion paire, les espaces projectifs complexes... On peut aussi<br />

construire d’autres exemples par produit, réduction ou <strong>en</strong>core éclatem<strong>en</strong>t.<br />

Comme dans le cas des espaces vectoriels linéaires, certaines sous-variétés<br />

sont d’un intérêt particulier.<br />

109


Définition A.8. Une sous-variété d’une variété <strong>symplectique</strong> sera dite lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

(resp. <strong>symplectique</strong>, isotrope, coisotrope) si son espace tang<strong>en</strong>t est<br />

lagrangi<strong>en</strong> (resp. <strong>symplectique</strong>, isotrope, coisotrope) <strong>en</strong> chacun de ses points.<br />

Donnons un exemple de sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne qui intervi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />

dans ce mémoire.<br />

Exemple A.9. Soi<strong>en</strong>t N une variété différ<strong>en</strong>tiable, et f une fonction de<br />

classe C�sur N. Alors, le graphe de la différ<strong>en</strong>tielle de f est une sous-variété<br />

lagrangi<strong>en</strong>ne du fibré cotang<strong>en</strong>t T¦N.<br />

A.1.3 Symplectomorphismes<br />

Définition A.10. Un symplectomorphisme est un difféomorphisme φ <strong>en</strong>tre<br />

deux variétés <strong>symplectique</strong>sÔM, ωÕetÔM , ωÕdont l’application linéaire tang<strong>en</strong>te<br />

est <strong>symplectique</strong> <strong>en</strong> tout point, ce qui peut s’écrire<br />

ω�φ¦ω .<br />

Étant donnée une variété <strong>symplectique</strong>ÔM, ωÕ, on s’intéresse à l’<strong>en</strong>semble<br />

des symplectomorphismes de M dans M. Cet <strong>en</strong>semble est un sous-groupe<br />

de l’<strong>en</strong>semble des difféomorphismes de M, noté SympÔM, ωÕou simplem<strong>en</strong>t<br />

SympÔMÕ.<br />

Clairem<strong>en</strong>t, tout isomorphisme <strong>symplectique</strong> linéaire est un symplecto-<br />

ωÕ<br />

morphisme. Il est aussi facile de voir que tout difféomorphisme préservant<br />

l’aire d’une surface ori<strong>en</strong>table est un symplectomorphisme. D’autres exemples<br />

sont donnés par les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s (voir section A.2.1 cidessous).<br />

Remarque A.11. SoitÔM, ωÕune variété <strong>symplectique</strong> et φÈSympÔM,<br />

un symplectomorphisme de M. Alors le graphe de φ<br />

Γφ�ØÔx, φÔxÕÕ�xÈMÙ,<br />

est une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne de la variété <strong>symplectique</strong> M¢M, munie<br />

de la forme <strong>symplectique</strong> ω�ω, définie par la formule<br />

Ôω�ωÕÔx,yÕÔÔu, vÕ,Ôu , vÕÕ�ωxÔu,<br />

uÕ¡ωyÔv, vÕ.<br />

110


A.1.4 Le théorème de Darboux<br />

Un théorème fondam<strong>en</strong>tal de la géométrie <strong>symplectique</strong> est le suivant.<br />

Théorème A.12. (Darboux) Tout point d’une variété <strong>symplectique</strong> de dim<strong>en</strong>sion<br />

2n admet un voisinage symplectomorphe à un ouvert de R 2n .<br />

Toute forme <strong>symplectique</strong> s’écrit donc localem<strong>en</strong>t dans un système de<br />

coordonnées localesÔq1, . . ., qn, p1, . . .,pnÕsous la forme<br />

ω�nôi�1<br />

dpi�dqi.<br />

Le théorème de Darboux signifie qu’il n’y a pas d’autres invariants <strong>symplectique</strong>s<br />

de nature locale que la dim<strong>en</strong>sion. Cette situation est complètem<strong>en</strong>t<br />

opposée à celle des variétés riemanni<strong>en</strong>nes pour lesquelles il existe des<br />

invariants locaux, comme la courbure.<br />

On ne peut donc espérer distinguer les variétés <strong>symplectique</strong>s que par des<br />

invariants de nature globale, qui exist<strong>en</strong>t eux <strong>en</strong> grand nombre.<br />

A.1.5 Géométrie de contact<br />

Définition A.13. Une variété de contact co-ori<strong>en</strong>table est un coupleÔN, ξÕ,<br />

où N est une variété différ<strong>en</strong>tiable de dim<strong>en</strong>sion impaire, et ξ est un champ<br />

d’hyperplans sur N, tel qu’il existe une 1-forme α sur N vérifiant les deux<br />

ξ2Õ<br />

propriétés :<br />

– ξ�ker α,<br />

– dα�ξ est non-dégénérée.<br />

Le champ ξ est appelé structure de contact, et toute forme α vérifiant ces<br />

deux propriétés est appelée forme de contact.<br />

Un contactomorphisme <strong>en</strong>tre deux variétés de contactÔN1, ξ1ÕetÔN2,<br />

est un difféomorphisme φ <strong>en</strong>tre N1 et N2 qui <strong>en</strong>voie ξ1 sur ξ2. Si α1 et α2<br />

sont des formes de contact respectives, cela signifie qu’il existe une fonction<br />

f ne s’annulant pas telle que<br />

φ¦α2�fα1.<br />

L’exemple fondam<strong>en</strong>tal est le suivant.<br />

Exemple A.14. Sur R 2n 1 muni des coordonnéesÔx1, . . .,xn, y1, . . .,yn, zÕ,<br />

la 1-forme<br />

α�dz¡nôi�1<br />

111<br />

yi dxi


est une forme de contact.<br />

Exemple A.15. Pour toute variété riemani<strong>en</strong>neÔX, gÕ, le fibré unitaire cotang<strong>en</strong>t<br />

ST¦X de X (i.e., l’<strong>en</strong>semble des covecteurs de norme 1) admet une<br />

structure de contact ξ�ker α, où α�λ�ST¦X est la restriction de la 1-forme<br />

de Liouville λ�p dq définie dans l’exemple A.7.<br />

Les variétés de contact sont étroitem<strong>en</strong>t reliées aux variétés <strong>symplectique</strong>s.<br />

Par exemple, on peut construire une variété <strong>symplectique</strong> à partir de toute<br />

variété de contact, par le procédé suivant.<br />

Définition A.16. La symplectisation, notée SN, d’une variété de contact<br />

ÔN, ξÕ, admettant une forme de contact α est la variété <strong>symplectique</strong> dont la<br />

variété sous-jac<strong>en</strong>te est R¢N et dont la forme <strong>symplectique</strong> est ω�dÔe t αÕ,<br />

où t désigne la coordonnée suivant R dans le produit R¢N.<br />

Par exemple, il n’est pas très difficile de voir que la symplectisation d’un<br />

fibré unitaire cotang<strong>en</strong>t ST¦X est le fibré cotang<strong>en</strong>t privé de sa section nulle<br />

T¦X¡0X.<br />

Étant fixée une forme de contact, il existe un champ de vecteur privilégié<br />

associé à cette forme.<br />

Définition A.17. Le champ de Reeb d’une forme de contact α sur une<br />

variété de contactÔN, ξÕ, est l’unique champ de vecteur Rα sur N vérifiant<br />

ιRαdα�0 et ιRαα�1.<br />

Les trajectoires de Rα sont appelées courbes caractéristiques.<br />

Exemple A.18. Le flot géodésique d’une variété riemani<strong>en</strong>ne correspond au<br />

champ de Reeb de son fibré unitaire cotang<strong>en</strong>t.<br />

On voit <strong>en</strong> particulier que les caractéristiques sont des courbes transverses<br />

à la structure de contact ξ. Une conjecture très célèbre, ayant motivé de<br />

nombreux travaux <strong>en</strong> géométrie de contact et <strong>symplectique</strong> est la suivante.<br />

Conjecture A.19 (Weinstein). Toute variété de contact admet une caractéristique<br />

fermée.<br />

La conjecture de Weinstein a maint<strong>en</strong>ant été prouvée dans de nombreux<br />

cas (voir par exemple [19], [27], [26], [37], [38], [53], [55],...).<br />

112


A.2 Dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

La dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne, issue de la mécanique classique, est à l’origine<br />

de l’apparition de la géométrie <strong>symplectique</strong>. Celle-ci constitue <strong>en</strong> effet le<br />

cadre général dans lequel la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne a un s<strong>en</strong>s. Aujourd’hui<br />

<strong>en</strong>core, cette dynamique motive une large partie des recherches <strong>en</strong> géométrie<br />

<strong>symplectique</strong>.<br />

A.2.1 Fonctions et flots hamiltoni<strong>en</strong>s<br />

On se place sur une variété <strong>symplectique</strong>ÔM, ωÕ. Voici les définitions de<br />

base de la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne.<br />

Définition A.20. Une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne (ou hamiltoni<strong>en</strong>) sur M est<br />

une fonction H de classe C�définie sur R¢M et pr<strong>en</strong>ant ses valeurs dans<br />

R. La composante suivant R est appelée "temps", celle suivant M "espace".<br />

Un hamiltoni<strong>en</strong> qui ne dép<strong>en</strong>d pas du temps est dit autonome.<br />

Le champ de vecteur hamiltoni<strong>en</strong> (ou gradi<strong>en</strong>t <strong>symplectique</strong>), noté XH,<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par H, est l’unique champ de vecteur sur M dép<strong>en</strong>dant du temps,<br />

qui est défini à tout temps t par ιXHÔt,¤Õ�dÔHÔt,¤ÕÕ.<br />

L’isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne (ou flot hamiltoni<strong>en</strong>) <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par H est l’isotopieÔÔφHÕt<br />

sÕs,t, lorsqu’elle est définie, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par le champ de vecteur<br />

XH.<br />

Un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> est un difféomorphisme qui est un élém<strong>en</strong>t<br />

d’une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne, ou, de manière équival<strong>en</strong>te, le temps un<br />

d’une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne.<br />

Remarque A.21. Dans un système de coordonnéesÔq1, . . .,qn, p1, . . .,pnÕ<br />

�q�<br />

avec la forme <strong>symplectique</strong> ω�dp�dq, le gradi<strong>en</strong>t <strong>symplectique</strong> de H<br />

s’écrit<br />

XH��H �p��q¡�H �p .<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, le flot hamiltoni<strong>en</strong> de H est solution du système d’équations<br />

appelées Équations de Hamilton.<br />

��p�¡�H �q �q��H<br />

�p<br />

113<br />

(A.2)


Exemple A.22. La position q d’un point matériel de masse m, soumis à<br />

un champ de pot<strong>en</strong>tiel V satisfait, d’après le principe fondam<strong>en</strong>tal de la<br />

dynamique, à l’équation<br />

m�q�¡∇VÔqÕ.<br />

Si l’on introduit maint<strong>en</strong>ant la quantité de mouvem<strong>en</strong>t p�m�q, cette équation<br />

est équival<strong>en</strong>te aux équations de Hamilton écrites pour l’hamiltoni<strong>en</strong><br />

HÔq, pÕ�1 VÔqÕ.<br />

2m�p�2<br />

Conv<strong>en</strong>tions. Dans ce mémoire, on ne considère que des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes<br />

H pour lesquelles il existe un réel positif T tel que pour tous<br />

Ôt, xÕÈR¢M avec�t��T, on ait HÔt, xÕ�0 — cette restriction n’a lieu<br />

que pour des raisons techniques, et est de faible importance.<br />

Par ailleurs, on dit qu’une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne est normalisée lorsque<br />

– H est à support compact si M n’est pas compacte, c’est-à-dire qu’il existe<br />

un compact K de M, tel que pour tousÔt, xÕÈR¢ÔM¡KÕ, on ait<br />

HÔt, xÕ�0,<br />

– H est de moy<strong>en</strong>ne nulle si M est compacte, c’est-à-dire<br />

t,÷M<br />

HÔt, xÕω n�0.<br />

Enfin, on écrit souv<strong>en</strong>t par abus φ t H à la place deÔφHÕt 0 .<br />

Notations. On note<br />

– HamÔM, ωÕou HamÔMÕl’<strong>en</strong>semble des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes sur<br />

M,<br />

– HamcÔM, ωÕou HamcÔMÕl’<strong>en</strong>semble des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes sur<br />

M qui sont à support compact,<br />

– Ham0ÔM, ωÕou Ham0ÔMÕl’<strong>en</strong>semble des fonctions hamiltoni<strong>en</strong>nes sur<br />

M qui sont normalisées,<br />

– HÔM, ωÕou HÔMÕl’<strong>en</strong>semble des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s de M,<br />

– HcÔM, ωÕou HcÔMÕl’<strong>en</strong>semble des difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s de<br />

M, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par des hamiltoni<strong>en</strong>s à support compact.<br />

Proposition A.23. Les <strong>en</strong>sembles HÔM, ωÕet HcÔM, ωÕsont des sousgroupes<br />

distingués du groupe des symplectomorphismes SympÔM, ωÕ.<br />

Ce résultat repose sur des calculs sans difficultés que résume le lemme<br />

suivant.<br />

114


Lemme A.24. Soi<strong>en</strong>t H et K des hamiltoni<strong>en</strong>s, s un réel, et ψ un symplectomorphisme.<br />

Alors,<br />

1. φst H est <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par sHÔst, xÕ,<br />

2.Ôφt est <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par HÔt, xÕ�¡HÔt, φ HÕ¡1 t HÔxÕÕ,<br />

3. φt H¥φ t K est <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par H�KÔt, xÕ xÕ�HÔt, KÔt,Ôφt HÕ¡1ÔxÕÕ,<br />

t 4. ψ¡1φHψ est <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par HÔt, ψÔxÕÕ.<br />

Au passage, on voit queÔφt t φ HÕ¡1 K est <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée parÔK¡HÕÔt, φt HÔxÕÕ. Ce<br />

lemme est particulièrem<strong>en</strong>t utile, tout au long de ce mémoire. Enfin, notons<br />

que l’on a le résultat suivant.<br />

Lemme A.25 (Banyaga). Tout chemin lisse dans HÔM, ωÕest une isotopie<br />

hamiltoni<strong>en</strong>ne.<br />

A.2.2 Crochet de Poisson et intégrales premières<br />

KÈC�ÔMÕ<br />

L’espace C�ÔMÕdes fonctions de classe C�d’une variété <strong>symplectique</strong><br />

ÔM, ωÕest munie d’une structure d’algèbre de Lie naturelle, que l’on va décrire.<br />

Définition A.26. Le crochet de Poisson de deux fonctions H,<br />

est donné parØH, KÙ�ωÔXH, XKÕ�dH¤XK�¡dK¤XH.<br />

Dans R2n , ou dans une carte locale, on peut écrire le crochet de Poisson de<br />

H et K dans le système de coordonnéesÔq1, . . .,qn, p1, . . ., pnÕcomme suit :<br />

ØH, KÙ�ô¢�H �qi�K �pi¡�H �pi�K<br />

�qiª.<br />

Si l’on voit les fonctions H et K comme des hamiltoni<strong>en</strong>s autonomes sur<br />

M, leur crochet de Poisson a une interprétation dynamique. En effet, ils<br />

mesur<strong>en</strong>t la commutativité, ou plutôt la non-commutativité, des flots hamiltoni<strong>en</strong>s.<br />

Proposition A.27. Soi<strong>en</strong>t H, KÈC�ÔMÕ. Alors,ØH, KÙ�0 si et seulem<strong>en</strong>t<br />

si pour tous s et t, les difféomorphismes φt H et φsK commut<strong>en</strong>t.<br />

115


Ce résultat repose sur le lemme A.24 et sur l’id<strong>en</strong>tité suivante, connue sous<br />

le nom d’équation de Poisson, et qui résulte immédiatem<strong>en</strong>t de la définition :<br />

d<br />

dsÔH¥φ s KÕ�ØH,<br />

KÙ¥φ s K .<br />

On voit au passage que siØH, KÙ�0alors, H est constant sur les orbites<br />

du flot φt K , et l’on dit alors que H est une intégrale première de K. Comme<br />

ØH, HÙ�0,<br />

HÙÙ<br />

on voit <strong>en</strong> particulier<br />

GÙÙ<br />

que H est constant sur les trajectoires de<br />

son propre flot.<br />

Proposition A.28. Le crochet de Poisson est anti-symétrique et vérifie<br />

l’id<strong>en</strong>tité de Jacobi<br />

ØF,ØG, ØH,ØF, ØG,ØH, FÙÙ�0, F, G, HÈC�ÔMÕ,<br />

HÙ<br />

ce qui donne à C�ÔMÕune structure d’algèbre de Lie.<br />

Le crochet de Poisson vérifie aussi la double formule de Leibniz :<br />

ØF, GHÙ�ØF, GÙH ØF, HÙG,<br />

ØFG, HÙ�GØF, FØG, HÙ.<br />

Ces id<strong>en</strong>tités mèn<strong>en</strong>t à la généralisation suivante :<br />

Définition A.29. Une variété de Poisson est une variété différ<strong>en</strong>tiable M,<br />

dont l’espace des fonctions C�est muni d’une forme bilinéaireؤ,¤Ù, antisymétrique,<br />

vérifiant l’id<strong>en</strong>tité de Jacobi et la double formule de Leibniz.<br />

La proposition A.28 affirme donc que toute variété <strong>symplectique</strong> est une<br />

variété de Poisson. En général, on a le<br />

Théorème A.30 (Kirillov [33]). Toute variété de Poisson M est feuilletée<br />

par des variétés <strong>symplectique</strong>s dont le crochet de Poisson est induit par celui<br />

de M.<br />

Terminons ces rappels sur le crochet de Poisson par la remarque suivante,<br />

qui nous est utile dans la section 5.3.4.<br />

Remarque A.31. Une famille de vecteursÔu1, . . .,un, v1, . . .,vnÕde R 2n est<br />

l’image de la base canonique de R 2n par un isomorphisme linéaire <strong>symplectique</strong><br />

si et seulem<strong>en</strong>t si elle vérifie les id<strong>en</strong>tités<br />

ωÔui, vjÕ�δij,<br />

ωÔui, ujÕ�ωÔvi, vjÕ�0,<br />

116


pour tous i, jÈØ1, . . .,nÙ.<br />

On <strong>en</strong> déduit aisém<strong>en</strong>t une interprétation des symplectomorphismes <strong>en</strong><br />

termes de crochet de Poisson. Supposons qu’un difféomorphisme φ de R2n admette pour applications coordonnéesÔf1, . . .,fn, g1, . . ., gnÕ. Alors, φ est<br />

<strong>symplectique</strong> si et seulem<strong>en</strong>t si pour tous i, jÈØ1, . . .,nÙ, on a les id<strong>en</strong>tités<br />

Øfi, gjÙ�δij et Øfi, fjÙ�Øgi, gjÙ�0.<br />

A.2.3 Invariant de Calabi<br />

On se place ici sur une variété <strong>symplectique</strong> ouverteÔM, ωÕ.<br />

Définition A.32. Pour tout difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong> φ à support compact,<br />

on définit<br />

HÔt, xÕω CalÔφÕ�÷1 0÷M<br />

n dt,<br />

où HÈHamcÔMÕ<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre une isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne dont φ est le temps<br />

1. Le réel CalÔφÕne dép<strong>en</strong>d pas du choix du hamiltoni<strong>en</strong> H, et l’application<br />

Cal : HcÔMÕ�R<br />

ainsi définie est un morphisme de groupe appelé homomorphisme de Calabi<br />

ou invariant de Calabi.<br />

Il existe d’autres définitions équival<strong>en</strong>tes.<br />

1<br />

CalÔφÕ� Fω<br />

n 1÷M<br />

n .<br />

Proposition A.33. Si M est une variété <strong>symplectique</strong> exacte, c’est-à-dire<br />

si la forme <strong>symplectique</strong> ω admet une primitive λ, alors pour tout difféomorphisme<br />

hamiltoni<strong>en</strong> φÈHcÔMÕ, la 1-forme φ¦λ¡λ est exacte et admet une<br />

unique primitive F à support compact, et l’invariant de Calabi s’écrit<br />

On a aussi l’id<strong>en</strong>tité CalÔφÕ�¡1 φ¦λ�λ�ω<br />

n 1÷M<br />

n¡1<br />

.<br />

En dim<strong>en</strong>sion 2, on a une interprétation dynamique de l’invariant de Calabi.<br />

117


Proposition A.34 (Gambaudo-Ghys [20]). Soi<strong>en</strong>t φÈHcÔR 2Õ, etÔφtÕune<br />

isotopie reliant l’id<strong>en</strong>tité à φ. L’application<br />

ÔÔR 2¢R 2Õ¡diagÕ¢Ö0, 1×�S1<br />

φtÔxÕφtÔyÕÕ,<br />

se relève de manière unique <strong>en</strong> une applicationÔÔR 2¢R 2Õ¡diagÕ¢Ö0, 1×�R.<br />

Si l’on note Angφ :ÔR 2¢R 2Õ¡diag�R sa restriction à t�1, l’invariant<br />

de Calabi s’écrit<br />

Ôx, y, tÕ��AngleÔ��xy,��������<br />

AngφÔx, yÕdxdy.<br />

CalÔφÕ�÷R 2¢R2¡diag Le morphisme de Calabi intervi<strong>en</strong>t de manière cruciale dans la structure<br />

du groupe hamiltoni<strong>en</strong>.<br />

Théorème A.35 (Banyaga [1]). SiÔM, ωÕest une variété <strong>symplectique</strong> fermée,<br />

alors le groupe HcÔM, ωÕest simple, c’est-à-dire n’a pas de sous-groupe<br />

distingué propre non trivial.<br />

SiÔM, ωÕest une variété <strong>symplectique</strong> ouverte, HcÔM, ωÕn’est pas simple,<br />

mais le noyau du morphisme de Calabi kerÔCalÕest simple.<br />

π2ÔMÕÝ�<br />

A.2.4 Action hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

Nous nous cont<strong>en</strong>terons de définir l’action hamiltoni<strong>en</strong>ne dans le cadre des<br />

variétésÔM, ωÕ<strong>symplectique</strong>m<strong>en</strong>t asphériques, c’est-à-dire telles queÜω,<br />

Ø0Ù. On note ΛM un espace de lacets contractiles de M dont on ne précise<br />

pas la régularité pour ne pas <strong>en</strong>trer dans des considérations trop techniques,<br />

cela n’ayant que peu d’importance. On peut pr<strong>en</strong>dre par exemple C 1 , H 1 ,<br />

H 1ß2 , etc.<br />

Définition A.36. L’action hamiltoni<strong>en</strong>ne associée à un hamiltoni<strong>en</strong> H est<br />

l’application<br />

AH : ΛM�R<br />

HÔt, xÔtÕÕdt,<br />

x��÷D ω¡÷1 0<br />

où D désigne n’importe quel disque bordé par x.<br />

Comme la variété est <strong>symplectique</strong>m<strong>en</strong>t asphérique, la valeur de l’action<br />

ne dép<strong>en</strong>d pas du choix du disque D.<br />

118


Lorsque la variété <strong>symplectique</strong> est exacte, on peut contracter l’écriture<br />

de l’action sous la forme<br />

AHÔxÕ�÷xÔλ¡HdtÕ,<br />

où λ vérifie dλ�ω. Dans R2n , si l’on écrit x�Ôq, pÕdans les coordonnées<br />

canoniques, on obti<strong>en</strong>t<br />

qÔtÕ, pÔtÕÕÕdt.<br />

AHÔxÕ�÷1 0ÔpÔtÕ�qÔtÕ¡HÔt,<br />

L’étude de l’action hamiltoni<strong>en</strong>ne est au cœur de l’étude des systèmes<br />

hamiltoni<strong>en</strong>s, notamm<strong>en</strong>t à cause du résultat suivant, qui n’est que l’écriture<br />

moderne du classique principe de Maupertuis.<br />

Proposition A.37. Les points critiques de AH sont exactem<strong>en</strong>t les orbites<br />

périodiques contractiles du flot hamiltoni<strong>en</strong> φt H .<br />

Démonstration — Nous ne donnons ici qu’un argum<strong>en</strong>t heuristique dans<br />

R2n δxÕ¡AHÔxÕ<br />

. On considère un lacet x�Ôq, pÕ, et une perturbation de ce lacet notée<br />

x δx�Ôq δq, p δpÕ. Alors,<br />

0¢p� �<br />

AHÔx δpÕÔ�q δqÕ¡HÔt, q δq, p δpÕ¡p�q HÔt, q, pÕÕdt �÷1 0ÔÔp δq �q δp¡�H �÷1 �q δq¡�H �p δpªdt oÔδxÕ<br />

et comme�p� δq�¡��pδq par intégration par partie,<br />

Ð<br />

¢�q¡�H oÔδxÕ. �÷1 0¢¢¡�p¡�H �qªδq<br />

�pªδpªdt<br />

On voit ainsi que le lacet x est un point critique de l’action hamiltoni<strong>en</strong>ne<br />

si et seulem<strong>en</strong>t s’il vérifie les équations de Hamilton (A.2).<br />

Remarque A.38. On peut prouver de plus que la valeur critique associée à<br />

une orbite donnée ne dép<strong>en</strong>d pas du hamiltoni<strong>en</strong> H, mais seulem<strong>en</strong>t de φ 1 H ,<br />

le temps 1 de son flot.<br />

119


A.3 Rigidité <strong>symplectique</strong><br />

Terminons ces rappels par quelques élém<strong>en</strong>ts de rigidité <strong>symplectique</strong>.<br />

La géométrie <strong>symplectique</strong> est connue pour être une situation intermédiaire<br />

<strong>en</strong>tre la très rigide géométrie riemani<strong>en</strong>ne (par exemple, une isométrie transforme<br />

une boule de rayon r <strong>en</strong> une boule de rayon r) et la simple géométrie<br />

différ<strong>en</strong>tielle qui est, elle, beaucoup plus molle (un difféomorphisme peut par<br />

exemple plonger une boule de taille quelconque dans le voisinage tubulaire,<br />

de taille quelconque, d’une courbe). Dans le cas <strong>symplectique</strong>, une certaine<br />

rigidité provi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> sûr du volume, mais on observe aussi des résultats de<br />

rigidité purem<strong>en</strong>t <strong>symplectique</strong>s.<br />

D’un point de vue historique, le premier résultat de rigidité <strong>symplectique</strong><br />

est le suivant :<br />

Théorème A.39 (Gromov-Eliashberg). Le groupe des symplectomorphismes<br />

SympÔM, ωÕd’une variété <strong>symplectique</strong>ÔM, ωÕest C 0 -fermé dans le groupe<br />

des difféomorphismes de M.<br />

Le résultat de rigidité le plus célèbre est le théorème de "non-squeezing"<br />

de Gromov. On note<br />

B 2nÔrÕ��Ôq, pÕÈR 2n§nôi�1<br />

q 2 i p 2 i�r 2<br />

,<br />

la boule de rayon r dans R2n , et<br />

Z 2nÔrÕ��Ôq, pÕÈR 2n§q 2 1 p 2 1�r 2<br />

,<br />

le cylindre <strong>symplectique</strong> de rayon r.<br />

Théorème A.40 (Gromov’s non-squeezing ). Il existe un plongem<strong>en</strong>t <strong>symplectique</strong><br />

de B2nÔrÕdans Z2nÔRÕsi et seulem<strong>en</strong>t si r�R.<br />

Ce théorème est à l’origine de l’introduction de la définition des capacités<br />

<strong>symplectique</strong>s, qui mesur<strong>en</strong>t la "taille <strong>symplectique</strong>" des <strong>en</strong>sembles.<br />

Définition A.41 (Ekeland-Hofer [13]). Une capacité <strong>symplectique</strong> surÔR2n ωÕ ,<br />

est une application qui associe à toute partie U�R 2n cÔUÕÈ<br />

, un nombre<br />

Ö0, �×, vérifiant<br />

1. si U�V , alors cÔUÕ�cÔVÕ(monotonie),<br />

2. cÔφÔUÕÕ�cÔUÕ, pour tout symplectomorphisme φ (invariance <strong>symplectique</strong>),<br />

3. cÔλUÕ�λ cÔUÕ, pour tout réel λ�0 (homogénéité),<br />

2<br />

120


4. cÔB2nÔ1ÕÕ�cÔZ2nÔ1ÕÕ�π (normalisation).<br />

Exemple A.42. Par le théorème de non-squeezing A.40, l’application w qui<br />

a un ouvert U associe la quantité<br />

wÔUÕ�supØr�B 2nÔrÕse plonge <strong>symplectique</strong>m<strong>en</strong>t dans UÙ,<br />

que l’on ét<strong>en</strong>d à tous les <strong>en</strong>sembles <strong>en</strong> posant wÔVÕ�infØwÔUÕ�U ouvert ,V�<br />

UÙ, définit une capacité <strong>symplectique</strong> sur R 2n . Cette capacité est appelée<br />

"width" de Gromov (largeur de Gromov).<br />

Il existe d’autres exemples de capacités <strong>symplectique</strong>s, définis <strong>en</strong> particulier<br />

via la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne (voir par exemple la section 1.2.2 de ce<br />

mémoire).<br />

Remarque A.43. Le théorème A.40 affirme égalem<strong>en</strong>t que pour toute capacité<br />

c sur R 2n , on a l’inégalité w�c, où w est le "width" de Gromov défini<br />

précédemm<strong>en</strong>t.<br />

121


Annexe B<br />

Fonctions génératrices<br />

Dans cette annexe, nous prouvons <strong>en</strong> détails quelques résultats connus,<br />

utiles dans les chapitres 2 et 4.<br />

B.1 Homéomorphismes associés à des fonctions<br />

génératrices admissibles<br />

Nous avons introduit dans le chapitre 4 les notions d’homéomorphisme<br />

admissible et de fonction génératrice admissible (définitions 4.13 et 4.11).<br />

Nous y avons vu <strong>en</strong> particulier que les difféomorphismes suffisamm<strong>en</strong>t proches<br />

de l’id<strong>en</strong>tité au s<strong>en</strong>s C 1 sont des homéomorphismes admissibles (exemple ??).<br />

Dans cette partie, nous prouvons <strong>en</strong> détails la proposition 4.12. Rappelons<br />

d’abord la définition des objets considérés.<br />

2n<br />

Définition B.1. On appelle fonction génératrice admissible toute fonction de<br />

classe C1 à support compact S : R2n�R, telle qu’<strong>en</strong> tout pointÔx, ηÕÈR ,<br />

les applications partielles�S<br />

�S<br />

x��x ηÕet η��η ηÕ,<br />

�ηÔx,<br />

�xÔx,<br />

sont des homéomorphismes de Rn préservant l’ori<strong>en</strong>tation.<br />

L’intéret des fonctions génératrices admissibles réside dans le fait que l’on<br />

peut leur associer<br />

ηÕ<br />

des<br />

�� ηÕ<br />

homéomorphismes, comme le montre<br />

ηÕ<br />

le résultat suivant.<br />

Proposition B.2. A toute fonction génératrice admissible S, on peut associer<br />

un homéomorphisme à support compact f par l’équival<strong>en</strong>ce suivante :<br />

�S<br />

fÔx, yÕ�Ôξ, iÈØ1, . . �ηiÔx,<br />

.,nÙ�ξi�xi<br />

. (B.1) �S<br />

yi�ηi �xiÔx,<br />

122


Pour tout <strong>en</strong>tier k�0, l’application Ψ : S��f ainsi construite est une<br />

injection continue de l’espace des fonctions génératrices admissibles muni de<br />

la <strong>topologie</strong> C k 1 , dans l’espace des homéomorphismes muni de la <strong>topologie</strong><br />

C k .<br />

De plus, si S est de classe C 2 , alors le C 1 -difféomorphisme ΨÔSÕest un<br />

symplectomorphisme.<br />

Définition B.3. Les élém<strong>en</strong>ts de l’image de Ψ seront appelés homéomorphismes<br />

admissibles.<br />

Remarque B.4. Dans le cas ou les objets sont lisses, il est bi<strong>en</strong> connu et<br />

n’est pas difficile à vérifier par le calcul, que le chemin de symplectomorphismes<br />

associé à un chemin donné de fonctions génératrices admissibles,<br />

est hamiltoni<strong>en</strong> et vérifie l’équation d’Hamilton-Jacobi. Si H est le hamiltoni<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant l’isotopie ΨÔStÕ, pour St chemin de fonctions génératrices<br />

admissibles, alors on a :<br />

�S �St<br />

ηÕ�H¢t, x, η ηÕª. �tÔx,<br />

�xÔx,<br />

Pour prouver la proposition B.2, nous allons avoir besoin de deux lemmes.<br />

Lemme B.5. Soit Λ un compact de R d et h : R d¢R k�Rcontinue telle<br />

que<br />

– pour tout λÈR d¡Λ, et tout tÈR k , hÔλ, tÕ�t,<br />

– pour tout λÈR d , t��hÔλ, tÕest un homéomorphisme R k .<br />

Alors, l’applicationÔλ, tÕ��hÔλ,¤Õ¡1ÔtÕest continue.<br />

Démonstration — Donnons-nous une suite de couplesÔλn, tnÕdans<br />

Rd¢R k , qui converge vers un élém<strong>en</strong>tÔλ, tÕÈR d¢R k . La première hypothèse<br />

faite sur h implique queÔhÔλn,¤Õ¡1ÔtnÕÕest bornée et a une valeur<br />

Ð<br />

d’adhér<strong>en</strong>ce que l’on notera τ. Par continuité de h, hÔλ, τÕ�t. Ceci prouve<br />

que la seule valeur d’adhér<strong>en</strong>ce possible deÔhÔλn,¤Õ¡1ÔtnÕÕest hÔλ,¤Õ¡1ÔtÕ.<br />

En conséqu<strong>en</strong>ce,ÔhÔλn,¤Õ¡1ÔtnÕÕconverge vers hÔλ,¤Õ¡1ÔtÕ.<br />

Lemme B.6. Soi<strong>en</strong>t Λ un compact de Rd , etÔhnÕ:R d¢R k�R k une suite<br />

de fonctions continues qui converge uniformém<strong>en</strong>t vers une fonction h�. On<br />

suppose que<br />

– pour tout λÈR d¡Λ, tout tÈR k et tout nÈN�Ø�Ù, hnÔλ, tÕ�t,<br />

– pour tout λÈR d , et tout nÈN�Ø�Ù, t��hnÔλ, tÕest un homéomorphisme<br />

Rk .<br />

123


Alors la suite d’applicationÔλ, tÕ��hnÔλ,¤Õ¡1ÔtÕconverge uniformém<strong>en</strong>t vers<br />

Ôλ, tÕ��h�Ôλ,¤Õ¡1ÔtÕ.<br />

Démonstration — Remarquons dans un premier temps que si φ est un<br />

homéomorphisme d’un espace métriqueÔX, dÕ, alors<br />

sup<br />

xÈX<br />

dÔφÔxÕ, xÕ�sup<br />

xÈX<br />

dÔφ¥φ¡1ÔxÕ, φ¡1ÔxÕÕ�sup dÔx, φ¡1ÔxÕÕ.<br />

xÈX<br />

Autrem<strong>en</strong>t dit, la distance uniforme de φ à l’id<strong>en</strong>tité, égale celle de φ¡1 à<br />

l’id<strong>en</strong>tité.<br />

Maint<strong>en</strong>ant, soit δ : R �R le module de continuité de l’application<br />

uniformém<strong>en</strong>t continueÔλ, tÕ��h�Ôλ,¤Õ¡1ÔtÕ, défini par<br />

δÔεÕ�supØ�h�Ôλ,¤Õ¡1ÔtÕ¡h�Ôλ ,¤Õ¡1ÔtÕ���λ¡λ��ε,�t¡t��εÙ.<br />

Par définition, δ est nul et continu <strong>en</strong> 0.<br />

Pour tout λÈR d , on a d’après la remarque ci-dessus, �hnÔλ,¤Õ¡1¡h�Ôλ,¤Õ¡1�C ��h�Ôλ,¤Õ¡1¥hnÔλ,¤Õ¡id�C0 0��hnÔλ,¤Õ¡1¥h�Ôλ,¤Õ¡id�C0 �δÔ�hnÔλ,¤Õ¡h�Ôλ,¤Õ�C0Õ. Ð<br />

Le lemme découle de cette inégalité, de la continuité <strong>en</strong> 0 de δ et du fait que<br />

hn converge uniformém<strong>en</strong>t vers h�.<br />

Nous pouvons à prés<strong>en</strong>t démontrer notre résultat.<br />

Démonstration de la proposition B.2 — Comm<strong>en</strong>çons par construire Ψ.<br />

Soit S une fonction génératrice admissible. On peut poser<br />

αÔx, ηÕ�x<br />

�S<br />

�ηÔx, ηÕet βÔx, ηÕ�η<br />

�S<br />

�xÔx, ηÕ.<br />

βÔx,¤Õ¡1ÔyÕÕ On définit alors f�ΨÔSÕpar<br />

f :Ôx, yÕ��ÔαÔx, βÔx,¤Õ¡1ÔyÕÕ, (B.2)<br />

— cette définition est <strong>en</strong> accord avec les formules (B.1).<br />

Montrons que l’application f ainsi définie est un homéomorphisme. Remarquons<br />

d’abord que les applications α et β sont continues, car S est de<br />

124


classe C 1 . En appliquant le lemme B.5, on obti<strong>en</strong>t la continuité de f. Remarquons<br />

<strong>en</strong>suite que les formules (B.1) impliqu<strong>en</strong>t que f admet une réciproque<br />

donnée par Ôξ, ηÕ��ÔαÔ¤, ηÕ¡1ÔξÕ, βÔαÔ¤, ηÕ¡1ÔξÕ, ηÕÕ.<br />

Celle-ci est continue pour les mêmes raisons que f, qui est donc un homéomorphisme<br />

de R 2n .<br />

Le fait que f est l’id<strong>en</strong>tité hors d’un compact résulte de la compacité du<br />

support de S et des formules (B.1).<br />

Prouvons maint<strong>en</strong>ant que Ψ est continue pour les <strong>topologie</strong>s considérées.<br />

Nous allons nous cont<strong>en</strong>ter de le prouver pour k�0, les autres cas n’étant<br />

pas plus difficiles. SoitÔSnÕune suite de fonctions génératrices admissibles<br />

qui converge au s<strong>en</strong>s C1 vers une fonction génératrice admissible S�. Pour<br />

nÈN�Ø�Ù, on pose<br />

�Sn �Sn<br />

αnÔx, ηÕ�x ηÕet βnÔx, ηÕ�η ηÕ.<br />

�ηÔx,<br />

�xÔx,<br />

Comme Sn converge au s<strong>en</strong>s C1 , αn et βn converg<strong>en</strong>t uniformém<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t<br />

vers α�et β�. Du<br />

ηÝ<br />

lemme B.6 et de la formule (B.2), on déduit que<br />

ΨÔSnÕconverge uniformém<strong>en</strong>t vers ΨÔS�Õ. Par le même argum<strong>en</strong>t, l’inverse<br />

de ΨÔSnÕconverge uniformém<strong>en</strong>t vers l’inverse de ΨÔS�Õ.<br />

Ð<br />

Il nous reste à prouver qu’un difféomorphisme admissible f est <strong>symplectique</strong>.<br />

Pour cela, notons que la 1-forme continue α dη β dx est la différ<strong>en</strong>tielle<br />

de la fonctionÔx, ηÕ��Üx, SÔx, ηÕ. Elle est donc fermée. Par ailleurs, elle<br />

peut s’écrire <strong>en</strong> coordonnées ξ dη y dx, donc dξ�dη dy�dx�0. Mais<br />

des formules (B.1), il résulte dξ�dη�f¦Ôdx�dyÕ. Le difféomorphisme f<br />

est donc bi<strong>en</strong> <strong>symplectique</strong>.<br />

B.2 Compositions et fonctions génératrices quadratiques<br />

à l’infini<br />

Nous allons voir dans cette partie que les homéomorphismes qui s’écriv<strong>en</strong>t<br />

comme composition de plusieurs homéomorphismes admissibles, peuv<strong>en</strong>t être<br />

décrits par des fonctions génératrices "généralisées".<br />

Le résultat suivant est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t la réécriture dans le cadre des homéomorphismes<br />

d’un résultat de M. Chaperon portant sur les difféomorphismes<br />

[9].<br />

125


g�<br />

Proposition B.7. Toute composition d’homéomorphismes admissibles<br />

f1¥. . .¥fn, admet une fonction génératrice quadratique à l’infini <strong>en</strong> les fibres,<br />

c’est-à-dire qu’il existe un espace vectoriel de dim<strong>en</strong>sion finie E, une fonction<br />

S : R2n¢E�R de classe C1 , une forme quadratique non-dégénérée Q sur<br />

E, et <strong>en</strong>fin pour chaqueÔx, ηÕÈR 2n , un compact KÔx,ηÕde E, tel que pour<br />

toutÔy, ξ, vÕÈR 2n¢E,<br />

ηÕ �� vÕ<br />

on ait<br />

SÔx, η; vÕ�QÔvÕsi vÊKÔx,ηÕ,<br />

et<br />

ξ�x<br />

�S<br />

�ηÔx, η;<br />

gÔx, yÕ�Ôξ, �vÈE, y�η �S<br />

�xÔx, η;<br />

�S<br />

�vÔx, η; vÕ�0.<br />

Démonstration — La démonstration est id<strong>en</strong>tique au cas des difféomorphismes.<br />

Soit gÈG2n. Nous allons raisonner par récurr<strong>en</strong>ce sur l’<strong>en</strong>tier<br />

m — appelé longueur de g — , le plus petit <strong>en</strong>tier pour lequel g s’écrive<br />

f1¥¤¤¤¥fm, où chaque fi est admissible.<br />

Le cas m�1 : Dans ce cas, g est admissible. On sait alors (proposition<br />

B.2) que g admet une fonction génératrice admissible S : R2n�Rqui ηÕ�� vérifie<br />

�ξ�x<br />

gÔx, yÕ�Ôξ, η�y¡�S �xÔx, ηÕ.<br />

ηÕ��<br />

��<br />

�ξ�x<br />

fÔx , yÕ�Ôξ,<br />

�vÈE,<br />

�S<br />

�ηÔx, ηÕ<br />

Cette fonction S peut être vue comme une fonction génératrice quadratique à<br />

l’infini de g, définie sur R2n¢E avec pour E, l’espace vectoriel de dim<strong>en</strong>sion<br />

nulleØ0Ù.<br />

La deuxième partie de la proposition est immédiate dans ce cas.<br />

Le cas m implique le cas m 1 : En effet, supposons g de longueur<br />

m 1. Il s’écrit alors g�fg avec f admissible et g de longueur m. Il existe<br />

donc par hypothèse une fonction génératrice admissible T : R2n�R, et une<br />

fonction génératrice quadratique à l’infini <strong>en</strong> les fibres U : R2n¢E�R ηÕ<br />

vérifiant :<br />

�T<br />

�ηÔx , η�y¡�T �xÔx , ηÕ,<br />

et<br />

yÕ gÔx, yÕ�Ôx ,<br />

126<br />

vÕ<br />

x�x �U<br />

�yÔx, y ; y�y¡�U �xÔx, y ;<br />

�U<br />

�vÔx, y ; vÕ�0.


TÔx0<br />

On considère alors l’application S : R2n¢ÔE¢R 2nÕ�R, v0Õ définie par<br />

SÔx, η; v0, x0, y0Õ�UÔx, y0 η, x, ηÕ¡Üx0, y0Ý. (B.3)<br />

Comme U est quadratique à l’infini <strong>en</strong> les fibres, T est à support compact<br />

et la forme quadratique sur R2n ,Ôx0, y0Õ��Üx0, y0Ýest non dégénérée, on<br />

voit aisém<strong>en</strong>t que S est quadratique à l’infini <strong>en</strong> les fibres.<br />

De plus, gÔx, yÕ�Ôξ, ηÕsi et seulem<strong>en</strong>t s’il existe un coupleÔx , yÕÈR 2n<br />

tel que fÔx , yÕ�Ôξ, ηÕet gÔx, yÕ�Ôx , yÕ, c’est-à-dire si et seulem<strong>en</strong>t si il<br />

existeÔv , x , yÕÈE¢R 2n ηÕ ηÕvÕ<br />

vÕ<br />

tel que<br />

ξ�x �T<br />

�ηÔx , η�y¡�T �xÔx ,<br />

x�x<br />

�U<br />

�yÔx, y ; y�y¡�U �xÔx, y ;<br />

�U<br />

�vÔx, y ; vÕ�0.<br />

Or, on s’aperçoit <strong>en</strong> calculant les dérivées partielles de S, et <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant<br />

v0�v , x0�x¡x et y0�y¡η, que ceci équivaut à l’exist<strong>en</strong>ce de<br />

Ôv0, x0, y0ÕÈE¢R 2n y0Õ<br />

y0Õ<br />

tel que<br />

ξ�x<br />

�S<br />

�ηÔx, η; v0, x0,<br />

�S<br />

Ð<br />

�x0Ôx, η; v0, x0, y0Õ�0 �S<br />

�y0Ôx, η; v0, x0, y0Õ�0<br />

η�y¡�S �xÔx, η; v0, x0,<br />

�S<br />

�v0Ôx, η; v0, x0, y0Õ�0.<br />

La fonction S est donc bi<strong>en</strong> une fonction génératrice quadratique à l’infini<br />

<strong>en</strong> les fibres de g.<br />

B.3 Fonctions génératrices des sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes<br />

Dans cette section, nous rappelons brièvem<strong>en</strong>t, et seulem<strong>en</strong>t dans le cas de<br />

R 2n , la démonstration du théorème B.10 qui affirme l’exist<strong>en</strong>ce d’une fonction<br />

génératrice pour les sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes des espaces cotang<strong>en</strong>ts,<br />

isotopes à la section nulle [50, 49]. Nous suivrons la preuve prés<strong>en</strong>tée dans<br />

[6].<br />

Rappelons d’abord la définition des fonctions génératrices pour les sousvariétés<br />

lagrangi<strong>en</strong>nes.<br />

127


Définition B.8. Soi<strong>en</strong>t N une variété différ<strong>en</strong>tiable, L une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

de son espace cotang<strong>en</strong>t T¦N, E un espace vectoriel de dim<strong>en</strong>sion<br />

finie et S : N¢E�R une fonction de classe C�, supposée quadratique à<br />

l’infini — i.e. il existe une forme quadratique Q sur E, non-dégénérée, et<br />

un compact K de N¢E, tel que siÔx, η; vÕÊK, alors SÔx, η; vÕ�QÔvÕ. On<br />

dit que S est une fonction génératrice quadratique à l’infini ou f.g.q.i. de L<br />

si celle-ci peut s’écrire L��Ôx, pÕÈT¦N��ξÈR q ,�S ξÕ�0 et�S ξÕ�p .<br />

�ξÔx,<br />

�xÔx,<br />

Exemple B.9. La section nulle admet n’importe quelle forme quadratique<br />

non-dégénérée Q : N¢E�R,Ôx, vÕ��QÔvÕpour fonction génératrice.<br />

Théorème B.10 (Chaperon, Sikorav). Si L est une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne<br />

de T¦N admettant une f.g.q.i. et si φ est un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong><br />

à support compact, alors la lagrangi<strong>en</strong>ne φÔLÕadmet une f.g.q.i.<br />

Nous allons avoir besoin d’un lemme. Il nous sera à nouveau utile dans la<br />

démonstration de la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance de Hofer, à l’annexe<br />

D. On note�¤�la norme d’opérateur induite par une norme donnée�¤�.<br />

Lemme B.11 (Viterbo [60]). Soit S : Rd¢E�Rune fonction lisse supposée<br />

quadratique à l’infini <strong>en</strong> les fibres, i.e. telle qu’il existe une forme quadratique<br />

non-dégénérée Q sur E coïncidant avec S dans chaque fibreØxÙ¢E hors d’un<br />

compact qui dép<strong>en</strong>d a priori de la fibre.<br />

On suppose<br />

– qu’il existe une constante C telle que�S¡Q�C1�C, – que pour tout compact K1 de E, il existe un compact K2 de R2n tel que<br />

pourÔx, ξÕÈÔRd¡K2Õ¢K1, SÔx, ξÕ�QÔξÕ.<br />

Alors, il existe une fonction lisse ˜ S telle que<br />

– ˜ S est quadratique à l’infini : il existe un compact de Rd¢E hors duquel<br />

˜S coïncide avec Q,<br />

– ˜ S a les mêmes points critiques et les mêmes valeurs critiques que S,<br />

– si S <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre une sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne de Rd , ˜ S <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre la même<br />

sous-variété lagrangi<strong>en</strong>ne.<br />

Démonstration — Comm<strong>en</strong>çons par noter<br />

A�inf �ξ��1¯�Q �ξÔξÕ¯,<br />

128


de sorte que pour tout ξÈE, on ait��Q �ξÔξÕ��A�ξ�. Comme Q est nondégénérée,<br />

A�0. Choisissons <strong>en</strong>suite une fonction ρ : R �Ö0, 1×, supposée<br />

lisse, à support compact, égale à 1 sur l’intervalleÖ0, C<br />

ξÕ�Ô1¡ρÔ�ξ�ÕÕQÔξÕ<br />

1×, et telle que<br />

A<br />

¡1�ρ�0.<br />

On pose <strong>en</strong>suite<br />

˜SÔx, ρÔ�ξ�ÕSÔx, ξÕ.<br />

Vérifions que ˜ S satisfait aux conclusions du lemme B.11.<br />

Tout d’abord, on voit que si SÔx, ξÕ�QÔξÕ, alors ˜ SÔx, ξÕ�QÔξÕaussi. De<br />

plus, si�ξ�n’est pas dans le support de ρ, alors ˜ SÔx, ξÕ�QÔξÕ, et la deuxième<br />

hypothèse faite sur S implique donc que ˜ �ξ��ÔS¡QÕ S est quadratique à l’infini.<br />

Remarquons <strong>en</strong>suite que si l’on<br />

�Q<br />

écrit�S<br />

, l’hypothèse�S¡ �ξ �ξ<br />

Q�C1�C implique que pour��C 1,�S<br />

�ξÔx, ξÕn’est jamais nul.<br />

A<br />

Calculons maint<strong>en</strong>ant la différ<strong>en</strong>tielle de ˜ ξÕ�ÔS¡QÕρÔ�ξ�ÕÜξ,¤Ý �ξ� ρÔ�ξ�Õ�ÔS¡QÕ<br />

S par rapport à ξ :<br />

�˜ S �Q<br />

.<br />

�ξÔx,<br />

�ξ �ξ<br />

De ce calcul et de l’hypothèse�S¡Q�C1�C, on déduit que pour�ξ��<br />

C S<br />

S<br />

1,�˜<br />

�ξÔx, ξÕne s’annule jamais. Par conséqu<strong>en</strong>t,�˜<br />

ne peut s’annuler que<br />

A �ξ<br />

là où ˜ S coïncide avec S. D’où :<br />

�S �˜ S ξÕ�0 ξÕ�0.<br />

�ξÔx,<br />

�ξÔx,<br />

D’autre part, comme les points où�S<br />

�ξ et�˜ S s’annul<strong>en</strong>t, sont des points où �ξ<br />

S et ˜ Ð<br />

S coïncid<strong>en</strong>t, on déduit immédiatem<strong>en</strong>t le lemme.<br />

Démonstration du théorème B.10 dans le cas de R2n — Soi<strong>en</strong>t T : Rn¢ E�Rune f.g.q.i. de L, et S : R2n¢E�R la f.g.q.i. <strong>en</strong> les fibres de φ¡1<br />

construite dans la démonstration de la proposition B.7. On peut lui appliquer<br />

le lemme B.11 ce qui nous donne une f.g.q.i ˜ vÕ S de φ¡1 . On vérifie <strong>en</strong>suite que<br />

la fonction U : Rn¢ÔE¢E¢R 2nÕ�R définie par<br />

UÔx; v, v , ξ, ηÕ�˜ SÔx, η; TÔx ξ, vÕ¡Üη, ξÝ,<br />

est une fonction génératrice de φÔLÕ.<br />

En effet,Ôx, pÕÈφÔLÕsi et seulem<strong>en</strong>t s’il existe ξ, ηÈR n tels que �Ôx ξ, ηÕÈL φ¡1Ôx, pÕ�Ôx ξ, ηÕ,<br />

129


c’est-à-dire si et seulem<strong>en</strong>t si il existeÔv, v , ξ, ηÕÈE¢E¢R 2n vÕ<br />

vÕ vÕ<br />

tel que<br />

η��T �xÔx ξ,<br />

�U<br />

�ξÔx; v, v , ξ, ηÕ�0 �T<br />

�vÔx ξ, vÕ�0 �U<br />

�vÔx; v, v , ξ, ηÕ�0<br />

x ξ�x<br />

�˜S<br />

�ηÔx, η, donc tel que �U<br />

�ηÔx; v, v , ξ, ηÕ�0<br />

S η�p¡�˜ �xÔx, η, �U<br />

�xÔx; v, v , ξ, ηÕ�p �˜S<br />

�vÔx, η, vÕ�0, �U<br />

�vÔx; v, v , ξ, ηÕ�0.<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t, U est bi<strong>en</strong> une fonction génératrice de φÔLÕ. La fonction U<br />

n’est pas une f.g.q.i., mais elle est quadratique à l’infini dans les fibres, et on<br />

conclut à l’aide du lemme B.11 ci-dessus, dont elle vérifie les hypothèses.Ð<br />

130


Annexe C<br />

Valeurs critiques de "min-max"<br />

Dans cette annexe, nous exposons la construction des valeurs critiques<br />

dites de "min-max" d’une fonction différ<strong>en</strong>tiable. Ces valeurs sont canoniquem<strong>en</strong>t<br />

définies. Intuitivem<strong>en</strong>t, ce sont les valeurs critiques qui sont "visibles"<br />

<strong>en</strong> homologie.<br />

Cette construction est à la base de la distance de Viterbo (cf. chapitre 1).<br />

Elle nous sera égalem<strong>en</strong>t utile dans la preuve de la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la<br />

distance de Hofer que nous exposons dans l’annexe D.<br />

C.1 Définition<br />

On se donne une variété différ<strong>en</strong>tiable quelconque V et une fonction f :<br />

V�Rlisse, disons de classe C 2 . Nous allons supposer que f vérifie une<br />

certaine condition de compacité (courante <strong>en</strong> calcul variationnel).<br />

Définition C.1. On dira que f vérifie la condition de Palais-smaleÔPSÕ, si<br />

toute suiteÔxnÕde points de V , pour laquelle<br />

– fÔxnÕconverge et<br />

– dfÔxnÕconverge vers 0,<br />

admet une valeur d’adhér<strong>en</strong>ce.<br />

Exemple C.2. Toute fonction définie sur une variété close, vérifie bi<strong>en</strong> sûr<br />

la condition de Palais-Smale. Une forme quadratique sur un espace vectoriel<br />

de dim<strong>en</strong>sion finie vérifieÔPSÕsi et seulem<strong>en</strong>t si elle est non-dégénérée.<br />

Plus généralem<strong>en</strong>t, si f est une fonction lisse, définie sur le produit d’une<br />

variété fermée V par un espace vectoriel de dim<strong>en</strong>sion finie E, et si f est<br />

quadratique à l’infini, c’est-à-dire s’il existe une forme quadratique Q sur<br />

E, non-dégénérée, et un compact K de E, tel queÔv, ξÕÈV¢E¡K,<br />

fÔv, ξÕ�QÔξÕ, alors f vérifie la condition de Palais-Smale.<br />

131


Remarque C.3. La conditionÔPSÕimplique que les niveaux critiques de<br />

la fonction sont compacts. Elle implique aussi que l’<strong>en</strong>semble des valeurs<br />

critiques est fermé. Ces remarques résult<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t des définitions.<br />

Donnons à prés<strong>en</strong>t la définition des valeurs critiques min-max. Pour une<br />

fonction f : V�R donnée, on note ses sous-niveaux par<br />

f λ�ØxÈV�fÔxÕ�λÙ.<br />

Définition C.4. Soit f une fonction vérifiant la condition de Palais-Smale.<br />

A tout couple de réelsÔa, bÕ, avec a�b, et toute classe de cohomologie relative<br />

αÈH¦Ôfb , faÕnon nulle, on associe le réel<br />

cÔα, fÕ�supØc�α est nul dans H¦Ôf<br />

L’intérêt de ces nombres réside dans le<br />

c , f aÕÙ.<br />

Théorème C.5 (Birkhoff-Morse). Les nombres cÔα, fÕsont des valeurs critiques<br />

de f. On les appelle valeurs critiques de min-max de f.<br />

Remarque C.6. T<strong>en</strong>tons d’expliquer l’origine de la terminologie "min-max",<br />

sur un exemple. Celle-ci se voit mieux sur la version homologique (au lieu<br />

de cohomologique) des nombres cÔα, fÕ. Ceux-ci sont associés à une classe<br />

d’homologie βÈH¦Ôf<br />

b<br />

, f aÕet sont définis par<br />

cÔβ, fÕ�infØc�β est dans l’image de H¦Ôf<br />

c , f aÕ�H¦Ôf<br />

b , f aÕÙ.<br />

Supposons maint<strong>en</strong>ant que β est de degré 1, et représ<strong>en</strong>tée par un chemin<br />

dans f a , noté γ, dont les extrémités sont dans f b . On voit alors (cf. figure<br />

C.1) que cÔβ, fÕs’écrit effectivem<strong>en</strong>t comme un min-max<br />

cÔβ, fÕ�min Öγ×�β maxfÔγÕ.<br />

Les nombres cÔα, fÕsont une généralisation de ce cas, ce qui justifie la terminologie.<br />

Le théorème C.5 repose sur un résultat très classique : une valeur où<br />

l’homologie des niveaux (ou des sous-niveaux) change, est une valeur critique.<br />

Nous <strong>en</strong> rappelons la démonstration.<br />

Démonstration — La conditionÔPSÕimplique que l’<strong>en</strong>semble des valeurs<br />

critiques est fermé. Par conséqu<strong>en</strong>t, si c est une valeur régulière de f, il existe<br />

132


chemin réalisant le min-max<br />

chemin représ<strong>en</strong>tant β<br />

Fig. C.1 – Min-max pour le 1-cycle β.<br />

ξ<br />

f<br />

c ε<br />

c<br />

c¡ε<br />

b<br />

f<br />

cÔβ, fÕ<br />

Fig. C.2 – Le flot de ξ <strong>en</strong>voie le sous-niveau f c ε sur le sous-niveau f c¡ε .<br />

133<br />

a


ε�0, tel f n’a pas de valeurs critiques dansÖc¡ε, c ε×. Pour la même<br />

raison, il existe δ�0, tel que�∇f��δ sur fc ε¡f c¡ε�f¡1ÔÖc ε, c¡εÖÕ.<br />

Notons ϕt le flot du champ de vecteur ξ sur V , défini par<br />

ξ�¡χ ∇f<br />

�∇f�2 ,<br />

où χ est une fonction lisse, positive, à support dans un voisinage assez petit<br />

de fc ε¡f c¡ε c valant 1 sur f ε¡f c¡ε c . On a alors dans f ε¡f c¡ε ,<br />

d<br />

dtÔfÔϕ tÕÕ�¡1.<br />

On a donc (figure C.2)<br />

ϕ<br />

2εÔf εÕ�f c c¡ε<br />

et pour tout réel a, ϕÔf aÕ�f a .<br />

Le difféomorphisme ϕ2ε induit donc un isomorphisme<br />

H¦Ôf c ε<br />

, f aÕ�H¦Ôf c¡ε Ð , f<br />

aÕ,<br />

et donc nécessairem<strong>en</strong>t, cÔα, fÕ�c.<br />

C.2 Exemples<br />

Les exemples où l’on sait calculer les valeurs de min-max sont assez rares.<br />

Le premier est simple mais important.<br />

Exemple C.7. On suppose que la fonction f est définie sur une variété<br />

fermée M, de dim<strong>en</strong>sion d. On choisit b�maxf et a�min f, de sorte que<br />

H¦ÔMÕ�H¦Ôfb , faÕ, et on note respectivem<strong>en</strong>t 1 et µ les générateurs de<br />

H0ÔMÕet HdÔMÕ. Il est alors très facile de voir que<br />

cÔµ, fÕ�max f et cÔ1, fÕ�min f.<br />

Voyons un exemple un peu plus élaboré.<br />

Exemple C.8. On suppose ici que f est la fonction hauteur sur le tore T2 ,<br />

représ<strong>en</strong>tée dans R3 comme sur la figure C.3. On voit que f a exactem<strong>en</strong>t six<br />

valeurs critiques, notées par ordre croissant c1�c2�c3�c4�c5�c6. La<br />

cohomologie du tore a exactem<strong>en</strong>t quatre générateurs : 1ÈH 0ÔT2Õ, βÈ α,<br />

H1ÔT2Õet µÈH 2ÔT2Õ. Comme on l’a vu dans l’exemple C.7, cÔ1, et fÕ�c1<br />

134


T 2<br />

Fig. C.3 – Les valeurs critiques c1, c2, c4 et c6 sont "attrapées" par min-max.<br />

cÔµ, fÕ�c6. De plus, il n’est pas très difficile de voir que l’on obti<strong>en</strong>t c2 et<br />

c4 pour valeurs de min-max associées à α et β.<br />

On peut voir sur cet exemple, que les valeurs critiques c3 et c5 — qui<br />

sembl<strong>en</strong>t moins "ess<strong>en</strong>tielles" que les autres — ne sont les min-max d’aucune<br />

classe d’homologie. Ceci justifie l’idée qui consiste à dire que les valeurs de<br />

min-max "attrap<strong>en</strong>t" les valeurs critiques "ess<strong>en</strong>tielles", c’est-à-dire visibles<br />

<strong>en</strong> homologie.<br />

C.3 Théorie de Lusternik-Schnirelmann<br />

Cette théorie nous donne un critère pour que deux valeurs de min-max<br />

soi<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes.<br />

Théorème C.9 (Lusternik-Schnirelman [39]). Soit f une fonction sur V<br />

vérifiant la condition de Palais-Smale. Soi<strong>en</strong>t αÈH¦Ôfb , faÕ¡Ø0Ùet βÈ<br />

H¦ÔVÕ, telles que α�β�0. Alors,<br />

cÔα�β, fÕ�cÔα, fÕ.<br />

De plus, s’il y a égalité, alors β induit une classe de cohomologie non nulle<br />

sur tout voisinage du niveau critique associé à la valeur cÔα, fÕ.<br />

135<br />

c6<br />

c5<br />

c4<br />

c3<br />

c2<br />

c1<br />

f


ξ<br />

Kc<br />

U<br />

c ε<br />

c<br />

f<br />

c¡ε<br />

Fig. C.4 – Le flot de ξ <strong>en</strong>voie le sous-niveau f c ε sur l’<strong>en</strong>semble U�f c¡ε<br />

hachuré.<br />

Démonstration — L’inégalité cÔα�β, fÕ�cÔα, fÕest évid<strong>en</strong>te, comptet<strong>en</strong>u<br />

des définitions. Voyons le cas d’égalité.<br />

Notons c�cÔα, fÕ�cÔα�β, fÕ, et Kc le niveau critique associé à la valeur<br />

critique c. D’après la condition de Palais-Smale, Kc est compact. Soit U un<br />

voisinage de Kc. Alors, pour ε�0 assez petit, il n’y a pas de point critique<br />

dansÔfc ε¡f c¡εÕ¡U. En effet, dans le cas contraire, on pourrait construire<br />

une suiteÔxnÕdans le complém<strong>en</strong>taire de U telle que fÔxnÕconverge vers c<br />

et dfÔxnÕ�0. ParÔPSÕ, une telle suite aurait une valeur d’adhér<strong>en</strong>ce, qui<br />

serait par passage à la limite un point critique de niveau c, soit un élém<strong>en</strong>t<br />

de Kc. On obti<strong>en</strong>drait alors une contradiction puisqueÔxnÕÊU.<br />

Comme dans la démonstration du théorème C.5, introduisons le champ de<br />

vecteur<br />

ξ�¡χ ∇f<br />

�∇f�2 ,<br />

où χ est une fonction lisse, positive, à support dans un voisinage assez petit de<br />

fc ε¡fc¡ε c , valant 1 sur f ε¡fc¡ε privé d’un voisinage de Kc cont<strong>en</strong>u dans U,<br />

et <strong>en</strong>fin, nulle sur un voisinage de Kc. Quitte à remplacer U par un ouvert plus<br />

petit, on peut supposer que U�Ôfc ε¡f c¡εÕest une réunion de morceaux de<br />

trajectoires de ∇f, interceptées par fc ε¡f c¡ε (voir figure C.4), de sorte que<br />

le flot ϕt de ξ <strong>en</strong>voie U dans U�f c¡ε 2ε c ε<br />

. Le difféomorphisme ϕ <strong>en</strong>voie alors f<br />

dans U�f c¡ε , et induit donc un morphisme H¦ÔU�f c¡ε , faÕ�H¦Ôfc ε , faÕ. Supposons maint<strong>en</strong>ant que la classe de cohomologie β s’annule dans U.<br />

Comme α s’annule dans fc¡ε , alors α�β s’annule dans U�f c¡ε donc dans<br />

fc Ð<br />

ε . Ceci contredit l’hypothèse c�cÔα�β, fÕ.<br />

136


Q b<br />

Fig. C.5 – Équival<strong>en</strong>ce d’homotopieÔQb , QaÕ�ÔBd, Sd¡1Õ. Sur le dessin,<br />

l’espace négatif est de dim<strong>en</strong>sion d�1.<br />

Remarque C.10. Notons qu’un corollaire immédiat du théorème C.9 est :<br />

Le nombre de points critiques d’une fonction lisse sur une variété fermée<br />

V , est minoré par clÔVÕ 1, où clÔVÕest le plus grand <strong>en</strong>tier tel qu’il existe<br />

uiÈH¦ÔVÕ¡H 0ÔVÕ, iÈØ1, . . .,kÙ, pour lesquels u1�. . .�uk�0.<br />

Cette quantité clÔVÕest appelée cup-l<strong>en</strong>gth de V . Elle vaut par exemple 1<br />

pour la sphère, n pour le tore de dim<strong>en</strong>sion n, et à nouveau n pour l’espace<br />

projectif complexe de dim<strong>en</strong>sion (complexe) n.<br />

Pour notre part, nous allons nous intéresser à un autre corollaire, utilisé<br />

à deux reprises dans ce mémoire : dans la proposition 1.17 et dans l’annexe<br />

D, lemme D.2. On suppose ici que f est une fonction quadratique à l’infini<br />

comme dans l’exemple C.2. Avec les notations de l’exemple C.2, pour b assez<br />

grand et a assez petit,<br />

H¦Ôf b , f aÕ�H¦ÔVÕ�H¦ÔQ<br />

Q a<br />

b , Q aÕ.<br />

Par ailleurs, si d désigne la dim<strong>en</strong>sion de l’espace négatif de Q, la paire<br />

ÔQb , QaÕest homotopiquem<strong>en</strong>t équival<strong>en</strong>te à la paireÔBd, Sd¡1Õ(voir figure<br />

C.5). On a donc un isomorphisme H¦Ôfb , faÕ�H¦ÔVÕ�H¦ÔBd, Sd¡1Õ. Enfin,<br />

si l’on note η le générateur de H¦ÔBd, Sd¡1Õ, l’application α��α�η induit<br />

un isomorphisme H¦ÔVÕ�H¦ÔVÕ�H¦ÔBd, Sd¡1Õ, dont la réciproque est<br />

obt<strong>en</strong>ue par intégration le long des fibres de l’application π : V¢Bd�V .<br />

On obti<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>t un isomorphisme<br />

T : H¦ÔVÕ�H¦Ôf b , f aÕ.<br />

137


Corollaire C.11. Soi<strong>en</strong>t f : V m¢E�Rune fonction quadratique à l’infini,<br />

T l’isomorphisme décrit précédemm<strong>en</strong>t, et respectivem<strong>en</strong>t µ et 1 les générateurs<br />

de HmÔVÕet H0ÔVÕ. Si cÔTÔµÕ, fÕ�cÔTÔ1Õ, fÕ, alors tous les points<br />

de V sont la projection de points critiques de f. En particulier, si E�Ø0Ù,<br />

alors f est id<strong>en</strong>tiquem<strong>en</strong>t constante.<br />

Démonstration — D’après le théorème C.9, si cÔTÔµÕ, fÕ�cÔTÔ1Õ, fÕ,<br />

alors TÔµÕinduit une classe non nulle dans un voisinage du niveau critique<br />

associé à cÔTÔ1Õ, fÕ. Notons K ce niveau critique. On <strong>en</strong> déduit que µ induit<br />

une classe non-nulle sur tout voisinage de πÔKÕ. Comme µ est une forme<br />

volume, on <strong>en</strong> déduit πÔKÕ�V .<br />

Ð<br />

138


Annexe D<br />

Une preuve de la<br />

non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance<br />

de Hofer<br />

Dans cette annexe, nous donnons une preuve de la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de<br />

la distance de Hofer sur R 2n . Celle-ci est inédite bi<strong>en</strong> qu’elle ne soit que<br />

la juxtaposition d’élém<strong>en</strong>ts bi<strong>en</strong> connus. Ces élém<strong>en</strong>ts sont la théorie de<br />

Lusternik-Schnirelmann (déjà exposée dans l’annexe C) et la réduction de<br />

Liapounov-Schmidt.<br />

La théorie de Lusternik-Schnirelmann est égalem<strong>en</strong>t à la base de la preuve<br />

de la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance de Viterbo, qui est plus petite que la<br />

distance de Hofer. Cela donnerait donc une autre méthode pour prouver la<br />

non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance de Hofer, mais celle-ci reposerait égalem<strong>en</strong>t<br />

sur le théorème d’unicité des fonctions génératrices (théorème 1.7). La preuve<br />

que nous donnons est donc un peu plus "élém<strong>en</strong>taire".<br />

D.1 Grandes lignes de la démonstration<br />

L’idée de la démonstration est de considérer la fonctionnelle d’action (cf.<br />

définition A.36), associée à une fonction hamiltoni<strong>en</strong>ne H :<br />

AH : ΛR 2n�R, λ¡Hdt,<br />

x��÷x<br />

où ΛR2n désigne l’espace des lacets de R2n ayant une régularité donnée et λ<br />

la forme de Liouville sur R2n . Rappelons (proposition A.37) que les points<br />

critiques de AH sont exactem<strong>en</strong>t les orbites 1-périodiques de l’isotopie φt H ,<br />

139


et que la valeur critique associée à un point fixe donné de φ1 H , ne dép<strong>en</strong>d pas<br />

du choix de l’isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne parmi celles reliant l’id<strong>en</strong>tité à φ1 H .<br />

La première étape de notre démonstration sera une réduction à la dim<strong>en</strong>sion<br />

finie, appelée réduction de Liapounov-Schmidt, et due à Amman et<br />

Zehnder. Nous <strong>en</strong> donnerons la preuve à la section D.2.<br />

Lemme D.1 (Réduction de Liapounov-Schmidt). Il existe un espace vectoriel<br />

de dim<strong>en</strong>sion finie E, et une fonction lisse aH : R2n¢E�R, quadratique<br />

à l’infini — i.e., il existe une forme quadratique Q non-dégénérée sur<br />

E et un compact K de R2n¢E, tels que pour toutÔz0, ξÕÈÔR<br />

aHÔz0, ξÕ�QÔξÕ—, telle que<br />

2n¢EÕ¡K,<br />

– les points critiques de aH sont <strong>en</strong> bijection avec ceux de AH,<br />

– les valeurs critiques de aH sont les mêmes que celles de AH.<br />

Une fois ce lemme prouvé, la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance de Hofer<br />

résulte de la théorie du calcul des niveaux critiques "min-max" introduite<br />

dans l’annexe C.<br />

Comme aH : R 2n¢E�R est quadratique à l’infini, on peut la prolonger<br />

de manière naturelle <strong>en</strong> une application, aussi notée aH, S2n¢E�R. On<br />

note respectivem<strong>en</strong>t µ et 1 les générateurs de H 2nÔS2nÕet de H 0ÔS2nÕ, et l’on<br />

considère la quantité<br />

γÔaHÕ�cÔTÔµÕ, aHÕ¡cÔTÔ1Õ, aHÕ,<br />

avec les notations du corollaire C.11 — cette définition est bi<strong>en</strong> sûr fortem<strong>en</strong>t<br />

analogue à celle de la distance de Viterbo (cf. proposition 1.17, par exemple).<br />

Nous prouverons dans la partie D.3 les propriétés suivantes.<br />

Lemme D.2. 1. Pour tout hamiltoni<strong>en</strong> H, 0�γÔaHÕ�dHÔφ dH désigne la distance de Hofer.<br />

2. Si γÔaHÕ�0, alors φ 1 H�id.<br />

1 H , IdÕ, où<br />

Une fois ce lemme prouvé, la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce est immédiate.<br />

D.2 Réduction de Liapounov-Schmidt<br />

Dans cette partie, nous prouvons le lemme D.1. On id<strong>en</strong>tifie R2n à Cn ,<br />

et on se place dans le cadre où la fonctionnelle d’action AH est définie sur<br />

l’espace de Sobolev de lacets H1ÔS1 , CnÕ. Elle s’écrit ainsi<br />

AHÔxÕ�1 xÝL<br />

2ÜBx, 2¡ΦÔxÕ,<br />

140


où B : H1�L 2 t��<br />

, x��¡i�x et<br />

Pour tout <strong>en</strong>tier k, on note uk la fonction sur le cercle, définie par<br />

expÔ2iπktÕ, de sorte que l’espace L2ÔS1, CnÕs’écrive comme somme directe<br />

hilberti<strong>en</strong>ne des espaces Ek�C n¤uk. ZN�� YN�� On pose <strong>en</strong>suite<br />

Ek et Ek. �k��N �k��N<br />

On a alors la somme directe orthogonale H1�ZN�ÔYN�H 1Õ.<br />

Comm<strong>en</strong>çons par le<br />

ΦÔxÕ��1 0 HÔt, xÔtÕÕdt.<br />

Lemme D.3. Il existe un <strong>en</strong>tier N0, tel que pour tout <strong>en</strong>tier N�N0, et<br />

tout zÈZN, l’équation �AH<br />

�yÔz yÕ�0<br />

a une unique solution yÈYN que l’on notera vÔzÕ. L’application v : ZN�YN<br />

ainsi définie est bornée, ainsi que sa dérivée.<br />

Démonstration — Soit PN la projection orthogonale sur YN. L’application<br />

linéaire B agit de manière diagonale sur YN�H 1 , avec des valeurs propres<br />

de module plus grand que N. On peut donc considérer l’inverse βN de sa restriction<br />

B�YN�H 1. On obti<strong>en</strong>t ainsi un opérateur borné βN : YN�YN�H 1<br />

de norme plus petite que 1ßN. Avec ces notations, nous pouvons à prés<strong>en</strong>t<br />

écrire pour tout zÈZN fixé et tout yÈYN :<br />

�AH<br />

�yÔz yÕ�0<br />

�<br />

yÕ<br />

1<br />

yÕ, z yÝ��Φ �y 2ÜBÔz<br />

�yÔz<br />

yÕ yÕ<br />

et comme B est linéaire et laisse stables les facteurs orthogonaux ZN et YN,<br />

BÔyÕ��Φ �yÔz BÔyÕ�PN∇ L2ΦÔz y�βNPN∇ L2ΦÔz yÕ.<br />

Maint<strong>en</strong>ant, comme H est à support compact, ∇L2Φ est borné, et comme<br />

la norme de βN est majorée par 1ßN, on obti<strong>en</strong>t que l’opérateur L2�L 2 ,<br />

y��βNPN∇ L2ΦÔz yÕest contractant pour N assez grand. Il admet donc<br />

un unique point fixe que l’on notera vÔzÕ.<br />

Par un argum<strong>en</strong>t tire-botte, vÔzÕest un élém<strong>en</strong>t de H1 �<br />

. En effet, par<br />

construction, vÔzÕ�iBÔvÔzÕÕ�iPN∇ L2ΦÔz vÔzÕÕ.<br />

141


L’équation<br />

�AH yÕ�0 �yÔz<br />

admet donc vÔzÕpour unique solution.<br />

De plus, le théorème de point fixe à paramètre nous assure que v est<br />

différ<strong>en</strong>tiable. L’équation vÔzÕ�βNPN∇L 2ΦÔz vÔzÕÕ Ð<br />

implique quant à elle que v, ainsi que sa différ<strong>en</strong>tielle sont bornées.<br />

Terminons à prés<strong>en</strong>t la démonstration du lemme D.1. Considérons pour<br />

cela la fonction aH : ZN0�R définie avec les notations du lemme D.3 par<br />

aH�AHÔz vÔzÕÕ. (D.1)<br />

Si l’on id<strong>en</strong>tifie l’espace E0 avec R2n et si l’on pose E�ü0��k��N0 Ek, aH<br />

peut être vue comme une fonction R2n¢E�R. De l’équation (D.1), on tire immédiatem<strong>en</strong>t qu’un point z est critique pour<br />

aH si et seulem<strong>en</strong>t si z ÐvÔzÕest un point critique de AH. De plus, les valeurs<br />

critiques respectives sont id<strong>en</strong>tiques. Reste le problème de la quadraticité à<br />

l’infini.<br />

La fonction aH n’est pas quadratique à l’infini, mais elle est quadratique<br />

à l’infini <strong>en</strong> les fibres. Grâce au lemme B.11, dont elle vérifie les hypothèses,<br />

on peut donc la remplacer par une fonction quadratique à l’infini ayant les<br />

mêmes propriétés.<br />

xÕ<br />

D.3 Calcul des niveaux critiques<br />

Dans cette partie nous prouvons le lemme D.2, ce qui achèvera la démonstration<br />

de la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance de Hofer.<br />

On note L�KÔt, xÕ�LÔt, KÔt,Ôφt LÕ¡1ÔxÕÕ. Rappelons (lemme A.24)<br />

que L�K <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre le flot φt L¥φ t K . On a alors<br />

÷1 ÷1<br />

λ LÔt, xÔtÕÕdt KÔt,Ôφ AL�KÔxÕ�÷x 0<br />

0<br />

t �ALÔxÕ LÕ¡1ÔxÔtÕÕÕdt ÷1<br />

KÔt,Ôφ<br />

0<br />

t LÕ¡1ÔxÔtÕÕÕdt.<br />

Supposons maint<strong>en</strong>ant que L <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre l’id<strong>en</strong>tité : φ1 L�Id. L’action AL est<br />

alors nulle, car tous les lacets <strong>en</strong> sont des points critiques. Par conséqu<strong>en</strong>t,<br />

KÔt,Ôφ AL�KÔxÕ�÷1 0<br />

t LÕ¡1ÔxÔtÕÕÕdt.<br />

142


Comme γÔaHÕest la différ<strong>en</strong>ce de deux valeurs de l’action, on <strong>en</strong> déduit<br />

immédiatem<strong>en</strong>t γÔaL�KÕ��K�,<br />

où�K�désigne la norme de Hofer de K.<br />

Soit maint<strong>en</strong>ant H un hamiltoni<strong>en</strong> fixé. Pour tout hamiltoni<strong>en</strong> K vérifiant<br />

φ1 H�φ 1 K , on a l’inégalité γÔaHÕ�γÔaH�K�KÕ��K�, ce qui prouve bi<strong>en</strong> l’inégalité γÔaHÕ�dHÔφ , IdÕ.<br />

1 H 1<br />

Passons au deuxième point :ÔγÔaHÕ�0Õ�ÔφH�IdÕ. Cela va résulter<br />

de la théorie de Lusternik-Schnirelmann, que nous avons exposée dans l’annexe<br />

C.3. Supposons donc γÔaHÕ�0. Si l’on applique directem<strong>en</strong>t à aH le<br />

corollaire C.11, on obti<strong>en</strong>t que tous les points de la base R2n sont les projections<br />

de points critiques de aH dans R2n¢E. Si l’on se rappelle comm<strong>en</strong>t<br />

est construit aH, ceci s’interprète comme suit : tous les points de R2n sont<br />

les valeurs moy<strong>en</strong>nes d’orbites 1-périodiques du flot φt H . Ceci n’implique pas<br />

a priori que φ1 H�Id, mais nous allons faire les modifications suivantes.<br />

Notons K un compact de R2n¢E ξÕ<br />

hors duquel aH est quadratique à l’infini.<br />

On considère une application Ψ qui coïncide sur K avec l’application<br />

R<br />

2n¢E�R<br />

2n¢E,<br />

Ôz0, Ôξ ξÕÕÔ0Õ, ξÕ��Ôz0 vÔz0<br />

— intuitivem<strong>en</strong>t, celle-ci remplace valeur moy<strong>en</strong>ne par valeur <strong>en</strong> 0; elle est<br />

de plus homotope à l’id<strong>en</strong>tité —, et qui est l’id<strong>en</strong>tité hors d’un voisinage<br />

de K cont<strong>en</strong>u dans la différ<strong>en</strong>ce des niveaux critiques ab H¡a a γÔaH¥<br />

H , pour b et¡a<br />

suffisamm<strong>en</strong>t grands. Une telle application Ψ peut être choisie homotope à<br />

l’id<strong>en</strong>tité, induit alors un isomorphisme <strong>en</strong> cohomologie et on a donc<br />

ΨÕ�γÔaHÕ�0.<br />

Appliquons le corollaire C.11 à aH¥Ψ. On obti<strong>en</strong>t que tout point de R2n est la projection d’un point critique de aH¥Ψ, ce qui s’interprète par : tout<br />

point de R2n est la valeur <strong>en</strong> 0 d’une orbite 1-périodique. Autrem<strong>en</strong>t dit,<br />

φ1 Ð<br />

H�id.<br />

143


Index des notations<br />

0N : section nulle du cotang<strong>en</strong>t T¦N, 14<br />

1 : générateur de H 0ÔNÕ, 17<br />

AH : action hamiltoni<strong>en</strong>ne associée à H, 118<br />

aH : réduction de Liapounov-Schmidt de AH, 140<br />

Bilip 0 cÔR 2n , ω0Õ:composante neutre du groupe des homéomorphismes bilipschitz<br />

<strong>symplectique</strong>s, 79<br />

:ØρnÔ¤Õ, ρnÔ¤ÕÙ¡ρnÔÖ¤,¤×Õoù Bn ρn<br />

c : capacité <strong>symplectique</strong>, 30<br />

pseudo-représ<strong>en</strong>tation, 93<br />

cÔα, fÕ:min-max de f pour la classe de cohomologie α, 132<br />

Cal : invariant de Calabi, 117<br />

c ,c¡: invariants spectraux associés à un difféomorphisme hamiltoni<strong>en</strong>, 22<br />

ؤ,¤Ù:crochet de Poisson, 115<br />

cÔu, LÕ:invariants de min-max de la lagrangi<strong>en</strong>ne L, 17<br />

dH : distance de Hofer, 27<br />

dHameo : distance sur HameoÔM, ωÕ, 79<br />

e : capacité <strong>symplectique</strong> (énergie de déplacem<strong>en</strong>t), 30<br />

F : famille d’hamiltoni<strong>en</strong>s discontinus, 42<br />

fλ , f¡�, f �:sous-niveaux de la fonction f, 15<br />

G : groupe des homéomorphismes <strong>symplectique</strong>s de flux nul, 75<br />

G2n : groupe <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par les homéomorphismes super-admissibles de réciproque<br />

super-admissible, 79<br />

γ : capacité <strong>symplectique</strong>, 30<br />

144


γ : distance de Viterbo sur les difféomorphismes hamiltoni<strong>en</strong>s, 24<br />

γ : distance de Viterbo sur les lagrangi<strong>en</strong>nes, 22<br />

Γψ : graphe du symplectomorphisme ψ, 22<br />

�Γψ : graphe de ψ vu dans le cotang<strong>en</strong>t de la diagonale, 22<br />

˜γ : variante de γ, 24<br />

γu : distance sur HamcÔR 2nÕobt<strong>en</strong>ue de γ, 25<br />

ˇγ : variante de γu obt<strong>en</strong>ue par susp<strong>en</strong>sion, 26<br />

ˆγ : variante de γu obt<strong>en</strong>ue par susp<strong>en</strong>sion, 26<br />

˜γu : distance sur HamcÔR 2nÕobt<strong>en</strong>ue de ˜γ, 25<br />

grÔdSÕ:graphe de la différ<strong>en</strong>tielle de S, 14<br />

HÔM, ωÕ, HÔMÕ:groupe hamiltoni<strong>en</strong> de M, 114<br />

H 0 c : adhér<strong>en</strong>ce C 0 de Hc, 39<br />

HamÔM, ωÕ, HamÔMÕ:<strong>en</strong>semble des hamiltoni<strong>en</strong>s sur M, 114<br />

Ham 0 c : hamiltoni<strong>en</strong>s continus, 39<br />

Ham0ÔM, ωÕ, Ham0ÔMÕ:<strong>en</strong>semble des hamiltoni<strong>en</strong>s normalisés de M, 114<br />

Ham : complété deÔHamc, γuÕ, 39<br />

HamcÔM, ωÕ, HamcÔMÕ:<strong>en</strong>semble des hamiltoni<strong>en</strong>s à support compact de<br />

M, 114<br />

�Ham : complété deÔHamc, ˇγÕ, 39<br />

HameoÔM, ωÕ:groupe des haméomorphismes deÔM, ωÕ, 75<br />

ÞHam : complété deÔHamc, ˆγÕ, 39<br />

�Ham : complété deÔHamc, ˜γuÕ, 39<br />

H : complété deÔHc, γÕ, 39<br />

HcÔM, ωÕ, HcÔMÕ:groupe hamiltoni<strong>en</strong> à support compact de M, 114<br />

ˇH, ˇ Hα : susp<strong>en</strong>sions de H, 25<br />

H dH<br />

: complété deÔHc, dHÕ, 39<br />

H�K : composition d’hamiltoni<strong>en</strong>s, 115<br />

ˆH, ˆ Hα : susp<strong>en</strong>sions de H, 25<br />

ÖH : complété deÔHc, ˜ γÕ, 39<br />

LÔT¦NÕ:<strong>en</strong>semble des lagrangi<strong>en</strong>nes isotopes à la section nulle, 15<br />

145


L1�L2 : composition de lagrangi<strong>en</strong>nes, 18<br />

λ : 1-forme de Liouville, 109<br />

L : complété deÔL, γÕ, 39<br />

LH : lagrangi<strong>en</strong>ne solution géométrique de l’équation d’Hamilton-Jacobi, 67<br />

ˆL : compactification de la lagrangi<strong>en</strong>ne L, 21<br />

µ : générateur de H nÔNÕ, 17<br />

F ω : orthogonal <strong>symplectique</strong> de F, 108<br />

ω : forme <strong>symplectique</strong>, 107, 109<br />

φ t H ,ÔφHÕt s : isotopie hamiltoni<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par le hamiltoni<strong>en</strong> H, 113<br />

Rα : champ de Reeb associé à une forme de contact α, 112<br />

ρn : pseudo-représ<strong>en</strong>tation, 93<br />

SN : symplectisation d’une variété de contactÔN, ξÕ, 112<br />

ST¦X : fibré <strong>en</strong> sphère cotang<strong>en</strong>te de X, 112<br />

supp1 : première définition de support, 54<br />

supp2 : deuxième définition de support, 58<br />

SympÔM, ωÕ, SympÔMÕ:groupe des symplectomorphismes deÔM, ωÕ, 110<br />

T : isomorphisme H¦ÔNÕ�H¦ÔS�, S¡�Õ, 16<br />

uL : fonction construite à partir de L, 34<br />

w : width de Gromov, 121<br />

XH : champ de vecteur hamiltoni<strong>en</strong> associé au hamiltoni<strong>en</strong> H, 113<br />

ξ, ξc, ξe : supremum sur HÈHamc de ξ H , ξ H c , ξH e<br />

ξ H , ξ H c , ξH e : capacité deätÈÖ0,1×φ t HÔ¤Õ,<br />

41<br />

146<br />

, 41


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[46] Leonid Polterovich. Symplectic displacem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ergy for Lagrangian submanifolds.<br />

Ergodic Theory Dynam. Systems, 13(2) :357–367, 1993.<br />

[47] Leonid Polterovich. The geometry of the group of symplectic diffeomorphisms.<br />

Lectures in Mathematics ETH Zürich. Birkhäuser Verlag, Basel,<br />

2001.<br />

[48] Matthias Schwarz. On the action spectrum for closed symplectically<br />

aspherical manifolds. Pacific J. Math., 193(2) :419–461, 2000.<br />

[49] Jean-Claude Sikorav. Sur les immersions lagrangi<strong>en</strong>nes dans un fibré<br />

cotang<strong>en</strong>t admettant une phase génératrice globale. C. R. Acad. Sci.<br />

Paris Sér. I Math., 302(3) :119–122, 1986.<br />

[50] Jean-Claude Sikorav. Un problème de disjonction par isotopie <strong>symplectique</strong><br />

dans un fibré cotang<strong>en</strong>t. Ann. Sci. École Norm. Sup. (4),<br />

19(4) :543–552, 1986.<br />

[51] Jean-Claude Sikorav. Systèmes hamiltoni<strong>en</strong>s et <strong>topologie</strong> <strong>symplectique</strong>.<br />

Dipartim<strong>en</strong>to di Matematica dell’ Università di Pisa. ETS, EDITRICE<br />

PISA, 1990.<br />

[52] Projet ANR "Symplexe". Les difféomorphismes préservant les aires. En<br />

préparation.<br />

[53] Clifford H<strong>en</strong>ry Taubes. The Seiberg-Witt<strong>en</strong> equations and the Weinstein<br />

conjecture. Geom. Topol., 11 :2117–2202, 2007.<br />

[54] David Théret. A complete proof of Viterbo’s uniqu<strong>en</strong>ess theorem on<br />

g<strong>en</strong>erating functions. Topology Appl., 96(3) :249–266, 1999.<br />

[55] Claude Viterbo. A proof of Weinstein’s conjecture in R 2n . Ann. Inst.<br />

H. Poincaré Anal. Non Linéaire, 4(4) :337–356, 1987.<br />

[56] Claude Viterbo. Solutions d’équations de Hamilton-Jacobi. Séminaire<br />

X-EDP, Palaiseau, 1992.<br />

150


[57] Claude Viterbo. Symplectic topology as the geometry of g<strong>en</strong>erating<br />

functions. Math. Ann., 292(4) :685–710, 1992.<br />

[58] Claude Viterbo. Metric and isoperimetric problems in symplectic geometry.<br />

J. Amer. Math. Soc., 13(2) :411–431 (electronic), 2000.<br />

[59] Claude Viterbo. Erratum to : “On the uniqu<strong>en</strong>ess of g<strong>en</strong>erating Hamiltonian<br />

for continuous limits of Hamiltonians flows” [Int. Math. Res. Not.<br />

2006, Art. ID 34028, 9 pp.; mr2233715]. Int. Math. Res. Not., pages<br />

Art. ID 38784, 4, 2006.<br />

[60] Claude Viterbo. Symplectic topology and Hamilton-Jacobi equations.<br />

In Morse theoretic methods in nonlinear analysis and in symplectic topology,<br />

volume 217 of NATO Sci. Ser. II Math. Phys. Chem., pages<br />

439–459. Springer, Dordrecht, 2006.<br />

[61] Frol Zapolsky. Quasi-states and the Poisson bracket on surfaces. J. Mod.<br />

Dyn., 1(3) :465–475, 2007.<br />

151


Table des matières<br />

Remerciem<strong>en</strong>ts 2<br />

Introduction 4<br />

1 Des distances remarquables 13<br />

1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

1.1.1 Invariants de "min-max" . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

1.1.2 Distance de Viterbo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

1.1.3 Distance de Hofer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

1.2 Propriétés et estimations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

1.2.1 Comparaison à d’autres <strong>topologie</strong>s . . . . . . . . . . . 27<br />

1.2.2 Li<strong>en</strong>s avec les capacités <strong>symplectique</strong>s . . . . . . . . . . 29<br />

1.2.3 Inégalités de réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

1.2.4 La fonction uL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

1.2.5 Comparaison des différ<strong>en</strong>tes distances . . . . . . . . . . 36<br />

2 Ext<strong>en</strong>sion de la dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne 38<br />

2.1 Complétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

2.1.1 Définitions et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

2.1.2 Ext<strong>en</strong>sion de la dynamique Hamiltoni<strong>en</strong>ne . . . . . . . 40<br />

2.1.3 Action sur les lagrangi<strong>en</strong>nes . . . . . . . . . . . . . . . 40<br />

2.2 Le critère de converg<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

2.2.1 Énoncés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

2.2.2 L’invariant ξ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

2.2.3 Le lemme principal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

2.2.4 Démonstration du théorème 2.7 . . . . . . . . . . . . . 47<br />

2.2.5 Un exemple instructif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

2.2.6 Démonstration du théorème 2.9 . . . . . . . . . . . . . 50<br />

2.2.7 Exemples de difféomorphismes généralisés . . . . . . . 53<br />

2.3 Étude des complétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

2.3.1 Supports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

152


2.3.2 À la recherche de l’image d’un ouvert . . . . . . . . . . 60<br />

2.3.3 Intégrales premières et systèmes intégrables généralisés 61<br />

2.3.4 Compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

2.3.5 Des applications L�? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

3 Equations d’Hamilton-Jacobi d’évolution 66<br />

3.1 Rappels sur les solutions variationnelles . . . . . . . . . . . . . 66<br />

3.2 Ext<strong>en</strong>sion des solutions variationnelles . . . . . . . . . . . . . 67<br />

3.2.1 Contrôle des solutions variationnelles . . . . . . . . . . 67<br />

3.2.2 Solutions variationnelles généralisées . . . . . . . . . . 69<br />

3.3 Li<strong>en</strong> avec les solutions de viscosité . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

4 Haméomorphismes 74<br />

4.1 Définition, exemples et premières propriétés . . . . . . . . . . 74<br />

4.1.1 Le groupe des haméomorphismes . . . . . . . . . . . . 74<br />

4.1.2 Quelques propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

4.2 Nouveaux exemples issus des fonctions génératrices . . . . . . 79<br />

4.2.1 Idée et énoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

4.2.2 Homéomorphismes associés à des fonctions génératrices<br />

admissibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

4.2.3 Fonctions génératrices super-admissibles et haméotopies 81<br />

4.3 Le problème de l’ext<strong>en</strong>sion de l’invariant de Calabi . . . . . . 85<br />

4.3.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

4.3.2 Ext<strong>en</strong>sion au groupe des homéomorphismes bilipschitz<br />

<strong>symplectique</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

5 Pseudo-représ<strong>en</strong>tations et rigidité du crochet de Poisson 91<br />

5.1 Le problème de la rigidité C 0 du crochet de Poisson . . . . . . 91<br />

5.2 Pseudo-représ<strong>en</strong>tations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

5.2.1 Définition et résultat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

5.2.2 Démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

5.3 Quelques conséqu<strong>en</strong>ces et questions . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />

5.3.1 Une notion de représ<strong>en</strong>tation hamiltoni<strong>en</strong>ne C 0 . . . . 97<br />

5.3.2 Affaiblissem<strong>en</strong>t de la converg<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . 98<br />

5.3.3 Cas des supports non-compacts . . . . . . . . . . . . . 99<br />

5.3.4 Le théorème de Gromov et Eliashberg revisité . . . . . 102<br />

5.4 Autres approches de la rigidité du crochet de Poisson . . . . . 104<br />

5.4.1 Une approche quantitative . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

5.4.2 Quelques remarques utilisant la théorie des distributions105<br />

153


A Outils 107<br />

A.1 Bases de géométrie <strong>symplectique</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

A.1.1 Espaces vectoriels <strong>symplectique</strong>s . . . . . . . . . . . . . 107<br />

A.1.2 Variétés <strong>symplectique</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

A.1.3 Symplectomorphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

A.1.4 Le théorème de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

A.1.5 Géométrie de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

A.2 Dynamique hamiltoni<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

A.2.1 Fonctions et flots hamiltoni<strong>en</strong>s . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

A.2.2 Crochet de Poisson et intégrales premières . . . . . . . 115<br />

A.2.3 Invariant de Calabi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

A.2.4 Action hamiltoni<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118<br />

A.3 Rigidité <strong>symplectique</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120<br />

B Fonctions génératrices 122<br />

B.1 Homéomorphismes associés à des fonctions génératrices admissibles<br />

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

B.2 Compositions et fonctions génératrices quadratiques à l’infini . 125<br />

B.3 Fonctions génératrices des sous-variétés lagrangi<strong>en</strong>nes . . . . . 127<br />

C Valeurs critiques de "min-max" 131<br />

C.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131<br />

C.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134<br />

C.3 Théorie de Lusternik-Schnirelmann . . . . . . . . . . . . . . . 135<br />

D Une preuve de la non-dégénéresc<strong>en</strong>ce de la distance de Hofer139<br />

D.1 Grandes lignes de la démonstration . . . . . . . . . . . . . . . 139<br />

D.2 Réduction de Liapounov-Schmidt . . . . . . . . . . . . . . . . 140<br />

D.3 Calcul des niveaux critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142<br />

Index des notations 144<br />

154

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