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Le petit monde de Raymond Bigot - Université de Caen Basse ...

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Fin <strong>de</strong> la parenthèse. Revenons à Galopin et testons la véracité <strong>de</strong> sa campagne <strong>de</strong> Russie.<br />

Mélanie, future épouse Camus, naquit en août 1812. Or celui qui présenta l’enfant au maire et<br />

signa l’acte fut notre Etienne, son père. Difficile d’être le même jour à L’Aigle et à Smolensk !<br />

Donc Galopin n’est jamais allé à la Bérésina. C’est Jean-François, le frère aîné <strong>de</strong> Nicolas<br />

Portien, qui y alla ; il fut ensuite militaire <strong>de</strong> carrière, reçut la médaille <strong>de</strong> Sainte Hélène et fut<br />

pensionné à ce titre (cela figure dans son acte <strong>de</strong> décès) ; il mourut dans la maison <strong>de</strong> la rue<br />

<strong>de</strong>s Tanneurs. Avec Pierre Michel Brézot, l’arrière grand-père Brézot <strong>de</strong> <strong>Raymond</strong>, cela nous<br />

fait <strong>de</strong>ux grognards honorés dans la famille. Pas mal.<br />

Camus La Flèche et Mélanie eurent quatre enfants. L’aînée, Aline, mourut au berceau. Un <strong>de</strong>s<br />

trois fils, le <strong>de</strong>rnier, Paul (1849-1904), prit pour quelques années la succession <strong>de</strong> son père à<br />

la tannerie. L’usine ferma comme on l’a dit, en 1890 environ. Et le vieux Camus-La Flèche<br />

mourut, la peine au cœur sans doute. En un peu moins <strong>de</strong> cent ans, on aura donc eu trois<br />

Camus tanneurs : Nicolas Portien, Camus La Flèche et Paul.<br />

La maison <strong>de</strong> Laigle resta dans la famille jusque dans les années 20. Elle servait <strong>de</strong><br />

base arrière à ceux qui vivaient <strong>de</strong> ci <strong>de</strong> là, on s’y retrouvait pour <strong>de</strong>s fêtes, <strong>de</strong>s<br />

réunions <strong>de</strong> circonstance, <strong>de</strong>s fiançailles. Qui tenait cette maison, qui y vivait en<br />

permanence ? Je ne sais pas. Mais dans les albums <strong>de</strong> Rosette, aucune photo n’a été<br />

prise à Bernay, toutes l’ont été à Laigle. Laigle, ce lieu légendaire où l’on avait tanné,<br />

d’où l’on partait vers la Bérésina et où un parc propice se prêtait aux rencontres d’une<br />

famille dispersée… 30 .<br />

Trois fils. Paul tanneur…. Et les <strong>de</strong>ux autres ? Une affaire comme la tannerie ne permettait pas<br />

<strong>de</strong> nourrir trois ou quatre ménages : ces autres fils seront voyageurs <strong>de</strong> commerce.<br />

A cette époque, un voyageur <strong>de</strong> commerce jouait un rôle essentiel dans la circulation<br />

<strong>de</strong>s tissus. <strong>Le</strong>s centres <strong>de</strong> production étaient éparpillés un peu partout en France,<br />

chacun avec ses spécialités (voir la carte ci-<strong>de</strong>ssous), les catalogues étaient<br />

fragmentaires, le fax n’existait pas. Et puis on choisit mieux un tissu si on peut le voir<br />

et le toucher. Ses valises du VRP étaient bourrées d’échantillons. Comme <strong>de</strong> nombreux<br />

créateurs <strong>de</strong> magasin manquaient <strong>de</strong> professionnalisme, le VRP agissait aussi comme<br />

conseil, sur l’achalandage, sur l’agencement <strong>de</strong>s rayons, sur la gestion <strong>de</strong>s stocks. Il<br />

était un voyageur ferroviaire infatigable et connaissait tous les hôtels du ‘commerce’ ou<br />

du ‘lion d’or’ <strong>de</strong> France.<br />

30 La cause <strong>de</strong> ce décalage peut provenir <strong>de</strong> ceci. A Bernay, il y avait un magasin. Quand Armand mourut, en 1906, il<br />

est possible que sa veuve et ses <strong>de</strong>ux filles se soient repliées sur Laigle (en 1909, quand <strong>Raymond</strong> écrit à Jeanne, c’est à<br />

Laigle, jamais à Bernay). Cela expliquerait aussi que Jeanne se trouve disponible pour une relation amoureuse après<br />

ces années au comptoir.<br />

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