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Le petit monde de Raymond Bigot - Université de Caen Basse ...

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Michel notre ancêtre (1769-1839), le second fils <strong>de</strong> Robert tait ‘journalier’ (ce qui veut dire ‘à<br />

son compte, sans charrue ni outils’), ‘boucher’ ou ‘marchand’ selon les actes. On parle <strong>de</strong><br />

moutons : pour la laine ? pour la vian<strong>de</strong> ? pour les déjections-engrais ? pour les trois ?<br />

Il mit sa femme à dure épreuve : en quatorze ans, douze enfants. Cinq au moins moururent<br />

en bas âge. Léonard arriva en 1816, le onzième. Il se fit appeler Léonore. On peut voir son<br />

extrait <strong>de</strong> naissance en annexe 1.<br />

Léonore, qui avait vécu dans sa jeunesse l’espoir d’un renouveau <strong>de</strong> l’élevage <strong>de</strong> moutons, dut<br />

sentir le déclin inéluctable. Cela ne se passait pas qu’à la Goulafrière mais dans toute la<br />

France : le protectionnisme <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> l’Empire et <strong>de</strong> la Restauration se dissipait pour<br />

laisser place au libre échange et à l’importation massive <strong>de</strong> laines venues <strong>de</strong> l’hémisphère sud.<br />

Il est fort vraisemblable qu’il prépara son fils à un avenir dégagé <strong>de</strong>s fermes : Arsène l’aîné<br />

sera commerçant et épousera une fille <strong>de</strong> la ville. Et il répartit les risques entre la ville et la<br />

campagne : il maria ses <strong>de</strong>ux filles, Célestine et Aglaé, à <strong>de</strong>ux paysans <strong>de</strong> la Goulafrière,<br />

Isidore Deschamps et Léoni<strong>de</strong> <strong>Le</strong>comte qui engendreront <strong>de</strong>s <strong>petit</strong>s paysans.<br />

On aurait aimé avoir plus d’informations sur ces <strong>Bigot</strong>. Hélas, les paysans ne laissent<br />

guère <strong>de</strong> traces dans l’histoire écrite hormis les actes d’état civil. Si nos supposés<br />

cousins <strong>de</strong> la Morinière avaient dans <strong>de</strong>s coffres ou <strong>de</strong>s archives <strong>de</strong>s documents<br />

d’intérêt, ils pourraient être intéressés à les lire et les mettre en perspective : la<br />

présente note leur sera transmise (voir l’annexe 2).<br />

Arsène semble avoir été un jeune-homme séduisant. Léonore son père fut sans doute à<br />

l’origine <strong>de</strong> son départ pour Orbec. Arsène débuta à 14 ou 15 ans comme commis chez un<br />

maître drapier <strong>de</strong> la rue Gran<strong>de</strong>, Achille Plesseret ; il logeait chez son patron. Arsène était<br />

toujours chez le même patron en 1866 : au recensement, il était <strong>de</strong>venu employé, il avait 24<br />

ans. Il créa son commerce en 1867 ou 1868. Très certainement ce fut Léonore qui avança<br />

l’argent pour créer et meubler la boutique <strong>de</strong> la Rue Gran<strong>de</strong> 2 , environ 30 000 euros<br />

d’aujourd’hui (voir le paragraphe D plus bas).<br />

Il ne lui restait plus qu’à trouver une épouse agréable, ce qui fut fait en <strong>de</strong>ux ans. Une Brézot.<br />

C. <strong>Le</strong>s Brézot <strong>de</strong> l’Orbiquet<br />

Rosette poursuit : « (Arsène <strong>Bigot</strong>) épousa Marie Brezot. L’ancêtre <strong>de</strong>s Brezot, c’est<br />

Pierre Brezot (1816-1880 3 ), un <strong>de</strong>scendant direct <strong>de</strong> cette branche venue du<br />

Danemark sous Louis XV. Ils étaient tous forestiers. Ils étaient venus pour exploiter les<br />

forêts du comte <strong>de</strong> Colbert-Laplace. Il est resté dans cette région d’Orbec et il y a fait<br />

souche. J’en ai beaucoup entendu parler dans la famille. J’ai ses photos. Il a la haute<br />

taille, le cheveu blond ondulé, le regard lointain, clair. Bel homme habitué à scruter la<br />

mer, en vrai viking. Il était intelligent et entreprenant. En 1835 il inventa un métier à<br />

effilocher la laine. Il <strong>de</strong>vient constructeur et vend (ses machines) à toute l’Europe. A<br />

l’époque il fallait <strong>de</strong> l’audace. »<br />

La référence viking d’abord : l’annexe 4 l’évoque pour l’éliminer. C’est un enjolivement <strong>de</strong><br />

Rosette qui rêvait <strong>de</strong> châtelains, <strong>de</strong> parcs et d’une référence à l’an mil (elle avançait<br />

également que les <strong>Bigot</strong> <strong>de</strong>scendaient d’un compagnon <strong>de</strong> Guillaume le Conquérant). Or aucun<br />

<strong>de</strong>s Brézot n’a été forestier : tous ont été laboureurs, certains sont <strong>de</strong>venus tisserands <strong>de</strong><br />

2 L’usage <strong>de</strong> la terre avait profondément changé entre 1750 et 1850. <strong>Le</strong>s labours avaient été abandonnés pour être<br />

transformés en herbages. L'élevage s’était développé : les bovins évi<strong>de</strong>mment mais aussi les moutons, pour leur vian<strong>de</strong><br />

et surtout pour leur laine. Traditionnellement laboureurs, les paysans avaient du <strong>de</strong>venir éleveurs ce qui n’est pas<br />

exactement pareil.<br />

3 Rosette hésitait sur ces dates. Celles que nous donnons viennent toutes <strong>de</strong> l’état civil.<br />

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