Mul - unesdoc - Unesco
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la pluie est la salive de Dieu, symbole de béné-<br />
diction. Nombre de sociétés, directement ou par<br />
l’intermédiaire de faiseurs de pluie, font des<br />
sacrifices, des offrandes et des prières à Dieu<br />
pour qu’il envoie la pluie pendant les périodes de<br />
sécheresse ou qu’il l’arrête en cas de trop fortes<br />
précipitations.<br />
Pour beaucoup de tribus, le tonnerre et la foudre<br />
sont la voix de Dieu et représentent ses mouve-<br />
ments d’un lieu sacré à un autre, la foudre lui<br />
ouvrant la voie. Nombre de sociétés considèrent<br />
le tonnerre comme une indication de la colère de<br />
Dieu et la foudre comme un instrument qu’il utili-<br />
serait pour punir les malfaiteurs.<br />
Certaines tribus décrivent Dieu comme le vent<br />
ou l’air ou une présence se déplaçant comme un<br />
vent très fort. Les tempêtes et la grêle sont<br />
considérées comme des indications de la colère<br />
de Dieu qui les utiliserait pour punir les médi-<br />
sances, les mauvaises actions et le non-respect<br />
des règles établies.<br />
La terre compte de très nombreux éléments et<br />
phénomènes naturels. Les tremblements de<br />
terre, fréquents dans la vallée du Grand Rift,<br />
seraient dus au fait que Dieu y marche.<br />
Beaucoup de tribus riveraines de la vallée tien-<br />
nent les divinités des tremblements de terre pour<br />
responsables des secousses. Les mythes qui<br />
traversent le continent se concentrent autour du<br />
Nil, du Niger, du Zambèze, du Congo et de nom-<br />
breux autres bassins de drainage à qui l’on attri-<br />
bue des divinités ou de grands esprits. Les<br />
océans, les lacs et les étangs permanents pas-<br />
sent pour être habités par des esprits et des divi-<br />
nités que l’on doit apaiser par des offrandes<br />
lorsque l’on utilise l’eau.<br />
Les rochers sont censés être des manifestations<br />
de Dieu qui a laissé des traces de ses pas, tou-<br />
jours visibles sur certains d’entre eux. Les<br />
Akamba disent que Dieu aurait fait sortir les pre-<br />
miers hommes d’un rocher, alors que d’autres<br />
sociétés croient que Dieu a utilisé de la glaise<br />
pour modeler des êtres humains. On utilise les<br />
pierres et les rochers sacrés pour les obser-<br />
vances et rites religieux et les cérémonies pour<br />
faire tomber la pluie. Les rochers et les grosses<br />
pierres sont considérés comme les demeures<br />
des esprits et des morts-vivants.<br />
Les montagnes et les collines exceptionnelles<br />
ont une grande importance symbolique, spirituel-<br />
le et rituelle pour ceux qui y vivent. Les Bavenda<br />
(Afrique du Sud) et les Shona (Zimbabwe)<br />
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Authenticité et intégrité dans un contexte africain<br />
considèrent les montagnes du Matopo comme le<br />
lieu d’une manifestation spéciale de Dieu. Pour<br />
les Kikuyu, le mont Kenya est sacré car c’est la<br />
demeure de Dieu quand il visite la terre. On dit<br />
que ce sont les esprits qui ont provoqué les<br />
éruptions du Muhavura et du Mgahinga en<br />
Ouganda et qu’un énorme serpent reposerait sur<br />
des minéraux précieux et des biens du foyer au<br />
sommet de la montagne. Les montagnes et les<br />
collines à travers le continent ont un statut spiri-<br />
tuel important et la population les considère<br />
comme la demeure de ses dieux. II est interdit de<br />
s’y rendre, sauf si ce sont des lieux de pèlerina-<br />
ge. Certains trous, grottes et cratères sont dotés<br />
de caractères spirituels.<br />
Selon les croyances, les esprits mauvais vivent<br />
aussi dans les montagnes. II n’est donc pas per-<br />
mis aux enfants de se promener dans les forêts<br />
des montagnes. On n’est pas supposé chasser<br />
certains oiseaux, serpents et autres animaux qui<br />
sont traités avec beaucoup d’égards.<br />
Les exemples qui précèdent s’appliquent aussi à<br />
d’autres montagnes et d’autres paysages dans<br />
la mesure où ils font partie intégrante de la vie<br />
culturelle et spirituelle des populations agro-pas-<br />
torales locales. Les croyances sont des sym-<br />
boles de cohésion socioculturelle et écono-<br />
mique. Ces croyances expliquent que les pay-<br />
sages culturels sont des lieux de culte essen-<br />
tiels, spécialement en période de calamités<br />
comme la sécheresse, la maladie, la mort, I’ari-<br />
dité du sol et les glissements de terrain. On offre<br />
des sacrifices aux dieux pour résoudre de tels<br />
problèmes. Les peuples utilisent les croyances<br />
spirituelles, les peurs et les tabous pour renfor-<br />
cer les normes de civilité, restreindre les accès<br />
et contrôler l’utilisation des ressources.<br />
Mécanismes traditionnels pour une gestion<br />
durable des ressources naturelles<br />
L’Africain traditionnel se considère comme partie<br />
intégrante de la nature dans laquelle il vit et dont<br />
il tire sa subsistance. II observe ses ressources<br />
biologiques avec perplexité et compassion. Ses<br />
rituels sont conçus pour préserver les biens<br />
naturels et les paysages culturels. À travers I’his-<br />
toire, il a visité les sites sacrés. II a chanté les<br />
chants des ancêtres pour rendre grâce aux<br />
forêts, à la nature sauvage et aux autres carac-<br />
téristiques du paysage.<br />
Depuis des temps immémoriaux, l’Africain a tiré<br />
sa nourriture, son abri, ses vêtements, sa méde-<br />
cine, ses cachettes et sa liberté des réserves de