Mul - unesdoc - Unesco
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Le pays dogon, encore appelé plateau de<br />
Bandiagara, occupe un plateau qui domine les<br />
basses terres du Macina. Compris entre 14’00-<br />
15’05 de latitude nord et 1’054’00 de longitude<br />
ouest, le pays dogon est rattaché à la région<br />
administrative de Mopti qui totalise sept cercles<br />
dont quatre, Bandiagara, Bankass, Douentza et<br />
Koro sont peuplés de Dogons, une population<br />
estimée à 250 000 âmes d’après le recensement<br />
de 1987. Ce site, d’une superficie de 4000 k&,<br />
a été classé sur la Liste du patrimoine mondial<br />
en décembre 1989. II recèle un patrimoine émi-<br />
nemment riche et varié, mais aussi menacé dans<br />
son intégrité.<br />
LES DOGONS ET LEUR ENVIRONNEMENT<br />
Le site traditionnel des Dogons est le plateau de<br />
Bandiagara, d’où ils se seraient dispersés en<br />
direction de la falaise et de la plaine.<br />
Actuellement, les Dogons occupent trois<br />
domaines géoclimatiques, à savoir le plateau, la<br />
falaise et la plaine.<br />
Le plateau : localement appelé Tore et culmi-<br />
nant à près de 600 m d’altitude, est une région<br />
naturelle, constituée de tables de grès ferrugi-<br />
neux, inclinées vers l’ouest. C’est une région très<br />
peu habitée par l’homme à cause de conditions<br />
de vie austères et d’une très faible pluviométrie.<br />
L’agriculture, activité essentielle des Dogons, y<br />
est très difficile. Seule la rivière Yamé, qui par-<br />
court la région avec ses diverticules, autorise la<br />
pratique de cultures irriguées. Le peuplement est<br />
très faible, les plus grands centres sont<br />
Bandiagara, Sangha et Pelou.<br />
La falaise : appelée Koko, elle correspond à un<br />
grand escarpement rectiligne dont le rebord<br />
LE SANCTUAIRE NATUREL ET CULTUREL<br />
DE LA FALAISE DE BANDIAGARA AU MALI<br />
MAMADI DEMBELÉ<br />
- so-<br />
Authenticité et intégrité dans un contexte africain<br />
dépasse 700 m d’altitude. Elle jouxte la plaine du<br />
Séno-Gondo sur 300 à 500 m dans la longueur.<br />
Ici, la vie est moins austère que sur le plateau ;<br />
la végétation est relativement plus dense et les<br />
températures moins rudes. Quoique la pluviomé-<br />
trie soit identique à celle du plateau, la falaise<br />
reçoit en plus les eaux de ruissellement de celui-<br />
ci dans leur descente vers la plaine. Les sols<br />
sont beaucoup plus riches du fait de I’accumula-<br />
tion de débris végétaux entre les éboulis de pier-<br />
re. Le nombre d’établissement humains y est<br />
aussi plus important : Sangha, Nombori, Iréli.<br />
La plaine : appelée aussi Séno ou Manu, elle<br />
s’étend au pied de la falaise et se prolonge vers<br />
la frontière avec le Burkina-Faso. C’est une<br />
immense bande, de sol fertile, très humide en<br />
saison pluvieuse, et revêtant une allure déser-<br />
tique dans sa partie nord-est ; cette dernière est<br />
parsemée de dunes pouvant atteindre plus de<br />
20 m de haut. L’occupation définitive de la plaine<br />
par les Dogons est relativement récente, à cause<br />
des convoitises de chefferies voisines peul et<br />
mossi. Malgré son occupation récente, la plaine<br />
enregistre le peuplement Dogon le plus dense,<br />
avec de grosses agglomérations telles que Koro,<br />
Bankass, Diankabou, Pel.<br />
D’après la tradition orale, les populations<br />
Dogons sont originaires du Mandé et elles<br />
auraient migré par vagues successives du XIe<br />
au XIVe siècle, en direction du delta central pour<br />
occuper la région qui porte actuellement leur<br />
nom. Les Dogons se seraient fixés d’abord à<br />
l’extrémité sud-ouest de la falaise, précisément à<br />
Kani, d’où ils se sont dispersés sur le plateau,<br />
dans la falaise et dans la plaine. Dans la falaise<br />
ils se sont mêlés à d’autres groupes humains,