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TH`ESE ´Etude des Orbites Nilpotentes par l'Application de Springer ...

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UNIVERSITÉ DE PROVENCE – U.F.R. M.I.M.<br />

THÈSE<br />

pour obtenir le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE PROVENCE<br />

Discipline : Mathématiques<br />

ÉCOLE DOCTORALE <strong>de</strong> Mathématiques et Informatique <strong>de</strong> Marseille<br />

présentée et soutenue publiquement<br />

<strong>par</strong><br />

Ngoc Gioan Jean PAGNON<br />

le 4 décembre 2003<br />

Titre :<br />

Étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Orbites</strong> <strong>Nilpotentes</strong><br />

<strong>par</strong><br />

l’Application <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> Généralisée<br />

——————<br />

Directeur <strong>de</strong> thèse :<br />

M. Dũng Tráng LÊ<br />

——————<br />

RAPPORTEURS<br />

M. Michel BRION Directeur <strong>de</strong> Recherche, Institut Fourier<br />

M. Carlos CONTOU CARRERE Professeur, Université <strong>de</strong> Montpellier II<br />

M. Claudio PROCESI Professore, Università di Roma “La Sapienza”<br />

JURY<br />

M. Michel BRION Directeur <strong>de</strong> Recherche, Institut Fourier<br />

M. Carlos CONTOU CARRERE Professeur, Université <strong>de</strong> Montpellier II<br />

M. Dũng Tráng LÊ Professeur, Université <strong>de</strong> Provence<br />

M. Karl OELJEKLAUS Professeur, Université <strong>de</strong> Provence<br />

M. Claudio PROCESI Professore, Università di Roma “La Sapienza”


“Mon coeur craint <strong>de</strong> souffrir, dit le<br />

jeune homme à l’Alchimiste, une nuit<br />

qu’ils regardaient le ciel sans lune.<br />

– Dis-lui que la crainte <strong>de</strong> la souffrance<br />

est pire que la souffrance elle-même.<br />

Et qu’aucun coeur n’a jamais souffert<br />

alors qu’il était à la poursuite <strong>de</strong> ses<br />

rêves . . . ”<br />

Paulo Coelho,<br />

“ L’Alchimiste ”.


Remerciements<br />

C’est M. Lê Dũng Tráng qui, <strong>de</strong>puis mon D.E.A., a canalisé ma recherche vers la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites<br />

nilpotentes, c’est avec un honneur certain que j’ai accepté d’être son élève durant cette thèse; j’ai pu<br />

bénéficier <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> expérience et <strong><strong>de</strong>s</strong> séances <strong>de</strong> travail qu’il a organisées pour que je puisse faire mes<br />

premiers pas <strong>de</strong> mathématicien. Je voudrais le remercier pour ses encouragements constants, ses nombreux<br />

conseils et sa patience. Je tiens aussi à saluer l’honorable tâche qu’il a choisi d’entreprendre <strong>de</strong>puis peu à l’<br />

I.C.T.P. <strong>de</strong> Trieste qui consiste à ai<strong>de</strong>r les chercheurs <strong><strong>de</strong>s</strong> pays défavorisés.<br />

Je suis <strong>par</strong>ticulièrement reconnaissant envers Michel Brion et Carlos Contou Carrere avec qui j’ai pu<br />

échanger cette <strong>de</strong>rnière année; c’est grâce à leurs concours que j’ai pu donner une rédaction respectable à<br />

ma thèse. Je tiens à les remercier pour cette ai<strong>de</strong> précieuse, pour l’intérêt qu’ils ont su manifester pour mes<br />

travaux. Leurs encouragements m’ont extrêmement touché.<br />

Je remercie très chaleureusement Michel Brion, Carlos Contou Carrere et Claudio Procesi d’avoir<br />

accepté la charge <strong>de</strong> rapporteur <strong>de</strong> cette thèse et <strong>de</strong> m’avoir fait bénéficier <strong>de</strong> leurs remarques pertinentes et<br />

<strong>de</strong> leurs conseils. Il me faut également signaler que le chapitre 5 <strong>de</strong> cette thèse s’est inspiré <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux <strong>de</strong><br />

Claudio Procesi, c’est donc un honneur pour moi qu’il fasse <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> mon jury.<br />

Je remercie enfin Karl Oeljeklaus d’avoir accepté <strong>de</strong> faire <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> mon jury. Je lui suis très reconnaissant<br />

pour la disponibilité qu’il a toujours su me témoigner en me prêtant une oreille attentive chaque<br />

fois que j’avais quelque chose à raconter.<br />

Je tiens à saluer également certains <strong>de</strong> mes anciens professeurs qui m’ont permis <strong>de</strong> faire ce choix<br />

dans la recherche. Paul Donato et Gérard Fardoux qui m’ont beaucoup stimulé <strong>par</strong> leurs cours et leur<br />

enthousiasme. David Trotman pour sa gentillesse extrême, ainsi que Hamish Short avec qui j’ai fait mon<br />

mémoire <strong>de</strong> Maîtrise.<br />

Je veux aussi saluer certains <strong>de</strong> mes camara<strong><strong>de</strong>s</strong> du C.M.I. que j’ai pu côtoyer, avec qui une certaine<br />

complicité s’était instaurée durant ces <strong>de</strong>rnières années et qui sont maintenant docteurs: Dan Zaffran, Mamadou<br />

Diop, Romain Bondil, Guillaume Valette, Jean-Philippe Préaux, Mourad Sini, Nguyên Viêt Anh,<br />

Dwi Juniati et Elsa Mayrand. Et <strong>par</strong>mi ceux qui commencent ou sont en cours <strong>de</strong> thèse, je souhaite bon<br />

courage à Luc Guyot, Philippe Larchevèque, Éric Péreyrol, Ghislain Jaudon, Éric Akeke, Fida et Marion.<br />

Je remercie aussi le personnel du C.M.I. qui m’a aidé dans certaines tâches matérielles et administratives<br />

qui m’incombaient quelques fois: l’irremplaçable Georges Moutouh (dit “Jo”), Noelle Tabarracci,<br />

Nathalie Grimaud, Chantal Ravier, Corrine Meslé et Marie Christine Tort.<br />

J’adresse une salutation générale à mes amis en ayant une pensée <strong>par</strong>ticulière pour Christophe mon<br />

ami <strong>de</strong> toujours, qui profite paisiblement <strong>de</strong> la vie sur son île <strong>par</strong>adisiaque sous les tropiques.<br />

Merci enfin à mes proches d’ici et d’ailleurs, à qui je dois tout; peu importe comment la vie nous a<br />

rapprochés ou éloignés, ce qui est important en fin <strong>de</strong> compte c’est ce sentiment indéfinissable qui nous<br />

rattache les uns aux autres en nous faisant comprendre que nous faisons <strong>par</strong>tie d’une même famille et que<br />

nos vies ne peuvent totalement se dissocier les unes <strong><strong>de</strong>s</strong> autres.


Table <strong><strong>de</strong>s</strong> matières<br />

Introduction 2<br />

1 Généralités 5<br />

1.1 Préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

1.2 Groupe algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

1.3 Algèbre <strong>de</strong> Lie d’un groupe algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

1.4 Représentation <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

1.5 Système <strong>de</strong> racines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

2 Les éléments nilpotents 17<br />

2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

2.2 Classification <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes dans les algèbres <strong>de</strong> Lie semi-simples complexes . . 20<br />

2.2.1 Classification <strong>de</strong> Dynkin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

2.2.2 Classification <strong>de</strong> Bala-Carter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

3 Fibrés principaux 24<br />

3.1 Fibrés principaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

3.2 Propriétés du fibré ¢ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.3 Lien entre £ © et . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

3.4 Désingularisation <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

3.4.1 Une propriété géométrique <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

4 Les orbites nilpotentes <strong>de</strong> Richardson 32<br />

4.1 Approche algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

4.2 Approche symplectique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

4.3 La représentation d’opérateurs sur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

5 Les orbites nilpotentes dans ¢¡¤£ ¦ ¨© 38<br />

5.1 Étu<strong>de</strong> générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

5.2 Étu<strong>de</strong> dans ¢¡£ ¦ ¨© . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

5.3 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> germe <strong>de</strong> surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

6 Sur la correspondance <strong>de</strong> Spaltenstein 56<br />

6.1 Notations, rappels et théorème principal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

6.2 Diagramme <strong>de</strong> variation et démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

6.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

6.3.1 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

6.3.2 Graphe <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦¦ © . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

6.4 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

Bibliographie 72<br />

In<strong>de</strong>x 76<br />

1


Introduction<br />

On peut dire que les travaux novateurs en ce qui concerne la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes dans les<br />

algèbres <strong>de</strong> Lie semi-simples complexes ont commencé avec E.B. Dynkin [Dyn57], qui a dégagé l’existence<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> classes <strong>de</strong> conjugaison, sous l’action du groupe adjoint, <strong>de</strong> sous-algèbres <strong>de</strong> Lie isomorphes à<br />

attachées aux orbites nilpotentes; il est à l’origine <strong>de</strong> la première classification <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes,<br />

(cf. 2.2.1). C’est ensuite dans les années 60 que la théorie a eu un essor considérable sous l’impulsion <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mathématiciens tels que B. Kostant [Kos59, Kos63], R.W. Richardson [Ric67], T.A. <strong>Springer</strong> [Spr69, SS70]<br />

et R. Steinberg qui se sont intéressés à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents d’une algèbre <strong>de</strong> Lie:<br />

plus précisément, soit un groupe algébrique réductif affine connexe d’algèbre <strong>de</strong> Lie sur un corps <br />

algébriquement clos <strong>de</strong> caractéristique zéro. Le morphisme d’algèbres , (où désigne<br />

la sous-algèbre <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions régulières <strong>de</strong> qui sont invariantes <strong>par</strong> l’action adjointe <strong>de</strong> ), donne un<br />

morphisme <strong>de</strong> variétés appelé le quotient adjoint. Alors la variété n’est rien d’autre<br />

que la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> . B. Kostant et R. Steinberg montrent que est une sous-variété<br />

<strong>de</strong> d’intersection complète <strong>de</strong> codimension égale au rang <strong>de</strong> , le lieu lisse <strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong>nt avec une<br />

unique orbite nilpotente appelée l’orbite nilpotente régulière <strong>de</strong> , le lieu singulier <strong>de</strong> est en codimension<br />

2 et coïnci<strong>de</strong> avec l’adhérence d’une unique orbite nilpotente appelée l’orbite nilpotente sousrégulière,<br />

(cf. [Kos59, Kos63, Ste74]).<br />

C’est ensuite que T.A. <strong>Springer</strong> construit une désingularisation <strong>de</strong> la variété [Spr69], qui sera<br />

appelée la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>. R. Steinberg et J. Tits <strong>par</strong>viennent alors à calculer la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />

d’un élément nilpotent sous-régulier et constatent que la géométrie <strong>de</strong> cette fibre peut se lire à <strong>par</strong>tir du<br />

diagramme <strong>de</strong> Dynkin <strong>de</strong> (cf. [Ste74, théorème 2 p. 153]).<br />

C’est alors que les géomètres ont commencé à s’intéresser à cet exemple remarquable; notamment A.<br />

Grothendieck généralise la construction <strong>de</strong> T.A. <strong>Springer</strong> en obtenant une désingularisation simultanée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

fibres du quotient adjoint [Ste74], et à la suite <strong>de</strong> son travail, il pose <strong>de</strong>ux célèbres conjectures qui doivent<br />

relier les points doubles rationnels <strong>de</strong> surfaces, aux algèbres <strong>de</strong> Lie simples complexes:<br />

i) L’intersection <strong>de</strong> la variété avec une section transverse à l’orbite nilpotente sous-régulière d’une<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie simple complexe <strong>de</strong> type ¦ ¦¢¦ ¦ est une surface à singularité isolée <strong>de</strong><br />

même type que .<br />

ii) La restriction du quotient adjoint à la section transverse , est la déformation semiverselle<br />

<strong>de</strong> la singularité <strong>de</strong> la surface .<br />

C’est lors du congrès international <strong>de</strong> mathématiques <strong>de</strong> Nice en 1970 que E. Brieskorn apporte une<br />

preuve à ces <strong>de</strong>ux conjectures, [Bri70]; sa preuve repose sur un critère <strong><strong>de</strong>s</strong> points doubles rationnels <strong>de</strong><br />

surfaces (cf. [Slo80b, proposition 2 p. 127] et [Slo80b, proposition p.134]), il observe les faits suivants:<br />

les composantes du quotient adjoint sont quasi-homogènes et leurs <strong>de</strong>grés coïnci<strong>de</strong>nt avec les <strong>de</strong>grés <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

formes normales <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions donnant les équations <strong><strong>de</strong>s</strong> germes <strong>de</strong> surfaces en question. Mais cette preuve<br />

est indépendante <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> T.A. <strong>Springer</strong>.<br />

C’est H. Esnault qui, lors <strong>de</strong> sa thèse sous la direction <strong>de</strong> Lê Dũng Tráng [Esn76], va passer <strong>par</strong> la<br />

résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> et redémontre la première conjecture en calculant l’auto-intersection <strong>de</strong> chacune <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

composantes irréductibles <strong>de</strong> la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément nilpotent sous-régulier et montre <strong>par</strong> la même<br />

occasion que la restriction <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> à la préimage <strong>de</strong> la surface est la résolution<br />

minimale <strong>de</strong> la singularité <strong>de</strong> la surface .<br />

¢¡¤£ ¥§¦ ¨©<br />

A la suite <strong>de</strong> ces résultats, beaucoup <strong>de</strong> mathématiciens tels que J. Dixmier, W. Borho, N. Spaltenstein,<br />

2


– Introduction – 3<br />

Win H. Hesselink, G. Kempf, H. Kraft, C. Procesi, P. Slodowy, se sont alors intéressés dans les années<br />

70 en étudiant soit à la géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes soit à la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>; Win H. Hesselink,<br />

ensuite H. Kraft et C. Procesi arrivent en outre à déterminer les singularités qui ap<strong>par</strong>aissent entre <strong>de</strong>ux<br />

strates “adjacentes” plus profon<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> la variété , [Hes76b, KP79, KP81]; la première conjecture <strong>de</strong><br />

Grothendieck concernait les strates régulière et sous-régulière. Ils <strong>par</strong>viennent à déterminer ces germes à<br />

smoothly equivalence près: <strong>de</strong>ux germes <strong>de</strong> variété £¦© , et £¦© sont dit smoothly equivalent s’il existe<br />

un germe <strong>de</strong> variété £ ¦© et <strong>de</strong>ux £ ¦© £¦© morphismes £ ¦© £¦© , tels que<br />

£ © , £ © et , sont lisses au point .<br />

<br />

De plus, ils constatent que la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> provient d’une construction plus générale: soit est un<br />

sous-groupe <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Notons <strong>par</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée à , (cf.<br />

théorème 3.3.1). Alors l’application <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisée £ © associée a pour image<br />

et est un revêtement ramifié <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré fini au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> , (cf. remarque 3.3.2). La résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong><br />

<br />

est le cas <strong>par</strong>ticulier où est un sous-groupe <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> . L’inconvénient avec cette famille d’applications,<br />

c’est qu’on ne peut étudier qu’une catégorie <strong>par</strong>ticulière d’orbites nilpotentes, néanmoins elles suffisent<br />

dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© , car toutes les orbites nilpotentes sont <strong>de</strong> Richardson. Une construction analogue<br />

est alors réalisée <strong>par</strong> B. Kostant et W.M. McGovern afin d’obtenir une désingularisation <strong>de</strong> l’adhérence<br />

<strong>de</strong> n’importe quelle orbite nilpotente, (cf. théorème 3.4.1); cette même construction permet <strong>de</strong> dégager<br />

certaines propriétés attachées aux orbites nilpotentes; <strong>par</strong> exemple, elle permet à W.M. McGovern, V. Hinich<br />

et D.I. Panyushev <strong>de</strong> démontrer que les singularités qui ap<strong>par</strong>aissent dans la normalisation <strong>de</strong> l’adhérence<br />

<strong>de</strong> toute orbite nilpotente, sont rationnelles, [McG89, Hin91a, Pan91].<br />

C’est N. Spaltenstein qui réalise le plus grand travail concernant l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong><strong>de</strong>s</strong> applications<br />

<strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisées, son approche est fortement combinatoire, [Spa76, Spa77, Spa82]. Il montre que<br />

les composantes irréductibles <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément nilpotent<br />

ont toutes la même dimension égale à ££ ©© où est le stabilisateur <strong>de</strong><br />

<br />

dans et<br />

<br />

le rang <strong>de</strong> , [Spa77]. Le grand avantage lorsque le groupe algébrique est GL £ ¦ (où est un corps ©<br />

algébriquement clos) est d’avoir une autre <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>: elle permet<br />

à N. Spaltenstein d’établir une bijection entre les composantes irréductibles <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux complets <strong>de</strong><br />

fixés <strong>par</strong> un endomorphisme nilpotent <br />

et les tableaux <strong>de</strong> Young standards associés au diagramme <strong>de</strong><br />

Young <strong>de</strong> <br />

, [Spa76].<br />

Mais actuellement aucune étu<strong>de</strong> globale vers une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription géométrique n’a pu être réalisée pour<br />

décrire les fibres <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>, à ce jour la fibre <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément nilpotent<br />

est connue que dans les cas suivants: si<br />

<br />

est régulier alors elle est réduite à un point, si<br />

<br />

est sous-régulier<br />

<br />

alors elle est une union <strong>de</strong> droites projectives décrites <strong>par</strong> le diagramme <strong>de</strong> Dynkin <strong>de</strong> , [Ste74, théorème<br />

2 p. 153], si la dimension <strong>de</strong> la fibre est égale à 2 alors c’est une union <strong>de</strong> et <strong>de</strong> surfaces d’Hirze-<br />

bruch, [Lor85, Lor86], si <br />

est dans l’orbite nilpotente minimale (c’est l’orbite nilpotente non-triviale qui<br />

est contenue dans l’adhérence <strong>de</strong> toute autre orbite nilpotente non-nulle, [CM93, p. 61]) alors elle est une<br />

union <strong>de</strong> variétés isomorphes à <strong><strong>de</strong>s</strong> variétés <strong>de</strong> Schubert [DG84], enfin si alors on trouve trivialement<br />

où est un sous-groupe <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> .<br />

Dans le chapitre 1, on fait un survol rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes algébriques et <strong><strong>de</strong>s</strong> algèbres <strong>de</strong><br />

Lie en s’attardant plus <strong>par</strong>ticulièrement sur les propriétés attachées au système <strong>de</strong> racines d’une algèbre <strong>de</strong><br />

Lie, car c’est l’outil incontournable que l’on sera amené à utiliser dans les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers chapitres.<br />

Dans le chapitre 2, on fait un rappel sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux classifications<br />

classiques <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes qui sont celle <strong>de</strong> Dynkin et celle <strong>de</strong> Bala-Carter.<br />

Dans le chapitre 3, on rappelle comment la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> fibrés principaux intervient dans la réalisation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> applications <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisées et <strong><strong>de</strong>s</strong> résolutions <strong><strong>de</strong>s</strong> adhérences <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes, on<br />

redonne les démonstrations classiques <strong><strong>de</strong>s</strong> constructions <strong>de</strong> ces applications et on apporte une preuve<br />

différente en ce qui concerne la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>.<br />

Dans le chapitre 4, on donne une mince perspective <strong><strong>de</strong>s</strong> nouvelles directions <strong>de</strong> recherche dans l’étu<strong>de</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes; notamment, l’approche symplectique a été développée dans les années 80 et semble<br />

être <strong>de</strong> nos jours la voie adoptée <strong>par</strong> la plu<strong>par</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> chercheurs.<br />

Dans le chapitre 5, on fait une étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes en étudiant plus spécialement les applications<br />

<strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisées ; on obtient un résultat sur la dimension <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> ces applications, (cf.<br />

théorème 5.1.1), qui constitue une généralisation <strong>de</strong> ce qui a été effectué <strong>par</strong> R. Steinberg pour la résolution


– Introduction – 4<br />

<strong>de</strong> <strong>Springer</strong>, [Ste74, Ste76], ce <strong>de</strong>rnier résultat va nous permettre <strong>de</strong> donner la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>de</strong> certaines composantes<br />

irréductibles <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> (cf. proposition 5.1.3). Ensuite, on s’attachera à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

¦ ¨© ¢¡¤£<br />

en décrivant explicitement la trace d’une orbite <strong>de</strong> Richardson sur le radical nilpotent <strong>de</strong> , où est<br />

une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique. Et si <br />

est un élément dans une orbite adjacente à (i.e. si<br />

<br />

, alors ou bien ), alors on décrit très exactement la géométrie <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong><br />

<br />

au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> <br />

, (cf. théorème 5.2.8). Enfin, si est <strong>de</strong> codimension 2 dans et sous une autre condi-<br />

tion (cf. théorème 5.3.5), en adoptant le travail <strong>de</strong> H. Esnault [Esn76], on montre que le germe <strong>de</strong> surface<br />

¦ © est un germe <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> type où est une section transverse à l’orbite <strong>de</strong> dans au<br />

£<br />

point <br />

, ceci redémontre le résultat établi <strong>par</strong> Win H.Hesselink, H. Kraft et C. Procesi, [Hes76b, KP81], et<br />

<strong>par</strong> la même occasion on en déduit £ © £ ¦ © que est la désingularisation minimale<br />

du germe <strong>de</strong> surface £ ¦ © , ce qui généralise le travail <strong>de</strong> H. Esnault dans le cas <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© .<br />

<br />

Dans le chapitre 6, en se basant sur la correspondance <strong>de</strong> N. Spaltenstein [Spa76], on détermine pour<br />

toute composante irréductible <strong>de</strong> l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux complets fixés <strong>par</strong> un endomorphisme £ ¦ ©<br />

nilpotent<br />

, l’unique cellule <strong>de</strong> Schubert C <strong>de</strong> l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux complets telle que le sous-espace<br />

C est <strong>de</strong>nse dans , (cf. théorème 6.1.2). De ce résultat, on va pouvoir obtimiser le calcul explicite<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> <br />

(cf. proposition 6.3.2) et on déterminera le graphe <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> la<br />

fibre <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément <strong>de</strong> l’orbite nilpotente minimale <strong>de</strong> £ ¦ ¨© , (cf. page 70).


Chapitre 1<br />

Généralités<br />

1.1 Préliminaires<br />

Ce chapitre présente <strong><strong>de</strong>s</strong> rappels sur les groupes algébriques et les algèbres <strong>de</strong> Lie [Bou81, Spr98].<br />

un corps algébriquement clos. Notons <strong>par</strong> <br />

<br />

Soit<br />

sur . Soit un idéal <strong>de</strong> . Posons<br />

£ © <br />

<br />

<br />

<br />

¦¦<br />

l’algèbre <strong><strong>de</strong>s</strong> polynômes à indéterminées<br />

¦ £ © <br />

<strong>de</strong> sorte que £ © est l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> zéros communs à tous les polynômes <strong>de</strong> . On dit que £ © est l’ensemble<br />

algébrique affine défini <strong>par</strong> . Les ensembles algébriques affines sont les fermés d’une topologie sur<br />

, appelée topologie <strong>de</strong> Zariski.<br />

Soit une <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong><br />

£ © <br />

<br />

¦ £ © <br />

<br />

£ © alors est l’idéal <strong><strong>de</strong>s</strong> polynômes qui s’annulent<br />

<br />

sur . La restriction sur <strong><strong>de</strong>s</strong> polynômes <strong>de</strong> forme<br />

une -algèbre qui est isomorphe <br />

<br />

¢¢ £ © à . <br />

<br />

Alors est une -algèbre réduite <strong>de</strong> type fini, appelée<br />

l’algèbre affine <strong>de</strong> X . En munissant <strong>de</strong> la topologie induite <strong>de</strong> Zariski, on dira que est irréductible si <br />

n’est pas l’union <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fermés propres. Alors, cette définition est équivalente au fait que £ © l’idéal <br />

est<br />

premier ou encore que l’anneau est intègre.<br />

à valeurs dans est dite régulière au point x s’il existe ¦ <br />

<br />

Soit un ensemble algébrique affine et soit <br />

. Une fonction définie dans un voisinage <strong>de</strong> <br />

dans<br />

<strong>de</strong><br />

<br />

et<br />

et un voisinage ouvert <br />

<br />

<br />

<br />

sur lequel ne s’annule pas et tels £ © £ ©¤£ © que pour tout . Si<br />

est un ouvert <strong>de</strong> <br />

si est régulière en tout point <strong>de</strong> , alors on dira que est régulière sur . Notons £© <strong>par</strong> la -algèbre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions régulières sur . Alors, on obtient les <strong>de</strong>ux propriétés suivantes:<br />

(A) Si <br />

, la restriction définit un morphisme d’algèbres<br />

sont <strong>de</strong>ux ouverts non vi<strong><strong>de</strong>s</strong> <br />

<strong>de</strong> <br />

© £ © £<br />

<br />

(B) Soit<br />

¢ un recouvrement d’ouverts <strong>de</strong> . Supposons <br />

<br />

que pour tout , on a<br />

<br />

une<br />

£©<br />

fonction<br />

telle que si <br />

n’est pas vi<strong>de</strong>, les restrictions <strong>de</strong> et à donnent<br />

une £<br />

© même fonction <strong>de</strong> . Alors il <br />

<br />

£©<br />

<br />

existe une fonction dont<br />

<br />

la restriction<br />

<br />

à<br />

est , <br />

<br />

pour tout .<br />

L’application qui à tout ouvert <strong>de</strong> <br />

associe £©<br />

<br />

la -algèbre , est appelée le faisceau structural<br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions sur <br />

. La paire £ © est appelée une variété algébrique affine sur . On appelle une<br />

¦ <br />

prévariété sur la donnée<br />

<br />

d’une paire £ © telle que, ¦<br />

<br />

soit un <br />

espace topologique quasi-compact,<br />

soit un faisceau d’anneaux sur <br />

, et tout point <strong>de</strong> possè<strong>de</strong> un voisinage tel que la paire £¦ © soit <br />

isomorphe à une variété algébrique affine sur , un tel voisinage sera qualifié d’affine. Soient et<br />

<strong>de</strong>ux ensembles algébriques affines, alors l’espace § produit<br />

<br />

<br />

<br />

sur , son algèbre affine est donnée <strong>par</strong> le produit <br />

<br />

<br />

<br />

tensoriel .<br />

Soit à présent une prévariété sur . Notons <strong>par</strong> la diagonale <strong>de</strong> l’espace produit <br />

5<br />

est un ensemble algébrique affine<br />

<br />

<br />

. On munit alors


1.2. – Groupe algébrique – 6<br />

<strong>de</strong> la topologie induite sur<br />

<br />

<br />

<br />

. On dira que <br />

est une variété algébrique sur si est fermé <br />

dans<br />

<br />

(axiome <strong>de</strong> sé<strong>par</strong>ation).<br />

<br />

<br />

<br />

Si une application entre <strong>de</strong>ux variétés algébriques sur , on dira que est un morphisme<br />

algébrique si, pour tout point <strong>de</strong> <br />

, il existe un ouvert affine contenant et un ouvert affine contenant<br />

<br />

£ © tels que la restriction <strong>de</strong> à , soit une application dont les composantes sont <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<br />

fonctions régulières. L’application induit alors le morphisme <strong>de</strong> faisceaux défini <strong>de</strong> la<br />

manière £ © suivante: , on appellera le comorphisme associé à .<br />

Soit une variété algébrique affine sur , on appelle la dimension <strong>de</strong> <br />

, notée £ © le maximum <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<br />

longueurs <strong>de</strong> chaînes <strong>de</strong> sous ensembles distincts fermés et irréductibles <strong>de</strong> <br />

. Ce<br />

nombre est aussi donné <strong>par</strong> la dimension <strong>de</strong> Krull <strong>de</strong> son algèbre <br />

<br />

affine , [Per95, p. 84]. Pour une<br />

variété algébrique, on définit sa dimension comme étant le maximum <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions <strong>de</strong> ses ouverts affines.<br />

Tout fermé irréductible et maximal <strong>de</strong> est appelé une composante irréductible.<br />

1.2 Groupe algébrique<br />

Ce <strong>par</strong>agraphe donne les quelques rappels importants et les outils qui seront utilisés dans la suite.<br />

Définition 1.2.1. On appelle groupe algébrique sur , la donnée d’une variété algébrique munie d’une<br />

structure <strong>de</strong> groupe telle que les applications multiplication et ¦£ ¦©<br />

inverse ,<br />

soient <strong><strong>de</strong>s</strong> morphismes algébriques.<br />

Un sous-groupe fermé du groupe algébrique est un sous-groupe qui est fermé pour la topologie<br />

¦<br />

<strong>de</strong> Zariski. Alors est muni d’une structure <strong>de</strong> groupe algébrique telle que l’inclusion soit un<br />

morphisme algébrique.<br />

Soient ¦ <strong>de</strong>ux groupes algébriques. Un morphisme <strong>de</strong> groupes algébriques est un homomorphisme<br />

<strong>de</strong> groupes qui soit aussi un morphisme algébrique.<br />

Remarque 1.2.2. Si est un groupe algébrique “affine”, alors est isomorphe à un sous-groupe fermé<br />

d’un certain GL £ ¦ © , (cf. [Bor91, p. 54]); <strong>par</strong> conséquent lorsqu’il s’agira <strong>de</strong> groupes algébriques affines,<br />

on pourra se ramener à <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-groupes d’un certain groupe linéaire.<br />

Exemple 1.2.3.<br />

(1) A muni <strong>de</strong> l’opération d’addition comme loi <strong>de</strong> groupe.<br />

(2) A muni <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> multiplication.<br />

(3) Tout sous-groupe fermé <strong>de</strong> GL £ ¦ © est un groupe algébrique:<br />

Tout sous-groupe fini.<br />

Le groupe D <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices diagonales inversibles.<br />

<br />

Le groupe T <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices triangulaires supérieures © <br />

GL £ ¦ © avec pour £ .<br />

Le groupe U <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments unipotents triangulaires supérieurs, c’est à dire les éléments <strong>de</strong> T dont<br />

<br />

les coefficients <strong>de</strong> la diagonale valent tous 1.<br />

Le groupe spécial linéaire SL £ ¦<br />

<br />

GL £ ¦ © £ © .<br />

©<br />

Le groupe orthogonal O <br />

GL £ ¦ © .<br />

<br />

Le groupe symplectique Sp <br />

GL £ ¥¦ © <br />

, où est la matrice<br />

<br />

<br />

<br />

Voici un premier résultat concernant les groupes algébriques:<br />

Proposition 1.2.4 ([Spr98] p. 25).<br />

i) Il existe une unique composante irréductible <strong>de</strong> qui contient l’élément neutre e; c’est un sousgroupe<br />

distingué et fermé d’indice fini;<br />

ii) est l’unique composante connexe <strong>de</strong> qui contient e;


1.3. – Algèbre <strong>de</strong> Lie d’un groupe algébrique – 7<br />

iii) Tout sous-groupe fermé <strong>de</strong> G d’indice fini contient .<br />

Remarque 1.2.5. En combinant © et © <strong>de</strong> cette proposition, on en déduit que pour les groupes algébriques<br />

les notions d’irréductibilité et <strong>de</strong> connexité coïnci<strong>de</strong>nt. De plus, toutes les composantes irréductibles <strong>de</strong> <br />

ont la même dimension. La composante est appelée la <strong>de</strong> .<br />

Définition 1.2.6. On appelle une G-variété, la donnée d’une variété algébrique <br />

morphisme <strong>de</strong> §<br />

<br />

variétés<br />

.<br />

¦ <br />

et <br />

<br />

sur telle qu’il existe un<br />

, noté £ ¦© vérifiant £©£ ©¦ pour tout<br />

Une -variété homogène est une -variété sur laquelle agit <strong>de</strong> manière transitive. Soient ¦ <strong>de</strong>ux<br />

équivariant, si £ © £ © pour tout <br />

et pour tout <br />

-variétés algébriques sur . Un morphisme algébrique <br />

<br />

<br />

L’orbite d’un point <strong>de</strong> <br />

est l’ensemble<br />

<br />

Le groupe d’isotropie (ou stabilisateur) <strong>de</strong> dans est le sous-groupe fermé<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

est appelé un -morphisme ou encore<br />

Exemple 1.2.7.<br />

(1) et agit <strong>par</strong> automorphismes intérieurs <strong>de</strong> la manière suivante: £ ¦© . Les<br />

<br />

orbites sont les classes <strong>de</strong> conjugaison et les sous-groupes d’isotropie sont les centralisateurs <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments<br />

<strong>de</strong> .<br />

(2) et agit <strong>par</strong> translations à gauche (resp. à droite): £ ¦© (resp. ). Ceci est un <br />

exemple d’espace homogène.<br />

(3) Soit un espace vectoriel <strong>de</strong> dimension finie sur . On appelle une représentation <strong>de</strong> sur <br />

la donnée d’un homomorphisme <strong>de</strong> groupes algébriques GL £© . On dira aussi que est un G-<br />

module. Dans ce cas, l’espace vectoriel est une variété affine isomorphe à <br />

que dans ce cas, on obtient une action <strong>de</strong> dans l’espace projectif P £© . On dira que est un G-module<br />

simple si les seuls sous-espaces stables <strong>par</strong> l’action <strong>de</strong> sont et .<br />

Rappelons un résultat général concernant l’action d’un groupe:<br />

Proposition 1.2.8 (Chevalley - [Spr98] p. 28). Soit une G-variété. Alors on a:<br />

i) Toute orbite est ouverte dans son adhérence;<br />

ii) Il existe <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites (sous l’action <strong>de</strong> ) qui sont fermées dans <br />

.<br />

1.3 Algèbre <strong>de</strong> Lie d’un groupe algébrique<br />

.<br />

. Remarquons aussi<br />

<br />

Ce <strong>par</strong>agraphe présente les liens entre le groupe algébrique et son espace tangent muni d’une structure<br />

d’algèbre, usuellement appelé son algèbre <strong>de</strong> Lie.<br />

Définition 1.3.1. On appelle une algèbre <strong>de</strong> Lie sur , la donnée d’un -espace vectoriel muni d’un<br />

appelé le crochet <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> , qui est bilinéaire et tel que:<br />

<br />

produit £ ¦ ©§<br />

¦ <br />

<br />

¦<br />

a) pour tout <br />

b) (i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <br />

¦<br />

Jacobi):<br />

;<br />

¦ <br />

¦ ¦<br />

¦<br />

¦<br />

, pour tout et <strong>de</strong> . ¦<br />

Soit le fibré tangent du groupe algébrique £ § © et l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> champs <strong>de</strong> vecteurs sur .<br />

On sait £ © que est isomorphe à ¢£ © l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> dérivations <strong>de</strong> (où est l’algèbre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

fonctions régulières sur ) et qu’il est naturellement muni d’une structure d’algèbre <strong>de</strong> Lie, (cf. [Bor91,<br />

p. 36]); le crochet <strong>de</strong> Lie est défini <strong>de</strong> la manière suivante: si sont <strong>de</strong>ux dérivations <strong>de</strong> , alors<br />

¦<br />

¦<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

. Notons <strong>par</strong> et les opérations <strong>de</strong> sur lui-même <strong>par</strong> translations à gauche et<br />

<br />

à droite <strong>de</strong> l’exemple précé<strong>de</strong>nt. Soit un champ <strong>de</strong> vecteurs sur . Pour tout <br />

<br />

élément<br />

, on peut


1.3. – Algèbre <strong>de</strong> Lie d’un groupe algébrique – 8<br />

définir le champ <strong>de</strong> vecteur <br />

<br />

image (resp.<br />

que est un champ <strong>de</strong> vecteurs invariant à gauche (resp. à droite) si pour tout<br />

(resp.<br />

) <strong>de</strong> <strong>par</strong> (resp. ), (cf. [Bor91, p. 64]); on dira<br />

<br />

<br />

on a <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

). Notons <strong>par</strong> le morphisme inverse <br />

sur . Alors on a le résultat suivant:<br />

<br />

Proposition 1.3.2 ([Spr98] p. 71).<br />

i) Si <br />

et <br />

sont <strong>de</strong>ux champs <strong>de</strong> vecteurs invariants à gauche (resp. à droite), alors il en est <strong>de</strong> même<br />

<strong>de</strong> leur crochet;<br />

ii) Si <br />

est invariant à gauche (resp. à droite), alors <br />

, le champ <strong>de</strong> vecteurs image <strong>de</strong> <br />

<strong>par</strong> , est<br />

invariant à droite (resp. à gauche);<br />

iii) Si X est invariant à gauche (resp. à droite), il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong><br />

<br />

<br />

(resp. <br />

Le résultat © nous dit que l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> champs <strong>de</strong> vecteurs invariants à gauche (resp. à droite) est une<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie.<br />

De plus, l’application <br />

<br />

, établit un isomorphisme entre l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> champs <strong>de</strong> vecteurs invariants<br />

<br />

à gauche et , (cf. [Spr98, p. 71]). Ainsi, on peut munir l’espace tangent au point neutre d’un groupe<br />

algébrique d’une structure d’algèbre <strong>de</strong> Lie, on appelle alors l’algèbre <strong>de</strong> Lie du groupe algébrique<br />

, que l’on notera <strong>par</strong> . Puisque tout groupe algébrique affine se plonge dans un certain GL £ ¦ , (cf. re- ©<br />

marque 1.2.2), toute algèbre <strong>de</strong> Lie d’un groupe algébrique affine peut être plongée dans certain ¡¤£ ¦ © un ,<br />

¡¤£ ¦ © où est l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices carrées d’ordre , muni du crochet <strong>de</strong> Lie qui est défini <strong>de</strong> la manière<br />

suivante: ¦ <br />

<br />

¡¤£ ¦ © si , on ¦ pose . Si maintenant est un sous-groupe algébrique<br />

fermé <strong>de</strong> , alors son algèbre <strong>de</strong> Lie pourra être i<strong>de</strong>ntifiée à une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> .<br />

Soit un groupe algébrique sur , d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Soient et (resp. et ) <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>ties <strong>de</strong><br />

(resp. <strong>de</strong> ). Notons <strong>par</strong> £ ¦ © (resp. ¦ ) le sous-groupe <strong>de</strong> (resp. la sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> )<br />

<br />

engendré <strong>par</strong> les éléments <strong>de</strong> la forme avec et<br />

(resp. <br />

¦<br />

avec<br />

<br />

et ). <br />

Définition 1.3.3.<br />

a) On dit que (resp. ) est un groupe résoluble (resp. une algèbre <strong>de</strong> Lie résoluble) si la suite dérivée<br />

<strong>de</strong> sous-groupes (resp. <strong>de</strong> sous-algèbres <strong>de</strong> Lie):<br />

¦ £ ¦ ©¦¦ £ ¦ ©¦<br />

<br />

resp ¦ ¦ ¦¦ ¦ ¦©<br />

£<br />

s’annule pour un certain .<br />

Si est connexe, alors est résoluble si et seulement si est résoluble.<br />

b) Soit un idéal <strong>de</strong> . On dira que est un idéal résoluble si est résoluble en tant qu’algèbre <strong>de</strong> Lie.<br />

Dans la suite <strong>de</strong> notre exposé, nous allons nous placer sur le corps <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nombres complexes sauf pour le <strong>de</strong>rnier chapitre où sera seulement un corps<br />

algébriquement clos, tous les groupes algébriques considérés seront affines et les<br />

algèbres <strong>de</strong> Lie <strong><strong>de</strong>s</strong> algèbres <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> groupes algébriques.<br />

<br />

).<br />

<br />

Soit un groupe algébrique sur ¨ , d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Une représentation <strong>de</strong> (<strong>de</strong> dimension ) est<br />

une application linéaire ¡¤£©£ ¡¤£ ¦ ¨©© , où est un ¨ -espace vectoriel <strong>de</strong> dimension , telle<br />

que pour tout on a ¦ ¢£ ¦<br />

©¢£ ©¢£ ©¢£ ©¢£ © , on dira aussi que est un -module. On dira<br />

<br />

que est un -module simple si les seuls sous-espaces invariants <strong>par</strong> sont et . <br />

Soit <br />

un élément d’une algèbre <strong>de</strong> Lie. <br />

Notons <strong>par</strong> l’endomorphisme <strong>de</strong> défini <strong>de</strong> la<br />

£ manière<br />

© <br />

¦<br />

suivante: pour tout <br />

<br />

. ¡¤£ © Le morphisme est une représentation <strong>de</strong> ap-<br />

<br />

pelée la représentation <strong>de</strong> adjointe . On dira que est un élément semi-simple si <br />

l’endomorphisme sur<br />

est semi-simple, c’est à dire si les racines <strong>de</strong> son polynôme minimal sont toutes distinctes; mais puisque<br />

¨<br />

<br />

est algébriquement clos, c’est aussi équivalent au fait <br />

que soit un endomorphisme diagonalisable.<br />

De même, on dira que <br />

est un élément nilpotent <br />

si est un endomorphisme nilpotent. Alors on obtient<br />

la décomposition classique suivante dite décomposition <strong>de</strong> Jordan-Chevalley: pour tout élément <br />

il <br />

existe un unique élément semi-simple <br />

et un unique élément nilpotent <br />

<strong>de</strong> tels que <br />

et <br />

et <br />

. On a une<br />

<br />

<br />

¦<br />

§ . L’élément <br />

est appelé la <strong>par</strong>tie semi-simple <strong>de</strong> <br />

la <strong>par</strong>tie nilpotente <strong>de</strong>


1.3. – Algèbre <strong>de</strong> Lie d’un groupe algébrique – 9<br />

décomposition analogue en ce qui concerne les éléments <strong>de</strong> tout groupe algébrique, (cf. [Bor91, théorème<br />

4.4 p.83]): puisque se plonge dans un certain GL £ ¦ ¨© , (cf. remarque 1.2.2), ses éléments sont en <strong>par</strong>ticuliers<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> endomorphismes sur ¨ ; un <br />

<br />

élément est dit semi-simple (resp. unipotent) si (resp.<br />

¢ ) est un endomorphisme semi-simple (resp. nilpotent) sur ¨ ; alors tout élément du groupe<br />

peut s’écrire <strong>de</strong> manière unique comme le produit d’un élément semi-simple et d’un élément unipotent qui<br />

commutent entre eux.<br />

Notons £ © <strong>par</strong> l’action <strong>de</strong> sur lui-même <strong>par</strong> automorphismes intérieurs. Puisque l’au-<br />

tomorphisme laisse stable l’élément neutre , sa différentielle en , notée , est un isomorphisme<br />

linéaire <strong>de</strong> ; on obtient alors un morphisme GL £ © qui est une représentation <strong>de</strong> sur<br />

<br />

son algèbre <strong>de</strong> Lie appelée la représentation adjointe du groupe algébrique sur son algèbre <strong>de</strong> Lie. Soit<br />

£ © <br />

<br />

GL £ © £ <br />

¦<br />

©§ £ ©¦ £ © ¦<br />

<br />

<br />

le groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> automorphismes <strong>de</strong> . Notons £ © <strong>par</strong> , la composante neutre £ © <strong>de</strong> . Le<br />

<br />

groupe<br />

est appelé le groupe adjoint <strong>de</strong> .<br />

¦ Soient <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>ties <strong>de</strong> . On dit que et sont conjugués <strong>par</strong> s’il existe un élément tel<br />

£ © que . Une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> est appelée un tore si c’est une sous-algèbre abélienne<br />

(c’est à ¦ dire ) et si tous ses éléments sont semi-simples (on notera que la première hypothèse<br />

est superflue, car le caractère abélien est automatiquement acquis . . . (cf. [Hum72, p. 35]). Nous verrons<br />

dans la suite l’importance <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-algèbres <strong>de</strong> Lie résolubles; il est bon <strong>de</strong> rappeler quelques propriétés les<br />

concernant. Notons ¢ <strong>par</strong> le sous-ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> :<br />

<br />

<br />

Théorème 1.3.4 ([Bor91] p. 138). Soit une algèbre <strong>de</strong> Lie résoluble sur ¨ . Alors<br />

i) L’ensemble est un idéal <strong>de</strong> qui contient ¦ ;<br />

ii) L’algèbre quotient ¢ est un tore; si est un tore maximal <strong>de</strong> , alors on a la décomposition<br />

suivante: ;<br />

Soit un groupe algébrique connexe résoluble sur ¨ , d’algèbre <strong>de</strong> Lie .<br />

iii) Tous les tores maximaux <strong>de</strong> sont conjugués entre eux <strong>par</strong> ;<br />

iv) Tout élément semi-simple <strong>de</strong> est conjugué <strong>par</strong> à un élément <strong>de</strong> .<br />

Ces quatre propriétés sont aussi vraies pour le groupe .<br />

Soit une algèbre <strong>de</strong> Lie quelconque sur ¨ . Soient et <strong>de</strong>ux idéaux résolubles <strong>de</strong> . Alors est<br />

un idéal, et puisque £ © est isomorphe à £ © , alors £ © est résoluble, <strong>par</strong> conséquent <br />

est résoluble (cf. [Hum72, p. 11]). Ceci montre qu’il existe un unique idéal résoluble <strong>de</strong> qui contient tout<br />

autre idéal résoluble <strong>de</strong> . Cet idéal résoluble maximal est appelé le radical <strong>de</strong> . Puisque est une algèbre<br />

<strong>de</strong> Lie résoluble, d’après © du théorème précé<strong>de</strong>nt est une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> qui est appelée le<br />

radical nilpotent <strong>de</strong> .<br />

Définition 1.3.5. Soit une algèbre <strong>de</strong> Lie sur ¨ . On dira que est une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple (resp.<br />

réductive) si (resp. ).<br />

On dira que est une algèbre <strong>de</strong> Lie simple si n’a pas d’autres idéaux que et .<br />

Citons alors le théorème célèbre <strong>de</strong> Décomposition <strong>de</strong> Levi:<br />

Théorème 1.3.6 ([Vara84] p. 224). Soit une algèbre <strong>de</strong> Lie sur ¨ et son radical. Alors il existe une<br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple telle que l’on a la décomposition suivante:<br />

<br />

Puisque le radical d’une algèbre <strong>de</strong> Lie est un idéal, on en déduit aussitôt qu’une algèbre <strong>de</strong> Lie simple<br />

<strong>de</strong> dimension ¥ est à fortiori semi-simple.<br />

Une caractérisation plus courante d’une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple sur ¨ , est d’avoir la forme <strong>de</strong> Killing<br />

, définie <strong>par</strong>:<br />

£ ¦ © ¢£ <br />

<br />

© ¦


1.4. – Représentation <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© – 10<br />

non-dégénérée, (cf. [Hum72, p. 22]). De plus dans une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple, il existe <strong><strong>de</strong>s</strong> idéaux<br />

<br />

¦¦ <strong>de</strong> qui sont simples (en tant qu’algèbres <strong>de</strong> Lie), tels que<br />

<br />

Tout idéal simple <strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong> avec l’un d’entre eux, et la restriction <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> Killing <strong>de</strong> sur<br />

est égale à la forme <strong>de</strong> Killing <strong>de</strong> , (cf. [Hum72, p. 23]). Enfin une chose importante à remarquer est que<br />

dans le cas où est semi-simple, on peut aussi voir comme étant le sous-groupe connexe <strong>de</strong> GL£ © <br />

dont l’algèbre <strong>de</strong> Lie £ © est , et on a l’inclusion £ © suivante: , (cf. [CM93, p. 8]).<br />

Notons <br />

<strong>par</strong><br />

le centre <strong>de</strong> . Alors on a le résultat suivant:<br />

<br />

<br />

¦ <br />

Lemme 1.3.7 ([CM93] p. 4). Les conditions suivantes sont équivalentes:<br />

i) L’algèbre <strong>de</strong> Lie est réductive;<br />

ii) On a la décomposition <br />

<br />

¦ suivante: , ¦ et est un idéal semi-simple <strong>de</strong> ;<br />

iii) Il existe une ¡¤£© représentation, telle que la forme bilinéaire sur définie ¢£ £ © <br />

<strong>par</strong><br />

£ ©© pour tout ¦<br />

soit non-dégénérée.<br />

1.4 Représentation <strong>de</strong> <br />

Avant <strong>de</strong> passer à la théorie générale <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes <strong>de</strong> racines d’une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple qui<br />

est liée à la représentation adjointe, revoyons la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© .<br />

¥§¦ ¨© ¦¦ <br />

¨ <br />

¢¡¤£<br />

La base standard <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© est donnée <strong>par</strong> les éléments suivants:<br />

qui vérifient les relations<br />

¦ ¦ <br />

<br />

¦<br />

¥ ¦ ¦<br />

¥ ¦ <br />

¦<br />

<br />

<br />

Soit un idéal non trivial <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© et soit <br />

<br />

un élément non nul <strong>de</strong> . Alors on a<br />

<br />

¦ <br />

¦ ¥ <br />

et <br />

¦ <br />

¦ ¥ <br />

<br />

. Si ou <br />

est non nul, alors contient ou <br />

et comme<br />

¢£¨© on en déduit que ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© . Si , alors <br />

¡ et <strong>par</strong> les relations au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus on en<br />

<br />

déduit encore ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© que . Ceci montre ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© que est une algèbre <strong>de</strong> Lie simple.<br />

Soit ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© une représentation <strong>de</strong> dimension finie <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© . Puisque est semi-simple,<br />

¢£<br />

alors<br />

© est également semi-simple, (cf. [Hum72, p. 30]). Ceci nous permet d’avoir une décomposition <strong>de</strong><br />

<br />

<br />

en somme directe <strong>de</strong> sous-espaces vectoriels propres £¢ ¢£ © . Alors, on obtient<br />

<br />

immédiatement le lemme utile suivant:<br />

Lemme 1.4.1 ([Hum72] p. 31). Si ¤¢ , alors ¢£ © ¥¢§¦ et ¢£ © ¤¢ <br />

Donnons alors le résultat général <strong>de</strong> classification <strong><strong>de</strong>s</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -modules simples.<br />

Théorème 1.4.2 ([Hum72] p. 33). Soit un ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -module simple <strong>de</strong> dimension finie via la représentation<br />

¢¡¤£ ¥§¦ ¨© .<br />

i) Relativement à ¢£ © , est somme directe <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-espaces propres £¢ avec ¦¥§¦¦<br />

£ ¥§©¦ où £© et on a £¥¢© ;<br />

ii) L’espace vectoriel contient une unique droite £¢ telle que ¢£ ©¥¢ , § est appelé le poids<br />

maximal <strong>de</strong> ;<br />

iii) Il n’existe (à isomorphisme près) qu’un seul ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -module simple <strong>de</strong> dimension , pour tout<br />

;


1.5. – Système <strong>de</strong> racines – 11<br />

iv) Si ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© est une représentation <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© <strong>de</strong> dimension finie. Alors les valeurs propres <strong>de</strong><br />

¢£ © sont tous <strong><strong>de</strong>s</strong> entiers; pour chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs propres <strong>de</strong> ¢£ © on y trouve son opposée.<br />

Remarque 1.4.3.<br />

i) D’après le théorème 1.4.2 © , suivant la <strong>par</strong>ité <strong>de</strong> la dimension du sous-module simple, 0 ou 1<br />

ap<strong>par</strong>aît comme valeur propre pour ce sous-module et il n’ap<strong>par</strong>aît qu’une seule fois; <strong>par</strong> conséquent, le<br />

nombre <strong>de</strong> sous-modules irréductibles pour un ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -module est égal à la somme <strong><strong>de</strong>s</strong> multiplicités <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

valeurs propres 0 et 1.<br />

ii) On notera au passage que le sous-espace vectoriel ¢£ est stable <strong>par</strong><br />

© ¢£ . On peut donner un<br />

©<br />

supplémentaire à ¢£ dans qui soit stable <strong>par</strong> ¢£ © car ce <strong>de</strong>rnier est un endomorphisme semi-simple,<br />

©<br />

alors d’après le lemme 1.4.1 il suffit <strong>de</strong> considérer ¢£ © ; toujours <strong>par</strong> ce lemme, on<br />

<br />

constate que tout sous-module simple <strong>de</strong> fournit une unique droite vectorielle propre, <strong>de</strong> valeur propre<br />

négative ©¨ (relativement à ), qui sera contenue dans ; <strong>par</strong> conséquent on en déduit que est <strong>de</strong><br />

dimension £ £ © © . Cette remarque est intéressante, car nous reviendrons un peu plus tard,<br />

<br />

pour donner une “section transverse” à une orbite nilpotente, (cf. page 52).<br />

1.5 Système <strong>de</strong> racines<br />

Soit un groupe algébrique réductif, d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Alors contient nécessairement <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments<br />

semi-simples sans quoi serait une algèbre <strong>de</strong> Lie nilpotente (théorème d’Engel, [Hum72, p. 12]). Par<br />

conséquent, contient <strong><strong>de</strong>s</strong> tores non triviaux. Un tore maximal <strong>de</strong> est appelé une sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan<br />

<strong>de</strong> . Une propriété intéressante attachée à cette <strong>de</strong>rnière est que dans une algèbre <strong>de</strong> Lie réductive, une<br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan est égale à son centralisateur dans , [Bor91, p. 175]. De plus, les sous-algèbres <strong>de</strong><br />

Cartan sont toutes conjuguées entre elles sous l’action adjointe <strong>de</strong> , [Spr98, p. 108], elles ont alors toutes<br />

la même dimension et cette dimension commune est appelée le rang <strong>de</strong> .<br />

Considérons la représentation adjointe <strong>de</strong> sur elle même. Soit sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan <strong>de</strong> . Puisque<br />

est constituée d’éléments -semi-simples qui commutent tous entre eux, on a alors une décomposition<br />

<br />

simultanée <strong>de</strong> en sous-espaces propres pour chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> <br />

endomorphismes , où <br />

. Notons <strong>par</strong> <br />

avec <br />

<br />

<br />

<br />

¦<br />

£ © pour tout <br />

. Alors on obtient la décomposition suivante dite décomposition <strong>de</strong> Chevalley-Cartan <strong>de</strong> :<br />

¢ ¦ <br />

où est un sous-ensemble fini <strong>de</strong> , appelé le système <strong>de</strong> racines <strong>de</strong> , les éléments <strong>de</strong> sont<br />

appelés les racines <strong>de</strong> relativement à .<br />

Les propriétés qui sont liées à sont très intéressantes car c’est grâce au système <strong>de</strong> racines, notamment à<br />

la disposition <strong><strong>de</strong>s</strong> vecteurs <strong>de</strong> que l’on <strong>par</strong>vient à classifier les algèbres <strong>de</strong> Lie semi-simples complexes<br />

ainsi que leurs représentations, [Ser66].<br />

Lemme 1.5.1 ([Hum72] p. 36/37).<br />

i) La restriction <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> Killing à la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan est non-dégénérée.<br />

ii) Si ¦ sont <strong>de</strong>ux racines telles que ¡<br />

forme <strong>de</strong> Killing.<br />

<br />

, alors est orthogonal à relativement à la<br />

La non-dégénérescence <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> Killing sur la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan , nous permet d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

, il existe un unique vecteur <br />

<br />

et cela pour tout vecteur <br />

Théorème 1.5.2 ([Hum72] p. 37/39).<br />

i) Les vecteurs <strong>de</strong> engendrent ;<br />

et son dual . Alors pour toute racine <br />

<br />

. <br />

tel que £ © £ ¢¦ ©


1.5. – Système <strong>de</strong> racines – 12<br />

ii) Si<br />

iii) Soit<br />

<br />

, alors <br />

<br />

<br />

<br />

et c’est la seule racine qui est proportionnelle à ;<br />

une racine. Alors, pour tout vecteur <br />

et<br />

, on a la relation suivante:<br />

¦<br />

£ ¦ © ; <strong>de</strong> plus, la forme <strong>de</strong> Killing met en dualité les espaces et ;<br />

<br />

iv) Pour toute <br />

racine ¦ , est <strong>de</strong> dimension 1 <strong>de</strong> base ;<br />

v) Pour toute <br />

racine , on a la relation £ ¢© £ ¢¦ ¢© suivante: ;<br />

vi) Pour toute <br />

racine , si est un vecteur non nul <strong>de</strong> , alors il existe un vecteur <br />

<br />

tel que les vecteurs ¦ <br />

¦ engendrent une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> dimension 3,<br />

¦<br />

isomorphe à ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© via le morphisme<br />

¦ <br />

<br />

vii) On a la relation suivante qui lie les <strong>de</strong>ux vecteurs et ¥ <br />

:<br />

<br />

<br />

¦ <br />

<br />

viii) L’algèbre <strong>de</strong> Lie est engendrée <strong>par</strong> les sous-espaces propres .<br />

£ ¢¦ ¢© et ;<br />

Puisque la forme <strong>de</strong> Killing établit un isomorphisme entre et , elle définit une forme bilinéaire<br />

symétrique non-dégénérée £¦© sur vérifiant les relations suivantes: £ ¦© £ ¢¦ © et cela pour toutes<br />

racines ¦ .<br />

Notons <strong>par</strong> le -espace vectoriel <strong>de</strong> engendré <strong>par</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines. Alors la restriction<br />

<strong>de</strong> la forme bilinéaire symétrique £¦© définie ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus sur est une forme bilinéaire définie positive,<br />

[Hum72, p. 40]. Notons <strong>par</strong> le -espace vectoriel obtenu en faisant une extension du corps<br />

<strong>de</strong> base à et <strong>par</strong> £¦© l’extension à l’espace <strong>de</strong> la restriction <strong>de</strong> la forme bilinéaire £¦© . Alors<br />

¦£¦© © est un espace euclidien.<br />

£<br />

Pour toute racine<br />

, notons <strong>par</strong><br />

la réflexion sur définie <strong>de</strong> la manière £ ©<br />

suivante:<br />

¥£ ¦ © £ § ¦ © . Notons <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>de</strong> GL £ © engendré <strong>par</strong> les réflexions , avec <br />

<br />

Alors est un groupe fini, appelé le groupe <strong>de</strong> Weyl associé au système <strong>de</strong> racines . La paire £ ¦ © <br />

vérifie les axiomes d’un système <strong>de</strong> racines, [Bor91, p. 187]:<br />

(1) L’ensemble est fini, engendre et ne contient pas le vecteur nul;<br />

(2) Pour tout <br />

hyperplan et £ © ) qui laisse stable ;<br />

(3) Si ¦ alors £© avec .<br />

Les éléments <strong>de</strong> sont appelés les racines du système . On appelle une base du système <strong>de</strong> racines , la<br />

donnée d’un sous-ensemble <strong>de</strong> qui soit une base <strong>de</strong> et telle que tout élément <strong>de</strong> puisse s’écrire<br />

comme une combinaison linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> dont les coefficients sont <strong><strong>de</strong>s</strong> entiers <strong>de</strong> même signe; <strong>de</strong><br />

tels sous-ensembles existent, [Hum72, p. 48], pour cela il suffit <strong>de</strong> prendre un vecteur quelconque <strong>de</strong> <br />

.<br />

, il existe une réflexion hyperplane ¢ relativement à (c’est à dire que fixe un<br />

en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> hyperplans donnés <strong>par</strong> les réflexions ¢ avec <br />

trouvent du même côté <strong>de</strong> l’hyperplan orthogonal à (relativement à la forme £¦© ) on ne gar<strong>de</strong> que ceux<br />

<br />

qui ne peuvent pas être écrits comme somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux autres éléments.<br />

Les éléments <strong>de</strong> sont appelés les racines simples. On appelle alors une racine positive (resp. négative)<br />

(relativement à S), toute racine dont les coefficients sont positifs (resp. négatifs). L’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines<br />

positives (resp. négatives) sera noté <strong>par</strong> © (resp. , on pourra aussi noter <strong>par</strong> (resp. )<br />

, ensuite <strong>par</strong>mi les éléments <strong>de</strong> qui se<br />

¦<br />

pour désigner une racine positive (resp. négative). Les hyperplans donnés <strong>par</strong> les réflexions avec<br />

, <strong>par</strong>titionnent le complémentaire <strong>de</strong> leur union dans en un nombre fini <strong>de</strong> composantes connexes,<br />

<br />

appelées les chambres <strong>de</strong> Weyl (ouvertes) <strong>de</strong> .<br />

On a rappelé plus haut que pour extirper une base du système <strong>de</strong> racines on s’est fixé un vecteur <br />

dans une certaine chambre <strong>de</strong> Weyl; alors il se trouve qu’en considérant tout autre vecteur <strong>de</strong> cette même<br />

chambre, on retrouve la même base, <strong>de</strong> plus les vecteurs <strong>de</strong> cette chambre <strong>de</strong> Weyl sont les seuls vecteurs<br />

qui, <strong>par</strong> ce procédé, donnent cette base. Toute base se construit <strong>par</strong> ce même procédé. Par conséquent il y a<br />

une bijection entre les chambres <strong>de</strong> Weyl et les bases du système <strong>de</strong> racines , [Hum72, p. 49]. La chambre<br />

<strong>de</strong> Weyl qui donne la base considérée est appelée la chambre fondamentale <strong>de</strong> Weyl relativement à la base<br />

(ou domaine fondamental), que nous noterons <strong>par</strong> . Par conséquent on a:<br />

<br />

£ ¦ © ¦ pour tout


1.5. – Système <strong>de</strong> racines – 13<br />

Avec l’isomorphisme donné <strong>par</strong> la forme <strong>de</strong> Killing on peut avoir la même vision sur l’algèbre <strong>de</strong> Cartan<br />

: la famille <strong>de</strong> vecteurs , vérifiant £ © £ ¢¦ © pour tout<br />

<br />

, forme un système <strong>de</strong> racines <strong>de</strong><br />

<br />

l’espace euclidien qui est l’espace vectoriel dual à , et n’est rien d’autre qu’une forme réelle <strong>de</strong><br />

l’algèbre <strong>de</strong> Cartan , on <br />

¢<br />

a , et le complexifié <strong>de</strong> la chambre fondamentale correspondant<br />

au choix <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples est le sous-espace donné <strong>par</strong>:<br />

¢£ £ ©© et si ¢£ £ ©© ¦ alors £ £ ©© ¦ <br />

<br />

Ce <strong>de</strong>rnier ensemble sera aussi appelé le domaine fondamental correspondant au choix <strong>de</strong> la base .<br />

On associe également à l’algèbre <strong>de</strong> Lie, un graphe qui se construit <strong>de</strong> la manière suivante: à chaque racine<br />

simple on associe un sommet, et <strong>de</strong>ux sommets ¦ distincts sont joints <strong>par</strong> arêtes. On<br />

notera au passage que ¦ ¦¥§¦ , [Vara84, p. 293]. Le diagramme ainsi obtenu est appelé le<br />

<br />

diagramme <strong>de</strong> Dynkin <strong>de</strong> .<br />

<br />

Voyons les propriétés concernant le groupe <strong>de</strong> Weyl:<br />

Théorème 1.5.3 ([Hum72] p. 51). Soit une base du système <strong>de</strong> racine , et soit son groupe <strong>de</strong> Weyl.<br />

i) Le groupe <strong>de</strong> Weyl est engendré <strong>par</strong> les réflexions simples (c’est à dire <strong>par</strong> les réflexions avec<br />

) et il agit simplement et transitivement sur les chambres <strong>de</strong> Weyl ainsi que sur les bases du<br />

<br />

système <strong>de</strong> racines;<br />

<br />

<br />

ii) Si est une racine, alors il existe un élément <strong>de</strong> tel que£ © <br />

. <br />

Puisque les réflexions simples engendrent le groupe <strong>de</strong> Weyl , tout élément <strong>de</strong> peut s’écrire<br />

sous la forme d’un produit fini <strong>de</strong> ces réflexions simples. On appellera la longueur <strong>de</strong> (relativement à ),<br />

notée £ © , le nombre minimum <strong>de</strong> réflexions simples entrant dans une écriture <strong>de</strong> , une telle écriture sera<br />

qualifiée <strong>de</strong> ´ . Alors on a un autre moyen <strong>de</strong> déterminer cette longueur, il est donné <strong>par</strong>, [Hum72,<br />

p. 52], [Hum92, p. 114]:<br />

© <br />

¦<br />

£ © <br />

£ <br />

Pour tout élément et pour toute racine simple , on a:<br />

£ ¢©£ © , [Hum92, p. 116]; cette<br />

relation s’explique <strong>par</strong> l’existence ou non d’une écriture réduite <strong>de</strong> se terminant <strong>par</strong> , [Spr98, p. 142].<br />

Soit un sous-ensemble <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>de</strong> engendré <strong>par</strong> les réflexions simples ¢<br />

<br />

avec <br />

<br />

<br />

. Désignons <strong>par</strong> le sous-ensemble <strong>de</strong> racines qui ont une écriture à <strong>par</strong>tir <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples<br />

. Alors est un système <strong>de</strong> racines, <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> Weyl , [Hum92, p. 19]. Notons <strong>par</strong>:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¤ £ ©£ ©¢ <br />

<br />

¤ £ ©£ ©£ ©¢ <br />

<br />

Par l’interprétation précé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la fonction longueur on obtient:<br />

Alors on a la propriété suivante:<br />

<br />

<br />

Proposition 1.5.4 ([Hum92] p. 20).<br />

¤ £ © <br />

<br />

¤ £ © £ © <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

(1.1)<br />

i) Tout élément peut s’écrire <strong>de</strong> manière unique sous la forme suivante:<br />

avec<br />

<br />

, et £ ©£ © £ © vérifiant . De plus, est l’unique élément <strong>de</strong> longueur<br />

<br />

minimale <strong>de</strong> la classe . <br />

ii) Tout élément peut s’écrire <strong>de</strong> manière unique sous la forme suivante:<br />

<br />

<br />

, ¦ et vérifiant £ ©£ © £<br />

<br />

<br />

<br />

<strong>de</strong> longueur minimale <strong>de</strong> la double classe ¤ .<br />

<br />

© £ © . De plus, <br />

<br />

avec <br />

est l’unique élément


1.5. – Système <strong>de</strong> racines – 14<br />

Par conséquent l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> classes <strong>de</strong> (resp. doubles classes <strong>de</strong> ) est en <br />

<br />

bi-<br />

(resp. (resp.<br />

jection avec <br />

<br />

<br />

fonction longueur) <strong><strong>de</strong>s</strong> classes <strong>de</strong> (resp. <strong><strong>de</strong>s</strong> doubles classes <strong>de</strong> ).<br />

). Les éléments <strong>de</strong> <br />

) sont les représentants minimaux (pour la<br />

Voyons ce que ces objets combinatoires nous apportent comme informations sur la structure du groupe<br />

algébrique et <strong>de</strong> son algèbre <strong>de</strong> Lie .<br />

Définition 1.5.5. On appelle une sous-algèbre <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> , la donnée d’une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie qui est<br />

résoluble maximale.<br />

¦ Si sont <strong>de</strong>ux racines telles que , ¦ ¦ alors . Alors, on en déduit<br />

est bien une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> . Soient<br />

<br />

¢¥<br />

que l’espace vectoriel <br />

et <br />

¦<br />

<br />

<br />

<br />

¦ <br />

<strong>de</strong>ux éléments <strong>de</strong> , avec<br />

<br />

<br />

et <br />

<br />

¢¥ , alors <br />

¦<br />

¦<br />

¦ <br />

<br />

¦<br />

<br />

¦ et on a <br />

¦<br />

, <br />

¦ <br />

¦<br />

<br />

¦ <br />

<br />

¢ , <strong>par</strong> conséquent<br />

<br />

il est facile d’en déduire que est une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie résoluble et son radical nilpotent est donné <strong>par</strong><br />

<br />

<br />

<br />

¢¥ . <br />

Soit une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie qui contient strictement ; en <strong>par</strong>ticulier contient la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan<br />

, alors relativement à la diagonalisation simultanée <strong>par</strong> rapport à , la sous-algèbre contient une droite<br />

¦ <br />

. Mais <strong>par</strong> le théorème 1.5.2 © , doit contenir une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie isomorphe<br />

à ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© qui est une algèbre <strong>de</strong> Lie simple, <strong>par</strong> conséquent ne peut pas être une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie<br />

résoluble car sinon toutes ses sous-algèbres <strong>de</strong> Lie seraient également résolubles. On en déduit que est<br />

une sous-algèbre <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> , que l’on appelle la sous-algèbre <strong>de</strong> Borel standard relativement au choix<br />

<strong>de</strong> la base du système <strong>de</strong> racines.<br />

avec <br />

<br />

Définition 1.5.6. Une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie est appelée une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique (resp. <strong>par</strong>abolique<br />

standard) si elle contient une sous-algèbre <strong>de</strong> Borel (resp. contient la sous-algèbre <strong>de</strong> Borel standard ).<br />

Voyons à présent la structure d’une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique standard. Soit une telle sous-algèbre.<br />

Notons ¢ <strong>par</strong> son radical nilpotent, et <strong>par</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines telles que les droites et<br />

soient contenues dans . Puisque est un idéal, les <br />

endomorphismes avec <br />

laissent stable <br />

et ce <strong>de</strong>rnier est donc une somme directe <strong>de</strong> certaines droites . Si est une racine positive telle<br />

¢<br />

que , alors on sait qu’il existe <br />

va engendrer une sous-algèbre isomorphe à ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© , (cf. théorème 1.5.2 © ), <strong>par</strong> conséquent ne peut<br />

contenir ni , ni . On en déduit <br />

¢¥ que .<br />

, <br />

et <br />

tels que le triplet ¦ ¦ <br />

Notons <strong>par</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples contenues dans . Montrons que les racines contenues<br />

dans sont combinaisons linéaires <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples <strong>de</strong> . Soit une racine positive contenue dans<br />

, alors on peut écrire , où est une racine simple pour tout . Faisons<br />

un raisonnement <strong>par</strong> récurrence sur l’indice : si il n’y a rien à dire, sinon quitte à réordonner les<br />

indices, on peut écrire où est une autre racine positive définie <strong>par</strong> , mais<br />

puisque <br />

si ¢ alors ¦ ¢ ce qui est contradictoire, on en déduit que et <strong>par</strong> récurrence<br />

et que £¤ <br />

¡ , alors ¦ ; sachant que est un idéal dans ,<br />

©<br />

est une combinaison linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples <strong>de</strong> . Soient maintenant<br />

dans telles <br />

que ; puisque ¦ <br />

et ¦¦ , on en déduit que<br />

<br />

¦<br />

n’est pas dans , alors avec un raisonnement <strong>par</strong> récurrence on peut vérifier qu’aucune<br />

¦<br />

racine <strong>de</strong> ne peut être une combinaison linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples <strong>de</strong> , ce qui démontre le<br />

<br />

résultat.<br />

Le même genre d’argument nous permettrait <strong>de</strong> voir que est bien un système <strong>de</strong> racines <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong><br />

Weyl , le sous-groupe <strong>de</strong> engendré <strong>par</strong> les réflexions simples ¢ <br />

avec , (cf. commentaire avant<br />

<br />

1.5.4, [Spr98, p. 147]). Par la même occasion on en déduit que ¡ <br />

¢ est une sous-algèbre <strong>de</strong><br />

<br />

¦ <strong>de</strong>ux racines contenues<br />

Lie que l’on appelle la composante <strong>de</strong> Levi <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong> le centre <strong>de</strong> ¡ <br />

. Puisque est un idéal<br />

dont les éléments sont tous semi-simples, [Bor91, p. 158], on peut déjà affirmer qu’il est contenu dans la


1.5. – Système <strong>de</strong> racines – 15<br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan ; en <strong>par</strong>ticulier si <br />

<br />

, alors on <br />

a<br />

, <strong>par</strong> conséquent on a: <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ © <br />

<br />

£ © £ © pour tout <br />

<br />

<br />

avec<br />

¡ <br />

<br />

<br />

Montrons que le centralisateur <strong>de</strong> dans est exactement . Puisque est un tore, on peut alors faire<br />

une diagonalisation simultanée <strong>de</strong> son centralisateur <strong>par</strong> rapport aux éléments <strong>de</strong> ; mais on vient <strong>de</strong> voir<br />

que ce <strong>de</strong>rnier est contenu dans , on peut affirmer que le centralisateur <strong>de</strong> dans est somme directe<br />

<br />

<strong>de</strong> et <strong>de</strong> certaines droites . Si est dans ce centralisateur, alors il en est <strong>de</strong> § même <strong>de</strong> . Soit<br />

une racine £<br />

<br />

¢© positive telle que ; on <br />

<br />

peut ¦<br />

écrire avec et<br />

£<br />

<br />

.<br />

¢© Puisque , on en déduit £<br />

<br />

©<br />

<br />

que . Mais on vient <strong>de</strong> voir que est exactement constitué<br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> sur lesquels les racines <strong>de</strong> s’annulent, <strong>par</strong> conséquent ce qui démontre notre<br />

<br />

résultat. Nous pouvons remarquer § que l’espace quotient est une algèbre <strong>de</strong> Lie réductive (cf. théorème<br />

1.3.6) qui est isomorphe à ¡ ; on peut également voir d’une autre façon que ¡ est réductive, c’est<br />

¡<br />

<br />

<strong>par</strong>ce que<br />

est le centralisateur du tore , [Bor91, p. 175]. De manière générale, on appelle sous-algèbre <strong>de</strong> Levi <strong>de</strong><br />

, tout centralisateur dans d’un tore.<br />

Présentons à présent quelques propriétés concernant les sous-algèbres <strong>par</strong>aboliques:<br />

Proposition 1.5.7 ([Hum72], p. 88).<br />

i) Toute sous-algèbre <strong>par</strong>abolique standard s’obtient <strong>de</strong> la manière ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus; c’est à dire qu’il existe<br />

une <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> racines simples telle que si on note <strong>par</strong> le sous-système <strong>de</strong> racines engendré<br />

<strong>par</strong> , on a alors ¡ ¢ , où ¡ <br />

algèbre <strong>de</strong> Lie réductive ¢ <br />

¢¥ <br />

et<br />

¢ est le radical <strong>de</strong> ;<br />

<br />

est la composante <strong>de</strong> Levi qui est une sous-<br />

¢<br />

est le radical nilpotent <strong>de</strong> ; <strong>de</strong> plus si<br />

la composante <strong>de</strong> Levi, alors<br />

ii) Toute sous-algèbre <strong>par</strong>abolique est conjuguée sous l’action adjointe <strong>de</strong> à l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-algèbres<br />

<strong>par</strong>aboliques standards, et chaque classe <strong>de</strong> conjugaison <strong>de</strong> sous-algèbre <strong>par</strong>abolique a un unique<br />

représentant standard; <strong>de</strong> plus toute sous-algèbre <strong>par</strong>abolique est égale à son normalisateur dans .<br />

iii) Soit une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> . Alors l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> conjugués <strong>de</strong> sous l’action <strong>de</strong><br />

recouvre .<br />

<br />

<br />

est le centre <strong>de</strong><br />

Du point <strong>de</strong> vue du groupe à présent. On appelle un sous-groupe <strong>de</strong> Borel (resp. <strong>par</strong>abolique) tout<br />

sous-groupe fermé <strong>de</strong> dont l’algèbre <strong>de</strong> Lie est une sous-algèbre <strong>de</strong> Borel (resp. <strong>par</strong>abolique) <strong>de</strong> . Remarquons<br />

au passage que l’on n’a pas besoin <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à un tel sous-groupe d’être connexe car c’est une<br />

propriété qui est automatiquement vérifiée, résultat dû à C. Chevalley, [Bor91, p.154]. De plus, dire que le<br />

sous-groupe fermé est un sous-groupe <strong>par</strong>abolique revient exactement à voir que l’espace quotient <br />

est une variété complète, [Bor91, p. 148].<br />

Notons <strong>par</strong> G le groupe algébrique qui est le corps <strong><strong>de</strong>s</strong> nombres complexes muni <strong>de</strong> l’opération d’addi-<br />

tion. Soit le sous-groupe fermé connexe <strong>de</strong> dont l’algèbre <strong>de</strong> Lie est la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan . Le<br />

<br />

normalisateur <strong>de</strong> dans £<br />

© , noté , est le même que le normalisateur <strong>de</strong> dans ; <strong>de</strong> plus est égal<br />

à son centralisateur [Bor91, p. 175], et coïnci<strong>de</strong> avec la composante neutre <strong>de</strong> son normalisateur, [Bor91,<br />

p. 162]; alors le quotient <br />

sur ; en <strong>par</strong>ticulier, il agit sur le système <strong>de</strong> racines et est i<strong>de</strong>ntifié au groupe <strong>de</strong> Weyl , [Spr98, p. 132].<br />

Pour chaque <br />

racine , il existe un isomorphisme G <strong>de</strong> sur un unique sous-groupe fermé <strong>de</strong><br />

£ © est un groupe fini (cf. proposition 1.2.4 © ) qui agit aussi bien sur que<br />

d’algèbre <strong>de</strong> Lie qui est donnée <strong>par</strong> le sous-ensemble <strong>de</strong> racines simple . Pour tout élément <br />

normalisé <strong>par</strong> tel £© que , [Spr98, p. 132]. Soit un sous-groupe <strong>par</strong>abolique standard<br />

,<br />

fixons un représentant <strong>de</strong> £<br />

© dans . Notons £ © <strong>par</strong> le sous-ensemble <strong>de</strong> racines, défini <strong>de</strong> la<br />

manière suivante:<br />

¦ £ © <br />

Soit le sous-groupe algébrique <strong>de</strong> engendré <strong>par</strong> les sous-groupes , avec<br />

£ © <br />

est un sous-groupe du radical unipotent du sous-groupe <strong>de</strong> Borel standard .<br />

<br />

Alors on a le résultat suivant, (cf. [Spr98, p. 145], [BT65, p. 100]):<br />

<br />

<br />

£ © ; notons que


1.5. – Système <strong>de</strong> racines – 16<br />

Théorème 1.5.8 (Décomposition <strong>de</strong> Bruhat-Tits).<br />

i) Tout élément <strong>de</strong> admet une écriture unique <strong>de</strong> la forme suivante:<br />

, où <br />

est un certain <br />

élément dans , , et <br />

ii) On obtient une réunion disjointe <strong>de</strong> <br />

doubles classes:<br />

. <br />

. <br />

Notons <strong>par</strong> le groupe <strong>de</strong> Weyl du système <strong>de</strong> racine . D’après © du théorème précé<strong>de</strong>nt, tout<br />

élément <strong>de</strong> peut s’écrire comme , pour un certain élément <br />

; <strong>par</strong> la proposition 1.5.4<br />

<br />

<br />

. Il est facile <strong>de</strong> voir que l’on a<br />

, on peut écrire <br />

© , avec <br />

<br />

<br />

<br />

et <br />

<br />

, d’où © .<br />

¦ et <br />

<br />

Ainsi la géométrie <strong>de</strong> l’espace quotient est liée à la combinatoire <strong><strong>de</strong>s</strong> classes <strong>de</strong> ainsi<br />

<br />

qu’à celle <strong><strong>de</strong>s</strong> doubles classes <strong>de</strong> . Pour tout élément <br />

notée C (resp. C lorsque est le sous-groupe <strong>de</strong> Borel standard), est appelée une cellule <strong>de</strong><br />

Schubert, son adhérence notée S C (resp. S C ) est appelée une variété <strong>de</strong> Schubert. Sur<br />

le groupe <strong>de</strong> Weyl on a une relation d’ordre <strong>par</strong>tielle dite relation d’ordre <strong>de</strong> Bruhat-Chevalley définie <strong>de</strong> la<br />

manière suivante: soient <br />

, l’image <strong>de</strong> dans ,<br />

si pour toute écriture réduite <br />

<strong>de</strong> <br />

<br />

, on peut trouver une sous-expression <strong>de</strong> (avec ), telle que<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ ; on écrira <br />

. Par un résultat <strong>de</strong> C. Chevalley, [Che94], cette relation d’ordre est liée à la géométrie<br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> variétés <strong>de</strong> Schubert.<br />

Proposition 1.5.9 (Chevalley - [Spr98] p. 150). Soient si et seulement si S S .<br />

a <br />

<br />

<br />

¦ <strong>de</strong>ux éléments du groupe <strong>de</strong> Weyl. Alors on


Chapitre 2<br />

Les éléments nilpotents<br />

2.1 Généralités<br />

Ce chapitre a pour but <strong>de</strong> présenter les résultats généraux sur les orbites nilpotentes.<br />

Soit un groupe algébrique affine connexe sur ¨ . Soit son algèbre <strong>de</strong> Lie. Si est une algèbre <strong>de</strong> Lie<br />

réductive, on a la <br />

<br />

¦<br />

<br />

décomposition suivante: , où est le centre ¦ <strong>de</strong> et est son <br />

algèbre<br />

dérivée qui est un idéal semi-simple, (cf. lemme ¢£ © 1.3.7). L’idéal<br />

étant un tore, [Bor91, p. 158],<br />

alors <strong>par</strong> définition (cf. page 9) il n’est constitué que <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments -semi-simples, mais ses éléments sont<br />

trivialement -nilpotents, si bien qu’on est amené à raffiner la définition d’un élément nilpotent.<br />

Définition 2.1.1. Dans une algèbre <strong>de</strong> Lie réductive , un élément <br />

¦ . <br />

est dit nilpotent si <br />

est un endo-<br />

morphisme nilpotent et si <br />

Pour l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents d’une algèbre <strong>de</strong> Lie, on pourra se limiter aux algèbres <strong>de</strong> Lie<br />

semi-simples, et c’est dans ce cadre là que nous allons nous placer.<br />

Remarque 2.1.2. Soit une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple sur ¨ , que l’on peut voir comme une sous-algèbre<br />

<strong>de</strong> Lie pour un ¡¤£ ¦ ¨© certain (cf. p. 8). Alors, un élément <br />

<strong>de</strong> est nilpotent si et seulement si <br />

(perçu comme un endomorphisme sur ¨ ) est nilpotent, [Hum72, p. 29], c’est à dire que les <strong>de</strong>ux notions<br />

coïnci<strong>de</strong>nt bien.<br />

Soit <br />

un élément quelconque. D’après la proposition 1.5.7 © , il existe une sous-algèbre <strong>de</strong><br />

Borel <strong>de</strong> qui contient <br />

. Si <br />

est un élément nilpotent, alors il sera contenu dans le radical nilpotent<br />

<strong>de</strong> , (cf. théorème 1.3.4); <strong>par</strong> conséquent la réunion <strong>de</strong> tous les radicaux nilpotents <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-algèbres <strong>de</strong><br />

Borel (qui sont aussi les sous-algèbres <strong>de</strong> Lie nilpotentes maximales) est égale l’ensemble à <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments<br />

nilpotents <strong>de</strong> .<br />

Dans la suite <strong>de</strong> l’exposé lorsqu’il n’y aura pas <strong>de</strong> confusion, pour désigner l’action adjointe <strong>de</strong> sur , on<br />

<br />

notera plutôt £ © que .<br />

Soit un élément quelconque <strong>de</strong> . On dira que est un élément régulier dans ou <br />

que est une orbite<br />

régulière dans <br />

si est <strong>de</strong> dimension maximale, ce qui revient au même <strong>de</strong> dire que le <br />

stabilisateur<br />

<strong>de</strong> dans (ou encore son centralisateur dans , <br />

Lemme 2.1.3 ([Kos63] theorem 1 p. 359, [Hum72] p. 17). Soit <br />

un élément d’une algèbre<br />

<br />

<strong>de</strong> Lie réductive écrit dans sa décomposition <strong>de</strong> Jordan-Chevalley.<br />

i) Alors <br />

est régulier si et seulement si la dimension <strong>de</strong> son centralisateur dans est égale au rang <strong>de</strong><br />

. <br />

ii) Un élément commute avec <br />

si et seulement si commute avec <br />

et avec <br />

. <br />

<br />

¦<br />

<br />

Démonstration. © Soit un élément quelconque <strong>de</strong> . On vient <strong>de</strong> voir que <br />

) est <strong>de</strong> dimension minimale.<br />

<br />

<br />

<br />

est contenu dans une<br />

algèbre <strong>de</strong> Borel . Notons <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>de</strong> Borel d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Alors on a £ © <br />

£<br />

<br />

© . Mais puisque l’espace tangent à l’orbite <br />

en n’est rien d’autre ¦<br />

que , [LM87, p. 423],<br />

ce <strong>de</strong>rnier espace est contenu ¦ dans et d’après le théorème 1.3.4, l’algèbre ¦ dérivée est contenue<br />

17


2.1. – Généralités – 18<br />

dans le radical nilpotent <strong>de</strong> ; alors £ © £ © où est un tore maximal <strong>de</strong> et est le rang<br />

<br />

<strong>de</strong> , ceci montre que la dimension du centralisateur dans <strong>de</strong> tout élément est minorée <strong>par</strong> le rang <strong>de</strong> .<br />

Soit à présent <br />

un élément semi-simple dans une sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan . Notons <strong>par</strong> le système<br />

<strong>de</strong> racines <strong>de</strong> relativement à . Puisque est une algèbre abélienne, on en déduit que est stable <strong>par</strong><br />

les endomorphismes , avec <br />

; en <strong>par</strong>ticulier on peut dire que sera une somme directe <strong>de</strong> <br />

<br />

et <strong>de</strong> certaines droites , et il est facile <strong>de</strong> voir que ce sont exactement les droites pour<br />

<br />

lesquelles<br />

et cela pour <br />

£ © . Mais dans on peut facilement trouver <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments pour £ © ¡<br />

lesquels<br />

toute <br />

racine , ils se localisent dans les chambres <strong>de</strong> Weyl. Par conséquent, le centralisateur d’un<br />

élément quelconque contenu dans une chambre <strong>de</strong> Weyl, est exactement ; ce qui montre l’existence <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

éléments pour lesquels la dimension du centralisateur est égale au rang <strong>de</strong> .<br />

Voir [Hum72, p. 17]. <br />

©<br />

Donnons également une autre caractérisation d’un élément régulier.<br />

Proposition 2.1.4 ([Kos63] proposition 13 p. 359). Soit <br />

<br />

<br />

un élément écrit dans sa décomposition<br />

<br />

<strong>de</strong> Jordan-Chevalley, où <br />

est sa <strong>par</strong>tie semi-simple et <br />

sa <strong>par</strong>tie nilpotente. Alors, <br />

est un élément<br />

régulier dans si et seulement si <br />

est un élément régulier dans © , le centralisateur dans <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tie<br />

<br />

semi-simple <strong>de</strong> <br />

.<br />

Démonstration. D’après le lemme précé<strong>de</strong>nt, les éléments qui commutent avec doivent aussi commuter<br />

avec <br />

, alors on en déduit que © . Le centralisateur <strong>de</strong> <br />

dans © est l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<br />

éléments © dans qui commutent à la fois avec <br />

et avec <br />

, alors ils doivent aussi commuter avec<br />

<br />

<br />

; on en déduit que est égal au centralisateur <strong>de</strong> <br />

dans © . De plus, dans la démonstration<br />

<br />

du lemme précé<strong>de</strong>nt on a vu que le centralisateur d’un élément semi-simple est une algèbre <strong>de</strong> Lie réductive<br />

<br />

qui contient nécessairement une sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan; le rang © <strong>de</strong> est donc le même que le rang <strong>de</strong> ;<br />

on en déduit que <br />

est régulier dans si et seulement si <br />

est régulier dans © . <br />

<br />

Ce résultat met en lumière un premier intérêt pour l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites <strong>de</strong> se limiter à l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

éléments nilpotents dans une algèbre <strong>de</strong> Lie réductive, et <strong>par</strong> la remarque faite en début du chapitre, on peut<br />

même se placer dans une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple. De plus, dans une telle algèbre <strong>de</strong> Lie on ne trouve<br />

qu’un nombre fini d’orbites nilpotentes, ceci est un résultat dû à R.W. Richardson, [Ric67]:<br />

Théorème 2.1.5 (Richardson - [Ste74] p. 102). Soit un groupe algébrique affine connexe sur ¨ , que<br />

l’on pourra voir comme un sous-groupe d’un groupe linéaire GL £ ¦ ¨© , (cf. remarque 1.2.2). Notons <strong>par</strong> <br />

son algèbre <strong>de</strong> Lie. Supposons qu’il existe un sous-espace <strong>de</strong> ¡£ ¦ ¨© tel que ¡¤£ ¦ ¨© et tel que<br />

soit stable <strong>par</strong> l’action adjointe <strong>de</strong> . Alors chaque classe <strong>de</strong> conjugaison dans ¡¤£ ¦ ¨© sous l’action <strong>de</strong><br />

GL £ ¦ ¨© coupe en un nombre fini <strong>de</strong> classes <strong>de</strong> conjugaison sous l’action <strong>de</strong> .<br />

Ce résultat s’applique en <strong>par</strong>ticulier à un groupe réductif, car il vérifie la propriété suivante:<br />

Lemme 2.1.6 ([BS96] p. 112). Soit un groupe algébrique connexe sur ¨ . Soit GL(V) une<br />

représentation <strong>de</strong> . Alors les assertions suivantes sont équivalentes:<br />

i) L’action <strong>de</strong> sur est complètement réductible, c’est à dire que tout sous-espace -invariant <strong>de</strong> V<br />

admet un supplémentaire qui est également -invariant;<br />

ii) L’image <strong>de</strong> <strong>par</strong> est un sous-groupe réductif <strong>de</strong> GL(V);<br />

iii) L’espace vectoriel est somme directe <strong>de</strong> sous-espaces irréductibles.<br />

Dans ¡¤£ ¦ ¨© , les classes <strong>de</strong> conjugaison <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices nilpotentes sont caractérisées <strong>par</strong> leurs blocs<br />

<strong>de</strong> Jordan, plus précisément <strong>par</strong> les longueurs <strong>de</strong> leurs blocs <strong>de</strong> Jordan, et ces longueurs donnent ce que<br />

l’on appelle une <strong>par</strong>tition <strong>de</strong> n, c’est à dire la donnée d’une suite d’entiers r=<br />

et . Si on permute les blocs <strong>de</strong> Jordan on retrouve la même classe <strong>de</strong> conjugaison, alors en<br />

<br />

<br />

£ <br />

<br />

¦ ¦¦© tels que <br />

ordonnant <strong>par</strong> ordre décroissant les entiers on a ce que l’on appelle une <strong>par</strong>tition ordonnée qui caractérise<br />

<strong>par</strong>faitement cette classe <strong>de</strong> conjugaison. Par conséquent, le nombre <strong>de</strong> classes <strong>de</strong> conjugaison nilpotentes<br />

<br />

¡¤£ ¦ ¨© dans est égal au nombre <strong>de</strong> <strong>par</strong>titions ordonnées <strong>de</strong> . D’après le théorème précé<strong>de</strong>nt, on en déduit<br />

que les classes <strong>de</strong> conjugaison nilpotentes, sous l’action adjointe d’un groupe algébrique réductif, affine,<br />

connexe sur son algèbre <strong>de</strong> Lie, sont en nombre fini.


2.1. – Généralités – 19<br />

Voyons d’un peu plus près ce que ces orbites nilpotentes peuvent nous raconter. Puisque chaque<br />

élément nilpotent se localise dans le radical nilpotent d’une sous-algèbre <strong>de</strong> Borel, qui n’est rien d’autre<br />

qu’une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique, on peut justement s’intéresser à ces <strong>de</strong>rnières.<br />

Pour la suite <strong>de</strong> notre exposé, les hypothèses et notations sur le groupe, son<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie, les racines,... seront fixées comme suit, on notera (H-N) pour désigner<br />

ce cadre d’étu<strong>de</strong>, si nous avons besoin <strong>de</strong> les changer nous le signaleront.<br />

Soit une groupe semi-simple sur ¨ , d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Soit une sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan <strong>de</strong> .<br />

Notons <strong>par</strong> le système <strong>de</strong> racines <strong>de</strong> relativement au choix <strong>de</strong> . Alors on a la décomposition <strong>de</strong><br />

Chevalley-Cartan <strong>de</strong> :<br />

Soit une famille <strong>de</strong> racines simples. Notons <strong>par</strong> <br />

¢ <br />

¦<br />

(resp. ) l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines positives (resp.<br />

négatives). Soit le sous-groupe <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> relativement au choix <strong>de</strong> d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Soit un<br />

sous-groupe <strong>par</strong>abolique standard <strong>de</strong> d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Alors, il existe une <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> racines simples<br />

telle que si on note <strong>par</strong> le sous-système <strong>de</strong> racines engendré <strong>par</strong> , on obtient (cf. proposition 1.5.7):<br />

où ¡ <br />

¢ est la composante <strong>de</strong> Levi et <br />

¢¥ est le radical nilpotent <strong>de</strong> . Notons<br />

<br />

¡ ¤¢<br />

<strong>par</strong> (resp. ) le sous-groupe connexe fermé <strong>de</strong> , d’algèbre <strong>de</strong> Lie ¡ (resp. ¢ ). Notons <strong>par</strong> le<br />

<br />

sous-groupe du groupe <strong>de</strong> Weyl engendré <strong>par</strong> les réflexions simples <br />

<br />

<br />

avec<br />

<br />

(resp.<br />

. Considérons <br />

) l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> représentants minimaux <strong><strong>de</strong>s</strong> classes <strong>de</strong> (resp. <strong>de</strong> ). Pour<br />

tout , soit un représentant <strong>de</strong> dans<br />

<br />

¦ £ © <br />

£ © . <br />

<br />

. Notons <strong>par</strong> £ © <br />

£ ©<br />

et soit le sous-groupe <strong>de</strong> engendré <strong>par</strong> les sous-groupes avec <br />

Soit § à présent une -orbite nilpotente dans ¡ ¦<br />

. Notons <strong>par</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines positives qui<br />

sont contenues dans . En revenant à la décomposition classique <strong>de</strong> Chevalley-Cartan que l’on applique<br />

est une ¢<br />

cette fois à l’algèbre <strong>de</strong> Lie réductive ¡ , on peut dire que la sous-algèbre <br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> ¡ dont le radical nilpotent est donné <strong>par</strong> <br />

¢ ; alors tout élément nilpotent<br />

<br />

<strong>de</strong> ¡ est conjugué sous l’action <strong>de</strong> à un élément <strong>de</strong> <br />

<br />

<br />

<br />

. De plus, comme est un idéal <strong>de</strong><br />

¢<br />

, il est en <strong>par</strong>ticulier stable <strong>par</strong> l’action <strong>de</strong> . On en déduit que chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<br />

, <strong>par</strong> ¢<br />

conséquent §¢ est contenu dans l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> . D’après ce que l’on a<br />

vu précé<strong>de</strong>mment, l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents est une réunion finie d’orbites nilpotentes, et comme<br />

l’ensemble §¢ est irréductible, il existe une unique orbite nilpotente <strong>de</strong> telle que la trace <strong>de</strong> cette<br />

orbite sur l’espace §¢ soit <strong>de</strong>nse dans §¢ . Voyons les propriétés qui rattachent § à :<br />

§¢ <br />

<br />

<br />

§ ¢ est conjugué sous l’action <strong>de</strong> à un élément <strong>de</strong> <br />

Théorème 2.1.7 ([CM93] p. 106/108).<br />

i) La trace <strong>de</strong> sur §¢ est stable <strong>par</strong> ; elle est réduite à une seule -orbite qui est un ouvert<br />

<strong>de</strong>nse dans §¢ . De plus, on a:<br />

£ ©£ § © ¥£ ¢ ©<br />

ii) Soit ¡ ¢ une autre sous-algèbre <strong>par</strong>abolique qui admet la même composante <strong>de</strong> Levi ¡ que<br />

. Soit l’unique orbite nilpotente <strong>de</strong> dont la trace sur §¢ soit <strong>de</strong>nse dans §¢ . Alors<br />

on a: ; <strong>par</strong> conséquent, l’orbite nilpotente ne dépend pas <strong>de</strong> la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique<br />

mais uniquement <strong>de</strong> la composante <strong>de</strong> Levi, l’orbite est appelée “l’orbite induite § <strong>par</strong> <strong>de</strong> ¡ à <br />

”, et elle est notée <br />

<br />

iii) (transitivité) Soient ¡<br />

£ © § <br />

¡ § <br />

;<br />

<strong>de</strong>ux sous-algèbres <strong>de</strong> Levi et soit une -orbite dans ¡<br />

<br />

<br />

£ <br />

<br />

£ § <br />

©© <br />

<br />

£ § <br />

© <br />

a: .<br />

. Alors, on


2.2. – Classification <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes dans les algèbres <strong>de</strong> Lie semi-simples complexes – 20<br />

Dans le cas où § est l’orbite triviale, d’après le théorème ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, il existe une unique<br />

orbite nilpotente, dont la trace sur est un ouvert <strong>de</strong>nse dans , une telle orbite sera appelée l’orbite<br />

<strong>de</strong> Richardson associée à la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique , elle sera notée . Les éléments d’une telle orbite<br />

ont été étudiés <strong>par</strong> J. Dixmier, [Dix75], sous l’appellation d’éléments polarisables, notion initialement<br />

introduite <strong>par</strong> A. Kirillov dans sa thèse. Soit un élément <strong>de</strong> . On appelle une polarisation en X, une<br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> telle que £ ¦ ¦ © et ¥£ ©£ © £ © , où £¦© est la<br />

forme <strong>de</strong> Killing. Alors, les éléments nilpotents polarisables sont exactement les éléments issus <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites<br />

<strong>de</strong> Richardson, [Dix75, p. 46]. Fixons un entier , et notons <strong>par</strong> <br />

Alors l’ensemble est localement fermé dans , [BK79, p. 62]; les composantes irréductibles <strong>de</strong><br />

sont appelées les feuilles (ou <strong>de</strong> nappes) ; on appellera une feuille <strong>de</strong> Dixmier toute <strong>de</strong> feuille qui contient<br />

une orbite semi-simple. Pour toute <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> , notons <strong>par</strong>:<br />

<br />

£ © £ © <br />

<br />

Alors les feuilles <strong>de</strong> Dixmier sont <strong>de</strong> la forme <br />

suivante:<br />

£ © .<br />

<br />

, où est le radical d’une sous-algèbre<br />

<br />

<strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> , [BK79, p. 85].<br />

Dans le où cas est une sous-algèbre <strong>de</strong> Borel, l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée est <strong>de</strong> codimension ,<br />

c’est à dire le rang <strong>de</strong> ; l’orbite est un ouvert <strong>de</strong>nse dans , mais ce <strong>de</strong>rnier ensemble est l’ensemble<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> . Par conséquent, il n’existe qu’une seule orbite nilpotente régulière dans ,<br />

<br />

que nous préférerons noter <strong>par</strong> , et on a . De plus, dans le cas où est une algèbre <strong>de</strong> Lie<br />

simple, il est démontré que est exactement l’adhérence d’une unique orbite <br />

nilpotente<br />

que l’on appelle l’orbite nilpotente sous-régulière <strong>de</strong> , qui est en fait l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée à<br />

toute sous-algèbre <strong>par</strong>abolique ¢ minimale , où est une racine<br />

simple quelconque, [CM93, p. 59], [Ste74, p. 145].<br />

2.2 Classification <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes dans les algèbres <strong>de</strong> Lie semisimples<br />

complexes<br />

2.2.1 Classification <strong>de</strong> Dynkin<br />

La première classification est <strong>de</strong> nature combinatoire, elle est due à E.B. Dynkin, [Dyn57]; elle<br />

consiste à pondérer les sommets du diagramme <strong>de</strong> Dynkin avec <strong><strong>de</strong>s</strong> coefficients 0,1 ou 2, mais cette classification<br />

est en fait une conséquence directe du fameux théorème <strong>de</strong> Jacobson-Morozov:<br />

Théorème 2.2.1 (Jacobson-Morozov - [CM93] p. 36). Soit le groupe adjoint <strong>de</strong> . Soit un élément<br />

nilpotent <strong>de</strong> . Alors:<br />

i) Il existe une représentation ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© telle que ¢£ © <br />

; <br />

ii) Si est un autre élément nilpotent. Notons <strong>par</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© une représentation issue <strong>de</strong> i) telle<br />

<br />

© . Alors, les éléments <br />

et sont conjugués sous l’action <strong>de</strong> si et seulement<br />

<br />

si les représentations et sont conjuguées. <br />

que £<br />

Par ce résultat, on en déduit qu’il existe une bijection entre les orbites nilpotentes <strong>de</strong> sous l’action <strong>de</strong><br />

son groupe adjoint et les classes <strong>de</strong> conjugaison <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-algèbres <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> , isomorphes à ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© .<br />

Notons <strong>par</strong> <br />

les relations suivantes:<br />

¢£ ©¦ ¢£ <br />

<br />

¦<br />

<br />

© , alors l’ensemble ¦ ¦ sera appelé un ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -triplet. On a<br />

Voyons comment Dynkin a pu effectuer cette classification. Fixons une sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan . Notons<br />

<strong>par</strong> le sous-groupe fermé <strong>de</strong> , d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Quitte à conjuguer <strong>par</strong> un élément <strong>de</strong> , on<br />

peut supposer que <br />

<br />

, (cf. théorème 1.3.4<br />

© et proposition 1.5.7 © ); comme le groupe <strong>de</strong> Weyl<br />

(i<strong>de</strong>ntifié au groupe quotient £ © ) agit simplement et transitivement sur les chambres <strong>de</strong> Weyl,<br />

<br />

on peut même <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à l’élément d’être contenu dans la fermeture <strong>de</strong> la chambre fondamentale ,<br />

(cf. p. 13). D’après le théorème 1.4.2 © , l’endomorphisme ¨ semi-simple n’a que <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs propres<br />

entières. Alors, on en déduit que pour toute racine simple £ © , est un entier positif ou nul.<br />

¥ ¦ ¦<br />

¥ ¦ <br />

¦


2.2.1. – Classification <strong>de</strong> Dynkin – 21<br />

Notons <br />

¨ <strong>par</strong> . Soit une racine telle que £ ©¥ (une telle racine existe puisqu’on<br />

<br />

a déjà ¦<br />

<br />

¥ <br />

), en <strong>par</strong>ticulier on en déduit que est une racine négative (<br />

<br />

avec <br />

). Pour toute racine simple , fixons un élément non nul<br />

<br />

<br />

(1) <br />

Si , <br />

¦ alors .<br />

(2) Si , alors cette £ © <br />

racine<br />

.<br />

<strong>de</strong> même signe, on en déduit que est une racine négative, ce qui entraîne <br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas, on trouve que <br />

¦ <br />

<br />

¢ . <br />

<br />

<br />

<br />

doit avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> coefficients<br />

<br />

¦ <br />

. ¢<br />

, en <strong>par</strong>ticulier on en déduit que <br />

¦ <br />

¢<br />

Si <br />

¦<br />

, c’est à dire que <br />

, <strong>par</strong> la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© , (cf. remarque<br />

1.4.3 ii)), l’espace est une somme directe <strong>de</strong> sous-espaces propres relativement ¨ à dont les<br />

valeurs propres correspondantes sont négatives, <strong>par</strong> conséquent on en déduit £ © que .<br />

Si <br />

¦<br />

<br />

© , c’est à dire que £ ©¥ , et comme £ © , on trouve £ © ¦ ¦¥ .<br />

£<br />

A chaque racine simple (qui correspond à un sommet du diagramme <strong>de</strong> Dynkin <strong>de</strong> ), on associe le<br />

£ © coefficient . On obtient ainsi un diagramme pondéré dont les coefficients ¦ valent ¥ ou . Comme les<br />

racines simples forment une base <strong>de</strong> , on en déduit que ces coefficients déterminent <strong>par</strong>faitement l’élément<br />

semi-simple du ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -triplet. Maintenant si on tient compte <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux choses:<br />

, alors d’après<br />

¡ £© et £ ¥§© , pour toute racine telle que £ © ¥ , on a £ © <br />

<br />

(a) - Toute orbite semi-simple a un unique représentant dans , [CM93, p. 25];<br />

(b) - Si <br />

et sont <strong>de</strong>ux éléments nilpotents tels que dans leurs ¢¡£ ¥§¦ ¨© -triplets respectifs on trouve le<br />

même élément semi-simple ¦<br />

¥ <br />

vérifiant ¦ ¥ et , alors les <strong>de</strong>ux ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -triplets<br />

sont en fait conjugués, (théorème <strong>de</strong> Mal’cev, [CM93, p. 36]).<br />

Alors en tenant compte <strong>de</strong> (a) et <strong>de</strong> (b), on obtient une injection <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes dans l’ensemble<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> diagrammes <strong>de</strong> Dynkin pondérés avec <strong><strong>de</strong>s</strong> coefficients qui valent ¦ ou ¥ . Le diagramme ainsi obtenu<br />

est appelé le diagramme <strong>de</strong> Dynkin associé à l’orbite <strong>de</strong> X. Mais on n’a pas la réciproque, un diagramme<br />

pondéré <strong>de</strong> cette manière ne nous donne en fait qu’une certaine -graduation <strong>de</strong> , [Rub92, p. 115].<br />

L’élément semi-simple du ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -triplet confère à une -graduation, on a alors relativement ¨ à la<br />

<br />

, alors il est clair que est<br />

<br />

décomposition <strong>de</strong> en sous-espaces <br />

propres . Notons <strong>par</strong><br />

une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> ; comme <strong>de</strong> plus l’élément semi-simple est dans la fermeture <strong>de</strong> la chambre<br />

fondamentale, alors pour toute racine positive , on a £ © , on en déduit que contient la sous-algèbre<br />

<strong>de</strong> Borel standard, c’est donc une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique standard. La classe <strong>de</strong> conjugaison <strong>de</strong> est<br />

<strong>par</strong>faitement déterminée <strong>par</strong> l’orbite <strong>de</strong> <br />

, appellera on la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> Jacobson-Morozov<br />

associée à <br />

. On peut voir que n’est rien d’autre que le centralisateur <strong>de</strong> dans , <strong>par</strong> conséquent c’est<br />

bien une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie réductive [Bor91, p. 175], ce n’est rien d’autre que la composante <strong>de</strong> Levi<br />

<strong>de</strong> , ¢ et est le radical nilpotent <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> dont<br />

<br />

l’algèbre <strong>de</strong> Lie est . Alors les propriétés qui rattachent <br />

<br />

Théorème 2.2.2 (Kostant - [Kos59] p. 989/991). Notons <strong>par</strong><br />

qui fixe l’élément . Alors, on a:<br />

En <strong>par</strong>ticulier, la trace <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> <br />

<br />

<br />

© <br />

sur <br />

est un ouvert <strong>de</strong>nse.<br />

<br />

£ <br />

<br />

¨<br />

<br />

<br />

avec sont les suivantes:<br />

¨<br />

le sous-groupe connexe fermé <strong>de</strong> <br />

<br />

<br />

Remarque 2.2.3. D’après la remarque 1.4.3 ii), le centralisateur <strong>de</strong> dans est une somme directe <strong>de</strong><br />

certains sous-espaces propres relativement à l’endomorphisme ¨ , et les valeurs propres correspondantes<br />

sont <strong><strong>de</strong>s</strong> entiers positifs (elles sont opposées aux valeurs propres qui correspon<strong>de</strong>nt aux sous-espaces propres<br />

<strong>de</strong> ¨ dans ). Alors, on en déduit que . Cette remarque a son importance dans la suite lorsque<br />

nous allons construire un morphisme birationnel, (cf. théorème 3.4.1).


2.2.2. – Classification <strong>de</strong> Bala-Carter – 22<br />

2.2.2 Classification <strong>de</strong> Bala-Carter<br />

Cette <strong>de</strong>uxième classification est plus abstraite, elle est due à la théorie <strong>de</strong> Bala-Carter. <br />

¡<br />

Soit<br />

une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique, (cf. notations p. 19). On dira que est distinguée si on a ¢ £¡ © <br />

Théorème 2.2.4 (Bala-Carter - [BC74], [CM93] p. 125). Il y a une bijection naturelle entre les orbites<br />

nilpotentes <strong>de</strong> et les classes <strong>de</strong> conjugaison sous l’action <strong>de</strong> £¡¦<br />

<br />

© <strong><strong>de</strong>s</strong> paires ¡ , où est une sousalgèbre<br />

<strong>de</strong> Levi <strong>de</strong> et est une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique distinguée <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple<br />

£ ¢¢ ¦¢ © .<br />

Pour arriver à ce résultat, il faut pas mal <strong>de</strong> théorie, mais nous allons exposer ici<br />

quelques idées.<br />

une orbite nilpotente. Parmi les sous-algèbres <strong>de</strong> Levi <br />

<br />

qui intersectent , on considère les<br />

sous-algèbres <strong>de</strong> Levi minimales. On montre dans un premier temps qu’elles sont conjuguées entre elles<br />

sous l’action <strong>de</strong> <strong>de</strong> la manière suivante. Soit le centralisateur <strong>de</strong> dans . Alors il suffit <strong>de</strong><br />

<br />

démontrer que les sous-algèbres <strong>de</strong> Levi minimales qui contiennent <br />

sont conjuguées sous l’action <strong>de</strong><br />

; mais <strong>par</strong> définition <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-algèbres <strong>de</strong> Levi, ce sont les centralisateurs <strong><strong>de</strong>s</strong> tores, <strong>par</strong> conséquent il<br />

¡¦ ¡ . <br />

Soit<br />

<br />

suffit <strong>de</strong> démontrer que ces <strong>de</strong>rniers sont conjugués sous l’action <strong>de</strong> . Soit ¡ une sous-algèbre <strong>de</strong> Levi<br />

qui contient <br />

. Puisque ¡ où est un tore, et comme <br />

, on en déduit que . On remarque<br />

<br />

que si la taille <strong>de</strong> augmente, alors la taille <strong>de</strong> ¡¢ va diminuer, on en déduit qu’il y a une bijection entre<br />

<br />

les sous-algèbres <strong>de</strong> Levi minimales qui contiennent et les tores maximaux <strong>de</strong> . Mais les sous-algèbres<br />

<strong>de</strong> Cartan <strong>de</strong> sont conjuguées entre elles sous l’action <strong>de</strong> , [Vara84, p. 263], <strong>par</strong> conséquent il en est<br />

<strong>de</strong> même <strong><strong>de</strong>s</strong> tores maximaux <strong>de</strong> .<br />

Soit ¡ une sous-algèbre <strong>de</strong> Levi minimale qui contient <br />

. Or <strong>par</strong> définition un élément nilpotent dans une<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie réductive doit se localiser dans son algèbre dérivée, (cf. définition p. 17), on en déduit<br />

que ¡ . Comme l’algèbre <strong>de</strong> Lie dérivée ¡¦ ¡ est semi-simple, (cf. lemme 1.3.7), on peut à nouveau<br />

¡¦<br />

appliquer le théorème <strong>de</strong> Jacobson-Morozov pour extirper la sous-algèbre <br />

<strong>par</strong>abolique ¡¦ ¡ associée dans .<br />

Et on montre que est bien une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique ¡¦ ¡ distinguée dans , [CM93, p. 121/123].<br />

Définition 2.2.5. Soit un élément nilpotent dans . On dira que est distingué dans si sa sous-algèbre<br />

<strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> Jacobson-Morozov associée est distinguée.<br />

Cette définition est en fait équivalente à la propriété suivante:<br />

Lemme 2.2.6 ([CM93] p. 123). Soit un élément nilpotent. Alors on a équivalence entre:<br />

i) <br />

est distingué dans ;<br />

ii) la seule sous-algèbre <strong>de</strong> Levi qui contient <br />

est ;<br />

iii) l’algèbre <strong>de</strong> lie est nilpotente.<br />

Puisqu’on se trouve dans une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple, son centre est trivial, <strong>par</strong> conséquent <br />

distingué dans si et seulement si le centralisateur <strong>de</strong> dans ne contient pas d’éléments semi-simples<br />

non triviaux (car <strong>par</strong> définition, les sous-algèbres <strong>de</strong> Levi sont les centralisateurs <strong><strong>de</strong>s</strong> tores et ces <strong>de</strong>rniers<br />

sont engendrés <strong>par</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments semi-simples).<br />

Cette définition a donné lieu à une recherche vers la classification <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes distinguées dans<br />

les algèbres <strong>de</strong> Lie simples sous l’action <strong>de</strong> son groupe adjoint, on pourra consulter [SS70, p. 245] pour<br />

en avoir la liste. Soit un élément nilpotent <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Borel <br />

¢ standard . Alors on peut<br />

écrire l’élément <br />

sous la forme <br />

<br />

, où £ © est le support <strong>de</strong><br />

<br />

et ¢<br />

. <br />

<br />

D’après [SS70, p. 245], les orbites nilpotentes distinguées dans une algèbre <strong>de</strong> Lie simple complexe, ont la<br />

<strong>par</strong>ticularité d’avoir un représentant dont le support est constitué <strong>de</strong> racines linéairement indépendants.<br />

Une conséquence immédiate est que les orbites nilpotentes distinguées dans une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple<br />

complexe , présentent cette même <strong>par</strong>ticularité; en effet, il suffit <strong>de</strong> le vérifier dans le <br />

cas où<br />

avec et sont <strong><strong>de</strong>s</strong> idéaux simples (en tant qu’algèbres <strong>de</strong> Lie). Soit un élément distingué dans .<br />

On peut écrire <br />

avec<br />

<br />

<br />

et . Alors on vérifie facilement que<br />

<br />

(resp.<br />

<br />

) <br />

est un élément nilpotent distingué dans (resp. ). On peut même supposer que<br />

<br />

le support <strong>de</strong> est<br />

constitué <strong>de</strong> racines linéairement indépendants <strong>par</strong> rapport au système <strong>de</strong> racines dans (obtenu à<br />

est


2.2.2. – Classification <strong>de</strong> Bala-Carter – 23<br />

<strong>par</strong>tir d’une sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan <strong>de</strong> ); puisque est distingué dans , on peut le conjuguer <strong>par</strong> un<br />

élément <strong>de</strong> (le groupe adjoint <strong>de</strong> ) <strong>de</strong> telle façon que le support <strong>de</strong> soit constitué <strong>de</strong> racines<br />

linéairement indépendants relativement au système <strong>de</strong> racines <strong>de</strong> . <br />

Alors a un support constitué<br />

<strong>de</strong> racines linéairement indépendantes pour le système <strong>de</strong> racines n’est rien d’autre que le<br />

où <br />

système <strong>de</strong> racines <strong>de</strong> <br />

relativement à la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan <br />

.<br />

Soit maintenant une orbite nilpotente quelconque dans une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple complexe. Par le<br />

théorème <strong>de</strong> Bala-Carter (cf. théorème 2.2.4), on lui associe une -classe <strong>de</strong> conjugaison <strong>de</strong> £¡¦<br />

<br />

©<br />

paire<br />

est une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique<br />

¡¦ ¡ dans est celle <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-algèbres <strong>par</strong>aboliques <strong>de</strong><br />

où ¡ est une sous-algèbre <strong>de</strong> Levi minimale dans qui intersecte , et<br />

distinguée ¡¦ ¡ <strong>de</strong> ; mais la classe <strong>de</strong> conjugaison <strong>de</strong><br />

Jacobson-Morozov associées aux éléments ¡¦ ¡ <strong>de</strong> ; on a alors le résultat suivant:<br />

Lemme 2.2.7 ([SS70] p. 246). Toute orbite nilpotente sous l’action <strong>de</strong> sur une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-<br />

complexe simple admet un représentant dont le support est constitué <strong>de</strong> racines linéairement indépendants.<br />

Remarque 2.2.8. Dans le cas où l’algèbre <strong>de</strong> Lie est ¡¤£ ¦ ¨© ou encore ¢¡¤£ ¦ ¨© , toute orbite nilpotente a un<br />

représentant privilégié sous forme <strong>de</strong> Jordan dont le support est contenu dans les racines simples [CM93,<br />

p. 32]. Ceci va nous permettre d’avoir un certain algorithme pour calculer les fibres <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong><br />

<strong>Springer</strong> (cf. 6.3.1).


Chapitre 3<br />

Fibrés principaux<br />

3.1 Fibrés principaux<br />

Ce chapitre a pour but <strong>de</strong> présenter l’outil indispensable pour donner une certaine étu<strong>de</strong> géométrique<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes. Tout se base sur la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> fibrés principaux, [Hus66]; cette approche est notamment<br />

adoptée dans les années 70 <strong>par</strong> certains mathématiciens tels que G. Kempf, P. Slodowy, [Kem76,<br />

Slo80b, Slo80a], qui pour étudier les orbites nilpotentes, vont avoir cette démarche systématique <strong>de</strong> passer<br />

<strong>par</strong> cette théorie afin <strong>de</strong> pouvoir donner une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription plus simple <strong>de</strong> certains espaces qu’ils sont amenés<br />

à étudier, (cf. exemples 3.1.3, 3.1.7).<br />

Soit un groupe algébrique affine sur ¨ , agissant à gauche sur une variété algébrique <br />

sous-groupe fermé <strong>de</strong> , agissant sur une sous-variété <strong>de</strong> <br />

l’action à droite <strong>de</strong> définie <strong>de</strong> la manière suivante: £ ¦ © £ ¦ © pour tout <br />

<br />

¦ <br />

<br />

<br />

<br />

, on définit l’action <strong>de</strong> <strong>par</strong> £ ¦© £ ¦© pour tout <br />

<br />

¦ <br />

et <br />

<br />

sur<br />

un plongement -équivariant:<br />

. Soit un<br />

. Sur l’espace produit considérons<br />

et ;<br />

<br />

. Alors, on obtient <br />

¦£ ¦ ©<br />

£ ¦ ©<br />

<br />

Considérons la projection <br />

<br />

<br />

<br />

naturelle et notons <strong>par</strong> l’image <strong>de</strong> <strong>par</strong> cette<br />

projection. Notons <strong>par</strong> la classe du couple £ ¦© dans l’espace quotient <br />

<br />

; alors on<br />

<br />

obtient un ¢ -fibré , un tel espace est appelé un fibré principal <strong>de</strong> groupe structural et <strong>de</strong><br />

fibre , [Hus66, p. 44].<br />

Inversement, <br />

<br />

soit un -fibré, c’est à dire un morphisme -équivariant défini sur une -<br />

variété <br />

et à valeurs dans un espace homogène . Soit un point <strong>de</strong> , que l’on peut choisir<br />

<br />

indifféremment comme la classe <strong>de</strong> , on peut remarquer que est le stabilisateur dans du point .<br />

Notons £ © <strong>par</strong> la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> , alors cette fois, est le stabilisateur <strong>de</strong> dans . Alors<br />

l’application<br />

est un -isomorphisme.<br />

Ceci montre le résultat suivant:<br />

<br />

¦ <br />

<br />

Lemme 3.1.1 ([Slo80b] p. 26). Soit une -variété, où est un groupe algébrique affine sur ¨ . Soit<br />

<br />

<br />

un -morphisme. Alors est en fait -isomorphe au fibré suivant:<br />

<br />

où £ © n’est rien d’autre que la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la classe .<br />

En <strong>par</strong>ticulier, on en déduit qu’il y a une équivalence entre la catégorie <strong><strong>de</strong>s</strong> -fibrés au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> et<br />

la catégorie <strong><strong>de</strong>s</strong> -variétés.<br />

Remarque 3.1.2. Ainsi dans la catégorie <strong><strong>de</strong>s</strong> fibrés principaux, la connaissance <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> sur <br />

revient en fait à connaître l’action <strong>de</strong> sur la fibre .<br />

24


3.1. – Fibrés principaux – 25<br />

Exemple 3.1.3. Sous les hypothèses et notations (H-N) <strong>de</strong> la page 19, on a le -isomorphisme suivant:<br />

£ © ¢ <br />

En effet, l’action <strong>par</strong> translation à gauche <strong>de</strong> sur se relève en une action £ © sur <strong>de</strong> la <br />

manière<br />

suivante: pour tout <br />

, notons <strong>par</strong> l’automorphisme induit sur , son application tangente <br />

<br />

est un isomorphisme linéaire £ © <strong>de</strong> , il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> la transposée £ © sur . Alors<br />

l’application £ © canonique est bien -invariante. Par le lemme précé<strong>de</strong>nt, on en déduit que<br />

£ © est -isomorphe à £ © où est la classe <strong>de</strong> dans . Mais on a £ ©£ © <br />

<br />

et on a l’isomorphisme -module <br />

<strong>de</strong><br />

algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple, la forme <strong>de</strong> Killing met en dualité les droites et , (cf. théorème 1.5.2<br />

¢ , (cf. proposition 1.5.7 © ); puisqu’on est dans une<br />

), <strong>par</strong> conséquent on a l’isomorphisme £ © <br />

¢ <br />

©<br />

¢ , d’où le résultat.<br />

<br />

Donnons également <strong>de</strong>ux autres lemmes qui vont permettre <strong>de</strong> donner une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription plus explicite<br />

<strong>de</strong> ¢ l’espace .<br />

Lemme 3.1.4 ([Slo80a] p. 19). Soit une -variété, et soit une sous-variété <strong>de</strong> <br />

. Notons <strong>par</strong> <br />

© £<br />

le normalisateur <strong>de</strong> dans . Alors, l’espace quotient peut être i<strong>de</strong>ntifié avec la variété <strong>de</strong> tous les<br />

conjugués <strong>de</strong> .<br />

Exemple 3.1.5. Considérons l’action adjointe <strong>de</strong> sur et un sous-groupe <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong><br />

; on sait qu’un tel sous-groupe est égal à son normalisateur, [Bor91, p. 154]. Alors l’espace quotient <br />

<br />

peut être vu comme l’ensemble <strong>de</strong> tous les conjugués <strong>de</strong> .<br />

Lemme 3.1.6 ([Slo80a] p. 19). Notons <strong>par</strong> la variété <strong>de</strong> tous les transformés <strong>de</strong> . Avec les hypothèses<br />

du lemme précé<strong>de</strong>nt, on peut alors construire le fibré principal qui s’interprète <strong>de</strong> la manière suivante:<br />

ou encore<br />

<br />

£ ¦© <br />

<br />

£ ¦© <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

On peut remarquer que est un sous-fibré <br />

<br />

<strong>de</strong> et ce <strong>de</strong>rnier est -isomorphe à<br />

<strong>par</strong> <br />

<br />

l’application peut être i<strong>de</strong>ntifié <br />

<br />

à<br />

lemme 3.1.4), <strong>par</strong> l’isomorphisme précé<strong>de</strong>nt on peut déjà voir comme un sous-ensemble <strong>de</strong><br />

<br />

<br />

, (cf.<br />

£ ¦ © , (cf. page 24). Puisque l’espace <br />

<br />

donné <strong>par</strong>£ ¦ © <br />

<br />

<br />

. Tous ces espaces fibrent naturellement au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> ; on obtient<br />

<br />

le diagramme commutatif -invariant suivant:<br />

<br />

<br />

On constate que la fibre dans au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> est donnée <strong>par</strong> £ ¦© <br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> est donnée <strong>par</strong> £ ¦ © <br />

<br />

¦© <br />

Exemple 3.1.7.<br />

<br />

, <strong>de</strong> même la fibre au<br />

<br />

et cette <strong>de</strong>rnière peut être aussi décrite <strong>par</strong> l’ensemble<br />

<br />

. Par conséquent, on trouve bien l’i<strong>de</strong>ntification souhaitée, à savoir:<br />

<br />

£ ¦© <br />

<br />

<br />

,


3.2. – Propriétés du fibré – 26<br />

(1)- Sous les hypothèses et notations (H-N) <strong>de</strong> la page 19, soit <br />

un élément nilpotent <strong>de</strong> et<br />

. Notons <strong>par</strong> le sous-groupe pa-<br />

soit la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> Jacobson-Morozov associée à <br />

rabolique d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Alors, on peut munir d’une -graduation telle <br />

<br />

que . No-<br />

tons <br />

<strong>par</strong> ; alors, il est clair que est un idéal <strong>de</strong> . Vérifions que est le normalisateur<br />

<br />

<strong>de</strong> dans . Déjà, on peut remarquer £<br />

© que le normalisateur <strong>de</strong> dans est bien un sous-<br />

<br />

groupe fermé <strong>de</strong> qui contient . L’orbite <strong>de</strong> <br />

sous £<br />

© l’action <strong>de</strong> vérifie trivialement<br />

£<br />

la<br />

©©<br />

relation:<br />

. Par le résultat <strong>de</strong> B. Kostant (cf. théorème 2.2.2),<br />

la trace sur <strong>de</strong><br />

<br />

l’orbite <strong>de</strong> sous l’action <strong>de</strong> est un ouvert <strong>de</strong>nse dans , on en déduit que:<br />

£ <br />

£ © © £ <br />

© ©£ £<br />

<br />

© ©£ ©£ ©<br />

£<br />

©£ £<br />

<br />

De plus, on a vu que le stabilisateur <strong>de</strong> dans est contenu dans , (cf. remarque 2.2.3), on en déduit que<br />

£ © ©£ ©£ © , finalement on a £ £ £ ©©£ © , ce qui démontre bien<br />

que est le normalisateur <strong>de</strong> dans . Comme est aussi égal à son normalisateur, on peut alors i<strong>de</strong>ntifier<br />

<br />

<br />

l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> conjugués <strong>de</strong> avec l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> conjugués <strong>de</strong> . Alors on peut donner l’interprétation<br />

suivante:<br />

£ ¦ © <br />

<br />

<br />

<br />

(2)- Sous les hypothèses et notations (H-N) <strong>de</strong> la page 19. Si le normalisateur <strong>de</strong> dans contient<br />

strictement , alors relativement à la décomposition simultanée <strong>par</strong> rapport à la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan ,<br />

<br />

ce normalisateur doit contenir une droite § avec <br />

décomposition <strong>de</strong> Chevalley-Cartan que ¦ est une droite vectorielle <strong>de</strong> , (cf. théorème 1.5.2 © ),<br />

ce qui est contradictoire avec le fait que ¦ doit être contenue dans . Par conséquent, on en déduit<br />

que le normalisateur <strong>de</strong> dans est . Notons <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>par</strong>abolique d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Alors<br />

on a:<br />

¢ <br />

£ ¦© <br />

¦ , mais on sait <strong>par</strong> le résultat concernant la<br />

<br />

¢ <br />

3.2 Propriétés du fibré <br />

Soit un groupe réductif connexe sur ¨ . Soit un -module et soit un sous-espace vectoriel <strong>de</strong><br />

tel que le normalisateur <strong>de</strong> dans soit un sous-groupe <strong>par</strong>abolique . On peut alors construire le fibré<br />

<br />

qui peut être i<strong>de</strong>ntifié à l’espace £ ¦© <br />

<br />

. Définissons l’application<br />

<br />

¦ <br />

. Par la trivialisation faite avec le lemme 3.1.6, on obtient le diagramme<br />

<br />

commutatif suivant:<br />

<br />

<br />

<br />

où est la projection suivant la <strong>de</strong>uxième coordonnée. La fibre <strong>de</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un point <strong>de</strong> , peut être<br />

i<strong>de</strong>ntifiée à la fibre <strong>de</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus du même point; alors on obtient:<br />

£ © £ ©£ ¦© <br />

<br />

¦<br />

<br />

puisque la <strong>de</strong>uxième variable est fixe, cette fibre est bien une sous-variété <strong>de</strong> . Alors on a:<br />

£ © <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Définition 3.2.1. L’action <strong>de</strong> sur l’espace vectoriel est dite complètement réductible si tout sous-espace<br />

vectoriel invariant admet un complémentaire invariant.


3.3. – Lien entre £ © et – 27<br />

<br />

<br />

Soit un morphisme entre <strong>de</strong>ux variétés. Soit un faisceau sur<br />

<br />

l’espace . On définit le<br />

, noté <strong>de</strong> la manière suivante, [Har77, p. 65]: pour tout ouvert <strong>de</strong> <br />

,<br />

£© £ £©© . Alors l’application est un foncteur covariant, exact à gauche; on peut lui associer<br />

<br />

une famille <strong>de</strong> foncteurs <br />

, [Har77, p. 204]; pour tout entier , le foncteur <br />

est appelé<br />

<br />

le<br />

foncteur dérivé à droite du foncteur .<br />

<br />

<br />

faisceau image <strong>de</strong> <strong>par</strong> sur <br />

Théorème 3.2.2 (Kempf - [Kem76] p. 232). Notons <strong>par</strong> le faisceau structural <strong>de</strong> l’espace <br />

On a les propriétés suivantes:<br />

i) L’application est un morphisme projectif;<br />

ii) Si l’action <strong>de</strong> sur est complètement réductible. Pour tout entier , on a <br />

<br />

<br />

¢ .<br />

est trivial.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Définition 3.2.3. a) Soit une application entre <strong>de</strong>ux variétés. On dira que est une résolution<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> singularités <strong>de</strong> <br />

(ou désingularisation <strong>de</strong> Y) si est une application birationnelle propre et <br />

est une<br />

variété lisse.<br />

b) Soit une variété normale. On dit que est à singularités rationnelles si pour toute désingularisation<br />

, on a <br />

pour tout <br />

<br />

. Alors est Cohen-Macaulay.<br />

Remarque 3.2.4. Pour vérifier qu’une variété normale présente <strong>de</strong> singularités rationnelles il suffit en fait<br />

<strong>de</strong> le vérifier pour une seule désingularisation.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Alors le <strong>de</strong>uxième résultat important <strong>de</strong> G. Kempf est le suivant:<br />

Théorème 3.2.5 (Kempf - [KP82] p. 542, [Kem76] p. 233). Supposons en plus que .<br />

<br />

i) Si le stabilisateur <strong>de</strong> dans est contenu dans , alors l’application est une désingularisation <strong>de</strong><br />

; <br />

ii) Si l’action <strong>de</strong> sur est complètement réductible, alors la variété est normale à singularités<br />

rationnelles.<br />

L’hypothèse permet d’avoir . D’après ce que l’on a vu précé<strong>de</strong>mment, la<br />

<br />

fibre <strong>de</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> est donnée <strong>par</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> transformés <strong>de</strong> sous l’action <strong>de</strong> qui<br />

<br />

contiennent<br />

; ces transformés peuvent être également obtenus en considérant l’un d’entre eux et en prenant ses transformés<br />

sous l’action <strong>de</strong> , le stabilisateur <strong>de</strong> dans . Mais si est contenu dans et comme est le<br />

normalisateur <strong>de</strong> , alors il n’y aura qu’une seule copie <strong>de</strong> qui va contenir , c’est à dire que la fibre <strong>de</strong><br />

au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> est réduite à un seul point. Puisque est un ouvert dans , (cf. proposition 1.2.8), on<br />

en déduit que est bien une application birationnelle; la propreté <strong>de</strong> provient du fait que est isomorphe<br />

à l’application qui n’est rien d’autre que la projection sur suivant la <strong>de</strong>uxième coordonnée <strong>de</strong> l’espace<br />

et que l’espace est complet. C’est donc une désingularisation <strong>de</strong> .<br />

<br />

3.3 Lien entre ¤ et <br />

Nous avons vu que l’orbite <strong>de</strong> Richardson était en fait une orbite induite, (cf. théorème 2.1.7). On a<br />

eu quelques informations concernant cette orbite, mais voici comment le fibré ¢ nous permet d’avoir<br />

plus <strong>de</strong> renseignements.<br />

Théorème 3.3.1 (Richardson - [Hes78], [Ste74] p. 136). Sous les hypothèses et notations (H-N) <strong>de</strong> la<br />

page 19. Il existe une unique orbite nilpotente telle que:<br />

i) L’espace ¢ est un ouvert <strong>de</strong>nse dans .<br />

¢ ii) De plus est réduite à une seule -orbite et un élément <br />

¢<br />

<br />

est contenu dans si et<br />

seulement si sa -orbite <strong>de</strong> dans est <strong>de</strong>nse et si contient la composante neutre du centralisateur<br />

<strong>de</strong> dans , alors dans ce cas l’élément <br />

¢ est contenu dans un nombre fini <strong>de</strong> conjugués <strong>de</strong> <strong>par</strong><br />

, i.e. ¢ <br />

<br />

<br />

iii) £ ©¥£ ¢ © . <br />

<br />

¢ .<br />

est appelée l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée à .


3.3. – Lien entre £ © et – 28<br />

Démonstration. On a la décomposition <strong>de</strong> Bruhat-Tits, (cf. théorème 1.5.8):<br />

<br />

<br />

<br />

Notons ¢¢ ¦ £ <br />

<br />

<strong>par</strong> l’application définie dans le <strong>par</strong>agraphe précé<strong>de</strong>nt. La première<br />

chose que l’on peut espérer connaître sur une application c’est l’équation donnée <strong>par</strong> les différentes dimensions<br />

<strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> dé<strong>par</strong>t, <strong>de</strong> l’image et <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres génériques, [Per95, p. 94]. Mais la connaissance <strong>de</strong> la<br />

fibre <strong>de</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un point <br />

consiste en fait à chercher les transformés § <strong>de</strong> sous l’action <strong>de</strong> qui<br />

contiennent <br />

, c’est à dire rechercher les transformés tels que ¢ , ce qui revient à chercher les<br />

<br />

<br />

tels que <br />

¢ . Pour rechercher <strong>de</strong> tels éléments on va se servir <strong>de</strong> la décomposition<br />

¦ <br />

<br />

et <br />

éléments<br />

<strong>de</strong> Bruhat-Tits; écrivons avec<br />

<br />

¢ Alors, donne <br />

¢ , mais puisque est stable <strong>par</strong> , cela revient à vérifier<br />

<br />

sera dans l’image <strong>de</strong> qui est ¢ , on peut<br />

<br />

<br />

¢ ou encore ¢ ; comme <br />

supposer que , alors <br />

¢ ; <strong>par</strong> conséquent, on doit en fait rechercher les <br />

<br />

tels que ¢ ¢ <br />

Pour tout <br />

, définissons: <br />

.<br />

et les<br />

£ ¢ ¢ © ¢ ¦£ ¦ ©<br />

<br />

<br />

l’application est bien à valeurs dans car ce <strong>de</strong>rnier est stable <strong>par</strong> , en <strong>par</strong>ticulier il sera stable <strong>par</strong><br />

. <br />

§ si est dominant, alors il existe un sous-ensemble ouvert et <strong>de</strong>nse dans tel que<br />

<br />

pour tout on ait £ <br />

©£ £ ¢ ¢ ©©§£ ¢ © . L’ensemble <br />

¢<br />

¦<br />

<br />

se scin<strong>de</strong> en <strong>de</strong>ux sous-ensembles, le premier est constitué <strong><strong>de</strong>s</strong> racines telles que £ © et et <br />

le <strong>de</strong>uxième est constitué <strong><strong>de</strong>s</strong> racines telles que £ © ; puisque <br />

positives, celles qui sont transformées en <strong><strong>de</strong>s</strong> racines négatives <strong>par</strong> ne peuvent se localiser que dans<br />

<br />

¦ ; <strong>par</strong> conséquent on a:<br />

, <strong>par</strong>mi les racines<br />

£ <br />

¦<br />

£ © <br />

©<br />

Le <strong>de</strong>uxième sous-ensemble se scin<strong>de</strong> à son tour en <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>ties et ; la <strong>par</strong>tie est constituée <strong><strong>de</strong>s</strong> ¦<br />

<br />

¦<br />

<br />

, en <strong>par</strong>ticulier on a<br />

¢<br />

¦ racines telles que ¦ <br />

© £ et la <strong>par</strong>tie est constituée <strong><strong>de</strong>s</strong> racines<br />

telles que <br />

© £ ¢<br />

© ¢ £ £ ¦<br />

© ©<br />

; alors il est facile <strong>de</strong> voir que l’on a<br />

. Puisque , on en déduit que:<br />

¢ ¢ © £ £<br />

<br />

¢ © £ © £ ¢ ¢ ©<br />

£<br />

alors £ © pour tout . ¢<br />

§ si n’est pas dominant, l’espace ¢ £ © est un ouvert <strong>de</strong>nse dans ,<br />

¥<br />

les fibres au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> cet ouvert seront vi<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

Considérons <br />

¢ alors . Cet ensemble est un ouvert dans et <strong>par</strong> la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription faite<br />

dans les et ¥ § , un élément est <strong>de</strong>dans si et seulement s’il est contenu dans un nombre fini <strong>de</strong><br />

<br />

conjugués <strong>de</strong> .<br />

¢ L’espace est un fibré principal au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> et <strong>de</strong> fibre . Alors, sa dimension est égale<br />

à £ © £ ¢ © . On vient <strong>de</strong> voir que la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément <strong>de</strong> l’ouvert est finie,<br />

<br />

on en déduit que a la même dimension que celle <strong>de</strong> ¢ , c’est à dire ¥£ ¢ © . Mais puisque<br />

¢ est irréductible et qu’il est contenu dans l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> et comme il n’y a<br />

qu’un nombre fini <strong>de</strong> classes <strong>de</strong> conjugaison nilpotentes (cf. théorème 2.1.5), on en déduit que est une<br />

réunion finie d’orbites nilpotentes, <strong>par</strong> conséquent il existe une unique orbite qui est ouverte et <strong>de</strong>nse<br />

dans ¢ .<br />

Reste à voir que la trace <strong>de</strong> sur ¢ est en fait réduite à une seule -orbite, mais ceci n’est rien d’autre<br />

qu’une conséquence du théorème 2.1.7.


3.4. – Désingularisation <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes – 29<br />

Remarque 3.3.2. Par ce théorème, on en déduit que la restriction <strong>de</strong> l’application ¢ au<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> est un revêtement non-ramifié <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré fini égal à , l’indice <strong>de</strong> dans .<br />

3.4 Désingularisation <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes<br />

Soit un groupe algébrique semi-simple sur le corps <strong><strong>de</strong>s</strong> complexes, d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Soit un<br />

élément nilpotent <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong> ¦ ¦ un<br />

¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -triplet associé à <br />

, (cf. théorème 2.2.1). Relativement<br />

à ©¨ l’endomorphisme on obtient une -graduation <strong>de</strong> telle <br />

<br />

que est la sous-algèbre<br />

<strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> Jacobson-Morozov associée à <br />

. Soit le sous-groupe <strong>par</strong>abolique d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Notons<br />

<br />

<strong>par</strong> . On avait déjà remarqué que , le centralisateur<br />

<br />

<strong>de</strong> dans , était contenu dans ,<br />

(cf. remarque 2.2.3), <strong>par</strong> conséquent la composante neutre <strong>de</strong> son stabilisateur dans est contenue dans ,<br />

alors le fibré est un revêtement ramifié <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré fini au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l’orbite<br />

<br />

<strong>de</strong> . Ici nous allons en<br />

fait voir que ce revêtement est <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré un.<br />

Théorème 3.4.1 ([McG89] p. 211). Sous les hypothèses faites précé<strong>de</strong>mment, alors le fibré<br />

¦ <br />

<br />

<br />

est une désingularisation <strong>de</strong> l’adhérence <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> <br />

.<br />

Démonstration. Par ce qui a été raconté, il reste en fait à voir que l’application<br />

Pour cela il suffit <strong>de</strong> montrer que le stabilisateur <strong>de</strong> dans est contenu dans .<br />

Notons <strong>par</strong> le sous-groupe unipotent <strong>de</strong> d’algèbre Lie <strong>de</strong><br />

est birationnelle.<br />

<br />

. Soit (resp. ) le centralisateur<br />

<br />

dans (resp. dans ) du ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -triplet ¦ ¦ . On va se servir du résultat suivant:<br />

<br />

Lemme 3.4.2 (Barbasch-Vogan-Kostant - [CM93] p. 50). On a la décomposition suivante: .<br />

La sous-algèbre est un idéal nilpotent <strong>de</strong> , et est une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie réductive qui vérifie<br />

¢ . Et on a un produit <strong>de</strong>mi-direct .<br />

Comme l’application exponentielle établit un isomorphisme entre et [Vara84, p. 197], on<br />

peut dire que est contenu dans . Par cette décomposition <strong>de</strong> , il reste à montrer que est contenu<br />

dans . Soit un élément <strong>de</strong> , l’élément stabilise en <strong>par</strong>ticulier comme , et est une somme directe <strong>de</strong><br />

sous-espaces propres ©¨ relativement à , on en déduit que stabilise , c’est à <br />

<br />

£<br />

© dire que .<br />

D’où le résultat.<br />

<br />

Remarque 3.4.3. Cette construction est très importante pour la compréhension <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes; elle<br />

permet <strong>de</strong> donner quelques informations supplémentaires sur les propriétés géométriques liées à l’orbites<br />

<strong>de</strong> <br />

, (cf. théorème 3.4.6, [McG89, Pan91]).<br />

Donnons maintenant un résultat qui a été initialement donné <strong>par</strong> T.A. <strong>Springer</strong> pour désingulariser la<br />

variété <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> .<br />

Proposition 3.4.4 (<strong>Springer</strong> - [Spr69]). Soit un sous-groupe <strong>de</strong> Borel d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Notons <strong>par</strong><br />

le radical nilpotent <strong>de</strong> . Alors l’application<br />

¦ £ <br />

<br />

©<br />

est une désingularisation <strong>de</strong> la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> .<br />

Démonstration. Soit un élément nilpotent régulier <strong>de</strong> . Soit la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong><br />

Jacobson-Morozov associée à <br />

et soit le sous-groupe algébrique d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Notons <strong>par</strong><br />

l’idéal nilpotent défini dans l’exemple 3.1.7 £© . Alors <strong>par</strong> le résultat <strong>de</strong> B. Kostant, (cf. théorème 2.2.2),


3.4. – Désingularisation <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes – 30<br />

¦ <br />

<br />

l’application , a pour image . On en déduit que £ © <br />

¥£<br />

<br />

© , où © est le radical nilpotent <strong>de</strong> . Mais<br />

©<br />

© £ ©£ © £ ©<br />

£<br />

£ ¢ © £ ©¥£ ¢ ©<br />

<br />

est le radical nilpotent <strong>de</strong> , mais ce <strong>de</strong>rnier est contenu dans , alors on en déduit que nécessairement<br />

où¢<br />

on doit ¢ © avoir et que <strong>par</strong> conséquent , c’est à dire que la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong><br />

Jacobson-Morozov associée à un élément nilpotent régulier <br />

coïnci<strong>de</strong> avec la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique<br />

dont l’orbite <strong>de</strong> Richardson est celle <strong>de</strong> <br />

. On pourrait s’arrêter ici et utiliser le théorème précé<strong>de</strong>nt, mais<br />

on va continuer pour se passer du théorème précé<strong>de</strong>nt et pour obtenir plus d’informations.<br />

Montrons que les éléments nilpotents réguliers sont distingués dans . On peut facilement voir que ¦ l’espace<br />

<strong>de</strong> la forme suivante: où<br />

¦© est une sous-algèbre engendrée <strong>par</strong> droites les <br />

<br />

©<br />

¦<br />

avec<br />

¦<br />

; cela signifie que n’est pas une racine simple, <strong>par</strong> conséquent la dimension <strong>de</strong>© ¦© est<br />

<br />

égale à la cardinalité <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples, c’est à dire qu’elle est égale au rang <strong>de</strong> ou encore à la dimension<br />

<br />

<strong>de</strong> la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan qui est, <strong>par</strong> ailleurs, la composante <strong>de</strong> Levi <strong>de</strong> . Donc les éléments nilpotents<br />

réguliers sont bien distingués dans .<br />

En revenant au lemme 2.2.6 qui caractérise un élément nilpotent distingué, on se rend compte que cette<br />

notion est équivalente au fait que son centralisateur dans ne contient pas d’éléments semi-simples non<br />

triviaux; on en déduit que est une sous-algèbre <strong>de</strong> Lie nilpotente, (théorème d’Engel, [Hum72, p. 12]),<br />

alors en conjuguant <strong>par</strong> un élément approprié <strong>de</strong> , on peut © supposer que . Notons <strong>par</strong> le<br />

sous-groupe algébrique <strong>de</strong> d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Soit un élément <strong>de</strong> ; ¢ notons <strong>par</strong> (resp. ) la<br />

<strong>par</strong>tie semi-simple (resp. unipotente) dans la décomposition <strong>de</strong> Jordan-Chevalley <strong>de</strong> , (cf. page 8). Puisque<br />

<br />

on en déduit que ¢ ¢£ © qui est une sous-algèbre <strong>de</strong> Levi <strong>de</strong> , alors<br />

<br />

¡¦ ¡ ; en<br />

¡ <br />

<strong>par</strong>ticulier, pour tout élément <br />

du ¡ centre <strong>de</strong> <br />

¦<br />

on a ; comme <br />

est semi-simple car est <br />

un<br />

tore on en déduit que , mais cela n’a lieu que si ¡ , c’est à dire que . En <strong>par</strong>ticulier, on<br />

en déduit que est un sous-groupe unipotent <strong>de</strong> , il est donc contenu dans un sous-groupe unipotent<br />

maximal <strong>de</strong> , on peut alors supposer que . Mais l’application exponentielle <strong>de</strong> sur est<br />

un isomorphisme, [Vara84, p. 197], on en déduit que est connexe. Alors, on a , où<br />

est le sous-groupe <strong>de</strong> Borel d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Par conséquent, on en © déduit que est un<br />

morphisme birationnel propre, c’est donc une désingularisation <strong>de</strong> la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong><br />

. <br />

Remarque 3.4.5.<br />

i) On a pour habitu<strong>de</strong> d’appeler l’application la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>. De manière générale, pour<br />

toute sous-algèbre <strong>par</strong>abolique , le morphisme correspondant (cf. démonstration du théorème 3.3.1) est<br />

appelé l’application <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisée.<br />

ii) Cette <strong>de</strong>rnière démonstration est une variante <strong>de</strong> ce résultat bien connu. En effet, comme nous<br />

l’avons signalé, on s’est passé non seulement du théorème 3.4.1, mais aussi d’un résultat bien connu qui<br />

caractérise un élément nilpotent régulier qui dit que: <br />

¢ est un élément nilpotent<br />

<br />

<br />

<br />

régulier si et seulement si pour tout<br />

unique sous-algèbre <strong>de</strong> Borel, ou encore dans une unique sous-algèbre nilpotente maximale <strong>de</strong> , [Ste74,<br />

p. 110]. Alors, l’élément nilpotent <br />

est régulier si et seulement si <br />

©<br />

est contenu dans une seule copie <strong>de</strong><br />

, c’est à dire encore que la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> <br />

<br />

est réduite à un singleton.<br />

iii) Dans cette <strong>de</strong>rnière démonstration, on se rend compte que, plus généralement, l’application<br />

<br />

<br />

¢ <br />

, l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples, on a , [Kos63, p. 370],<br />

¡<br />

[Ste74, p.110]. Cela signifie que est un élément nilpotent régulier si et seulement si est contenu dans une<br />

¢ ¢ est une désingularisation lorsque l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée à est distinguée.<br />

3.4.1 Une propriété géométrique <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes<br />

Dans [Kos63, p. 392] B. Kostant a montré que la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents d’une algèbre <strong>de</strong><br />

Lie semi-simple complexe est une variété d’intersection complète <strong>de</strong> codimension , où est le rang <strong>de</strong> , <strong>de</strong><br />

plus le lieu non-singulier <strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong> avec l’orbite régulière et le lieu singulier est exactement l’adhérence


3.4. – Désingularisation <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes – 31<br />

<strong>de</strong> l’orbite sous-régulière qui est <strong>de</strong> codimension ¥ ; <strong>par</strong> le critère d’Abhyankar-Serre [Har77, prop. 8.23] on<br />

en déduit que est une variété normale. Par la suite W.H. Hesselink montre que les seules singularités <strong>de</strong><br />

sont <strong><strong>de</strong>s</strong> singularités rationnelles, [Hes76a]. Il est naturel <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si en considérant l’adhérence<br />

d’une orbite nilpotente autre que l’orbite régulière, on a <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés analogues; malheureusement, il<br />

existe <strong><strong>de</strong>s</strong> contre-exemples d’orbites nilpotentes dont les adhérences ne sont pas <strong><strong>de</strong>s</strong> variétés normales,<br />

[KP82, Bro98]. En revanche, si on considère la normalisation <strong>de</strong> l’adhérence d’une orbite nilpotente, on<br />

peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quel type <strong>de</strong> singularités on peut y trouver. Voici le résultat <strong>de</strong> cette question qui a été<br />

étudiée <strong>par</strong> W.H. Hesselink, W.M. McGovern, V. Hinich, D. Panyushev:<br />

Théorème 3.4.6 (Hinich-Panyushev - [Hin91a, Pan91]). Soit un groupe algébrique semi-simple sur<br />

le corps <strong><strong>de</strong>s</strong> complexes, d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Soit <br />

un élément nilpotent <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong> la<br />

normalisation <strong>de</strong> l’adhérence <br />

<strong>de</strong> . Alors, les singularités <strong>de</strong> sont rationnelles.


Chapitre 4<br />

Les orbites nilpotentes <strong>de</strong> Richardson<br />

4.1 Approche algébrique<br />

Ce a pour but <strong>de</strong> donner une autre approche <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites <strong>de</strong> Richardson, qui a été adoptée<br />

<strong>par</strong> <strong>de</strong> nombreux mathématiciens comme W. Borho, J.L. Brylinski, B. Kostant, H. Kraft, . Cela consiste<br />

non plus à regar<strong>de</strong>r la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisée £ © (cf. remarque 3.4.5 i)), mais à<br />

considérer son comorphisme, <strong>par</strong> conséquent cela consiste à faire une approche plus algébrique. Mais avant<br />

<strong>de</strong> voir comment cela est réalisé, commençons <strong>par</strong> faire quelques rappels.<br />

Sous les hypothèses et notations (H-N) <strong>de</strong> la page 19. Soit £ © l’algèbre enveloppante <strong>de</strong> . Alors<br />

l’algèbre <strong>de</strong> Lie s’injecte dans £ © qui est une algèbre associative, engendrée <strong>par</strong> l’élément neutre et <strong>par</strong><br />

, [Dix74, p. 72], <strong>de</strong> plus £ est munie d’une filtration naturelle £¨ © © <br />

<br />

[Vara84, p. 177]. Alors, <strong>par</strong> le théorème <strong>de</strong> Poincaré-Birkhoff-Witt, le gradué <strong>de</strong><br />

£ , noté ¢££ ©© , ©<br />

est isomorphe à £ © l’algèbre symétrique , [Dix74, p. 78], <strong>par</strong> conséquent ce gradué peut être i<strong>de</strong>ntifié à<br />

, [Dix74, p. 78],<br />

§ l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions polynomiales sur , [Vara84, p. 166].<br />

Soit <br />

une -variété lisse. Notons <strong>par</strong> £ © l’anneau non-commutatif <strong><strong>de</strong>s</strong> opérateurs différentiels globaux<br />

sur <br />

. On pourra consulter [Vara84, p. 8] pour voir que si ¦¦<br />

sont <strong><strong>de</strong>s</strong> champs <strong>de</strong> vecteurs globaux<br />

sur <br />

tels qu’en tout point <strong>de</strong> <br />

ces champs forment une base <strong>de</strong> l’espace tangent, alors pour tout multi-<br />

<br />

indice £ ©£ © <br />

¦¦ <br />

<br />

<br />

, les opérateurs différentiels vont engendrer £ © £ ©<br />

est muni d’une filtration naturelle<br />

; £ <br />

© <br />

, où © £<br />

est l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> opérateurs différentiels<br />

globaux d’ordre inférieur ou égal à . En prenant le gradué <strong>de</strong> £ © <br />

relativement à cette filtration, on se<br />

rend compte (comme pour le gradué <strong>de</strong> £ £ <br />

£ © © ©<br />

£ £ <br />

©© <br />

<br />

<br />

, cf. [Dix74, p. 80]), que est constitué <strong>de</strong><br />

sections du fibré vectoriel au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> , c’est à dire qu’au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> chaque point <strong>de</strong> <br />

©© £ £ <br />

<br />

,<br />

ces sections sont à valeurs dans et ce <strong>de</strong>rnier espace est l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> polynômes homogènes<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>gré © © £ £<br />

£ ©<br />

<br />

<br />

£ © <br />

¢££ <br />

<br />

©© <br />

sur ; <strong>par</strong> conséquent on peut voir comme un ensemble <strong>de</strong> fonctions<br />

sur qui sont <strong><strong>de</strong>s</strong> polynômes homogènes <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré sur chaque fibre. Alors est un sous-<br />

anneau <strong>de</strong> l’anneau £ £ ©© <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions globales régulières sur £ © .<br />

L’action <strong>de</strong> sur <br />

induit une action <strong>de</strong> sur £ © le corps <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions rationnelles sur<br />

<br />

. En<br />

dérivant cette action, on obtient un homomorphisme d’algèbres <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> vers ¢££ ©© l’espaces<br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> dérivations <strong>de</strong> £ © ; cet homomorphisme peut se voir <strong>de</strong> la manière suivante: l’algèbre <strong>de</strong> Lie va<br />

<br />

agir sur <br />

<strong>de</strong> manière globale <strong>par</strong> l’intermédiaire <strong><strong>de</strong>s</strong> champs fondamentaux associés aux éléments <strong>de</strong> ,<br />

[LM87, p. 421]. Cet homomorphisme d’algèbres <strong>de</strong> Lie s’étend <strong>de</strong> manière unique en une représentation<br />

£ © £ © , [Dix74, p. 72/73], appelée la représentation d’opérateurs <strong>de</strong> £ © (ou ) sur<br />

<br />

. De plus, la représentation respecte les filtrations, c’est à £<br />

<br />

© £ ©<br />

<br />

dire que . On<br />

<br />

peut alors considérer le gradué <strong>de</strong> cette représentation pour tomber sur<br />

<br />

un morphisme d’algèbres £ © <br />

©<br />

<br />

¢££ ©© . En composant ensuite avec l’injection <strong>de</strong> ¢££ ©© dans £ £ ©© , on obtient alors<br />

£ <br />

un morphisme d’algèbres £ £ £ ©© ; le morphisme associé à ce morphisme d’algèbres ap<strong>par</strong>aît<br />

© <br />

£ © alors <strong>de</strong> manière naturelle , £ © elle est duale <strong>de</strong> et est appelé l’application<br />

moment.<br />

Voyons comment on peut voir cette application moment . Fixons un élément <strong>de</strong> <br />

32<br />

. Considérons


4.2. – Approche symplectique – 33<br />

¦ <br />

<br />

©<br />

<br />

£<br />

© £ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ © <br />

l’application , son application tangente à l’élément neutre est une application linéaire<br />

<strong>de</strong> noyau , le centralisateur <strong>de</strong> dans ; la transposée <strong>de</strong> cette application linéaire est une<br />

application d’image . En faisant varier dans <br />

£ <br />

© <br />

<br />

£<br />

<br />

© <br />

on obtient alors<br />

une application , et en composant cette <strong>de</strong>rnière application avec la projection suivant la<br />

<strong>de</strong>uxième coordonnée on obtient alors . Alors on a:<br />

4.2 Approche symplectique<br />

£ £ ©© § <br />

Ici on va voir que le morphisme peut ap<strong>par</strong>aître naturellement d’une autre façon. Mais au<strong>par</strong>avant<br />

nous avons besoin d’introduire quelques définitions. Soit £ ¦© , une variété algébrique complexe lisse,<br />

<br />

£ ¦ <br />

© . On dira que la paire £ ¦© est une variété symplectique si est<br />

<br />

munie d’une 2-forme, <br />

une 2-forme complexe fermée, non-dégénérée.<br />

Soit un groupe algébrique affine complexe, agissant sur <br />

<br />

. Alors on peut visualiser £ ©<br />

comme un sous-groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> automorphismes <strong>de</strong> <br />

. On dira que c’est une action symplectique si <strong>de</strong> plus la<br />

2-forme est préservée <strong>par</strong> pull-back <strong>de</strong> tout automorphisme <strong>de</strong> <br />

<br />

<br />

issu <strong>de</strong> .<br />

Pour tout , notons <strong>par</strong> le champ fondamental défini sur <br />

associé à <br />

, [LM87, p. 421]. Soit<br />

hamiltonien si la 1-forme £ © est fermée, c’est à dire qu’il existe une fonction régulière <br />

<br />

sur <br />

telle<br />

que £ © <br />

<br />

. On dira que l’action symplectique <strong>de</strong> sur <br />

est hamiltonienne si tous les champs<br />

fondamentaux sont hamiltoniens. A cette action hamiltonienne <strong>de</strong> sur <br />

, on peut associer une certaine<br />

application <br />

© appelée l’application moment, définie <strong>de</strong> la manière suivante:<br />

£<br />

<br />

© le produit intérieur <strong>de</strong> £ <strong>par</strong> le champ fondamental . On dit que le champ fondamental est <br />

<br />

<br />

¦<br />

<br />

<br />

<br />

où ¦ est le crochet <strong>de</strong> dualité entre et . Par un calcul rapi<strong>de</strong> on peut voir que l’élément <br />

£ £ © ©¦<br />

<br />

<br />

<br />

£ ©<br />

<strong>de</strong> est invariant sous l’action <strong>de</strong> , ce qui est logique car l’algèbre <strong>de</strong> Lie est i<strong>de</strong>ntifiée à l’espace<br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<br />

champs <strong>de</strong> vecteurs invariants à gauche il en va <strong>de</strong> même <strong>de</strong> qui est i<strong>de</strong>ntifié à l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> -formes<br />

différentielles invariantes à gauche. De plus, l’application <br />

est un -morphisme.<br />

. Cherchons à déterminer l’image <strong>de</strong> la tangente <strong>de</strong> l’application moment au point :<br />

Soit un point <strong>de</strong> <br />

<br />

Par un résultat d’algèbre linéaire, on £ <br />

<br />

<br />

trouve que<br />

Par i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> avec , pour tout élément <br />

et <strong>par</strong> définition même, on obtient les i<strong>de</strong>ntités suivantes:<br />

d’où<br />

Par conséquent on obtient:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

© £<br />

¦ <br />

©£¢£ <br />

<br />

les expressions suivantes ont un sens:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ £©¦<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Mais comme est un élément <strong>de</strong> , <br />

<br />

alors<br />

De plus, <strong>par</strong> définition <strong>de</strong> la transposition on a:<br />

<br />

£ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

©<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

, et on a :<br />

<br />

<br />

<br />

£©<br />

£ £ ©©<br />

¦ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

©© . Décrivons le terme à droite.


4.2. – Approche symplectique – 34<br />

Alors on £<br />

obtient <br />

l’i<strong>de</strong>ntité:<br />

<br />

Par conséquent, on en déduit que:<br />

©£ ©£ £ ©©<br />

¢£ © £ <br />

£ £ ©©<br />

<br />

Mais puisque est non-dégénérée, on en déduit que £ £ ©© <br />

<br />

£ ©<br />

est équivalent au fait que <br />

£ © <br />

. Alors on a:<br />

© <br />

£ © <br />

Le terme <strong>de</strong> droite n’est rien d’autre que le centralisateur <strong>de</strong> dans . D’où le résultat:<br />

Lemme 4.2.1.<br />

Appliquons ceci à notre étu<strong>de</strong>.<br />

¢£ £ <br />

<br />

£ <br />

<br />

<br />

© <br />

Soit <br />

une variété algébrique complexe lisse quelconque sur laquelle agit un groupe algébrique .<br />

On ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> rien <strong>de</strong> <strong>par</strong>ticulier à la variété <br />

. L’action <strong>de</strong> sur <br />

<br />

<br />

se relève en une action <strong>de</strong> sur<br />

, la projection canonique. Pour tout point <strong>de</strong><br />

le fibré £ © cotangent . Notons £ © <br />

<strong>par</strong><br />

£ © posons <br />

£ ©£ © <br />

alors est une 1-forme définie £ © sur , appelée, la forme <strong>de</strong> Liouville £ © sur . Alors le résultat<br />

remarquable sur cette action relevée est le suivant:<br />

Théorème 4.2.2 ([LM87] p. 191). La paire £ £ ©¦ © est une variété symplectique. L’action relevée <strong>de</strong><br />

<br />

sur £ © est hamiltonienne. De plus, pour tout<br />

<br />

, l’hamiltonien ˜ qui lui correspond est donné<br />

<br />

<strong>par</strong>:<br />

Notons <strong>par</strong> ˜ <br />

avec l’application donnée à la fin du 4.1. On en déduit:<br />

<br />

˜<br />

© £ © <br />

<br />

Lemme 4.2.3. Soit <br />

une -variété algébrique complexe lisse. L’action <strong>de</strong> sur <br />

se relève en une<br />

action hamiltonienne sur le fibré £ © cotangent . Si ˜ est l’application moment associée, alors on a:<br />

<br />

<br />

<br />

£ © , l’application moment associée, elle est duale <strong>de</strong> £ © et coïnci<strong>de</strong><br />

˜<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ ©© £<br />

<br />

<br />

£ © où est le centralisateur <strong>de</strong> dans , et est l’annulateur <strong>de</strong> dans ,<br />

<br />

£ © .<br />

<br />

Remarque 4.2.4. Pour tout point <strong>de</strong> <br />

tangente à l’élément neutre ¤ <br />

:<br />

¤ <br />

<br />

, notons <br />

£ ©<br />

<strong>par</strong><br />

. Pour<br />

<br />

tout<br />

© ¤ £<br />

<br />

<br />

<br />

££ ©© <br />

<br />

<br />

<br />

£<br />

©© © <br />

<br />

££<br />

Si bien que l’espace tangent <strong>de</strong> l’orbite du point au point est donné <strong>par</strong> <br />

£ ©<br />

<br />

¦ <br />

. Regardons son application<br />

<br />

, on a ££ ©© . Alors on a:<br />

<br />

£ <br />

££ ©©© <br />

£ © £ © <br />

.


4.3. – La représentation d’opérateurs sur – 35<br />

4.3 La représentation d’opérateurs sur ¤<br />

Appliquons ce que l’on vient <strong>de</strong> voir dans le cas où, la variété <br />

est un espace homogène, c’est à<br />

. Alors l’application tangente<br />

dire que l’action <strong>de</strong> sur <br />

est transitive. Soit un point quelconque <strong>de</strong> <br />

© £ est surjective et l’espace vectoriel £ ©<br />

<strong>de</strong>vient un -module isomorphe à . Si<br />

<br />

<br />

est la dimension <strong>de</strong> <br />

est un -module <strong>de</strong> dimension 1 sur lequel la représentation <strong>de</strong><br />

© £<br />

, alors <br />

, il faut remarquer tout d’abord<br />

se fait <strong>par</strong> une certaine forme <br />

<br />

linéaire . Pour trouver la forme<br />

que ¤ est un -morphisme <strong>de</strong> vers © et que l’action <strong>de</strong> sur est donnée <strong>par</strong> la représentation<br />

£<br />

adjointe, alors on <br />

a:<br />

<br />

Notons <strong>par</strong> ¢<br />

£ © ¢£ ¨© ¢£ ¨ © <br />

<br />

¢ comme un £ © -module. <br />

£<br />

Posons<br />

¢ © £ © <br />

<br />

¢ <br />

<br />

le -module <strong>de</strong> dimension 1 donné <strong>par</strong> la forme linéaire <br />

Alors ¢ © est un -module appelé le -module induit <strong>par</strong> ¢<br />

£<br />

© -module;<br />

£ ¢ £<br />

<br />

<br />

<br />

© est également appelé le module <strong>de</strong> Verma généralisé.<br />

<br />

Théorème 4.3.1 ([BB82] p. 443/451/452).<br />

i) Soit ¢£ © le noyau <strong>de</strong> la représentation d’opérateurs <strong>de</strong> sur <br />

ii) Si <strong>de</strong> plus la variété homogène <br />

£ £ ¢<br />

<br />

©© , où £ £ ¢<br />

©© est l’annulateur <strong>de</strong><br />

£ ¢<br />

<br />

<br />

est complète, alors on a:<br />

. Alors on peut également voir<br />

<br />

, [Dix74, p. 163], c’est en <strong>par</strong>ticulier un<br />

© dans £ © ;<br />

£ ©£ © ¢ ¢££ ©© £ £ ©©<br />

. Alors on a <br />

Soit un -module muni d’une filtration croissante et compatible avec celle <strong>de</strong> £ © . On<br />

dit que la filtration <strong>de</strong> N est bonne si ¢£ © est un £ © -module <strong>de</strong> type fini. Soit ¢£ £ ©© le gradué<br />

<strong>de</strong> l’annulateur <strong>de</strong> dans £ © . Puisque ¢£ £ ©© est un idéal <strong>de</strong> £ © , on peut définir £ © comme<br />

étant les zéros dans <strong>de</strong> l’idéal ¢£ £ ©© ; alors £ © appelé la variété associée à ; on pourra noter<br />

que la définition <strong>de</strong> £ © ne dépend pas <strong>de</strong> la bonne filtration considérée, [Jan79, p. 79].<br />

Lemme 4.3.2 ([BB82] p. 454/455).<br />

i) Soit <br />

une variété homogène complexe. Soit le sous-groupe d’isotropie d’un point <strong>de</strong> <br />

. Si<br />

est normalisé <strong>par</strong> un sous-groupe <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> , alors £ © induit sur ££ ©© £ © ¢<br />

<br />

une bonne filtration;<br />

ii) § £ © Soit l’application moment associée définie sur le fibré cotangent. Alors on a:<br />

et l’égalité a lieu lorsque £ © induit sur ££ ©© £ © ¢ une bonne filtration.<br />

<br />

§ £ £ ©© £ ¢£ ©©£ £ <br />

Jusqu’à la fin <strong>de</strong> ce chapitre, nous supposerons que est semi-simple. Alors le premier résultat important<br />

<strong>de</strong> l’article [BB82] est le suivant:<br />

Théorème 4.3.3 ([BB82] p. 455). Considérons l’espace homogène <br />

groupe dérivé <strong>de</strong> . Alors on a:<br />

©©<br />

£ ¦ © où £ ¦ © est le sous-<br />

£ ¢£ ©© ¦ <br />

On a ¦ ¡ ¦ ¡ ¢ ¦ ¡ ¦¢ . Comme ¢ ¦ ¡ ¢ et puisque dans on a une -orbite ouverte<br />

(qui est la trace <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée, (cf. théorème 3.3.1), c’est à dire ¦ ¢ , alors on<br />

¦ ¡ ¦¢ ¢ ¦ ¡ ¦ ¡ ¢ en déduit que et que <strong>par</strong> conséquent . Comme ¡ est une algèbre <strong>de</strong><br />

Lie réductive, on a ¡ ¦ ¡<br />

<br />

<br />

<br />

¡ <br />

¢ , (cf. lemme 1.3.7). Notons <strong>par</strong> le radical nilpotent<br />

<strong>de</strong> la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique “opposée” <strong>de</strong> . Alors on ¦ a<br />

<br />

, ce <strong>de</strong>rnier espace n’est rien<br />

<br />

d’autre que le radical <strong>de</strong> la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique opposée <strong>de</strong> et £ ¦ © ¦ £<br />

<br />

<br />

© ,


4.3. – La représentation d’opérateurs sur – 36<br />

<strong>de</strong> plus puisqu’on est sur une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple, d’après le théorème 1.4.5 la forme <strong>de</strong> <br />

Killing <br />

<br />

met<br />

en ¢ dualité et<br />

est le radical <strong>de</strong> . Par la même occasion<br />

<br />

¢ on a aussi , (cf. exemple 3.1.3). Alors on a:<br />

<br />

¢ , <strong>par</strong> conséquent ¦ <br />

Corollaire 4.3.4. Notons <strong>par</strong> le radical <strong>de</strong> . Alors on a<br />

£ ¢£ ©© <br />

et ce <strong>de</strong>rnier espace n’est rien d’autre que l’adhérence <strong>de</strong> la feuille (ou nappe) <strong>de</strong> Dixmier associée à ,<br />

[BK79, p. 85].<br />

Considérons cette fois le cas où . Notons <strong>par</strong> £ © le centre <strong>de</strong> £ © . Il se trouve que<br />

le module <strong>de</strong> Verma généralisé £ ¢<br />

, [Dix74, p. 221/222], c’est à dire<br />

©<br />

que<br />

, est un scalaire. En <strong>par</strong>ticulier, on<br />

© ¢<br />

<br />

£ <br />

£ ¢<br />

© <br />

<br />

a un caractère central<br />

tout élément , perçu comme un endomorphisme sur<br />

en déduit que £ ¢<br />

¢ © £ © © <br />

© ¨ ¢£ ¢£ <br />

© <br />

<br />

¢£ ¢ © ¢££ <br />

© £ ¢ © <br />

, c’est à dire que est un idéal maximal <strong>de</strong> . Puisque<br />

est semi-simple on a , [Dix74, p. 272]. Comme<br />

¢££ ©© ¢£ © ,<br />

<br />

[Dix74, p. 79], on en déduit ¢£ © que est un idéal homogène qui ne contient pas <strong>de</strong> terme constant.<br />

<br />

La représentation adjointe <strong>de</strong> sur elle-même se prolonge naturellement en une représentation £ © sur .<br />

Notons £ © <strong>par</strong> le sous-anneau <strong><strong>de</strong>s</strong> polynômes définis sur qui sont annulés <strong>par</strong> cette représentation.<br />

Alors le plongement £ © <strong>de</strong> £ © dans £ © envoie £ © sur , [Dix74, p. 82]. Alors d’après ce que l’on<br />

vient <strong>de</strong> voir, on peut dire £ © ¢£ © que est un idéal maximal £ © dans . De plus, comme<br />

£ © ¢£ © on en déduit que £ ¢£ ©© £ £ ©© , mais <strong>par</strong> un résultat dû à B. Kostant, [Kos63,<br />

<br />

p. 364], le terme <strong>de</strong> droite est contenu dans l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> (on i<strong>de</strong>ntifie<br />

ici et <strong>par</strong> la forme <strong>de</strong> Killing).<br />

On voit que l’espace homogène est un quotient <strong>de</strong> l’espace £ © , il en est <strong>de</strong> même<br />

<strong>de</strong> la représentation d’opérateurs <strong>de</strong> sur <br />

<br />

relativement à celle sur <br />

. On en déduit que . <br />

Alors on a £ © £ © ; <strong>par</strong> conséquent, on a:<br />

<br />

£ © ¢ <br />

L’i<strong>de</strong>ntité ¢ donne l’adhérence <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée, ceci s’explique<br />

<strong>par</strong> le fait que dans la feuille <strong>de</strong> Dixmier on ne trouve qu’une seule orbite nilpotente qui est l’orbite<br />

<strong>de</strong> Richardson associée à , (cf. [BK79, 5.8 corollaire a) p. 86] et [Dix75, proposition 1.2 p. 46]). Mais<br />

<strong>par</strong> le lemme 4.3.2, on a § £ £ ©© £ © £ ¢£ ©© et on a vu précé<strong>de</strong>mment que<br />

¢ , d’où l’inclusion inverse et on a le résultat suivant:<br />

Proposition 4.3.5 ([BB82] p. 456). La variété associée au -module £ © <strong><strong>de</strong>s</strong> opérateurs différentiels<br />

globaux sur coïnci<strong>de</strong> avec l’adhérence <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée à .<br />

Enfin nous donnons ici un résultat fondamental dû essentiellement à H. Kraft. Soit une -variété.<br />

Le groupe va naturellement agir sur £ © , l’anneau <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions régulières globales sur <br />

, et cette ac-<br />

tion est localement finie, c’est à dire que tout élément <strong>de</strong> £ © se trouve dans un sous-module <strong>de</strong> dimension<br />

finie. Puisque est semi-simple, on peut décomposer £ © en un somme directe <strong>de</strong> sous-modules simples<br />

<strong>de</strong> dimension finie, (cf. lemme 2.1.6). Notons <strong>par</strong> l’ensemble (à isomorphisme près) <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations<br />

irréductibles <strong>de</strong> dimension finie <strong>de</strong> . Pour tout , notons <strong>par</strong> £ © la multiplicité <strong>de</strong> dans<br />

£ © , c’est à dire le nombre <strong>de</strong> fois qu’ap<strong>par</strong>aît la représentation dans la décomposition en sous-modules<br />

simples <strong>de</strong> dimension finie <strong>de</strong> £ © . Si on note <strong>par</strong> le -module simple <strong>de</strong> dimension finie correspondant,<br />

on trouve alors:<br />

Et on a le résultat fondamental suivant:<br />

£ ©§ <br />

£¦ £ ©©<br />

<br />

Théorème 4.3.6 ([BB82] p. 458). Soit la feuille <strong>de</strong> Dixmier associée à , où est le radical<br />

<strong>de</strong> . Alors on a les équivalences suivantes:<br />

i) Les adhérences <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites issues <strong>de</strong> ont toutes les même multiplicités lorsque <strong>par</strong>court ;<br />

ii) L’application £ © moment est birationnelle et son image (qui est l’adhérence <strong>de</strong><br />

l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée à ) est une variété normale.


4.3. – La représentation d’opérateurs sur – 37<br />

Proposition 4.3.7 ([BB82] p. 448). Dans ¢¡¤£ ¦ ¨© , l’application moment est toujours birationnelle et<br />

son image, qui est l’adhérence <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée, est une variété normale.


Chapitre 5<br />

Les orbites nilpotentes dans ¤ <br />

En 1970, dans un article célèbre [Bri70], E. Brieskorn a mis en évi<strong>de</strong>nce une relation, initialement<br />

conjecturée <strong>par</strong> A. Grothendieck, entre les points doubles rationnels <strong>de</strong> surfaces (qui sont aussi appelées<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> singularités simples <strong>de</strong> surfaces) et celle <strong><strong>de</strong>s</strong> algèbres <strong>de</strong> Lie simples complexes. Son résultat est le<br />

suivant. Soit un groupe algébrique simple <strong>de</strong> ¦ ¦ ¦ ¦ type d’algèbre <strong>de</strong> Lie Soit . la variété<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> . La variété est l’adhérence <strong>de</strong> l’orbite nilpotente régulière. Il y a une<br />

unique orbite nilpotente <strong>de</strong> codimension 2 dans ( vérifiant est<br />

appelée l’orbite nilpotente sous-régulière), (cf. p. 20). Soit<br />

dans en un élément <br />

une section transverse à l’orbite <br />

simple <strong>de</strong> même type que . Quelques années plus tard, H. Esnault [Esn76] obtient le même résultat <strong>par</strong><br />

une approche géométrique qui consiste à passer <strong>par</strong> la résolution <strong>de</strong> la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong><br />

l’algèbre <strong>de</strong> §§ £ © Lie, , où est un sous-groupe <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> , cette résolution ayant été<br />

obtenue <strong>par</strong> T.A. <strong>Springer</strong>, (cf. proposition 3.4.4, [Spr69]).<br />

Win H. Hesselink, ensuite H. Kraft et C. Procesi obtiennent une généralisation <strong>de</strong> ce résultat ¡¤£ ¦ ¨© dans<br />

[Hes76b, KP81], ils montrent en <strong>par</strong>ticulier que si <br />

sont <strong>de</strong>ux orbites nilpotentes dans<br />

©¥<br />

<br />

, et une section transverse à l’orbite dans ¦ ¨© au point<br />

¡¤£<br />

¡¤£ ¦ ¨© avec £ <br />

<br />

le germe £ <br />

. Alors £ ¦ © est un germe <strong>de</strong> surface normale à singularité<br />

, alors<br />

© est “smoothly equivalent” à un germe <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> type ; <strong>de</strong>ux germes <strong>de</strong> variété<br />

¦<br />

, et £¦© sont dit smoothly equivalent s’il existe un germe <strong>de</strong> variété £ ¦© et <strong>de</strong>ux morphismes<br />

£¦©<br />

£ ¦© £¦© , £ ¦© £¦© tels que £ © , £ © et , sont lisses au point .<br />

<br />

Nous proposons ici <strong>de</strong> faire une étu<strong>de</strong> géométrique <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisée, (cf. remarque<br />

3.4.5 i)):<br />

£ © <br />

où est un sous-groupe <strong>par</strong>abolique d’un groupe algébrique semi-simple complexe, d’algèbre <strong>de</strong> Lie et<br />

est l’orbite <strong>de</strong> Richardson associée à , (cf. proposition 4.3.7). Nous verrons l’analogie entre l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<br />

fibres d’une telle application et celle <strong>de</strong> la trace <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites sur le radical nilpotent <strong>de</strong> , (cf. p. 39). Dans un<br />

premier temps, on obtiendra un résultat sur la dimension <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> , (cf. théorème 5.1.1) qui généralise<br />

en <strong>par</strong>tie celui <strong>de</strong> R. Steinberg, [Ste74, Ste76], ce <strong>de</strong>rnier résultat va nous permettre <strong>de</strong> donner la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription<br />

<strong>de</strong> certaines composantes irréductibles <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> (cf. proposition 5.1.3). Ensuite, on s’intéressera au<br />

cas où SL £ ¦ ¨© ; on va donner une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>de</strong> la trace <strong>de</strong> sur le radical nilpotent <strong>de</strong> (cf.<br />

théorème 5.2.3), ceci va nous permettre <strong>de</strong> donner une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription explicite <strong>de</strong> l’adhérence <strong>de</strong> la trace <strong>de</strong><br />

toute orbite adjacente à (cf. théorème 5.2.6), et on fera une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription géométrique <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> au<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> tout élément ap<strong>par</strong>tenant à une telle orbite (cf. théorème 5.2.8). Enfin, en adoptant le travail <strong>de</strong> H.<br />

Esnault, on retrouvera le résultat <strong>de</strong> Hesselink-Kraft-Procesi (cf. théorème 5.3.5).<br />

5.1 Étu<strong>de</strong> générale<br />

Plaçons nous sous les hypothèses et notations (H-N) <strong>de</strong> la page 19. L’action naturelle à gauche <strong>de</strong><br />

sur P , induit une action hamiltonienne sur son fibré £ © cotangent , (cf. théorème 4.2.2), on<br />

38


5.1. – Étu<strong>de</strong> générale – 39<br />

en déduit alors une application moment :<br />

£ © <br />

<br />

qui est aussi appelée l’application <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisée, (cf. remarque 3.4.5).<br />

Mais le fibré £ © cotangent peut être i<strong>de</strong>ntifié à ¢ l’espace obtenu comme quotient <strong>de</strong><br />

<strong>par</strong> l’action à droite <strong>de</strong> donnée <strong>par</strong> £ ¦ © £ ¦ © où <br />

<br />

, , et ¢ <br />

la classe <strong>de</strong> £ ¦ © . Alors l’application moment <strong>de</strong>vient<br />

<br />

3.1.3). On note <strong>par</strong> <br />

Considérons le ¢ morphisme ¦ <br />

P<br />

qui permet ¢ d’i<strong>de</strong>ntifier à la sous-variété fermée:<br />

, (cf. exemple<br />

¢ ¦ £ <br />

<br />

<br />

£ ¦ © . Alors cette application est un plongement<br />

<br />

¢<br />

<strong>de</strong> P (cf. exemple 3.1.7 (2)), et on obtient le diagramme commutatif suivant:<br />

£ ¦ © <br />

¢ <br />

<br />

<br />

où est la projection suivant la <strong>de</strong>uxième coordonnée <strong>de</strong> P sur . L’application est un morphisme<br />

propre (car P est complet) et son image est exactement . D’après la remarque 3.3.2, est un<br />

revêtement non-ramifié <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré fini au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> ; c’est une application birationnelle lorsque ,<br />

où est le stabilisateur <strong>de</strong> dans et <br />

est un sous-groupe <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> (cf. théorème 3.4.4), et dans ce § cas est une désingularisation <strong>de</strong> la<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> éléments nilpotents <strong>de</strong> , habituellement appelée la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>.<br />

variété<br />

<br />

<br />

, ceci a effectivement lieu dans le cas <strong>par</strong>ticulier où <br />

Dans le cas où SL £ ¦ ¨© , on notera d’une <strong>par</strong>t que le groupe linéaire GL £ ¦ ¨© agit <br />

¢¡¤£ ¦ ¨©<br />

sur<br />

ainsi que sur l’espace P £ ¦ ¨© SL , et d’autre <strong>par</strong>t que le stabilisateur <strong>de</strong> toute matrice dans<br />

GL £ ¦ ¨© est connexe [SS70, p. 233], si bien que le sous-groupe GL £ ¦ ¨© stabilise chaque com-<br />

<br />

posante irréductible £ © <strong>de</strong> ; en <strong>par</strong>ticulier, ceci est vrai pour les éléments <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson<br />

associée à , on en déduit £ © que est réduit à un singleton<br />

<br />

lorsque<br />

est dans l’orbite <strong>de</strong> Richardson,<br />

c’est à dire que est un désingularisation et on retrouve bien le premier résultat <strong>de</strong> la proposition 4.3.7.<br />

De plus, il se trouve que dans ¢¡¤£ ¦ ¨© toutes les orbites nilpotentes sont <strong>de</strong> Richardson [CM93, p. 112],<br />

alors on en déduit que les applications <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisées sont en fait <strong><strong>de</strong>s</strong> désingularisations <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

adhérences <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes.<br />

Soit un élément nilpotent contenu dans . En tenant compte <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification du fibré cotangent<br />

avec l’espace , la fibre <strong>de</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> peut alors être i<strong>de</strong>ntifiée à, (cf. 3.2):<br />

£ © <br />

<br />

P <br />

¢ P<br />

<br />

P <br />

¢ £ ©<br />

<br />

Par la décomposition <strong>de</strong> Bruhat-Tits, (cf. théorème 1.5.8 © ) tout élément<br />

dans . Notons <strong>par</strong> .<br />

<br />

<br />

peut s’écrire <strong>de</strong><br />

<br />

manière<br />

unique sous la forme suivante , où <br />

est un certain élément <strong>de</strong> , est un<br />

£<br />

représentant<br />

©<br />

<strong>de</strong><br />

, et <br />

De manière formelle, désignons <strong>par</strong> ¦ <br />

“ P ”, grâce à la décomposition <strong>de</strong> Bruhat-<br />

Tits, cette application formelle est <strong>par</strong>faitement définie. Par la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription que l’on vient <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la fibre<br />

<strong>de</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> <br />

, on remarque <br />

£ P<br />

<br />

© ¢ . Ceci se traduit <strong>par</strong> l’idée géométrique qui est<br />

<br />

la suivante: la restriction <strong>de</strong> à P est une projection <strong>de</strong> la fibre P sur £<br />

P © une sous-variété <strong>de</strong><br />

. Par la ¢ <strong><strong>de</strong>s</strong>cription £ faite sur la fibre <strong>de</strong> , on constate alors qu’en prenant tous les conjugués, <strong>par</strong><br />

© <br />

(on “épaissit” en quelque sorte cette sous-variété), on © retombe<br />

les éléments <strong>de</strong> , <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> <br />

exactement sur la trace <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> <br />

£ P<br />

sur .


5.1. – Étu<strong>de</strong> générale – 40<br />

Pour la clarté <strong><strong>de</strong>s</strong> idées, les quelques lignes qui suivent sont une retranscription <strong>de</strong> [Spa77] (qui a<br />

été effectué pour le cas d’un sous-groupe <strong>de</strong> Borel) pour le besoin <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> dans le cas d’un sousgroupe<br />

<strong>par</strong>abolique: notons <strong>par</strong> le stabilisateur <strong>de</strong> dans et <strong>par</strong> la composante neutre <strong>de</strong> <br />

et £ © posons . Considérons les ¦ <br />

<br />

applications , et <br />

P ¦ . Notons <strong>par</strong> (resp. ¨ <br />

) l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong> P <br />

(resp. <br />

¢ <strong>de</strong> ); puisque agit sur<br />

<br />

P <strong>par</strong> conjugaison et comme est connexe, il va stabiliser<br />

chaque composante irréductible <strong>de</strong> P , <strong>par</strong> conséquent on obtient une action £ © <strong>de</strong> sur .<br />

©<br />

Définissons<br />

. Pour et <br />

<br />

pour<br />

<br />

£ <br />

¢ © £ P<br />

£©<br />

<br />

<br />

<br />

et <br />

, et on a <br />

<br />

<br />

<br />

¨<br />

. Puisque et comme<br />

<br />

<br />

et sont irréductibles, on en déduit que les<br />

sous-espaces sont irréductibles et on<br />

<br />

<br />

a<br />

£© sont fermés dans <br />

, les sous-espaces <br />

<br />

<strong>par</strong> conséquent, constituent les composantes irréductibles <strong>de</strong><br />

¨ £ ©<br />

. Si <br />

jamais , alors <br />

va être une<br />

certaine composante irréductible <strong>de</strong> , <strong>de</strong> plus puisque est une application ouverte<br />

£ ©<br />

on<br />

aura nécessairement . Il est facile <strong>de</strong> voir que <br />

l’on a , (cette<br />

<br />

<strong>de</strong>rnière relation a lieu car est connexe), si bien que l’on obtient <br />

et <strong>par</strong> conséquent<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

sont exactement les composantes irréductibles <strong>de</strong> . Ainsi, on a une<br />

<br />

application surjective<br />

£©© , et l’ensemble £ © est une seule orbite<br />

£<br />

¦¦ définie <strong>par</strong> <br />

<br />

sous l’action £ © <strong>de</strong> .<br />

<br />

En revenant à notre application formelle , £ ©¦ ¦<br />

£<br />

©<br />

on en déduit que les sous-variétés<br />

<br />

<br />

¢ vont donner les composantes irréductibles <strong>de</strong> , [Spa77]. Par conséquent, on obtient une surjection <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong> P sur l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong> ¤¢ .<br />

De plus, les composantes irréductibles <strong>de</strong> la fibre qui ont ainsi le même épaississement sont permutées <strong>par</strong><br />

Par conséquent, on voit que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément <br />

£ © , [Spa77].<br />

;<br />

revient en <strong>par</strong>tie à étudier la<br />

trace <strong>de</strong> son orbite sur .<br />

Dans le cas GL £ ¦ ¨© , toujours à cause du fait que le sous-groupe GL £ ¦ ¨© stabilise chaque<br />

composante irréductible <strong>de</strong> P , on notera que les composantes irréductibles <strong>de</strong> P sont en bijection avec<br />

les composantes irréductibles <br />

<strong>de</strong> .<br />

La résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> a été intensément étudiée dans les années <strong>par</strong> <strong>de</strong> nombreux mathématiciens<br />

tels que N. Spaltenstein, G. Kempf, R. Steinberg, P. Slodowy,. . . . R. Steinberg établit notamment la formule<br />

suivante qui relie la dimension <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément nilpotent <br />

, à celle <strong>de</strong> stabili-<br />

sateur <strong>de</strong> dans : £ £ ©© ££ ©¢©© , où est <strong>de</strong> rang <strong>de</strong> , (cf. [Ste74, p. 133], [Ste76,<br />

<br />

p. 217]). En s’inspirant <strong>de</strong> son travail, voici le premier résultat concernant l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> :<br />

Théorème 5.1.1. Pour tout élément <br />

, on a:<br />

£ ©© <br />

¥<br />

£<br />

Démonstration. Soit <br />

Considérons le sous-espace <strong>de</strong> P P défini <strong>par</strong><br />

££ ©£¡ ©©<br />

un élément <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong> son orbite dans sous l’action <strong>de</strong> .<br />

£ ¦ ¦ © <br />

P P <br />

¢ ¢ <br />

<br />

Alors est une sous-variété fermée, stable <strong>par</strong> et qui fibre naturellement au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong><br />

sont isomorphes à P P . On en déduit que<br />

dont les fibres<br />

£ P © £ £©¥§ © (5.1)<br />

<br />

On a aussi grâce à la décomposition <strong>de</strong> Bruhat-Tits la réunion disjointe suivante:<br />

est l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> représentants <strong>de</strong> longueur minimale <strong><strong>de</strong>s</strong> doubles classes<br />

<strong>de</strong> , (cf. théorème 1.5.8 © ). Soit l’élément <strong>de</strong> longueur minimale <strong>de</strong> sa double classe et<br />

notons <strong>par</strong> un représentant <strong>de</strong> dans <br />

§ , où <br />

<br />

© . Alors £<br />

£ ¦ ¦ ©


5.1. – Étu<strong>de</strong> générale – 41<br />

est une sous-variété stable <strong>par</strong> et on a: £© £© .<br />

<br />

On peut i<strong>de</strong>ntifier ¤ à une sous-variété £ © <strong>de</strong> grâce au morphisme suivant:<br />

£ © <br />

<br />

¦ ¦ ©<br />

£ ¦ £ ©<br />

£<br />

De plus, la projection ¤ £ © permet <strong>de</strong> voir que la fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> £ © est<br />

<br />

¢ ¢ ¢ ¢ exactement . Alors est un -fibré au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus £ ©<br />

<strong>de</strong><br />

avec <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres isomorphes ¢ ¢ à . On en déduit que:<br />

Mais<br />

£©£ ©£ © £ ¢ ¢ © (5.2)<br />

©£ ©<br />

£<br />

©£ ¡ © £¡ ¢ © £ ¢ ¢ ©<br />

£<br />

L’élément permute les racines, <strong>par</strong> conséquent<br />

¡ <br />

¢ <br />

<br />

ne sont pas contenues dans sont exactement celles pour lesquelles £ © <br />

D’après (1.1) p. 13, comme <br />

Cette remarque nous donne:<br />

Par symétrie, on a:<br />

¡ ©£¡ © <br />

£ <br />

¦<br />

alors £ © <br />

<br />

, si <br />

£ © <br />

<br />

£ ¡ ©£¡ © <br />

Par un raisonnement analogue, on obtient:<br />

£ ¡ ©£¡ © <br />

De la même manière avec <br />

et<br />

D’autre <strong>par</strong>t:<br />

, ce qui fait que<br />

£ © <br />

<br />

¦<br />

£ © <br />

<br />

<br />

£ © <br />

<br />

¦<br />

£ © <br />

¢ © ¥ £ © `<br />

£¡ <br />

<br />

¥ £© <br />

<br />

¦<br />

£© <br />

<br />

, on en déduit que:<br />

<br />

¡ ©£¡ © <br />

£<br />

£¡ ¢ © <br />

<br />

¦ <br />

¦ ¦ ¦<br />

<br />

¦ <br />

¦<br />

£ © <br />

¦<br />

£© <br />

¦ <br />

, et les droites <br />

qui <br />

. On en déduit que:<br />

¦<br />

(5.3)<br />

<br />

¦<br />

<br />

¦<br />

(5.4)<br />

<br />

¦ <br />

£ ©£ © £ ©<br />

¥§<br />

En combinant (5.3), (5.4), (5.5), et (5.6) on obtient:<br />

¦<br />

(5.5)<br />

<br />

¦<br />

(5.6)<br />

<br />

£ ©¥§ £¡ © ¥§ £ ¢ ¢ © (5.7)<br />

¥§<br />

En combinant (5.2) et (5.3) on obtient:<br />

£©£ ©£¡ ©£ ¢ ¢ © £ ¢ ¢ ©


5.1. – Étu<strong>de</strong> générale – 42<br />

Comme £ ¢ ©£ ¥¢ ¢ © , avec (5.1) et ¢ £ <br />

on en déduit que:<br />

©£ ©£ © ,<br />

P £<br />

De plus, on a égalité si £ ¢ ©£ ¢ ¢ © , ce qui nous donne:<br />

<br />

<br />

¥ ©<br />

££ ©£¡ ©©<br />

Corollaire 5.1.2. Pour tout élément <br />

, on a l’équivalence suivante: £ © ££ ©<br />

£¡<br />

P<br />

©© si et seulement si <br />

<br />

¢ ¢ est <strong>de</strong>nse dans ¢ pour un certain <br />

.<br />

<br />

Une application immédiate <strong>de</strong> ce théorème est la possibilité <strong>de</strong> décrire certaines composantes irréductibles<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> l’application moment .<br />

Proposition 5.1.3. Soit un sous-groupe <strong>par</strong>abolique standard. Soit un sous-groupe <strong>par</strong>abolique contenant<br />

et soit un sous-groupe <strong>par</strong>abolique dans la même classe <strong>de</strong> conjugaison que . Notons <strong>par</strong> , <br />

et les algèbres <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> , et . Soit le radical nilpotent <strong>de</strong> . Soit la classe <strong>de</strong> Richardson<br />

<strong>de</strong> . Soit un élément nilpotent. Alors les assertions suivantes sont équivalentes:<br />

© .<br />

et © £ ©£ £ ©© .<br />

<br />

est une composante irréductible <strong>de</strong> <br />

©<br />

. <br />

Démonstration. ©© Soit l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples <strong>de</strong> . Notons <strong>par</strong><br />

£ © où est un certain élément <strong>de</strong> tel que <br />

<br />

<br />

. Alors est une base du système <strong>de</strong> racines . Relativement à (resp. ), notons <strong>par</strong> (resp. ¦<br />

)<br />

les fonctions longueur sur (resp. ). <br />

¢ Notons <strong>par</strong> w . Soit l’unique réflexion <strong>de</strong> tel<br />

que w £ <br />

¦ © . Comme w , alors on a, [Hum92, p. 114]:<br />

<br />

w © £ <br />

¦<br />

w £ © © £ ¦<br />

©<br />

£<br />

Mais n’est rien d’autre que la restriction <strong>de</strong> sur , [Hum92, p. 19], alors on en déduit que:<br />

Par conséquent on a<br />

minimale <strong>de</strong> la double w classe <strong>de</strong> dans . Alors w <br />

on <br />

<br />

a ¦<br />

avec<br />

On en déduit que pour tout , on a £ © <br />

. En faisant le même type <strong>de</strong> raisonnement que<br />

<br />

précé<strong>de</strong>mment, on a <br />

© . Par conséquent<br />

£ <br />

¦<br />

w ©£ w © £ <br />

¦<br />

w £ © ©<br />

£<br />

£ ¦<br />

© ¦<br />

¦<br />

. Notons <strong>par</strong> w l’unique représentant dans <strong>de</strong><br />

¦ longueur<br />

. <br />

<br />

¦ ¦<br />

© <br />

D’après le corollaire 5.1.2, on a alors<br />

¦ <br />

£ ©© <br />

¥<br />

£<br />

¦<br />

, on en déduit que £ <br />

¦ <br />

¢ £ ¢ © (5.8)<br />

££ ©£¡ ©©<br />

Avec le théorème 3.3.1, il est facile <strong>de</strong> vérifier que l’on a £ ©£¡ © .<br />

©© est trivial.<br />

£ ©© <br />

¥<br />

£<br />

££¡ ©£¡ ©©£ ©<br />

Puisque est une composante irréductible <strong>de</strong> £ © cela revient à voir que est une<br />

©©<br />

composante irréductible <br />

<strong>de</strong> , ce qui <br />

¢ donne , alors d’après (5.8) quitte à <br />

conjuguer<br />

<strong>par</strong> un certain élément <strong>de</strong> on peut supposer que l’on a (sinon <strong>par</strong> la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription (*) faite à la<br />

page 39 on £ © aurait ), et on a:<br />

£ ©£ P<br />

©<br />

¦


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 43<br />

Alors on a:<br />

Par conséquent:<br />

£¡ © ¥£ P<br />

© £ <br />

©<br />

©£<br />

£ ©© £ ©£ <br />

©<br />

£<br />

£ ©££¡ © ¥£ P<br />

<br />

D’après le théorème 3.3.1, on a alors le résultat.<br />

©©£ ©<br />

Remarque 5.1.4. La proposition précé<strong>de</strong>nte dit que les différentes polarisations <strong>de</strong> <br />

(cf. définition p. 20),<br />

qui (à conjugaison près) contiennent , nous donnent certaines <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong> P .<br />

5.2 Étu<strong>de</strong> dans <br />

Dans la suite <strong>de</strong> l’exposé sera le groupe SL £ ¦ ¨© et ¢¡¤£ ¦ ¨© . Les sous-algèbres et seront<br />

i<strong>de</strong>ntifiées aux matrices diagonales et aux matrices triangulaires supérieures <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© . Notons <strong>par</strong> les<br />

matrices élémentaires. Les droites sont engendrées <strong>par</strong> les matrices élémentaires , avec ¡<br />

. Pour <br />

, notons <strong>par</strong> ¦ la projection coordonnée correspondant à la droite engendrée <strong>par</strong> la matrice<br />

élémentaire . Les racines sont alors données <strong>par</strong> les formes linéaires suivantes: ¤ , avec .<br />

¡<br />

Les racines simples sont représentées <strong>par</strong> les formes linéaires ¤¦ ,<br />

¦<br />

<br />

<br />

et le groupe <strong>de</strong> Weyl est i<strong>de</strong>ntifié au groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> permutations , [Bou81, p. 250/251]. Notons <strong>par</strong> la<br />

permutation élémentaire qui échange et .<br />

Les raisons <strong>de</strong> considérer ¢¡¤£ ¦ ¨© sont, d’une <strong>par</strong>t, moment que l’application est bien une désingularisation,<br />

(cf. proposition 4.3.7 ou bien p. 39) et que, d’autre <strong>par</strong>t, toutes les orbites nilpotentes sont <strong>de</strong><br />

Richardson, [CM93, p. 112].<br />

Définition 5.2.1. On appelle <strong>par</strong>tition <strong>de</strong> n, la donnée d’une suite d’entiers supérieurs ou égaux à 1, p <br />

£ <br />

£ <br />

<br />

<br />

¦¦© vérifiant <br />

¦ .<br />

<br />

Alors les sous-algèbres <strong>par</strong>aboliques standards sont en bijection avec les <strong>par</strong>titions <strong>de</strong> . Si p <br />

¦ ¦¦© est une <strong>par</strong>tition <strong>de</strong> , alors le <strong>par</strong>abolique standard est <strong>de</strong> la forme suivante:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

.<br />

. <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

.<br />

. .. . .. <br />

<br />

où est une matrice carrée <strong>de</strong> longueur £ ¦ ¦¦© . Soient £ ¦<br />

¦¦ © p et q <strong>de</strong>ux<br />

<br />

<strong>par</strong>titions <strong>de</strong> , on dira que p et q sont associées s’il existe une permutation <strong>de</strong> ¦¦ <br />

<br />

<br />

<br />

telle que <br />

. £ ¦ ¦¦© Soit p une <strong>par</strong>tition <strong>de</strong> , on dira qu’elle est ordonnée si <br />

, à <br />

cette <strong>par</strong>tition p on lui fait correspondre le diagramme <strong>de</strong> Young dont les lignes sont formées respectivement<br />

<strong>de</strong> <br />

cases. Par exemple<br />

¦¦ ¦<br />

<br />

est le diagramme <strong>de</strong> Young <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition p £ §¦¦ © <strong>de</strong> . Soit p<br />

ordonnée <strong>de</strong> . On définit la <strong>par</strong>tition duale <strong>de</strong> p comme étant la <strong>par</strong>tition ˆp £<br />

p <br />

£ <br />

¦ ¦¦© une <br />

¦ <br />

<strong>par</strong>tition<br />

¦¦ <br />

© , où <br />

<br />

<br />

De manière géométrique, pour obtenir la <strong>par</strong>tition duale ˆp il suffit <strong>de</strong> lire le nombre <strong>de</strong> cases pour chacune<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes du diagramme <strong>de</strong> Young <strong>de</strong> p. Dans l’exemple précé<strong>de</strong>nt, la <strong>par</strong>tition duale <strong>de</strong> £ §¦¦ © est la<br />

<strong>par</strong>tition £¦¥§¦¥§¦¥§¦ © . On notera au passage que la <strong>par</strong>tition duale est également ordonnée.


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 44<br />

Les classes <strong>de</strong> conjugaisons nilpotentes <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© sont en bijection avec les <strong>par</strong>titions ordonnées <strong>de</strong> ,<br />

[CM93, p. 32]; si p est une <strong>par</strong>tition ordonnée <strong>de</strong> , on notera <strong>par</strong> p l’orbite nilpotente correspondante.<br />

Chaque élément nilpotent est conjugué à une matrice sous forme <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong> Jordan présentant l’aspect<br />

suivant:<br />

.<br />

¦<br />

.. <br />

<br />

où est une matrice carrée <strong>de</strong> Jordan d’ordre .<br />

Soit une matrice nilpotente associée à la <strong>par</strong>tition ordonnée p<br />

a l’i<strong>de</strong>ntité suivante, [CM93, p. 94]:<br />

ou encore<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ ¢£ ©©<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ <br />

<br />

<br />

...<br />

<br />

. ..<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ ¦¦© <strong>de</strong> <strong>par</strong>tition duale ˆp. On<br />

£ © <br />

(5.9)<br />

Si p est une <strong>par</strong>tition ordonnée on notera <strong>par</strong> p l’orbite nilpotente correspondante. Sur l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>par</strong>titions ordonnées, on définit la relation d’ordre <strong>de</strong> la manière suivante: ¦ ¦¦© soient p et<br />

q £ ¦ ¦¦ © <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées <strong>de</strong> . On notera p q si<br />

<br />

¦ <br />

La traduction géométrique <strong>de</strong> cette relation d’ordre est la suivante:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Proposition 5.2.2 (Gerstenhaber - [CM93] p. 95, [Ger61]).<br />

i) Soit p et q <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées, alors on a p q si et seulement si p q.<br />

ii) Soient p q <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées telles qu’il n’y a pas d’autre <strong>par</strong>tition comprise entre elles.<br />

Alors on a<br />

1 cas: il existe un entier i tel que, pour <br />

Alors on a £ q p<br />

©¥ .<br />

2 `<br />

cas: il existe <strong>de</strong>ux entiers tels que pour <br />

<br />

Alors on a £ q p<br />

©¥£ © .<br />

Pour <strong>de</strong> telles <strong>par</strong>titions on dira qu’elles sont “adjacentes”.<br />

£ <br />

¦ et ¦<br />

¡<br />

¦<br />

. <br />

¦ et .<br />

¡<br />

Les <strong>de</strong>ux cas se visualisent à <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> leurs diagrammes <strong>de</strong> Young <strong>de</strong> la manière suivante:<br />

1 cas:<br />

2 `<br />

cas<br />

<br />

p= q=


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 45<br />

p= q=<br />

Le 1 cas consiste à faire coulisser une case d’un coin sur la ligne suivante, tandis que le 2 `<br />

cas <br />

consiste à la faire coulisser sur la colonne précé<strong>de</strong>nte.<br />

Si p est un <strong>par</strong>tition ordonnée <strong>de</strong> , alors on démontre que p est l’orbite <strong>de</strong> Richardson pour toute<br />

sous-algèbre <strong>par</strong>abolique standard issue d’une <strong>par</strong>tition associée à la <strong>par</strong>tition duale ˆp, [CM93, p. 112].<br />

Soit p une <strong>par</strong>tition ordonnée. Soit la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique standard issue <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition ˆp. On a la<br />

¡ ¢ . Puisque la sous-algèbre ¦¢ est stable <strong>par</strong> qui est un groupe réductif, elle<br />

décomposition<br />

admet un sous-espace qui lui est supplémentaire dans et qui est stable <strong>par</strong> ¢ , (cf. lemme 2.1.6). En<br />

<br />

fait le sous-espace est unique, c’est la somme directe <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-espaces où est somme <strong>de</strong> racines<br />

<br />

simples issues ¢ <strong>de</strong> et d’une seule racine simple ¢ <strong>de</strong> , [CM93, p. 123].<br />

Voici un résultat important sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la trace <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson sur le radical nilpotent <strong>de</strong> la<br />

sous-algèbre <strong>par</strong>abolique correspondante:<br />

Théorème 5.2.3. Soit p<br />

p. Soit la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique issue <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition duale ˆp £<br />

£ ¦¦© une <strong>par</strong>tition ordonnée. Soit p l’orbite nilpotente associée à<br />

¦<br />

¦<br />

<br />

¦¦ <br />

© . Alors, on a:<br />

i) Le sous-espace <br />

<br />

<br />

<br />

p est réduit ¢ à une unique -orbite, qui est ouverte et <strong>de</strong>nse dans .<br />

<br />

<br />

p ¦ <br />

¢ ¦¢ .<br />

<br />

ii) p ¢ £ p © ¢ ¦¢ <br />

Démonstration. © Soit l’unique élément du centre <strong>de</strong> ¡ donné <strong>par</strong> £ © si <br />

<br />

<br />

. Ainsi défini, est un élément semi-simple <strong>de</strong> dont les valeurs propres <strong>de</strong> ¨ sont<br />

<br />

¢ et <br />

£ ©¥ si <br />

<br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> entiers. Alors relativement ©¨ à on obtient une -graduation <br />

<strong>de</strong> et <strong>par</strong> construction même<br />

on a . Soit<br />

<br />

un élément <strong>de</strong> avec<br />

<br />

et ¦¢ , alors dire que <br />

¢ est dans<br />

l’orbite <strong>de</strong> Richardson est équivalent ¦<br />

à la condition car <br />

cela signifie que est un ouvert dans<br />

¦<br />

et n’est rien d’autre que l’espace tangent <br />

<strong>de</strong> , (cf. remarque 4.2.4, [LM87, p. 423]). ¢ Puisque <br />

est ¡ -stable ¡ ¦<br />

on a , la condition<br />

¡ ¦ ¦<br />

¢ ¡ ¦ ¢¢ ¦<br />

<br />

avec<br />

¡ ¦<br />

<br />

¡ ¦ ¢¢ ¦<br />

<br />

¢¢ ¦ ¢<br />

<br />

¢ ¦ ¢ ¦¢<br />

<br />

¡ ¦<br />

entraîne , mais cette <strong>de</strong>rnière égalité est équivalente au fait que l’orbite<br />

<br />

<strong>de</strong> sous l’action<br />

<strong>de</strong> est un ouvert <strong>de</strong>nse dans , on dit aussi que la paire £ ¦ © est un espace préhomogène, c’est à dire<br />

¢<br />

que l’action ¢ <strong>de</strong> sur admet une orbite ouverte et <strong>de</strong>nse, [Rub92, Vin87]. Par conséquent si on note <strong>par</strong><br />

<br />

¢ la projection suivant cette décomposition, on obtient £ p ¢ © , en <strong>par</strong>ticulier on en<br />

<br />

déduit ¢ £ que ¢ © p . Une vérification rapi<strong>de</strong> nous permet d’obtenir l’aspect <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices qui<br />

constituent , elles sont <strong>de</strong> la forme suivante:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

.<br />

.<br />

<br />

<br />

.<br />

<br />

.<br />

.<br />

.<br />

. .. . <br />

. .. .<br />

..<br />

<br />

<br />

<br />

. .. <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

où <br />

est une matrice <br />

<br />

élément <strong>de</strong> avec la configuration £ © , alors on a:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ ¤ ©<br />

¦<br />

pour . Alors il est facile <strong>de</strong> voir que si on considère <br />

un


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 46<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

. ..<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

. .. . <br />

. .. .<br />

..<br />

<br />

<br />

<br />

. ..<br />

. ..<br />

.<br />

. ..<br />

. ..<br />

. <br />

..<br />

<br />

. .. <br />

<br />

où <br />

¦ . Alors <strong>par</strong> récurrence, on verra que dans la configuration <strong>de</strong><br />

<br />

<br />

diagonale <strong>de</strong> matrices <br />

¦ <br />

<br />

<br />

¦ <br />

¦ <strong>de</strong> rang maximum. Puisque<br />

<br />

<br />

£ © £ © et comme<br />

<br />

<br />

avec <br />

¦<br />

<br />

£ © <br />

<br />

avec <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

on trouve une <br />

. Supposons<br />

<br />

que soit<br />

<br />

¦<br />

<br />

<br />

<br />

, on en déduit que £ © <br />

<br />

<br />

. De même on voit que pour tout , on aura<br />

<br />

¦<br />

<br />

est une matrice<br />

¦ <br />

<strong>de</strong> rang <br />

formule (5.9) et la proposition 5.2.2, on en déduit que <br />

£ © , et comme<br />

<br />

<br />

<br />

, <strong>par</strong> conséquent, ¦ £ <br />

<br />

dire que £ p ¢ © p ce qui démontre © .<br />

<br />

© Si on écrit <br />

<br />

<br />

avec <br />

<br />

et <br />

<br />

¦<br />

est une matrice <br />

<br />

¦ <br />

, on en déduit que <br />

© <br />

¦<br />

<br />

<br />

est dans si et seulement si<br />

<br />

<br />

. Alors en combinant la<br />

<br />

<br />

p, c’est à<br />

p si et seulement si <br />

p, ce qui donne le résultat. <br />

<br />

Remarque 5.2.4.<br />

i) Ce théorème donne une autre caractérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Richardson ; il va<br />

nous permettre, comme nous allons voir dans la suite, <strong>de</strong> donner une caractérisation du complémentaire<br />

¢ ¦¢ , d’après la démonstration <strong>de</strong> © on a<br />

<strong>de</strong> la trace <strong>de</strong> ¢ dans , en <strong>par</strong>ticulier, il va nous permettre <strong>de</strong> trouver les composantes irréductibles <strong>de</strong><br />

<br />

¢ , lorsque est dans une orbite adjacente à l’orbite <strong>de</strong> Richardson .<br />

ii) Notons au passage que ce résultat n’est pas toujours réalisé pour une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique issue<br />

d’une <strong>par</strong>tition associée à la <strong>par</strong>tition duale ˆp. Dans la démonstration on se sert du fait que ˆp est ordonnée,<br />

c’est ce qui nous a permis <strong>de</strong> démontrer que p .<br />

¡<br />

Soit <br />

nilpotent une variété irréductible contenue dans le cône <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© Puisque<br />

<br />

. est stratifié<br />

<strong>par</strong> un nombre fini d’orbites nilpotentes, (cf. théorème 2.1.5), il existe alors une unique orbite qui<br />

intersecte <br />

<strong>de</strong> manière <strong>de</strong>nse dans <br />

.<br />

Définition 5.2.5. On appellera , l’orbite induite <strong>par</strong> <br />

.<br />

Soit à présent p q <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées adjacentes. Soit la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique issue <strong>de</strong><br />

la <strong>par</strong>tition duale ˆp. Puisque l’image <strong>de</strong> l’application moment associée n’est rien d’autre ¢<br />

que<br />

( p), on en déduit que q intersecte ¢ <strong>de</strong> manière non triviale. De plus, puisque q est adjacente à p,<br />

<br />

l’orbite q est induite <strong>par</strong> toute composante irréductible £ ¢ <strong>de</strong> p © qu’elle intersecte <strong>de</strong> manière<br />

non triviale.<br />

Soit £¦© £¨© l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices complexes . Pour £¦© ,<br />

<br />

désignons <strong>par</strong> la sous-variété <strong>de</strong> £¦© constituée <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices <strong>de</strong> rang au plus ;<br />

£¦©<br />

£¦©<br />

est appelé une variété déterminentielle, c’est une sous-variété algébrique normale, irréductible <strong>de</strong> £¦©<br />

<strong>de</strong> codimension £©£ © , <strong>de</strong> plus coïnci<strong>de</strong> avec l’adhérence <strong>de</strong> la sous-variété <strong>de</strong><br />

£¦©<br />

£¦©<br />

constituée <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices <strong>de</strong> rang exactement égal à , [ACGH85, Chapter II].<br />

Pour tout £ , notons <strong>par</strong><br />

<br />

la sous-variété <strong>de</strong> définie <strong>par</strong><br />

<br />

<br />

<br />

<br />

On pourra noter que <br />

<br />

¢ ¦¢ £ <br />

© ¦<br />

<br />

n’est rien d’autre que la somme d’une variété déterminentielle et d’un sous-<br />

<br />

espace vectoriel, c’est donc une sous-variété normale, irréductible <strong>de</strong> <br />

codimension<br />

<br />

<br />

<br />

¦<br />

dans


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 47<br />

sont exactement les composantes irréductibles du<br />

complémentaire <strong>de</strong> la trace <strong>de</strong> ¢ p sur . On pourra noter que dans le <br />

cas où , il n’y a pas <strong>de</strong> <strong>par</strong>tie<br />

. D’après le théorème 5.2.3, les sous-variétés ¢ <br />

déterminentielle dans <br />

et <br />

sous-algèbre <strong>par</strong>abolique.<br />

est un hyperplan dans coïncidant avec le radical nilpotent d’une<br />

<br />

Soient p q <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées adjacentes. Si <br />

est l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes<br />

<br />

irréductibles £ © <strong>de</strong> qui induisent q, alors on ¢ a £ © <br />

q , en <strong>par</strong>ticulier, toute<br />

¢<br />

<br />

<br />

¢ composante irréductible <strong>de</strong> q est (au moins) contenue dans une <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-variétés <br />

<br />

pour un <br />

certain , et dans chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-variétés <br />

on trouvera une unique <br />

<br />

composante irréductible <strong>de</strong><br />

q qui est ¢ <strong>de</strong>nse dans <br />

. Par conséquent, on a une injection <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong><br />

<br />

<br />

£ ¢ © qui induisent q sur l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong> q ¢ . En fait, nous<br />

¢<br />

allons voir à la fin <strong>de</strong> la preuve du théorème 5.2.8 qu’on a une bijection entre ces <strong>de</strong>ux ensembles.<br />

Théorème 5.2.6. Soient p q <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées adjacentes. Soit la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique<br />

standard issue <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition duale ˆp £<br />

Alors, les composantes irréductibles <strong>de</strong> £ ¢ p © qui induisent q sont toutes isomorphes entre elles<br />

¡ <br />

<br />

. <br />

¦¦ © . Notons <strong>par</strong> ¡ <br />

<br />

<br />

et sont données <strong>par</strong> les variétés <br />

Démonstration. Pour faire la démonstration, nous allons distinguer <strong>de</strong>ux cas.<br />

(i) Le cas <br />

: soit <br />

. De plus, on a £ q ¢ © £ q © .<br />

<br />

et <br />

£ © et<br />

£<br />

est dans le complémentaire <strong>de</strong> la trace <strong>de</strong> p ¢ sur et l’existence d’un indice ¦¦ pour lequel<br />

<br />

. Mais <strong>par</strong> hypothèse<br />

<br />

<br />

un élément nilpotent <strong>de</strong> avec<br />

ayant la configuration<br />

<br />

¦¢ . D’après la démonstration du théorème précé<strong>de</strong>nt, il est équivalent <strong>de</strong> dire que <br />

<br />

¢ <br />

pour tout et ,<br />

<br />

sont <strong>de</strong> longueur 1.<br />

¢ <strong>de</strong> où<br />

£ <br />

© ¦<br />

<br />

, alors <strong>par</strong> la proposition 5.2.2 on en déduit que <br />

et , et <strong>par</strong> conséquent <br />

¥ , <br />

, <br />

<br />

, c’est à dire que les blocs <br />

<br />

qui sont <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices ¦<br />

L’annulation d’un <strong>de</strong> ces blocs fait ap<strong>par</strong>aître l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> hypersurfaces ¤ ¦ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

, c’est à dire l’annulation d’une certaine coordonnée correspondant à une racine simple <br />

avec <strong>de</strong> ¢ . Mais il est facile <strong>de</strong> vérifier que ces hypersurfaces sont les radicaux nilpotents<br />

<br />

<strong>de</strong> certaines sous-algèbres <strong>par</strong>aboliques standards, associées à la <strong>par</strong>tition duale ˆq. Donc ces hypersurfaces<br />

£ ¢ ©<br />

<br />

induisent l’orbite q. Reste à voir que les autres composantes irréductibles <strong>de</strong> p n’induisent<br />

pas q. Soit tel que £ <br />

<br />

, alors le rang <strong>de</strong> <br />

<br />

<br />

strictement plus petit que . Il est facile <strong>de</strong> voir qu’on a:<br />

est nécessairement<br />

¦<br />

<br />

¦ ©


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 48<br />

<br />

Par conséquent £ © <br />

<br />

le résultat.<br />

(ii) Le cas <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

. <br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

<br />

. Pour que<br />

<br />

£ © <br />

<br />

. Puisque , alors <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

.<br />

. <br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

. ..<br />

.<br />

.<br />

<br />

. <br />

..<br />

¦<br />

. .<br />

.<br />

.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

soit dans q, il est nécessaire d’après (5.9) que l’on ait<br />

pour ¤ , <strong>par</strong> conséquent <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

. D’où <br />

<br />

: on a alors <br />

¦ <br />

<br />

<br />

<br />

.<br />

<br />

Notons<br />

<br />

<strong>par</strong> <br />

¢ £ <br />

© <br />

¦ <br />

Alors d’après [ACGH85, p. 71], on obtient:<br />

<br />

<br />

Mais pour , il est facile <strong>de</strong> vérifier que<br />

<br />

<br />

standard issue <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition £<br />

ˆq car . D’après (5.10) on en déduit que<br />

<br />

<br />

<br />

¥ et <br />

<br />

(5.10)<br />

<br />

<br />

¡<br />

¦¦<br />

˜<br />

¦ <br />

¦ <br />

¦ ¦ <br />

¦ ¦¦<br />

<br />

<br />

, où ˜ est la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique<br />

<br />

qui est bien associée à la <strong>par</strong>tition<br />

©<br />

le radical nilpotent <strong>de</strong> la sous-algèbre <strong>de</strong> Borel standard. Alors on a £ © £ © , [Spa77].<br />

<br />

Puisque <br />

¢© , on en déduit que<br />

<br />

la <strong>de</strong>rnière égalité provient du théorème 3.3.1. Mais on vient <strong>de</strong> voir que £<br />

est une <strong>par</strong>tition associée à ˆq, on en déduit que<br />

©<br />

¦ ¦ ¦¦<br />

<br />

<br />

© <br />

¥<br />

£<br />

Comme la variété <br />

est <strong>de</strong> codimension <br />

<br />

<br />

<br />

© <br />

¥<br />

£<br />

˜ ©£ ¢ ©<br />

£<br />

<br />

© <br />

¥<br />

£<br />

<br />

¦<br />

d’après la proposition 1.2.8, on en déduit que q.<br />

Reste à voir que les autres composantes irréductibles <br />

induit une orbite nilpotente q. Soit©<br />

q £ ©£ ˜ © <br />

<br />

¦ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦¦ <br />

<br />

, (cf. page 47), on a alors<br />

<br />

© <br />

¥<br />

£<br />

£ q ©<br />

¦ ¦<br />

<br />

¦<br />

<br />

n’induisent pas q avec ou bien <br />

. Mais c’est exactement la même démarche que précé<strong>de</strong>mment qui consiste à vérifier £ © <br />

<br />

<br />

que<br />

pour tout élément<br />

.<br />

<br />

Finalement, si on a qu’une seule composante qui va induire q, sinon pour tout ¦<br />

<br />

on a et <strong>par</strong> conséquent <br />

les blocs sont <strong><strong>de</strong>s</strong> blocs carrés <strong>de</strong> même longueur; on en<br />

sont isomorphes entre elles.<br />

<br />

<br />

déduit que les variétés<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Soit<br />

associé à la racine simple .<br />

<br />

<br />

une racine simple. Notons <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>par</strong>abolique standard minimal<br />

<br />

Définition 5.2.7. On appellera droite projective <strong>de</strong> type tout sous-ensemble <strong>de</strong> <strong>de</strong> la forme ,<br />

où .


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 49<br />

Notons au passage que . Mais , car n’est pas dans le support <strong>de</strong><br />

<br />

.<br />

, et ces <strong>de</strong>rnières droites ont été initialement introduites <strong>par</strong> J. Tits.<br />

<br />

Par conséquent <br />

Deux droites projectives <strong>de</strong> même type sont disjointes ou confondues, et <strong>de</strong>ux droites projectives <strong>de</strong> types<br />

différents se coupent en au plus un point, [Ste74, p. 146].<br />

Théorème 5.2.8. Avec les notations du théorème précé<strong>de</strong>nt. Soit p q <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées adjacentes.<br />

Soit q. <br />

i) Si ¥ , alors £ © est une réunion <strong>de</strong> droites projectives <strong>de</strong> type avec <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

qui se coupent tranversalement. Plus précisément, pour chaque racine , <br />

<br />

<br />

avec<br />

,<br />

on ne trouve qu’une seule droite projective <strong>de</strong> même type et <strong>de</strong>ux droites projectives <strong>de</strong> type et se<br />

coupent tranversalement en un seul point si et seulement si avec .<br />

ii) Si £ © <br />

<br />

<br />

, alors est réduit à une seule composante irréductible isomorphe à .<br />

Démonstration. Comme pour la démonstration du théorème précé<strong>de</strong>nt, nous allons distinguer <strong>de</strong>ux<br />

cas.<br />

(i) Le cas <br />

<br />

<br />

, notons <strong>par</strong> la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

et <br />

<br />

<br />

: pour tout <br />

<br />

standard <strong>de</strong> groupe algébrique donné <strong>par</strong> le sous-ensemble <strong>de</strong> racines simples . Alors on<br />

<br />

remarquera que . De plus ces sous-groupes <strong>par</strong>aboliques standards sont associés à la<br />

<strong>par</strong>tition duale ˆq, (cf. démonstration du théorème 5.2.3), alors d’après la proposition 5.1.3 on en déduit que<br />

P est une réunion <strong>de</strong> droites projectives <strong>de</strong> type pour<br />

on ne trouve qu’une seule droite <strong>de</strong> même type.<br />

Enfin, pour<br />

<br />

correspondant à ¤ ¦<br />

<br />

<br />

<br />

, et pour chaque type <br />

<br />

<br />

¦ tels que ¥ on remarque que l’intersection <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hyperplans<br />

<br />

et ¤¦<br />

algèbre <strong>par</strong>abolique issue d’une <strong>par</strong>tition associée à la <strong>par</strong>tition <br />

ordonnée ˆt £ ¦¦ ¦ <br />

¦¥§¦ ¦ ¦¦ © .<br />

Alors ˆt domine strictement la <strong>par</strong>tition ˆq. Par conséquent on en déduit que q , d’après la<br />

<br />

proposition 5.1.3 ¢ les droites projectives et correspondantes dans P ne se coupent<br />

pas.<br />

(ii) Le cas <br />

¥ et on a <br />

dans ¢ donne exactement le radical nilpotent d’une sous-<br />

Fixons un entier , nous allons étudier la nature <strong>de</strong> la composante irréductible <strong>de</strong> <br />

<br />

: <strong>de</strong>ux situations se présentent: si on a alors <br />

¥ , sinon<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¥ .<br />

£ ©<br />

<br />

<br />

correspondant à la composante irréductible <br />

. Notons <strong>par</strong> ¦ <br />

et , on a et<br />

l’inégalité est stricte que dans la situation où <br />

<br />

<br />

<br />

. Notons <strong>par</strong> , et <strong>par</strong> la racine simple<br />

correspondante. Considérons <br />

q, avec <br />

<br />

avec l’aspect £ © <br />

¦¢ ¢<br />

page 45 et<br />

. On va même prendre <br />

§¦ <br />

§ ¦ <br />

§ ¦ ¦ <br />

<br />

<strong>de</strong> telle façon que l’on ait<br />

qui est bien <strong>de</strong> rang égal à , i.e. qu’il aurait l’aspect suivant:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

1<br />

<br />

<br />

<br />

0<br />

0 1<br />

0<br />

<br />

<br />

1<br />

0<br />

0<br />

0<br />

0<br />

<br />

<br />

(5.11)<br />

¦


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 50<br />

Soit <br />

, l’élément du groupe <strong>de</strong> Weyl défini <strong>de</strong> la manière suivante:<br />

<br />

£ ¦ © ¦ ©£<br />

¦ ¦ <br />

© ¦ ©£ ¤ ©<br />

<br />

<br />

¦ ¦ ¦<br />

<br />

¦ <br />

<br />

<br />

Remarquons que est un produit <strong><strong>de</strong>s</strong> © ¦ ¦<br />

© ¦ ¦¦ ¦ ¦ ¦ réflexions simples<br />

déduit que:<br />

Pour tout entier , considérons la racine <br />

<br />

alors on a:<br />

£ © ¦<br />

£<br />

<br />

, alors on en<br />

¦ £ (5.12)<br />

© £ © <br />

£ <br />

¦ <br />

<br />

¦<br />

¦ ;<br />

¦ ¦<br />

<br />

£ ¦ ¦<br />

©<br />

<br />

De plus, <strong>par</strong> construction même est déjà écrit sous une forme réduite, alors d’après [Spr98, p. 142], on<br />

a:<br />

On en déduit que<br />

£ © <br />

¦ <br />

¦ ¦ £ <br />

£ © (5.13)<br />

<br />

Soit w le représentant <strong>de</strong> longueur minimale <strong>de</strong> dans , alors il est facile <strong>de</strong> vérifier que l’on a<br />

£ w © <br />

d’après (5.13), on en déduit que<br />

D’après (5.12) et (5.14) on a<br />

Par choix <strong>de</strong> <br />

Soit <br />

<br />

<br />

¦ £© (5.14)<br />

£ £ w (5.15)<br />

, on a w ¢ où w est un représentant <strong>de</strong> w dans <br />

£ w © ¦<br />

¦ £ (5.16)<br />

<br />

dans l’écriture <strong>de</strong> <br />

<br />

© . £<br />

Rappelons que si <br />

combinant avec (5.16) on en déduit que:<br />

D’après le théorème 5.1.1, on a:<br />

¦<br />

<br />

¦ <br />

<br />

<br />

©<br />

¦ où ¦ sont <strong>de</strong>ux racines, alors <br />

<br />

£ ©© <br />

¥<br />

£<br />

<br />

¦ , avec <br />

¨ . Alors d’après (5.15) on a bien w.<br />

<br />

©<br />

¦ , [Ste74, p. 80], alors en<br />

¢ w ¢ (5.17)<br />

©£¡ ©© <br />

¥<br />

££<br />

££ r ©£ q ©© <br />

££ ©£ q ©£¡ ©©<br />

££ p ©¥£ ¢ s ©©<br />

¥<br />

¥<br />

£ ¢ ©£ ¢ q © §£ <br />

© <br />

<br />

Comme £ <br />

¦<br />

¦ ¦<br />

£ © , en<br />

<br />

combinant avec (5.17), on en déduit que<br />

<br />

£ £ ©© et que la composante irréductible <strong>de</strong><br />

<br />

£ © correspondante à<br />

<br />

est donnée <strong>par</strong> l’adhérence dans du sous-espace:<br />

<br />

£ <br />

¦<br />

<br />

<br />

© ¦<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ <br />

© £ <br />

¦<br />

<br />

<br />

© ¦<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ ©¢ ¦


5.2. – Étu<strong>de</strong> dans ¢¡¤£ ¦ ¨© – 51<br />

Notons <strong>par</strong> <br />

la réflexion élémentaire qui échange et du groupe symétrique , avec <br />

<br />

¥ et <strong>par</strong> la matrice élémentaire <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© . Considérons le sous-groupe <strong>par</strong>abolique maximal<br />

<br />

<strong>de</strong> SL £ ¨© <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> Weyl engendré <strong>par</strong> les réflexions ¦¦ ¦ . Alors on a l’isomorphisme<br />

<br />

<br />

suivant:<br />

£ <br />

¦ <br />

<br />

<br />

© ¦<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ ¦<br />

<br />

©¢ <br />

£ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

© ©© <br />

Mais le membre <strong>de</strong> droite n’est rien d’autre que la grosse cellule <strong>de</strong> Schubert <strong>de</strong> l’espace SL £ ¦ ¨© , <br />

alors on en déduit que la composante irréductible £ © <strong>de</strong> correspondant<br />

<br />

à est isomorphe à<br />

SL £ ¦ ¨© © qui est l’espace projectif <strong><strong>de</strong>s</strong> hyperplans <strong>de</strong> ¨ , donc cette composante irréductible est isomorphe<br />

¦<br />

à .<br />

Si , on a ¦<br />

<br />

§ ¦ ¦ £<br />

<br />

¦ et et on obtient:<br />

© £ §¦ <br />

<br />

£ §¦ © <br />

<br />

Par conséquent, la composante irréductible correspondante est bien une droite projective <strong>de</strong> type .<br />

Montrons à présent que si ¥ , alors<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¥ on a <br />

¦ <br />

<br />

<br />

. Soit <br />

<br />

<br />

<br />

avec la configuration £ page 45 et<br />

<br />

¢ ¦¢ . Si © <br />

<br />

<br />

l’écriture <br />

<strong>de</strong> <br />

, en <strong>par</strong>ticulier on a £ <br />

© et £ <br />

<br />

<strong>par</strong> <br />

<br />

<br />

© <br />

q . Puisque qu’on est dans la <br />

situation<br />

, avec <br />

sont les blocs qui rentrent dans <br />

© . Soit un élément <strong>de</strong> . Si on note<br />

<br />

les blocs qui rentrent dans l’écriture <strong>de</strong> suivant la composante <strong>de</strong> Levi <strong>de</strong> , alors on a:<br />

<br />

. .. <br />

<br />

.<br />

.<br />

.<br />

. .. . ..<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ <br />

Puisque ¥ et comme £ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

. ..<br />

<br />

<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

. ..<br />

. .. <br />

. .. <br />

<br />

<br />

<br />

.<br />

<br />

tel façon que que la première colonne <strong><strong>de</strong>s</strong> § blocs <strong>de</strong><br />

zéros, en <strong>par</strong>ticulier on <br />

aura ˜ où ˜ est la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique standard issue <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition<br />

£<br />

<br />

<br />

et © £ <br />

© , on peut choisir ¦ ¦ et <br />

<strong>de</strong><br />

<br />

<br />

et <br />

ne soit remplie que <strong>de</strong><br />

<br />

<br />

<br />

¦¦ ¦ <br />

¦ <br />

¦ <br />

¦¦ <br />

¦ <br />

¦ <br />

¦ <br />

¦¦ <br />

©<br />

<br />

qui est associée à la <strong>par</strong>tition ordonnée<br />

et cette <strong>de</strong>rnière domine strictement<br />

£<br />

<br />

<br />

¦¦ ¦<br />

¦ ¦ ¦¦ ¦ ¦ ¦ <br />

¦<br />

<br />

<br />

ˆq £<br />

¦¦ <br />

<br />

Par conséquent on trouve <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

les composantes <br />

irréductibles <strong>de</strong><br />

¦ ¦ ¦¦ ¦ ¦ <br />

<br />

¦<br />

<br />

¦¦ ©<br />

<br />

¦¦ ©<br />

<br />

q . Par la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription faite à la page 39, on en déduit que<br />

sont disjointes. <br />

£ © associées <br />

à <br />

<br />

et<br />

<br />

<br />

Montrons à présent £ © que les composantes irréductibles <strong>de</strong> que nous avons trouvées dans les cas<br />

(i) et (ii) sont £ © les seules composantes irréductibles <strong>de</strong> , ce qui revient à montrer qu’on a une bijection<br />

entre les composantes irréductibles <br />

qui induisent q et les composantes irréductibles ¢ <strong>de</strong> <br />

<br />

q .<br />

<br />

D’après <br />

<br />

q¢ le<br />

<br />

théorème <br />

<br />

5.2.6, on <br />

a<br />

<br />

, <strong>par</strong> conséquent toute composante irréductible


5.3. – Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> germe <strong>de</strong> surface – 52<br />

<strong>de</strong> ¢ q est contenue dans une <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-variétés <br />

pour un certain , alors il suf-<br />

<br />

, on n’a qu’une seule composante irréductible <strong>de</strong><br />

<br />

fit <strong>de</strong> montrer que dans chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-variétés <br />

q ¢ . Le cas (i) est trivial car c’est une conséquence du théorème 3.3.1 © . Pour le cas (ii): soient <br />

<strong>de</strong>ux composantes irréductibles <strong>de</strong> q ¢ contenues dans <br />

. Soit <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

(resp.<br />

) avec et <br />

¢ ¦¢ (resp. <br />

et <br />

¢ ¦¢ ). En conjuguant <br />

(resp. <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

) <strong>par</strong> un élément (resp. ) avec un choix convenable <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> Levi <strong>de</strong> (resp.<br />

<strong>de</strong> ) (cf. l’expression matricielle ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus), on peut supposer que le bloc <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

qui entre dans l’écriture <strong>de</strong><br />

(resp. <br />

) soit <strong>de</strong> la forme (5.11) donnée explicitement à la p. 49. Le calcul qui s’en est suivi montre<br />

que nécessairement les composantes irréductibles et £ © <strong>de</strong> correspondant à et sont isomorphes<br />

et que <strong>par</strong> conséquent et sont isomorphes. Puisque <br />

<br />

¢ <br />

induit q, l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes<br />

irréductibles <strong>de</strong> q contenue dans <br />

<br />

est nécessairement <strong>de</strong>nse dans <br />

<br />

, si <br />

<br />

est <strong>de</strong>nse dans<br />

il en sera <strong>de</strong> même <strong>de</strong> , si bien que l’on doit nécessairement avoir .<br />

Dans les cas (i) et (ii), sachant d’une <strong>par</strong>t que si ¥ , alors les composantes irréductibles<br />

<br />

associées à <br />

et à <br />

<br />

sont disjointes , et d’autre <strong>par</strong>t, que l’application est birationnelle et son<br />

¢ image est une variété normale, (cf. proposition 4.3.7), alors <strong>par</strong> le théorème principal <strong>de</strong> Zariski<br />

[Har77, p. 280] les fibres <strong>de</strong> sont connexes, on en déduit que les droites projectives associées à <br />

et <br />

<br />

ont une intersection non vi<strong>de</strong> que si , ce qui termine notre démonstration.<br />

5.3 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> germe <strong>de</strong> surface<br />

En gardant les notations du <strong>par</strong>agraphe précé<strong>de</strong>nt. Soit p q <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées adjacentes,<br />

£ avec q © ¥ . Et soit un élément <strong>de</strong> q. Cette <strong>de</strong>rnière <strong>par</strong>tie consistera à lier la <strong><strong>de</strong>s</strong>crip-<br />

p<br />

tion du germe <strong>de</strong> surface £ p <br />

précé<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> l’application moment .<br />

Définition 5.3.1. Soit <br />

¦ © où <br />

est une section transverse à l’orbite <strong>de</strong> <br />

une -variété. On appelle section transverse dans M à l’orbite <strong>de</strong> <br />

telle que:<br />

la donnée d’une sous-variété localement fermée <strong>de</strong> <br />

<br />

a) ;<br />

b) morphisme <br />

¦£ ¦ ©<br />

<br />

le est lisse;<br />

c) est <strong>de</strong> dimension minimale pour les propriétés et © . ©<br />

, avec l’étu<strong>de</strong> faite<br />

au point <br />

Puisque nous travaillons sur ¨ , on a £ © £ © , si <strong>de</strong> plus<br />

<br />

est lisse alors nécessairement<br />

<br />

doit être lisse car localement au point<br />

<br />

, <br />

est isomorphe <br />

au produit , [Slo80b, p. 61].<br />

Pour se donner une telle section transverse il suffit <strong>de</strong> choisir un espace linéaire qui soit supplémentaire<br />

au point <br />

X. Alors est une section <br />

transverse dans <br />

au point<br />

à l’espace tangent à l’orbite <strong>de</strong> <br />

.<br />

Soit un élément nilpotent <strong>de</strong> q. Par le théorème <strong>de</strong> Jacobson-Morozov, (cf. théorème 2.2.1), il existe<br />

semi-simple et nilpotent <strong>de</strong> tel que<br />

¦<br />

¥ ¦ ¦<br />

¥ ¦ <br />

¦<br />

<br />

<br />

Alors d’après la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¥§¦ ¨© , <br />

l’espace est un supplémentaire à<br />

l’orbite <strong>de</strong> dans au point <br />

, où est le centralisateur<br />

<br />

<strong>de</strong> dans , (cf. remarque 1.4.3 (ii)). Notons <strong>par</strong>:<br />

Alors on a le résultat suivant:<br />

Lemme 5.3.2.<br />

i) <br />

p q;<br />

ii) <br />

<br />

<br />

Le morphisme<br />

<br />

<br />

<br />

p <br />

¦<br />

<br />

<br />

£ © <br />

est une désingularisation <strong>de</strong> M.<br />

<br />

,


5.3. – Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> germe <strong>de</strong> surface – 53<br />

Démonstration. © Montrons que les seuls éléments <strong>de</strong> <br />

la décomposition <strong>de</strong> en sous-module simples <strong>par</strong> la représentation <strong>de</strong> ¦ ¦ <br />

<br />

sont <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments issus <strong>de</strong> p et <strong>de</strong> q. Soit<br />

¢¡¤£ ¥§¦ ¨© . <br />

Pour chaque , notons <strong>par</strong> la valeur propre pour ©¨ telle que si est la droite vectorielle<br />

<br />

¦ . D’après le théorème<br />

<br />

propre pour ©¨ l’endomorphisme relativement à cette valeur propre, alors<br />

1.4.2, on a alors . Notons ¨ <strong>par</strong> le sous-groupe à un <strong>par</strong>amètre associé à et soit<br />

avec <br />

<br />

<br />

. On peut s’arranger <strong>de</strong> telle façon que soit somme directe <strong>de</strong> certaines droites <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

avec £ © <br />

<br />

<br />

, alors on a , où , et comme les orbites nilpotentes sont <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cônes on en déduit que pour tout ¦ ¨ , © <br />

<br />

£ . En faisant<br />

tendre vers , on voit que <br />

est dans l’adhérence <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> <br />

sous l’action <strong>de</strong> . Ce qui montre que<br />

, (cf. remarque 2.2.3, on a <br />

est dans l’adhérence <strong>de</strong> tout élément <strong>de</strong> <br />

p, on en déduit que <br />

Puisque<br />

p q.<br />

©<br />

<br />

Par construction on a <br />

<br />

localement<br />

£ © , on a <br />

. Mais puisque <br />

et £ © localement est isomorphe à l’espace<br />

<br />

produit <br />

<br />

propre <strong>de</strong><br />

désingularisation <strong>de</strong> <br />

.<br />

¨ ), alors on a ¤ . Si on écrit<br />

fait <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> l’orbite q qui est adjacente à<br />

q, <strong>de</strong> même p est localement isomorphe à <br />

<br />

£ ¦ © <br />

¢<br />

<br />

provient du fait que est complet; <strong>par</strong> <br />

<br />

<br />

conséquent <br />

q. En <strong>par</strong>ticulier, <br />

q.<br />

est lisse. Le caractère<br />

est bien une<br />

<br />

Lemme 5.3.3 (Hinich - [Hin91a] p. 302). Le germe <strong>de</strong> surface £ ¦ © est un germe <strong>de</strong> surface normale à<br />

singularité rationnelle.<br />

£ Démonstration. Il suffit <strong>de</strong> constater que p © <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

et on a <strong>de</strong>ux morphismes lisses<br />

p et au point £ ¦ £ © . On en déduit que le germe p ¦ © est normal si et seulement si le<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

germe <strong>de</strong> surface £ ¦ © est normal [GD61]. D’après la proposition 4.3.7, (cf. [KP79]), l’adhérence <strong>de</strong><br />

<br />

toute orbite nilpotente dans ¢¡¤£ ¦ ¨© est normale. Par conséquent £ ¦ © est un germe <strong>de</strong> surface normale à<br />

<br />

singularités isolées.<br />

En appliquant le théorème 5 <strong>de</strong> [Elk78a] au <br />

morphisme<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> singularités rationnelles.<br />

Le diagramme suivant:<br />

<br />

<br />

est une désingularisation simultanée <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> déduit que <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

est un germe à singularités rationnelles. <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

p, on en déduit que <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

présente<br />

. Alors en appliquant le théorème 3 <strong>de</strong> [Elk78a], on en<br />

<br />

Définition 5.3.4. Soit £ ¦ © un germe <strong>de</strong> surface normale à singularité rationnelle. Une désingularisation<br />

<br />

<br />

<br />

£ ¦ © est dite minimale si £ © n’a aucune composante irréductible d’auto-intersection -1.<br />

La désingularisation minimale existe et toute désingularisation <strong>de</strong> £ ¦ © se factorise <strong>par</strong> cette <strong>de</strong>rnière.<br />

De plus les germes <strong>de</strong> surface normale à singularité rationnelle, dont les composantes irréductibles <strong>de</strong> la<br />

fibre exceptionnelle ont pour auto-intersection ¥ sont <strong>par</strong>faitement connus, ils sont obtenus comme quotient<br />

<strong>de</strong> ¨ <strong>par</strong> tout groupe fini <strong>de</strong> SL £ ¥§¦ ¨© , [Slo80b, p. 72]. On les appelle les singularités simples, et elles<br />

sont classifiées suivant les familles ¦ ¦ ¦ ¦ .<br />

Alors on a le résultat suivant:<br />

Théorème 5.3.5. Soient p<br />

telles que <br />

p<br />

£<br />

£ q<br />

©¥ et <br />

¦¦© q ¦ £ <br />

. Soit la sous-algèbre standard issue <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition duale ˆp. Soit<br />

<br />

<br />

¦ ¦¦ © <strong>de</strong>ux <strong>par</strong>titions ordonnées adjacentes


5.3. – Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> germe <strong>de</strong> surface – 54<br />

. Notons <strong>par</strong> <br />

est la désingularisation minimale <strong>de</strong> la surface <br />

<br />

¡ et ¡ <br />

. Soit <br />

<br />

¨© à l’orbite q au point ¢¡¤£ ¦ <br />

p et <br />

<br />

<br />

i) <br />

<br />

<br />

<br />

Le morphisme<br />

q, et une section transverse dans<br />

<br />

£ © . Alors <br />

ii) Le germe <strong>de</strong> surface £ ¦ © est un germe <strong>de</strong> surface normale, avec une singularité simple <strong>de</strong> type<br />

<br />

. <br />

Démonstration. Le calcul qui suit se calque sur ce que H. Esnault avait fait pour le cas sous-régulier<br />

dans sa thèse [Esn76]. Le raisonnement se fait dans un cadre plus général, mais on ne peut l’appliquer dans<br />

notre étu<strong>de</strong> antérieure que dans le cas où <br />

:<br />

d’après le théorème 5.2.8, <br />

£ © est une réunion <strong>de</strong> droites projectives <strong>de</strong> type avec <br />

<br />

<br />

Pour démontrer le théorème il reste à calculer l’auto-intersection pour chacune <strong>de</strong> ces droites <br />

projectives<br />

© dans , la première classe <strong>de</strong> Chern du fibré normal <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong><br />

ces droites projectives<br />

<br />

dans le fibré normal <strong>de</strong> la droite <br />

projective<br />

, c’est à dire £<br />

¦<br />

à calculer<br />

, [MS74]. <br />

<br />

<br />

Notons <strong>par</strong><br />

<br />

.<br />

<br />

<br />

.<br />

dans<br />

<br />

. Si sont trois variétés lisses, alors on obtient la suite exacte courte suivante<br />

<br />

<strong>de</strong> fibrés normaux:<br />

<br />

<br />

§ § <br />

<br />

Par conséquent, on en déduit que le fibré normal <strong>de</strong> £ © dans est une extension du <br />

<br />

fibré<br />

£ © dans ; mais on a vu que <br />

localement<br />

normal <strong>de</strong> dans et du fibré normal restreint, <strong>de</strong><br />

£ © est trivial, il est localement isomorphe à l’espace produit q, <strong>par</strong> conséquent localement, le<br />

<br />

fibré normal restreint <strong>de</strong> £ © dans est isomorphe au fibré tangent <strong>de</strong> q, il est donc trivial pourvu<br />

<br />

que l’on prenne un représentant suffisamment petit du germe <strong>de</strong> . Par conséquent on est amené à calculer<br />

£ ¦ £ ©© . <br />

Lemme 5.3.6. Soit un sous-groupe <strong>par</strong>abolique standard d’un groupe algébrique complexe, semi-simple<br />

, donné <strong>par</strong> un ensemble <strong>de</strong> racines ¢ simple . Soit le sous-groupe <strong>par</strong>abolique standard issu <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

¢ racines simples , où est une racine en <strong>de</strong>hors du support <strong>de</strong> et £ © tel que . Alors le<br />

£ © ¢ ¦£ ¦ ©§<br />

morphisme naturel , est une -fibration localement triviale,<br />

et £ © <br />

permet d’i<strong>de</strong>ntifier avec le fibré ¢ , ¢ où , est le radical nilpotent <strong>de</strong><br />

l’algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> .<br />

Démonstration. En effet, le morphisme naturel<br />

© ¢ ¦£ ¦ ©<br />

<br />

£<br />

est -invariant <strong>par</strong> conséquent on ¢ <br />

a , £ © où , (cf. lemme 3.1.1). Mais il est<br />

facile alors <strong>de</strong> vérifier que l’on a:<br />

£ ¦ © <br />

<br />

¢ <br />

¢¥ <br />

¢ <br />

La trivialité locale provient <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong> Bruhat-Tits sur . <br />

Notons au passage que la droite projective est contenue dans . Par conséquent on a<br />

£ © trois variétés lisses. On en déduit que le fibré normal <strong>de</strong> dans £ © est une<br />

<br />

extension du fibré normal <strong>de</strong> dans et du fibré normal, restreint, <strong>de</strong> £ © dans . Mais puisque<br />

£ © <br />

¢ <br />

est une fibration localement triviale <strong>de</strong> base lisse, alors le fibré normal restreint <strong>de</strong> dans £ © est<br />

trivial car isomorphe au fibré trivial <strong>de</strong> fibre l’espace tangent au point à <strong>de</strong> , donc <strong>de</strong> classes <strong>de</strong><br />

Chern nulles.<br />

On est donc amené à calculer <br />

£ ¦ © .<br />

Lemme 5.3.7. Avec les même hypothèses que le lemme précé<strong>de</strong>nt. Soit un élément nilpotent contenu<br />

dans ¢ . Soit une droite projective contenue dans P . Alors la première classe <strong>de</strong> Chern du fibré<br />

normal <strong>de</strong> dans £ © est égale à -2.


5.3. – Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> germe <strong>de</strong> surface – 55<br />

Démonstration. D’après ce qui précè<strong>de</strong>, il nous reste à calculer la première classe <strong>de</strong> Chern du fibré<br />

normal <strong>de</strong> dans ¢ . Notons <strong>par</strong> le radical nilpotent <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Lie <strong>de</strong> . Alors on a<br />

la suite exacte courte suivante qui est -invariante:<br />

¢¢§¢ <br />

¢<br />

Par conséquent on en déduit la suite exacte courte <strong>de</strong> fibrés:<br />

¢ ¢ £ ¢§¢ © <br />

<br />

Mais puisque le -module est obtenu comme restriction du ¢ -module , alors le ¢ fibré est<br />

trivial. De plus <strong>par</strong> §¢ hypothèse on a est un espace vectoriel <strong>de</strong> dimension 1 sur lequel agit<br />

via la racine simple : en effet, <br />

si on écrit où ¦ £ ©<br />

est la composante <strong>de</strong> Levi <strong>de</strong><br />

<br />

avec<br />

<br />

(resp. £ © ¦ ) le centre (resp. le sous-groupe dérivé) <strong>de</strong> et <br />

est son radical nilpotent. Les<br />

<br />

sous-groupes<br />

<br />

et £ n’ayant pas <strong>de</strong> caractères, l’action <strong>de</strong> sur§¢ (induite <strong>par</strong> l’action adjoint)<br />

©<br />

se réduit à celle<br />

<br />

<strong>de</strong> , donc elle se réduit à celle du tore maximal d’algèbre <strong>de</strong> Lie , et la différentielle <strong>de</strong><br />

¦<br />

<br />

cette action du tore se matérialise à travers la racine . Alors il est facile <strong>de</strong> vérifier que l’on a:<br />

SL £ ¥§¦ ¨© £<br />

£ ¢§¢ © <br />

<br />

£ SL £ ¥§¦ ¨© © <br />

où est un sous-groupe <strong>de</strong> Borel <strong>de</strong> £ ¥§¦ ¨© SL et le radical nilpotent <strong>de</strong> son algèbre <strong>de</strong> Lie. Mais<br />

SL £ ¥§¦ ¨© . Par conséquent<br />

<br />

<br />

£ ¦ ¢ © <br />

£ £ ©©¥§


Chapitre 6<br />

Sur la correspondance <strong>de</strong> Spaltenstein<br />

L’enjeu du chapitre <strong>de</strong>rnier ne consistait pas seulement à retrouver le résultat <strong>de</strong> Hesselink-Kraft-<br />

Procesi, [Hes76b, KP81], mais aussi à étudier très exactement les fibres <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> où<br />

est une sous-algèbre <strong>de</strong> Borel, (cf. proposition 3.4.4). Si est un élément nilpotent associé à une <strong>par</strong>tition<br />

<strong>par</strong><br />

le théorème 5.2.8, les composantes irréductibles <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <br />

<strong>de</strong> (resp. <strong>de</strong> ) au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> ¢ <br />

l’orbite <br />

(resp. ); on peut alors imaginer que les composantes irréductibles <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

. En réitérant ce type <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cription<br />

<br />

, <strong>de</strong> manière naïve considérons une suite <strong>de</strong> <strong>par</strong>titions £ © adjacentes .<br />

¦¦ <br />

Notons<br />

les sous-algèbres <strong>par</strong>aboliques associées aux <strong>par</strong>titions duales ¦¦ <br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>par</strong>titions . Par<br />

(resp. ) sont <strong>de</strong> la forme ¢<br />

fibres <strong>de</strong> au ¢ <br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> sont <strong><strong>de</strong>s</strong> fibrés en au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong><br />

on peut très bien espérer avoir une suite <strong>de</strong> <br />

fibrations en pour remonter ainsi jusqu’à une<br />

£ ©<br />

certaine<br />

, ce qui donnerait une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription assez semblable à celle d’une variété<br />

<br />

composante irréductible <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Bott-Samelson qui est une tour en , [Dem74]. Mais il y a un inconvénient majeur avec cette idée<br />

naïve: c’est qu’un tel procédé donnerait que <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles lisses £ © <strong>de</strong> , or il existe<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> exemples <strong>de</strong> composantes irréductibles singulières £ © <strong>de</strong> , (cf. [Spa76, p. 454]); si bien qu’avec ce<br />

même procédé on ne peut pas espérer obtenir toutes les composantes irréductibles £ © <strong>de</strong> .<br />

Pour essayer <strong>de</strong> remédier à ce <strong>de</strong>rnier problème, on va essayer <strong>de</strong> “localiser” la position <strong>de</strong> chacune<br />

£ © dans et cela dans le but <strong>de</strong> pouvoir les calculer. Le travail<br />

£ © , l’unique cellule <strong>de</strong><br />

<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> ce chapitre consiste à déterminer pour toute composante irréductible <br />

<br />

<strong>de</strong><br />

où est un espace vectoriel <strong>de</strong><br />

C Schubert <strong>de</strong> la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux complets F F £© <br />

dimension sur un corps algébriquement clos , telle que le sous-espace C soit <strong>de</strong>nse dans .<br />

6.1 Notations, rappels et théorème principal<br />

Soit un espace vectoriel <strong>de</strong> dimension sur un corps algébriquement clos . On appelle un drapeau<br />

(complet) <strong>de</strong> ¦ © ¦¦ <br />

<br />

, une suite <strong>de</strong> sous-espaces vectoriels <strong>de</strong> , tels que . Notons <strong>par</strong> F £© F la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux complets <strong>de</strong> . Fixons une base<br />

£<br />

et <br />

¦<br />

¦ ¦¦ <br />

<br />

<strong>de</strong> ,et pour tout notons £<br />

<strong>par</strong><br />

est appelé le drapeau standard dans . Pour tout entier £ , notons <strong>par</strong><br />

<br />

£ <br />

Soit<br />

semble<br />

¦ ¦¦ © . Le drapeau £ <br />

<br />

£ ¦ ¦¦ © <br />

<br />

<br />

¦¦ © <br />

¦<br />

<br />

, notons <strong>par</strong> , l’ensemble <br />

<br />

¦<br />

<br />

© £<br />

¦¦ © ¦<br />

¦ ¦¦ . Considérons l’en-<br />

£ ¦ ¦¦ © <br />

<br />

<br />

<br />

L’ensemble est i<strong>de</strong>ntifié au groupe symétrique , [BL00, p. 28]: à tout élément <strong>de</strong> ,<br />

<br />

on<br />

associe l’élément £ ¦¦ © <strong>de</strong> défini <strong>de</strong> la manière suivante: est obtenu en rangeant dans<br />

¦<br />

<br />

l’ordre croissant les entiers£©¦£ ¥§©¦¦£ © . On munit l’ensemble <strong>de</strong> la relation d’ordre <strong>de</strong> Bruhat-<br />

Chevalley: pour tout £ ¦ ¦¦ © <strong>de</strong> , on écrira si pour tout<br />

<br />

¦¦ © et £<br />

¦ <br />

et <br />

£ on a . £ ¦<br />

¦¦ © Tout élément <strong>de</strong> peut être représenté <strong>par</strong> le<br />

56


6.1. – Notations, rappels et théorème principal – 57<br />

tableau <strong>de</strong> symboles suivant:<br />

Pour tout élément £ <br />

S £ <br />

<br />

¦¦ ©<br />

¦<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦¦ © <br />

, considérons l’ensemble<br />

¦<br />

¦¦ © <br />

F £¦¦£ © <br />

¦<br />

appelé la variété <strong>de</strong> Schubert dans F relativement à . Alors on a le résultat S suivant: S si et<br />

seulement si , [BL00, p. 26]. Notons <strong>par</strong><br />

C S § S ¦<br />

l’espace C est appelé la cellule <strong>de</strong> Schubert relativement à et on a la décomposition bien connue:<br />

F<br />

<br />

C<br />

On peut aussi voir la cellule <strong>de</strong> Schubert C à <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> la règle suivante que nous appellerons:<br />

Règle d’Ehresmann, [Ehr34, p. 440]: Si on considère les variétés <strong>de</strong> Schubert à <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> leur tableaux<br />

<strong>de</strong> symboles, alors la cellule <strong>de</strong> Schubert associée à est obtenue en enlevant à cette <strong>de</strong>rnière les variétés<br />

<strong>de</strong> Schubert associées aux éléments pour lesquels leurs tableaux <strong>de</strong> symboles sont obtenus en diminuant<br />

d’une unité certains nombres du tableau <strong>de</strong> symboles <strong>de</strong> .<br />

Sur un corps tel (comme pour le corps <strong><strong>de</strong>s</strong> complexes), on a une bijection entre les orbites nilpotentes<br />

dans ¦ © et les <strong>par</strong>titions ordonnées <strong>de</strong> .<br />

£<br />

Soit un élément nilpotent <strong>de</strong> ¦ © . Il lui correspond une <strong>par</strong>tition ordonnée £ £ ¦ ¦ ©<br />

<br />

<strong>de</strong> , notée , appelé le type <strong>de</strong> X, et est la longueur <strong>de</strong> , (cf. p. 43). On appelle un tableau <strong>de</strong> Young<br />

standard <strong>de</strong> ou <strong>de</strong> un arrangement <strong><strong>de</strong>s</strong> entiers ¦¥§¦¦ sans répétition dans les cases du diagramme<br />

<br />

<strong>de</strong> Young <strong>de</strong> <br />

tel que les entiers soient croissants lorsqu’on lit horizontalement <strong>de</strong> gauche vers la droite<br />

et verticalement <strong>de</strong> haut en bas, est aussi appelé la forme du tableau <strong>de</strong> Young standard. Notons <br />

<strong>par</strong><br />

l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux <strong>de</strong> Young standards <strong>de</strong> <br />

.<br />

Soit F la sous-variété <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux fixés <strong>par</strong> <br />

:<br />

£ ¦ ¦¦ © <br />

F £ ¦ ©<br />

¦<br />

¦<br />

F <br />

puisque est nilpotent, on obtient © , si bien que l’on a:<br />

£ ¦<br />

<br />

£ ¦¦ © <br />

F £ ¦ © ¦ <br />

F <br />

<br />

N. Spaltenstein £ ¦ ¦¦<br />

© <br />

F associe à tout drapeau un tableau <strong>de</strong> Young standard <strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la manière suivante: l’élément <br />

induit un endomorphisme nilpotent sur <br />

et £ <br />

fixe<br />

¦¦<br />

le<br />

©<br />

drapeau<br />

. Le diagramme <strong>de</strong> Young <strong>de</strong><br />

est obtenu en retirant une case qui se trouve à un<br />

<br />

coin du diagramme <strong>de</strong> <br />

Young <strong>de</strong> <br />

. Si cette case que l’on vient <strong>de</strong> retirer se trouve à la colonne, on <br />

a la propriété suivante: © £ ©© , £¢£ £ © et réciproquement. Par induction<br />

sur <br />

£ , au drapeau £ ¦¦ © ©<br />

fixé <strong>par</strong><br />

il lui correspond un tableau <strong>de</strong> Young<br />

<br />

standard , alors au £ ¦ <br />

¦¦ © drapeau il correspondra le tableau <strong>de</strong> Young standard obtenu à<br />

<br />

<strong>par</strong>tir <strong>de</strong> auquel on remet la case enlevée avec la <br />

numérotation et ce <strong>de</strong>rnier est bien un tableau <strong>de</strong><br />

<br />

Young standard . Notons <br />

<strong>par</strong> F , l’application ainsi définie. <br />

Pour tout , notons<br />

<br />

<br />

£ © <strong>par</strong> F . Alors on a le <br />

résultat suivant:<br />

Proposition 6.1.1 (Spaltenstein - [Spa76] p. 454). La collection £ F<br />

en sous-variétés irréductibles, lisses et <br />

l’application<br />

<br />

© ¡ est une <strong>par</strong>tition <strong>de</strong> F <br />

<br />

<br />

<br />

F <br />

F est une bijection entre <br />

<br />

<br />

et les composantes irréductibles <strong>de</strong> F . De plus, l’application £ © F <br />

<br />

<br />

<br />

P £¢£ © <br />

£ ©© P £¢£ © £ ©© est une fibration surjective dont les fibres sont isomorphes à F .


6.1. – Notations, rappels et théorème principal – 58<br />

En plus du résultat <strong>de</strong> N. Spaltenstein, R. Steinberg a montré dans l’article [Ste88] que la “position<br />

relative” <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux composantes irréductibles F et F <strong>de</strong> F est reliée à l’algorithme <strong>de</strong> Robinson-<br />

Schensted appliqué à la paire £ ¦ © . La position relative <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux drapeaux £<br />

<br />

<br />

F F , <strong>de</strong> manière équivalente elle peut être définie comme étant l’unique permutation £¢<br />

et £ <br />

¦¦ © ¦<br />

¦ ¦¦ © est définie comme étant la GL £ ¦ © -orbite <strong>de</strong> la paire £ ¦ © dans l’espace<br />

<br />

avec la propriété suivante [Lee00, p. 415]: il existe une base ¦¦ <strong>de</strong> ¦<br />

<br />

telle que ¦¦¢<br />

est une base <br />

<strong>de</strong> <br />

¦¦ <br />

<br />

<br />

et<br />

est une conséquence <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong> Bruhat <strong>de</strong> GL £ ¦ . D’autre <strong>par</strong>t, avec la correspondance © <strong>de</strong><br />

Robinson-Schensted, la permutation associée à la paire <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> Young standards £ ¦ ©<br />

<br />

<strong>de</strong> même forme, est donnée <strong>par</strong> l’algorithme suivant, (cf. <strong>par</strong> exemple [Knu70]): à <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> enlevons le <br />

nombre (ainsi que la case qui le contient); alors, prenons le nombre qui est dans la même <br />

position dans<br />

(que l’a été dans ) et remontons le d’une ligne pour déplacer le plus grand nombre (dans cette même<br />

<br />

ligne) qui lui soit plus petit; utilisons ensuite le nombre déplacé pour déplacer un nombre dans la ligne<br />

supérieure selon la même règle, et ainsi <strong>de</strong> suite, jusqu’à un certain nombre, disons , qui soit éjecté <strong>de</strong> la<br />

première ligne; posons alors £ © . Répétons le même procédé dans les <strong>de</strong>ux nouveaux tableaux<br />

<br />

<strong>de</strong> Young standards (qui ne comportent plus que cases) afin d’obtenir £ © , et ainsi <strong>de</strong> suite<br />

<br />

<strong>de</strong><br />

est une base <strong>de</strong> pour tout . L’existence et l’unicité <strong>de</strong> ¤¢<br />

pour avoir successivement les valeurs £ ¥§©¦¦ £© . Alors le résultat <strong>de</strong> R. Steinberg nous<br />

¦ ¦¦ © <br />

F et £ ¦ ¦¦ © <br />

F dans <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<br />

assure que pour <strong><strong>de</strong>s</strong> £<br />

<br />

éléments<br />

, [Ste88, theorem 1.1].<br />

<br />

ouverts <strong>de</strong>nses appropriés, on a <br />

¤¢<br />

Puisque F est une réunion finie disjointe <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> Schubert, pour toute composante irréductible<br />

F <strong>de</strong> F il existe une unique cellule <strong>de</strong> Schubert C telle que F C soit <strong>de</strong>nse dans F <br />

.<br />

Notons ¢ <strong>par</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux <strong>de</strong> Young standards <strong>de</strong> longueur . Pour <br />

tout<br />

, notons <strong>par</strong> le numéro <strong>de</strong> la ligne occupée <strong>par</strong> le nombre dans . Notons <strong>par</strong><br />

<br />

<br />

et <strong>par</strong><br />

¢¦¥ <br />

§<br />

¤ <br />

¦<br />

©¨ ¦<br />

¦ si ¤ <br />

¦ <br />

sinon<br />

où est la transposition élémentaire qui échange et . Définissons l’élément du groupe symétrique<br />

<br />

suivant:<br />

<br />

<br />

Relativement à la base standard , on peut supposer que ¦ ¦¦<br />

<br />

est décomposé sous forme <strong>de</strong><br />

£<br />

blocs<br />

¦ ¦¦ ©<br />

<br />

<strong>de</strong> Jordan; si est<br />

<br />

le type <strong>de</strong> , alors et pour £ ©<br />

tout <br />

nous<br />

©<br />

avons<br />

et ¦ ¢ £ £©<br />

pour ¦<br />

¥ <br />

<br />

décomposition, on dira que<br />

<br />

est adapté à la base ¦ ¦¦ . <br />

Alors on a:<br />

(6.1)<br />

<br />

; pour une telle<br />

Théorème 6.1.2 (théorème principal). Soit un endomorphisme nilpotent adapté à la base canonique<br />

<br />

<strong>de</strong> <br />

et soit F une composante irréductible <strong>de</strong> F <br />

avec<br />

cellule <strong>de</strong> Schubert telle que le sous-espace C F ¨ est <strong>de</strong>nse dans F .<br />

Donnons le contenu <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier chapitre.<br />

<br />

. Alors C ¨ est l’unique<br />

Dans le 6.2, nous associons a chaque élément <br />

un diagramme <strong>de</strong> variation qui va nous permettre<br />

<strong>de</strong> donner la preuve du théorème principal.<br />

Dans le 6.3, nous donnons <strong>de</strong>ux applications du théorème principal. En premier, nous donnons<br />

un algorithme pour calculer explicitement les fibres <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> dans £ ¦ © (cf. p. 65),<br />

ensuite lorsque ¨ , nous calculons le graphe <strong>de</strong> résolution (pour la définition, voir p. 67) associé à la<br />

fibre <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément nilpotent dont la <strong>par</strong>tition est £ ¥§¦ ¦¦ © et nous allons voir qu’il<br />

est relié au graphe <strong>de</strong> résolution associé à la <strong>par</strong>tition £ ¦ © qui coïnci<strong>de</strong> avec le diagramme <strong>de</strong> Dynkin<br />

<strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© , (cf. p. 70).


6.2. – Diagramme <strong>de</strong> variation et démonstration – 59<br />

6.2 Diagramme <strong>de</strong> variation et démonstration<br />

<br />

<br />

Soit un tableau <strong>de</strong> Young standard. On associe à l’élément son diagramme <strong>de</strong> variation<br />

<br />

défini <strong>de</strong> la manière suivante: notons <strong>par</strong> et £ ¤© . Sur la première ligne<br />

<br />

on dispose <strong><strong>de</strong>s</strong> points pondérés <strong>de</strong> à , ensuite sur les lignes suivantes on représente successivement<br />

chaque cycle <br />

<strong>par</strong> où se trouve à la verticale <strong>de</strong> et à la verticale <strong>de</strong> , et<br />

enfin pour la <strong>de</strong>rnière ligne on recopie la première ligne:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦¦ <br />

¥<br />

<br />

¥<br />

<br />

Le diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

fonctionne <strong>de</strong> la manière suivante: pour connaître la valeur <br />

on <strong>par</strong>t <strong>de</strong> la valeur sur la première ligne, on <strong><strong>de</strong>s</strong>cend verticalement jusqu’au moment où l’on rencontre un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cycles représentés <strong>par</strong> ; dans le cas où l’on ne rencontre pas <strong>de</strong> cycle on trouve £ © , <br />

dans le cas où l’on rencontre un cycle, si on tombe sur la <strong>par</strong>tie du cycle représentée <strong>par</strong> alors on<br />

se décale d’une unité vers la gauche et on réitère ce procédé en <strong><strong>de</strong>s</strong>cendant à nouveau selon la verticale, et<br />

si on tombe sur la <strong>par</strong>tie du cycle £ © .<br />

<br />

alors on trouvera <br />

Exemple 6.2.1. Pour le tableau <strong>de</strong> Young standard<br />

<br />

¥ <br />

<br />

<br />

on trouve <br />

£ §© , le procédé décrit ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus nous donne:<br />

<br />

valeur <br />

, , § , , <br />

on trouve alors £ §© . <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¥<br />

¥<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ ©<br />

et si on veut connaître <strong>par</strong> exemple la<br />

¦ <br />

Soient <strong>de</strong>ux tableaux <strong>de</strong> Young standards <strong>de</strong> forme , (cf. définition p. 57). On écrira<br />

s’il existe un entier tel que , et pour on a <br />

<br />

<strong>par</strong> conséquent ceci définit un ordre total <br />

sur . On dira que est le prédécesseur <strong>de</strong> si <br />

<br />

et pour tout on a . Notons le plus grand élément <strong>de</strong> <br />

<br />

§ . Nous pouvons remarquer que pour l’ordre , <strong>de</strong>ux éléments <strong>de</strong> <br />

sont toujours com<strong>par</strong>ables, ¡ ,<br />

<br />

pour cette relation


6.2. – Diagramme <strong>de</strong> variation et démonstration – 60<br />

d’ordre.<br />

Si est le prédécesseur <strong>de</strong> , notons (resp. <br />

(resp. ) en retirant les cases in<strong>de</strong>xées <strong>par</strong> les entiers ¦ ¦¦ , alors <br />

<br />

) et l’élément maximal (resp. minimal) <strong>de</strong> §¢ et on a: <br />

, <strong>de</strong> plus <br />

<br />

(resp. <br />

Deux tableaux <strong>de</strong> Young standards <br />

<br />

) le tableau <strong>de</strong> Young standard obtenu à <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> <br />

<br />

<br />

et ont une même forme<br />

§<br />

¦ si ¦<br />

¦ si (6.2)<br />

<br />

<br />

¦<br />

est obtenu à <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> en échangeant les places occupées <strong>par</strong> et dans tandis que les places<br />

<br />

occupées <strong>par</strong> les autres entiers sont inchangées.<br />

Pour aboutir à la démonstration <strong>de</strong> ce théorème, nous allons dans un premier temps montrer que la propriété<br />

sont dit adjacents s’il existe un entier tel <br />

du théorème 6.1.2 est réalisée pour et dans un <strong>de</strong>uxième temps nous allons montrer <strong>par</strong> induction sur la<br />

relation d’ordre que cette propriété est vérifiée pour tous les éléments <br />

<strong>de</strong> .<br />

Lemme 6.2.2. Le sous-espace C ¨ F est <strong>de</strong>nse dans F .<br />

Démonstration. Notons <strong>par</strong> £ © le diagramme <strong>de</strong> Young <strong>de</strong> <br />

. Il est facile <strong>de</strong> voir que est obtenu<br />

en remplissant £ © avec les entiers ¦¦ pour la première ligne £ © , et ainsi <strong>de</strong> suite, et finalement<br />

<strong>par</strong> un remplissage avec les entiers ¦¦ pour la <strong>de</strong>rnière ligne <strong>de</strong> £ © . D’après la proposition<br />

6.1.1, <br />

F<br />

est <strong>de</strong>nse dans F <br />

est un ouvert <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> F , alors pour démontrer le lemme, il suffit <strong>de</strong> montrer que C <br />

<br />

¨<br />

F . £ ¦ ¦¦ © <br />

F Soit F <br />

<br />

<br />

, et la<br />

<br />

projection naturelle. Soit l’endomorphisme induit <strong>par</strong> <br />

sur . Par le rappel <strong>de</strong> la<br />

<br />

<br />

£ ¨ ©<br />

construction <strong>de</strong> N.<br />

, où (resp.<br />

<br />

Spaltenstein (cf. page 57), on a ¢£ © £ ¨ © et <br />

<br />

<br />

) désigne le numéro <strong>de</strong> la colonne occupée <strong>par</strong> le nombre (resp. ) dans . Si on écrit<br />

; l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> <br />

drapeaux dans F § <br />

pour lesquels<br />

dans F , alors il suffit <strong>de</strong> se placer dans cette situation pour démontrer le résultat.<br />

<br />

définis <strong>par</strong>:<br />

<br />

<br />

£ © , alors <br />

<br />

<br />

, avec <br />

<br />

, et <br />

¡ <br />

(i.e. <br />

), avec <br />

, est un ouvert <strong>de</strong>nse<br />

<br />

<br />

Considérons comme base canonique <strong>de</strong> les vecteurs <br />

<br />

£©¦ § £¦ if<br />

et posons<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£¦<br />

£ §<br />

¦<br />

<br />

<br />

© <br />

<br />

<br />

©¦ if ¦<br />

comme drapeau standard <strong>de</strong> . Alors, est adapté à la base <br />

<br />

if ¦ ¦<br />

if ¦ (6.3)<br />

¦<br />

<br />

<strong>de</strong> .<br />

Soit le tableau <strong>de</strong> Young standard obtenu en enlevant la case où se trouve le nombre dans .<br />

<br />

<br />

<br />

Alors, nous avons et £ ¦¦<br />

© <br />

F . Il est facile <strong>de</strong> voir<br />

<br />

que est l’élément maximal <strong>de</strong> .<br />

Pour ¥ , posons , et pour <br />

<br />

, nous <strong>de</strong>vons<br />

considérer <strong>de</strong>ux situations, le cas A lorsque et le cas B lorsque .<br />

<br />

et posons . Pour relier les entiers aux entiers <br />

<br />

. Alors, pour obtenir le diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <br />

droite <strong>de</strong> chaque cycle du diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> . <br />

Dans le cas A: pour , on a , et pour ¥ , on a <br />

<br />

, nous augmentons la taille d’une unité vers la<br />

<br />

, et <br />

diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong><br />

<br />

<br />

du diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> avec £¥ et nous rajoutons le cycle <br />

<br />

<br />

Dans le cas B: pour ¥ on a . Alors, pour obtenir le<br />

<br />

, nous augmentons la taille d’une unité vers la droite <strong>de</strong> chaque cycle <br />

Puisque est le plus grand élément <strong>de</strong> <br />

la ème ligne <strong>de</strong> , on a <br />

<br />

¦<br />

<br />

.<br />

, pour chaque et pour tout entier <br />

sur<br />

est <strong>de</strong> la forme<br />

<br />

. Alors le diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong>


6.2. – Diagramme <strong>de</strong> variation et démonstration – 61<br />

suivante: <br />

posons<br />

alors on a:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

, <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

, et £ ©§ , £ ©§ ,<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

En lisant le diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> , on en déduit que: <br />

£ © ¦ si £ ¦ (6.4)<br />

<br />

et pour ¥ , on a:<br />

£ © £<br />

<br />

<br />

© £ <br />

<br />

<br />

Dans le cas A: pour ¦¦ , on a:<br />

Avec les tableaux <strong>de</strong> symboles <strong>de</strong> <br />

a1) Si , pour £ : <br />

a2) Si <br />

a3) Pour <br />

avec ¥ :<br />

©¦ si<br />

<br />

<br />

<br />

£ ©<br />

£ ©¦ si £ ¦<br />

¦ si ¦<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

(6.5)<br />

<br />

<br />

£ ©¦ si <br />

<br />

et , d’après (6.4), (6.5) et (6.6), on obtient:<br />

<br />

.<br />

§<br />

¦<br />

¦<br />

<br />

si<br />

<br />

<br />

, avec ¥ .<br />

Si on écrit<br />

<br />

, avec , on obtient: <br />

a4) Et finalement: § .<br />

D’après (6.3) on a:<br />

Pour a1): on a:<br />

<br />

<br />

£ ¦<br />

¦ si £ ¦<br />

¦ si ¦<br />

<br />

¦ ¦<br />

si ¦<br />

¦<br />

<br />

<br />

<br />

si<br />

£ §<br />

¦<br />

<br />

<br />

© ¦<br />

si ¦<br />

¦<br />

<br />

<br />

si <br />

© £ ¦<br />

© £ ¦<br />

¦ ©<br />

<br />

<br />

¦<br />

<br />

(6.6)


6.2. – Diagramme <strong>de</strong> variation et démonstration – 62<br />

pour , d’après (6.4) on a <br />

£ ¦<br />

©<br />

Pour a2): d’après (6.5) et a3), <br />

¦ <br />

<br />

on a<br />

¦ ¦ ¦ ¦ ¦<br />

<br />

aussi<br />

<br />

© £<br />

¦ ¦ ¦ <br />

<br />

© ¦ si ¦<br />

£ §<br />

¦ si <br />

et ¦<br />

¦ <br />

¦<br />

<br />

©¦ si <br />

¦<br />

¦<br />

; alors, on obtient:<br />

, et pour ¥ on a <br />

<br />

<br />

. Alors on obtient:<br />

£ ¦ ¦<br />

§<br />

¦ £ ©¦ si £ <br />

<br />

Pour a3): pour .<br />

Si . Pour ¥ , d’après (6.5) et (6.6) on ¦<br />

a<br />

¦ ¦ <br />

<br />

¦<br />

<br />

<br />

Si , d’après (6.5) et (6.6) on a ¦ ¦<br />

<br />

<br />

<br />

¦ ¦<br />

<br />

Pour <br />

.<br />

, on a <br />

<br />

. Si bien que l’on obtient:<br />

<br />

Pour a4): nous avons trivialement:<br />

£ <br />

©<br />

¦ <br />

<br />

<br />

¦ <br />

<br />

¦ ¦ ¦<br />

<br />

.<br />

©¦ si <br />

¦<br />

<br />

¦<br />

<br />

£ ¦ ¦<br />

§<br />

¦ £ ©¦ si £ <br />

<br />

¦<br />

<br />

(6.7)<br />

, on a<br />

(6.8)<br />

. Si , on a<br />

, avec ; et on a aussi<br />

(6.9)<br />

D’après la règle d’Ehresmann p. 57, les relations (6.7), (6.8), (6.9), (6.10) et l’induction on en déduit<br />

que <br />

le sous-espace F C est <strong>de</strong>nse <br />

dans ¨ F .<br />

Dans le cas ¦¦ B: pour , on a:<br />

<br />

£ ©<br />

£ © (6.10)<br />

¦ § ¦<br />

<br />

si<br />

£ ©¦ si ¥ (6.11)<br />

<br />

Avec les tableaux <strong>de</strong> symboles <strong>de</strong> et , d’après (6.4), (6.5) et (6.11), on obtient:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

On ¦<br />

<br />

trouve<br />

£ ¦ <br />

et puisque ¦<br />

<br />

Par induction on obtient:<br />

et on a<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

pour et £ , et on a:<br />

© ££ ©<br />

<br />

<br />

et <br />

<br />

on a:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

© £ ¦<br />

£ <br />

<br />

<br />

<br />

©© <br />

<br />

<br />

¦ £ ©£ ©¦ (6.12)<br />

<br />

£ ¦<br />

£ ¦<br />

© ¦<br />

©£ ¦<br />

© <br />

<br />

¦


6.2. – Diagramme <strong>de</strong> variation et démonstration – 63<br />

Si bien £ ¦ ¦¦ © <br />

que ¨ l’on a S , en <strong>par</strong>ticulier on a F<br />

d’Ehresmann p. 57, la relation (6.12) et l’induction on en déduit que <br />

le sous-espace F<br />

<br />

<strong>de</strong>nse <br />

dans F .<br />

S . D’après la règle<br />

<br />

¨<br />

C est ¨<br />

Lemme 6.2.3. <br />

<br />

Soient <strong>de</strong>ux tableaux <strong>de</strong> Young standards adjacents tels que le théorème<br />

principal est vrai pour , (i.e. le théorème généralisé est vérifié pour ; d’après le lemme 6.2.2, il existe<br />

pour lesquels cette propriété est vérifiée). Soit C (resp. C ) l’unique cellule <strong>de</strong><br />

Schubert telle que C F (resp. C F ) est <strong>de</strong>nse dans F (resp. dans F ). Alors, ¡ . <br />

bien <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> <br />

Démonstration. Par hypothèse, nous avons nécessairement:<br />

<br />

<br />

(6.13)<br />

<br />

Supposons que . D’après (6.21) tout drapeau dans C F peut s’écrire sous la<br />

forme , avec <br />

. Ecrivons sous une écriture réduite. A <strong>par</strong>tir du<br />

<br />

<br />

diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> , d’après (6.12) nous avons £ ©£ ¥§© ; d’après<br />

<br />

[Hum92, lemma p. 12], on peut supposer que . <br />

Comme cela a été démontré dans la preuve <strong>de</strong> [Ste74, p. 132], la droite projective <strong>de</strong> type ,<br />

est contenue dans F , et joint les <strong>de</strong>ux points <br />

et <br />

maintenant que F , sinon on peut trouver un sous-espace irréductible localement<br />

fermé C F <strong>de</strong> dimension égale à £ F F © et tel que tout point <strong>de</strong> soit contenu<br />

©£<br />

dans une droite projective <strong>de</strong> type qui soit F contenue dans , mais d’après [Spa82, lemme 1.11 p. 46]<br />

la réunion <strong>de</strong> ces droites projectives est un sous-espace irréductible <strong>de</strong> F <strong>de</strong> dimension £ © F qui<br />

est plus gran<strong>de</strong> que la dimension <strong>de</strong> <br />

F , ce qui est impossible. Alors, si F avec <br />

. Supposons<br />

D’après le lemme 6.2.2, il existe <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <br />

<strong>de</strong><br />

est vérifiée. Par induction, soient tels que pour tout<br />

, d’après [Spa82, lemme 5.11 a)] on a ce qui contredit (6.13). <br />

<br />

pour lesquels la propriété du théorème 6.1.2<br />

, vérifie la propriété du théorème 6.1.2 et <br />

est le prédécesseur <strong>de</strong> <br />

. Soit <br />

<br />

le prédécesseur <br />

<br />

<strong>de</strong> . Alors, pour terminer la démonstration <strong>de</strong> théorème principal généralisé , il suffit<br />

<strong>de</strong> démontrer le lemme suivant: <br />

Lemme 6.2.4. Le sous-espace C ¨ F est <strong>de</strong>nse dans F .<br />

Démonstration. Soit £ tel que et pour on a .<br />

en échangeant <strong>de</strong> place les<br />

entiers et . Puisque est le prédécesseur <strong>de</strong> et d’après (6.2), on a et<br />

<br />

Notons le tableau <strong>de</strong> Young standard adjacent à obtenu à <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> <br />

<br />

¦ si ¡ ¦ <br />

¦ si ¦<br />

<br />

En <strong>par</strong>ticulier, la propriété du théorème 6.1.2 est vraie pour .<br />

Soit<br />

¦ si <br />

(6.14)<br />

£ ¦ ¦¦ © <br />

F . Quitte à remplacer <br />

<strong>par</strong> son endomorphisme induit sur , <br />

on peut supposer que . <br />

Notons <strong>par</strong> ¤¤ ¥¤ , avec ¦¥ . Alors, d’après (6.14) on a:<br />

<br />

Par leurs diagrammes <strong>de</strong> variation, il est facile <strong>de</strong> voir que<br />

¤ <br />

¤§¦ § ¦<br />

si<br />

¦ si (6.15)<br />

<br />

£ © <br />

£ ©¦ si ¦<br />

£ ¥§©¦ si ¦<br />

<br />

si ¥§ £©¦<br />

(6.16)


6.3. – Applications – 64<br />

Soit C l’unique cellule <strong>de</strong> Schubert telle que C F est <strong>de</strong>nse dans F . Avec les tableaux <strong>de</strong><br />

symboles <strong>de</strong> <br />

Considérons à présent<br />

induit <strong>par</strong> <br />

<br />

, et , d’après (6.16) on obtient:<br />

<br />

§<br />

¦ si ¦ <br />

¦ si ¥§ (6.17)<br />

<br />

¦ ¦¦ © <br />

C F £ . Notons <strong>par</strong> <br />

<br />

<br />

l’endomorphisme nilpotent<br />

sur . Soit le tableau <strong>de</strong> Young standard obtenu en enlevant à les cases qui<br />

<br />

contiennent les entiers et . Puisque est adjacent à , est aussi obtenu en enlevant à les<br />

<br />

même cases. Posons ¨ , où £ ¦ <br />

¦¦ © est le type <strong>de</strong><br />

<br />

et d’après (6.14) on a<br />

<br />

<br />

§ <br />

. Soit la projection naturelle. Considérons comme base canonique <strong>de</strong> les <br />

vecteurs <br />

<br />

et posons<br />

définis <strong>par</strong>:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

§<br />

£©¦ si £¦ <br />

£¦ ©¦ si ¦ <br />

comme drapeau standard <strong>de</strong> . Alors est adapté à la base <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

© <br />

F . <br />

Si on note <strong>par</strong> le tableau <strong>de</strong> symboles <strong>de</strong> <br />

du lemme 6.2.2), on peut supposer que pour et ¦ ¦¥ : <br />

Puisque<br />

£ <br />

<br />

£ © ¦ § ¦<br />

<br />

¦ ¦ ¦<br />

si<br />

si<br />

(6.18)<br />

et £ <br />

, <strong>par</strong> induction sur (comme dans la preuve<br />

¢<br />

<br />

¦¦ <br />

<br />

¦ ©£ © (6.19)<br />

£<br />

¦¦ © <br />

C , d’après (6.19) et (6.17) on en déduit que pour ¦ et : <br />

<br />

Alors, on a<br />

(6.20)<br />

<br />

<br />

<br />

, d’après le lemme 6.2.3 on en déduit que , ce qui<br />

termine notre démonstration.<br />

<br />

ou bien <br />

6.3 Applications<br />

6.3.1 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> <strong>Springer</strong><br />

<br />

Notons <strong>par</strong> £ ¦ © GL et <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>de</strong> qui stabilise le drapeau standard; on peut<br />

i<strong>de</strong>ntifier avec T £ ¦ le sous-groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices triangulaires supérieures <strong>de</strong> . Soit le tore maxi-<br />

©<br />

mal <strong>de</strong> GL £ ¦ correspondant aux matrices diagonales. Mais il est facile <strong>de</strong> voir que agit <strong>de</strong> manière<br />

©<br />

transitive sur F , alors on obtient l’i<strong>de</strong>ntification F ; on peut relier la décomposition 6.1 avec cette<br />

<strong>de</strong>rnière décomposition en obtenant:<br />

où est le drapeau standard <strong>de</strong> .<br />

C ¦ (6.21)<br />

<br />

l’espace <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices triangulaires strictement supérieures <strong>de</strong> Soit ¦ © . Soit £ ¦ © <br />

£<br />

£ ¦ © (cf. proposition 3.4.4, [Slo80b, p. 19]). La résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> n’est rien d’autre<br />

<br />

que la <strong>de</strong>uxième projection <strong>de</strong> l’espace sur ¦ © : £<br />

¢ <strong>de</strong> <br />

Son image est exactement la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices nilpotentes <strong>de</strong> ¦ © . Soit<br />

<br />

une matrice nilpotente<br />

£<br />

<strong>de</strong> ¦ © . La fibre au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> § au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong><br />

<br />

est donnée <strong>par</strong>:<br />

£<br />

<br />

£ ¦ ©¦£ ¦ ©<br />

<br />

£ © <br />

<br />

<br />

¦


6.3. – Applications – 65<br />

(cf. 3.2). Par l’i<strong>de</strong>ntification <br />

F on a aussi:<br />

£ © £ ¦ ¦¦ © <br />

F £ ¦ ©<br />

F (6.22)<br />

<br />

Soit le sous-groupe <strong>par</strong>abolique minimal <strong>de</strong> GL £ ¦ correspondant à la racine simple © .<br />

£ ¦ ©<br />

Une<br />

GL . Il<br />

<br />

droite projective <strong>de</strong> type dans F est une sous-variété <strong>de</strong> la forme dans F , avec<br />

est connu que <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> F peuvent être reliés <strong>par</strong> une suite <strong>de</strong> droites projectives <strong>de</strong> types différents<br />

et que ces <strong>de</strong>rnières sont contenues dans F [Ste74, p. 132]. En <strong>par</strong>ticulier, F est un point ou une union<br />

<strong>de</strong> droites projectives.<br />

Par la décomposition <strong>de</strong> Bruhat-Tits, on peut aussi écrire:<br />

£ © <br />

<br />

<br />

(6.23)<br />

<br />

Comme peut être représenté <strong>de</strong> manière canonique sous forme <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong> Jordan, on peut supposer que<br />

où ¦ et pour tout <br />

<br />

§ , on a <br />

<br />

avec<br />

<br />

avec<br />

<br />

£<br />

§¦ <br />

<br />

un élément qui se trouve dans le sous-espace vectoriel engendré <strong>par</strong> avec , <strong>par</strong> conséquent<br />

<br />

et<br />

ont <strong><strong>de</strong>s</strong> supports disjoints.<br />

L’i<strong>de</strong>ntité (6.23) et le commentaire que l’on vient <strong>de</strong> faire nous disent que l’on doit nécessairement avoir<br />

. <br />

Soit § un élément <strong>de</strong><br />

£ ¦ © écrit à <strong>par</strong>tir <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices élémentaires. Notons <strong>par</strong> £ ©§<br />

<br />

¦© ¡ le support <strong>de</strong> £ <br />

. Alors on obtient l’algorithme suivant:<br />

(i) - On doit déterminer l’ensemble:<br />

(ii) - Ensuite pour tout <br />

(iii) - Alors on obtient:<br />

¤ <br />

<br />

<br />

<br />

¤ <br />

£ ¦ © <br />

£ ©¦ £ © £ © <br />

<br />

on doit déterminer le sous-ensemble:<br />

<br />

<br />

<br />

£ ¦© <br />

£ <br />

©¦ £ © £ © <br />

<br />

£ © <br />

<br />

£<br />

<br />

© <br />

Mais N. Spaltenstein a montré que les composantes £ © irréductibles <strong>de</strong> ont toutes la même dimension<br />

égale à £ £ ©© ££ © £ ©© , [Spa77]; si £ ¦ ¦¦ © est le type <strong>de</strong><br />

<br />

,<br />

<br />

<strong>par</strong> £<br />

<br />

¦<br />

¦¦<br />

<br />

notons , alors on <br />

a:<br />

Alors si on considère l’ensemble:<br />

on obtient:<br />

§ © sa <strong>par</strong>tition duale, avec <br />

£ £ ©©<br />

¤ <br />

£ <br />

<br />

£ © <br />

<br />

<br />

<br />

£ © (6.24)<br />

¥<br />

£<br />

<br />

£ ©<br />

<br />

© <br />

© (6.25)<br />

Remarque 6.3.1. La gran<strong>de</strong> difficulté dans cet algorithme c’est le coût très important au calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> en-<br />

.<br />

<br />

sembles et . Mais <strong>par</strong> le théorème principal on a un moyen plus rapi<strong>de</strong> pour obtenir


6.3. – Applications – 66<br />

Proposition 6.3.2. Soit <br />

¤ <br />

<br />

.<br />

un endomorphisme nilpotent adapté à la base canonique. On a<br />

Démonstration. C’est une conséquence immédiate du commentaire précé<strong>de</strong>nt et du théorème principal.<br />

<br />

Exemple 6.3.3. Dans ¦ ¨© considérons les <strong>par</strong>titions £¦ © et £ ¥§¦ ¦ © .<br />

£<br />

(a) - Pour la <strong>par</strong>tition £¦ © on a ; on trouve <br />

données <strong>par</strong> l’adhérence <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces suivants:<br />

<br />

¦ ¦ ¦ , et <br />

<br />

<br />

<br />

¢¦ ¦ ; les composantes irréductibles <strong>de</strong> F sont<br />

<br />

<br />

<br />

¦ <br />

¢ ¦ <br />

<br />

Les diagrammes standards associés à la <strong>par</strong>tition £¦ © sont les suivants:<br />

<br />

¥ <br />

<br />

<br />

¥ <br />

<br />

¦<br />

Le théorème principal nous donne exactement: ; on trouve: <br />

<br />

(b) - Pour la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦¥§© on a <br />

¢¦ ¦ ¦ ¦ , et <br />

<br />

<br />

¤<br />

<br />

<br />

<br />

¥<br />

¦<br />

<br />

¦ ¦ .<br />

¦ ; les composantes<br />

irréductibles <strong>de</strong> F sont alors données <strong>par</strong> l’adhérence <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-espaces:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ <br />

¢ <br />

<br />

<br />

Les tableaux <strong>de</strong> Young standards associés à la <strong>par</strong>titions £ ¥§¦¥§© sont donnés <strong>par</strong>:<br />

<br />

<br />

¥ <br />

<br />

¥<br />

<br />

¦<br />

Le théorème principal nous donne exactement: ¦ .<br />

<br />

; on trouve<br />

(c) - Pour la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦ © on a <br />

<br />

¦ ¢¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦<br />

¦<br />

¦<br />

¦<br />

¦<br />

<br />

et<br />

données <strong>par</strong> l’adhérence <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces suivants:<br />

<br />

¤<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¢¦ ¦ ; les composantes irréductibles sont<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¦ <br />

¦ <br />

<br />

<br />

Les diagrammes standards associés à la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦ © sont donnés <strong>par</strong>:<br />

<br />

<br />

¥<br />

¦ <br />

<br />

¥<br />

¦ <br />

¥ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Le théorème principal nous donne exactement: ¦ ¦ ¦ ¢¦ .<br />

<br />

<br />

peut vérifier que l’on a bien: <br />

<br />

. On


6.3. – Applications – 67<br />

6.3.2 Graphe <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition <br />

Pour ce <strong>de</strong>rnier <strong>par</strong>agraphe nous allons considérer le corps <strong><strong>de</strong>s</strong> complexes ¨ . Considérons<br />

la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>. Alors pour tout élément nilpotent on peut associer le graphe<br />

<strong>de</strong> résolution associé à § £ © <strong>de</strong> la manière suivante, [KL79, p. 179] : à toute composante irréductible <strong>de</strong><br />

£ © on associe un sommet, <strong>de</strong>ux sommets sont joints <strong>par</strong> un segment si l’intersection <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes<br />

irréductibles en question est une sous-variété <strong>de</strong> codimension dans chacun d’eux. Enfin, on étiquette<br />

chaque sommet d’une sous-<strong>par</strong>tie <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples <strong>de</strong> la manière qui suit: soit la composante<br />

irréductible en question et soit une racine simple; notons <strong>par</strong> le sous-groupe <strong>par</strong>abolique minimal<br />

contenant correspondant à la racine simple et notons <strong>par</strong> la projection naturelle;<br />

<br />

<br />

alors on dira que <br />

projectives <strong>de</strong> la forme .<br />

A titre d’information, nous signalons que la détermination <strong><strong>de</strong>s</strong> graphes <strong>de</strong> résolution associés aux fibres <strong>de</strong><br />

<strong>Springer</strong> dans le cas où le groupe algébrique est GL £ ¦ ¨© fait <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> la conjecture <strong>de</strong> Kazhdan-Lusztig<br />

(pour plus <strong>de</strong> détails, voir [KL79, conjecture 6.3]).<br />

si £ £©© , c’est à dire que n’est rien d’autre qu’une union <strong>de</strong> droites<br />

Soit le radical nilpotent ¢£ © <strong>de</strong> . Soit un élément <strong>de</strong> écrit sous sa décomposition<br />

<strong>de</strong> Bruhat-Tits. Notons <strong>par</strong> . Soit <br />

un élément nilpotent. Considérons alors “l’application<br />

formelle”, (cf. page 39):<br />

¦ <br />

¢ <br />

<br />

Soit F une composante irréductible § £ © <strong>de</strong> . Alors on a le résultat suivant:<br />

Lemme 6.3.4. Soit une racine simple. Alors on a les équivalences suivantes:<br />

i)<br />

ii)<br />

iii) <br />

F¨ ;<br />

<br />

F© ; £<br />

Démonstration. ©© n’est rien d’autre qu’une conséquence du résultat:<br />

£ F C ¨ © .<br />

si et seulement si <br />

<br />

théorème principal.<br />

<br />

§ £ © pour tout <br />

<br />

, [Ste74, p. 146], enfin ©© résulte du<br />

Nous allons ici nous intéresser au graphe <strong>de</strong> résolution au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l’élément nilpotent associé à la<br />

<strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦¦ © <strong>de</strong> , i.e. <br />

est dans l’orbite nilpotente minimale, c’est l’orbite nilpotente non-triviale<br />

qui est contenue dans l’adhérence <strong>de</strong> toute autre orbite nilpotente non-nulle, [CM93, p. 61]. Pour<br />

¥<br />

tout<br />

notons <strong>par</strong> F la composante irréductible § £ © <strong>de</strong> associée au tableau <strong>de</strong> Young standard:<br />

<br />

<br />

Pour , notons <strong>par</strong> la racine simple correspondant à la réflexion simple et <strong>par</strong> le<br />

radical nilpotent <strong>de</strong> la sous-algèbre <strong>par</strong>abolique minimale associée à la racine .<br />

Alors on a le résultat suivant:<br />

Lemme 6.3.5.<br />

i) Notons <strong>par</strong> <br />

Alors on a:<br />

ii) F ¦<br />

<br />

<br />

£¦ © ¤ § £© § £© et <strong>par</strong> <br />

<br />

<br />

<br />

¨ <br />

<br />

1<br />

2<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£ ¥§¦ © ¦ <br />

.


6.3. – Applications – 68<br />

Démonstration. © Pour alléger les écritures notons <strong>par</strong> le numéro <strong>de</strong> la ligne occupée <strong>par</strong> le nombre<br />

dans le tableau <strong>de</strong> Young . Pour £ notons <strong>par</strong> . Alors on a<br />

<br />

¦ pour £¦<br />

¦ pour ¦<br />

<br />

pour <br />

¦<br />

Ce qui nous donne l’aspect du diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <br />

<br />

où ¥ . Alors on en déduit que <br />

<br />

et pour on a <br />

<br />

Alors on a:<br />

et pour ¥<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

¥<br />

¥<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

§ :<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

£© , pour tout ¥ on a <br />

§<br />

£© . §<br />

£¦ © <br />

<br />

£¦ © ¦ <br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

(6.26)<br />

§ £© ¥<br />

<br />

<br />

Alors le sous-groupe £ est engendré <strong>par</strong> les matrices élémentaires avec £¦ © <br />

¨<br />

, et <br />

§ est le sous-espace engendré <strong>par</strong> les matrices élémentaires <br />

¤§ <br />

. Pour tout £¦ © ,<br />

£<br />

<br />

© et on a £ © <br />

£ © <br />

<br />

¨ ¨ <br />

<br />

<br />

si et<br />

<br />

seulement si £¦ © ¥§¦© ¦ <br />

£ . Si bien que l’on obtient ¨ <br />

si et seulement si<br />

£¦ © ¡ £ ¥§¦<br />

<br />

© avec £ . On vérifie que l’on a: <br />

De plus, d’après (6.24) on a:<br />

Notons <br />

<strong>par</strong><br />

où ¨ .<br />

© Pour tout ¨ <br />

Alors on a<br />

c’est à dire<br />

£ £ ¥§¦ © ¦ <br />

£ ©© <br />

¥<br />

£<br />

£ ¥§¦ © ¦ <br />

¨ <br />

££ © <br />

©<br />

©£ ¥§© £<br />

¥<br />

© £ ©£ ¥§©<br />

¥ <br />

. D’après la proposition 6.3.2, on en déduit que:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

on a vu précé<strong>de</strong>mment que <br />

<br />

© £¦ © £ <br />

<br />

<br />

(6.27)<br />

¨ <br />

¨ et <strong>par</strong> conséquent<br />

£ <br />

¨ <br />

¨ © £ <br />

§ £©¦ <br />

§ £ ©© <br />

£ <br />

¨ <br />

¨ © £ ¦ ¥§©


6.3. – Applications – 69<br />

Pour tout £ , soit la racine simple correspondant à la réflexion simple .<br />

D’après le lemme 6.3.4, on a alors <br />

£¦ © ¡<br />

F si et seulement s’il existe un entier tel que<br />

£ <br />

<br />

¦ © , mais cela n’a lieu que pour ¡<br />

<br />

<br />

Remarque 6.3.6. L’ensemble F aurait pu être déduit <strong>de</strong> [Spa77, proposition b. p. 455], qui nous donne<br />

exactement: F § ¦ § , où § est le numéro <strong>de</strong> la colonne occupée <strong>par</strong> le nombre<br />

<br />

<br />

dans .<br />

<br />

. D’où le résultat.<br />

Théorème 6.3.7. Pour tout ¥¦ , l’intersection F F est une sous-variété <strong>de</strong> codimension<br />

dans chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces F et F .<br />

Démonstration. Fixons ¥ . D’après la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription (6.25), la proposition 6.3.2 et le lemme<br />

6.3.5, la composante irréductible F n’est rien d’autre que l’adhérence <strong>de</strong> la sous-variété:<br />

Alors en combinant avec le diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <br />

(cf. démonstration précé<strong>de</strong>nte), on obtient:<br />

££<br />

<br />

<br />

Pour ££ notons <br />

<strong>par</strong><br />

Mais on a l’i<strong>de</strong>ntité suivante:<br />

£<br />

<br />

<br />

et puisque dans l’expression <strong>de</strong> <br />

<strong>de</strong> proche en proche on obtient<br />

¨ £<br />

<br />

© £ ©<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Par le même principe on a l’i<strong>de</strong>ntité suivante:<br />

¦ ¦ ©<br />

£ <br />

<br />

<br />

<br />

¨ © <br />

qui nous donne les expressions <strong>de</strong> <br />

§<br />

£ ¦ ©<br />

<br />

<br />

¦ © £<br />

<br />

<br />

£¦ ©¦¦£¦ © .<br />

£ ©<br />

<br />

<br />

©£ <br />

©£ ¦ ¦ ©<br />

<br />

<br />

<br />

on trouve la réflexion simple , on a <br />

¦ ¦ © £ £<br />

©<br />

<br />

<br />

<br />

¢ <br />

¦¦ ,<br />

© ©<br />

¦¦<br />

£<br />

<br />

¦ £ ©<br />

<br />

<br />

<br />

£ <br />

©£ <br />

<br />

©£ ¦ ¦ ©<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<strong>de</strong> même <strong>de</strong> proche en proche on obtient<br />

¦ © £ £ ¦ © ¦ <br />

<br />

<br />

<br />

¦ <br />

©£ £ <br />

¦ ©<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

En réitérant ainsi ce principe, on obtient la relation suivante:<br />

¨ £ <br />

£ © ¨ © £ ¦ ©<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

De plus, dans le diagramme <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <br />

, en <strong>par</strong>ticulier les termes ¦¦ <br />

pour tout ¥¤ on a <br />

¦ © £ £ ©<br />

© <br />

<br />

<br />

d’après (6.26) et puisque on se rend compte que<br />

§<br />

commencent tous<br />

<br />

<strong>par</strong><br />

pour lesquelles on a:<br />

; <strong>par</strong> conséquent, il existe <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs <strong>par</strong>ticulières ¦¦ ¦<br />

<br />

£ ¦ ©£<br />

©<br />

¨


6.4. – Perspectives – 70<br />

Puisque on en déduit que <br />

<br />

<br />

<strong>par</strong> conséquent on en déduit que:<br />

<br />

et l’intersection F F est l’adhérence du sous-espace:<br />

£<br />

© ¨ <br />

<br />

©<br />

la codimension <strong>de</strong> F F dans chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces F et F est donc égale à<br />

F F £ © £ <br />

<br />

£ <br />

<br />

<br />

<br />

©<br />

<br />

Remarque 6.3.8. Le théorème précé<strong>de</strong>nt est contenu dans [Varg79, theorem 4.4], mais nous avons voulu<br />

obtenir ce même résultat à <strong>par</strong>tir du théorème principal.<br />

¦<br />

Le graphe <strong>de</strong> résolution pour la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦¦ © est <strong>de</strong> la forme suivante: avec F <br />

on a: <br />

F <br />

<br />

On sait que le graphe <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition £ ¦ © est le diagramme <strong>de</strong> Dynkin <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© ,<br />

[Ste74]. Si on considère les graphes <strong>de</strong> résolution sans leurs étiquetages, on se rend compte que le graphe<br />

correspondant à la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦¦ © est exactement le même que celui <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition £ ¦ © . Et pour<br />

chaque sommet <strong>de</strong> ce graphe non étiqueté, on remarque que l’étiquetage qui doit être attribué à la<br />

£ ¦ ©<br />

<strong>par</strong>tition<br />

et celui <strong>de</strong> la £ ¥§¦ ¦¦ © <strong>par</strong>tition sont complémentaires dans l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> racines simples.<br />

Et on notera que la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦¦ © est exactement la <strong>par</strong>tition duale <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition £ ¦ © .<br />

F <br />

<br />

6.4 Perspectives<br />

<br />

<br />

F <br />

<br />

Un travail à faire dans l’immédiat serait d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats semblables à ceux qui ont étés obtenus<br />

dans le chapitre 5 pour les autres algèbres <strong>de</strong> Lie classiques complexes. Pour cela il faudrait juste s’adapter<br />

à la donnée combinatoire <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes dans chacune <strong>de</strong> ces algèbres <strong>de</strong> Lie.<br />

La géométrie <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément nilpotent sous-régulier caractérise<br />

<strong>par</strong>faitement la strate donnée <strong>par</strong> l’orbite nilpotente sous-régulière, (cf. [Ste74, théorème 2 p. 153]),<br />

nous pouvons espérer avoir un résultat analogue pour toutes les autres strates données <strong>par</strong> les orbites du lieu<br />

donnés <strong>par</strong> la <br />

singulier <strong>de</strong> . Dans le cas <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© on peut remarquer que la famille d’invariants <br />

proposition 6.3.2 permet <strong>de</strong> retrouver la fibre <strong>de</strong> § au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’un élément nilpotent sous-régulier <br />

exemple 6.3.3 (a)), grâce à ce même résultat on peut espérer obtenir un moyen <strong>de</strong> décrire toutes les autres<br />

fibres <strong>de</strong> et ainsi avoir une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong><strong>de</strong>s</strong> strates correspondantes du lieu singulier <strong>de</strong> .<br />

Avec le théorème principal 6.1.2, on a réussi à “localiser” les composantes irréductibles <strong>de</strong> la fibre<br />

<strong>de</strong> <strong>Springer</strong>; alors un projet intéressant serait <strong>de</strong> donner les équations <strong>de</strong> ces composantes irréductibles en<br />

utilisant la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> monômes standards, [BL02, KL02, LL02], ceci nous permettrait d’avoir un champ<br />

d’investigation pour obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés semblables à celle <strong><strong>de</strong>s</strong> variétés <strong>de</strong> Schubert.<br />

L’inclusion B B induit un homomorphisme <strong>de</strong> groupes d’homologie<br />

£ B © £<br />

B ©<br />

<br />

Alors un travail très intéressant serait <strong>de</strong> donner les classes d’homologie <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes irréductibles <strong>de</strong><br />

B en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> classes <strong><strong>de</strong>s</strong> variétés <strong>de</strong> Schubert, en s’inspirant du travail <strong>de</strong> J.J. Güemes [Güe89] qui a<br />

(cf.


6.4. – Perspectives – 71<br />

pu le réaliser lorsque est <strong>de</strong> type crochet, i.e. que son type est <strong>de</strong> la forme suivante £¦ ¦¦ © avec , <br />

la philosophie <strong>de</strong> ses démonstrations est assez semblable à celle <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier chapitre, il est raisonnable <strong>de</strong><br />

croire que l’on puisse <strong>par</strong>venir à une généralisation très prochainement.<br />

Dans une algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple complexe, si désigne le radical nilpotent d’une sous-algèbre<br />

<strong>de</strong> Borel , alors pour toute orbite nilpotente , on a £ © £ © , [Spa77], alors A. Joseph<br />

<br />

et D. Vogan ont montré que les composantes irréductibles <strong>de</strong> sont <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-variétés lagrangienne<br />

<strong>de</strong> muni <strong>de</strong> la forme symplectique <strong>de</strong> Kostant-Kirillov, [Jos84, Vog79]; <strong>par</strong> le théorème 5.2.6, on peut<br />

envisager dans le cas <strong>de</strong> ¢¡¤£ ¦ ¨© avoir le même résultat en remplaçant plus généralement <strong>par</strong> le radical<br />

nilpotent d’une sous-algèbre <strong>par</strong>abolique.<br />

Enfin, un projet plus ambitieux serait <strong>de</strong> comprendre la relation entre le résultat <strong>de</strong> E. Brieskorn<br />

[Bri70] et celui <strong>de</strong> F. Knop [Kno87]; le résultat <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier est le suivant. Soit un groupe algébrique<br />

complexe <strong>de</strong> type ¦ ¦ ¦ ¦ , d’algèbre <strong>de</strong> Lie . Considérons l’action adjointe <strong>de</strong> sur . Cette ac-<br />

tion va induire une action sur l’espace projectif P £ © . Puisque l’action adjointe est irréductible, il existe une<br />

<br />

unique orbite fermée dans P £ © donnée <strong>par</strong> la plus gran<strong>de</strong> racine. Pour tout élément<br />

<br />

, considérons<br />

<br />

le <br />

<br />

<br />

<br />

£ ¦ © sous-espace <strong>de</strong> P £ © , où est la forme <strong>de</strong> Killing. Si<br />

<br />

est un élément nil-<br />

<br />

potent régulier, alors présente une singularité isolée <strong>de</strong> même type que . Ce résultat extraordinaire est<br />

le <strong>de</strong>uxième pont entre la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> singularités et celle <strong><strong>de</strong>s</strong> algèbres <strong>de</strong> Lie. Une chose que nous pouvons<br />

remarquer pour ¢¡¤£ ¦ ¨© est que la représentation adjointe est donnée <strong>par</strong> la <strong>par</strong>tition £ ¥§¦ ¦¦ © qui est la<br />

<strong>par</strong>tition duale <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tition associée à l’orbite sous-régulière, [FH91], et que c’est cette <strong>de</strong>rnière orbite<br />

qui joue un rôle essentiel dans le résultat <strong>de</strong> E. Brieskorn, tandis que l’orbite n’est rien d’autre que le<br />

projectivisé <strong>de</strong> l’orbite nilpotente minimale. Je pense qu’il serait bon <strong>de</strong> considérer une autre <strong>par</strong>tition or-<br />

donnée <strong>de</strong> , à cette <strong>par</strong>tition va correspondre une représentation ¢ irréductible SL £ ¦ ¨© GL £¥¢© ,<br />

[FH91]; le groupe SL £ ¦ ¨© va aussi agir sur l’espace projectif P ££¢© et il n’y aura qu’une seule orbite<br />

fermée dans P £¢© . Alors l’enjeu consisterait à lier les singularités qui ap<strong>par</strong>aissent dans la fibre £ © <br />

du morphisme ¢ ¤¢ SL £ ¦ ¨© , à celles <strong><strong>de</strong>s</strong> <br />

<br />

<br />

<br />

£ ¦ ©¢ sous-espaces , avec<br />

£ © et £¦©¢ représente une forme bilinéaire non-dégénérée sur £¢ .


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In<strong>de</strong>x<br />

A<br />

action complètement réductible . . . . . . . . . . . . . 27<br />

action hamiltonienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

action symplectique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

adapté à une base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

algèbre affine d’un ensemble algébrique affine . 5<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie du groupe algébrique . . . . . . . . . . 8<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie réductive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie résoluble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

algèbre <strong>de</strong> Lie semi-simple, simple . . . . . . . . . . . 9<br />

algèbre enveloppante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

application <strong>de</strong> Spinger généralisée. . . . . . . . . . .30<br />

application moment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32, 33<br />

B<br />

base d’un système <strong>de</strong> racines . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

C<br />

cellule <strong>de</strong> Schubert, 16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

chambre <strong>de</strong> Weyl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

chambre fondamentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

champ <strong>de</strong> vecteurs invariant à gauche . . . . . . . . . 8<br />

champ fondamental hamiltonien . . . . . . . . . . . . 33<br />

classe <strong>de</strong> Chern . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

comorphisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

composante irréductible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

composante neutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

conjugués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

D<br />

décomposition <strong>de</strong> Chevalley-Cartan . . . . . . . . . 11<br />

décomposition <strong>de</strong> Bruhat-Tits . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

décomposition <strong>de</strong> Jordan-Chevalley . . . . . . . . . . 9<br />

décomposition <strong>de</strong> Levi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

désingularisation simultanée . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

diagramme <strong>de</strong> Dynkin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

diagramme <strong>de</strong> Dynkin associé à une orbite nilpotente<br />

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

diagramme <strong>de</strong> variation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

diagramme <strong>de</strong> Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

drapeau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

droite projective . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49, 65<br />

E<br />

élément distingué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

élément nilpotent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9, 17<br />

élément polarisable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

élément régulier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

élément semi-simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

élément unipotent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

ensemble algèbrique affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

espace irréductible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

espace préhomogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

F<br />

faisceau structural . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

faisceau image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

feuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

feuille <strong>de</strong> Dixmier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

fibré principal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

filtration bonne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

fonction régulière en un point . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

forme d’un tableau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

forme <strong>de</strong> Killing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

forme <strong>de</strong> Liouville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

G<br />

-fibré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

<br />

-module. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

<br />

-module induit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

<br />

-module simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

<br />

-morphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

<br />

-variété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

<br />

-variété homogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

<br />

-module . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

<br />

graphe <strong>de</strong> résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

groupe adjoint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

groupe algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

groupe d’isotropie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

groupe <strong>de</strong> Weyl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

groupe résoluble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

H<br />

hypothèses et notations (H-N). . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

I<br />

idéal résoluble. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8


– In<strong>de</strong>x – 77<br />

L<br />

longueur d’un mot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

M<br />

module <strong>de</strong> Verma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

morphisme équivariant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

morphisme algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

morphisme <strong>de</strong> groupes algébriques . . . . . . . . . . . 6<br />

multiplicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

N<br />

nappe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

O<br />

orbite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

orbite <strong>de</strong> Richardson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

orbite induite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20, 46<br />

orbite nilpotente minimale. . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

orbite nilpotente régulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

orbite nilpotente sous-régulière . . . . . . . . . . 20, 38<br />

orbite régulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

ordre <strong>de</strong> Bruhat-Chevalley . . . . . . . . . . . . . . 16, 56<br />

ouvert affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

P<br />

<strong>par</strong>tition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 43<br />

<strong>par</strong>tition duale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

<strong>par</strong>tition ordonnée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 43<br />

<strong>par</strong>titions adjacentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

<strong>par</strong>titions associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

prévariété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

prédécesseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

R<br />

racine positive, négative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

racine simple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

racines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

radical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

radical nilpotent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

règle d’Ehresmann. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

représentation adjointe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

représentation d’opérateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

représentation d’un groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

résolution <strong><strong>de</strong>s</strong> singularités . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

résolution minimale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

S<br />

section transverse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

singularités rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

singularités simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

¢¡¤£ ¥§¦ ¨© -triplet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

smoothly equivalent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Borel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

sous-algèbre <strong>de</strong> Levi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

sous-algèbre <strong>par</strong>abolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

sous-algèbre <strong>par</strong>abolique <strong>de</strong> Jacobson-Morozov<br />

22<br />

sous-algèbre <strong>par</strong>abolique distinguée . . . . . . . . . 22<br />

sous-groupe <strong>par</strong>abolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

sous-groupe <strong>de</strong> Borel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

stabilisateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

système <strong>de</strong> racines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

T<br />

tableau <strong>de</strong> Young standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

tableaux <strong>de</strong> Young standards adjacents . . . . . . . 60<br />

topologie <strong>de</strong> Zariski. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

tore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

type d’un endomorphisme nilpotent . . . . . . . . . 57<br />

V<br />

variété algébrique affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

variété associée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

variété déterminentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

variété <strong>de</strong> Schubert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 57<br />

variété symplectique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33


Résumé<br />

Cette thèse commence <strong>par</strong> quatre chapitres qui sont consacrés aux rappels <strong>de</strong> la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes algébriques<br />

semi-simples complexes, <strong>de</strong> leurs algèbres <strong>de</strong> Lie et <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites nilpotentes sous l’action adjointe.<br />

Dans le chapitre 5, on étudie en détails les fibres <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisées. Dans le cadre général <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

algèbres <strong>de</strong> Lie semi-simples complexes, on obtient une borne supérieure pour leur dimension, généralisant<br />

un résultat <strong>de</strong> R. Steinberg et permettant ainsi <strong>de</strong> décrire certaines <strong>de</strong> leurs composantes irréductibles. Puis<br />

dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices <strong>de</strong> trace nulle, on détermine la fibre générale au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la <strong>par</strong>tie générique du lieu<br />

singulier. En s’inspirant d’un travail <strong>de</strong> H. Esnault, on en déduit, en <strong>par</strong>ticulier, que l’application <strong>de</strong> <strong>Springer</strong><br />

généralisée associée à l’adhérence d’une classe <strong>de</strong> conjugaison nilpotente, se restreint en la résolution<br />

minimale <strong><strong>de</strong>s</strong> singularités génériques en codimension 2, retrouvant le fait que ces singularités sont simple<br />

<strong>de</strong> type , un résultat <strong>de</strong> H. Kraft et C. Procesi.<br />

Dans le chapitre 6, pour la variété <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux complets, les fibres <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> sont formées <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux<br />

fixés <strong>par</strong> les endomorphismes nilpotents. D’après N. Spaltenstein, les composantes irréductibles <strong>de</strong> ces<br />

fibres sont <strong>par</strong>amètrées <strong>par</strong> les tableaux <strong>de</strong> Young standards. Alors le résultat principal consiste à déterminer<br />

à <strong>par</strong>tir d’un tableau <strong>de</strong> Young standard associé à une composante irréductible <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> <strong>Springer</strong>,<br />

l’unique cellule <strong>de</strong> Schubert dont l’intersection avec soit <strong>de</strong>nse dans .<br />

Mots clefs: Résolution <strong>de</strong> <strong>Springer</strong> généralisée, orbites nilpotentes, singularités simples, tableau <strong>de</strong><br />

Young standard, cellules <strong>de</strong> Schubert, Variété <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux.<br />

Abstract<br />

This thesis begins with four chapters which are <strong>de</strong>voted to the presentation of some results about the theory<br />

of the semi-simple complex algebraic groups, of their Lie algebras and of the nilpotent orbits un<strong>de</strong>r the<br />

adjoint action.<br />

In chapter 5, we study in <strong>de</strong>tails the general <strong>Springer</strong> fibers. In the general framework of the semi-simple<br />

complex Lie algebras, we obtain a majoration for their dimension, this generalizes a result of R. Steinberg<br />

and allows us to <strong><strong>de</strong>s</strong>cribe some irreducible components of the general <strong>Springer</strong> fiber. Next for the special<br />

linear Lie algebra, we <strong>de</strong>termine the general <strong>Springer</strong> fiber above the generic points of the singular locus.<br />

With H. Esnault’s work, we <strong>de</strong>duce in <strong>par</strong>ticular that the general <strong>Springer</strong> resolution associated to the closure<br />

of a nilpotent orbit restricts to the minimal resolution of the generic singularities in codimension 2, this<br />

shows again that this singularities are simple of type , a result of H. Kraft and C. Procesi.<br />

In chapter 6, for the full flag variety, the <strong>Springer</strong> fibers are i<strong>de</strong>ntified with the flags fixed by the nilpotent<br />

endomorphism. By N. Spaltenstein, the irreducible components of theses fibers are <strong>par</strong>ameterized by the<br />

standard Young tableaux. Then the main result consists in <strong>de</strong>termining with the standard Young tableau<br />

associated to an irreducible component of the <strong>Springer</strong> fiber the unique Schubert cell such that the intersection<br />

with is <strong>de</strong>nse in .<br />

Key words: general <strong>Springer</strong> resolution, nilpotent orbits, simple singularities, standard Young tableau,<br />

Schubert cells, flag variety.

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