Antigone. « L'assassinat de la France - LibertyVox
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<strong>Antigone</strong>. <strong>«</strong> <strong>L'assassinat</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> expliqué à ma petite-fille »<br />
- Oui, mais nous, nous avons tué un million d’Algériens.<br />
- Faux. Propagan<strong>de</strong>. Les <strong>de</strong>rniers chiffres donnés par les meilleurs<br />
historiens dont un Algérien, donnent au maximum 250 mille,<br />
combattants à l’écrasante majorité, et dont une gran<strong>de</strong> partie tuée par<br />
les Algériens eux-mêmes. Les dix mille morts français n’ont été, eux,<br />
que <strong>de</strong>s civils, soit un civil sur cent tué par terrorisme puisque <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion <strong>«</strong> pied-noir » se montait à un million <strong>de</strong> personnes, ce qui<br />
ferait, rapporté à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion française d’aujourd’hui, 600 milles<br />
civils tués en quatre ans ! Et je ne parle pas <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> disparus ni<br />
<strong>de</strong>s mutilés à vie.<br />
Tu sembles, cette fois, médusée par le nombre donné.<br />
- Alors, ai-je repris, qu’aurait dû faire l’armée ? Se croiser les bras et<br />
<strong>la</strong>isser sous ses yeux massacrer <strong>de</strong>s civils innocents ?<br />
- Non, bien sûr.<br />
- Noyer <strong>la</strong> kasbah, repaire <strong>de</strong>s terroristes, sous les bombes ? C'était<br />
possible : il n'y vivait pas d'Européens.<br />
- Non plus !<br />
- Tu as raison. Et, justement, nous n'avons pas eu ce cynisme criminel.<br />
Alors qu’est-ce qu’il restait ?<br />
- Je ne sais pas, moi !<br />
- Tu vois, tu fais comme tout le mon<strong>de</strong> : tu te défiles. Mais quand tu es<br />
responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> tes compatriotes et que tu vas vu, <strong>de</strong> tes yeux<br />
vu, <strong>de</strong>s boucheries quasi quotidiennes <strong>de</strong> femmes et d’enfants<br />
déchiquetés par les bombes, <strong>la</strong> mise à <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s suspects<br />
apparaît comme un moindre mal. Ce n’est pas par sadisme, par gaieté<br />
<strong>de</strong> cœur que les militaires se sont ralliés à cette solution.<br />
- Ouais… dis tout <strong>de</strong> suite que c’est par humanité.<br />
J’ignore ton sarcasme.<br />
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