Le sémantisme des marqueurs aspecto-temporels du bambara : une ...
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1.5.2.3.2. <strong>Le</strong> verbe aó dans l’acception ‘ressembler à’.<br />
Dans (121), (122) le remplacement par la construction à participe complétif en -kdm<br />
(cf.. 2.1.1.) est possible sans modification de sens. <strong>Le</strong>s constructions participiales<br />
correspondantes sont données entre parenthèses :<br />
(121). » aó,q` » a…_ e∆- '» aó,kdm aú » a…_ e∆-(<br />
3.sg ressembler- 3.sg mère-art pp<br />
MP<br />
‘Il ressemble à sa mère’.<br />
(122).R—j‡ m’ L…c‡ aó,q` Õófñm e∆-<br />
Sékou et Madou ressembler-MP l’un.l’autre pp<br />
'R—j‡ m’ L…c‡ añ,kdm aú 'Õófñm e∆).) ‘Sékou et Madou se ressemblent’.<br />
1.5.2.4. <strong>Le</strong> parfait de l’antériorité immédiate n’apparaît qu’avec les circonstants<br />
<strong>temporels</strong> r’r»m ou r’r»m r’r»m ‘tout de suite, maintenant’ (dans les énoncés de sens<br />
« venir de faire qch. » ; l’acception principale de r’r»m est ‘maintenant, moment<br />
présent’). 10<br />
(123).(TMAQ 38).[Q : Connaissez-vous mon frère? R :] (Oui,) je viens de le<br />
rencontrer (= il y a quelques minutes).<br />
0( m x— » x— r’r»m .r’r»m r’r»m-<br />
1.sg MP 3.sg voir maintenant /toute à l’heure<br />
1( m aó,q` j» » x— 'r’r»m(-<br />
1.sg sortir-MP inf 3.sg voir maintenant<br />
Il n’est pas impossible que la deuxième variante de tra<strong>du</strong>ction en <strong>bambara</strong> de<br />
l’exemple (123) soit un calque <strong>du</strong> passé immédiat français, <strong>une</strong> <strong>des</strong> acception <strong>du</strong> verbe<br />
aó étant ‘venir de (quelque part)’ [Bailleul 1996, 45]. Cette construction est<br />
apparemment périphérique dans le système <strong>du</strong> <strong>bambara</strong> standard. Dans mon corpus de<br />
textes je n’en ai trouvé qu’un seul exemple dans un livre tra<strong>du</strong>it <strong>du</strong> français :<br />
(124). B∆,m’m_ l’m aó,q` j» » i~_ s‘fô r’r`m+<br />
homme-dim-art rel sortir-MP inf 3.sg ombre couper maintenant<br />
Z» x— ’ Õúrhm É b∆mhm j—kdm ÿm l~ j» » Õ‘mhmj…---\ ‘[Elle a abordé ce gars] qui<br />
venait de l’effrayer [et elle lui a demandé...]’ [NS33].<br />
1.5.2.5. <strong>Le</strong> parfait dans le sens de futur est, en fait, un emploi figuré <strong>du</strong> parfait. Il<br />
apparaît surtout dans <strong>une</strong> formule figée :<br />
(125). m s…`,q`- ', J—k–m>(<br />
1.sg partir-MP déjà<br />
‘– Et bien, je pars. (– Déjà?)’. 11<br />
10<br />
Il faut distinguer ce circonstant d’<strong>une</strong> interjection discursive homonymique qui apparaît à<br />
la fin de phrase et exprime le sens ‘eh, donc, et voilà ; et puis’. Cette interjection marque les<br />
tournants stratégiques de la narration (parfois même dans la première phrase <strong>du</strong> texte), en la<br />
divisant, dirait-on, en paragraphes. Une fonction semblable est remplie par les interjections<br />
»xhv…, »v…, òvó et d’autres, qui, à la différence de r’r»m+ occupent la position au début de<br />
phrase.<br />
11<br />
Une extention sémantique de ce type <strong>du</strong> perfectif/parfait/passé est typique pour beaucoup<br />
de langues, dont le russe par exemple.