telecharger le roman complet au format pdf (971 ko ... - Jean-Luc Louis

-Je suppose qu’il doit déjà y avoir des rumeurs au sein
des hautes instances de l’église concernant sa succession ?
-Nous sommes des hommes de Dieu mais nous sommes
avant tout des hommes, il est vrai que des bruits de couloir
ont fait leur apparition ces derniers temps.
-Avez-vous eu l’occasion de vous entretenir avec lui ces
derniers temps ? je veux dire de façon tout à fait
confidentielle…
-Je vois où vous voulez en venir. Le Pape m’a un peu
mis dans la confidence vu ma position. J’ai souvent eu
l’occasion de travailler avec lui sur le devenir de l’Eglise
ainsi que sur les grandes orientations théologiques que nous
devons prendre. Nous pensons qu’il est nécessaire de
renforcer certaines positions que nous avons perdues depuis
quelques centaines d’années. Mais nous devons aller
doucement pour ne pas brusquer nos forces vives. Le fait
que depuis ces dernières années, excusez-moi d’utiliser des
termes aussi bassement économiques, nous ayons perdu
certaines « parts de marché » vis à vis de nos fidèles, nous
oblige à revoir la direction à prendre. C’est est le fruit d’un
certain laxisme qui s’est installé ces derniers temps. En
choisissant une voie plus ouverte dans notre politique, nous
avons coupé la branche sur laquelle nous étions assis. Cela
a permis à d’autres de s’installer plus confortablement et
surtout plus violemment sur le devant de la scène. Nous
avons une sacrée concurrence avec les intégristes de tous
bords apparus au cours des deux décennies qui viennent de
passer. Nous sommes quelques-uns à penser qu’il faut
réagir vite.
-Et par rapport au sujet qui nous intéresse ?
-Il est clair que cela peut poser certains problèmes. A
commencer par la remise en question de notre pouvoir, du
vôtre aussi d’ailleurs. Vous savez, il y a deux catégories
d’hommes sur la terre, les bergers et les moutons. Nous ne
pouvons pas prendre le risque de perdre notre rôle de
bergers.
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