telecharger le roman complet au format pdf (971 ko ... - Jean-Luc Louis

faire et défaire ce qu’il voulait au travers de son journal.
Personne ne peut résister à la puissance des mots quand ils
sont une arme. Sa présence en ces lieux était pour lui le
symbole d’une orgueilleuse victoire. Il rentrait dans la plus
haute sphère du pouvoir et il espérait bien en tirer non pas
la fortune, mais le respect par la crainte.
-Monsieur, le Président va vous recevoir. Si vous voulez
bien me suivre.
Jean-Pierre ne se fit pas attendre. Il emboîta le pas de
l’huissier qui le conduisit dans un petit salon attenant au
bureau présidentiel. La porte s’ouvrit quelques secondes
plus tard sur le Président de la République. Il s’approcha de
Jean-Pierre, les deux hommes se saluèrent et Jacques
Mulliet l’invita à s’asseoir.
-Vous avez les documents ? demanda t-il.
Jean-Pierre lui présenta l’enveloppe contenant les
photocopies des résultats et lui fit un rapide résumé de ce
que lui avait déclaré le professeur Nivelle.
Le Président écoutait sans dire un mot. Quand Jean-Pierre
eut fini, il se cala dans son fauteuil et lui dit :
-Monsieur Caron, je compte bien entendu sur votre totale
discrétion. Nous sommes très peu à connaître le fond de
cette histoire. S’il y avait une quelconque fuite, vous en
seriez le seul responsable. En dehors de Cohen et vous, qui
d’autre est au courant de cette affaire ?
-Son avocat, Maître Jacques Berger, mais il ne peut pas
utiliser cela comme argument de défense. Je pense donc
qu’il n’en fera pas état au cours d’un procès.
-Je vous demande de vous en assurer avant que je sois
obligé d’agir par des moyens plus décisifs.
-Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir monsieur le
Président.
-Non, vous ferez ce qu’il faut monsieur Caron.
Le Président se leva, signifiant à Jean-Pierre que
l’entretien était terminé. Avant de quitter le salon, il se
retourna vers lui.
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