Evolution géologique du domaine Péri-Calédonien. Rapport de Thèse

3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE
Pour de nombreux auteurs (Paris, 1981 ; Kroenke et Rodda, 1984 ; Collot et al., 1988 ; Cluzel
et al., 1994) la nappe ophiolitique correspond à une croûte océanique complète selon le
modèle de la Penrose Conference (1972) comprenant de haut en bas : des basaltes, des
dolérites, des gabbros et les péridotites. Or comme nous l’avons souligné dans le premier
paragraphe, la nappe étant essentiellement constituée de termes mantelliques, ces auteurs se
doivent proposer des solutions pour expliquer la disparition des termes supérieurs. La
première théorie marque une phase d’érosion aérienne intense. (Dubois et al., 1974a) ont
rapidement mis en évidence que de telles considérations n’étaient pas justifiée étant donné le
volume de sédiments que cela représente. La seconde, propose un décoiffement tectonique par
des écoulements gravitaires de la couverture crustale et un effondrement des séries plus
denses de part et d’autre de la Nouvelle-Calédonie, contemporain de l’exhumation du
« metamorphic core complex » de haute pression du Nord de la Nouvelle-Calédonie (Cluzel
et al., 1994).
I-5 La formation de la ride des Loyauté
La ride des Loyauté est vue, par la sismique réflexion, comme un ensemble de deux rides,
confondues à leur base, qui entourent un bassin perché central et dont la couverture
sédimentaire est très mince (Dubois et al., 1974a). Cette couverture sédimentaire varie de 0.2
à 0.6 s.t.d. sauf dans le bassin interne ou elle peut atteindre 1.2 s.t.d. (Ravenne et de Broin,
1975). Le forage ODP831 (Collot et al., 1992), centré sur 16°S et 166°40E, a traversé le
guyot de Bougainville qui est un édifice de structure et de nature comparables à celles des
édifices constituant la ride des Loyauté. Ce guyot correspond à un appareil volcanique sous-
marin andésitique, surmonté d’une couverture carbonatée dépassant 700 m d’épaisseur.
L’histoire géologique de la ride des Loyauté est constituée de phases majeures comprenant la
formation de la ride et sa déformation lors de son entrée en collision, il y a 2 Ma, avec l’arc
des Nouvelles-Hébrides (Dubois et al., 1974a ; Monzier, 1993). Nous considèrerons les
déformations tardives dans le paragraphe suivant. Deux théories concernant la formation de la
ride des Loyauté regroupent les auteurs.
La première explication repose sur l’existence d’un volcanisme alcalin anorogénique (Paris,
1981 ; Rigolot, 1989 ; Monzier, 1993) par remontée de matériel volcanique le long d’anciens
murs de failles transformantes d’orientation NNW-SSE. Ces failles se seraient formées sur le
plancher océanique du proto bassin Nord-Loyauté et Sud Fidjien lors de la réorganisation des
plaques Australienne et Pacifique survenue il y a 43 Ma (Clague et Jarrard, 1973). Monzier
(1993) suggère que le segment NW-SE de la ride des Loyauté serait le résultat d’une intense
activité magmatique anorogénique ayant débuté à l’Oligocène (34-26 Ma), dans un contexte
distensif régional, par des émissions massives de basaltes alcalins et de roches différenciées le
long de fractures pré-existentes. Le segment d’orientation Nord-Sud aurait une origine
- 125 -