MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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III. — OllTUOKIBAPJJIÎ
LANGUE F RANÇAISE : COURS MOYEN
UNE FERME AU SOLEIL LEVANT
I. Un coq passa la tête par la lucarne du poulailler,
fit u n pas, déploya ses ailes brillantes pour y laisser pénétrer
l'air frais du matin; un frisson de bonheur souleva
toutes ses plumes ; il enfla sa poitrine et lança dans l'espace
ce cri perçant, aigu, prolongé, qui s'étend au loin.
II. Les poulettes frileuses s'appelaient l'une l'autre, sautant
d'échelon en échelon, se peignant du bec, caquetant
et riant à leur manière ; elles se répandirent dans la cour et
saisirent à la hâte les mille vermisseaux qui humaient la
rosée. Les pigeons commencèrent leurs premiers circuits
dans le ciel aux rayons du soleil.
ERCKMANN-CIIATIUAN.
Villuslre doclcur Malhéus. Hachette.
Préparation. — Le sens. — Au malin tout est
joie pour les bêtes: elles expriment à leur manière
cette sensation heureuse. Relever les expressions
qui indiquent cette joie : un frisson de bonheur;
les poules rienl; les vermisseaux viennent humer la
rosée. — Faire chercher le sens de humer (respirer),
circuit (mouvement en cercle).
Grammaire. — Souligner et analyser les diverses
sortes d e déterminatifs du nom : adjectifs possessifs,
démonstratifs, indéfinis, numéraux, articles
définis et indéfinis (exercice de révision oral ou écrit).
— Chercher la forme des verbes actifs, passifs,
pronominaux. — Mettre à la forme passive le
premier paragraphe.
Copier et apprendre. — Enfler, enflure, échelon,
échelle, vermisseau, humer, circuit. —- Etude du son
ill, dans le corps d'un mot poulailler, travailler,
caillou, et ù la fin d'un mot {il) : réveil, sommeil,
deuil, cerfeuil, fauteuil.
LA DINDE (C. E. P).
Elle se pavane au milieu de la cour. Les autres volailles
ne font que manger toujours, n'importe quoi; elle, entre
ses repas réguliers, n e se préoccupe que d'avoir bel air.
Toutes ses plumes sont empesées et les pointes de ses ailes
raient le sol comme pour tracer la route qu'elle suit : c'est
là qu'elle avance et non ailleurs. Elle se rengorge tant
qu'elle ne voit jamais ses pattes. Elle glougloute d'orgueil.
J'ai dû la vexer, car le sang est monté à sa tête; des grappes
de colère lui pendent au bec, elle fait claquer d'un coup
sec l'éventail de sa queue, et cette vieille chipie me tourne
le dos.
JULES RENARD.
Petites Histoires naturelles. Flammarion.
Questions relatives au texte. — Le sens. —
1. Hous quel aspect l'auteur, présente-t-it la dinde?
Sous l'aspect d'un être vaniteux et prétentieux
par son apparence, sa démarche, son attitude, son
cri. Il lui prête plaisamment des sentiments d'orgueil
ridicule comme le témoignent les expressions :
avoir bel air, se rengorger, prlouglouter d'orgueil,
cotte vieille chipie. — 2. Comment pourrait-on
décrire le pluma(je de la dinde d'après le texte ?
»->• Les plumes empesées sont rigides; les ailes
retombent vers le sol et semblent balayer la terre. —
3. Expliquer cette expression : des grappes de colère
lui pendent au bec. m- On fait allusion a ux masses
de chair qui pendent au bec de la dinde et qui se
gonflent de sang rouge quand la bête s'émeut,
quand elle se fâche, par exemple. — 4. Pourquoi
l'auteur prétend-il que la dinde ne voit jamais ses
pattes '/ s-»- Elle se rengorge, mouvement habituel de
J'animai qui pousse le cou en avant e n levant la
lêle. (Mimer l'action, dessiner une attitude du cou
du dindon.)
Grammaire. — 5. Prélever et con/uguer les verbes ù
la forme pronominale. »-> Se pavane, se préoccupe,
se rengorge. Les verbes ù la forme passive. »->• Sont
empesées. — 6. lielevcr les adjectifs possessifs et
démonstralifs du texte, les analyser. — 7. Fuirr
l'anaUjse des propositions de la phrase : « .l'ai du
la vexer, car le sang est monté ù sa lêle r. — 8. Trouvcila
fonction des noms, dans : elle fait claquer d'un coiij,
(complément do manière do claquer) l'évenlail
(complément d'objet de claquer) de sa queue (complément
du nom éventail).
IV. — RÉCITATION
LES POUSSINS'
Pêle-mêle, entourant une dame gloussante,
Surgissent tout à coup au détour de la sente
Dix boules de coton tout léger et tout neuf.
Gardant l'empreinte encor de la forme de l'œuf.
Avec précaution la poule avance, grave.
Sortant deux pieds poudreux d'un pantalon de zouave.
Elle jette sur tout un regard courroucé,
Examine le sol d'un air intéressé,
Découvre on ne sait quoi de comestible, et glousse
Pour appeler les dix poussins à la rescousse.
MIGUEL ZAMACOÏS.
L'arche de Noé. Librairie théâtrale.
V. — RÉDACTION
A. — Composition de phrases.
I. Examinons la phrase : Avec précaution, la
poule avance, grave, sortant deux pieds poudrcui
d'un pantalon de zouave.
Traduisons cette phrase dans l'ordre grammatical
(sujet, verbe, compément) ; la poule grave, avance
avec précaution, sortant deux pieds poudreux... etc.
Remarquons l'amusante comparaison de la jamb»
gonflée par les plumes avec le pantalon bouffant
d'un zouave.
II. Sur ce modèle, décrivons, un coq prêt à so
battre, en enrichissant cette proposition : le cog
se précipite. Comment so précipite-t-il ? »->• Avec
ardeur, avec témérité, avec colère. •—• Quel adjectif
lui mettre en epithète ? Audacieux, ~fier, emporté,
rageur, furieux, etc. — Cherchons une comparaison
pour sa crête. »->• La crête levée comme un rouge bonnA
phrygien, comme une flamme pourpre, etc.
III. Même exercice pour décrire les volailles se
rassemblant voraces autour de la fermière, en enrichissant
la proposition : Les volailles s'empressent.
B. — Composition française.
La fermière donne le grain aux animaux de In
basse-cour. Décrire l'altitude des volailles par quelques
traits caractéristiques.
Texte. — Tout le poulailler est dehors;
la fermière ayant rempli de grains son tablier relevé
distribue de' libérales poignées d'orge à toute la
troupe voletante, gloussante, chantante.
Au milieu, les coqs dressés sur leurs ergots, la
crête rouge e n bataille, le cou droit, la queue en
faucille, surveillent à droite et à gauche les poules]
qui accourent, trottinantes, et qui se poussent pour
picorer le grain. Chacune, dodelinant la tète, jette
des gloussements aigus. Les pigeons ne résistent pas
à la tentation et, partant d'une seule volée du haut
du colombier, viennent s'éparpiller dans la cour,
sans souci des coups de bec dos poules hargneuses.
Deux dindons au cou rouge d'excroissances charnues
font lourdement jabot au milieu d e ces volatiles
fringantes, et se promènent d'un air stupidement
important, tandis qu'un paon dressant sa
fine tête étale sa queue ocellée en faisant la roue.
ANDRÉ TIIEURIET.
Lu vie rustique. Taillandier.
MME GUÉGAN,
DircolTico d'ùcolo honorniro.
BOULET-CHABANAS. Leçons d e Sciences, c c mo E y Friîe 8 5 up -lv. in-l^ill^c. S5.75