MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP
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252 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril<br />
P r o s r s B m m e «lia 3 0 a o û t I S I S 7 .<br />
i a viile de Rome sous les Antonins.<br />
Visitons Rome en voyageurs curieux de connaître<br />
cette ville qui a été au n ' siècle la capitale<br />
du monde antique, t un abrégé du monde •, et<br />
d'étudier l'organisation d'une grande agglomération<br />
BOUS l'Empire romain.<br />
I. Les grands ensembles monumentaux sont<br />
très nombreux, vastes, peu ordonnés. —<br />
Rome est couverte de monuments de tous âges, de<br />
toutes dimensions, de toutes formes; rien qui rappelle<br />
l'alignement et la symétrie des ensembles<br />
architecturaux modernes.<br />
A. Le Capitole, sanctuaire de Rome. — Cette<br />
colline éveillait chez les Romains de nombreux<br />
souvenirs (Romulus, enlèvement des Sabines...),<br />
elle a toujours été le centre de la religion romaine<br />
et la citadelle. Sous l'Empire s'y presse tout un<br />
monde de temples, (le plus célèbre est celui de<br />
Jupiter), de statues et d'autels. C'est là que vient<br />
aboutir, près de la fameuse roche Tarpéienne, le<br />
cortège triomphal des généraux vainqueurs.<br />
B. Le Palatin, résidence impériale. — Il a<br />
été le noyau de Rome et a longtemps constitué<br />
Rome tout entière; d'où beaucoup do souvenirs<br />
(hutte de Romulus...)<br />
Sous l'Empire, la colline s'est couverte de palais<br />
impériaux, de tailles et de styles différents,<br />
formant un ensemble disparate ; maison d'Auguste,<br />
palais de Tibère et de Caligula et surtout palais des<br />
Flaviens, d'une splendeur tout orientale.<br />
C. Les F orums, lieux d e promenade. — 1°<br />
Le Forum, de dimensions modestes, a été le théâtre<br />
des événements marquants de la République; il est<br />
encombré d'édifices de toutes sortes (temples, basiliques,<br />
arcs de triomphe, statues) construits ou<br />
reconstruits à des époques différentes, entassés sans<br />
aucun plan d'ensemble.<br />
Sous l'Empire, le Forum n'est plus une arène<br />
politique, mais le rendez-vous d'une foule d'oisifs,<br />
de bavards et de charlatans.<br />
2° Les Forums impériaux (de César, d'Auguste, de<br />
Vespasien, de Nerva et surtout celui de Trajan, le<br />
plus grand et le plus luxueux), splendide alignement<br />
de portiques somptueux, constituent une<br />
percée grandiose, unique d'ailleurs, à travers la<br />
vieille capitale.<br />
D. Le Champ de Mars, « u ne ville de marbre<br />
au milieu d e vertes pelouses ». •—• Vaste plaine<br />
en bordure du Tibre, il resta longtemps un champ<br />
d'exercices militaires et le lieu de réunion pour les<br />
comices; il est devenu sous l'Empire un lieu de<br />
promenade, ses pelouses permettent de se livrer<br />
aux sports (paume, disque, équitation); il est couvert<br />
aussi de monuments (portiques, théâtres...)<br />
II. Les quartiers d'habitation sont peu<br />
étendus, malgré le grand nombre des habitants.<br />
— Occupant de petits espaces, ils offrent<br />
beaucoup do traits de ressemblance avec ceux des<br />
villes méditerranéennes d'aujourd'hui.<br />
A. S ur les collines, les quartiers riches. —<br />
Les plus recherchées sont l'Aventin, le Quirinal,le<br />
Cœlius. L'habitation des gens aisés est souvent une<br />
maison particulière, la « domus »; ces « domus »<br />
sont parfois modestes, d'autres sont somptueuses<br />
et sont de petits palais.<br />
B. Dans les bas-fonds, les quartiers populaires.<br />
— Dans les bas-fonds, entre les collines,<br />
s'entassent les habitations des classes peu aisées,<br />
dans les quartiers de Suburre, de l'EmporiuJ<br />
(du port), du Transtcvere où grouillent orienlauxl<br />
juifs. i<br />
Les maisons, entassées, fragiles, subissent soJ<br />
vent des incendies et des écroulements. Ce i<br />
souvent des maisons de rapport (insulae), à élj<br />
(le poète Martial habitoit ou cinquième), La pli<br />
part étaient étroites, froides. Un concierge enliJ<br />
tenait et gardait ces immeubles, un gérant 6la|<br />
chargé de traiter avec les locataires. I.e problêiiT<br />
du logement se posait d'une façon aiguë, par snii<br />
du manque de place et de la cherté des loyen,<br />
C. Les rues, étroites et enchevêtrées.<br />
Pas do grandes percées ni do boulevards; les é_<br />
flees, qui ne sont pas alignés, sont séparés pardi<br />
rues tortueuses. Ces rues, généralement pavfDÏ<br />
bordées de trottoirs « de portiques », sont souVel<br />
encombrées. 11 y a eu un problème dé la circulalm<br />
Juvénal dans sa satire 111a brossé un tableausâj<br />
gestif de « l'embouteillage » des rues de Rome;dtI<br />
une réglementation sévère ; la circulation des véll<br />
cules était interdite pendant 10 heures ù partirdl<br />
lever du soleil; mais, la nuit, les grincementsdf<br />
chars troublaient le sommeil des Romains.<br />
D. Dans les rues, une foule d'oisifs. — Ron<br />
ne travaille guère, elle est nourrie par l'Empirl<br />
La population de la capitale était nombreuse : s®<br />
doute près d'un million d'habitants; bigarrée,cosm<br />
polile : on coudoyait toutes les races, Gmiiainl<br />
Nègres et surtout Grecs et Orientaux, habiles |<br />
insinuants, prêts à toutes les besognes; très rat/éq<br />
on rencontrait des courtisans, des élégants,<br />
nouveaux riches, des soldats insolents, des clienll<br />
véritables mendiants soumis aux caprices de leiif<br />
patrons; oisive : la plèbe romaine ne se plu<br />
qu'aux spectacles et aux jeux.<br />
111. L'administration offre beaucoup<br />
traits de ressemblance avec celle des grandi<br />
cités modernes. — L'administration et l'enlrellf<br />
d'une telle agglomération humaine posait i<br />
breux problèmes que les Romains ont résolu f<br />
habileté.<br />
A. Les rouages administratifs. — Rome éll<br />
divisée on 14 régions (arrondissements) adrmnisltjl<br />
par les prêteurs, les édiles... Le Sénat jouait Icrlf<br />
de Conseil municipal do Rome. Trois magistral<br />
concentraient presque tous les pouvoirs : le pré/ffl<br />
la ville, véritable préfet de police, le préjtl dt i'J<br />
none, chargé de l'approvisionnement, le [iréjel *<br />
vigiles, chargé de la police nocturne.<br />
B. Quelques grands services. — 1° Enlnlil<br />
et police. —• On doit arroser et balayer les rues. "<br />
police est confiée de jour aux cohortes urbaiij<br />
réparties dans 14 corps de garde; la nuit auxvijl'<br />
répartis dans 7 casernes.<br />
2° Le service des eaux. — Il est très imporlail<br />
Rome consommait beaucoup d'eau (boisson, toi<br />
taines, bains). Neuf aqueducs assuraient l'aiMif<br />
tion; l'eau, épurée dans des châteaux d'eau,<br />
distribuée par des conduites en plomb, surlesquel<br />
on peut lire aujourd'hui encore le nom des conci<br />
sionnaires><br />
3° Le service de Vapprovisionnement. — Dp 1<br />
bon fonctionnement dépendait la renoinmco<br />
l'empereur. Les ports étaient bien organisés;<br />
marchés (on en comptait 8 à Rome) surveillés;<br />
empereurs ont tenté de lutter contre la vie clie<br />
par des taxations de prix, d'ailleurs inctfW<br />
Surtout, ils ont assuré régulièrement des dlsl" 1<br />
lions gratuites do blé à 200 000 Romains.<br />
BÉJEAN. BRELINGAPD.<br />
Préfet des Eludes Professeur ngrégo<br />
du Collège Chuplal. nu Lycée Condorcetf<br />
MENNESSIER. Dessin industriel e t construct. mécanique.27>5