MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP
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105» ANNÉE N rj 32 30 Avril 1938<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />
<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
JOURNAL- HEBDOMADAIRE<br />
<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />
'>)i s';ilVo.iiiie. à la Librairie Hacliclte, .7'J, Boulcv. Saiut-Gcrmain, Paiis-G e . (fJ.C.P., Paris ^683.)<br />
PARTIS <strong>GÉNÉRAL</strong>E<br />
Heureux l'homme des champs... . P.-II. GAY 534<br />
. . . . . . U liAMIiAUI» 541<br />
A propos des livres et de la lecture. L. liASCAN 535 La T. S. F. illustrée Lbtns HOUliTlCQ 5.'|3<br />
A l'étranger. — En Éspagne . . . . . M. U. 536 Radiophonie scolaire. — Vroyinniriie des émis- _ ,<br />
Mon Franc Parler. — Rétour sur soi . . . . . sions du i au'j mai . . . . 543<br />
. AI.AI.V GBRAI'LU 537 La page récréative 5.'ii<br />
Enfants anormaux. — Dêpîstdge (Suite). . . Notre Bureau de voyages 545<br />
, ! , M' Tu. SIMON 538 Le coin des Fureteurs 545<br />
Réflexions, à bâtons rompus . . . EMILE FOEK 539 Pour les Bibliothèques scolaires. — Une Oelle<br />
Dans les Groupements . . .' . . l.E TEMOIN 5'|0 collection 545<br />
Revue scientifique. — Le fond des ocrons .<br />
Petites annonces et annonces commerciales. 540<br />
PARTIE ADMINISTRATIVE<br />
Textes officiels 149 1 du mois de mai<br />
Mémento du Secrétaire de mairie. — Travaux \ Correspondance<br />
.<br />
I.U'.AUli<br />
i5i<br />
i5i<br />
PARTIE SCOLAIRE<br />
Leçons et exercices pour loua toi rnum 353 à 3fi4 < Suiets d'examens et de concours. . . , 245 ô ^52<br />
Concours général entre les meilleurs élèves des écoles primaires<br />
Le règlement du concours et le texte des épreuves sont publiés dans ce numéro<br />
en tête du jascicule « Examens et concours ».<br />
Activités dirigées.<br />
• Voici los, bambius^de.. Uécok^matctiicUc. de .Surcsaes se livrant à leurs occupations préférées ; un jeune artiste<br />
on herbe a dressé son chevalet et commence son ébauche sous les regards — admirateurs ou critiques ? •—-de<br />
deux fillettes; une autre feuillette'un album d'images; bouliers-compteurs, jeux de construction sont disposés<br />
sur les tables. Tout un matériel senibîc,solliciter l'activité volontaire des enfants. (Phrto S. A. F. K. A.)<br />
Partie générale. • . . H 0 32.
534 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril 3H<br />
Heureux<br />
l'homme des champs...'<br />
PARCE que l'école rurale ne peut pas tout pour<br />
retenir aux champs les jeunes paysans,<br />
il no s'ensuit pas qu'elle ne puisse rien. 11 est<br />
bon qu'elle connaisse ses moyens d'action<br />
pour les mettre en œuvre.<br />
Beaucoup de gens estiment que le plus<br />
efficace est qu'elle prépare bien ses élèves à<br />
la profession agricole et lui reprochent de ne<br />
pas le faire assez. Qu'elle enseigne l'agriculture<br />
ot ses progrès les plus récents, c'est son rôle<br />
et elle n'y manque pas. Mais entre le moment<br />
où les enfants la quittent et celui où ils pourraient<br />
mettre en pratique cet enseignement,<br />
il s'écoule des années durant lesquelles ils<br />
l'oublient. • Comptons plutôt sur les cours<br />
postscolaires, dont les auditeurs, plus âgés,<br />
ont déjà quelque expérience des travaux<br />
champêtres.<br />
Remarquons en outre que si l'enseignement<br />
agricole ne donne pas tous les résultats<br />
souhaités, c'est qu'une notion importante en<br />
est forcément absente. 11- y a une limite au<br />
delà de laquelle les progrès, et en particulier les<br />
augmentations de rendement, sont plus onéreux<br />
que profitables. Le calcul du prix de<br />
revient, essentiel dans l'industrie, l'est aussi<br />
dans l'agriculture. Seul il peut être probant et<br />
décider le cultivateur qui a quelques disponibilités<br />
à les utiliser dans son exploitation, et<br />
celui qui n'en a pas à faire appel au crédit sans<br />
risque de se ruiner. Il est évident que, dans cet<br />
ordre de faits, variables à l'infini, l'école ne<br />
peut s'aventurer ni aventurer les enfants.<br />
Devenus hommes, ils auront encore beaucoup<br />
de peine à faire ces supputations sans trop<br />
d'erreurs et si chez eux la prudence l'emporte<br />
sur l'esprit d'entreprise, ce ne sera pas toujours<br />
en pure perte.<br />
L'ACTION de l'école s'exerce plus utilement<br />
par l'observation et l'explication des<br />
phénomènes naturels. Leurs lois sont le fondement<br />
de toute technique agricole et celle-ci,<br />
si elles ne sont pas connues et comprises, n'est<br />
pas susceptible d'être appliquée avec intelligence<br />
et discernement, de s'adapter aux conditions,<br />
si changeantes dans le temps et dans<br />
l'espace, delà culture du sol et de l'élevage du<br />
bétail. L'étude au moins élémentaire, mais<br />
attentive, des sciences de la nature est donc<br />
d'importance primordiale. Par là aussi s'ouvre<br />
aux enfants une source de plus en plus riche<br />
d'intérêt à vivre aux champs. Ils y découvrent<br />
un théâtre ou un cinéma plus passionnants<br />
que ceux qu'ils ont vus ou qu'ils rêvent de<br />
1. Voir lo Manuel général du 9 avril.<br />
voir à la ville. Engagés et encouragés dans<br />
cette voie par le maître, ils lui rapportent les<br />
innombrables observations qu'ils peuven!<br />
faire sur les minéraux, les végétaux et les<br />
animaux. Des instincts profonds de vie agreste<br />
s'éveillent ou se réveillent en eux. Le vrai<br />
campagnard est, si on peut dire, « buissonnier ».<br />
Les choses et les êtres des bois, des étangs,<br />
des rivières, - où il trouve la nature en liberté<br />
mieux que dans les champs cultivés, sont su<br />
récréation. L'école doit orienter de très bonne,<br />
heure dans ce sens sa curiosité. S'il y prend<br />
goût, il y a bien des chances pour qu'il ne<br />
veuille jamais y renoncer et pour que la ville<br />
ne le conquière pas.<br />
f<br />
Aux-JL compter de plus sur le pittoresque<br />
et la beauté de la campagne ?• Certes,<br />
il n'est pas inutile de les faire apparaître par<br />
des gravures, des descriptions, des poèmes el<br />
surtout par la perception directe. Mais il n'est<br />
pas à espérer, ni peut-être à désirer que le<br />
paysan, pour qui la terre est le champ à<br />
labourer ou à moissonner, s'y attache par la<br />
contemplation des sites, de leurs lignes, de<br />
leurs couleurs. Ce sentiment esthétique ne<br />
peut guère être éprouvé que par des hommes<br />
cultivés et qui ont des loisirs et par les cita<br />
dins, pour qui ces spectacles sont plus rares,<br />
et n'évoquent ni l'idée d'une tâche ni celle<br />
d'un profit personnel.<br />
Il y a un sentiment plus profond et plus<br />
fort qu'il faut vivifier, c'est la confiance dans la<br />
nature qui, rude parfois, capricieuse en apparence,<br />
est, en réalité, bonne, sûre et providentielle.<br />
Au plus dur de l'hiver nous pouvons<br />
escompter la tiédeur et le renouveau du printemps,<br />
au plus chaud de l'été la douceur ei<br />
l'apaisement de l'automne. Ayant vu le soleil<br />
disparaître à l'horizon, nous n'avons pas à<br />
craindre qu'il ne reparaisse pas le lendemain.<br />
Le grain de blé, fidèle à son espèce, reproduira<br />
une tige et un épi semblables à ceux qui l'ont<br />
porté. En comparaison des villes, plus agitées<br />
parfois qu'une mer déchaînée et en tout temps<br />
fiévreuses, quelles inébranlables certitudes<br />
nous offre la nature et comme elles tranquillisent<br />
les âmes ! Que le maître enseigne aux<br />
jeunes campagnards à les apprécier et à les<br />
aimer. Le besoin humain d'ordre et de stabilité,<br />
que la société déçoit souvent, trouve là<br />
seulement sa pleine satisfaction.<br />
UNI; autre tendance à cultiver, c'est une<br />
sorte de noblesse paysanne, la fierté<br />
pour le paysan d'être en son domaine, si petit<br />
VASSEUR et QUESTE. Touky, chien. l r ' année de lecture, incou'iëu». 12 fr.
30 Avril 38<br />
soit-il, comme le capitaine sur son navire,<br />
1 seul maître après Dieu », celle aussi d'y conlinuer<br />
une lignée, de maintenir debout et visante<br />
la maison de ses ancêtres, de. mettre les<br />
pas dans leurs pas, de rester auprès de ses<br />
parents, de. veiller sur leur vieillesse et de<br />
l'ensoleiller par sa simple présence. Al lâchement<br />
à la maison natale, al lâchement au<br />
sillage, c'est tout un : séparés, ces liens sont<br />
frêles; joinls, ils sont forts.<br />
Enfin l'attitude du maître, l'inlérêt et la<br />
sympathie qu'il montre pour les travaux des<br />
champs, pour les usages locaux, y compris<br />
le patois, s'il y en a un, son application à se<br />
solidariser avec le village, à ne pas penser cl<br />
surtout à ne pas dire ; « Vous, gens d'ici »,<br />
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E<br />
535<br />
mais : « Nous, gens d'ici » exercent une influence<br />
de tous les instants. S'il met haut dans<br />
son estime le métier agricole, il le relève dans<br />
l'opinion de ceux qui le pratiquent et qui le<br />
croient trop souvent inférieur à d'autres et<br />
méprisé.<br />
Par tous ces moyens il se crée à l'école rurale,<br />
une atmosphère rurale que les enfants respirent.<br />
Ils en subissent l'incessante action<br />
persuasive, cependant que, de temps en temps,<br />
à l'occasion, mais sans trop la chercher, le<br />
maître fait appel aux libres les plus profondes<br />
du cœur, à l'amour tout ensemble instinctif<br />
et réfléchi de la nature, au culte de la famille<br />
et de ses traditions.<br />
P.-II. G A Y.<br />
A propos des livres<br />
et de la leeture.<br />
LK goût de la lecture disparaît, le livre se<br />
meurt. Ces constatations, que chacun<br />
peut vérifier, remplissent d'inquiétude.<br />
Le livre n'est-il donc plus, comme autrefois,<br />
un maître qui instruit, un passant qui distrait,<br />
un ami qui console?<br />
Mais si. Alors, si la vie humaine continue de<br />
fournir une matière inépuisable, et si les artisans<br />
de Ici 1res, consciencieux et habiles, ne<br />
manquent pas, pourquoi le goût de la lecture<br />
disparaît-il, pourquoi le livre est-il en train de<br />
mourir ?<br />
Il y a quelques jours, un spirituel amuseur que<br />
beaucoup aiment entendre au micro avouait<br />
avec une certaine mélancolie ; « Oui, la T, S,<br />
•F, étouffe les conversations familiales, et elle<br />
est en train de tuer le livre, »<br />
C'est exact, la T,S,F, lue le livre. Les grands<br />
coupables, ce sont les auditeurs qui, à un jîlaisir<br />
actif, préfèrent la mollesse d'un délassement.<br />
D'autres ennemis du livre? Ils sont légion.<br />
Le cinéma tend à déshabituer de la réflexion et<br />
même à éteindre le foyer intérieur de la pensée.<br />
Les sports, ceux d'hiver notamment, relèguent<br />
dans un passé désuet ces bonnes veillées où,<br />
sous la lampe, des pages s'ouvraient, ainsi que<br />
des portes merveilleuses, sur des aventures<br />
héroïques, la méditation ou le rêve. Et les<br />
réunions, innombrables aujourd'hui, où les<br />
controverses grignotent le temps qu'on pourrait,<br />
donner à la lecture! Et les journaux, dont,<br />
les copieuses illustrations et les reportages<br />
sensationnels captivent tarit de curiosité !<br />
Et-puis, pourquoi ne pas le reconnaître?<br />
trop de livres quelconques font tort aux<br />
ouvrages fortement pensés ou sentis et bien<br />
écrits. Une réclame tapageuse assure leur<br />
succès commercial, mais leur lecture, qui est<br />
une déception, met en défiance, cl, ici comme<br />
ailleurs, les bons pâtissent pour les mauvais,<br />
A vrai dire, c'est la vie moderne elle-même,<br />
toute en dehors et en mouvement, trépidante<br />
et fiévreuse, qui s'oppose, de cent façons, à la<br />
société intime des livres et des humains.<br />
Après tout, les regrets sont inutiles. Il vaut<br />
mieux chercher des remèdes au mal plutôt<br />
que de s'y résigner avec des lamentations,<br />
T)i:]SQuii les loisirs ont maintenant uni;<br />
-t existence officielle, n'est-il pas logique,<br />
d'en consacrer un certain nombre à la lecture ?<br />
Il ne peut être question, évidemment, de proscrire<br />
la T, S. F,, le cinéma, les sports et autres<br />
distractions si chères à beaucoup et d'ailleurs<br />
bienfaisantes,- mais de signaler leur débordement,<br />
afin de proportionner leur place, dans la<br />
vie, à leur importance réelle.<br />
Ne pourrait-on pas encourager la lecture au<br />
régiment, où tant d'heures, se gaspillent dans<br />
l'oisiveté ou l'ennui ? à l'usine, où l'activité<br />
manuelle devrait se détendre et l'activité<br />
mentale se réveiller, se développer dans une<br />
bibliothèque de culture générale et d'instruction<br />
technique ? dans les patronages où, en<br />
cas de mauvais temps, des livres d'histoires<br />
feraient oublier la pluie, les bourrasques et le<br />
froid ?<br />
Et nous arrivons naturellement à l'école,<br />
cette source de vie. C'est là, croyons-nous, qu'il<br />
faut s'ingénier à faire naître et à entretenir<br />
le goût qui se perd : en donnant à la lecture<br />
expressive toute sa valeur, grâce à des explications<br />
bien préparées, à des récits commencés<br />
par un enfant et continués par un autre, à de<br />
petites scènes animées; en montrant aussi<br />
comment, un écrivain traite un sujet proposé<br />
aux élèves; au moyen de lectures intéressantes,<br />
présentées comme des récompenses par le<br />
VASSEUR et QUESTE. Touky, chien. Compléments pédagogiques. 3 fr.
536 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril 38<br />
maître ou la maîtresse, afin de provoquer<br />
ensuite des prêts sollicités par les élèves;<br />
à l'aide de concours entre de jeunes lecteurs<br />
ou de jeunes lectrices qui auraient à faire<br />
valoir, par des extraits appropriés, les mérites<br />
ou les agréments d'un livre choisi par eux sur<br />
les rayons de la bibliothèque de l'école.<br />
A la fin de l'année scolaire, au lieu de distribuer<br />
aux grands élèves des prix dorés sur<br />
toutes les coutures, plus riches au dehors qu'au<br />
dedans, ne ferait-on pas mieux de leur offrir<br />
des volumes ordinaires, qui nourrissent l'esprit,<br />
élèvent l'âme et constitueraient les premiers<br />
éléments d'une bibliothèque personnelle ?<br />
A ce propos, et dans le même but, il m'est<br />
agréable de citer une initiative intelligente<br />
autant qu'amicale ; les maîtres ou les maîtresses<br />
d'une école versent quelques francs par mois<br />
à un fonds commun, achètent deux ou trois<br />
ouvrages selon leurs ressources, ouvrages<br />
choisis après un échange d'idées, les metteni,<br />
en circulation parmi les cotisants et, en fin<br />
d'année, se partagent les volumes ainsi acquis,<br />
CES quelques indications suffisent. Les Ici -<br />
teurs de ce journal et leurs collègues<br />
ont toute qualité pour les compléter, les eniichir.<br />
D'avance, je les remercie de leur collabn<br />
ration, car il est indispensable de conjurer,<br />
au plus tôt, un péril qui devient menaçani.<br />
A L'ÉTRANGER<br />
En Espagne.<br />
La Reïorme de l'Enseignement. — L'enseignement<br />
primaire, en Espagne, était régi par<br />
un décret du 26 octobre 1901. On comprend<br />
que, sous la pression des faits, le gouvernement<br />
de Valence ait entrepris une réforme de<br />
l'école primaire. Cette réforme comporte la<br />
création de milliers d'écoles, l'augmentation<br />
des traitements, une campagne contre l'analphabétisme.<br />
Un décret du 28 octobre 1937,<br />
que nous fait connaître El Alagisterio Espafiol,<br />
prescrit un .nouveau plan d'études.<br />
En voici les chapitres : I. Etude de la<br />
langue : «) Expression verbale (vocabulaire,<br />
élocution, rédaction et récitation) ; b) Lecture ;<br />
c) Orthographe; d) Grammaire; e) Littérature.<br />
II. Connaissance du nombre et de la forme :<br />
à) Arithmétique; b) Géométrie.<br />
III. Etude de la nature: a) Sciences physiques<br />
et naturelles; b) Physiologie et hygiène;<br />
c) Technologie.<br />
IV. Science de l'homme : a) Histoire; lN T otions<br />
économiques et sociales; c) Géographie<br />
humaine.<br />
V. Activités créatrices : a) Activités techniques<br />
(travaux d'atelier, travaux pratiques<br />
agricoles, travaux féminins); b) Activités artistiques<br />
(dessin et ornementation, chant et<br />
rythmique, modelage).<br />
VI. Education physique : a) Pratiques hygiéniques;<br />
Jeux libres et dirigés; Récréations;<br />
c) Divertissements; d) Gymnastique.<br />
Les instructions, publiées en novembre,<br />
commentent ce plan d'études. On y souligne<br />
le soin qu'ont eu ses rédacteurs de grouper les<br />
matières de Fenseigriement pour mieux en<br />
marquer le lien, et l'on recommandé d'adopter<br />
des méthodes qui assurent le complet<br />
développement de la personnalité enfantine.<br />
L'enseignement est laïque; toute éducation<br />
confessionnelle en est éliminée. Quanta l'ensei<br />
L. BASCÀ'N.<br />
gnement moral, il ne figure pas au programme.<br />
On compte sur l'ambiance, sur l'exemple des<br />
maîtres, sur les grands exemples invoqués,<br />
sur la pratique de la solidarité entre les élèves<br />
pour réaliser à l'école, mieux que par des<br />
préceptes, un milieu qui soit vraiment moral,<br />
On signale encore une innovation, l'initiation<br />
à la vie économique et sociale, à l'étude<br />
et à l'organisation du travail, en s'appuyani<br />
sur ce que les élèves peuvent constater autour<br />
d'eux. L'histoire et la géographie humaine<br />
forment groupe avec cette étude, ce qui indique<br />
assez comment elles sont conçues : histoire<br />
du peuple, son évolution et aussi sentiment de<br />
solidarité internationale et aversion pour la<br />
guerre. On utilisera le a commentaire de<br />
l'actualité ».<br />
L'enfant étudiera la nature en observant<br />
son milieu et en découvrant l'explication<br />
rationnelle des phénomènes. La seule différence<br />
qui sépare ici les écoles urbaines et les<br />
écoles rurales, c'est que ces dernières prennent<br />
plus aisément contact avec la réalité.<br />
Les instructions attirent aussi l'attention<br />
sur ce que le plan appelle les activités créatrices<br />
qui ont pour but de développer; dès le<br />
premier jour, dans l'esprit-de l'enfant, les<br />
qualités du producteur.<br />
Nous ne pouvons réproduire tout ce qui esl.<br />
intéressant dans ces instructions; signalons<br />
encore qu'elles distinguent, dans les huit<br />
années d'études, quatre degrés ; élémentaire,<br />
6 et 7 ans; moyen, 8 et 9; supérieur, 10 et 11;<br />
complémentaire {àmplideiori), 12 à 14 ans.<br />
Ce quatrième degré, complément de l'école<br />
primaire, est. destiné à servir de lien entre<br />
l'enseignement primaire et l'enSeignemenl<br />
secondaire et à orienter les élèves vers leur<br />
avenir social, suivant leurs aptitudes. Tel<br />
est l'essentiel des instructions qui tendent à<br />
rénover entièrement l'école élémentaire espagnole.<br />
M. R.<br />
NOUVEAUTÉ, m. BERRY. Une semaine avec... Cours élémentaire. 83 fr.
30 Avril 38 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 537<br />
MON FRANC PARLER<br />
RETOUR SUR SOI<br />
LES congrès du personnel enseignant qui se<br />
sont traditionnellement déroulés pendant<br />
les vacances de Pâques ont, cette année,<br />
été plutôt ternes. Il semble qu'y régnait une<br />
atmosphère, sinon de pessimisme, du moins de<br />
désenchantement à laquelle les assistants tentaient<br />
en vain de se soustraire.<br />
Les perspectives d'avenir — les plus optimistes<br />
ne pouvaient se refuser à en convenir<br />
— n'offraient aucun motif de réconfort, quel<br />
que fût le domaine sur lequel se portât le<br />
regard. Les traitements ? la revaluation de<br />
la fonction ? les retraites ? la réforme de<br />
l'enseignement ? Autant de sujets de préoccupation<br />
ou plus exactement d'inquiétude. Et<br />
la vague de pessimisme rencontrait d'autant<br />
moins de résistance, que l'immense majorité<br />
des congressistes avait depuis quelque temps<br />
nourri de plus largos espoirs.<br />
Sans doute cet état d'esprit nouveau ne se<br />
traduit nettement ni dans les résolutions<br />
votées, ni même dans la plupart des interventions.<br />
Mais la flamme qui animait Fan dernier<br />
encore les orateurs est absente ou s'est amenuisée<br />
en veilleuse. De certains débats se<br />
dégage parfois une impression de lassitude<br />
comme il arrive fréquemment lorsque, sous,<br />
l'influence de déceptions renouvelées, chacun<br />
se prend à douter de l'efficacité de l'effort à<br />
accomplir. C'est notoirement cet état d'esprit<br />
que traduit le Syndicat national des instituteurs,<br />
toujours ardent à la lutte, en déclarant<br />
dans une motion finale vouloir désormais<br />
placer ses espoirs de réforme et de renouvellement<br />
dans la prise du pouvoir par les représentants<br />
du travail organisé. Quel aveu de<br />
désillusions accumulées sous cette formule !<br />
D'ABORD la fonction et sa rémunération.<br />
Soit par idéalisme, soit parce que<br />
satisfait dans l'ensemble des traitements de<br />
1930 — le personnel de l'enseignement comme,<br />
d'ailleurs, tout le personnel de l'Etat a toujours<br />
été habitué en France à vivre de salaires<br />
faméliques — les maîtres de tous ordres<br />
avaient assisté, depuis deux ans, placides,<br />
sympathiques et discrets, à l'accès du monde<br />
du travail vers des salaires toujours plus<br />
élevés et dès journées de labeur plus courtes.<br />
Le renchérissement général des prix, entraînant<br />
une rupture d'équilibre dans le classement<br />
des fonctions sociales, a obligé le fonctionnaire<br />
à se départir de sou attitude de<br />
détachement olympien. Bon gré, mal gré, il<br />
lui faut ouvrir les yeux sur la réalité. De quelque<br />
stoïcisme que l'âme, nourrie d'idéologie<br />
ou d'idéalisme impénitent, soit imprégnée.<br />
il est pénible de constater que l'élève sorti<br />
à quatorze ans de l'école perçoit à vingtcinq<br />
ans, une fois devenu ouvrier spécialisé,<br />
un salaire que l'instituteur, le professeur,<br />
certain fonctionnaires et des ingénieurs qui<br />
ont fréquenté jusqu'au départ au régiment, et<br />
parfois après leur retour, les bancs des universités<br />
ou des grandes écoles ne percevront<br />
que beaucoup plus tard, si tous en atteignent<br />
même jamais le montant. Va-t-on<br />
enfin penser à eux ? Hélas, qui oserait nourrir<br />
pour l'heure de tels espoirs ? N'est-ce pas au<br />
contraire à un définitif déclassement du travail<br />
intellectuel que nous assistons ?<br />
D'aussi sombres perspectives, un examen<br />
de conscience aussi délicat — >1 est souvent<br />
plus douloureux de confesser à soi-même son<br />
erreur que publiquement — ne sont pas propres<br />
à créer un climat favorable au relèvement du<br />
moral collectif. Et rien dans l'ordre du jour<br />
qui puisse par une autre voie y contribuer.<br />
\ BSORBÉS par l'étude de la Grande Réforme,<br />
hypnotisés par la perspective d'une discussion<br />
soi-disant imminente du projet par le<br />
Parlement, les groupements corporatifs commencent<br />
seulement à se rendre compte que les<br />
Chambres ont pour longtemps des soucis plus<br />
pressants et que nos Honorables risquent fort de<br />
jouer dans l'affaire le rôle des carabiniers de la<br />
fameuse'opérette. Dut rain où vont les choses, ils<br />
n'arriveront guère qu'après achèvement de l'édifice...<br />
s'ils arrivent jamais. La dernière session<br />
du Conseil supérieur a dessillé les yeux les plus<br />
hermétiquement clos. Voici les programmes des<br />
anciens enseignements secondaire et primaire<br />
supérieur « fondus » jusqu'à la classe de troisième.<br />
Pratiquement, l'assimilation de ces<br />
deux enseignements est donc achevée. Celle<br />
des maîtres qui y enseignent suivra nécessairement<br />
tôt ou tard. Nul obstacle réglementaire ne<br />
s'y oppose. A la rigueur, une disposition de loi<br />
de finances y pourvoira. Quel besoin désormais<br />
d'une intervention parlementaire?<br />
Mais placé devant le gros œuvre maintenant<br />
achevé, chacun s'interroge. Les conséquences<br />
apparaissent mieux. A-t-on vraiment « voulu<br />
cela » ? Des doutes, des inquiétudes, des regrets<br />
surgissent. L'enseignement primaire supérieur<br />
n'est plus qu'une étiquette. Où sont les cours<br />
complémentaires ? Faut-il donc convenir que,<br />
dans ce domaine également, on aurait manqué<br />
de clairvoyance ? Que la question puisse se<br />
poser suffit à expliquer l'atmosphère lourde<br />
où se déroulèrent les congrès de Pâques.<br />
ALAIN G ÉRARD.<br />
M. BERRY. Une semaine avec... Cours moyen et supérieur. . . . 14 fr.
538 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril 38<br />
Enfants : anormaux.<br />
DÉPISTAGE'<br />
II. Troubles du caractère 2 .<br />
EN ce qui concerne les enfants arriérés, nous<br />
disposons donc, pour les reconnaître, d'un<br />
certain nombre de moyens; nous aurions plutôt<br />
l'embarras du choix. Reste un autre groupe :<br />
celui des enfants anormaux par troubles de<br />
conduite. Ici le terme anormal n'a plus guère<br />
qu'un sens, à savoir que les troubles de conduite<br />
présentés par ces enfants ont une fréquence<br />
et une allure inaccoutumées. C'est à<br />
peu près tout ce que nous en savons. Nous<br />
disons en ce cas troubles du caractère, mais<br />
cela n'ajoute pas grand-chose sinon peut-être<br />
une confusion.<br />
1. Un premier problème est le suivant :<br />
les troubles de conduite ont-ils leur origine<br />
dans un état organique de l'enfant? Relèventils<br />
de troubles du caractère proprement dits ?<br />
Est-ce réellement la nature de l'enfant qui est<br />
foncièrement altérée?... J'use de plusieurs<br />
formules afin d'essayer de bien me faire comprendre,<br />
mais leur vague même indique en<br />
somme une idée insufiisamment claire. — Ou<br />
bien les troubles observés : colères, fugues,<br />
paresse... sont-ils seulement des réactions à<br />
un milieu particulier ? Est-ce imitation, entraînement,<br />
parce que l'enfant vit dans une<br />
famille où les violences et la paresse sont<br />
tableaux de tous les jours? Est-ce habitudes<br />
de défense de sa part parce qu'il ne cesse<br />
point d'être molesté ? — Je sais bien que<br />
certains auteurs n'attribuent pas à cette<br />
distinction une très grosse importance. D'abord<br />
parce qu'ils ne savent pas trop comment la<br />
faire. E t puis parce qu'ils concluent que, la<br />
cause serait-elle imputable au milieu où vit<br />
l'enfant, celui-ci finit de toutes façons par<br />
devenir sous cette influence une sorte de<br />
malade et de névrosé...<br />
Personnellement-, je ne suis pas entièrement<br />
de leur avis, et seuls me paraîtraient devoir<br />
être considérés comme enfants anormaux<br />
ceux chez qui il existe des troubles organiques<br />
fonciers. Tout au moins les autres ne devraientils<br />
être considérés comme auormaux que du<br />
jour où des troubles émotifs ou autres se sont<br />
développés et non pas sur la seule constatation<br />
de fautes de conduite. Lorsque nous<br />
saurons faire ces discriminations, on s'apercevra<br />
probablement cju'il y a à l'origine des<br />
1. Voir les n 03 des S et 22 janvier, 5 et 19 février, 12 mars.<br />
2. Les articles qui ont précédé celui-ci m'ont valu un certain<br />
nombre de lettres. Je ne sais si je pourrai y consacrer<br />
dans le Manuel un article général ; sinon je répondrai personnellement<br />
à chacun. De toutes façons, je tiens à remercier dès<br />
aujourd'hui, mes correspondants de leur? observations et de,<br />
leurs critiques comme des documents qu'ils m'ont transmis. ,<br />
troubles de conduite beaucoup moins d'anormaux<br />
que nous n'avons tendance à en admettre<br />
aujourd'hui, de même que la débilité mentale<br />
a cessé d'être un facteur important de<br />
délinquence dès qu'on a su mesurer un niveau<br />
intellectuel. Mais passons, puisque tout cela<br />
c'est présomption, hypothèse, ignorance d'aujourd'hui.<br />
2. Un second problème que posent ces<br />
enfants est celui de les reconnaître et<br />
de déterminer quand il convient d'en débarrasser<br />
les classes ordinaires. La tendance est<br />
fréquente de considérer comme anormal tout<br />
enfant cjui gêne la discipline. Lorsque nous<br />
avons fait, il y a quelques années, avec M. Bizette,<br />
inspecteur de l'enseignement primaire<br />
de la Seine, une enquête sur ces anormaux<br />
du caractère, ce fait ressortait avec une évidence<br />
curieuse. Dans les petites classes surtout,<br />
où les habitudes scolaires ne sont pas<br />
encore prises, le nombre des enfants signalés<br />
atteignait des proportions certainement excessives.<br />
Il y a donc là un danger.<br />
Il y en a un autre. C'est que le trouble 'constaté<br />
chez l'enfant ne soit qu'une réaction personnelle<br />
à l'égard du maître avec lequel il se<br />
trouve. Il suffit parfois d'un hasard pour que<br />
deux natures se heurtent au point de ne plus<br />
pouvoir jamais s'accorder. Je connais des<br />
exemples, que j'aime mieux ne pas citer, oùla<br />
paresse d'une enfant n'a d'autre cause que la<br />
façon dont sa maîtresse le traitait.<br />
On me répondra qu'il reste toujours la ressource<br />
de présenter l'enfant à une consultation<br />
"médicale. Et je ne voudrais certes pas<br />
enlever aux personnes qui donneront cette<br />
indication les illusions qui leur restent. Mais,<br />
parlant objectivement et non en praticien, et<br />
sans nier bien entendu que, dans certains cas<br />
déterminés, un avis médical puisse trancher la<br />
difficulté, mon expérience ne m'autorise pas<br />
à l'en croire toujours capable.<br />
Le résultat est que, pour ces troubles de<br />
caractère, on est obligé d'en constater la persistance,<br />
et donc d'attendre, de ne conclure<br />
que sur plusieurs avis et non sur un seul...<br />
et qu'ainsi, malheureusement, on perd souvent<br />
un temps précieux. Nous conseillerons<br />
de toutes façons de constituer sur chacun un<br />
dossier complet et précis: observation médicale,<br />
enquête sociale par une assistante scolaire,<br />
relation minutieuse des faits qui à l'école atlirent<br />
l'attention sur l'enfant, et, si possible,<br />
opinion sur lui de maîtres différents.<br />
D r<br />
TN. SIMON. Président de la Société A. Binçl.<br />
K. SEGUIN. Line eî Pierrot. Premier livre. Un vol. in-16, ill., cart. 7.75
30 Avril 38 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 539<br />
Réflexions à bâtons rompus.<br />
LES dix-huit moutards du cours élémentaire<br />
sont bien sages, comme l'on dit.<br />
Un seul crayon a roulé sur le pupitre raboteux,<br />
et la danse des galoches n'est pas trop indiscrète.<br />
Le maître parle. Les dix-huit moutards,<br />
depuis trente-cinq minutes, écoutent cette<br />
bonne voix chaude, et l'inspecteur écoute<br />
aussi, car le maître est habile orateur. Et Jean<br />
sans Terre, duc de Normandie et comte<br />
d'Anjou, seigneur de toute la France de<br />
l'ouest, et roi d'Angleterre par surcroît,<br />
Ican sans Terre est détesté parce qu'il est<br />
méchant. Alors Philippe-Auguste, le bon roi<br />
de France, décide d'attaquer ce vassal redoutable.<br />
Et c'est Château-Gaillard, son donjon<br />
et ses tours, et la Seine qu'il domine, altier,<br />
et les machines de guerre, les murailles qui<br />
s'écroulent, les Anglais qui se rendent. Et<br />
Philippe Auguste, le preux, conquiert la<br />
Normandie, puis s'installe sur la Loire.<br />
Alors l'inspecteur dit au maître ; « Vous<br />
m'avez fort intéressé. Et vos élèves aussi,<br />
j'en suis sûr, ont pris un vif plaisir à entendre<br />
votre helle leçon. Voulez-vous maintenant<br />
les, faire lire ? »<br />
Mais les élèves ne savaient pas lire. Ils<br />
épelaient, ils analysaient les mots; ils trébuchaient<br />
à tous les pas.<br />
« Ils sont en retard, dit l'inspecteur.<br />
•— Bien sûr, dit l'instituteur. La tâche<br />
était déjà lourde avant. Avec la réduction<br />
des horaires, les demi-journées sportives, les<br />
loisirs, il a bien fallu grignoter toutes choses,<br />
y compris la part de la lecture. Il n'y a que<br />
les programmes. Eux, ils défient l'érosion.<br />
— C'est vrai », aquiesça l'inspecteur. Mais il<br />
pensait que s'il était maître d'école, il se donnerait<br />
moins de mal que son excellent collaborateur,<br />
et gaspillerait moins de talent. « Je leur<br />
ferais lire la page de leur manuel, qui est très<br />
bien fait; et je commenterais en quatre mots la<br />
gravure dont elle est parée. Lire et relire.<br />
Deux ou trois explications, pour l'intelligence<br />
du texte et l'intérêt de la matière, rien de plus.<br />
Mais je ne les lâcherais pas avant qu'ils ne<br />
sachent lire. S'ils sortaient de chez moi sans<br />
autre bagage que celui-là, j'aurais tout de<br />
même la conscience tranquille. »<br />
A u cours supérieur, au cours complémen-<br />
-t*- taire, et jusqu'à l'école normale, on<br />
rencontre trop d'élèves qui ne savent pas<br />
lire. Nous nous entendons : lire, cela signifie<br />
comprendre cc qu'on lit et n'être pas esclave<br />
des mots, qui ne sont que des signes. C'est<br />
embrasser d'un seul coup d'oeil toute une<br />
phrase. C'est être capable de lire vite, et<br />
avoir acquis d'une façon parfaite et définitive<br />
ce que l'on peut appeler les mécanismes de<br />
la lecture. A l'école primaire et au delà,<br />
beaucoup de maîtres parlent trop (et trop<br />
bien, c'est le danger). On a expliqué devant<br />
nous, à des grands qui préparaient le brevet,<br />
la scène du# maître tailleur». On l'a commentée<br />
avec goût, et non sans verve. On a tout dit,<br />
tout vu. Le furieusement et le chef-d'œuvre,<br />
et la rhingrave, et le pourpoint, furent l'objet<br />
de doctes propos. Mais on ne lut pas, — ou<br />
si peu, et si mal! — Nous persistons à penser<br />
que c'est bien regrettable, et nous fournirions<br />
cent raisons. Moltke, rapporte le général de<br />
Wimpfen qui fut battu par lui à Sedan, savait<br />
se taire en sept langues, et il a gagné trois<br />
guerres. Il serait souhaitable que nous autres,<br />
pédagogues, méditions parfois cet exemple.<br />
11 nous importe peu qu'en leçon de lecture, à<br />
l'école élémentaire, le sens de deux ou trois<br />
mots ait échappé à nos élèves. La belle affaire !<br />
Demandons-leur de pouvoir saisir, d'abord,<br />
le sens de toute la page, et de ne se point<br />
tromper grossièrement. Et faisons lire. Nous<br />
perdons notre temps à parler, fût-ce de notre<br />
mieux, pour des enfants que d'innocents<br />
assemblages de lettres embarrassent : ils syllabent<br />
encore, le doigt sur la ligne, et le sourcil<br />
froncé ! Il y a autre chose à faire. C'est par'<br />
là qu'il faut commencer.<br />
L est extrêmement heureux que l'on se<br />
I mette, çà et là, afin d'occuper agréablement<br />
et d'utile manière les demi-journées de<br />
loisirs, à pourvoir les écoles d'un poste de T.<br />
S. F. et d'un appareil pour le cinéma : qui<br />
songerait à s'insurger contre cela ? Intelligemment<br />
utilisés, ces auxiliaires rendront<br />
d'appréciables services. Mais s'il nous fallait<br />
établir un ordre de dignité, nous placerions<br />
avant l'image et avant le son l'écrit, qui est<br />
la clé de tout, et auquel on revient toujours.<br />
Et nous souhaiterions que, d'abord, on remplisse<br />
les bibliothèques, et qu'on les multiplie.<br />
A la base de la connaissance, il y a le livre,<br />
qui est à la base aussi de la culture. Et, au<br />
fond, il ne faut pas grand-chose à un homme<br />
cultivé pour bien occuper les loisirs que son<br />
métier lui laisse. Plus l'esprit et plus le coeur<br />
sont vides, et plus les heures où nulle tâche<br />
n'est tracée paraissent creuses et insujjportables.<br />
Qui saura proclamer assez haut que si tous<br />
nos enfants savent bien lire, s'ils emportent<br />
de chez nous le goût des bons et des grands<br />
livres et le besoin de lire, l'Ecole aura bien<br />
mérité de la France ?<br />
EMILE FOEX,<br />
Inspéûletir de rchsôignemcut primaire,<br />
Saint-Aftiaild (Cher).<br />
K. SEGUIN. En route pour l'Ecole. 2* livre. Un vol. in-16, il!., cart. 8.50
540 J<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril 38<br />
RAM S LES GROUPEMENTS<br />
LES CONGRÈS <strong>DE</strong> PAQUES (Suite) 1<br />
V<br />
A la Fédération Nationale<br />
des Directeurs et Directrices.<br />
OICI les vœux adoplés par le Congrès sur<br />
la question de la fréquentatron scolaire.<br />
1° Créa lion d'une carte d'assiduité scolaire<br />
devant être présentée lors de toute demande de<br />
secours ou d'indemnité de chômage; etpourl'obtcntion<br />
de la carte d'électeur;<br />
29 .Certificat de scolarité exigé des employeurs<br />
.pour les enfants de .13 à 14 ans, afin de payer aux<br />
parenls.les allocations familiales;.<br />
3° Obligation pour les enfants n'ayant pas salisfait<br />
au modeste diplôme du C. E. P. de suivre des<br />
cours du soir, de 14 à 18 ans;<br />
4° Que la police soit rhise au service de l'école<br />
et puisse y.ramener les enfants se trouvant dans<br />
la rue pendant les heures d'ouverture des classes;<br />
5° Vole de crédits permettant :<br />
«) Ouverture de classes nouvelles partout où<br />
les effectifs sont pléthoriques;<br />
b) .Ouverture de classes de scolarité prolongée;<br />
c) Constructions neuves remplaçant les locaux<br />
élriqués, malsains, mal aérés;<br />
(?) Remplacement des maîtres en congé par des<br />
suppléants;<br />
0° Application intégrale des lois des 9 et<br />
11 août 1936 :<br />
«) Que le relevé des absences non justifiées<br />
.soit mensuel;'<br />
h] ' Mo'diiicàtiôn des articles de loi réglant les<br />
dispenses afin qu'elles ne soient données qu'à bon<br />
escient;<br />
c) Adresser aux juges dé paix des instructions<br />
telles qu'ils donnent toujours suite aux plaintes<br />
formulées par les inspecteurs primaires;<br />
7° Intensification de la lutte contre la maladie<br />
et la misère :<br />
n) Ouverture de cantines scolaires;<br />
b) Que l'œuvre des Pupilles fonelionne dans<br />
toutes les écoles;<br />
e) Organisation effective de l'Inspection médicale;<br />
d) Institulion d'infirmicres-visileuses altachées<br />
à l'école;<br />
8° Droit de priorité d'embauchage accordé aux<br />
jeûnes'gens munis du C. E. P.<br />
A l'Association des Instituteurs<br />
et Institutrices des Lycées et Collèges.<br />
LES membres do cette association, réunis<br />
en Congrès à Paris, ont à l'unanimité<br />
adopté les vœux suivants : ' . ,<br />
1° Maintien des classes primaires au titre de<br />
classés présecondaires, la direction'des classes restant<br />
assurée uniquement par les chefs d'établissemenls;<br />
2° Les instituteurs et institutrices des lycées et<br />
collèges demandent qu'aucun essai de classe dite<br />
1. Voir le ii 0 du 23 avril.<br />
d'orientation ne .soit tenté en 7 e . L'orientation<br />
telle qu'elle est prévue hypothèque le droit dos<br />
parents et réserve des erreurs de diagnostic inquiétantes.<br />
Une recherche dos aptitudes à travers toute la<br />
scolarité d'un enfant semble seule'souhaitable.<br />
3° Ils'demandent également, pour le personnel,<br />
un statut lui donnant une situation nette;<br />
4° Ils ajoutent qu'un reclassement dans<br />
l'échelle des fonctionnaires est absolument iiulispensable.<br />
Les Instituteurs des écoles d'application.<br />
LE personnel des écoles d'application et des<br />
écoles primaires annexées aux écoles<br />
normales s'est réuni en Congrès, à Paris, à<br />
l'Ecole normale des Institutrices de la Seine,<br />
sous la présidence de M. Panas, de Troyes.<br />
Il a étudié le rôle et le fonctionnement do><br />
écoles-annexes et d'application dans l'école<br />
normale telle qu'elle paraît devoir être modifiée<br />
par la réforme de renseignement.<br />
Les Inspecteurs primaires.<br />
LES inspecteurs et inspectrices de l'enseignement<br />
primaire, du syndicat confédéré<br />
affilié à la C.G.T., viennent de se réunir<br />
en Congres au Musée Pédagogique, sous la<br />
présidence de M. Caron, de Meaux.<br />
Ils ont décidé de se faire représenter par un<br />
« observateur » à la Fédération nationale des<br />
corps de l'Etat et des cadres des administrations<br />
publiques.<br />
Ils ont exprimé le souhait que les nominations<br />
des inspecteurs et inspectrices primaires<br />
fussent faites dorénavant « dans nn esprit de<br />
loyale collaboration » avec le comité consultatif.<br />
Ils ont examiné et revendiqué le principe<br />
de l'assimilation des inspecteurs et inspectrices<br />
primaires aux professeurs agrégés avec le<br />
même traitement, la revision des indemnités<br />
pour frais de tournée, le fonctionnement des<br />
comités consultatifs départemèntaux de l'enseignemént<br />
primaire, les relations avec les<br />
inspecteurs d'académie, l'inspection des écoles<br />
primaires supérieures, la publication régulière<br />
des -postes vacants.<br />
Au Syndicat National des Instituteurs.<br />
LE Conseil national du S. N. s'est réuni le<br />
. 15 avril au palais de Mutualité. Il a confirmé<br />
sa confiance au bureau. Nous rendrons<br />
compte des. débats dans notre prochain<br />
numéro.<br />
L E TÉMOIN.<br />
Mt&îre Office g ratuit «te vacaitces.<br />
Voir le numéro du 9 avril, page 488.
30 Avril 38 PARTIE GÇ-NÉRAliB 541<br />
REVUE SCIENTIFIQUE<br />
LE FOND <strong>DE</strong>S OCÉANS<br />
C'EST depuis plusieurs siècles qu'on désire<br />
savoir comment est le fond des océans;<br />
c'est depuis peu d'années seulement qu'on<br />
connaît avec certitude quelques détails sur<br />
son relief. Les zones inconnues en sont encore,<br />
à l'heure actuelle, incomparablement plus<br />
vastes que les quelques régions explorées,<br />
malgré les travaux considérables, effectués<br />
ces dernières trente années, dans le domaine<br />
océanographique. "<br />
On ne disposait, jusqu'aux environs de 1920,<br />
que d'un unique moyen de sonder les mers,<br />
qui était justement l'emploi d'une « sonde ».<br />
Un lourd boulet, porté par un filin résistant,<br />
était descendu progressivement, jusqu'à touiller<br />
le fond marin, et la longueur d'une corde<br />
déroulée exprimait la profondeur océanique<br />
avec une précision plus ou moins parfaite. De<br />
multiples causes con'co'uraient, en effet, pour<br />
entacher d'erreurs le résultat fourni par cette<br />
méthode primitive : allongement du filin<br />
suspenseur sous l'effet de la traction du boulet<br />
et même de son propre poids, aux longueurs<br />
un peu considérables; difficultés, dans le<br />
cas de profondeurs notables, de savoir le<br />
moment exact où le boulet touchait le fond<br />
et par suite tendance à dérouler trop de fil;<br />
impossibilité quasi-totale de maintenir le<br />
navire immobile pendant la durée do la<br />
mesure, cette « dérive » étant cause de la<br />
non verticalité du filin tendu et par suite de<br />
son incurvation sensible. On avait donc tendance<br />
à surestimer la profondeur des mers et<br />
les mesures plus récentes ont presque toujours<br />
confirmé l'existence de telles exagérations.<br />
N sensible progrès fut réalisé, au milieu<br />
U du xix' siècle, par l'invention de deux<br />
appareils dits : sondeur à poids perdu et<br />
accumulateur, appareils très simples à la vérité :<br />
l'accumulateur était primitivement constitué<br />
de deux plateaux parallèles réunis l'un à<br />
l'autre par des liens de caoutchouc. Le disque<br />
supérieur était fixé à un point fixe du navire;<br />
sur l'autre, porteur d'une poulie, s'exerçait<br />
perpétufillement la traction du fil de sonde au<br />
cours de l'immersion du boulet. Quant à<br />
celui-ci, son'accrochage était réalisé de telle<br />
façon qu'il fût, par déclic automatique, libéré<br />
dès.son contact avec le sol sous-marin.<br />
De cette sorte, la tension du filin diminuait<br />
brusquement et notablement au moment<br />
même où la profondeur maximum était<br />
atteinte et cette variation devenait immédiatement<br />
sensible par la contraction des liens<br />
élastiques de raccumulateur. Amélioré depuis<br />
lors à de nombreux points de vue, muni de<br />
ressbrts :; métalliques plus sensibles que les<br />
câbles de caoutchouc du modèle initial, pourvu<br />
de cadrans enregistreurs, l'accumulateur, accompagnant<br />
la sonde à poids perdu/ constitue<br />
encore la partie essentielle des machines à<br />
sonder actuelles. •<br />
Deux difficultés de la méthode de sondage<br />
au filin ne sont cependant pas vaincues par ces<br />
appareils perfectionnés ; le sondage reste une<br />
opération très longue, pour peu que le navire<br />
flotte sur de hauts fonds : c'est ainsi qu'il faut<br />
compter près de six heures pour effectuer une<br />
mesure par une profondeur d'environ 6000 m.<br />
On ne peut pendant cette longue période<br />
maintenir le navire dans une immobilité<br />
parfaite « en position ». Sa dérive atteint<br />
parfois quelques kilomètres; elle est rarement<br />
inférieure à 500 mètres. Le point géographique<br />
où touche le boulet de sonde n'est donc<br />
pas sur la verticale menée du navire et si la<br />
position de ce dernier en longitude et latitude<br />
peut être connue par mesures astronomiques,<br />
on n'en peut déduire que des données approchées<br />
quant au lieu réel du sondage. Enfin,<br />
cette dérive entraîne, ainsi que nous l'avons<br />
fait précédemment remarquer, une incurvation<br />
du filin, laquelle jointe au fait d'une<br />
mesure en « oblique»tend à exagérer l'estimation<br />
de la profondeur.<br />
NE méthode toute différente de mesure des<br />
U profondeurs océaniques se répandit<br />
dès après la guerre, aux environs de 1920 :<br />
ce fut le sondage acoustique, qui devait rendre<br />
— et rend encore — d'immenses services.<br />
L'eau de mer transmet les ondes sonores à<br />
une vitesse qui dépend de sa température<br />
et de sa salure, mais reste aux environs de<br />
1500 m. par seconde (valeurs extrêmes 1460 m.<br />
et 1542 m. en pratique). Un son bref, émis<br />
d'un navire, au sein de l'eau, et verticalement<br />
vers le bas, chemine donc avec une vitesse<br />
sensiblement constante tant qu'il ne rencontre<br />
aucun obstacle solide. Il se réfléchit sur le sol<br />
sous-niarin et son « écho » peut être perçu dû<br />
navire grâce à dès microphones enregistreurs<br />
sensibles, après un certain temps t. On conçoit<br />
qu'il est aisé de déduire, de la mesure de t,<br />
la valeur de la distancé, parcourue, c'est-à-dire<br />
du double de la profondeur de l'océan sous<br />
le navire. 11 est indispensable de connaître t<br />
avec une rigueur absolue. Les « mesureurs »<br />
de temps utilisés aux sondages acoustiques<br />
doivent apprécier le dix-millième de seconde<br />
si on veut qu'ils fournissent des renseignements<br />
précis en « distance » (1/10 000 de<br />
seconde correspond à 1 dm. environ). Comme<br />
K. SEGUIN. Jeannot et Jeannette. C. élém. Unyo!. in-i6, lll., cart. iO fr.
542 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L' INSTRUCTION <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril 38<br />
contre-partie de cette difficulté, il faut considérer<br />
l'extrême rapidité d'un sondage acoustique<br />
: quelques secondes seulement pour des<br />
fonds de 6000 mètres... La dérive du navire<br />
est nulle pendant un si bref instant, et la<br />
mesure exactement localisée. En outre, il est<br />
possible d'effectuer tant de déterminations de<br />
profondeur « à l'écho » pendant la durée d'un<br />
seul sondage au fil qu'on a pu dire que dix<br />
années de travail « au son » ont autant appris<br />
que six siècles de sondage au boulet...<br />
Tout n'est pas parfait, cependant, dans la<br />
méthode du sondage acoustique. Il n'est pas<br />
facile d'émettre un son dans une direction<br />
déterminée : le cône d'émission sonore est<br />
toujours assez largement ouvert. Il en résulte<br />
que si, pour les sols sous-marins plans, l'écho<br />
est net et unique, sitôt que son relief devient<br />
tourmenté, des échos multiples arrivent au<br />
microphone, entre lesquels il n'est pas toujours<br />
aisé de choisir.<br />
En outre, la mesure de la durée t permet<br />
seulement d'évaluer une moyenne de distance<br />
qui correspond à une transmission sonore<br />
uniforme dans un milieu de température fixe<br />
et de salure invariable. Ces deux conditions<br />
ne sont jamais remplies et des corrections<br />
approximatives doivent toujours être adjointes<br />
à la valeur expérimentalement fournie par<br />
les appareils.<br />
L'usage des ultra-sons (voir notre « revue<br />
scientifique » du 19 mars) à la place des sons<br />
audibles, dans la mesure des profondeurs sousmarines<br />
par la méthode à l'écho, est entrée<br />
dans la pratique depuis quelques années. Plus<br />
aisés à diriger, plus faciles à émettre à l'intérieur<br />
d'un cône étroit, les ultra-sons se prêtent<br />
mieux aux déterminations sur fonds<br />
accidentés contre lesquels la possibilité d'échos<br />
multiples est diminuée. Mais on ne sait pas<br />
encore émettre d'ultra-sons puissants. Les<br />
portées des sources ultra-sonores n'atteignent<br />
pas celles des sources sonores.<br />
Les profondeurs moyennes seules, pour<br />
l'instant, peuvent être explorées de cette<br />
manière perfectionnée.<br />
TBOIS facteurs jouent un rôle primordial<br />
dans la détermination des profondeurs<br />
sous-marines : 1° la nécessité de connaître les<br />
abords des côtes, afin de faciliter l'accès des<br />
ports aux navires et de déterminer les tracés<br />
des « routes maritimes » ; 2° la pose des câbles<br />
sous-marins; 3° les recherches océanographiques<br />
pures.<br />
En 1903, un Congrès Océanographique décida<br />
d'établir une carte « bathymétrique » générale<br />
des océans terrestres, tenant compte de toutes<br />
les déterminations faites jusqu'à cette date,<br />
tout au moins de celles dignes de confiance.<br />
Les isobathes (lignes d'égales profondeurs)<br />
prévues étaient 200 m., 500 m., 1000 m.,<br />
2000 m. etc... Une seconde édition parut en<br />
1930 avec les mêmes caractéristiques. Elle<br />
résumait les résultats des seuls sondages au<br />
fil effectués, en particulier, pendant les 75 der<br />
nières années.<br />
La conférence de Monaco, en 1929, décidu<br />
l'émission d'une troisième édition de cetli'<br />
carte sous-marine, sur laquelle figureraient, en<br />
plus des lignes isobathes précédentes, celles à<br />
50 m. et celles à 100 m. de profondeur. Travail<br />
considérable, pour la réalisation duquel, on<br />
n'est pas sans avoir examiné moins de 90 000<br />
résultats de sondages, quant au seul océan<br />
Atlantique (70 000 résultats pour sa partie<br />
nord seulement); d'ailleurs, seule la partie de<br />
la carte représentant ce dernier océan esf<br />
actuellement terminée. Près de 11 000 indications<br />
de profondeur, toutes vérifiées, y figurent<br />
et cependant il n'est pas possible encoiv<br />
de se faire une image très exacte du relief<br />
réel du sol sous-marin correspondant.<br />
Les abords mêmes du rivage — ce qu'on<br />
nomme le plateau continental — sont peu<br />
connus. Ils correspondent aux profondeurs<br />
d'au plus 200 m., soit aux trois premières<br />
isobathes de la carte. Le plateau continental<br />
ne s'étend pas, en mer, à distance fixe; sou<br />
bord n'est pas parallèle aux côtes, dont il<br />
s'approche au plus de 100 m., au moins do<br />
1000 m. Son relief suit, à peu de chose près,<br />
le relief des terres émergées : les vallées des<br />
fleuves s'y prolongent; sa pente est faible.<br />
11 se termine, côté océan, par une déclivité<br />
très abrupte à laquelle on a donné le nom de<br />
talus continental, lequel plonge au .moins à<br />
500 m. et parfois à plus de 2000 m. Le relief<br />
du talus continental est très compliqué, hérissé<br />
de pointes, entaillé de- profondes coupures.<br />
Il n'a aucun rapport avec celui du plateau<br />
auquel il fait suite, non plus qu'avec celui<br />
des côtes. Tout au plus observe-t-on que ses<br />
fosses les plus profondes sont toujours proches<br />
des côtes abruptes.<br />
Quant au relief des grands fonds océaniques,<br />
loin des terres émergées, et qu'on connail<br />
mal, il semble être extrêmement accidenté et<br />
ne présente que relativement peu d'espaces<br />
plats. Analogue à une « étendue continentale u,<br />
il militerait en faveur des théories géologiques<br />
d'après lesquelles les océans auraient pus<br />
naissance par effondrement subit, ou progressif,<br />
d'anciens socles sub-marins.<br />
R . RAMBATJD,<br />
Prolesseui* à là Faculté dos Sciences<br />
do Glermont-Ferrand.<br />
Pofir l e s conférences pé€lsM|Of|§€ftie$»<br />
Voir le numéro du 16 avril, page 502.
i<br />
30 Avril 38 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 543<br />
La T. S. F. illustré©.<br />
DANS le plan de culture intellectuelle par la<br />
radiodiffusion appliqué depuis un an,<br />
les professeurs de dessin ont tenu à ne pas<br />
laisser leur place vide. On s'en est parfois<br />
étonné. Comment un enseignement qui semble<br />
purement graphique pourrait-il pénétrer dans<br />
le domaine des sons ? Le dessin est un muet,<br />
nous disait-on; attendez pour le propager par<br />
les ondes le perfectionnement de la télévision.<br />
M. Machard, professeur à Louis-le-Grand, n'est<br />
pas de ceux que les objections déconcertent et<br />
que les difficultés arrêtent. 11 a mis sur pied<br />
un programme du dessin enseigné par les<br />
maîtres et, en attendant les miracles de la<br />
télévision, il a trouvé un moyen pratique<br />
d'illustrer des causeries en plaçant entre les<br />
mains des auditeurs de petits albums d'images<br />
classées et commentées. En même temps qu'ils<br />
écoutent, ceux-ci peuvent suivre des yeux sur<br />
les gravures les remarques de l'invisible conférencier.<br />
Ces remarques ne s'effacent pas dans<br />
le souvenir comme un vol d'oiseaux qui traversent<br />
notre ciel. L'essentiel de ce bref enseignement<br />
subsiste avec ce petit livre, ses illustrations<br />
et ses commentaires.<br />
Ce jnremicr essai de radiodiffusion illustrée a<br />
obtenu le plus vif succès. Le thème en était ;<br />
h dessin et ses principales techniques. M. Machard,<br />
pour le trimestre d'après Pâques, organise<br />
une nouvelle série : la gravure : ses techniques<br />
et ses maîtres-, le bois, le cuivre, la<br />
pierre lithographique ; Durer, Rembrandt, Callot,<br />
Daumier, etc... Par les mêmes moyens qui<br />
lui ont déjà permis d'atteindre des milliers<br />
d'auditeurs, il mettra entre les mains de son<br />
public un petit cahier où sont reproduites les<br />
plus belles œuvres qui feront le sujet des cau<br />
series. Comme le précédent, ce petit album<br />
conserve l'essentiel de renseignement donné<br />
par les spécialistes qui ont bien voulu collaborer<br />
à cette œuvre d'éducation nationale. Cette<br />
méthode pédagogique qui unit la parole et<br />
l'image a bien des mérites ; elle est aussi pratique<br />
qu'ingénieuse, aussi efficace qu'attrayante.<br />
Louis HOURTICQ.<br />
Membre de l'Institut,<br />
Inspecteur général de l'Educatiou nationale.<br />
Les conférences seront données au Poste National<br />
Radio-Paris le lundi do 18 h. 15 à 18 h. 30 :<br />
I. 2 mai. — Le livre et l'estampe, par M. Louis<br />
IIOUHTICQ, membre do l'Institut.<br />
II. 9 mai. — La gravure en relief, par M. Jacques<br />
BELTKA>D, prof, à l'Ecole Nationale Supérieure<br />
des Beaux-Arts.<br />
III. 16 mai. — Les maîtres du bois grave, par<br />
M. J . BELTRAND.<br />
IV. 23 mai. — La technique de la gravure en<br />
taille-douce, par M. Jean LARAN, conservateur<br />
adjoint du Cabinet des Estampes.<br />
V. 30 mai. — Les maîtres du burin, par M. J.-F.<br />
PRINET, bibliothécaire au Cabinet des Estampes.<br />
VI. 13 juin. — Les maîtres de Veau-forte, des<br />
origines à la fin du XIX e siècle, par M. P.-A.<br />
LEMOISNE, conservateur du Cabinet des Estampes.<br />
VII. 20 juin. — Rembrandt graveur, par<br />
M. Louis HOURTICQ.<br />
VIII. 27 juin. — Callot, par M. LIEURE.<br />
IX. 4 juillet. — Les techniques de la lithographie<br />
artistique, par M. J . LIEURE.<br />
X. 8 juillet. (Vendredi). — Les maîtres de la<br />
lithographie, par M. J. LIEURE.<br />
L'album « La gravure, ses techniques et ses<br />
maîtres » sera en vente à partir du 6 mai 1938 chez<br />
tous les libraires et à la Librairie Hachette, 79, bel<br />
St-Germain, Paris {VI e ).<br />
Radiophonie scolaire.<br />
A. EN^EKTNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />
Mercredi 4 rriai :<br />
Actualités.<br />
(Causerie documentaire par M. TORGUE. :<br />
J.e « Boléro », de Ravel : Disque présenté par<br />
Mlle FOREST.<br />
Le concours de Copain-Cop.<br />
Avec E. Lavisse : Souvenirs de jeunesse.<br />
Samedi 7 mai :<br />
Actualités.<br />
Causerie documentaire par Mme SAUZEAU.<br />
folklore anglais présenté par Mme <strong>DE</strong>SMETTRE :<br />
« La dernière rose »; Choral de « L'Amitié ».<br />
Étude d'un chant par Mme PERDRIX : e A la<br />
Claire Fontaine. »<br />
Le Chevalier au Barillet : fabliau.<br />
B. ENSEIGNEMENT P'OSTSCOLAIRE<br />
Lundi 2 mai :<br />
•Je veux être un bon apprenti : M . FONTÈGNE.<br />
l'artie musicale : Thème de lii semaine : La Côte<br />
Programme des émissions du 2 au 7 mai.<br />
d'Azur. Chant à l'étude : Soleil de la Provence<br />
(mélodie populaire), paroles de Maurice Bouchor.<br />
Présentation do MME THIVET, avec le concours du<br />
C. G. de Jeunes Filles, avenue Daumesnil.<br />
Mardi 3 mai :<br />
Pour les jeunes filles : Condition juridique<br />
de la femme française, améliorations possibles, par<br />
MLLE ABRAHAM, avocat à la Cour.<br />
Partie musicale.<br />
Jeudi 5 mai :<br />
Le logement du travailleur rural, sa réglementation,<br />
par M. JUSSIÀUX.<br />
Partie musicale.<br />
Vendredi 6 mai :<br />
Causerie générale d'Orientation professionnelle,<br />
par M. FONTÈGNE.<br />
Partie musicale.<br />
Samedi 7 mai :<br />
Actualités ; M . SAUZEAU.<br />
Partie récréative.-<br />
StGUIN-LANIER. Piesislr de Bîre. Cours moyen et supérieur. 1 volume. 20 fr.
544 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril 38<br />
1LA PAGE RÉCRÉATIVE<br />
Le comble de la charité.<br />
Mot historique.<br />
L L ORSQUE j'étais enfant, raconte Sacha Guitry, E comte Delamarre avait fait la campagne<br />
je me promenais souvent avec mon de Russie dans les armées impériales,<br />
grand-père, le romancier Pont-Jest, qui était comme aide de camp du Maréchal Oudinot.<br />
le meilleur des hommes, sinon le meilleur des En vieux militaire, il se plaisait à conter ses<br />
écrivains. Un jour, rue Royale, nous passons souvenirs de guerre.<br />
devant un aveugle. Mon grand-père me donne — Nous étions devant la Bérézina. Oudinot<br />
un franc que je vais jeter dans la casquette du m'appelle : « Va dire à l'Empereur que les<br />
mendiant. Quelques pas plus loin, mon grand- ponts sont coupés. » Je cours à la tente de<br />
père me reproche de n'avoir pas salué l'aveugle : Napoléon, on m'introduit. Il était étendu sur<br />
— Il faut toujours saluer un homme à qui on son lit de camp, en serre-tête.<br />
fait la charité.<br />
— Mais, grand-père, c'est un aveugle !<br />
Et mon grand-père me dit alors ce mot<br />
admirable :<br />
— Tu ne sais pas si ce n'est pas un faux<br />
aveugle !<br />
— Qu'est-ce qu'il y a ?<br />
— Sire, le Maréchal Oudinot m'envoie vous<br />
dire que les ponts sont coupés...<br />
Ici le vieux soldat faisait une pause, une<br />
longue pause; l'assistance attendait, haletante,<br />
puis s'écriait enfin, comptant sur une parole<br />
Voilà. géniale du grand homme :<br />
j Communiqué par M. TIROUFLET, iiistit., « Et qu'a dit l'Empereur ? »<br />
[à Azé, [par Château-Gantier {Mayenne). Alors le comte Delamarre ;<br />
P<br />
Accord.<br />
EU de temps après le triomphe de Primerose,<br />
créée à la Comédie-Française le<br />
g octobre 1911, Robert de Fiers, se trouvant un<br />
— Il a dit : « Sapristi ! Comment allons-nous<br />
passer ? »<br />
| Communiqué par MLLE FRANCETTE DI-MAIITINO,<br />
jour au foyer des artistes, regardait par hasard<br />
le tableau de service qui annonçait Primerose<br />
pour le lendemain, lorsqu'il remarqua que la<br />
feuille portait, en marge, cette . inscription<br />
protestataire griffonnée d'une main furibonde :<br />
« J'aime mieux Phèdre. »<br />
Et c'était signé ; Mounet-Sully. On sait que<br />
l'illustre doyen était le fougueux défenseur du<br />
répertoire classique qu'il jugeait trop sacrifié au<br />
moderne...<br />
L'auteur de Primerose, sans s'émouvoir de<br />
la boutade, sortit tranquillement son stylo et<br />
écrivit au-dessous :<br />
« Moi aussi ! Robert de Fiers. »<br />
r Communiqué par MLLE LAFFOX, insiit.,<br />
L Douzens {Aude).<br />
1<br />
L à Blandan {Constantine).<br />
Quelques proverbes étrangers.<br />
Arabe. — « Si tu as un ami, visite-le souvent,<br />
les épines hérissent le chemin où personne<br />
ne marche. »<br />
Persan. — « A qui a des souliers, il semble que<br />
toute la terre soit couverte de euh. »<br />
Indien. — « Tiens-toi à cinq pas d'un chariot,<br />
à dix d'un cheval et à cent d'un éléphant:<br />
mais pour éviter le méchant, point de distance<br />
qui suffise ! s<br />
Russe. — « Un agneau d'un jour dans une<br />
étable vaut plus qu'un grand troupeau en<br />
Chine. »<br />
Anglais. — « Sur mer calme, chacun est<br />
pilote. »<br />
Irlandais. — « Crains le taureau quand tu<br />
es devant lui, l'âne quand tu es derrière lui<br />
et le flatteur où que tu te trouves. »<br />
Espagnol. — « Pour l'eau du ciel, n'abandonne<br />
pas l'arrosoir. »<br />
Italien. — « Il ne faut pas montrer les fautes<br />
d'autrui avec un doigt sale. »<br />
Èvo.<br />
1 Communiqué par MME J . BALTIIAZAUD, inxlil.,<br />
L 13, place Jules-Ferry, St-Dié (T'osges).<br />
Le meilleur moyen.<br />
UN spirituel académicien avait maintes fois<br />
constaté que les poules de ses voisins<br />
envahissaient sans vergogne sa propriété et y<br />
causaient des déprédations dont son jardinier<br />
se plaignait amèrement. Que faire ? Les voisins,<br />
quand on s'adressait à eux, répondaient :<br />
— Nous n'y pouvons rien... nous ne pouvons<br />
pas attacher nos poules.<br />
L'académicien dont il s'agit réfléchit, puis il<br />
sourit. Il avait trouvé le remède. Le lendemain,<br />
il fit éparpiller sur la pelouse trois douzaines<br />
d'œufs qu'il avait achetés la veille à la ville.<br />
Les propriétaires des poules virent ce spectacle<br />
et s'écrièrent ;<br />
— Nos poules pondent chez le monsieur qui<br />
fait des pièces de théâtre.<br />
Et le lendemain, les poules ne se montrèrent<br />
pas chez lui.<br />
VEtoile.<br />
. Communiqué par M. MOÏSE CIIICIIEPORTICIIE-ZALIIA,<br />
' JBou-Saâda, Algérie.<br />
Réplique.<br />
T 7 eus autres. Anglais, disait un Américain,<br />
^ votis n'avez aucune idée de l'étendue de<br />
nos Etats. Ainsi, moi, je suis du Kansas; eh<br />
bien ! si je prends une voiture et que je roule<br />
une journée entière vers la frontière du Colorado,<br />
l'Etat voisin, le soir je ne l'aurai pas atteinte...<br />
— Je crois ça, répondit flegmatiquement<br />
l'Anglais, nous aussi nous avons de ces voitures-là<br />
!<br />
r Communiqué var MME PILLOT, insiit.,<br />
L à Bouvresse [Oise).<br />
Chacune des anecdotes publiées à la Page récréative donne lieu à une rétribution de cinq francs.
.'30 Avril 38 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 545<br />
R o u e n e t<br />
l e s AË»i»ayes i tormaitdies.<br />
Notre Bureau de voyages organise le 22 mai 1938 une visite do Rouen et des Abbayes<br />
normandes.<br />
Départ en autocar de la Librairie Hachette, 79, boulevard Saint-Germain, à 7 heures, pour<br />
Rouen en passant par Magny-en-Vexin, Saint-Clair-sur-Epte. Arrivée à Rouen vers 10 heures.<br />
Visite de la ville sous la conduite de nos guides conférenciers : la Cathédrale, le Palais de Justice,<br />
Saint-Ouen, Saint-Maclou, l'Hôtel de Bourgtheroulde, la place du Vieux Marché, etc...<br />
Déjeuner à Rouen.<br />
Après déjeuner, départ en autocar pour aller visiter V Abbaye de Jumièges, V Abbaye de Sainl-<br />
Wandrille, ainsi que la belle Abbaye romane de Sahit-Georges-de-Boschervillc.<br />
Retour à Rouen vers 18 h. 30.<br />
Départ de Rouen vers 19 heures.<br />
Arrivée à Paris vers 22 heures.<br />
Prix par personne : Fr. 125,<br />
comprenant : le transport aller et retour en autocar pullmann, le déjeuner avec boisson, les<br />
entrées dans les monuments et abbayes, les visites sous la direction des guides conférenciers, les<br />
pourboires et taxes.<br />
Inscriptions avant le 14 mai, au<br />
BUREAU D E VOYAGES D U <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />
79, boulevard Saint-Germain, Paris.<br />
LE COIN <strong>DE</strong>S FURETEURS<br />
Résultats de la 29<br />
zywx<br />
e semaine.<br />
Question principale. — Il s'agissait de reproduire<br />
un dessin, formé de triangles juxtaposés, d'un<br />
seul trait de plutne<br />
et sans jamais repasser<br />
sur une ligne<br />
déjà tracée. Le schéma<br />
ci-contre donne<br />
l'une des solutions<br />
possibles. (Les fureteurs<br />
en ont trouvé<br />
plusieurs.)<br />
Cette question<br />
nous a été communiquée<br />
par M. Fraïssé,<br />
instituteur. Ecole<br />
de Cité, à Nar bonne<br />
(Aude) (prix de<br />
25 fr.).<br />
Question subsidiaire. — Nous avons reçu 364<br />
réponses exactes.<br />
Un prix de 50 fr. a été attribué à M. Robert<br />
Burvingt, 100, rue du Maréchal-Jolfre, à 1 Jeune<br />
bout (Morbihan] qui nous a indiqué que nous<br />
recevrions 364 réponses exactes.<br />
32 e semaine.<br />
Question principale. — 4 héritiers se partagent<br />
un terrain de 310 m. de pourtour. Les 4 côtés, dont le plus<br />
grand est opposé au plus petit, mesurent tous un nombre<br />
exact de mètres. L'un, perpendiculaire à une diagonale, a<br />
50 m., et im second côté est égal à la somme des deux autres<br />
dont le produit est un nombre formé d'un groupe de deux<br />
chiffres répété deux fois. Pouvez-vous indiquer aux héritiers<br />
la superficie de chacun des 4 lots déterminés par les<br />
diagonales du terrain ? (Justifier la réponse.)<br />
Question subsidiaire. — Combien de nos abonnés<br />
répondront exactement à la question principale 1'<br />
Les réponses devront nous parvenir, au plus<br />
tard, le mardi 10 mai.<br />
Les résultats paraîtront dans le Manuel Générai<br />
n 0 35, du 21 mai.<br />
P o u r l e s BiMIotlïèaiiies» seolaires.<br />
UNE BELLE COLLECTION<br />
Les nouveautés de la Collection des Grands<br />
Romanciers viennent de paraître. Cette Collection,<br />
qui groupe les grands noms et les grandes œuvres<br />
de la littérature, Cinq-Mars d'Alfred de Vigny<br />
et Eugénie Grandet de Balzac, le Capitaine Fracasse<br />
de Th. Gautier et les Beaux Messieurs de<br />
Bois-Doré de G. Sand, Colomba de Mérimée et<br />
Quo VadisP de H. Sienkiewicz, de célèbres romans<br />
de Jules Verne, dont Michel Strogofj, et Croc-Blanc<br />
de Jack London, etc... a été spécialement conçue<br />
on vue des distributions de prix; ses volumes à<br />
cartonnages rouge et or, magnifiquement présentés,<br />
se recommandent par leur bon marché. Mais, en<br />
dehors des distributions de prix, la collection offre<br />
à la jeunesse un choix abondant et varié de livres<br />
de lecture et de récréation.<br />
Cette année, les Grands Romanciers 1 présentent<br />
d'attrayantes nouveautés. D'abord, en un<br />
splendide volume, les Aventures merveilleuses<br />
mais authentiques du capitaine Corcoran, d'Alfred<br />
Assolant... Le capitaine Corcoran, Breton et marin,<br />
était parti pour les Indes, en compagnie de sa<br />
tigresse Louison, chargé d'une importante mission,<br />
celle de découvrir le manuscrit du Gouroukaramtà,<br />
1. Aventures (ht capitaine Corcoran, eart. fort, plats dores,<br />
44 fr. 40. — L'Ami Fritz, cart. fort, plats dorés. 30 fr.—<br />
L'Enfance cl l'Adolescence, cart. fort, plats dorés, 21 fr. G0.<br />
Michàél, chien de cirque, cart. fort, plats dorés. 14 fr. 40.<br />
^ * * w * U V-l i. ^ J W W ^ «V.K l WtVMx», 1 ^ f f WV ly W b» ^ VU&V* » ^V , » V . t W l O . X -t I*, M<br />
G. GILLARD, Lefresnçais vivant. C. moyen etsupér. Livre du maître. 35.50
546 30 Avril OS<br />
le plus vieux livre sacré tics Hindous. Mais à poinc<br />
arrivé à Baghavapour, capilale du royaume des<br />
Mahratlcs,il trouve le pays sens dessus dessous, le<br />
rajah, le prince Holkar, en lutte avec les Anglais.<br />
Tous les malheurs accablent Holkar dont la fille,<br />
la belle Sita, est enlevée par un traître. Grâce à<br />
Louison, délivrer Sila et repousser les Anglais<br />
n'est qu'un jeu pour Corcoran qui, Holkar étant<br />
mort, lui succède sur le trône, Mais ses aventures<br />
no sont pas finies, non plus que celles de Louison,<br />
ct Assolant en a raconté la succession avec un<br />
brio incomparable.<br />
L'Ami Frit:., un des chefs-d'œuvre d'Erokmann-<br />
Chatrian, est le plus beau roman qui ait été écrit<br />
sur l'Alsace. Nul ne fait mieux connaître l'âme<br />
alsacienne, ne décrit avec plus de vérité et de couleur<br />
les mœurs et les coutumes de l'Alsace. Et<br />
quel charme dans la fraîche idylle qui met en<br />
présence Fritz Kobus, célibataire endurci, épris<br />
de ses aises, aimant à retrouver ses amis à la brasserie<br />
du Grand-Cerf ou à les traiter chez lui, et<br />
l'exquise Suzel, et fait triompher la tendresse de<br />
l'égoïsme!<br />
Dans l'Enfance cl VAdolescence, le grand Tolstoï,<br />
en racontant les souvenirs do ses premières années,<br />
dépeint la Russie d'autrefois, aux environs d<br />
'1840, et la fait revivre avec cette simplicité saisissante<br />
et émouvante qui, chez le célèbre écrivain<br />
russe, donne tant de prix aux moindres détails,<br />
Michaël, chien de cirque, de Jack London, a provoqué<br />
lors de son apparition, en Amérique, un<br />
violent mouvement d'indignation contre les toi<br />
turcs infligées par les dresseurs d'animaux savanU<br />
à leur élèves. Le héros du récit est le terrier irlandais<br />
Michac], remarquable par son intelligence,<br />
Miehaël a connu bien des aventures, mais il a<br />
toujours eu de bons maîtres jusqu'au jour on sa<br />
mauvaise étoile le conduit à San Francisco ct dr<br />
là à New-York où il devient pensionnaire de l,i<br />
célèbre école d'animaux de Harry Collins. Celle<br />
école n'est qu'une effroyable maison des supplices<br />
où, afin de préparer les élèves à leurs futurs « numéros<br />
» de cirque, on leur fait endurer les pires<br />
souffrances. L'existence de Michael n'est plus<br />
qu'un martyre; enfin des mains compatissantes<br />
l'arrachent à son horrible existence...<br />
PETITES ANNONCES<br />
Voir dans le numéro du 23 Avril 1938 les conditions d'insertion.<br />
ENSEIGNEMENT OUres et demandes d'emplois.<br />
Cours et leçons.<br />
H. synd. ensoig. libre, laïque, place<br />
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l sér., aff., Û8-'J5. Discr. abs. Let. rot.<br />
M. G. 781.<br />
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La loi du 11 août 1936 a élevé l'âge de l'obligation<br />
scolaire de 13 à 14 ans.<br />
Les enfants âgés de 13 ans — reçus ou non au<br />
certificat d'études primaires élémentaires —<br />
doivent, à moins qu'ils ne poursuivent leurs études<br />
dans les établissements d'enseignement secondaire,<br />
primaire supérieur, ou technique, accomplir une<br />
année complémentaire d'études, avant d'entrer en<br />
apprentissage.<br />
Cette dernière année obligatoire d'études ' primaires.<br />
peut être accomplie dans une classe de<br />
scolarité prolongée, créée spécialement à cet effet<br />
par circulaire du 30 octobre 1936, ou bien dans un<br />
atelier-école, organisé suivant les prescriptions de<br />
l'arrêté du 19 juin 1937.<br />
Les ateliers-écoles doivent être soigneusement<br />
distingués des classes de scolarité prolongée.<br />
L'enseignement donné dans celles-ci étant le<br />
terme des études scolaires des enfants, les programmes<br />
et les méthodes en sont conçues de façon<br />
à compléter l instruclion générale des élèves, à<br />
leur donner le goût et les moyens de continuer par<br />
eux-mêmes leur culture à la sortie de l'école et,<br />
en même temps, de les initier à la vie pratique.<br />
Par contre, les ateliers-écoles ont pour but le<br />
« préapprentissage ». L'enseignement . qui y est<br />
donné convient donc particulièrement aux enfants<br />
qui ont la vocation professionnelle et qui trouvent<br />
dans les études concrètes reposant sur le maniement<br />
des choses et les travaux pratiques, le moyen de<br />
satisfaire leur goût de l'action et d'atteindre par<br />
çetjte voie à une culture adaptée à leur tour<br />
d'esprit.<br />
Cet enseignement peut être donné en 2 années.<br />
La l rc année, la préparation à l'apprentissage<br />
a pour objet, d'abord de rechercher les goûts et<br />
les aptitudes de l'enfant afin de le guider vers le<br />
choix qu'il fera d'un métier, puis de l'initier aux<br />
travaux manuels — transition indispensable entre<br />
l'école et l'atelier.<br />
Cette année de préapprentissage constituant<br />
la dernière année d'enseignement primaire obligatoire,<br />
une place y est réservée, dans l'horaire, à<br />
l'enseignement général. Il est prévu, en effet,<br />
que 15 heures hebdomadaires, au moins, seront<br />
consacrées à. cet enseignement.<br />
Après, l'année de préapprentissage, les enfants<br />
auront acquis une habileté manuelle générale,<br />
ils pourront alors choisir un métier. A ce moment,<br />
ou bien ils .entreront en apprentissage dans une<br />
entreprjftc ou resteront à l'atelier-école pour la<br />
2 e année, d'études. Ils y commenceront l'apprentissage<br />
du métier qu'ils auront choisi.<br />
Les programmes'.(fixés par arrêté du 18 dé<br />
cembre 1937) et les méthodes des enseignements<br />
dans les ateliers-écoles sont conçus spécialement<br />
pour atteindre, les buts .définis ci-dessus. Il, rie<br />
s'agit pas, en 'effet, de recommencer les études<br />
faites dans les classes primaires élémentaires,;mais<br />
d'orienter les enfants vers une activité professionnelle.<br />
Ce qui caractérise donc la méthode d'enseignement<br />
des ateliers-écoles, c'est la recherche et<br />
l'éducation des aptitudes et des qualités que<br />
l'enfant devra mettre en œuvre dans l'exercice de<br />
son métier. L'enseignement y repose sur l'observation,<br />
le raisonnement, l'expérience. Il aboutit<br />
à l'action pratique.<br />
Ainsi, les matières enseignées sont ;<br />
— l'instruction civique et sociale, destinée à<br />
faire comprendre le fonctionnement des services<br />
publics du pays, mais surtout à guider l'enfant,<br />
dans le rôle qu'il aura à jouer vis-à-vis de ces<br />
services au cours de sa vie individuelle ;<br />
— la langue française : exercices de composition<br />
orale et ccrite ayant pour but l'enrichissement du<br />
vocabulaire, l'apprentissage de la langue correcte,<br />
raffinement des moyens d'expression, 1,'cntraînement<br />
à la lecture; -<br />
— le calcul mental et écrit appliqué à des<br />
opérations de la vie courante;<br />
— l'initiation aux sciences par l'observation<br />
de faits usuels et par des expériences simples.<br />
A l'étude do -ces matières s'ajoutent des notions<br />
d'histoire, de' géographie et de technologie.'<br />
..Les travaux d'atelier de l r e année doivent, nous<br />
l'avons dit, faire acquérir aux enfants une habileté<br />
manuelle générale. Leur variété doit faciliter<br />
l'orientation professionnelle. Pour ces exercices,<br />
on utilisera donc différentes matières et les outils<br />
de divers métiers; on fera exécuter les gestes professionnels<br />
élémentaires les plus variés.<br />
Les créations d'ateliers-écoles doivent évidemment<br />
être justifiées par un nombre suffisant<br />
d'élèves .et les besoins de la région.<br />
• Ces organismes peuvent-être créés sur la demande<br />
des municipalités, chambres de commerce,<br />
ou groupements professionnels, qui s'engageront<br />
à voter les dépenses nécessaires à leur installation<br />
matérielle et à faire face, pendant 5 ans au<br />
moins, aux dépenses d'entretien et de fonctionnement.<br />
Les ateliers-écoles qui sont annexes à un établissement<br />
public et qui ont été agréés parla direction<br />
générale de- l'Enseignement technique, peuvent<br />
être subventionnés par l'État, qui participera pour<br />
50 %'aux dépenses de premier établissement, aux<br />
frais de fonctionnement et d'enseignement ainsi<br />
qu'au ti'aitèmént des ouvriers-instructeurs.<br />
De son côt'é, la'direction de" l'Enseignement du<br />
1 er degré prend à sa charge le traitement dès instituteurs<br />
à nommer dans les emplois dont la création<br />
est reconnue indispensable.<br />
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ÉLECTIONS. — LO L OR dimanche de mai, dépôt<br />
à la maiiio de la liste électorale agricole. Dans les<br />
trente jours suivants, réception dos demandes<br />
de radiation et d'inscription.<br />
POI.IOE. — Publier l'arrêté d'élagage des arbres<br />
en bordure des chemins ruraux en vue de l'engrangement<br />
de la fenaison et de la moisson.<br />
PENSIONS. — Confection, le l or , des certificats<br />
A. S. et R. O. P., et remise aux intéressés.<br />
AFFAIRES MILITAIRES. — Continuer à recevoir<br />
les dossiers de soutiens de famille du 2 e contingent.<br />
Recevoir les demandes de soutiens de famille<br />
appelés à une période de réserve. Inspection des<br />
tombes militaires (s'il y a lieu) et prévisions<br />
d'emploi do la subvention de l'État.<br />
Établir le tableau de renoensement des jeunes<br />
gens à incorporer.<br />
Envoyer les notices individuelles au préfet.<br />
CONSEIL MUNICIPAL : SESSION <strong>DE</strong> MAI. — Examen<br />
du compte administratif de l'exercice précédent.<br />
Examen du compte de gestion du receveur municipal.<br />
Prononcer la clôture définitive de cet exercice.<br />
Vote des chapitres additionnels de l'exercice<br />
courant (bien prévoir recettes et dépenses occasionnelles).<br />
Vote du budget primitif pour l'exercice suivant.<br />
Avis à donner (art. 70 de la loi du 5 avril 1884)<br />
sur les budgets et comptes du bureau de bienfaisance<br />
et des autres établissements hospitaliers<br />
(s'il y a lieu).<br />
Revision des listes d'assistance médicale gratuite<br />
aux vieillards.<br />
Budget du Service vicinal pour l'année courante<br />
(additionnel).<br />
Budget du Service vicinal pour l'année suivante,<br />
avec délibération fixant le nombre des<br />
journées de prestation et, s'il y a lieu, leur convei'sion<br />
en taxe vicinale.<br />
Vote des délibérations établissant les centimes<br />
additionnels pour : services d'assistance, garde<br />
champêtre, etc., en cas de ressources ordinaires<br />
insuffisantes.<br />
mois de mai.<br />
Ne pas omettre de faire voter les centimes extraordinaires<br />
pour emprunts, après consultation des<br />
tableaux d'amortissement.<br />
Vote du crédit nécessaire à la tenue d'un cours<br />
d'adultes pendant l'hiver suivant.<br />
Fermage des biens communaux.<br />
Fixation définitive des affouagistes et de la<br />
taxe d'affouage.<br />
Vérification de l'inventaire dos archives.<br />
Ne pas oublier les crédits : subventions diverses,<br />
abonnements à diverses publications administratives<br />
etentrotion des chemins ruraux reconnus.<br />
Pour les formalités inhérentes à cette session,<br />
cf. la session de février (afTichago).<br />
Après la session ; renvoi au receveur municipal<br />
des comptes de gestion de la commune et du<br />
bureau de bienfaisance avec les délibérations les<br />
approuvant.<br />
Envoi au sous-préfet de tous les comptes et<br />
budgets étudiés lors de cette session.<br />
FORÊTS. — Fixation de la date de la vente<br />
des produits de la coupe; annonce dans les journaux<br />
locaux et les communes limitrophes, ou<br />
fixation de la date du partage des produits et<br />
préparation de ce partage.<br />
Vente des produits de la coupe. Faire enregistrer<br />
le P. V.<br />
Rédiger une expédition devant servir de titre<br />
de recette au R. M. — Cette expédition doit<br />
ajouter au prix principal les 10 % de frais d'adjudication.<br />
DIVERS. — Célébration do la fête nationale de<br />
Jeanne d'Arc. Pavoiser les édifices publics.<br />
Réception par le maire du relevé de l'Inspecteur<br />
en chef du Contrôle des distributions d'énergie<br />
électrique des ouvrages occupant le domaine<br />
public communal.<br />
Jusqu'au 1 er juin, déclaration dos cultivateurs<br />
de lin désirant bénéficier des primes.<br />
Constitution du Jury criminel ; lo maire doit<br />
assister à la séance de la Commission qui dresse<br />
la liste du jury.<br />
Corrcspontlance.<br />
Certificat d'études complémentaires. — G. A M.<br />
(BOUCIIES-DU-RIIONE). :— Existe-t-il un examen<br />
sanctionnant les éludes dans les cours complémentaires<br />
?<br />
Un examen sanctionnant les études faites dans<br />
les cours complémentaires a été institué par l'arrêt<br />
ministériel du 25 janvier 1895, concernant les programmes<br />
dos écoles primaires supérieures et les<br />
cours complémentaires de garçons et de filles de la<br />
Ville de Paris. L'art. 4 de cet arrêté est ainsi conçu :<br />
« Les élèves qui auront suivi un cours complémontaire<br />
pourront, à l'expiration do leurs études,<br />
demander à subir, sur les matières enseignées<br />
dans ce cours, un examen qui se passera dans les<br />
mêmes formes que l'examen du certificat d'études<br />
primaires élémentaires. Mention des notes obtenues<br />
par les élèves qui satisferont- à ces épreuves sera<br />
faite sur leur certificat d'études primaires élémen<br />
taires, sous la rubrique : Mention d'éludés primaires<br />
complémentaires ».<br />
Cet examen a lieu au terme de l'année scolaire<br />
non seulement à Paris, mais aussi dans les cours<br />
complémentaires de la banlieue de la Seine. A<br />
l'image de ce qui se pratique dans la Seine, s'appuyant<br />
sur ce même arrêté, plusieurs départements<br />
ont institué et délivrent, après examen, un<br />
certificat d'études primaires complémentaires,<br />
ainsi que l'a signalé le Manuel général, n os 19 et 24.<br />
De plus, par arrêté du 9 avril 1937, il a été établi<br />
un examen qui délivre aux élèves des sections professionnelles<br />
un certificat d'études complémentaires<br />
industriel, commercial ou ménager. On trouvera<br />
les conditions d'inscription et l'indication dos<br />
épreuves à subir, après deux ans do scolarité dans .la<br />
section professionnelle, dans lo Manuel général du<br />
1 er mai 1937 (partie administrative). LACABE.<br />
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Front ont. Ville frandtc-JBotaa'goajne (RHùne) -<br />
Réduction supplémentaire de 3 % au Corps Enseignant<br />
Ne tentez pas l'expérience !...<br />
... Ce serait la santé de voire enfant qui en ferait<br />
les frais ! N'essayez pas sur son fragile intestin tel<br />
sirop de pommes de reinette anonyme, qui ne vous:<br />
offre d'ailleurs aucune garantie : c'est le SIROP<br />
DU D r MANCEAU qu'il faut exiger, avec la sigtu<br />
ture « Guillon » sur le flacon. Vous êtes sûre alors de:<br />
rendre à Bébé ses couleurs et sa gaîté que la constipation<br />
lui fait perdre, sans risquer d'aggraver le<br />
mal par d'inefficaces et dangereuses contrefaçons.<br />
Dans toutes les pharmacies exigez le flacon<br />
d'origine.<br />
Du nouveau<br />
pour expliquer<br />
J.-J. Rousseau<br />
On connaît le fameux passage de VÉmile où J.-J.'<br />
Rousseau expose comment il conçoit sa maison nitique.<br />
On peut dire que depuis lors, cette « petite<br />
maison blanche avec des contrevents verts » est<br />
devenue le rêve tenace do toute une nation.<br />
Mais on ajouterait au texte une utile leçon do chose<br />
en expliquant comment l'État aide aujourd'hui<br />
d'une façon ellicace ceux qui veulent faire construire.<br />
« Trouvez un prêteur, leur dit-il, et je prends<br />
à ma charge une partie des intérêts, pour que vous<br />
n'ayez pas à supporter plus de 3 à '1 %. Et d'autre<br />
part, votre construction sera exempte d'impôts<br />
pendant dix ans. »<br />
Au surplus, le meilleur commentaire du ,texte de<br />
Rousseau, n'est-ce pas ce catalogue des pavillons,<br />
construits en divers endroits de France par Paris<br />
Travaux ? Que d'ingénieuses variantes, que de<br />
modèles'coquets, pratiques, confortables, répondant<br />
aux goûts et aux nécessités de chacun, dont on<br />
présente et la perspective cavalière et le plan intérieur.<br />
Sait-on même qu'il existe des modèles à partir»<br />
de 39.500 francs, et qu'on peut commencer à faire<br />
bâtir si l'on dispose déjà do 10 000 francs?<br />
Autant de raisons de demander aujourd'hui<br />
Paris-Travaux, 19, rue Drouot, Paris {'J c ), son catalogue<br />
gratuit » SPÉCIAL », et tous renseignement s.<br />
C'est, pour tout membre du,corps enseignant, une,<br />
documentation indispensable.
Manuel général 1937-1938 N» 32 30 Avril 1933<br />
PARTIE SCOLAIRE<br />
JTRT TOPT? A PT4TT? IMDUVP A (Sous cette rubrique» nous mettons ici, chaque semaine, l'annonce des<br />
HDi-/i ilii- — IJ/IUII-JO publications pouvant intéresser nos lectrices et lecteurs).<br />
A VIE privée de Louis XIV, par GEORGES MONGRÉDIEN. Collection des Vies privées.-<br />
Un volume in-16, broclié : 18 fr.<br />
La nouvelle Collecllon des c Vies privées » offrira au lecteur friand du passé une galerie originale où lf = porsonnagos<br />
•(•libres lui seront montrés dans leur existence, quotidienne. Il connaîtra l'ensemble de leurs attaches familiales et amialcs,<br />
leurs habitudes domestiques, leur vie amoureuse, etc. Fondée sur la recherche historique la plus minulieus»-,<br />
m-sentéo, sous la forme do récits accessibles à tous, clairs, vivants et colorés, cette collection passionnera tout lé<br />
notule...<br />
Le premier volume de celle collection, consacré à Louis XIV, nous en apprend plus sur le Roi, sur une société et sur<br />
in. ipoque, que bien des traités pesants, et il se lit d'un bout à l'autre avec le plus constant et le plus vif agrément...<br />
WMMMÊ A L'ËCOLE<br />
^ • É D U C A T I O H ' : M O R A L E : v ^<br />
Soyons bons.<br />
I. « Cet âge est sans pitié ». •— a) Un nouveau<br />
nu fi l'école, gaucho, embarrassé... — Un élève<br />
ni , ayant mal entendu une question du maître,<br />
pond tout de travers... — Un camarade atteint<br />
l'une légère infirmité ou simplement un peu dilïéut<br />
des autres (cheveux rouges, taille très petite, ou<br />
i: - grande...) —• En récréation, quelqu'un qui, en<br />
•ourant, vous bouscule involontairement... — 6) A la<br />
r.aison, la maman malade, personne pour mettre la<br />
aixentre frères et sœurs... — c) Ailleurs, un malheuux<br />
chat qui miaule et que rencontre une bande de<br />
;:imins..,; un nid, à portée de la main, avec des<br />
•isillons...; au cinéma, des boxeurs qui se portent<br />
le violents coups de poing, tombent, saignent...;<br />
me quête dans une réunion au profit de sinistrés,<br />
nais vous avez bien envie de vous offrir un stylo<br />
ivec vos économies.... etc...<br />
Choisir, parmi ces circonstances, ou d'autres plus<br />
lirectement inspirées de la réalité locale, et deman-<br />
1er par écrit aux enfants quelle a été leur attitude<br />
lans ces cas.<br />
Conclure en blâmant tout ce qui est cause de<br />
souffrance pour autrui : la taquinerie, la malveillance,<br />
es querelles, les injures, la méchanceté, la brutalité.<br />
Xous n'aimons pas pour nous la peine, le chagrin, la<br />
iouleur. Efforçons-nous donc de les éviter aussi aux<br />
lutres. Pensons à eux, mettons-nous à leur place,<br />
soyons altruistes, non égoïstes, et nous saurons déjà<br />
IOUS interdire une multitude de petites méchancetés<br />
1uotidionn.es qui rendent la vie" pénible à beaucoup<br />
iic gens, alors qu'il serait si aisé de s'entendre, de se<br />
•omprendre, de sympathiser les uns avec les autres<br />
et ainsi de créer du bonheur partout autour de sol.<br />
II. Soyons bons. — Mais il ne suffit pas d'éviter<br />
3e faire de la peine aux autres. Ce serait encore<br />
égoïsme que de vivre replié sur soi, attentif sans<br />
doute à ne pas déplaire, mais indifférent aux privalions,<br />
aux malheurs, aux souffrances d'autrui. Il faut<br />
savoir compatir à ces souffrances, il faut (Ire bon.<br />
Exemples ; On trouvera des lectures connues,<br />
toujours émouvantes et olTicaces, dans l'œuvre de<br />
V. Hugo : les Misérables (épisodes de Gavroche<br />
recueillant les deux enfants abandonnés; de l'évêque<br />
Myriel), les » Pauvres gens »; dans Daudet (Le secret<br />
de maître Cornillo). Cf. aussi :<br />
« Un jour je me trouvai à une fête de village. J'aperçus<br />
une petite fille qui vendait des pommes sur un éventalre<br />
qu'elle portait devant elle. Elle avait beau vanter sa marrhandise,<br />
elle ne trouvait pas de chalands. — Combien<br />
toutes vos pommes ? lui dis-je. — Toutes mes pommes ?<br />
i eprit-clle. Et la voilà occupée à calculer en elle-même. —<br />
Six sous. Monsieur, me dit-elle. — Je les prends pour ce<br />
prix, à condition que vous irez les distribuer à ces petits<br />
Partie scolaire.<br />
primaire WÈmmmm<br />
Savoyards que vous voyez là-bas.— Ce qu'elle fit aussitôt.<br />
Ces enfants furent au comble de la joie do se voir régalés,<br />
ainsi que la petite fille de s'être défaite de sa marchandise!<br />
Tout le monde fut content et personne ne fut humilié. »<br />
J.-J. ROUSSEAU.<br />
a) Montrer que la bonté, sous toutes ses formes<br />
[empressement, serviabilité, complaisance, bienveillance,<br />
indulgence, pardon des offenses, charité,<br />
amour), fait le bonheur des autres, al àe soi-même ;<br />
• Le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui »<br />
(LA BnuvÈRE). Donner ou faire trouver des exemples<br />
de ces divers aspects de la bonté.<br />
b) Les autres biens : la richesse, la beauté, Vintelligence,<br />
la puissance ne sont rien sans la bonté,<br />
et ne valent que si on sait en faire profiter autrui.<br />
c) La bonté doit être discrète. Il faut, par exemple,<br />
savoir venir en aide, donner un jouet, des<br />
fruits, ou de l'argent.s ans n. le faire publier dans le<br />
journal » (cf. les dons anowjmes, expliquer). Que<br />
pensez-vous justement du récit de J.-J.-Rousseau ?<br />
Sa bonne action n'aurait-élle pas gagné à n'être<br />
pas racontée à la postérité ? Quand lu fais le bien,<br />
dit un auleur ancien, ne sonne pas la trompette devant<br />
loi.<br />
d) La bonté n'est pas la faiblesse : est-ce bonté<br />
pour une mère de laisser faire toutes sortes da<br />
sottises à son fils sans le réprimander ? pour un<br />
maître de laisser bavarder les élèves ? pour un chef<br />
de tolérer les retards, la négligence, les malfaçons<br />
de ses employés ?<br />
III. Notre B. A. quotidienne. — n Quand vous<br />
vous levez le matin, rappelez-vous qucT vous avez<br />
un service à rendre à quelqu'un dans la journée;<br />
s'il vous arrivait d'avoir oublié, faites deux bonnes<br />
actions (B. A.) le lendemain. Souvenez-vous que<br />
votre promesse d'éclaireur vous engage sur l'honneur<br />
à rendre ce service quotidien. » (BA<strong>DE</strong>X-POWEL.<br />
Les éclaireurs).<br />
Obtenir des élèves qu'ils fassent chaque jour leur<br />
B. A. : recoudre un bouton à la blouse du petit<br />
frère sans que personne l'ait demandé, sarcler une<br />
planche du jardin, ouvrir et fermer doucement la<br />
porte de la chambre d'un malade, donner sou<br />
dessert, aller chercher son père au travail pour lui<br />
annoncer une bonne nouvelle; à l'école, aider et<br />
consoler un camarade qui a fait une chu't'e, rendra<br />
des billes à celui qui les a toutes perdues; ailleurs,<br />
offrir sa place, aider à porter un paquet, aller passer<br />
quelques heures avec un convalescent pour le<br />
distraire, etc... Susciter les B. A. colleclives : lettra<br />
collective (signée par tous les élèves) à un camarade<br />
malade au loin; souscriptions de la classe à une<br />
œuvre de solidarité; aide en commun à une personne<br />
du village ou du quartier; contribution à la<br />
* Semaine de bonlé », mais ne pas se contenter de<br />
cette semaine: d'une façon permanente, secourir<br />
discrètement quelque misère du voisinage.<br />
L. LETERniEH,<br />
Directeur d'Ecolo normale.<br />
JV 0 S2.
354 LANGUE FRANÇAISE : COURS PRÉPARATOIRE 30 Avril 38<br />
CENTRE D INTÉRÊT ; L A BASSE-COUR.<br />
CO U R S PR E PAR AT 01R E<br />
I. — ri-: v n i a<br />
LA PETITE POULE ROUGE<br />
La petite poule rouge grattait dans la cour quand elle<br />
trouva un grain de blé. « Qui est-ce qui va semer ce blé ?<br />
dit-elle.<br />
— Pas moi, dit le dindon. — Ni moi ! dit le canard.<br />
— Ce sera donc moi », dit la petite poule rouge. Et elle<br />
sema le grain de blé.<br />
Quand le blé fut mûr, elle dit : « Qui est-ce qui va porter<br />
ce grain au moulin ?<br />
— Pas moi, dit l'oie. — Ni moi ! dit la pintade. — Alors,<br />
je le porterai, dit la petite poule rouge». Et elle porta le<br />
grain au moulin.<br />
Quant le blé fut moulu, elle dit : « Qui est-ce qui va<br />
faire du pain avec cette farine ?<br />
— Pas moi, dit le pigeon.—Ni moi ! dit le paon.—Je le<br />
ferai alors », dit la petite poule rouge. Et elle fit du pain avec<br />
la farine.<br />
Quand le pain fut cuit, elle dit : « Qui est-ce qui va manger<br />
ce pain ?<br />
— Moi ! Moi ! Moi ! Moi ! crièrent le dindon, le canard,<br />
l'oie, la pintade, le pigeon, le paon. — Non, pas vous, dit<br />
la petite poule rouge. Moi et mes poussins, nous le mangerons.<br />
Clack ! clack 1 Venez, mes chéris !... »<br />
Miss SARAÎI CONE BRYANT.<br />
Commenl raconler des histoires à nos enfants.<br />
Nathan.<br />
il. — vo- Des grains de blé, on en fera de<br />
la farine. — Où fait-on la farine 1 — Que fait-on avec<br />
la farine?-—• La petite poule rouge a-t-elle été aidée<br />
par les autres oiseaux de basse-cour 1 — Nommez<br />
les oiseaux qui lui ont refusé une aide. Ce sont<br />
des oiseaux de basse-cour, des volailles, des volailles.<br />
— Racontez comment se venge la petite poule<br />
rouge. — Pour qui gardera-t-elle le pain ? -— Les<br />
poussins sont les petits de la poule. Cherchons le<br />
nom des petits de l'oie (oison), de la pintade (pintadeau),<br />
du canard (caneton), etc. —- Ces petits<br />
oiseaux sortent d'un œuf. — Que fait la mère pour<br />
que les petits puissent éclore ? Elle couve, après<br />
avoir pondu. — Avez-vous vu unepoulequicouvait?<br />
Décrivez-la. .v> Elle s'accroupit sur ses œufs, elle<br />
étend ses ailes, elle reste sans bouger, immobile. —<br />
Que mangent les volailles? — Qui leur distribue des<br />
graines ? — Imitons leur cri : gloussement de la<br />
poule, chant du coq, cri du canard, de l'oie, roucoulement<br />
du pigeon, etc. —- Comment se déplacent ces<br />
oiseaux? La poule sautille, marche; le canard<br />
nage, le pigeon vole, etc. —Supposons qu'ils parlent,<br />
ilsdiraient;.je vole, tu voles,etc. — Comment diraientils<br />
s'ils devaient voler demain ou plus tard? Je<br />
volerai, tu voleras, etc. Disons comme eux : Jo nagerai,<br />
je sautillerai, je marcherai, etc.<br />
m . — iu:nr.vrî»x<br />
DISPUTE<br />
La poule est fière d'avoir pondu.<br />
Kot ! un bel œuf sur la paille.<br />
La voisine a répondu,<br />
Kot ! j'en ai un dans l'étable.<br />
Oui, mais le mien est plus beau.<br />
Kot ! sur la paille.<br />
Celui que j'ai fait est plus gros.<br />
Kot ! dans l'étable.<br />
Le mien...<br />
le mien... Sur la paille.<br />
... Plus beau... plus gros...<br />
Cocorico !... Le coq se dresse sur ses ergots.<br />
Personne ne- dit plus mot.<br />
MARIE VANCALYS.<br />
Mon beau sabot doré. Editions do la Sirène.<br />
COURS ELEMENTAIRE<br />
i.<br />
Observation directe ou observation d'imagos,<br />
I. La fermière est dans la basse-cour; elle distrihii!<br />
le grain à la volaille : coq, poule, dindon, oie, canard,<br />
pintade, pigeon, se pressent autour d'elle, picorait,<br />
gratlenl le sol, en gloussant, pépiant, roucoulonl,<br />
caquetant.<br />
IL Là-bas un coq fier, au plumage lustré, à I;i<br />
crête rouge, se dresse sur ses ergots; ailleurs, dans<br />
leur nid, leur pondoir, les poules couvent, d'aut.r<br />
rassemblent leurs poussins qui piaulent. Dans la<br />
mare, les canards barbotent et nagent, avec leurs<br />
pattes palmées, en nasillant; leur cri n'est-pas<br />
agréable ni harmonieux.<br />
Le soir venu, tous les volatiles sont enfermés, cai<br />
il faut craindre les bêtes nuisibles, comme le renard,<br />
la belelle, qui pillent les basses-cours.<br />
Exercices. — Nommons des animaux de basse-cour.l<br />
— Ce sont des oiseaux : décrivons un coq, un canard.<br />
—• Dessinons une patte de coq, une patte de canard.<br />
Recherchons les verbes qui désignent le cri des oiseam<br />
de basse-cour. Faisons-en des noms : un gloussenten'. U;!|J<br />
pépiement, un roucoulement..., etc. Remarquons b.||<br />
terminaison commune en ment. Imitons ces cris. — Nom-B<br />
mons diverses espèces de graines qui peuvent servir di'H<br />
nourriture à la volaille. — Pourquoi les poules grattent-r<br />
elles la terré ? —- Réunissons les mots : volaille, volahk,<br />
cherchons la syllabe importante a-* vol : c'est la racine<br />
du mot. Groupons, autour, des mots qui peuvent s'y<br />
rattacher î-> voler, s'envoler, voleter, volière. Faisons une<br />
phrase avec chacun de ces mots.<br />
II.<br />
L'adjectif démonstratif.<br />
Texte à étudier. — Je regarde les canards qui sont<br />
là, ils vont en file, et cette cane noire qui les dirige est la<br />
mère. Elles les emmène de ce côté-là du pré où l'on<br />
trouve cet étang miroitant qui fait leur bonheur.,<br />
Questions. — 1. Que pourrait-on dire pour,<br />
montrer les canards qui sonl M ? »-> On pourrait<br />
remplacer l'article les par le mot ces, et dire ; Je<br />
regarde ces canards. Le mot ces, qui accompagne<br />
le nom, sert à le désigner comme si on montrait les<br />
canards avec le doigt.<br />
2. Cherchons d'autres noms ainsi accompagnés<br />
d'un mot qui les désigne, qui les montre. »-> Celli<br />
cane, ce côté-là, cet étang.<br />
3. Faisons la comparaison entre la désignation<br />
prccisc de ces mots et le sens-plus vague de «eux-ci:<br />
la cane, le côté, l'étang.<br />
4. Ces mots : ce, cet, celle, eus, ^ont des adjcclifs<br />
démonstratifs.<br />
5. Comme tous les adjectifs, ils s'accordent en<br />
genre et en nombre avec le nom auquel ils<br />
rapportent.<br />
Exercices. — Mettre l'adjectif démonstratif qui<br />
convient dans ces expressions : La ponte qui est là, te<br />
GAUTHIER-<strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire lie France en images. 9.25
0 Avril 38 CALCUL : COURS PRÉPARATOIRE 355<br />
nisant des petits groupes de vendeurs et d'acheteurs,<br />
l'un vendant des livres, cahiers, l'autre des objets<br />
différents, de façon à varier les petits problèmes qui<br />
seront ensuite écrits et raisonnés sur l'ardoise,<br />
chaque opération différente conduisant à un petit<br />
COURS PRÉPARATOIRE raisonnement.<br />
Jeux de la saison, billes ou so dats, etc.<br />
Les nombres 47, 48, 49.<br />
b) Mesurer, évaluer. —- Mesurer une longueur do<br />
Nous étudierons spécinlemcnt le nombre 48. 48 cm. (4 branches du métro pliant et 8 cm. d'une<br />
I. Formation du nombre, son nom, son écri- autre branche, ou 48 cm., comptés sur le mètre<br />
bre. — Les rayons de la bibliothèque :<br />
rigide).<br />
Tracer une ligne droite do 48 mm. sur le cahier.<br />
Peser 48 g. (1 poids de 20 g., 2 de 10 g., 1 de 5 g.,<br />
1 de 2 g., 1 de 1 g.).<br />
(Initiation à la série des mesures de poids.)<br />
Former 48 f. de toutes les façons avec la monnaie<br />
flcth-e, d'abord le plus simplement possible ;<br />
20 f. x 2 -f 5 f. + 2 f. + 1 f. (comparer avec les<br />
poids utilisés plus haut).<br />
Une durée de 48 heures; 2 fois 24 heures ou<br />
16<br />
QC<br />
2 jours entiers.<br />
-Yrh Trr<br />
c) Ordonner, classer. — Classer les livres des<br />
rayons de la bibliothèque par matières; quel est le<br />
8°"; le 18°; le 28°; le 38<br />
TT7~I<br />
16<br />
T Q<br />
nr<br />
TTT<br />
Etude du nombre en partant de 47, puis en le<br />
pmparanl aux nombres déjà étudiés et terminés<br />
fir 8.; 8; 18; 28; 38. On emploiera avec succès<br />
procédé des cartons numérotés, indiqué dans<br />
numéro précédent.<br />
On formera aussi ce nombre avec 4 paquets de<br />
1<br />
bûchoUcs et 8 bûchettes; 4 pièces de 10 f. et<br />
de 1 f., toujours pour la distinction entre unités<br />
dizaines.<br />
D'ailleurs, en groupant les livres par dizaines, on<br />
Etrouvera cette formation; de même, en les dispont<br />
par douzaines, etc., on réalisera les combinains<br />
permettant d'effectuer des opérations simples<br />
combinées.<br />
II. Opérations avec le nombre 4S. — Les<br />
rayons de livres permettront tout d'abord de<br />
taliser, d'énoncer, puis d'écrire les opérations suimtes<br />
:<br />
10 + 10 + 10 -i- 10 + 8 ou 4 dizaines et 8 unités.<br />
48 — 10 — 10 — 10...;<br />
28 + 20 ; 48 — 20; 48 — 28.<br />
12 + 12-)- 12 -f 12 ou 4 douzaines exactement.<br />
48—12— 12 — 12...; 24 + 24; 48 — 24.<br />
(Opérations sans retenue.)<br />
10 + 16 + 1G; 48 — 1G — 10; 48 — 32.<br />
8 + 8 + 8 + 8...; 8 x 6 ou 6 x 8.<br />
18 + 18 + 12; 36 + 12; 48 — 36.<br />
6 + 6 + 6 + 6...;-6 x 8 ou 8 x G.<br />
25 + 23; 22 + 26; 21 + 27; 29 + 19.<br />
48 — 25; 48 — 26; 48 — 29; 48 — 19.<br />
fOpéralions avec et sans retenue.)<br />
•18 = 24 -h 24; on peut donc partager 48 en<br />
parties égales : c'est un nombre pair.<br />
Révision des nombres pairs et des nombres imirs<br />
jusqu'à 48.<br />
I Révision do la table des 2, des 3, des 4.<br />
Partager 48 en 3, 4, 6, 8, 12... parties égales : on<br />
I tient dos tas égaux de 10; 12; 8; 6; 4...<br />
(Initiation à la division.)<br />
Exercices analogues avec les dominos. — Former<br />
8 de diverses façons, en assemblant dos dominos,<br />
abord en réalisant les combinaisons caractérisiques<br />
: 12 x 4; 8 X 6... puis en jouant de façon à<br />
btenir le nombre 48.<br />
Exercices. — a) Agir, parler, écrire, en orga<br />
e ; le 48 e , etc. ?<br />
Quel est le 48 e jour de l'année? la 43 e page du<br />
livre de français ?<br />
Exercices. — 1. Compter par 1, 2, 3... en croissant<br />
jusqu'à 48, puis en décroissant.<br />
2. J'ai 4 pièces de 10 t. et 1 de 5 f.; que me manque-t-il<br />
pour payer 48 f. ?<br />
3. Pour un repas de 8 personnes, on a disposé<br />
sur la table 2 assiettes, 1 fourchette, 1 couteau,<br />
1 serviette et 1 verre par personne. Combien cela<br />
fait-il d'objets en tout?<br />
4. Sur 4 douzaines de mouchoirs, j'en ai donné<br />
une demi-douzaine à blanchir; combien m'en restet-il<br />
?<br />
5. Compléter les opérations suivantes ;<br />
. 10 X 4 + ... = 48; ... + 12 + 19 = 48;<br />
48 — 5 X 3 = ...<br />
COURS ELEM ENTAI R E<br />
Atu riHuirnyn;<br />
La division [suile). Division par 10. 100... —a)<br />
Valeur d'une part. — 10 ouvriers, touchant le<br />
même salaire se sont partagé une somme de 5340 1.<br />
Combien chacun a-t-il reçu ?<br />
R. : Chacun a reçu : 5340 f. : 10.<br />
Dans 5340 f., il y a 534 pièces dé 10 f. Comme il y<br />
a 10 ouvriers, chacun prendra 1 f. par pièce de 10 f.,<br />
soit en tout 534 f.<br />
Si la somme à partager avait été de 5345 f., par<br />
exemple, chacun aurait eu 531 f. et i] aurait fallu<br />
partager 5 f. en faisant de la monnaie. (Le quotient<br />
serait 534 et le reste 5 f.)<br />
Autre exemple : Un lotissement d'une longueur<br />
de 1500 m. est partagé en 100 lots d'égale longueur;<br />
quelle est la longueur de chaque lot ?<br />
n. : Chaque lot mesure 1500 m. ; 100 = 15 m.<br />
b) Nombre de parts. — Combien de pièces do<br />
10 f., de 100 f.... dans 18 500 f. ?<br />
î-S- Le nombre de pièces de 10 f., de 100 f., est<br />
le même que celui dos dizaines, des centaines de<br />
francs, dans le nombre 18 500 f., soit 1S50 pièces<br />
do 10 f., ou 185 pièces de 100 f. Il y aurait 18 billets<br />
de mille francs et il resterait 500 f.<br />
Autre exemple : Combien peut-on fairo de pelotons<br />
de 10 m. de ficelle avec 150 m. de cette ficelle ?<br />
»->• On pourra faire remarquer que 150 m. = 15<br />
dam. et que 10 m. = 1 dam. On en déduira que ;<br />
150 : 10 = 15 pelotons de 10 m.<br />
On fera conclure que :<br />
Pour diviser un nombre par 10, 100, 1000, on<br />
sépare 1, 2, 3 chiffres à la droite de ce nombre.<br />
Le nombre qui reste à gauche est le quotient.<br />
GAUTHIER-<strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire. I"livre. I vol.en coul. tl.50
356 CALCUL : COURS ÉLÉMENTAIRE 30 Avril J<br />
Le nombre qui reste à droite est le reste.<br />
Exemples : 324 : 10 = 33; reste -J.<br />
2-150 : 100 = 24; reste 50.<br />
3000 : 1000 - 3; reste 0.<br />
Exercices. — 1. On partage également un lot<br />
do la loterie nationale de 50000 f. entre 10 personnes<br />
ayant acheté des dixièmes (expliquer).<br />
Combien chacune des personnes doit-elle recevoir ?<br />
»-> R. : 5000 t.<br />
2. Un paquet de 100 enveloppes pèse 3 hg.<br />
Oitel est le poids moyen d'une enveloppe "î (Faire<br />
réduire d'abord 3 hg. en grammes).<br />
5-> R. : 3 g.<br />
3. Une société a fait un bénéfice de 150 000 f.<br />
On conserve d'abord le dixième en réserve et on<br />
partage le reste entre 100 sociétaires. Quelle es't la<br />
part de chacun ? R. : 1350 f.<br />
4. Un automobiliste a mis 10 h. pour faire 560 km.<br />
Quelle est sa vitesse horaire moyenne ?<br />
s—> R. ; 5S km.<br />
5. Une charrette a transporté 2400 bottes de<br />
paille à raison de 100 bottes par voyage et en faisant<br />
6 voyages par demi-journée. Combien a-t-elle fait<br />
de voyages î Pendant combien de jours ?<br />
R. ; 24; 2 jours.<br />
CAS.< 8 1. SUESTAII<br />
Prendre le tiers. — Nombre compris entre 50<br />
et 100.<br />
En rappelant la leçon précédente, employer le<br />
même procédé.<br />
Pour diviser, par exemple, 57 par 3', faire trouver<br />
que le nombre de dizaines divisible par 3 et proche<br />
des 5 dizaines du nombre donné est 6; on a<br />
donc r 57 = G diz. — 3 unités et 6 diz. : 3 = 2 diz.,<br />
tandis que 3 r 3 = 1 unité.<br />
On a donc : 57 : 3 = 20 — 1 = 19.<br />
De même, pour diviser 75 par 3, on décomposera<br />
75 en 60 -f 15, ce qui donnera 60 ; 3 = 20; 15:3 = 5<br />
et 75 : 3 = 25.<br />
On a décomposé le nombre en dizaines divisibles par<br />
3 et en anSès, puis on a effectué 2 divisions par 3.<br />
Exercices. — Prendre le tiers des nombres :<br />
G0 ; 63 ; 69: 9G ; 72 ; 78.<br />
SI; 84; 87; 90; 96; 99.<br />
PROBLÈMES<br />
1. Dans une vente, un marchand do meubles a<br />
acheté 3 armoires pour 1200 f. En les revendant, il<br />
gagne le dixième du prix d'achat. Combien les vendil<br />
? Combien a-t-il gagné sur chaque armoire î<br />
»-> R. : 1320 f.: 40 f.<br />
2. Un marchand a vendu 12 couverts et 10 couteaux<br />
pour 450 f. Un couvert vaut 25 f. Quel est le<br />
prix d'un couteau ? »-»• R. : 15 f.<br />
3. Un co-mmerçant distribue des tickets primes à<br />
raison de 1 ticket par 10 f. d'achat. Dans une aprèsmidi,<br />
4 clients lui ont acheté, le premier pour 25 f.<br />
de marchandises, le second pour 30 f., le troisième<br />
pour 17 f. et le quatrième pour 28 f. Combien a-t-il<br />
donné do tickets on tout ? Combien en aurait-il<br />
donné si une seule personne avait fait ces 4 achats ?<br />
ÎHV R. : 8 ; 10.<br />
4. Dix ouvriers ont reçu 3750 f. pour 5 jours de<br />
travail. Quel est le salaire d'un ouvrier pour cette<br />
durée? pour 1 jour? Que gagnent les 10 ouvriers<br />
en 20 jours ? s-* R. : 375 f.; 75 f.; 15 000 f.<br />
5. Sachant qu'une pièce de 20 f. pèse 20 g., quel<br />
serait le poids d'une somme de 3800 f. en pièces de<br />
20 f. ? »->• R. ; 3 kg. 800.<br />
SYSTÈME MÉTRIQUE<br />
Le litre d'eau pure pèse 1 kg. — Pour montrer<br />
la concordance qui existe entre les mesures de poids<br />
et de capacité, on pèsera 1 litre d'eau pure.<br />
Placer un litre vida (on étatn ou en for-blanc) su<br />
un plateau de l'a balance, en faire la tare.<br />
Faire trouver la raison do cette première opér<br />
tion. Quels sont les commerçants qui procùdcii<br />
ainsi ?<br />
On versera ensnito l'eau, en évitant d'en rép.nidi<br />
sur le plateau.<br />
D'autre part, si l'on a une autre mesure de mèm<br />
contenance (de préférence un litre en fer-blanc;<br />
faire évaluer le poids du litre plein d'eau.<br />
Conclure qu'un litre d'eau pure pèse I kg.<br />
Peser aussi le 1/2 litre et le double lilrc plcii<br />
d'eau après avoir fait la tare; l'eau qu'ils conlici<br />
nent pèse 1/2 kg. et 2 Ug.<br />
Comparer les nombres mesurant les capacités c<br />
les poids respectifs pour on déduire la concordani<br />
entre les mesures do poids et de capac.té.<br />
Exercices. — 1. Combien pèsent: 2 l.; 3 I.; I<br />
5 doubles litres; 4 demi-litres d'eau ?<br />
2. Plein d'eau, un seau pèso 12 kg.; il conlioi<br />
10 litres; que! est son poids quand il est vide?<br />
>-> R. ; 2 kg<br />
3. Une barrique vide pèse 25 kg. Sa capacité ei<br />
225 I. Quel serait son poids, remplie d'eau ?<br />
R. : 250 kg. 'j 1<br />
4. On a pesé I litre de lait et on a trouvé 10251<br />
Or, 1 litre de lait pur pèse 1032 g. Que conclure'<br />
R. : Le lait a'été mouillû.j<br />
GÉOMÉTRIE ET TRAVA1I. MARIEE<br />
Le cercle [suite]. — a) Dessiner sur du papit<br />
jaune 2 cercles de 2 cm. de rayon, par exempli<br />
Les découper. Plier un de ces cercles suivant u|<br />
diamètre et découper pour obtenir deux |— :l<br />
cercles.<br />
Coller sur une bande de papier bleu le cercle enfii<br />
et de chaque côté les 2 demi-cercles, de manière,<br />
représenter ainsi la pleine lune ainsi que le premicj<br />
et le dernier quartier : le premier à gauche de t<br />
pleine lune et ayant la forme d'un D. Profiter di<br />
cet exercice pour inciter les enfants à observer "<br />
ciel, la nuit.<br />
b) Découper dos cercles de diamètres difrérenU]<br />
dans divers papiers de couleur; les coller en supttj<br />
posant leurs centres de manière à obtenir une cîMi<br />
c) Orner un cercle en collant de petits cercl<br />
tangents, de façon à obtenir des rosaces.<br />
d) Réaliser des bordures en utilisant des cercle^<br />
et des demi-cercles, avec d'autres figures.<br />
Toutes ces réalisations manuelles seront ensuiti<br />
dessinées et coloriées.<br />
C O U R S M O Y E N ET C E.P.<br />
ARSTHMETIQLE<br />
La règle de trois simple et inverse. — En<br />
suivant la môme méthode que dans la leçon précfe<br />
dente, on donnera tout d'abord la notion de grandeurs<br />
inversement proportionnelles, afin de fafo|<br />
comprendre la résolution de la règle de trois inverse.<br />
On pourra, par exemple, faire trouver que, pour par-|<br />
courir 400 km. il faut ;<br />
10 heures à un cycliste ayant une vitesse moyennf]<br />
horaire de 25 km.;<br />
8 heures à un automobiliste faisant 50 6m. à<br />
l'heure;<br />
4 heures à un rapide à une vitesse de 100 km.;<br />
2 heures à un avion à raison de 200 km. à l'heure.<br />
Faire comparer : 1° les temps; 2° les vitesses;,<br />
3° les temps avec les vitesses. En déduire que If-j<br />
temps varie inversement avec la vitesse (la distance<br />
restant la môme) et dans la même proportion.<br />
On dit que le temps et la vitesse sont deux grandeurs<br />
inversement proportionnelles.<br />
CONCLUSION-. —- lyeux grandeurs sont inversem'M<br />
GAUTHIER-<strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire. Cours élémentaire. . . 7 fi-
Avril 38 HISTOIRE<br />
HISTOIRE<br />
G OURS E1E M E NTAI RE-<br />
Louis XI et le Téméraire.<br />
,a Guerre do Cent Ans achevée, Charles VIT tralle<br />
à la réorganisation d u royaume. Il acquiert<br />
grande autorité morale et aussi une grande<br />
|s-;ince matérielle (armée permanente). Son<br />
Louis X I achève l'unité française en brisant<br />
itorité et la puissance de quelques grands sei-<br />
[urs. Son principal adversaire est le duc de Bourne<br />
: Charles le Téméraire.<br />
Îouis XI est petit, laid, d e goOls très simples,<br />
m visage était enlaidi par un nez liossué, démeiincnt<br />
long. Ses jamhcs étaient grêles cl. déformées,<br />
lomarche embarrassée. 11 s'habillait très simplent<br />
et se coiffait d'un mauvais chapeau de pèlerin,<br />
1r seulement d'une, médaille sainte eu plomb...<br />
nais prince ne montra une toile aversion pour<br />
cérémonies, les banquets et les tournois... Ses<br />
isirs étaient ceux d'un petit gentilhomme. »<br />
VISSE. Histoire do France. IV.) Naturellement,<br />
ils X I se trouve porté à dotesier les grands; il<br />
sa compagnie de gens do moyenne coudi-<br />
ravailieur infatigable, il montre une activité<br />
nse dans tous les domaines. II n'aime pas la<br />
rro et fuit les batailles. Il cherche à triompher<br />
la ruse et y parvient souvent : un écrivain d u<br />
bps lo comparait à l'araignée qui, autour d'elle,<br />
il partout sa toile pour y prendre les mouches<br />
jit elle se nourrira.<br />
tbarles le Téméraire, duc de Bourgogne,<br />
sède non seulement cette province, mais encore<br />
riches plaines du Nord de la franco e t do la<br />
gique. Immensément riche, extrômoment ambi-<br />
:ix, violent, brutal, fourbe et cruel, il veut agranses<br />
possessions aux dopons du domaino royal,<br />
uls X I et le duo de Bourgogne vont donc se<br />
er une lutto acharnéo où finalement lo Téméraire<br />
comhera.<br />
La lutte (indiquer quelques épisodes). — 1°<br />
ntrevue de Péronne (à raconter d'après un<br />
nuel).<br />
î 0 Le siège de Beauvais. —- Louis XI n'ayant<br />
tenu, une fois d e plus, ses promesses, Charles<br />
émérairo se jette avec ses soldats sur la Picardie,<br />
• u r marcher ensuite sur Paris. Il rencontre à<br />
fcfflauvais une résistance inattendue.-Los bourgeois<br />
'Himent eh hâte, se joignent à la petite garnison<br />
repoussent les tentatives faites par les Bourguions<br />
pour prendre la ville. Plusieurs femmes comttont<br />
sur les remparts, parmi les défenseurs de<br />
auvais, faisant rouler des pierres ou versant do<br />
-fluile bouillante sur les assiégeants. Une jouno fille<br />
iffldistinguo particulièrement," se battant contre les<br />
Immes d'armes du Téméraire avec, pour arme,<br />
e petite hache. Elle fut surnommée, on raison do<br />
exploits, Jeanne Hachette.<br />
jS 0 La mort du Téméraire. — Dans une guerre<br />
Intre la Lorraine e t la Suisse, a u cours du siège<br />
l'il avait établi devant Nancy, Charles le Téméiro<br />
est tué. Son corps .est découvert, après une<br />
taille, tout nu, sur u n étang gelé.<br />
Conclusion. —Louis XI s'empare aussitôt de ses<br />
ats, ne conservant d'ailleurs définitivement que la<br />
nurgogne et la Picardie, qui s'ajoutèrent au<br />
bmaine royal, ainsi quo, par héritage, VAnjou,<br />
| Maine et la Provence. Il meurt en 1483, ayantété<br />
grand roi qui a agrandi la Franco e t affermi le<br />
puvoir royal.<br />
COURS M OYEN Et SU PÉRI EU R<br />
Années de lutte de Louis-Philippe.<br />
Au lendemain dos Trois Glorieuses, Louis-<br />
Philippo est populaire. L a bourgeoisie n e lui marchande<br />
pas son appui; le peuple est satisfait d'avoir<br />
fait un roi. Au début d'août 1830, chaque soir, des<br />
milliers d e personnes viennent crier leur joie sous<br />
les balcons du Palais-Royal. Mais cet enthousiasme<br />
no dure pas. Bientôt, la nouvelle monarchie est en<br />
butte à l'hostilité dos légitimistes, aux attaques des<br />
républicains, e t elle ne peut mémo pas compter sur<br />
l'accord de ses partisans. Jusqu'en 1835, des émeutes<br />
sans cesse renouvelées rendent précaire l'existence<br />
du régime.<br />
Les adversaires. — Impuissants à s'opposer au<br />
rétablissement de la monarchie (« nous n'étions pas<br />
on force», avoue plus tard un d e leurs chefs), les<br />
républicains préparent leur revanche, lis ne se<br />
croient pas tenus d'obéir à un gouvernement qu'ils<br />
estiment illégal (la Chambre des Députés qui avait<br />
appelé Louis-Philippe avait été légalement dissoute<br />
par une ordonnance); ils multi[)lient les campagnes<br />
de presse, organisent dos sociétés secrètes, s'arment.<br />
A Paris, la Société des Droits de l'homme groupe<br />
173 sections, date ses appels de l'an 40 d e l'ère<br />
républicaine.<br />
Charles X garde en France do nombreux partisans<br />
(nobles, clergé, paysans de l'Ouest). Les légitimisles<br />
couvrent de ridicule le roi et sa famille. Leurs journaux<br />
répandent à profusion les caricatures, les<br />
sobriquets, les opithètes les moins courtoises.<br />
En face do cotte opposition, les Orléanistes no sont<br />
pas unis. Les uns (parti conservateur) ne veulent pas<br />
dos réformes nouvelles, les autres (parti du mouvement)<br />
pensent que la révolution d e 1S30 ouvre au<br />
contraire la voie aux concessions.<br />
Les émeutes et les attentats. — Pondant<br />
cinq ans, la rue est constamment troublée.<br />
Les républicains se soulèvent à Paris à l'occasion<br />
des funérailles du généra! Lamarque. Dans la<br />
nuit du 5 au G juin 1832, ils élèvent des barricades<br />
dans l'Est de la viilo, mais ne sont pas suivis par la<br />
majorité des ouvriers. En avril 1834, nouvelles<br />
émeutes à Paris et ù Lyon. La lutte dure plusieurs<br />
jours, et fait des centaines de victimes.<br />
Les légitimistes tentent un coup do main dans<br />
l'Ouest. Au cours d'une équipée audacieuse, la<br />
duchesse de Berry réunit quelques centaines de<br />
paysans, mais ils sont facilement dispersés.<br />
Le plus connu des attentats est celui d u Corse<br />
Fieschi (1835). Une vingtaine do canons d e fusil,<br />
réunis sur un même plan, tirent une rafale de balles<br />
sur le cortège royal, tuant 18 personnes mais<br />
épargnant Louis-Philippe.<br />
La misère provoque aussi des soulèvements, tel<br />
celui des ouvriers do Lyon en 1831 (les ennuis<br />
travaillaient 15 heures "par jour, recevaient ua<br />
salaire do 18 sous).<br />
Le régime l'emporte. — La monarchie de<br />
juillet triomphe grâce à l'énergie de certains ministres<br />
(Casimir Périer), grâce aussi au dévouement<br />
constant de la garde nationale. Les fauteurs de<br />
troubles sont poursuivis sans faiblesse, des procès<br />
sont intentés aux membres des sociétés secrètes<br />
(plus do 500 jugements à Paris en 4 années). Les lois<br />
de septembre 1835 permettent do mettre un terme à,<br />
la propagande d e presse dos républicains.<br />
En 1836, le régime n'est plus sérieusement<br />
menacé et, en 1837, il peut même accorder une amnistie<br />
à ses adversaires. Dans le même temps, les<br />
affaires reprennent et la prospérité économique dont<br />
jouit la France renforce l'autorité gouvernementale.<br />
A.-J.-C. BERTHAND et M. RAYNAUD,<br />
Inspecteur do l'E. P. Professeur d'histoire.<br />
'AUTHIER-<strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire. C. élém. etmoy.(brique). 8 fr.
358 GÉOGRAPHIE 30 Avril<br />
, COURS É LÉ M ENTA L R É .<br />
L'industrie.<br />
Matériel. — Carie de France. —• Collection du<br />
Manuel général, l r e série : Un alclier au Creusol,<br />
mélier à lisser, clc...<br />
Observons. — Regardons autour do nous. Dans<br />
la classe, il y a des tables et des bancs. Ces objets<br />
sont formés de pièces de bois et de fer. Comment<br />
appeile-t-on l'homme qui les fabrique, qui fait aussi<br />
les portes 1 Les vêtements que nous portons sont<br />
faits avec des fils de laine et do coton. La maison<br />
qui nous abrite est construite en pierre. Qui construit<br />
les maisons?<br />
Le menuisier, le maçon, etc... sont des ouvriers.<br />
Nommez d'autres ouvriers. Dites ce qu'ils font. Le<br />
travail des ouvriers, c'est l'industrie.<br />
Expliquons. — Certains ouvriers travaillent en<br />
petit nombre, dans une seule pièce parfois, qu'on<br />
appelle un atelier. Citez un atelier près de l'école<br />
(menuiserie, garage, serrurerie, etc...). Un très grand<br />
atelier dans "lequel travaillent plusieurs centaines<br />
d'ouvriers, ou plusieurs milliers, c'est une usine.<br />
Connaissez-vous une usine ? Qu'y fait-on ?<br />
Lorsque dans un atelier ou une usine on fabrique<br />
des objets en fer, en acier, des outils, des machines,<br />
des articles de ménage, etc..., on dit qu'on y fait de<br />
Vindustrie mélallurgique; on y travaille le métal.<br />
L'industrie lextile fabrique des étoffes, des vêtements,<br />
des bas, des tricots, etc... (gravure).<br />
L'industrie alimentaire prépare des aliments. Elle<br />
transforme par exemple Je blé en farine et en pâtes,<br />
elle met en conserve des légumes, des poissons, de<br />
la viande, elle fabrique de l'huile, du vinaigre, etc...<br />
Dans les ateliers, dans les usines surtout, il y a<br />
beaucoup de machines; les unes scient et rabotent<br />
Je bois, d'autres lissent les étoffes, d'autres écrasent<br />
Je blé, etc... Pour Jes faire mouvoir, il faut une<br />
grande machine à vapeur (ou des moteurs). Comment<br />
chàuffe-t-on la machine ù vapeur? Il faut donc<br />
beaucoup de charbon dans l'industrie et particulièrement<br />
dans l'industrie métallurgique pour<br />
chauffer ou fondre Je métal (exemple du forgeron).<br />
Aussi dans les pays où il y a beaucoup de charbon,<br />
il y a beaucoup d'usines.<br />
On peut se servir aussi de la force de l'eau d'une<br />
rivière ou d'un torrent pour faire tourner les<br />
machines. La force de l'eau s'appelle la houille<br />
blanche. Pourquoi ?<br />
Il faut aussi, suivant l'objet qu'on veut fabriquer,<br />
du bois, du fer, du cuir, du verre, etc..., ces matières<br />
sont Jes matières premières de l'industrie, celles<br />
que l'ouvrier et Ja machine transforment pour en<br />
tirer tout ce qui nous entoure. On place souvent<br />
Jes usines dans Jes pays où se trouve en abondance<br />
Ja matière première. Pourquoi ?<br />
Résumons. — L'industrie, c'est Je travail des<br />
ouvriers dans Jes usines; elle nous fournit Jes objets<br />
fabriqués, on construit surtout des usines dans Jes<br />
pays de charbon et de houille blanche, dans Jes pays<br />
où se trouvent les matières premières.<br />
Questions. — Quelles industries connaissezvous<br />
dans le pays ? Pourquoi y a-t-il parfois de<br />
grandes usines dans les pays de montagne ?<br />
jCOU RS M0 YEN ET SU P&R IE U R"<br />
L'Italie-<br />
Matériel. — Carie de Vllalic. — Collection du<br />
Manuel Général, 2 e série.<br />
Ij'Italie, pays de 3J0 000 I>m 3 , est située dans<br />
l'Europe méridionale.<br />
C'est line péninsule méditerranéenne. .<br />
Voyez la carte d'Europe. 11 y a trois péninsu!<br />
méditerranéennes (Espagne, Italie, Balkan<br />
L'Italie l'est plus nettement que les autres. U<br />
grande partie du pays forme une bande allonj<br />
dans la mer, VHalle péninsulaire, dont l'ossature (<br />
constituée par VApennin. Une autre partie du li<br />
ritoire est formée par des îles : Sicile et Sarduigi<br />
Sur tout cela règne Je climat méditerranéen : t<br />
deur des hivers, chaleur des étés, pluies assez fain<br />
tombant au début de la saison froide {Bumt<br />
6 0 7 do moyenne en janvier, ÎM 0 8 d e moyennes<br />
juillet).<br />
Mais l'Italie est rattachée largement au r.ayl<br />
nent par une grande plaine,/a plaine du Pô, enlnuiB<br />
en demi-cercle par les Alpes qui dépassent 'IGUOH<br />
au mont Rose, et le rebord septentrional do l'ApeimB<br />
La bordure montagneuse donne à la plaine un rliml<br />
plutôt continental (rappeler les caractères). MuisB<br />
versant dos Alpes, où se nichent dos lacs (lacfl<br />
Garde, etc...) a des températures tièdes en liivjl<br />
C'est un pays pauvre. — L'agriculture (M<br />
l'essentiel de l'économie italienne. Mais il yH<br />
beaucoup de terrains médiocres : calcaires nus<br />
marnes de l'Apennin, montagnes, etc... Le dira<br />
y est soc dans l'ensemble et ne favorise guère l'ê<br />
vage du gros bétail. Los seuls territoires riches so<br />
la plaine du Pô, les plaines littorales, comme<br />
Campanie, autour do ÎVfïp/cs, et les flancs des volcan<br />
Vésuve, Etna. Les principales cultures sont les ci<br />
turcs méditerranéennes : blé, vigne, oliviers, flguia<br />
orangers, et citronniers dans le sud. Malgré do gran<br />
efforts et l'extension des terres cultivées, l'Italie<br />
produit pas encore assez de blé pour sa cpnsoi<br />
mation. Elle récolte, il est vrai, un peu de riz dans<br />
plaine du Pô. La Sicile, de climat plus chaud, cultii<br />
aussi le cotonnier.<br />
L'Italie est un pays dépourvu de richesses m<br />
nières, Elle no possède pas de Jiouille et a dû, dee<br />
fait, développer l'emploi de Ja Jibuille blanche. Ello<br />
très peu de minerais. La principale industrie a<br />
l'industrie textile, installée surtout dans Je noJd<br />
industrie de la soie et de Ja rayonne (à explique<br />
dans Ja région de Milan, industrie cotonnière et la<br />
nière, travail du cJianvro. C'est aussi dans Je noi<br />
que s'est développée l'industrie métaJIurgiqi<br />
(automobiles à Turin, machines, etc...) utilisai<br />
le charbon et Je minerai importés par le grand po<br />
de Gênes, rivaî de Marseille. On peut citer aussi I<br />
industries alimentaires : pâtes, huiJos, etc...,<br />
verrerie et Jes industries chimiques installées<br />
Venise.<br />
Il résulte de tout cela que Je commerce italien s<br />
encore faible. L e pays exporte surtout des i'ruil<br />
du vin, des pâtes, du riz, dos automobiles, etc...<br />
importo du charbon, des minerais, du bJé, etc. m<br />
Je tourisme qui attire on Italie u n grand nombl<br />
d'étrangers procure des revenus appréciables I<br />
visite do monumentsde l'antiquité, sites pittoresque!<br />
douceur d u climat.<br />
C'est un pays surpeuplé. - L'ItaJio a 4 2 mil<br />
Jions d'habitants; aussi Ja densité d'habitants pi<br />
kilomètre carré est-elle une des plus fortes d'Eurof j<br />
(133). Encore que les Italiens soient très sobres, t<br />
population est trop forte pour ce pays pauvre. Auss.<br />
depuis longtemps les Italiens, et particulièrernc'i I<br />
ceux d u sud, quittent leur pays. Ils émigrent Ê0 :<br />
vers les Etats européens (ils sont très nombre!<br />
en France), soit vers les colonies d'Afrique, soi<br />
vers l'Amérique (Etats-Unis, Argentine, Brésil). H<br />
partent souvent sans esprit do retour otso fontnflffl<br />
raliser dans Jes pays où ils se sont fixés.<br />
Travaux. -—• Carto de l'Italie: le relief, lo P"<br />
cinq grande villes. Tracer un itinéraire touristiqui<br />
en employant Ja voie ferrée, pour visiter ; Bon»<br />
NapJes, Venise, Florence, les grands Lacs italien'<br />
PAUL MÉJEAN,<br />
l'rofcssoiir au Lycé-o
m . COURS ÉLÉMENTAIRE ,<br />
L'argile.<br />
Matériel. — Deux seaux, conlenanl l'un du<br />
sable, l'autre de l'argile-, divers échantillons d'argile<br />
{kaolin, si possible)-, flacons el entonnoirs; peliles<br />
coupes et billes d'argile, modelées depuis quelques<br />
jours. — Munir chaque élève d'une vieille ardoise<br />
ou d'une planchelle.<br />
Aspect. L'argile peut être modelée, — Chaque<br />
élève disposera d'un peu de sable, do terro ordinaire,<br />
d'argile, sur une vieille ardoise; il les mélangera séparément<br />
d'un peu d'eau et pétrira. Comparer. Seule,<br />
l'argile forme une pûle liante avec l'eau, facile li<br />
modeler : roulons dans lo creux de la main »-*• elle<br />
devient ronde et lisse comme une bille. Roulons<br />
ensemble deux boulettes *-+ elles no forment qu'un<br />
seul bloc sur lequel on distingue d'abord la ligne<br />
où elles se réunissent. — Coupons avec un couteau :<br />
aucune difficulté; à la coupure, l'argile reste rugueuse;<br />
elle devient lisse en pétrissant. On peut<br />
obtenir ainsi les objets do formes variées : un pot,<br />
un plat, une petite brique...<br />
Voici des billes modelées depuis plusieurs jours;<br />
elles sont sèches, fendillées en tous sens d'eau qu'elles<br />
contenaient s'est évaporée.<br />
LEÇONS <strong>DE</strong> CHOSES ;<br />
CONCLUONS. •—• L'argile forme avec l'eau une pâle<br />
liante ; clic devient plastique : on peut la modeler.<br />
RiîtxÉcHisscNs,—Certaines terres sont appelées<br />
terres grasses. Quand elles sont mouillées, on y<br />
marche difficilement (la terre colle aux chaussures),<br />
on glisse... En été, elles sont fendillées (exemples<br />
locaux).<br />
L'argile et l'eau. — Plaçons un peu d'argile dans<br />
un verre d'eau; elle tombe au fond. Agitons avec un<br />
crayon ; l'argile se délaye dans l'eau qui ge trouble ;<br />
on aperçoit de très nombreux grains, extrêmement<br />
petits, se déplaçant dans l'eau. Laissons au repos;<br />
nous observerons dans un instant.<br />
Versons la même quantité d'eau dans les entonnoirs<br />
contenant l'un d u sable, l'autre do l'argile :<br />
comparons.<br />
Versons un peu d'eau dans une petite ooupo que<br />
nous venons de façonner.<br />
CONCLUONS. — L'argile est imperméable.<br />
L'argile cuite. — Voici une petite coupe façonnée<br />
depuis quelques jours; j'y verso de l'eau; l'argile est<br />
toujours imperméable, mais l'eau délaye de nouveau<br />
l'argile qui redevient plastique.<br />
Retirons du poêle une autre coupe d'argile préalablement<br />
tarée ; la teinte a foncé; le poids a varié;<br />
l'argile a durci considérablement et n'est plus plastique.<br />
Versons-y de l'eau : elle en absorbe un peu<br />
mais elle reste dure... Laissons tomber sur le plancher<br />
: se brise-t-elle comme la première ?<br />
Concluons. — L'argile sèche s'émietto e t redevient<br />
plastique a u contact d e l'eau; l'argile cuite<br />
devient dure el conserve sa forme.<br />
(NOTE. — Dans le même centre d'intérêt, il serait<br />
bon de prévoir une leçon sur : la brique, une autre<br />
sur : la faïence el la porcelaine).<br />
, C O U R S i r o Y E N E T S U P É R I E U R ,<br />
Les différents sois.<br />
NOTA. — La diversité si complexe des terrains fera<br />
une obligation au maître de procéder d'abord à l'élude<br />
du sol de la localité {jardin scolaire ou terre voisine ;<br />
creuser un trou et comparer les divers aspects des roches<br />
constituant le sol et le sous-sol. — En elasse-promenade<br />
; examen d'une carrière, d'une tranchée-, fouilles<br />
359<br />
comparées-, relations entre la nature du sol, la végétation<br />
naturelle, le mode de conslruclion, les pratiques<br />
agricoles...). Etendre ensuite l'élude aux terrains dits<br />
simples {calcaires, argileux...), ceux où un élément<br />
domine en proportion suffisante pour donner un caractère<br />
général.<br />
La terre arable. — Elle s'est formée p ar la<br />
désagrégation très lente des roches, due à l'érosion<br />
ou à une action chimique (dissolution des calcaires<br />
et des sables graniteux par l'eau chargée de gaz<br />
carbonique), par la transformation des débris végétaux<br />
et animaux (microbes). L'homme lui-même la<br />
modifie par les façons culturales, par l'apport d'engrais,<br />
d'amendements.<br />
Idée de sa composition. — (Analyse très sommaire<br />
d'un échantillon de terre prélevée dans le<br />
jardin). Nous y distinguons des graviers plus ou<br />
moins grossiers, plus ou moins de débris végétaux.<br />
1 0 Plongeons une motte de terro dans l'eau des<br />
bulles d'air.<br />
2° Pesons 100 g. de terre; chauffons... de Veau.<br />
3° Prenons 100 g, de terre bien sèciie; calcinons :<br />
odeur d e plantes brûlées; coloration plus claire;<br />
diminution d e poids; les matières organiques ont<br />
brûlé : humus (5 g, par ex.).<br />
4° Agitons le résidu dans de l'eau; lavons et décantons<br />
plusieurs fois; l'eau trouble versée dans la<br />
terrine se clarifie lentement et laisse un dépûld'argi/c.<br />
5° Versons de l'acide chlorhydrique étendu sur<br />
le résidu j>-> effervescence ; calcaire. Renouvelons et,<br />
quand l'effervescence a cessé, lavons jusqu'à limpidité;<br />
il reste du sable graniteux.<br />
Sable, calcaire, argile, humus sont les 4 éléments<br />
constitutifs de la terro arable. — En plus, des sels.<br />
(Montrer si possible un bulletin d'analyse établi<br />
par les services agricoles).<br />
Mais la proportion do ces 4 éléments varie à<br />
l'infini; un élément peut dominer en proportion telle<br />
qu'il imprime à un terrain son caractère particulier.<br />
Terrains sablonneux. — Ce sont ceux qui<br />
contiennent plus de 70 % de sable; o n les appelle<br />
terres légères -pavcc que, très perméables, elles sont<br />
très meubles et faciles à tra-vailler. Elles redoutent la<br />
sécheresse et ont un faible pouvoir absorbant.<br />
Fougères, ajoncs, bruyères, digitales y croissent<br />
naturellement. Ils conviennent aux cultures rustiques<br />
: seigle, sarrasin, pomme de terre, topinambours<br />
(exemples locaux).<br />
Terrains calcaires. — Ce sont ceux qui contiennent<br />
plus do 20 % de calcaire {Champagne.<br />
Causses...). Ils sont très perméables et, si J'argiîe<br />
manque, ils n'ont aucune consistance; la gelée les<br />
rend très friables. L e fumier s'y décompose tris<br />
rapidement, Coquelicot, sauge, y poussent naturellement.<br />
Ces terrains redoutent la sécheresse.<br />
Terrains argileux. — (Plus de 30 % d'arglleV<br />
On les appelle aussi terres fortes-, ils sont compacts<br />
et difficiles à travailler ; boueux en hiver, durs et<br />
fendillés en été; ils sont froids si le calcaire fait<br />
défaut; les engrais s'y décomposent très lentement,<br />
donc fumer abondamment et peu souvent. Prèles,<br />
renoncules y poussent naturellement. .— Ils conviennent<br />
surtout aux prairies naturelles; drainés<br />
et travaillés dans de bonnes conditions, au hic, à la<br />
betterave. — Amendement par apport de calcaire.<br />
Terrains humifères. — Tourbières, sol des<br />
bois... (joncs, carex, iris, roseaux); ils absorbent et<br />
retiennent l'eau comme uno éponge. Ils sont acides<br />
et l'activité microbienne y est très faible. On les<br />
corrige par un apport do calcaire.<br />
Terres franches et amendements. — Voir<br />
manuel.<br />
Travail sur le cahier spécial. — Croquis avec<br />
légende des expériences faites; compte rendu de la<br />
classo-promonado.<br />
AUNEVEUX, Instituteur.<br />
BOULET-CHABANAS- Leçons de Choses. Premier livre, ire'.,16 fr.
360 CHANT 30 Avril 38<br />
Andartle grazioso<br />
Chant de mariage.<br />
(Cn. GLUCK. Alcesle, 1766.)<br />
Ta rcz vos fronts do<br />
vel les , Tendres a _ inanls_ f hcu_raH^L é poux î Qucî'hy.mcn et l'A _mour,di: leurs mainsimjnor_lid_lc5,Scm<br />
pres.<br />
scnl den cuciLlir.<br />
pour vous , SeTn_pres sent d'en cuci]_lir pour vous 1<br />
Soprano solo<br />
m FIN Puis scnl vos tel les das li _<br />
O<br />
es , Se pro_lon_(}er au gré de vos dé sii<br />
seuls les ins—lar.la de vos lon_guc5 an_ nfc<br />
BOULET-CHABANAS. Leçons d e Choses<br />
1 Puis-scnlla gîoi rec\ la<br />
Cours élém.<br />
'* et moyen.<br />
v. in-I6, ill., cart. SU fr.
30 Avril 38 CALCUL : COURS MOYEN 361<br />
jiropnrlionncllr.i quand l'une devenant 1, 3, 4 lois<br />
plus grande {ou plus pelile), l'uulre devienl 2, 3, 4<br />
fois plus petite {ou plus grande).<br />
PROBLÈME. — Un cyclislo qui fait 25 km. à<br />
l'heure a mis 4 heures pour parcourir uno certaine<br />
distance. Combien de temps aurait-il rais eu roulant<br />
à 20 km. à l'heure ?<br />
»-»• Le chemin parcouru restant le même, le temps<br />
et la vitesse sont 2 grandeurs inversement proportionnelles.<br />
En ne faisant que 1 km. ù l'heure, il<br />
aurait mis 4 h. x 25 = 100 h. et, en roulant à 20 km.,<br />
il mettrait 100 h. ; 2 0 = 5 heures.<br />
l 'aire remarquer que,ici, la méthode de réduction ù<br />
l'unité suppose un cycliste ne parcourant que 1 k m.<br />
dans une heure, ce qui est invraisemblable.<br />
On pourrait dire : La seconde vitesse étant les<br />
— bu r' de la première, le temps, dans le second cas,<br />
5<br />
sera de ; 4 h. x ^ = 5 heures.<br />
Ou encore, en remarquant que, dans les deux cas,<br />
le chemin parcouru est le même :<br />
En 4 heures, le cycliste parcourt :<br />
25 km. x 4 = 100 km.<br />
A une vitesse d o 2 0 km. ù l'heure, ce cycliste<br />
mettrait :<br />
1 h . x vyj- = 5 heures.<br />
Faire conclure que ces deux derniers raisonnements<br />
sont préférables au premier.<br />
Après avoir fait choisir d'autres exemples par<br />
les élèves, faire conclure que ;<br />
La règle de trois précédente est simple parce<br />
qu'elle n e tient compte que de deux grandeurs, et<br />
:11e est inverse, parce que ces deux grandeurs sont<br />
inversement proportionnelles.<br />
Exercices. — 1. Trouver une grandeur inversement<br />
proportionnello aux grandeurs suivantes r<br />
Le nombre d'objets achetés pour une somme<br />
donnée;<br />
Le temps mis pour faire un certain travail;<br />
Le nombre d e bouteilles pour vider le vin d'un<br />
fût;<br />
La longueur d'une surface donnée, etc.<br />
8. Une automobile parcourt une certaine distance<br />
à raison de 4S km. à l'heure pendant 6 heures.<br />
A quelle vitesse horaire volait un avion qui n'a<br />
mis que 1 h . 1/2 pour parcourir la même distance ?<br />
»->• R . ; 192 k m.<br />
3. Deux trains doivent parcourir une certaine<br />
distance. L'un est omnibus et fait 50 km. à l'heure,<br />
l'autre, un express, a une vitesse horaire de 75 km.;<br />
sachant que ce dernier a mis 2 heures de moins que<br />
le premier, quelle est la distance parcourue ? Quels<br />
sont les temps mis par les 2 trains pour parcourir<br />
cette distance ? »-> R . : 300 km.; 6 h.; 4 h.<br />
PETOUI.ÙMUS<br />
1. Pour doubler un tapis, il faut 3 m . d'une étoffe<br />
de 1 m. 10 de large; quelle longueur d e doublure<br />
faudrait-il si cette doublure n'avait que 0 m . 75 de<br />
largeur ? »-» R . : 4 m. 40.<br />
2. Un couvreur a mis 5 journées de S heures pour<br />
réparer uno toiture. 11 calcule que s'il avait travaillé<br />
2 heures de plus par jour, il aurait gagné 16 f. de<br />
plus par jour. Combien aurait-il mis de jours e t<br />
quelle est la somme reçue pour ce travail ?<br />
R. : 4 jours; 320 f.<br />
3. Une garnison de 3500 hommes a consommé<br />
BO 400 kg. do pain en 8 jours. Combien faudrait-il<br />
de kg. de pain pour 4200 hommes pendant 10 jours ?<br />
Décomposer en deux règles de trois.<br />
»-> R. : 75 600 kg.<br />
Cette règle de trois est dite directe et composée-<br />
Pourquoi 1<br />
4. Quatre ouvriers ont mis 12 h. pour creuser<br />
uno tranchée de 8 m . do longueur; combien de temps<br />
mettraient G ouvriers pour en creuser une de 36 m.<br />
de longueur 7 ah* R. : 36 h .<br />
(Règle de trois composée et inverse-, expliquer.)<br />
SVSTÔIK 31 ÉTRIQUÉ<br />
Degré-, lieue marine-, mille marin. — En<br />
rappelant que la circonférence mesure 360° et que<br />
le tour de'la terre a pour longueur 40 000 km.,<br />
en déduire que la longueur d'un degré de méridien,<br />
et non do parallèle (insister), est de :<br />
40 000 km. : 360 = 111 km. 111.<br />
La lieue marine (il y a 20 lieues marines dans un<br />
degré), mesure 111 k m. 111 ; 2 0 = 5 km. 555 (comparer<br />
à la lieue terrestre de 4 km.}.<br />
Le mille marin en est le 1/3 ou :<br />
5555 m. : 3 = 1852 m.<br />
Le nœud est la 1/120 partie du mille, c'est-i-dire :<br />
15 m. 43.<br />
La brasse vaut 1 m . 60 environ.<br />
Faire déduire qu'une vitesse de 20 nœuds (chemin<br />
parcouru en une demi-minute) correspond à<br />
uno vitesse d e 20 milles à l'heure, ou :<br />
1852 m. x 20 = 37 k m.<br />
Exercices. — 1 . Le Normandie ayant une vitesse<br />
moyenne do 30 nœuds, évaluer cette -vitesse en km.<br />
3-+ R . : 55 k m. 580.<br />
2. Calculer d'après la carte, les distances de<br />
2 villes situées sur le même méridien, d'après leurs<br />
latitudes. (Deux cas à considérer selon qu'elles sont<br />
dans le m ême hémisphère o u dans des hémisphères<br />
différents.)<br />
CAÎXIX ME\TAt<br />
Revision des multiplications et divisions par<br />
0,5-, 0,25-, 0,75. — Les enfants confondent soitvent<br />
ces opérations et il est utile de les comparer.<br />
Il suffira de rappeler que 0,5; 0,25; 0,75 peuvent<br />
encore s'écrire ' ; - et d'appliquer les règles d e<br />
la multiplication et do la division d'un nombre<br />
entier par une fraction.<br />
Exercice. —• Effectuer les multiplications,<br />
puis les divisions des nombres :<br />
12; 24; 60; 84; 180... par : 0,5; 0,25; 0,75.<br />
Comparer les résultats obtenus.<br />
«ÉOnÉTRlE<br />
Surlace d'une couronne. — Réaliser doux<br />
cercles en papier de couleurs différentes et les coller<br />
l'un sur l'autre de façon que les centres coïncident.<br />
En déduire la définition et le calcul de la surface<br />
de la couronne :<br />
S = - (R 3 — r-).<br />
Surlace d'un polygone régulier. — Réaliser un<br />
hexagone. Le découper en triangles et déduire qu'on<br />
peut obtenir la surface du polygone en multipliant<br />
le périmètre par la moitié de l'apothème.<br />
Applications. — 1. Calcul de la surface d'allées<br />
entourant un bassin circulaire, d e rondelles. Calcul<br />
de la surface d e polygones usuels ; carreaux do<br />
cuisine, dessous de plat, etc.<br />
2. Tracer deux circonférences de même centre<br />
ayant l'une 5 cm., et l'autre 3 cm. de rayon. Colorier<br />
la couronne ainsi obtenue. Calculer sa surface.<br />
R. : 5 0 cm 2 27.<br />
3. Découper un hexagone en triangles, que l'on<br />
assemblera d e façon à former un parallélogramme.<br />
Calculer sa surface.<br />
E. RÉAU,<br />
Dirccleur d'école honoraire.<br />
BQULET-CHABANAS. Leçons de Choses. Cours moyen. Un volume. 12.75
S 62 LECTURE DU SAMEDI 30 Avril 38<br />
Les trois anneaux.<br />
A la cour du bon roi Bridaine — qui régnait il y<br />
a fort longtemps, et dont le règne fut si court<br />
que l'histoire l'a oublié — il n'était personnage plus<br />
populaire que Guillaume Mahaut. C'était un bon et<br />
beau vieillard, d'humeur si courtoise e t égale qu'il<br />
ne comptait que des amis. D'humble origine, puisque<br />
son père n'était qu'un pauvre ménétrier, il avait été<br />
distingué par le roi, qui se souciait plus do la droiture<br />
de ses familiers que de leur noblesse. Et le roi Bridaine<br />
honorait Guillaume Mahaut d'une telle confiance<br />
qu'il lui avait donné le titre envié de grand<br />
argentier : entendez par là qu'il en avait fait son<br />
ministre des finances, ce qui n'était pas très loin de<br />
correspondre à une sinécure. Car les richesses du roi<br />
Bridaino eussent tenu dans une maigre besace.<br />
Ce choix du roi avait reçu l'approbation de tous ;<br />
Guillaume Mahaut, il faut le redire, avait l'art de<br />
se concilier l'affection et l'estime de quiconque<br />
rapprochait. Trop modeste pour en tirer vanité, il<br />
attribuait tout le mérite des sympathies qu'il<br />
s'attirait a ux vertus secrètes d'un anneau que lui<br />
avait légué sa mère. C'était une bague d'or ciselé,<br />
ornée d'une superbe opale où se jouaient cent belles<br />
couleurs. On eût fâché le vieux Guillaume — si tant<br />
est qu'on pût le fâcher — en mettant en doute le<br />
pouvoir de cet anneau, auquel il prêtait une magique<br />
influence et qu'il tenait pour un précieux talisman.<br />
Le vieux Guillaume avait trois filles, Flore,<br />
Radegonde et Albine, toutes trois très belles et qu'il<br />
chérissait également. Elles se ressemblaient pourtant<br />
aussi peu qu'il est possible. Autant les deux aînées,<br />
Flore et Radegonde, l'une brune et l'autre presque<br />
rousse, se montraient orgueilleuses de leur beauté<br />
et des parures dont elles s'ingéniaient à la rehausser,<br />
autant la plus jeune, Albine, blonde comme un<br />
champ d'épis mûrs, était timide et humble dans ses<br />
goûts.<br />
Un jour vint où le vieux Guillaume sentit l'approche<br />
de sa fin. Rassemblant ses forces déclinantes,<br />
il groupa ses trois filles, et leur parla en ces termes :<br />
« Voici, mes chères filles, un petit coffret d'argent<br />
niellé, que je vous prie d'ouvrir quand je ne serai<br />
plus. Il contient l'anneau magique que j'ai porté<br />
toute ma vie, et dont vous savez le pouvoir. Mais<br />
je n'ai pu me décider, je vous l'avoue, à choisir celle<br />
de vous trois qui on doit être l'héritière. J'entends<br />
que le sort en décide. Aussi ai-je demandé à un<br />
habile joaillier de confectionner deux anneaux en<br />
tous points semblables au mien, et ornés de la<br />
même pierre précieuse. Ces deux bagues, si bien<br />
copiées que je ne puis moi-même les distinguer du<br />
modèle, je les ai placées avec l'autre dans le coffret<br />
que voici. Quand le moment en sera venu, partagezvous<br />
ces trois anneaux, en puisant l'une après<br />
l'autre dans la boîte qui les contient. Toi, Flore, qui<br />
es l'aînée, je veux que tu choisisses la première; puis<br />
Radegonde, et enfin Albine.<br />
— Nous suivrons docilement vos volontés, cher<br />
père, répliqua Radegonde. Mais comment sauronsnous<br />
à laquelle de nous trois sera échu l'honneur et<br />
le privilège d e porter le véritable anneau magique<br />
qui f ut le vôtre ?<br />
— Il saura se faire reconnaître. Par quel moyen,<br />
je ne puis vous le dire. Mais ce serait méjuger de son<br />
pouvoir que d'en douter. «<br />
Ce fut un grand deuil à la cour quand Guillaume<br />
Mahaut mourut. L e roi Bridaine vint en personne<br />
assurer ses filles de la part qu'il prenait ù leur chagrin.<br />
Quelques jours plus tard. Flore demanda à soi<br />
deux sœurs si elles n'estimaient pas que l'heure était<br />
venue d'accomplir le v œu de leur père.<br />
Ses deux cadettes en furent d'avis. I.e coffret<br />
d'argent fut ouvert et chacune y puisa à son tour.<br />
Quand vint celui d'Albine, qui n'avait plus le choix,<br />
puisqu'il ne restait qu'un seul anneau, ses sœurs<br />
l'accablèrent de moqueries, lui recommandant ironiquement<br />
de ne pas perdre son temps en hésitations<br />
inutiles. Elle parut ne point les entendre et passa a<br />
son doigt le dernier des trois anneaux.<br />
Des jours, des semaines passèrent, pendant lesquels<br />
les trois sœurs ne cessèrent de porter au doigt<br />
la merveilleuse parure dont leur père leur avait fait<br />
présent. Los deux aînées, on le devine, attendaiefit<br />
avec grande impatience que son pouvoir se manifestât.<br />
Chacune d'elles se voyait déjà, par la vertu<br />
do l'anneau magique, promue aux plus hautes<br />
dignités.<br />
Mais nul miracle ne se produisit. Lasso de cette<br />
vaine attente, Flore s'en fut trouver le fils du roi,<br />
Simplice, qui n'avait pas encore dix-huit ans, et lo<br />
supplia de leur venir en aide.<br />
I.e prince y consentit de bonne grâce. Dès lo<br />
lendemain, qui était la surveille de Pâques, il fit<br />
assembler les trois jeunes filles, parées do leurs plus<br />
beaux atours :<br />
« Je n'ai pas pouvoir, leur dit-il, de hâter la fin<br />
de l'épreuve que vous subissez. Mais j'ai foi commu<br />
vous dans le secret pouvoir de l'anneau que porla<br />
votre père. Celle d'entre vous qui le possède lui<br />
ressemblera à coup sûr par la droiture et la bonti'.<br />
Aussi n'ai-je aucun scrupule à m'engager ici par uno<br />
promesse solennelle : si l'une de vous trois peut<br />
prouver que l'anneau qu'elle porte est vraiment<br />
celui de notre cher Guillaume, j e n'en veux point<br />
d'autre qu'elle pour femme. C'est celle-là que<br />
j'épouserai. »<br />
A ces mots, une vivo émotion s'empara des trois<br />
sœurs. Piadegonde et Flore, avec force révérences,<br />
s'avancèrent" les premières vers le fils du roi.<br />
» Il nous semble, gentil prince, lui dirent-elles, que<br />
rien no saurait mieux que votre choix nous départager.<br />
Car il est évident que si l'anneau de notre<br />
père n'a rien perdu de son pouvoir, il aidera celle de<br />
nous qui le possède à être distinguée par vous. ><br />
Le prince fut frappé de cette sage remarque. Mais<br />
c'est en vain qu'il contemplait à tour de rôle les<br />
trois sœurs. Aucune n e lui paraissait digne d'une<br />
particulière attention.<br />
Alors, il alla vers Albine et lui demanda de parler<br />
à son tour :<br />
a Prince, lui dit-elle timidement, jo me soucie peu<br />
d'un honneur dont je ne me sens que trop indigne.<br />
Mon cher père n'est plus, c'est tout ce qui m'occupe.<br />
Si vous daignez y consentir, je porterai ces fleurs sur<br />
sa tombe, et j'y déposerai on même temps l'anneau<br />
qu'il m'a légué, comme u n gage de ma tendresse<br />
indifférente aux chances du sort. »<br />
Le fils du roi la prit par la main et lui repassa luimême<br />
au doigt l'anneau qu'elle enlevait déjà :<br />
i Gardez-le, j e vous en prie. Cet anneau-là, j'en ai<br />
maintenant la certitude, est vraiment l'anneau<br />
magique, l'anneau de bonté qui rend aimable. E t<br />
c'est vous que j'épouserai si vous y consentez. »<br />
Tous les assistants applaudirent. El les noces do<br />
Simplice et d'Albine furent célébrées en grande<br />
pompe. Ils eurent de longs Jours et vécurent très<br />
vieux.<br />
CHARLES CLERC.<br />
Cette lecture nous a été communiquée par<br />
M, Charles VINCENT, Inslilulcur, rue Gay-Lussac, Paris (5 e ),<br />
à qui le " Manuel général " a accordé<br />
u n e rétribution d e c i n q u a n t e f r a n c s e n espèces.
30 Avril 3 8 LANGUE FRANÇAISE : COURS ÉLÉMENTAIRE 363<br />
poussins que voilà, l'oiseau que je regarde, etc. Analyser<br />
les adjectifs démonstratifs clans : Ces oiseaux, ce poulailler,<br />
cet âne, cette ânesse. Compléter par un adj.<br />
démonstratif coqs,:., poules,... dindon,... oie,... pintade,<br />
tous se pressent autour de la fermière.<br />
III. — OKTHUUEM.IPDT;<br />
A LA FERME<br />
I. Ce matin, la fermière est debout la première et va à la<br />
basse-cour pour distribuer à ses volailles les grains d'avoine<br />
do leur ration.<br />
H. La poule vorace a fini très vite, elle n'a pas choisi,<br />
car tout est bon à picorer pour cette affamée gloutonne.<br />
Préparation. — Faire la difTérence entre : ses<br />
volailles, adjeclit possessif, et ces volailles, adjectif<br />
démonstratif. — Mettre a u pluriel la S» partie d e<br />
lu dictée. — Souligner les adjectifs possessifs et les<br />
adjectifs démonstnitifs.<br />
Conjuguer au passé composé : elle a fini, elle n'a<br />
pas choisi. — Revision des verbes en iss. Mettre la<br />
2 e partie du texte au présent, puis au futur (exercine<br />
oral et écrit). — Copier e t apprendre ; orge,<br />
moine, vorace, dévorer, voracement, affamé (remarque<br />
sur l'accord avec poule). — Ration : remarque sur<br />
In prononciation du l, comme dans nation, allenlion,<br />
position, composition, etc.<br />
LA BASSE-COUR (2» série).<br />
I. H y a des poules, des pigeons, des oies, des canards,<br />
des dindons. Ce gros dindon, là-bas, se nomme Philippe.<br />
Les 1 poules caquettent, les coqs chantent, les dindons<br />
gloussent, les pigeons roucoulent.<br />
H. Bien n'est plus amusant que de voir ce peuple emiUmé<br />
se jeter sur la nourriture, ces petits poulets avides<br />
et familiers qui picorent le grain jusque dans la main des<br />
enfants.<br />
D'après Ch. WAGNER. Fischbacher.<br />
Préparation. — Remarque sur les verbes ;<br />
caqueter et jeter; les conjuguer au présent, à l'imparfait,<br />
au futur. — Relever les adjectifs démonstratifs<br />
et les analyser.<br />
Copier et apprendre: nourriture, nourrir^nourrice,<br />
nourrissanty familiarité, familier.<br />
IV. — RÉCITATION<br />
LES CANARDS<br />
Ils vont, les petits canards.<br />
Tout au bord de la rivière<br />
Comme de bons campagnards.<br />
Earboteurs et frétillards.<br />
Heureux de trouver l'eau claire,<br />
Us vont, les petits canards.<br />
Us semblent un peu jobards,<br />
Mais ils,sont à leur affaire<br />
Comme de bons campagnards.<br />
Dans l'eau pleine de têtards.<br />
Où tremble une aile légère,<br />
Ils vont, les petits canards.<br />
Marchant par groupes épars<br />
D'une allure régulière.<br />
Comme de bons campagnards,<br />
Chacun avec sa commère.<br />
Comme de bons campagnards,<br />
Us vont, les petits canards.<br />
ROSEJIONDB GÉBARD. Les pipeaux. Fasquelle.<br />
V. — COMPOSITION D U PURASES<br />
1. J'entends les oiseaux de la basse-cour : le<br />
roucnulcment du pifieon (ajouter un adjectif) »-> doux<br />
roucoulement-, le chant du coç (un adjectif) s-> chant<br />
éclatant; l& gloussement du canard (un adjectif) »-><br />
le gloussement nasillard ; le pépiement des poussins<br />
(un adjectif) le pépiement aigu.<br />
2. Traduisons ces phrases sur le modèle suivant :<br />
le pigeon roucoule doucement. Le nom d e chaquo<br />
oiseau sera employé comme sujet de la phrase à<br />
faire; on obtient : Le coq chante... comment?<br />
»-»• avec éclat. Le canard glousse... comment ? s-* d'un<br />
ton nasillard. Les poussins pépient... comment ?<br />
*-* sur un Ion aigu, etc.<br />
3. Dans le texte d e récitation, o n compare les<br />
canards à de bons campagnards. Cherchons une<br />
comparaison qui convienne au coq un superbe<br />
militaire; à la poule une commère bavarde; au<br />
dindon 5-> un personnage prétentieux.<br />
Employons ces expressions dans de courtes<br />
phrases descriptives. Exemples : Le coq, dressé sur<br />
ses ergots, cl la créle en bataille, semble un superbe<br />
militaire. Les poules, bavardes commères, caqucltent<br />
entre elles sans arrêt, etc.<br />
C 0 U R S M Q Y EN ET C.E.P. ^<br />
1. — V OIM B! SL i,.1216 5i<br />
Noms. — Un poussin, un poulet, une pouleile,<br />
un dindonneau, un pigeonneau, un pintadeau, un<br />
oison, un caneton. Un gallinacé, un palmipède, un<br />
ovipare. Le plumage, les pennes, Yaigreilc; la crétc,<br />
Vergot.<br />
Adjectifs. — Plumage lustré, crête écarlate ;<br />
cri nasillard, éclatant, aigu, perçant, doux, discordant,<br />
monotone. Des ongles acérés, crochus. Un coq fier,<br />
fanfaron, batailleur, hardi. Des poules maternelles,<br />
inquiètes, effarées, vigilantes. Un dindon à Tallure<br />
prétentieuse, lente, grave, solennelle.<br />
Verbes. — Becqueter, picorcr, picoler, gratter,<br />
barboter, . sautiller, voleter, se dandiner ; couver,<br />
pondre, éclore; pépier, piauler, piailler, glousser,<br />
caqueter, roucouler; engraisser, gaver, gorger.<br />
Exercices. — Chercher des êpithètes applicables à<br />
Voie, au coq, au canard, à la poule. — Appliquer à<br />
chaque oiseau un verbe convenant à son cri. — Faire<br />
la différence entre picorer et picoler, voler et voleter en<br />
employant ces verbes dans des phrases, — Former des<br />
diminutifs avec les mots suivants aigle, lapin, lièvre,<br />
f chèvre, bœuf, ver, en soulignant le suffixe.<br />
(C.E.P.} — i 0 Employer le mot grain ou graine dans<br />
divers sens grain de blé, de plomb, de sable, grain<br />
d'un tissu, grains d'un chapelet, graine de ver à soie,<br />
veiller au grain, recevoir un grain.<br />
2° Grouper autour de la racine grain les mots dérivés<br />
ou composés: graine, granivore, grainetier, graineterie,<br />
granuleux, granulation, grenu, grenaille, égrener, grange,<br />
engnenger. — Les employer dans do courtes phrases.<br />
II. — GRIMMURE<br />
La forme i mpersonnelle du verbe.<br />
1. En général, l'action exprimée par un verbe est<br />
faite ou subie par un sujet. (Revision.)<br />
2. Cependant, constatons que certaines actions;<br />
exprimant le plus souvent des phénomènes météorologiques,<br />
comme pleuvoir, neiger, bruiner, faire<br />
beau, etc., ne peuvent se construire avec un sujet.<br />
3. On leur donne comme sujet apparent le pronom<br />
il, et on dit : il neige, il pleut, il venle, etc.,<br />
c'est-à-dire : la neige tombe, la pluie tombe, le vent<br />
souffle, etc. Celte construction du verbe est appelée<br />
forme impersonnelle.<br />
4. On met aussi à la forme impersonnelle certaines<br />
locutions : il g a, il est, il faut, il importe, il convient,<br />
etc. (sa reporter au livre de grammaire).<br />
B. Constatons que les verbes à la forme impersonnelle<br />
se conjuguent à la 3 ° personne d u singulier<br />
seulement et qu'ils n'ont pas d'impératif.<br />
BOULET-CHABANAS. Leçons de Sciences.Iv.in-I6,il!.,c. 15.75
3C4<br />
III. — OllTUOKIBAPJJIÎ<br />
LANGUE F RANÇAISE : COURS MOYEN<br />
UNE FERME AU SOLEIL LEVANT<br />
I. Un coq passa la tête par la lucarne du poulailler,<br />
fit u n pas, déploya ses ailes brillantes pour y laisser pénétrer<br />
l'air frais du matin; un frisson de bonheur souleva<br />
toutes ses plumes ; il enfla sa poitrine et lança dans l'espace<br />
ce cri perçant, aigu, prolongé, qui s'étend au loin.<br />
II. Les poulettes frileuses s'appelaient l'une l'autre, sautant<br />
d'échelon en échelon, se peignant du bec, caquetant<br />
et riant à leur manière ; elles se répandirent dans la cour et<br />
saisirent à la hâte les mille vermisseaux qui humaient la<br />
rosée. Les pigeons commencèrent leurs premiers circuits<br />
dans le ciel aux rayons du soleil.<br />
ERCKMANN-CIIATIUAN.<br />
Villuslre doclcur Malhéus. Hachette.<br />
Préparation. — Le sens. — Au malin tout est<br />
joie pour les bêtes: elles expriment à leur manière<br />
cette sensation heureuse. Relever les expressions<br />
qui indiquent cette joie : un frisson de bonheur;<br />
les poules rienl; les vermisseaux viennent humer la<br />
rosée. — Faire chercher le sens de humer (respirer),<br />
circuit (mouvement en cercle).<br />
Grammaire. — Souligner et analyser les diverses<br />
sortes d e déterminatifs du nom : adjectifs possessifs,<br />
démonstratifs, indéfinis, numéraux, articles<br />
définis et indéfinis (exercice de révision oral ou écrit).<br />
— Chercher la forme des verbes actifs, passifs,<br />
pronominaux. — Mettre à la forme passive le<br />
premier paragraphe.<br />
Copier et apprendre. — Enfler, enflure, échelon,<br />
échelle, vermisseau, humer, circuit. —- Etude du son<br />
ill, dans le corps d'un mot poulailler, travailler,<br />
caillou, et ù la fin d'un mot {il) : réveil, sommeil,<br />
deuil, cerfeuil, fauteuil.<br />
LA DIN<strong>DE</strong> (C. E. P).<br />
Elle se pavane au milieu de la cour. Les autres volailles<br />
ne font que manger toujours, n'importe quoi; elle, entre<br />
ses repas réguliers, n e se préoccupe que d'avoir bel air.<br />
Toutes ses plumes sont empesées et les pointes de ses ailes<br />
raient le sol comme pour tracer la route qu'elle suit : c'est<br />
là qu'elle avance et non ailleurs. Elle se rengorge tant<br />
qu'elle ne voit jamais ses pattes. Elle glougloute d'orgueil.<br />
J'ai dû la vexer, car le sang est monté à sa tête; des grappes<br />
de colère lui pendent au bec, elle fait claquer d'un coup<br />
sec l'éventail de sa queue, et cette vieille chipie me tourne<br />
le dos.<br />
JULES RENARD.<br />
Petites Histoires naturelles. Flammarion.<br />
Questions relatives au texte. — Le sens. —<br />
1. Hous quel aspect l'auteur, présente-t-it la dinde?<br />
Sous l'aspect d'un être vaniteux et prétentieux<br />
par son apparence, sa démarche, son attitude, son<br />
cri. Il lui prête plaisamment des sentiments d'orgueil<br />
ridicule comme le témoignent les expressions :<br />
avoir bel air, se rengorger, prlouglouter d'orgueil,<br />
cotte vieille chipie. — 2. Comment pourrait-on<br />
décrire le pluma(je de la dinde d'après le texte ?<br />
»->• Les plumes empesées sont rigides; les ailes<br />
retombent vers le sol et semblent balayer la terre. —<br />
3. Expliquer cette expression : des grappes de colère<br />
lui pendent au bec. m- On fait allusion a ux masses<br />
de chair qui pendent au bec de la dinde et qui se<br />
gonflent de sang rouge quand la bête s'émeut,<br />
quand elle se fâche, par exemple. — 4. Pourquoi<br />
l'auteur prétend-il que la dinde ne voit jamais ses<br />
pattes '/ s-»- Elle se rengorge, mouvement habituel de<br />
J'animai qui pousse le cou en avant e n levant la<br />
lêle. (Mimer l'action, dessiner une attitude du cou<br />
du dindon.)<br />
Grammaire. — 5. Prélever et con/uguer les verbes ù<br />
la forme pronominale. »-> Se pavane, se préoccupe,<br />
se rengorge. Les verbes ù la forme passive. »->• Sont<br />
empesées. — 6. lielevcr les adjectifs possessifs et<br />
démonstralifs du texte, les analyser. — 7. Fuirr<br />
l'anaUjse des propositions de la phrase : « .l'ai du<br />
la vexer, car le sang est monté ù sa lêle r. — 8. Trouvcila<br />
fonction des noms, dans : elle fait claquer d'un coiij,<br />
(complément do manière do claquer) l'évenlail<br />
(complément d'objet de claquer) de sa queue (complément<br />
du nom éventail).<br />
IV. — RÉCITATION<br />
LES POUSSINS'<br />
Pêle-mêle, entourant une dame gloussante,<br />
Surgissent tout à coup au détour de la sente<br />
Dix boules de coton tout léger et tout neuf.<br />
Gardant l'empreinte encor de la forme de l'œuf.<br />
Avec précaution la poule avance, grave.<br />
Sortant deux pieds poudreux d'un pantalon de zouave.<br />
Elle jette sur tout un regard courroucé,<br />
Examine le sol d'un air intéressé,<br />
Découvre on ne sait quoi de comestible, et glousse<br />
Pour appeler les dix poussins à la rescousse.<br />
MIGUEL ZAMACOÏS.<br />
L'arche de Noé. Librairie théâtrale.<br />
V. — RÉDACTION<br />
A. — Composition de phrases.<br />
I. Examinons la phrase : Avec précaution, la<br />
poule avance, grave, sortant deux pieds poudrcui<br />
d'un pantalon de zouave.<br />
Traduisons cette phrase dans l'ordre grammatical<br />
(sujet, verbe, compément) ; la poule grave, avance<br />
avec précaution, sortant deux pieds poudreux... etc.<br />
Remarquons l'amusante comparaison de la jamb»<br />
gonflée par les plumes avec le pantalon bouffant<br />
d'un zouave.<br />
II. Sur ce modèle, décrivons, un coq prêt à so<br />
battre, en enrichissant cette proposition : le cog<br />
se précipite. Comment so précipite-t-il ? »->• Avec<br />
ardeur, avec témérité, avec colère. •—• Quel adjectif<br />
lui mettre en epithète ? Audacieux, ~fier, emporté,<br />
rageur, furieux, etc. — Cherchons une comparaison<br />
pour sa crête. »->• La crête levée comme un rouge bonnA<br />
phrygien, comme une flamme pourpre, etc.<br />
III. Même exercice pour décrire les volailles se<br />
rassemblant voraces autour de la fermière, en enrichissant<br />
la proposition : Les volailles s'empressent.<br />
B. — Composition française.<br />
La fermière donne le grain aux animaux de In<br />
basse-cour. Décrire l'altitude des volailles par quelques<br />
traits caractéristiques.<br />
Texte. — Tout le poulailler est dehors;<br />
la fermière ayant rempli de grains son tablier relevé<br />
distribue de' libérales poignées d'orge à toute la<br />
troupe voletante, gloussante, chantante.<br />
Au milieu, les coqs dressés sur leurs ergots, la<br />
crête rouge e n bataille, le cou droit, la queue en<br />
faucille, surveillent à droite et à gauche les poules]<br />
qui accourent, trottinantes, et qui se poussent pour<br />
picorer le grain. Chacune, dodelinant la tète, jette<br />
des gloussements aigus. Les pigeons ne résistent pas<br />
à la tentation et, partant d'une seule volée du haut<br />
du colombier, viennent s'éparpiller dans la cour,<br />
sans souci des coups de bec dos poules hargneuses.<br />
Deux dindons au cou rouge d'excroissances charnues<br />
font lourdement jabot au milieu d e ces volatiles<br />
fringantes, et se promènent d'un air stupidement<br />
important, tandis qu'un paon dressant sa<br />
fine tête étale sa queue ocellée en faisant la roue.<br />
ANDRÉ TIIEURIET.<br />
Lu vie rustique. Taillandier.<br />
MME GUÉGAN,<br />
DircolTico d'ùcolo honorniro.<br />
BOULET-CHABANAS. Leçons d e Sciences, c c mo E y Friîe 8 5 up -lv. in-l^ill^c. S5.75
Avril 38 CAUSERIE MORALE : COURS SUPÉRIEUR 117<br />
CLASSE<br />
D E<br />
D E<br />
CAUSERIE MORALE<br />
La protection des ouvriers.<br />
Il y a un siècle environ, situation misérable des<br />
viiers. Journées do travail de 13 à 14 heures,<br />
aires très bas. On employait dos enfants de cinq<br />
six ans dans les usines; conditions d'hygièno<br />
plorablcs, mortalité effrayante, et souvent du<br />
liûraage, sans aucun secours. Depuis, et surtout<br />
ico À la III" République, la condition des travailcurs<br />
s'est grandement améliorée. Une législation<br />
twriére créée peu ù peu, rassemblée dans un Code<br />
Travail, qu'applique lo ministère du Travail.<br />
)epuis 1919 même, un Bureau Inlernalional du<br />
'ravail (Genève) étudie les questions ouvrières et<br />
iggère les progrès à réaliser encore.<br />
I. Durée du travail. — Sa réduction progres-<br />
•o : limitée à 12 heures par jour en 1848, puis<br />
0 heures, puis 8 heures (1919) ou 48 heures par<br />
emaine. En 1936, semaine de 40 heures. Dans les<br />
cliers exceptionnellement fatigants (mines), durée<br />
m travail encore moindre (38 h. 40 m.). Obligation<br />
lu repos hebdomadaire (loi de 1906). Création d e<br />
« semaine anglaise » (repos du samedi après-midi,<br />
917). Ainsi les ouvriers ont des loisirs, ils peuvent<br />
on seulement se reposer, mais aussi s'élever auessus<br />
d e leur tâche, se cultiver intellectuellement,<br />
evenir des hommes.<br />
II. Augmentation des salaires. — Elévation<br />
onstante du niveau de vie des travailleurs. La loi<br />
D 1864 leur a accordé le droit de grève, la loi d e<br />
884 a institué les syndicats. En usant de ces droits,<br />
ouvriers ont réussi à obtenir peu à peu des<br />
atrons l'accroissement de leurs salaires. Ils ont<br />
u ainsi mieux se nourrir, s'habiller, se loger (maions<br />
et cités ouvrières dans les banlieues de la pluart<br />
des villes), même avoir des distractions.<br />
Pour remédier à l'exploitation des ouvrières à<br />
omicile, loi d e 1915 fixant le minimum du salaire<br />
ans l'industrie du vêtement. Loi sur les allocations<br />
amiliales accordant un salaire plus élevé en raison<br />
u nombre d'entants (1934). Lo salaire des ouvriers<br />
gricoles demeure, dans beaucoup do régions,<br />
ncore très insuffisant.<br />
III. Protection de la femme et de l'enfant. —<br />
•es enfants ne peuvent travailler avant 14 ans (loi<br />
îolaire de 1936). Apprentis de moins de 18 ans et<br />
emmes n e peuvent être employés aux travaux de<br />
uit, ni à des métiers pénibles, excédant leurs forces<br />
nines, carrières, etc.). Enfants de moins de 16 ans<br />
e peuvent faire tours périlleux dans les cirques,<br />
în cas de maternité de la femme ouvrière, repos<br />
bligatoiro avant et après la naissance. Rôle des<br />
ispecteurs du travail.<br />
IV. Amélioration des conditions de travail.<br />
- Nombreuses prescriptions légales concernant<br />
hygiène e t la sécurité des travailleurs ; moteurs<br />
iolés, escaliers et échafaudages solides, aération,<br />
entilation, évacuation des poussières, sièges pour<br />
!3 femmes et enfants, interdiction de la céruse,<br />
isite des puits de mine par les délégués ouvriers<br />
la sécurité. Loi de 1898 sur les accidents du travail,<br />
lettant ceux-ci à la charge do l'employeur.<br />
Mesures inspirées p ar un sentiment plus vif des<br />
roits do l'homme, de la dignité du travailleur,<br />
'alisées par l'action des ouvriers et du Parlement,<br />
e plus récentes, dont nous parlerons plus tard,<br />
nt encore amélioré le sort des travailleurs.<br />
L . LETEnniER,<br />
Directeur d'écolo normale.<br />
1 5 A 14- A tM S<br />
SCOLARITÉ PROLONGÉE<br />
LANGUE FRANÇAISE<br />
Texte à étudier.<br />
UN PRINTEMPS<br />
Or, cette année-là, le printemps fut radieux et solennel,<br />
H attacha des oiseaux, des feuilles et des fleurs aux arbres,<br />
parfuma le vent, purifia les oiseaux, peignit et composa de<br />
savantes odeurs, enfla la gorge des pinsons, souffla des<br />
insectes dans l'air, ouvrit les fenêtres. En se penchant sur<br />
la résurrection de la terre, on pressentait les millions de<br />
miracles qu'elle opérait. Ce fut un prestigieux et inoubliable<br />
printemps qui ensorcela la colline et dont on pouvait<br />
voir la face auguste et rieuse dans les bois d'alentour.<br />
... n faisait doux. Une sonnerie de cloches s'effeuillait<br />
dans les arbres. H n'y avait pas de soleil : la brume<br />
limitait le paysage. Le vent agitait la chevelure des bouleaux.<br />
Les hêtres, si circonspects deux semaines auparavant,<br />
étaient tout verts. Les sapins métalliques, au tronc<br />
cuivré, étaient garnis de bougies jaunes comme des<br />
arbres de Noël : elles sentaient bon les bois du Nord et les<br />
bateaux goudronnés. Les bourgeons distillaient la résine,<br />
les feuilles mortes, le phosphore... et les chenilles des saules,<br />
le miel... Les troncs blancs des bouleaux évoquaient un<br />
décor de féerie. Dans les taillis, les bouquets rouges des<br />
chênes grelottaient. Un merle sifflait : on eût cru entendre<br />
un gamin qui musait en revenant de l'école et soufflait<br />
dans ses lèvres arrondies... Le bois était d'ailleurs plein<br />
d'oiseaux et d'insectes. Le vert régnait en maître; verts<br />
tendres ou foncés : clématites, cornouillers, saules, bouleaux,<br />
hêtres; vert lustré des houx; vert décoratif des<br />
frênes... Et le long des chemins moussus et doux il y avait<br />
des fleurs.<br />
JEAN TOUSSEUL. La Village gris. Rieder.<br />
I. Intérêt du texte. — 1° Quelles sont les principales<br />
parties de ce texte ? Quel but l'auteur a-t-il désiré atteindre<br />
dans chacune d'elles et comment a-t-il procédé pour y<br />
parvenir ?<br />
Dans co texte, il y a deux parties distinctes :<br />
a) Présentation d'un printemps prestigieux et<br />
inoubliable. L'auteur veut nous donner l'idée de<br />
la transformation presque instantanée de la nature<br />
en décor d e fête et il présente allégoriquement le<br />
printemps, sous les traits d'un dieu adolescent<br />
(face auguste et rieuse) qui, partout, exerce son<br />
activité créatrice. (Remarquer la succession de<br />
verbes actifs qui marquent le zèle empressé dn<br />
printemps : attacha, parfuma, purifia, enfla, peignit,<br />
composa, souffla, ouvrit).<br />
b) Description d'un paysage familier sous la<br />
douceur d'une journée de printemps par u n personnage<br />
qui doit ses impressions à tous ses sens :<br />
vue (forme et couleur), odorat, ouïe. Tous les détails<br />
du récit concourent à donner cette idée de douceur<br />
veloutée : pas de soleil, il est adouci par la brume<br />
qui le voile; le vent est doux : il agite, mais ne tord<br />
pas la chevelure des bouleaux et son souflle rafraîchit<br />
l'air; les parfums adoucissent l'odeur âpre<br />
de l'humus; l'oreille est charmée par les chants<br />
d'oiseaux, légers comme le sifflement d'un gamin.<br />
La couleur dominante est le vert, si douce a ux<br />
yeux que c'est celle-là seule que les convalescents<br />
des maladies d e la vue ont lo droit de fixer, et<br />
l'auteur termine sa description, comme il l'a commencée,<br />
par le mot doux (il faisait doux... les chemins<br />
moussus et doux.,.).<br />
2° L'emploi du mot « solennel » éveille l'idée de la célé<br />
5AUTHIER-<strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire. ours moyen 8.25
118 LANGUE FRANÇAISE : COURS SUPÉRIEUR 30 Avril 38<br />
bration d'une fête annuelle qui accompagnerait l'avènement<br />
du renouveau. Cherchez, dans le texte, les détails qui<br />
présentent la nature parée comme pour une cérémonie<br />
religieuse.<br />
0) Pour emliollir une salle, ou une église à l'occasion<br />
d'une célébration solennelle du culte, on la<br />
pare d e guirlandes d e feuilles ou de fleurs qu'on<br />
accroche d'un mur à l'autre, ainsi fait, le printemps<br />
qui c allacha... des feuilles et des fleurs aux arbres ».<br />
1) Dans une fête Hlurgique, l'éclairage, dû aux<br />
cierges, constitue UUJ richesse de décoration indis<br />
Miracle : vient d'un mollatin qui signifie : ce qu'on<br />
admire avec étonnement. C'est, en effet, un événement<br />
généralement heureux que l'homme ne peut<br />
s'expliquer sans une intervention extra-humaine,<br />
un lait qui s'est produit sans que la raison de l'homme<br />
puisse l'expliquer. Le mot miracle est justement<br />
employé dans ce texte, car ce mouvement de germination,<br />
d e propulsion de vie qui saisit toute la<br />
nature à l'avènement du printemps est toujours<br />
un étonnement enchanteur pour les humains.<br />
Prestigieux : origine amusante, on trouve dans ce<br />
mot un verbe latin qui signifie serrer, et dont le<br />
sens est : éblouir (empêcher d e voir en serrant les<br />
paupières, en forçant les pupilles à se contracter);<br />
par dérivation, ce verbe a donné à la langue française<br />
le mot prestigieux, épithète qui désigne celui<br />
qui étonne, qui aveugle par l'accomplissement de<br />
choses magnifiques, quasi miraculeuses. Ce printemps<br />
fut prestigieux car il éblouit les humains par<br />
son éclat et la profusion des faveurs qu'il répandit<br />
sur la terre.<br />
Circonspect signifie, étymologiquement qui regarde<br />
autour; une personne circonspecte envisage, avant<br />
l'action, toutes les conséquences que v a entraîner<br />
son geste, elle agit avec prudence. Les hêtres circonspects<br />
n'osaient, comme certains autres arbres,<br />
ouvrir leurs bourgeons, craignant une nouvelle<br />
offensive de l'hiver dont le résultat eût été la<br />
mort des jeunes pousses. Ils avaient, avec prudence,<br />
attendu de considérer dans toute sa splendeur la<br />
face triomphante du printemps, pour oser dégager<br />
leurs frêles feuilles.<br />
Distillaient : distiller, c'est, à l'aide de procédés<br />
physiques, extraire les essences volatiles des corps:<br />
alcools, parfums sont des produits do distillation.<br />
Dans le texte, le mol signifie que, semblables à uns<br />
usine d e parfums, les pins, les feuilles mortes, les<br />
chatons de saule, dégagent, lentement, goutte ii<br />
goutte, comme au sortir de l'alambic, leurs essences.<br />
III. Orthographe. — Dicter depuis : Ce fut un<br />
prestigieux... jusqu'à la lin d u texte. Pas de difliculté,<br />
sauf la nécessité de préciser le mode et le<br />
temps dans ; on eût cru qui peut se remplacer par on<br />
aurait cru, passé du conditionnel, donc, eût cru :<br />
passé 2 8 forme, prend un accent circonflexe à la<br />
3 8 personne du sing.<br />
pensable; le printemps, grand organisateur, n'oublie<br />
pas de garnir ;
Avril 38 CALCUL APPLIQUÉ : COURS SUPÉRIEUR 119<br />
CALCUL APPLIQUÉ<br />
,titrrcaiMt R. : 235 000 f.<br />
I. Une personne a placé un certain capital à<br />
; et l'autre à 4%. Quels sont les deux capitaux saint<br />
que le second "surpasse le premier de 3000 f.<br />
rapporte 50 f. de moins en 3 mois ?<br />
-> Le second rapporte annuellement 200 f. de<br />
ins que le premier; 3000 f. à 4 % donnent un relu<br />
do 120 f. La somme 200 f. + 120 f. = 320 f. re-<br />
-ente l'intérêt d'un capital de même valeur que<br />
iremier, placé à 5 — 4 = 1 %. Le premier capital<br />
320 f. X 100 = 32000 f.; le second, 3 5 000 f.<br />
i. Partager 45 000 f. en deux parties, telles que la<br />
:mière placée à 4 % rapporte autant que la<br />
onde placée à 5%. s-» R. ; 25 000 f.; 20 000 f.<br />
i. Deux sommes sont placées, l'une pendant 3 mois,<br />
itre pendant 8 mois, à 6%. Ces deux sommes.sont<br />
is le rapport de 3 à 2 et la seconde a rapporté<br />
) f. do plus que la première. Quelles sont ces<br />
ix sommes? R. : 30 000 f.; 20 000 f.<br />
N'OTE. — Dans la solution algébrique, on pourra<br />
peler les 2 capitaux 3x et 2a;; on trouvera x —<br />
000.<br />
7. Un particulier a placé à des taux différents deux<br />
litaux dont la somme est 110 000 f. Le premier<br />
lital qui surpasse le second de 10000 f. a rapporté<br />
> f. do plus que le premier en 9 mois. Calculer :<br />
les doux capitaux; 2° le taux de chaque planent,<br />
celui du premier surpassant de 1 f. celui<br />
second.<br />
M- R. : 60 000 f. à 6 % et 50 000 f. à 5 %.<br />
II. Revenu des propriétés. — 1. J'ai une maii<br />
qui me procure un revenu net de 2800 f. par<br />
•lo la vends 40 000 f. et je place cette somme<br />
!,5%. Quel est le placement lo plus avantageux<br />
de combien ? &->• R. : La propriété; 200 f.<br />
Un propriétaire loue une ferme 3000 f. par<br />
mestre par an. Il paie des impôts pour une vai'(le800f.<br />
Il calcule que cotte fermo lui rapporte<br />
isl 5 %. Quelle est la valeur de la ferme ?<br />
»-). R. : 224 000 f.<br />
3. Une personne a acheté une maison 35 000 f. et<br />
a versé 18 % pour différents frais. Elle doit dépenser<br />
en outre 4700 f. en réparations. Combien doitelle<br />
louer cette maison pour retirer G% du capital<br />
dépensé, sachant qu'elle aura chaque année G40 J.<br />
de frais d'entretien et d'impôts ?<br />
s-* R. : 3400 f.<br />
4. On a acheté il y a quelques années, une propriété<br />
valant GO 000 f. et rapportant 10 248 f. de revenu<br />
brut (expliquer), mais il fallait compter 4320 f. de<br />
frais annuels. Actuellement, le revenu s'élève à<br />
1G 392 f. et la dépense annuelle à 7500 f. Quelle serait<br />
la valeur actuelle de cette propriété en la calculant<br />
sur lo même taux de revenu net et quelle en serait<br />
la plus-value ? »-> R. : SO 000 f. ; 30 000 f.<br />
5. Une personne a prêté une certaine somme à<br />
C %. Au bout de 2 ans 6 mois, elle est remboursée,<br />
capital et intérêts réunis. Avec le tout, elle achète<br />
un immeuble qui, lui rapportant 7 % net, lui procure<br />
un revenu annuel de 9660 f. Quelle était la<br />
somme primitivement placée ? »-> R. : 120 000 f.<br />
6. Une personne a placé les 5/8 do sa fortune à<br />
4 % et, avec lo reste, a acheté une maison qui lui rapporte<br />
G% net. Une autre personne qui possède<br />
5 000 f. de moins que la première a placé tout soii<br />
avoir à 5 % et son revenu annuel dépasse de 150 f.<br />
celui de la première personne. Trouver la fortune<br />
de chaque personne.<br />
*•> R. : 160 000 f.; 155 000 f.<br />
GÉOMÉTKSE ET TRAVAIL <strong>MANUEL</strong><br />
Aire de la couronne<br />
Découper doux cercles inégaux de rayons OA = R<br />
et OB = r. Los placer comme l'indique la figure,<br />
de façon que les centres coïncident en 0;ce qui reste<br />
visible du grand cercle est une couronne.<br />
On pourrait encore découper /<br />
un cercle de rayon OB dans le<br />
cercle obtenu de rayon OA (Il suffit<br />
de plier ce cercle "suivant un diamètre).<br />
Faire trouver que la surface<br />
de cette couronne est donnée<br />
par la formule :<br />
S = n (R 2 —r"),<br />
qui peut encore s'écrire : S = ix (R -f- r) (R — r),<br />
formule simplifiant souvent. les calculs.<br />
Les deux circonférences R et r sont dites concentriques<br />
parce qu'elles ont le même centre. Dans le<br />
cas contraire, elles sont dites excentriques. (Application<br />
: l'excentrique calé sur un volant transformant<br />
le mouvement de rotation en un mouvement<br />
alternatif, pour la manœuvre du tiroir, par<br />
exemple).<br />
Exercices.—1. Tracer deux circonférences concentriques<br />
ayant l'une 5 cm. et l'autre 3 cm. do<br />
rayon. Colorier la couronne obtenue; calculer sa<br />
surface. R. : 50 cm 2 24.<br />
2. Une rondelle a la forme d'une couronne de<br />
5 mm. de largeur; la partie evidée mesure 22 mm.<br />
de diamètre. Calculer la surface do cotte rondelle.<br />
R. : S = 3,14 x (1G + 11) (1G — 11) =<br />
3,14 x 135 = 424 mm 3 .<br />
3. On fait cimenter une aire circulaire autour<br />
d'un puits, sur une largeur de 0 m. 50. Quelle sera<br />
la dépense à 50 f. lo mètre carré, si le diametro<br />
extérieur du puits mesure 2 m. 30 ?<br />
*->• R. : 219 f. 80.<br />
4. Un carré a 8 cm. 484 de côté. Trouver la surface<br />
comprise entre lo cercle circonscrit et le cercle<br />
inscrit.<br />
»-> R. : 5 6 cm 2 50. (Conserver lo symbole v'2 dans<br />
les calculs, au lieu do la valeur approchée 1,414).<br />
E. RÉAU,<br />
Directeur d'écolo honoraire.<br />
'AUTH1ER-<strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire. C STCT3'Œ:-(jaune). 12.25
120 DROIT ET INSTRUCTION CIVIQUE : COURS SUPÉRIEUR 30 Avril 3<br />
DROIT<br />
INSTRUCTION CIVIQUE<br />
Syndicats et Contrats collectifs.<br />
Sous l'ancien régime, 11 était interdit d e fonder<br />
une association, sans l'autorisation du roi (Edit de<br />
1749). Pendant la Révolution, les corporations<br />
existantes furent dissoutes et la loi L e Chapelier<br />
(juin 1791) défendait d e les rétablir sous quelque<br />
prétexte et quelque forme que ce soit.<br />
Les groupements de gens de même métier furent<br />
proscrits jusqu'en 1SS-1.<br />
La toi du 12 mars 1884.— Elle annule l'interdiction<br />
de 1791.<br />
Les idées essentielles de cette loi, modifiée e n<br />
mars, 1921, sont les suivantes :<br />
1° Les associations corporatives peuvent se former<br />
sans l'autorisation du gouvernement.<br />
2° Elles ont u ne existence légale e t la capacité<br />
civile moyennant une simple formalité de dépôt.<br />
3° Quelle que soit la qualité de leurs membres :<br />
patrons, o u patrons et ouvriers, ou ouvriers seuls,<br />
elles sont mises, p ar la loi, sur le pied de l'égalité<br />
la plus absolue.<br />
4° Les syndicats peuvent se grouper en unions ou<br />
fédérations, qui jouissent de la personnalité civile,<br />
comme d e tous les droits conférés a ux syndicats<br />
eux-mêmes.<br />
5° Le syndicat n'est pas une corporation fermée;<br />
chacun de ses membres peut s'en retirer à tout<br />
instant, et nul n'est obligé de par la loi d'en faire<br />
partie. C'est surtout en" cela que le syndicat se<br />
distingue de l'ancienne corporation.<br />
Objet des syndicats. — D'après l'article 3 d e la<br />
loi d e 1884, les syndicats ont exclusivement pour<br />
objet l'étude et la défense des intérêts de la profession<br />
ainsi que la gestion des créations syndicales<br />
autorisées par la loi.<br />
Q) Etude et défense des intérêts de la profession.<br />
— Il faut entendre par là l'étude de toutes<br />
les questions qui peuvent se rattacher à la production<br />
ou à la vente des produits de l'industrie des<br />
syndiqués, à l'apprentissage, au placement, aux<br />
conditions dans lesquelles s'exerce la profession<br />
elle-même, c'est-à-dire à toutes les questions qui<br />
touchent l'organisation d u travail e t les rapports<br />
entre les patrons et leurs ouvriers ou employés.<br />
b) Créations syndicales prévues par la loi. —<br />
Les syndicats peuvent constituer des caisses spéciales<br />
do secours mutuels et de retraites.<br />
— Affecter une partie d e leurs ressources à la<br />
création d'habitations à bon marché et à l'acquisition<br />
de terrains pour jardins ouvriers (éducation<br />
physique et hygiène).<br />
— Créer et administrer des offices de renseignements<br />
pour les offres et les demandes de travail.<br />
— Créer, administrer ou subventionner des<br />
oeuvres professionnelles, telles que : institutions<br />
professionnelles de prévoyance, laboratoires, champs<br />
d'expériences, œuvres d'éducation scientifique,<br />
agricole ou sociale, cours et publications intéressant<br />
la profession.<br />
•— Subventionner des sociétés coopératives de<br />
production ou d e consommation.<br />
— Ils peuvent, s'ils y sont autorisés par leurs<br />
statuts, et à condition de ne pas distribuer de bénéfices,<br />
même sous forme de ristournes à leurs membres<br />
:<br />
1° Acheter pour les louer, prêter ou répartir<br />
entre leurs membres tous les objets nécessaires à<br />
l'exercice de leur profession : matières premières,<br />
outils, instruments, machines, engrais, semences,<br />
lants, animaux et matières alimentaires pour 1<br />
Eétail; 2° Prêter leur entremise gratuite pour la vente df<br />
produits provenant exclusivement du travail pei<br />
sonnel ou des exploitations des syndiqués; facilitc<br />
cette vente par expositions, annonces, publication!<br />
groupement de commandes et d'expéditions, san<br />
pouvoir l'opérer sous leur nom et sous leur respoi^a<br />
bUité.<br />
Capacité civile des syndicats. — La loi d<br />
1884 reconnaît implicitement à tout syndica<br />
régulièrement constitué, la personnulilé morali<br />
En conséquence, ils ont le. droit :<br />
1° D'ester en justice;<br />
2° De conlracler, par l'intermédiaire de leurs ropri<br />
sentants légaux, dans tous les cas où l'intérêt d<br />
leur patrimoine se trouve en jeu. Us ont un droi<br />
plus important, celui de discuter des contrats colla<br />
li/s du travail, c'est-à-dire des conditions du travai<br />
et des rapports des salariés avec les chefs d'entre<br />
prise.<br />
3° D'acquérir des biens, meubles ou immeublcs/i<br />
titre gratuit ou onéreux.<br />
Les contrats collectifs. — a) Historique. -<br />
Les tentatives des ouvriers pour obtenir des patron<br />
des contrats collectifs de travail sont aussi ancienne<br />
que la liberté du travail elle-même.<br />
Après le vote de la loi du 2 mars 1791, les tailleur<br />
de pierre, les chapeliers obtinrent, à Paris, des taril<br />
déterminés par contrat collectif. La tendance i<br />
étendre l'application de ces conventions dans 1<br />
classe ouvrière parisienne provoqua le vote de lalo<br />
Chapelier du 14 juin 1791 qui les interdit.<br />
Pourtant l'entente collective répondait à un be<br />
soin avec le développement de la grande industrie<br />
au xix 0 siècle. D'où les contrats collectifs obtenn<br />
en 1833 par les charpentiers d e Paris, les type<br />
graphes, etc... et tous ceux qui furent établis aprfc<br />
1884. Cependant on n'en comptait encore que 19(<br />
en France, e n 1922, contre 1696 en Anpfleterrc, ei<br />
1910.<br />
Il faut arriver à 1919 pour que les Chambres fran<br />
çaises votent la loi du 25 mars 1919reIaUveauxcon<br />
trats collectifs.<br />
Ces contrats, signifie-t-elle, « déterminen<br />
les engagements pris p ar l'une des parties enven<br />
l'autre partie, et notamment certaines condition!<br />
auxquelles doivent satisfaire les contrats de travai<br />
individuels ou d'équipes que les personnes liées pal<br />
la convention passent, soit entre elles, soit avec dei<br />
tiers pour le genre de travail qui fait l'objet de ladill<br />
convention » (art. 32, al. 2).<br />
Conditions de validité. — Elles sont relatives!<br />
la capacité des parties contractantes, à réte<br />
due de leurs pouvoirs, à l'objet de la convcn<br />
tion, à sa rédaction par écrit sous peine de nullt<br />
té, à sa publicité, à son dépôt au secrétariats<br />
Conseil des Prud'hommes.<br />
6) Accords « Matignon >. — On appelle ainîi<br />
un accord signé le 7 juin 1936, à l'Hôtel Matignon|i<br />
Paris, siège de la Présidence du Conseil, qui devançait<br />
la loi du 24 juin 1936 et qui reconnaissait aux<br />
ouvriers : la consécration du droit syndical, le droit<br />
à l'élection de délégués ouvriers, etc.<br />
c) Modifications apportées par la loi d'<br />
24 juin 1936.<br />
1° Créations de Commissions mixtes qui ont<br />
pour b ut d'élaborer u ne Convention collective di<br />
travail entre employeurs et employés d'une branclil<br />
d'industrie ou de commerce.<br />
2° Création de délégations d'ouvriers ou d'cW'<br />
ployés auprès des employeurs.<br />
Cette délégation a qualité pour présenter, à I'<br />
direction d'une affaire, toutes les réclamations rclJ'<br />
tives aux salaires, à l'hygiène, etc... des ouvrier<br />
R. DUON, Directeur D'ôcolc.<br />
GAUTHIER-<strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire. Cours supérieur . . . 17.25
30 Avril 38 LECTURE EXPLIQUÉE: COURS COMPLÉMENTAIRE 117<br />
Heredia. Soir de bataille.<br />
(Les Trophées. —• Anloine el Cléopûlre),<br />
I. Caractère du texte. — Co texto contient un<br />
certain nombre de mots qui doivent embarrasser les<br />
rlèves; ce sont les termes précis, techniques mGme,<br />
i|ui se rapportent à l'organisation de l'armée romaine<br />
[tribuns, cenlurions, cohortes, buccins, imperator) et<br />
un nom propre, Phraorles, qu'ils ignoreraient, même<br />
s'ils avaient appris en détail l'histoire romaine. On<br />
pourrait certes, à la rigueur, s'en tenir ù l'impression<br />
que ce sonnet nous donne a la première lecture et se<br />
contenter de faire sentir aux élèves les effets artistiques<br />
que le poète a voulu produire par sa compo-<br />
-ilion e t par le choix des sonorités. Mais co serait<br />
trahir les intentions do l'auteur. Heredia appartient<br />
au groupe des poètes, les Parnassiens, qui, dans la<br />
seconde moitié du x ix 0 siècle, essayèrent d'unir<br />
l'exactitude presque scientifique à l'art. Il faut donc,<br />
pour se conformer à son dessein, serrer de près le<br />
sens des'mots et tâcher de reconstituer avec précision<br />
la scène.<br />
II. Méthode d'interprétation. •— Comment<br />
conduire des enfants à l'intelligence d'un texte de<br />
cette nature ?<br />
1° L a première précaution qu'il faut toujours<br />
prendre est de replacer le sonnet dans l'œuvre dont<br />
il fait partie ; les Trophées qui évoquent des tableaux<br />
• t des scènes de la légende et de l'histoire. II appartient<br />
à la seconde partie du recueil, intitulée : Rome<br />
cl les Barbares. C'est donc dans l'antiquité romaine<br />
qu'il nous transporte. Plus précisément, il est le<br />
second d'un groupe d e trois sonnets rangés sous le<br />
titre : Anloine el Cléopâlre.<br />
2° Nous devons donc nous reporter à une histoire<br />
romaine ou, d e préférence, à un dictionnaire d'histoire<br />
pour connaître la période de la vie de ces personnages<br />
qu'évoque le poète. Antoine, général<br />
romain, qui devait devenir le rival d'Octave (le<br />
futur empereur Auguste) avait partagé avec celui-ci<br />
le monde romain, après la défaite des meurtriers de<br />
César, e t était parti pour l'Orient afin d e châtier<br />
l'Egypte, qui avait fourni des troupes à ces meurtriers.<br />
Il cita la reine d'Egypte, Cléopâtre, devant<br />
son tribunal à Tarse, en Asie Mineure, sur le fleuve<br />
Cydnus. La reine vint, accompagnée d'un splendide<br />
cortège (premier sonnet : Le Cydnus) et séduisit<br />
Antoine qui la suivit e n Egypte. Quelques années<br />
après, il engagea imprudemment une expédition<br />
contre les Parlhes, peuple d'Asie Mineure, qui<br />
faisait de continuelles incursions dans les provinces<br />
romaines. Cette campagne f ut malheureuse, mais<br />
Antoine retrouva pendant la retraite toute sa<br />
vaillance (2° sonnet : Soir de bataille). Après cet<br />
échec, il revint près de Cléopâtre à Alexandrie, et le<br />
poète nous les montre tous deux sur u ne terrasse<br />
du palais; Antoine lit dans les yeux de son amante<br />
le présage d e leur défaite (3° sonnet : Anloine et<br />
Cléopûlre).<br />
3° Serrons de plus près encore l'histoire d'Antoine.<br />
Le sonnet que nous expliquons évoque un épisode<br />
do sa campagne contre les Parthes, d e la retraite<br />
qui, grâce à sa valeur, ne se changea pas en désastre.<br />
L'historien grec Plutarque nous raconte, dans la<br />
Vie d'Antoine, que son lieutenant Gallus fut vaincu<br />
t tué dans une bataille. Mais Antoine réussit à<br />
ouvrir un passage â travers les ennemis et à rejoinre<br />
l'armée épuisée et abattue. C'est cette apparition<br />
u'usque du général sur le champ de bataille que le<br />
oète a voulu évoquer. C'est une sorte de coup de<br />
théâtre : t out le sonnet est construit en vue de cet<br />
elle t.<br />
III. Quelques mots à expliquer. — Nous<br />
avons dit que ce sonnet renfermait des termes<br />
techniques; il faut d'abord les élucider.<br />
Une armée romaine était, en principe, composée<br />
de deux légions, forte chacune d'environ 6000 hommes<br />
ù cette époque. Le général on chef a sous ses<br />
ordres six tribuns militaires par légion, qui commandent<br />
à tour de rôle cette unité. L'infanterie de<br />
la légion est divisée en dix cohortes-, chaque cohorte<br />
se subdivise elle-même en trois manipules à la tête<br />
desquels sont placés les cenlurions (grade correspondant<br />
à celui de capitaine). Les buccins (en latin<br />
bucina) sont les trompettes d e l'armée romaine :<br />
elles étaient primitivement des cornes de bouviers.<br />
Imperator est le titre dont on salue un général victorieux<br />
(ne pas le traduire par empereur : Rome est<br />
encore, théoriquement, en république). Le mot<br />
désigne ici Antoine. Phraorles ; le roi des Parthes<br />
s'appelait à cette époque Phraates; mais le nom de<br />
Phraorles est mentionné dans le texte de Plutarque<br />
que suit Heredia. Les Parthes étaient d e hardis<br />
cavaliers et des archers très adroits dont la tactique<br />
consistait à faire semblant d e fuir et a cribler, en<br />
fuyant, l'ennemi de leurs flèches; on trouve dans la<br />
langue littéraire les expressions : /uir en Parthe,<br />
c'est-à-dire en portant de rudes coups à l'ennemi,<br />
et décocher la flèche du Parthe, c'est-à-dire lancer, en<br />
se retirant, un trait blessant à son contradicteur.<br />
IV. Explication littéraire. — Il suffit de lire<br />
ce sonnet pour sentir l'effet que le poète a voulu<br />
produire ; les deux tercets font contraste avec les<br />
deux quatrains.<br />
Dans les d eux quatrains, il nous évoque par<br />
les mots, par les sons, par les allitérations, par les<br />
coupes, la bataille très meurtrière e t l'abattement<br />
de l'armée. Remarquer :<br />
a) Les sonorités sourdes des voyelles o, uns, orîe.<br />
Le vers 5 est particulièrement remarquable à<br />
cet égard;<br />
b) Les coupes : celle d u premier vers qui donne<br />
la sensation du choc; celle du cinquième qui traduit<br />
la consternation des soldats; celle du vers 7 qui<br />
rend la mobilité do la cavalerie parthe;<br />
c) Les teintes : il y a très peu de couleurs; rien<br />
que des teintes neutres : visages bruns, les feuilles<br />
mortes (la comparaison porte sur le mouvement,<br />
mais l'expression évoque nécessairement une couleur).<br />
Dans les deux tercets, on notera, au contraire,<br />
l'accumulation e t le crescendo :<br />
а) Des mots qui font voir une couleur éclatante :<br />
le rouge (d'abord le mot le plus simple ; rouge; puis<br />
vermeil, qui évoque plutôt l'éclat; pourpre 1 ; rutilant;<br />
enflammé-, sanglant). A cette occasion, on fera des<br />
remarques de vocabulaire sur les adjectifs traduisant<br />
des sensations e t sur la synonymie;<br />
б) Des sonorités aiguës ou éclatantes, comme les<br />
couleurs, u, an, arc, or; on notera les alitérations<br />
du v . 12;<br />
c) Los coupes qui mettent en valeur rouge et<br />
superbe, une épithète concrète et une épithète<br />
morale.<br />
Conclusion. -— Dans ce sonnet, Heredia réussit<br />
à unir l'exactitude historique et l'art. Si ou le rapproche<br />
du suivant, c'est le double aspect d'Antoine<br />
qui est évoqué ; le soldat valeureux et l'amant<br />
faible que l'amour conduisit a u désastre.<br />
J.-R. CHEV A ILLIER,<br />
Inspecteur général do l'InaLniction publique;<br />
1. ElolTc précieuse teinte en rouge. A Rome, les généraux<br />
portaient un manteau de pourpre par-dessus leur cuirasse.<br />
NOUVEAUTÉ. AUMEUNIER-ZEVACQ.Grammaire frgncc8ise.E.P.S.20fr.
118 SCIENCES NATURELLES : COURS C OMPLÉMENTAIRE 30 Avril 38<br />
KSI SCIENCES " Ipll<br />
m i -NATURE-LLES i i i<br />
Le foie.<br />
Matériel. -— Tranches fines de foie de porc.<br />
Souris ou autre pelit mammifère. Microscope.<br />
Coupes microscopiques de foie. Tube à essais. Liqueur<br />
de Felding. Bile de boeuf. Tournesol. Acide azotique.<br />
Azolale d'argent.<br />
I. — Description.<br />
A l'œil nu. —• Sur la dissection d'une souris, on<br />
voit, juste sous le diaphragme, dans la cavité de<br />
l'abdomen, u n organe brun foncé : le foie. Il est<br />
divisé en plusieurs lobes {4 chez l'homme). Sur sa<br />
face inférieure, un canal mince (moins de 1 mm.)<br />
va se déverser dans l'intestin grêle, près de l'estomac;<br />
sur ce canal est branché un réservoir, la vésicule<br />
biliaire, bien reconnaissable, malgré sa petite<br />
taille (3 à 5 mm. chez la souris), à sa couleur vert<br />
foncé.<br />
Le sang arrive au foie par une artère (artère hépatique;<br />
de hépar, foie) et aussi, fait exceptionnel, par<br />
une veine, la veine porle, qui lui amène le sang de<br />
l'intestin. L e sang sort du foie par les veines sushépatiques,<br />
qui vont confluer avec la veine cave<br />
inférieure.<br />
Tranches de fnie de porc. — Distribuer, faire<br />
observer et dessiner, grandeur naturelle, d e petits<br />
fragments de tranches. 1° Capsule fibreuse, entourant<br />
l'organe. 2° La masse de l'organe est formée de<br />
petites .masses, les lobules hépatiques. 3° Sections<br />
de vaisseaux sanguins (artères et veines) : paroi<br />
blanche, contenu (visible en pressant) constitué par<br />
le sang. 4° Sections de canaux biliaires : paroi<br />
moins blanche, plus transparente, plus mince,<br />
contenu non rouge. La bile se rassemble dans ces<br />
vaisseaux, puis va s'emmagasiner dans la vésicule<br />
biliaire; lors de la digestion, elle passe dans l'intestin.<br />
Au microscope.— Chaque lobule est formé de<br />
cellules. O n voit sur le pourtour les vaisseaux sanguins<br />
amenant le sang au foie (ramifications de<br />
l'artère hépatique et de"la veine porte) et au centre<br />
le rameau de la veine sus-hépatique qui emmène le<br />
sang hors du foie. Entre les cellules, il y a des vides<br />
qui confluent pour former les canaux biliaires.<br />
CONCLUSION. — Double système d'organes. Il<br />
part du foie : 1° du sang, par les veines sus-hépatiques;<br />
2° de la bile, par les canaux biliaires.<br />
II. — Fonctions.<br />
A. Fonction glycogénique. — Expérience. —•<br />
Broyons un morceau de foie de porc, faisons-le<br />
bouillir avec de l'eau dans un tube à essais. Décantons,<br />
ajoutons à l'eau un peu de liqueur do Fehling;<br />
à l'ébullition, précipité rouge brique.<br />
Conclusion ? Le foie contient un sucre réducteur,<br />
le glucose.<br />
Origine du glucose. —• Si on analyse le sang<br />
qui sort du foie (veines sus-hépatiques) et celui qui<br />
y entre (artère hépatique et veine porte), on observe<br />
qu'en dehors des digestions, il y a plus de glucose,<br />
à la sortie qu'à l'entrée : le foie fabrique du glucose.<br />
Au moment des digestions, au contraire, il y a<br />
moins d e glucose à' la sortie qu'à l'entrée : le<br />
foie m et en réserve les aliments (apportés par la<br />
veine porte). Le foie est donc un régulateur d e la<br />
quantité de glucose contenue dans le sang (1 gramme<br />
par litre). Et ce glucose provient des aliments<br />
(surtout des féculents et sucres, et aussi des aliments<br />
azotés).<br />
Glycogène. —- Analysons, avec la liqueur de<br />
Fehling, le -foie d'un animal fraîchement tué.<br />
Deuons-nous nous attendre à ij trouver du glucose ?<br />
Oui. •— Or, on n'en trouve pas. Par contre, on extrait<br />
du foie une substance voisine de l'amidon, mais<br />
donnant avec l'iode une coloration violette : c'est le<br />
glycogène. L'analyse chimique montre que dans<br />
l'Intervalle des digestions lo foie s'appauvrit en<br />
glycogène; au moment des digestions au contraire,<br />
il "s'enrichit.<br />
Conclusion ? Au moment dos digestions, le folo<br />
emmagasine des aliments en les transformant en<br />
glycogene. Pendant le reste du temps, le glycogène<br />
met en liberté du glucose qui s'en va dans lo sang.<br />
D'où son nom : gène = qui engendre; glyco =<br />
glucose.<br />
Le glucose ainsi fabriqué n'est pas rejeté en dehors<br />
de l'organisme, mais dans le sang ; c'est une sécrétion<br />
interne.<br />
B. Autres sécrétions internes du foie. •—<br />
La comparaison des analyses d u sang sortant du<br />
foie et du sang y entrant met en évidence d'autres<br />
sécrétions internes.<br />
1° Urée. — Elle provient de la décomposition,<br />
dans le foie, do substances azotées.<br />
2° Fibrinogène. — Substance çizotée en solution<br />
dans le plasma sanguin. La coagulation du sang<br />
est due à la transformation du fibrinogène en<br />
fibrine.<br />
3° Fer. — La réserve de fer contenue dans le<br />
foie du nouveau-né compense l'absence totale de<br />
fer dans le lait qui constitue, durant les premiers<br />
mois, son alimentation exclusive.<br />
4° Graisse. — Le foie contient une réserve de<br />
graisse (foie gras). On gave les oies avec des farineux.<br />
Conclusion ? La réserve de graisse ne provient<br />
pas seulement des aliments gras, mais aussi des<br />
farineux.<br />
C. Sécrétion de la bile. — Description. •—<br />
Liquide jaune verdàtre. — La transvaser : aspect<br />
filant (dû à une substance azotée). —• Y ajouter de<br />
l'eau ; elle y est soluble.<br />
Propriétés chimiques. — 1° Un papier de<br />
tournesol rouge y bleuit. Conclusion ? Elle est alcaline.<br />
Cette alcalinité joue u n grand rôle dans la<br />
digestion : elle permet l'action des diastases sécrétées<br />
par le pancréas, et elle facilite la digestion des<br />
graisses.<br />
2° Verser dans un tube à essais 1 à 2 cm 3 d'acide<br />
azotique fumant. Y faire couler très lentement, le<br />
long d e la paroi, d e la bile. A u contact de l'acide<br />
azotique, les substances colorantes (verte et jaunâtre)<br />
de la bile sont oxydées de plus en plus; d'où<br />
de beaux anneaux colorés.<br />
3° Versons dans un tube à essais delà bile diluée,<br />
puis de l'azotate d'argent; précipité blanc. Conclusion<br />
? La bile contient des chlorures (en fait, chlorure<br />
de sodium et do potassium). Elle contient<br />
d'ailleurs d'autres sels.<br />
Origine. — Les sels biliaires et les substances<br />
colorantes qui caractérisent la bile résultent de la<br />
décomposition de substances azotées. L a bile est<br />
donc u n déchet. Si elle passe dans le sang, elle<br />
provoque la jaunisse.<br />
Destinée. — Elle est rejetée dans le tube digestif,<br />
où elle joue un rôle utile, puis est rejetée au dehors<br />
dans les excréments. Sécrétion externe, par opposition<br />
aux sécrétions internes qui sont déversées<br />
dans le sang.<br />
D. Conclusion. — Double fonction, correspondant<br />
au double système d'organes : sécrétions<br />
internes (glucose), etc., déversées dans le sang.<br />
Sécrétion externe (bile) déversée, e n définitive, au<br />
dehors.<br />
A. CAILLEUX,<br />
Professeur au lycée de Brest.<br />
NOUVEAUTÉ. AUMEUNIER-ZEVACQ. Exercices • url ^•°^ée!l r p a .T l,0 • 15 fr.
u n<br />
ÎO Avril 3 8 HISTOIRE : COURS C OMPLÉMENTAIRE<br />
H I S T O I R E ,<br />
L'Egypte de 1850 à 1904.<br />
A cûté de son importance particulière, rEfrypte<br />
présente pour les grandes puissances européennes<br />
i l notainment pour l'Angleterre, un immense intérêt<br />
•n raison do sa situation géographique. Elle était,<br />
au Moyen Age, la voie suivie par le commerce de<br />
l'Inde. La découverte du cap de Bonne Espérance<br />
ilctourna en grande partie do l'Egypte le courant<br />
île négoce, sans toutefois lui enlever son indisculahle<br />
importance commerciale.<br />
Devenue maîtresse dos Indes, l'Angleterre garde<br />
los yeux tournés vers le Nil.<br />
I. Prédominance de l'influence française,<br />
le canal de Suez. - - Dans la deuxième moitié du<br />
ilix-neuvième siècle, l'Egypte atteint son plus grand<br />
ilùveloppemcnt e t recouvre presque tout le bassin<br />
du Nil, échouant seulement dans sa tentative d'annexion<br />
d e l'Abyssinie. Elle représente un territoire<br />
cinq fois grand comme la France; les successeurs<br />
de Méhémet-Ali régnent sur dix-sept millions de<br />
sujets; l'Egypte proprement dite possède cinq millions<br />
d'habitants.<br />
Les maîtres do ce grand pays entretiennent avec<br />
la France d'amicales relations." Ce sont des Français<br />
f(ui « refont », pour ainsi dire, le passé de l'Egypte.<br />
Mariciie, puis Maspéro exhument quelques-uns des<br />
plus fameux monuments du pays des Pharaons.<br />
Prenne qui voudra, le monopole d'exploiter<br />
I Égypte du jour et de dépouiller les fellahs, l'Egypte,<br />
dans ses quarante siècles d'histoire, est à la<br />
Franco de par le génie d e Champollion et de Mariette,<br />
de par le dévouement et la science d e Maspéro<br />
1 . »<br />
Non seulement la France ranime les fastes d e<br />
l'Égypte. Elle assure aussi, par le percement du<br />
canal de Suez, son avenir. L e projet de ce canal,<br />
conçu par F. de Lesseps, devait naturellement alarmer<br />
l'Angleterre; celle-ci fait tous ses efforts, à<br />
Constantinople et au Caire, pour entraver l'entrep;ise,<br />
qui se poursuit néanmoins. En 1854, de<br />
Lesseps obtient d e Mohammed-Saïd la concession<br />
du canal. Il fonde aussitôt la compagnie de l'Isthme<br />
de Suez, au capital de deux cents millions de francs.<br />
Sur 400 000 titres à 500 francs, 220000 sont souscrits<br />
en France, 170 000 par le pacha. Les travaux commencent<br />
en mars 1859, des deux côtés à la fois, avec<br />
la collaboration d u vice-roi d'Egypte. Mohammed-<br />
Saïd, puis son successeur Ismaïl, mettent 20 000 soldats<br />
à la disposition dos entrepreneurs, construisent<br />
pour le compte du pays les phares et les ports. Suez<br />
et Port-Saïd deviennent en quelques mois dos villes<br />
importantes. Malgré les difficultés rencontrées, la<br />
section de la Méditerranée au lac Tlmsah fcst<br />
terminée en 1862. Sept ans plus tard, le canal est<br />
entièrement achevé. Son Inauguration, le 17 novembre<br />
180'.), revêt une importance solennelle.<br />
Mais, si l'impératrice des Français, l'cmporour<br />
d'Autriche, le prince royal Frédéric d e Prusse, le<br />
juince et la princesse des Pays-Bas, le khédive<br />
l-imïl et l'émir Abd-el-Kader sont présents, le<br />
gouvernement anglais n'est même pas représenté.<br />
II. L'installation de l'Angleterre en Egypte.<br />
—- 1° L e contrôle franco-anglais. —L'inllucnce<br />
française va cependant se trouver bientôt contretalancée,<br />
puis supplantée par celle de l'Angleterre.<br />
Ismaïl-Pacha est un prodigue : pour lui-même<br />
autant que pour les travaux utiles, il puise sans<br />
compter dans le trésor égyptien. Celui-ci louche à la<br />
lianqueroulo. C'est alors que le vice-roi offre à la<br />
France la cession des 170 000 actions du canal d e<br />
1. Darmost'otcr : Le Macllti depuis la origines dû VIslam<br />
jusqu'à nos jours.<br />
119<br />
Suez que possède l'Egypte. Le gouvernement français<br />
repousse son offre. Secrètement, l'Angleterre<br />
exploite cette faute et, en novembre 1875, achète<br />
pour cent millions les actions refusées par la Franco ;<br />
elle a dès lors le droit d'intervenir dans le pays.<br />
Un contrôle nuancier franco-britannique est<br />
institué pour sauvegarder les intérêts des créanciers<br />
du khédive. E n 1879, sous la pression d'événements,<br />
qu'il avait vraisemblablement encouragés,<br />
Ismaïl-Pacha renvoie les deux contrôleurs généraux.<br />
Après trois mois d'hésitations, la France et<br />
^Angleterre exigent l'abdication du khédive. Le<br />
sultan de Turquie prononce sa destitution et son<br />
remplacement par son fils Tewfik.<br />
2° L'intervention militaire de l'Angleterre. —<br />
Les troubles persistent et s'aggravent, suscités en<br />
particulier par les officiers (leurs soldes avaient été<br />
réduites) qui excitent le fanatisme musulman contre<br />
les étrangers. Un colonel, Arabi-Bey, prend la tête<br />
du mouvement. E n 1881, une émeute militaire<br />
éclate (9 septembre) e t obtient la destitution des<br />
ministres. E n février 1882, Arabi devient ministre<br />
de la guerre. En mai, tous les fonctionnaires européens<br />
sont renvoyés. Une démonstration des flottes<br />
française et anglaise devant Alexandrie ne fait que<br />
précipiter les événements. Le 11 juin, une rixe générale<br />
oppose dans cette ville Arabes et Européens.<br />
Arabi-Pacha fait commencer des retranchements,<br />
en prévision d'un débarquement. Le 10 juillet, un<br />
ultimatum est remis au gouvernement égyptien pai<br />
l'amiral anglais Seymour. Le 11, commencent le<br />
bombardement de la ville et les opérations militaires.<br />
La France avait, refusé de s'y associer. C'était la<br />
main-mise d e l'Angleterre sur l'Egypte.<br />
3° L'occupation anglaise. — Après six semaines<br />
de quasi-expectative, la campagne se développe<br />
rapidement à partir de l'est. Le 13 septembre,<br />
Arabi-Pacha est mis en déroute à Tcll-cl-Kebir.<br />
Deux jours après, los Anglais entrent au Caire.<br />
Cependant l'empire égyptien n'est pas encore<br />
sous leur contrôle. Le Soudan, à l'appel d'un mahcli<br />
(prophète), prend les armes pour une guerre sainte,<br />
et tient en échec les troupes anglo-égj ptienncs. Après<br />
plusieurs campagnes sanglantes, les généraux anglais<br />
doivent, faire évacuer le Soudan, et la frontière de<br />
l'Égypte est ramenée a ux premières cataractes du<br />
NU, vers Ouadij-Alfa et Assouan (1883-1885).<br />
L'Angleterre s'occupe alors d e l'organisation d u<br />
pays. Le parti national égyptien est soumis; la<br />
prospérité économique grandit; la vallée du Nil<br />
devient u n des greniers de l'Europe, où se développent<br />
également les plantations de canne à sucre<br />
et de cotonniers. Les fonctions publiques, fcncadrement<br />
des troupes sont réservés à des Anglais.<br />
Pendant ce temps, le fanatisme des derviches<br />
soudanais s'émousse et la puissance du nouveau<br />
mahdi, Abdullah, s'affaiblit. Lentement, sous la<br />
direction de Kitchener, l'armée d'occupation progresse<br />
vers le Sud. La Nubie est occupée; Khartoum<br />
est définitivement prise; les vainqueurs remontent<br />
jusqu'à Fachoda, réalisant à nouveau la Grande-<br />
Egypte d'Ismaïl (1898).<br />
4° La régularisation de l'occupation. — L'échec<br />
d.e la confcrencé de Londres (1884), la non-ratification,<br />
par la France et la Russie, de la Convenlion de<br />
Conslanlinople (1887) laissent à l'occupation de<br />
l'Egypte par les Anglais u n caractère provisoire,<br />
que ces derniers veulent régulariser. Le 8 avril 1904,<br />
une convention est signée entre la France et l'Angleterre,<br />
qui consolide définitivement l'installation d e<br />
cette dernière dans la vallée du Nil, la France<br />
reconnaissant la situation prépondérante d e l'Angleterre<br />
en Egypte, tandis que l'Angleterre reconnaît<br />
la situation prépondérante do la France au<br />
Maroc.<br />
A.-J.-C. BERTRAND, et M. PIAVNAUD,<br />
Inspecteur de l'E. P. Professeur d'histoire.<br />
NOUVEAUTË. AUMEUNIER-ZEVACO. Exercices ,URL, ^3E. LR E E P F . R S NÇ0I30 - 16 fr.
120 ARITHMÉTIQUE ; COURS COMPLÉMENTAIRE 30 Avril 38<br />
Grandeurs directement proportionnelles.<br />
Le salaire d'un ouvrier {grandeur) payé à l'heure<br />
dépend du nombre d'heures de travail effectuées<br />
{grandeur)', on dit que le salaire est fonction du<br />
nombre d'heures ou encore qu'il est proportionnel à<br />
ce nombre d'heures.<br />
De môme, le prix d'une marchandise est proportionnel<br />
à son poids, ou à son volume, ou à sa surface<br />
(ou fonction de ces grandeurs)... selon qu'elle<br />
est vendue au poids, ou au volume, ou à la surface<br />
(faire citer des exemples).<br />
Les 2 grandeurs considérées dans chacun des<br />
exemples précédents varient ensemble dans le<br />
même sens, ce qui revient à dire que l'une devenant<br />
2, 3, 4... fois plus grande, l'autre devient 2, 3, 4... fois<br />
plus grande.<br />
Deux grandeurs A cl B sont direclemenl proportionnelles<br />
lorsqu'elles varient ensemble et que le<br />
rapport de deux valeurs quelconques de la première<br />
est égal au rapport des valeurs correspondantes de la<br />
seconde.<br />
Soient les 2 grandeurs A et B; a*, a,,... les<br />
valeurs successives de A, e t b,, bd, 63... les valeurs<br />
correspondantes de B, ces 2 grandeurs sont directe<br />
ment proportionnelles si l'on a ; (p* L® propor<br />
tionnalité directe d e 2 grandeurs peut être démontrée<br />
(longueur d'une circonférence et son diamètre)<br />
ou conventionnelle (prix d'une pièce d'étoffe et sa<br />
longueur).<br />
Nombres directement proportionnels. —<br />
A et B étant 2 grandeurs directement proportionnelles,<br />
et leurs valeurs respectives étant a,, a2) a3...;<br />
t>i, k , 63— n o u s pouvons écrire ;<br />
a. b.<br />
on en déduit :<br />
d'où : £ = ^ et<br />
OL.<br />
? =<br />
61<br />
b,<br />
=<br />
h b, h ~ 63<br />
Les valeurs successives de A et de B forment ainsi<br />
deux séries de nombres directement proportionnels.<br />
Deux séries de nombres sont direclemenl proportionnels<br />
lorsque le rapport d'un nombre de la première<br />
série à son correspondant est constant.<br />
Brevet élémentaire<br />
EXEMPLES ; T ; la densité, etc...; ces valeurs<br />
communes prennent le nom d o coelJicicnls de proportionnalité.<br />
Faire remarquer, par des exemples, que l'évaluation<br />
des grandeurs directement proportionnelles doit<br />
se faire, dans les différents cas, avec les mêmes unités :<br />
mètre pour u , kg. et dm 3 pour la densité (ou leurs<br />
multiples ou sous-multiples correspondants).<br />
REMARQUE. — Soient les nombres x, y,... proportionnels<br />
à a, b.<br />
En multipliant a et 6 par u n même nombre n,<br />
faire noter que x, y,... sont encore proportionnels à<br />
na, nb,...<br />
5<br />
Application ; x, y,... étant proportionnels ù<br />
7 5 7<br />
— Ic sont encore à - x 24 ou 15 pt - x X 24 ou 14.<br />
1 O I ^<br />
Conclusion. — En conservant les notation:,<br />
précédentes, on a les 3 relations équivalentes caractérisant<br />
2 grandeurs directement proportionnelles ;<br />
ÛI _ 6, . £I _ £I .<br />
a.,~' bi' b, b* '<br />
et a, b, étant les mesures respectives de A et de B,<br />
k étant un coefficient de proportionnalité : a = kb.<br />
Comparer avec la fonction linéaire y = ax et en déduire<br />
une vérification géométrique et graphique.<br />
Problèmes. —1. 13C m. de drap ont été faits en<br />
12 jours par 6 hommes travaillant 12 heures par<br />
jour; quelle longueur de drap feront 9 hommes qui<br />
travaillent pendant 10 jours de 9 heures ?<br />
9-> R. : 127 m. 50.<br />
2. Le poids d'une sphère en métal est directement<br />
proportionnel à sa densité et au cube de son<br />
rayon. Cela posé, trouver le poids d'une sphère de<br />
plomb dont le rayon est 5 cm., sachant qu'une<br />
sphère de fonte dont le rayon est 12 cm. pèse<br />
48 kg. 384 et que la densité du plomb est les U /7<br />
de celle de la fonte ? s-> R . : 5 kg. 5.<br />
3. Il a fallu 40 rouleaux de papier de 36 m. 75 de<br />
long sur 1 m . 75 de large pour tapisser un appartement<br />
de 8 pièces. On demande combien il faudrait<br />
de rouleaux de 24 m. 50 de long sur 1 m. 50<br />
de large pour tapisser un appartement de 6 pièces.<br />
On sait d'ailleurs que les longueurs des pièces du<br />
premier et du dernier appartement sont dans le rapport<br />
des nombres 2/3 à 3/4; les largeurs, dans lo<br />
rapport de 3/5 à 5/7, et enfin les hauteurs, dans la<br />
rapport de 3/8 à 2/3. »-> R. ; 125 rouleaux.<br />
E . RÉAU,<br />
Directeur d'école honoraire.<br />
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[anuel général 1937-1938 N° 32 30 Avril 193S<br />
QUARANTE-SEPTIÈME CONCOURS QÉNÉRAL<br />
ENTRE LES MEILLEURS ÉLÈVES <strong>DE</strong>S ÉCOLES<br />
Noire 47 e Grand Concours entre les meilleurs<br />
ioliers do France et des colonies sera ouvert du<br />
indi 2 mai a u m ardi 10 mai inclusivement.<br />
Conditions du Concours. —• Les garçons et les<br />
Iles seront classés dain- deux séries différentes,<br />
buque série comprendra elle-même doux divions<br />
:<br />
a) l ro division : pas de condition d'âge;<br />
b) 2° division : élèves ayant moins do l a ans au<br />
" octobre 1938.<br />
Un élève n'ayant pas 13 ans au l or octobre 1938<br />
incourl normalement en 2» division; cependanl,<br />
duit concourir en 1 ro division s'il a déjà obtenu un<br />
rix en 2° division, et il peut concourir en l ro divion<br />
si ses capacités lui permettent do so mesurer<br />
voo des élèves plus iifrés quo lui.<br />
En aucun cas, le même élève no peut concourir<br />
même année dans les 2 divisions.<br />
Un classement spécial sera établi, pour chaque<br />
ivision, dans chacune des séries; des prix et des<br />
\enlions seront décernés aux lauréats, suivant le<br />
mg qui leur aura été attribué. La liste des prix<br />
Règlement du Concours.<br />
1° Chaque abonné ne peut présenter qu'un<br />
eul candidat par division, exception laite pour<br />
écoles mixtes dont le maître peut présenter<br />
n garçon et une tille dans chaque division.<br />
2" Tout élève qui a obtenu un prix en 2 9 division,<br />
ans l'un de nos concours des années précédentes,<br />
e neut concourir à nouveau que dans la première<br />
ivision.<br />
3° Tout élève qui a obtenu un prix en Indivision<br />
e peut plus prendre part au concours.<br />
4° Faire rédiger toutes les compositions le même<br />
)ur, sans aide d'aucune sorte, et nous les envoyer<br />
ussitôt, sans aucune, retouche.<br />
5° Inscrire en tête de chacune des compositions :<br />
nom [en premier lieu), le prénom, la date de<br />
aissance du concurrent (l'indication de l'Sge ne<br />
uffit pas) et l'adresse complile de l'école à laquelle<br />
ppartient l'élève qui l'a rédigée.<br />
6° Les compositions devront être rangées dans<br />
ordre suivant ; a) dictée; b) composition franaise;<br />
c) calcul.<br />
7° Attacher ensemble, par le milieu, avec un fil,<br />
is trois compositions du même élève, sans les<br />
mboîter l'une dans l'autre, de façon qu'elles se<br />
uivent bien dans l'ordre indiqué.<br />
8° Réunir les copies d'une même école et joindre<br />
l'envoi une bande d'abonnement collée sur la<br />
0 page de la l re copie.<br />
9° Inscrire sur la première page do la série d'éreuves<br />
l'attestation suivante : Je certifie que les<br />
impositions ci-jointes ont été faites par Vélève (nom<br />
t prénoms), âgé de..., en classe, sans aide d'aucune<br />
Jrte, le (date), et ont été mises à la poste le même<br />
lur. (Signature de l'institutrice ou de l'instituteur).<br />
10° Coller, par son bord supérieur seulement, sur<br />
<strong>PRIMAIRE</strong>S<br />
et des mentions sera publiée dans le n 0 41 du<br />
Manuel général (numéro du 2 juillet).<br />
Ces prix et ces mentions seront envoyés immédiatement<br />
après la publication des noms des lauréats<br />
dans les colonnes du Manuel générai.<br />
Avis important.— Le Jury du Concours se réserve<br />
le droit de demander un hullelin de naissance<br />
aux lauréats de la 2 8 division.<br />
Nature des épreuves. —La série des compositions<br />
que devront rédiger les concurrents est la<br />
suivante ;<br />
PNEMIÈRE DIVISION. — 1 0 Dictée d'orthographe<br />
suivie de questions; 2° composition française; 3°<br />
mathémaliques. — L'écriture sera notée sur<br />
l'épreuve d'orthographe.<br />
<strong>DE</strong>UXIÈME D[V\sioy {Candidats âgés cle moins de<br />
13 ans au 1 ''octobre 1938). — 1° Dictée d'orthographe<br />
suivie de questions; 2° composition française;<br />
3° calcul. — L'écrituro sera notée sur l'épreuve<br />
d'orthographe.<br />
la première page de la série d'épreuves, une<br />
fiche de papier blanc de 1 0 cm. de large sur<br />
15 c m. d e haut, sur laquelle on inscrira, très<br />
lisiblement, dans le sens !e moins large, les<br />
indications suivantes : a) l' e {ou2 B ) division. Garçons<br />
(ou Filles); b) le nom souligné et le prénom<br />
du concurrent; c) l'adresse complète (ne pas<br />
oublier le département) à laquelle devra être envoyé,<br />
s'il y a lieu, le prix ou la mention.<br />
Les compositions des candidats seront<br />
mises sous enveloppe (et non en rouleau).<br />
L'adresse sera ainsi libellée :<br />
CONCOURS GENERAL<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />
79, boulevard Saint-Germain<br />
Texte des épreuves du Concours.<br />
PREMIÈRE DIVISION<br />
(Garçons et Filles).<br />
Orthographe et Écriture.<br />
La lumière.<br />
La lumière est la palette inépuisable où la nature<br />
wi entière puise ses couleurs, depuis les plus éclaantes<br />
jusqu'aux plus modestes. C'est la lumière<br />
ui donne aux lleurs leur riche coloris, au ciel son<br />
ant azur, à la mer son indigo sombre; c'est la<br />
PARIS (6-)<br />
Les envois devront être mis à la poste au<br />
plus tard le 10 mai*.<br />
NOTA. —Ces envois doivent être aiTranchis au<br />
tarif des lettres : 0 fr. 65 jusqu'à 20 g.; 0 fr, 90 de<br />
20 à 50 g.; 1 fr. 30 de 50 à 100g.; 1 fr. SO de 100<br />
à 200 g. (Nous aurions le regret de ne pouvoir<br />
accepter les envois insuffisamment affranchis.)<br />
Les compositions ne seront pas rendues aux<br />
concurrents, qu'ils figurent ou non sur la liste des<br />
lauréats.<br />
1. Pour l'Algérie et les colonies, les composilions devronl<br />
être mises à la poste dans un délai dedic jours après la data<br />
de réception du présent numéro.<br />
lumière qui fait verdir les feuillos. empourpre les<br />
fruits et dore la moisson; c'est elle qui fait resplendir<br />
les métaux et scintiller les pierres précieuses. C'est<br />
la lumière qui peint le plumage des oiseaux, sème des<br />
rubis et des émeraudes sur les élytres des scarabées<br />
et jette sur l'aile du papillon d'inimitables reflets-,<br />
c'est elle qui incendie les nuages du soleil couchant,<br />
qui teint de rose l'aube matinale et donne l'éblouissant<br />
aspect do l'ouate aux nuées où couve l'orage.<br />
FABRE.<br />
NOUVEAUTÉ. AUMEUNIER-ZEVACO. Exercices •" et 2* an. E.P.S. Livre du maître.<br />
»
246 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril 3j<br />
QUESTIONS.<br />
I. Quollo est l'idée générale développée par l'auteur<br />
dans ce texte 7<br />
II. Expliquez lés mots et expressions : patelle<br />
inépuisable; empourpre les fruits ; éhjires.<br />
III. Justifiez l'orthographe d e tout 'dans la première<br />
phrase du texte.<br />
IV. Analysez les mots : leur (leur riche coloris) ;<br />
qui (qui fait verdir); re/lets (d'inimitables rellets);<br />
où (où couve rorage).<br />
V. Nombre, nature e t fonction des propositions<br />
dans la partie do phrase : a C'est la lumière qui peint<br />
le plumage des oiseaux... reflets *.<br />
Rédaction.<br />
Un cultivateur est allé, en automobile, conduire<br />
du grain au marché de la ville voisine. LE soir, au<br />
retour, des gendarmes l'arrêtent : il n'a pas de<br />
lumières, il n'a pas davantage de plaque de propriétaire.<br />
Double contravention. Racontez la scène.<br />
Il rentre chez lui, furieux. Décrivez son entrée à<br />
la maison. Sa femme tente de le calmer; faites-la<br />
parler.<br />
Mathématiques.<br />
I. Géométrie. — Soit u n cercle de centre 0 , de<br />
^<br />
Al Ô H jB P<br />
rayon R = 16 mm. Soit AB un diamètre que l'on<br />
prolonge dans le sens AB. On prend sur AB prolongé<br />
un point P tel que la tangente PC à la circonférence<br />
(C, point de contact) soit égale à 30 mm. Calculer<br />
OP, PB, PA, CH, perpendiculaire abaissée de C sur<br />
AB.<br />
II. Algèbre. •—• Un père partage une certaine<br />
somme" entie ses trois enfants de manière que l'aîné<br />
touche 800 f. de plus que le cadet. Le troisième reçoit<br />
le quart de la somme totale plus 1000 f. ; si l'aîné<br />
avait reçu 2800 f. de plus qu'il n'a touché, il aurait<br />
eu la moitié de la somme. Quelle a été la part de<br />
chacun ?<br />
<strong>DE</strong>UXIÈME DIVISION<br />
(Elèves ayant moins de 13 ans au 1 er octobre 1938]<br />
(Garçons et Filles).<br />
Orthographe et Écriture : La Flandre.<br />
Quand on parcourt les routes qui relient entro eu<br />
les villages flamands, il semble qu'on se prnmèn<br />
dans un jardin. Au premier printemps, c'est la lieu<br />
d'un rouge vif d u trèfle incarnat qui alterne avccl<br />
faune éclatant des colzas; puis s'ouvre la fleur d<br />
lin d'un bleu si doux, à laquelle succèdent lesgra<br />
cieuses petites étoiles blanches du sarrasin, ksopit<br />
lentes corolles des pavots à fleurs violettes et le<br />
grandes feuilles du tabac dont lo vert intense etli<br />
puissance de végétation rappellent les tropiques. \\t<br />
du haut de quelque clocher, la campagne entièti<br />
ressemble à u n immense tapis, orné des tons les pli<br />
vifs et les mieux assortis. E. <strong>DE</strong> LAVELEYE.<br />
QUESTIONS.<br />
I. Pourquoi l'auteur compare-t-il la campagn<br />
flamande à u n jardin ?<br />
IL Expliquez lo sens qu'ont, dans le texte, It<br />
mots et expressions : jaune éclatant; opiilenk<br />
corolles ; tropiques.<br />
III. Analysez le mot quelque (quelque clocherje<br />
justifiez son orthographe.<br />
IV. Nombre, nature et fonction des proposition<br />
de la partie de phrase : Au premier printemps:,<br />
des colzas.<br />
Rédaction.<br />
Votre jeune frère a refusé d'obéir à votre grand<br />
père (ou votre grand-mère), e t lui a mal répondi<br />
Le grand-père est triste. Racontez la scène et dite<br />
ce que vous avez ressenti.<br />
Calcul.<br />
I. Une somme, placée pendant 5 mois, et aug<br />
mentée de ses intérêts, est devenue égale à G431 (.25<br />
Si elle avait été placée à 7 % pendant 9 mois, el!<br />
aurait rapporté 330 f. 75 d'intérêts. Calculer 1<br />
somme primitive et le taux du placement réel.<br />
II. Pour faire le tour d'une piste polygonal<br />
ABC<strong>DE</strong>A qui mesure G10 m. de g<br />
pourtour, u n enfant met 2 mimites<br />
et 2 secondes. Calculer les /<br />
côtés de cette piste sachant que / 1<br />
l'enfant parcourt le chemin ABC /<br />
en 56 secondes et qu'il met 8 se- \<br />
condes do plus pour parcourirBC<br />
que pour parcourir AB. On sait \ —<br />
d'autre part que AE, qui est E<br />
égal à ED, mesure G m. de plus que DC.<br />
SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />
donnés dans<br />
LES EXAMENS ET CONCOURS <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRI<br />
CERTIFICAT D'ETU<strong>DE</strong>S PRINlAiRES 1<br />
Orthographe : Le lièvre.<br />
Le lièvre fait deux parts de sa vie : il dort tout le jour, il<br />
court toute la nuit. Il dort à sa manière, les yeux ouverts;<br />
plutôt assoupi qu'endormi, sur pied au moindre<br />
soupçon, mais enfin se reposant. H ne se dresse, il ne<br />
s'enfuit que levé, ou bien devant l'orage, épouvanté par<br />
le fracas et ébloui par les éclairs, ou parce que les grêlons<br />
le flagellent et le blessent. La nuit, il prend du<br />
1 Juin 1937. Centres de Touruuy, Saînt-Pé, llour^-Uo-<br />
Eigorre (llaules-Pyrénécs).<br />
champ, se promène, va manger, il jouit de l'horia<br />
natal où le risque diminue à mesure que l'ombre cro:<br />
Il respire. j, uii PESQUIDOUX.<br />
QUESTIONS.<br />
I. Expliquez, d'après le texte, le sens dc'.soupiii<br />
levé, flagellent, prend du champ.<br />
II. Quelle différence faites-vous entre assoupi<br />
endormi-, entre flageller et blesser ? Donnez la racii<br />
de flageller 1 .<br />
III. Analysez logiquement la troisième plirasci<br />
texte 1 .<br />
1. Ces deux dernières quealioub ïiuus paraissent (lilM<br />
peur des eandidals au C. K. P.<br />
NOUVEAUTÉ. AUMEUNIER-ZEVACO. Exercices ,ur,aG 3^. a . 1 E! , P, r s. nçaU "- B6fi
Avril 38 SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />
INDICATIONS.<br />
I. Soupçon : ici, ce mot signifie : alerte; au plus<br />
ger bruit, lo lièvre craint un ennemi, et se met<br />
i garde; — /ewé : découvert par un chien qui se<br />
'6cipite sur lui; — flagcllenl : frappent comme avec<br />
s lanières d'un fouet; — prend du champ : se<br />
:omène en s'écartant passablement de son gîte.<br />
II. Assoupi : endormi à moitié, tout en ayant<br />
icore une vague connaissance du monde extérieur;<br />
ido77m:qui a perdu toute connaissance; — flageller-.<br />
apper avec un fouet, une verge; blesser ; faire une<br />
essure, contusion ou plaie. La racine de ftageller<br />
t; fouet.<br />
III. Il ne se dresse : principale; — il n e s'enfuit :<br />
•incipale]•—-que levé -. subordonnéeelleplique (s'il est<br />
vé); — ou bien devant... éclairs; subordonnée ellippc<br />
coordonnée; — ou parce que... llagellent : snbormnée<br />
coordonnée; — et le blessent ; subordonnée<br />
ordonnée.<br />
Les 4 subordonnées sont complément de cause<br />
is verbes se dresse et s'enfuit.<br />
rithmétique pratique et Système métrique.<br />
I. Dessinez un rectangle de 9 cm. sur 8 cm. En prenant<br />
tacun des quatre sommets pour centre, tracez à l'intéeur<br />
un quart de cercle de 3 cm. de rayon. Calculez la<br />
ifa.ee du rectangle comprise entre les quatre arcs de<br />
rcle.<br />
SOLUTION.<br />
Surface totale du rectangle :<br />
cm 2 9 x 8 = 72.<br />
Surface des 4 secteurs de cercle ;<br />
cm 2 3 X 3 X 3,14 = 28,26.<br />
Surface restante du rectangle :<br />
cm 2 72 — 28,26 = 43,74.<br />
H. Une salle de classe mesure 7 m. 20 de long, 6 m. 30<br />
i large et 3 m. 40 de haut. Comme elle reçoit 40 élèves<br />
que les règlements imposent 1 m 2 50 de plancher<br />
; 6 mètres cubes d'air par élève, dire de combien on devra<br />
igmenter la longueur de la salle et sa hauteur. Sa lariur<br />
restera de 6 m. 30.<br />
SOLUTION.<br />
Surface nécessaire pour 40 élèves :<br />
m 3 1,50 X 40 = 60.<br />
Volume nécessaire ;<br />
m 3 6 x 40 = 240.<br />
Longueur nécessaire, la largeur étant invariable :<br />
m. 60 : 6,30 = 9,53 par excès.<br />
Augmentation de la longueur ;<br />
m. 9,53 — 7,2 = 2,33.<br />
Kouvoile hauteur de la classe ;<br />
m. 240 ; 60 = 4.<br />
Augmentation de la hauteur de la classe ;<br />
m. 4 — 3,4 = 0,6.<br />
Rédaction.<br />
Il est trois heures de l'après-midi. Blotti dans un champ<br />
i luzerne, sous un ciel étouffant, un vieux lièvre rêve.<br />
Soudain, un terrible orage survient...<br />
Histoire et Géographie.<br />
I. On a dit que l'invention de l'imprimerie avait révotiormé<br />
le monde. Expliquez pourquoi.<br />
H. Le traité do Westphalio : date, clauses, situation de la<br />
estphalie.<br />
247<br />
HI. Croquis de notre colonie de l'Afrique du Nord. Marquer<br />
les noms principaux. Combien faut-il de temps pour<br />
se rendre de France à Alger, en paquebot ?<br />
INDICATIONS.<br />
I. L'invention de l'imprimerie permit do multiplier<br />
les livres; beaucoup de gens purent lire et s'instruire.<br />
On lut en particulier la Bible, la vie des<br />
anciens peuples civilisés, et l'imprimerie fut une des<br />
causes de la Réforme et de la Renaissance, deux<br />
manifestations qui révolutionnèrent le monde.<br />
II. Le traité de Westphalie fut signé en 1648 entre<br />
la France et l'Autriche, dans deux villes de la province<br />
allemande de Westphalie; cette province est<br />
située au sud-est de la Hollande.<br />
Par le traité de Westphalie, l'Autriche nous cédait<br />
l'Alsace moins Slrasbourg; l'Allemagne restait<br />
divisée on 300 états indépendants et ne'constituait<br />
ainsi aucun danger pour la France.<br />
III. La colonie est l'Algérie.'—• Noms principaux<br />
à marquer : Tell, Atlas, Hauts-Plateaux, Sahara;<br />
Alger, Oran, Mostaganem, Bougie, Bône, Tlemcen,<br />
Sidi-Bel-Abès, Constanline. Pour se rendre de Marseille<br />
à Alger, il faut environ 24 heures do traversée<br />
de la mer Méditerranée.<br />
Un pot de grès à vue.<br />
Dessin,<br />
Couture.<br />
Trois petits plis séparés par un point d'épine ou<br />
fantaisie à votre choix.<br />
BREVET ÉLÉMENTAIRE<br />
Académie de Tunis. Session d'oclobre 1937.<br />
Orthqgraphe :<br />
Jugement de J.-J. Rousseau sur lui-même.<br />
Mes manuscrits, raturés, barbouillés, mêlés, indéchiffrables,<br />
attestent la peine qu'ils m'ont coûtée. H n'y en<br />
a pas un qu'il ne m'ait fallu transcrire quatre ou cinq<br />
fois avant de le donner à la, presse. Je n'ai jamais pu<br />
rien faire la plume à la main vis-à-vis d'une table et de<br />
mon papier; c'est à la promenade, au milieu des rochers<br />
et des bois, c'est la nuit dans mon ht et durant mes<br />
insomnies que j'écris dans mon cerveau : l'on peut<br />
juger avec quelle lenteur, surtout pour un homme absolument<br />
dépourvu de mémoire verbale, et qui de la vie<br />
n'a pu retenir sis vers par cœur. H y a telle de mes pé=<br />
riodes que j'ai tournée et retournée cinq ou six nuits<br />
Hanc ma tête avant qu'elle fût en état d'être mise sur le<br />
papier. De là vient encore que je réussis mieux aux ouvrages<br />
qui demandent du travail, qu'à ceux qui veulent<br />
être faits avec une certaine légèreté, comme les lettres,<br />
genre dont je n'ai jamais pu prendre le ton, et dont<br />
l'occupation me met au supplice, Je n'écris point de<br />
lettres sur les moindres sujets qui ne me coûtent des<br />
heures de fatigue, ou, si je veux écrire de suite ce quime<br />
vient, je ne sais ni commencer ni finir; ma lettre est un<br />
long et confus verbiage; à peine m'entend-on quand on<br />
la lit.<br />
J.-J. ROUSSEAU.<br />
QUESTIONS.<br />
I. Quel sens ont, dans lo texte ci-dessus, les mots,<br />
suivants : aitesienl, presse, périodes, genre, ion, sui'e<br />
(dans l'expression de suite), verbiage.<br />
II. Quel est le radical du mot transcrire ? Trouvez<br />
quelques mots composés avec le même radical<br />
et d'autres préfixes et donnez-en la définition.<br />
IOUVSAUTË. AUMEUNIER-ZEVACO. Exerckes année. E.P.S. Livre du maître. ^
248 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> D E <strong>L'INSTRUCTION</strong> P RIMAIRE 30 Avril î<br />
III. Donnez les raisons pour lesquelles le mode des<br />
verbes des propositions subordonnées, dans le texte<br />
ci-dessus, est, pour les unes, l'indicatif, e t pour les<br />
autres, le subjonctif.<br />
IV. Nature et fonction grammaticale des mots<br />
invariables de la phrase : De là... supplice.<br />
INDICATIONS.<br />
I. Allesienl. — Attester, c'est rendre témoignage<br />
de quelque chose. L'état des manuscrits de l'auteur<br />
prouve la peine qu'il prend à les rédiger.<br />
Presse. — La presse est une machine à imprimer.<br />
Donner un manuscrit à la presse, c'est donc le donner<br />
à imprimer.<br />
Périodes. — Dans ce texte, une période est u n<br />
enchaînement d e phrases où la pensée d e l'auteur<br />
suit, un développement régulier.<br />
Genre. — C'est ici une partie de l'art d'écrire<br />
présentant des caractères bien définis. Il s'agit d e<br />
l'art épistolaire, par opposition à d'autres formes de<br />
la littérature : romans, essais, etc.<br />
Ton. — Le ton est ici une façon particulière de<br />
s'exprimer convenant au genre en question.<br />
Suile. — De suite a le sens de : sans interruption,<br />
sans prendre le temps rie rédéchir et de se corriger.<br />
Verbiage. — C'est une abondance de paroles<br />
vaines et inutiles.<br />
II. Transcrire. — Le radical de ce verbe est seri,<br />
d'un mot latin signifiant écrire, et qu'on retrouvé<br />
dans scribe, celui "qui écrit. Autres composés : circonscrire,<br />
écrire autour, limiter do tous côtés.<br />
Conscrit, inscrit avec d'autres sur les listes de recrutement.<br />
Décrire, écrire d'un point particulier, ou<br />
d'après ce qu'on voit. Inscrire, écrire sur. Prescrire,<br />
écrire à l'avance, recommander. Proscrire, écrire<br />
devant, afficher, exiler par décision publique. Souscrire,<br />
écrire au-dessous, signer, etc.<br />
III. Les verbes des subordonnées au mode indicatif<br />
expriment des actions réelles et certaines. Par<br />
exemple : la peine qu'ils m'ont coûtée. Lorsqu'il peut<br />
y avoir doute sur le fait présenté dans la subordonnée,<br />
cm emploie le mode subjonctif ; avant qu'elle fût en<br />
état... (On ne sait si la période est bien parfaite.)<br />
De même, après u ne négation qui laisse toujours<br />
une certaine incertitude :... pas u n qu'il ne m'ait<br />
fallu...<br />
IV. De. — Préposition, m et en rapport le verbe<br />
vient et son complément là.<br />
Lù. — Adverbe de lieu, complément indirect<br />
d'origine de vient.<br />
Encore. — Adverbe de manière, modifie vient.<br />
Que. — Conjonction de subordination, relie vient<br />
ii la subordonnée sujet qui suit.<br />
Mieux. — Comparatif de supériorité de l'adverbe<br />
de manière bien, modifie réussis.<br />
Qu' mis pour que. — Conjonction de subordination,<br />
relie le comparatif mieux à son complément<br />
ceux.<br />
A. — Préposition, introduit le complément ceux.<br />
Avec. — Préposition, mot en rapport Cire faits et<br />
son complément indirect légèreté.<br />
Comme. —• Conjonction d e subordination, relie<br />
Cire faits à la subordonnée elliptique (sont) les<br />
lettres, qui est complément de comparaison.<br />
Ne jamais. —Adverbe de négation, modifie ai pu.<br />
El. — Conjonction d e coordination, relie deux<br />
subordonnées.<br />
Composition française.<br />
On parle souvent de la solidarité des générations. En<br />
quoi vous sentez-vous solidaire du passé ?<br />
PLAN DÉVELorrii.<br />
Entrée en matière. -— On s'est souvent nllaci<br />
nous faire comprendre ce qu'est la solidarilo, c<br />
lien qui nous unit à tous nos semblables. Pour cdi<br />
on a distingué la solidarité dans respace, interdi<br />
pendance des individus vivant à la meme époque a<br />
disséminés sur toute la surface du globe, et la soli<br />
darité dans le temps. C'est cotte dernière qui consli<br />
tue la solidarité des générations : elle fait do noui<br />
comme on l'a dit, les héritiers dos morts et la pro<br />
vidence d e ceux qui naîtront. E n rechorcliant o<br />
que nous devons à nos ancêtres, nous comprcndroa<br />
en même temps ce que nos successeurs sont en droi<br />
d'attendre de nous.<br />
Solidarité physique. — La vie est le preraie<br />
des biens que nous devons à nos parents cl à no<br />
aïeux. E t ils nous l'ont transmise avec ccrtainn<br />
caractéristiques qui font que nous leur rcfscmbloii<br />
physiquement, ainsi qu'à tous ceux d e leur race<br />
De plus, si nos ascendants ont été robustes et bia<br />
portants, nous avons de grandes chances de joui<br />
d'une bonne santé. Si, malheureusement, ilsonltl<br />
chétifs et malades, une hérédité fâcheuse pèscra|<br />
nous. Au point do v ue purement physique, il e;<br />
donc indiscutable que nous sommes solidaires di<br />
passé, surtout du passé familial.<br />
Solidarité matérielle. — Mais nous conslalon<br />
aussi quo bien d'autreç liens nous rattachent an<br />
générations disparues. Tout le confort dont non<br />
jouissons aujourd'hui est le résultat, patiemmen<br />
accumulé et perfectionné de siècle en 'siècle, du tn<br />
vail de nos ancêtres. Depuis la découverte du fa<br />
jusqu'à l'invention des plus récentes inacliiPJ!<br />
que de labeurs dont nous bénéficions aujourd'hui<br />
Tout ce que nous utilisons, tout ce qui nous entourf<br />
monuments, maisons, meubles, outils, même no<br />
champs et nos jardins, tout est l'aboutissement d<br />
travaux anciens, et. nous en sommes redevable<br />
pour une grande part aux hommes d'autrefois. Sû<br />
ce point aussi, je me sens solidaire des génération<br />
passées.<br />
Solidarité intellectuelle et morale. — Quand non<br />
étudions l'œuvre d'un grand écrivain dispan<br />
quand nous admirons dans les musées les tableau<br />
des grands maîtres, no subissons-nous p as l'inlli<br />
once de ces morts illustres, autant et plus peut-eti<br />
que s'ils étaient encore vivants ? Nos idées, no<br />
préférences, nos goûts, nous les leur devons (<br />
grande partie. C'est à leur école que nous travaiiloii<br />
à former notre intelligence, de même que les pré<br />
coptes des anciens moralistes nous aident à nou<br />
bien conduire aujourd'hui. Au point de vue inle<br />
lectuel et moral, nous devons donc beaucoup<br />
tous ceux qui nous ont précédés.<br />
Conclusion: notre devoir, — Tels sont, enrésumf<br />
les points essentiels sur lesquels nous nous senloi<br />
solidaires du passé. Comme on le voit, il n'est pasun<br />
do nos actions, pas une de nos pensées, qui n<br />
soit en quelque manière inspirée ou g uidée parno<br />
aïeux. L e langage m ême dont nous nous servon<br />
est leur œuvre. Nous sommes"donc bien leurs lie' 1<br />
tiers riches et comblés de bienfaits. Nous sa«<br />
rons nous montrer reconnaissants en vénérant 1<br />
mémoire de nos prédécesseurs, qu'ils soient illustn<br />
ou inconnus, et surtout en nous efforçant de trani<br />
mettre à nos descendants un héritage accru qui le;<br />
permette de vivre plus heureux dans un monde mn<br />
leur.<br />
Géographie.<br />
Comparez le climat de la Bretagne à celui du midirf<br />
terranéen. Expliquez chacun d'eux. Montrez quelle t<br />
son influence sur l'aspect, la vie humaine et la vie to<br />
nomique des deux régions.<br />
MENNESSIER. Dessin industriel et construct. mécanique.27. 5f
Avril 38 SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS 249<br />
INDICATIONS.<br />
Climat. — L e climat do la Bretagne est océanique<br />
tempéré par rinduonce.du Gulf Stream. Les tomératuros<br />
n'ont pas d'écarts oxoessits. L'hiver est<br />
oux et J'éié rolativcmént frais. La prédominance<br />
es vents d'ouest, nord-ouest et sud-ouest, entraîne<br />
nébulosité fréquente du ciel, des brumes épaisses<br />
des pluies abondantes, nn peu plus importantes à<br />
intérieur que sur ios eûtes. Ces pluies sont fines<br />
' arrosent bien le sol.<br />
J e climat méditerranéen comporte des hivers<br />
ièdes, mais avec des nuits fraîches; l'été est chaud,<br />
es vents sont violents e t contribuent à dessécher<br />
alniosphère; le ciel est remarquablement lumineux,<br />
ins nuages. Les pluies brutales mais courtes<br />
mibcut surtout en automne. Les étés sont secs.<br />
Aspect. — I.a différence de climat est naturellecul.<br />
sensible dans l'aspect des cours d'eau, qui ont<br />
i débit constant en Bretagne, et un régime très<br />
•égulier dans le Midi méditerranéen où ils sont<br />
pou près à sec en été, et sujets à des crues brutales<br />
i moment des pluies. La végétation est également<br />
ÏTéi-ente. En Bretagne, beaucoup des antiques<br />
rôts de chênes ont été remplacées par des landes<br />
i peut se faire l'élevage. Le climat y est peu favoible<br />
aux arbres fruitiers. Dans le Midi, quelques<br />
rêts ont fait place au maquis; on trouve beaucoup<br />
'arbres au feuillage persistant : pins, cyprès, chênes<br />
ris. Certains arbres fruitiers caractérisent la<br />
gion, notamment l'olivier. La vigne est abondament<br />
cultivée.<br />
Vie humaine. — L'habitat diffère également,<br />
lors que la maison bretonne, soigneusement close,<br />
;t faite pour protéger de la pluie cl du vent, on<br />
ouve dans le midi des toits plats, des terrasses,<br />
is pergolas, des maisons largement ouvertes faites<br />
lur favoriser la vie au dehors. Mais dans le Midi,<br />
s habitants se groupent davantage autour des<br />
îints favorisés. La dispersion des habitations est<br />
us grande en Bretagne. Enfin le climat n'est pas<br />
ns influer sur le caractère même des habitants :<br />
us grave e t mélancolique en Bretagne, plus gai<br />
r la Méditerranée.<br />
Vie économique, — En Bretagne, le climat est<br />
vorable à certaines cultures ; lin, blé, avoine, prieurs<br />
(pommes de terre, artichauts, choux-fleurs,<br />
c.). Dans l'Arcoat, l'élevage est prospère. L'Armor,<br />
us peuplé, voit ses habitants pratiquer à la fois<br />
pêche et la culture. Dans le Bas-Languedoc, la<br />
gne constitue la richesse principale, et produit<br />
moitié du vin français. En Provence, à côté d'une<br />
o maritime très active, il faut noter des primeurs<br />
ms les plaines irriguées, des fruits (olives, oranges.<br />
Irons, etc.) e t la culture des fleurs d'hiver. Enfin,<br />
climat exerce son influence sur le tourisme ; la<br />
ctagne reçoit surtout des visiteurs en été, tandis<br />
ic la Provence est plus fréquentée en hiver et au<br />
"intemps.<br />
Mathématiques.<br />
!• Géométrie. — 2 cordes égales AB et CD se coupent<br />
P dans un cercle O de rayon B = 5 mètres. Montrer ;<br />
C B<br />
1° que les 2 segments de l'une<br />
sont [respectivement égaux aux<br />
2 segments de l'autre;<br />
2° Que le quadrilatère obtenu<br />
en joignant leurs extrémités<br />
consécutives est un trapèze iso-<br />
D cèle;<br />
3° Que le quadrilatère OIPH,<br />
I et H étant les pieds des<br />
perpendiculaires menées du<br />
centre sur les cordes données,<br />
mscriptibîe dans un cercle dont on calculera le rayon<br />
r sachant que AB = CD = 8 mètres et AP = (4 + ^7)<br />
mètres.<br />
SOLUTION.<br />
1° Les arcs CBD et ACB, sous-tendus par dos<br />
cordes égales, sont égaux.<br />
Arc AG = arc ACB •—• arc CB,<br />
Arc BD = arc CBD — arc CB,<br />
D'où les arcs AG et BD sont égaux.<br />
Il en résulte que les angles inscrits CBA, CDA,<br />
BCD, BAD, qui interceptent ces arcs, sont égaux.<br />
Les triangles CPB et APD sont isocèles;<br />
PC = PB; PA = PD.<br />
2° Les angles alternes-internes BCD et CDA<br />
étant égaux, CB et AD sont parallèles. D'où GBDA<br />
est un trapèze.<br />
Los cordes GA et BD sous-tendant des arcs égaux<br />
sont égales. Le trapèze CBDA est isocèle.<br />
3° L e quadrilatère OIPH a deux angles opposés<br />
droits (I e t H); il est inscriptible.<br />
AH = AP = (4 + \Jï) m.<br />
HP = 4 + \lî— 4 = \/7 m.<br />
AO = 5 m.; HO = vo"- —4= = 3<br />
PO 2 = 7 + 9 = 10; PO = -Ira.<br />
Rayon cherché : r = 2 m.<br />
II, Arithmétique. — Un nombre de 3 chiffres N<br />
étant donné, on compose u n deuxième nombre N' ayant<br />
même chiffre des dizaines que K et ayant respectivement<br />
pour chiffres des unités et des centaines les chiffres des centaines<br />
et des unités de N.<br />
1° A quelle condition auxa-t-on N plus grand que N' ?<br />
2° Démontrer que N — N' est un multiple de 99;<br />
3° Calculer tous les nombres N sachant que N — N' =<br />
594 et que la somme du chiffre des centaines et du chiffre<br />
des unités de N est égale à 8.<br />
SOLUTION.<br />
1° Appelons a, b, c les chiffres respectifs des contâmes,<br />
des dizaines et des unités do N.<br />
N = 100 a + 10 6 + c.<br />
N' = 100 c -f 10 6 + a.<br />
Si N > N', 100 a + 10 6 -f c > 100 c + 10 6 -i- a<br />
ou 99 a > 99 c ou a > c.<br />
Pour avoir N > N' il faut que le chiffre dos centaines<br />
do N soit supérieur à celui des imités.<br />
2° N — N'= 100 a + 10 i+c--(100 c + lOb + a)<br />
= 99 (a — c).<br />
N — N' est le produit do 99 par (a — c), donc il<br />
est multiple de 99.<br />
594<br />
3° On aura : a-— c = = C; et a + c = 8,<br />
99<br />
d'où: 6<br />
a = i ± ° = 7 et c = ' 1<br />
2 • — " 2<br />
b étant un chiffre quelconque, il y aura 10 solutions<br />
:<br />
701, 711, 721, 731, 741, 751, 761, 771, 781,791.<br />
Sciences.<br />
La pression atmosphérique. — Décrire avec précision<br />
quelques expériences mettant cette pression en<br />
évidence. Comment la mesure-t-on ?<br />
INDICATIONS.<br />
L'air atmosphérique exerce une pression sur la<br />
surface des corps avec lesquels il est en contact.<br />
Cette pression s'exerce en tous sons avec une égale<br />
nouveauté. AUMEUNIËR-ZEVACO.Grammcsire française. E.P.S.20fr.
250 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L' INSTRUCTION <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril<br />
intensité (principe d e Pascal qui s'applique à tous<br />
les fluides). La pression atmosphérique ne se manifeste<br />
pas lorsque le corps sur la surface duquel elle<br />
s'exerce est entouré d'air, car, a u total, les éléments<br />
de cette pression se neutralisent et s'équilibrent.<br />
Pour la mettre e n évidence, il faut que le<br />
dispositif de l'expérience soit tel que la pression<br />
atmosphérique ne s'exerce que d'un côté de la surface<br />
d'épreuve.<br />
On décrira les expériences suivantes : crèvevessie,<br />
hémisphères de Magdebourg, tire-pavé,<br />
ventouse, qui sont des expériences « qualitatives ».<br />
La véritable expérience « quantitative » est celle<br />
de Torricelli. Elle permet de mesurer la valeur de la<br />
pression atmosphérique.<br />
On prend un tube de verre, fermé 6 une extrémité,<br />
d'environ 80 cm. de longueur. On le remplit<br />
de mercure et on le retourne sur une cuve à mercure.<br />
Le mercure descend dans le tube et son niveau<br />
supérieur s'arrête à environ 76 cm. au-dessus d u<br />
niveau du mercure de la cuvette. La différence des<br />
niveaux mesure la pression atmosphérique. Si l'on<br />
considère, en effet, deux éléments de même surface,<br />
l'un pris à l'intérieur du tube,au niveau d u mercure<br />
de la. cuve, l'autre à la surface libre du mercure de<br />
la cuve, ils supportent des pressions égales puisqu'il<br />
y a équilibre; la pression H par cm 2 est donc<br />
égale à : 0 kg. 0136 X 76 = 1 kg. 033 (0 kg. 0136<br />
étant la masse de 1 cm 3 de mercure).<br />
La pression atmosphérique est variable suivant<br />
l'altitude, la température, le degré d'humidité do<br />
l'air, les déplacements de l'air.<br />
Les baromètres à mercure sont des appareils<br />
qui permettent d e mesurer la pression atmosphérique<br />
avec plus de commodité et de précision que<br />
l'appareil de Torricelli dont ils dérivent.<br />
Problème. — Le manchon employé dans l'expérience<br />
du crève-vessie a 12 cm. de diamètre. Quelle est la poussée<br />
qui s'exerce sur chaque face de la membrane : 1° avant<br />
que le vide ait été fait; 2° lorsque la pression à l'intérieur<br />
n'est plus que ce 50 cm. de mercure?<br />
Pression atmosphérique ; 75 cm. de mercure.<br />
Densité du mercure : 13,6.<br />
SOLUTION.<br />
1° Poussée sur chaque face au début :<br />
13 g. 6 X 75 X 6 X 6 X 3,1416 = 115 359 g. 552<br />
OU 115 kg. 359552.<br />
D'où équilibre.<br />
2° La poussée de haut en bas reste la même.<br />
Mais la poussée de bas en haut est égale à :<br />
13 g. 6 X 50 X 6 X 6 X 3,1416 = 76906 g. 368,<br />
ou 7 6 kg. 906368, soit les 2/3 de la poussée d e<br />
haut en bas.<br />
Dessin.<br />
Sur une petite table de 75 centimètres de hauteur<br />
est posé un broc (la forme et la matière peuvent<br />
changer selon les possibilités).<br />
Se ménager sur la feuille une marge de 1 cm. 1/2.<br />
Dessiner le broc de manière que toutes ses parties<br />
soient comprises dans l'espace réservé a u dessin,<br />
tout en le faisant le plus grand possible. Ombrer.<br />
Couture.<br />
Monter un poignet ouvert. Faire la boutonnière.<br />
BOURSES NATIONALES (2-Une).<br />
Orthographe : Sagesse.<br />
Jarf/s, j'étais moins sensible aux charmes de mon pays;<br />
je ne révais que voyages et cités lointaines. Enfantée<br />
désirais être serre-frein, pour voir des contrées nouvelles<br />
du haut de ces postes de v/glo qui surmontaien<br />
autrefois le toit des wagons. Longtemps, j'ai dédai;mé 1<br />
horizons de tous les jours, trouvant le cadre famffitrop<br />
étroit pour contenir le débordement de m<br />
désirs et de mes ambitions. Puis, peu à peu, j'ai co<br />
taté que la terre était presque partout aussi belle, qu'<br />
suffisait de savoir la regarder, que point n'était beo'<br />
d'un décor exotique pour s'exalter. De simples s<br />
tacles de nature me donnent aujourd'hui autant d'émofe 1<br />
que la vue des célèbres villes d'art. Peut-être même 1<br />
mon émoi est-il plus sincère et plus profond, pur de lou<br />
élément étranger.<br />
GABRIEL FAURE. Le bel (lé,<br />
QUESTIONS.<br />
I. Qu'cst-co qu'un décor exotique ? Rodicrcht<br />
dans le texte uno expression supposant ii c oM<br />
Sens du mot vigie; citer quelques mots de la mèm<br />
famille.<br />
IL Expliquer, en indiquant leur composition, l<br />
mots : surmonter, débordement.<br />
III. Analyse des mots : jadis, enfant, il (.•mfflsailj<br />
la (regarder), de (simples spectacles), tout (élémfnfl<br />
IV. xVnalyse des propositions : peu à peu,<br />
constaté... jusqu'à : s'exalter.<br />
INDICATIONS.<br />
I. Décor exotique : le décor dont il s'ngit ici est évl<br />
demment un paysage. Exotique se dit de c e quel'®<br />
ne voit pas sous nos climats. L'auteur peut désign<br />
par cette expression des paysages étrangers. L'ex<br />
pression d u texte qui s'oppose à celle-là e st donc<br />
le cadre familier.<br />
Vigie : c'est un poste d'observation, et, par exte;<br />
sion, celui qui est chargé de veiller. Mots d e la mê"<br />
famille : veiller, veille, vigile, vigilant, veillé;<br />
éveiller, réveiller, surveiller et leurs dérivés.<br />
IL Surmonter : formé de monter et du préfixes'<br />
Surmonter, c'est monter sur, au-dessus de, pass<br />
par-dessus ce qui fait obstacle, etc. Dans le texte,<br />
verbe signifie : être placé au-dessus, dominer.<br />
Débordement : formé du radical bord, du préfixe<br />
et du sutflxe ment. Action de déborder, c'est-a-df<br />
de se répandre par-dessus le bord. Au figun'), conr<br />
ici, c'est une expansion considérable, qui dépa"<br />
toutes les limites raisonnables.<br />
III. Jadis : adverbe d e temps, complément<br />
temps de étais.<br />
Enfant : nom commun, masc. sing,, apposition<br />
le.<br />
Il : pronom personnel 3° pers. d u neutre, su]<br />
apparent de suffisait.<br />
La : pronom personnel, mis pour terre, 3' , pe(i d<br />
fém. sing., complément direct d'objet de regari<br />
De : mis pour des devant un adjectif ; article intfj<br />
fini, se rapporte à spectacles, masc. plur.<br />
Toul : adjectif indéfini, se rapporte àclémenl,^<br />
sing.<br />
IV. Quatre propositions :<br />
Peu à peu j'ai constaté : principale)<br />
que la terre était presque partout aussi belle<br />
subordonnée par la conjonction que, complémei<br />
d'objet de ai constaté-,<br />
qu'il sulllsait d e savoir la regarder : suhordonm<br />
coordonnée à la précédente, même fonction;<br />
que point n'était besoin d'un décor exotiiiuepoi<br />
s'exalter : subordonnée coordonnée aux deux pw<br />
dentes, même fonction.<br />
Composition française.<br />
Une araignée est embusquée dans un coin, derriW<br />
toile. Une mouche survient : elle est prise. Raconte!<br />
petit drame. Réflexions.<br />
NOUVEAUTÉ. AUMEUN1ER-ZEVACO. Exercices s u r 1 5 fr '
Avril SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS 251<br />
DÉVELOrPEMENT.<br />
Dans un angle du liangar où je range ma bioyelle,<br />
je remarque une superbe toile d'araignée.<br />
Ile est certainement tissée depuis peu, et j'admire<br />
intrecroisernent régulier des fils et le parfait dessin<br />
lométrique que forme cotte espèce de rosace. Mais<br />
i est donc l'animal ?<br />
Je elierchc longtemps des yeux avant d'aperce-<br />
)ir deux grandes pattes très fines émergeant d'un<br />
:tit trou de la muraille et s'accrochant au dernier<br />
extérieui'.<br />
Soudain toute la toile s'ébranle comme sous un<br />
loe, et un bourdonnement saccadé se fait entendre,<br />
ne mouche vient do s'empêtrer dans les fils et se<br />
bat avec frénésie, n e parvenant d'ailleurs qu'à<br />
; enrouler davantage autour de ses ailes et de ses<br />
Ucs. Elle a pourtant réussi à défaire quelques<br />
lilles; elle va peut-être se libérer... Non, car l'arailée<br />
surgit. Je la vois s'élancer, agile et rapide, vers<br />
prisonnière. Elle la saisit, la mord sans doute, et<br />
mouche cosse do s'agiter.<br />
Puis l'araignée reste longtemps immobile, la tête<br />
r le cadavre de sa victime, que je vois osciller et<br />
urnoyer par moments. Que fait-elle ? Jo m'en<br />
ute, mais n'ose trop ip'approcher, car ces petites<br />
tes au gros abdomen et a ux pattes démesurées<br />
'inspirent une répulsion invincible. Enfin l'arai-<br />
,co se déplace.<br />
C'est fini : il ne reste plus d e la mouche que<br />
iclquos débris informes, e t une aile transparente<br />
icore prise dans les fils. J.'araignée v a rà et là;<br />
le semble inspecter les dégâts que cotte aventure a<br />
it subir à sa toile.<br />
Satisfaite sans doute, et jugeant inutile do réparer<br />
aintenant les quelques fils brisés, elle retourne<br />
ntement vers son repaire où elle se tapit pour<br />
prendre sa patiente " faction dans l'espoir d'une<br />
nivelle proie.<br />
J'ai le cœur un pou serré d'avoir assisté à ce petit<br />
Mie, et mon premier mouvement est do chercher<br />
itour de moi quelque morceau de bois pour détruire<br />
toile et écraser cette araignée que je juge féroce,<br />
ais jo me souviens à temps que les mouches sont<br />
;s insectes nuisibles e t dangereux, e t jo cesse de<br />
aindre la victime. Au contraire, je ine félicite<br />
aintenant de la présence de cette alliée qui va-nous<br />
ibarrasser de quelques hôtes indésirables. Et je pars<br />
laissant aux aguets et lui souhaitant mentalement<br />
mno chasse.<br />
Arithmétique.<br />
I. Deux capitaux placés au même taux rapportent enmble<br />
un intérêt annuel de 735 f. Le premier est les<br />
ton tîiu<br />
N. »•<br />
Chaque<br />
CES OIRT' , '' L 8 CS<br />
M . H O L O T<br />
trois quarts du second. Si le premier avait été placé à<br />
6 % et le second à 4 %, l'intérêt total annuel se trouverait<br />
diminué de 21 f. Calculer les deux capitaux et le<br />
taux réel commun.<br />
SOLUTION.<br />
Dans lo second cas, l'intérêt total annuel serait<br />
égal à : 735 f. — 21 f, = 714 f.<br />
300 f. à 6 % et 400 f. à 4 % rapportent au total<br />
un intérêt annuel de 31 f.<br />
Premier capital ;<br />
300 f. x 714<br />
TT^ = 300 f. X 21 = 6300 f.<br />
Second capital ;<br />
400 f. x 714<br />
= 400 f. X 21 = E400 f.<br />
34<br />
Taux réel auquel ont été placés les deux<br />
taux ;<br />
735 x 100<br />
= 5<br />
6300 + 8400<br />
capi-<br />
II. On creuse un puitsdel m. 12 de diamètre et de 15 m.<br />
de profondeur. On répand la terre enlevée sur un terrain<br />
en forme de trapèze de 37 m. 40 de grande base et 18 m, 60<br />
de petite base. La terre émiettée augmente de 1/4 de<br />
son volume. La couche de terre a une épaisseur moyenne<br />
de 15 mm. Calculer la hauteur du trapèze (r = 3,14).<br />
SOLUTION.<br />
Rayon du puits :<br />
I m. 12 : 2 = 0 m . 56.<br />
Volume de la terre onlovéo ;<br />
m 3 X 0,56 x 0,56 x 3,14 x 15 = M m :i 770 5C0.<br />
Volume de la torro épandue :<br />
14 m 3 770 560 X 3<br />
• = 18 m 463200.<br />
Surface du trapèzo ;<br />
„ 18,463 200<br />
= 1230 m<br />
0,015<br />
Demi-somme des bases :<br />
37,40 + 18,60<br />
2 88.<br />
= 28 m.<br />
Hauteur du Irapèzo :<br />
1230,88 m,<br />
RA- M = 43 m. 96.<br />
28<br />
U ES RÉPONSES<br />
R* FR 90 .<br />
1 IINEIIS.<br />
laHi" te **<br />
1938
252 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> 30 Avril<br />
P r o s r s B m m e «lia 3 0 a o û t I S I S 7 .<br />
i a viile de Rome sous les Antonins.<br />
Visitons Rome en voyageurs curieux de connaître<br />
cette ville qui a été au n ' siècle la capitale<br />
du monde antique, t un abrégé du monde •, et<br />
d'étudier l'organisation d'une grande agglomération<br />
BOUS l'Empire romain.<br />
I. Les grands ensembles monumentaux sont<br />
très nombreux, vastes, peu ordonnés. —<br />
Rome est couverte de monuments de tous âges, de<br />
toutes dimensions, de toutes formes; rien qui rappelle<br />
l'alignement et la symétrie des ensembles<br />
architecturaux modernes.<br />
A. Le Capitole, sanctuaire de Rome. — Cette<br />
colline éveillait chez les Romains de nombreux<br />
souvenirs (Romulus, enlèvement des Sabines...),<br />
elle a toujours été le centre de la religion romaine<br />
et la citadelle. Sous l'Empire s'y presse tout un<br />
monde de temples, (le plus célèbre est celui de<br />
Jupiter), de statues et d'autels. C'est là que vient<br />
aboutir, près de la fameuse roche Tarpéienne, le<br />
cortège triomphal des généraux vainqueurs.<br />
B. Le Palatin, résidence impériale. — Il a<br />
été le noyau de Rome et a longtemps constitué<br />
Rome tout entière; d'où beaucoup do souvenirs<br />
(hutte de Romulus...)<br />
Sous l'Empire, la colline s'est couverte de palais<br />
impériaux, de tailles et de styles différents,<br />
formant un ensemble disparate ; maison d'Auguste,<br />
palais de Tibère et de Caligula et surtout palais des<br />
Flaviens, d'une splendeur tout orientale.<br />
C. Les F orums, lieux d e promenade. — 1°<br />
Le Forum, de dimensions modestes, a été le théâtre<br />
des événements marquants de la République; il est<br />
encombré d'édifices de toutes sortes (temples, basiliques,<br />
arcs de triomphe, statues) construits ou<br />
reconstruits à des époques différentes, entassés sans<br />
aucun plan d'ensemble.<br />
Sous l'Empire, le Forum n'est plus une arène<br />
politique, mais le rendez-vous d'une foule d'oisifs,<br />
de bavards et de charlatans.<br />
2° Les Forums impériaux (de César, d'Auguste, de<br />
Vespasien, de Nerva et surtout celui de Trajan, le<br />
plus grand et le plus luxueux), splendide alignement<br />
de portiques somptueux, constituent une<br />
percée grandiose, unique d'ailleurs, à travers la<br />
vieille capitale.<br />
D. Le Champ de Mars, « u ne ville de marbre<br />
au milieu d e vertes pelouses ». •—• Vaste plaine<br />
en bordure du Tibre, il resta longtemps un champ<br />
d'exercices militaires et le lieu de réunion pour les<br />
comices; il est devenu sous l'Empire un lieu de<br />
promenade, ses pelouses permettent de se livrer<br />
aux sports (paume, disque, équitation); il est couvert<br />
aussi de monuments (portiques, théâtres...)<br />
II. Les quartiers d'habitation sont peu<br />
étendus, malgré le grand nombre des habitants.<br />
— Occupant de petits espaces, ils offrent<br />
beaucoup do traits de ressemblance avec ceux des<br />
villes méditerranéennes d'aujourd'hui.<br />
A. S ur les collines, les quartiers riches. —<br />
Les plus recherchées sont l'Aventin, le Quirinal,le<br />
Cœlius. L'habitation des gens aisés est souvent une<br />
maison particulière, la « domus »; ces « domus »<br />
sont parfois modestes, d'autres sont somptueuses<br />
et sont de petits palais.<br />
B. Dans les bas-fonds, les quartiers populaires.<br />
— Dans les bas-fonds, entre les collines,<br />
s'entassent les habitations des classes peu aisées,<br />
dans les quartiers de Suburre, de l'EmporiuJ<br />
(du port), du Transtcvere où grouillent orienlauxl<br />
juifs. i<br />
Les maisons, entassées, fragiles, subissent soJ<br />
vent des incendies et des écroulements. Ce i<br />
souvent des maisons de rapport (insulae), à élj<br />
(le poète Martial habitoit ou cinquième), La pli<br />
part étaient étroites, froides. Un concierge enliJ<br />
tenait et gardait ces immeubles, un gérant 6la|<br />
chargé de traiter avec les locataires. I.e problêiiT<br />
du logement se posait d'une façon aiguë, par snii<br />
du manque de place et de la cherté des loyen,<br />
C. Les rues, étroites et enchevêtrées.<br />
Pas do grandes percées ni do boulevards; les é_<br />
flees, qui ne sont pas alignés, sont séparés pardi<br />
rues tortueuses. Ces rues, généralement pavfDÏ<br />
bordées de trottoirs « de portiques », sont souVel<br />
encombrées. 11 y a eu un problème dé la circulalm<br />
Juvénal dans sa satire 111a brossé un tableausâj<br />
gestif de « l'embouteillage » des rues de Rome;dtI<br />
une réglementation sévère ; la circulation des véll<br />
cules était interdite pendant 10 heures ù partirdl<br />
lever du soleil; mais, la nuit, les grincementsdf<br />
chars troublaient le sommeil des Romains.<br />
D. Dans les rues, une foule d'oisifs. — Ron<br />
ne travaille guère, elle est nourrie par l'Empirl<br />
La population de la capitale était nombreuse : s®<br />
doute près d'un million d'habitants; bigarrée,cosm<br />
polile : on coudoyait toutes les races, Gmiiainl<br />
Nègres et surtout Grecs et Orientaux, habiles |<br />
insinuants, prêts à toutes les besognes; très rat/éq<br />
on rencontrait des courtisans, des élégants,<br />
nouveaux riches, des soldats insolents, des clienll<br />
véritables mendiants soumis aux caprices de leiif<br />
patrons; oisive : la plèbe romaine ne se plu<br />
qu'aux spectacles et aux jeux.<br />
111. L'administration offre beaucoup<br />
traits de ressemblance avec celle des grandi<br />
cités modernes. — L'administration et l'enlrellf<br />
d'une telle agglomération humaine posait i<br />
breux problèmes que les Romains ont résolu f<br />
habileté.<br />
A. Les rouages administratifs. — Rome éll<br />
divisée on 14 régions (arrondissements) adrmnisltjl<br />
par les prêteurs, les édiles... Le Sénat jouait Icrlf<br />
de Conseil municipal do Rome. Trois magistral<br />
concentraient presque tous les pouvoirs : le pré/ffl<br />
la ville, véritable préfet de police, le préjtl dt i'J<br />
none, chargé de l'approvisionnement, le [iréjel *<br />
vigiles, chargé de la police nocturne.<br />
B. Quelques grands services. — 1° Enlnlil<br />
et police. —• On doit arroser et balayer les rues. "<br />
police est confiée de jour aux cohortes urbaiij<br />
réparties dans 14 corps de garde; la nuit auxvijl'<br />
répartis dans 7 casernes.<br />
2° Le service des eaux. — Il est très imporlail<br />
Rome consommait beaucoup d'eau (boisson, toi<br />
taines, bains). Neuf aqueducs assuraient l'aiMif<br />
tion; l'eau, épurée dans des châteaux d'eau,<br />
distribuée par des conduites en plomb, surlesquel<br />
on peut lire aujourd'hui encore le nom des conci<br />
sionnaires><br />
3° Le service de Vapprovisionnement. — Dp 1<br />
bon fonctionnement dépendait la renoinmco<br />
l'empereur. Les ports étaient bien organisés;<br />
marchés (on en comptait 8 à Rome) surveillés;<br />
empereurs ont tenté de lutter contre la vie clie<br />
par des taxations de prix, d'ailleurs inctfW<br />
Surtout, ils ont assuré régulièrement des dlsl" 1<br />
lions gratuites do blé à 200 000 Romains.<br />
BÉJEAN. BRELINGAPD.<br />
Préfet des Eludes Professeur ngrégo<br />
du Collège Chuplal. nu Lycée Condorcetf<br />
MENNESSIER. Dessin industriel e t construct. mécanique.27>5
SULFATAGE<br />
LA VIGNE<br />
Photo Boyer<br />
La vigne est sujette au black-rot et au mildiou, maladies causées par des champignons microscopiques.<br />
On les combat en pulvérisant, à plusieurs reprises, sur les feuilles et les fruits, de la bouillie bordelaise<br />
(sulfate de cuivre et chaux), contenue dans un récipient placé au dos de l'homme ; le pulvérisateur<br />
est actionné par une pompe mue de la main droite. Il existe aussi des machines à sulfater.<br />
Supplément au Manuel Général N 0 32<br />
59
Photo Hachette<br />
Le Languedoc est un pays de monoculture ; toute l'activité humaine y a pour objet le vin. La gravure représente l'Intérieur<br />
M M C H A l d'un chai ; à gauche, la fosse à « foulo-pompes ». C'est dans ces foulo-pompes (on en aperçoit un à l'arrlère-plan dans<br />
la cuve) qu'arrivent les grappes de raisin. De là, la vendange foulée est conduite par de gros tuyaux dans les cuves supérieures<br />
où a lieu la fermentation. Les cuves Inférieures sont les cuves à vin. Au total, 48 cuves de 460 hectolitres.