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Tel Aviv University The Lester & Sally Entin Faculty of Humanities ...

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eprésentation dominante du couple religion/Révolution comme l'affrontement aux<br />

extrêmes de deux forces que tout oppose : "le principe de hiérarchie contre celui de<br />

l'égalitarisme ; la superstition contre la raison ; le mystère irrationnel contre la<br />

transparence révolutionnaire ; le surnaturel transcendant contre l'orientation immanente<br />

de la Révolution." 14<br />

Si l'on compare l'oeuvre institutionnelle de l'Ancien Régime et de la Révolution<br />

vis-à-vis de l'Eglise, on constate, au chapitre des similitudes, une convergence de fond :<br />

le souci commun de préserver l'indépendance du corps souverain, qu'il s'agisse de la<br />

personne du roi ou de celle du peuple (et ses représentants élus). Ils prétendent, tous<br />

deux, y parvenir en se dotant, l'un, d'une Eglise gallicane, l'autre d'une constitution civile<br />

du Clergé qu'ils contrôlent étroitement. Mais alors que la monarchie n'allait pas toucher à<br />

l'autonomie financière de l'Eglise, le clergé devenait un corps administratif payé par<br />

l'Etat. Cette mise au pas du spirituel vis-à-vis du temporel fut étendue au temps de la<br />

Révolution à des sphères où l'Ancien Régime n'avait pas cru bon établir son autorité<br />

directe. Là où l'Ancien Régime concédait la primauté du spirituel et le monopole de<br />

l'Eglise, en particulier pour tout ce qui a trait à la consécration religieuse des grands<br />

moments de l'existence (l'enregistrement des naissances, des mariages et l'indissolubilité<br />

de l'alliance conjugale), le nouveau régime avait récupéré par l'institution de l'état-civil<br />

cette prérogative détenue par l'Eglise.<br />

1.1.2 Autour du Concordat : les catholiques, l'Eglise et la France au XIXe siècle<br />

Avec l'avènement du Directoire, le 2 novembre 1795, le bilan de la Révolution en<br />

matière religieuse était contrasté : certes, il y avait eu déchristianisation matérielle et<br />

symbolique, d'une ampleur sans précédent, mais l'Eglise réfractaire était parvenue, tant<br />

bien que mal, à se maintenir. C'est que, d'une part, la propagande antireligieuse de la<br />

République et le culte de la Raison, puis celui de l'Etre suprême, avaient rudement mis à<br />

mal les chances des prêtres jureurs qui avaient fait le pari de la Constitution civile ; et<br />

que, d'autre part, les persécutions et les souffrances subies par l'Eglise insermentée<br />

13 Georges Goyau, Histoire religieuse de la France, Paris, Plon, 1946, p. 283.<br />

14 Suzanne Desan, "Redefining Revolutionnary Liberty : the Rhetoric <strong>of</strong> religious Revival during the<br />

French Revolution", Journal <strong>of</strong> Modern History, vol. 60, March 1988, p. 4-5.<br />

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