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Convoitise - Anges Déchu T1

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Il tenait tout de même à le savoir. Peut-être dans l'espoir que si elle coûtait très cher, ses clients<br />

seraient un cran au-dessus. Enfin, ça, c'étaient les salades qu'il se racontait : en fait, il voulait vraiment<br />

jouer les Richard Gere, sauf qu'il ne voulait pas l'acheter pour une semaine, mais plutôt pour des années.<br />

Même si cela n'avait aucune chance d'arriver. La serveuse passa devant la table avec sa cafetière et les<br />

oreilles grandes ouvertes. Marie-Terese la héla.<br />

— Si vous pouviez nous donner l'addition, ce serait parfait.<br />

L'employée posa le broc sur la table et farfouilla dans son tablier à la recherche de son calepin, dont<br />

elle arracha une page qu'elle déposa face contre table.<br />

—A bientôt et portez-vous bien.<br />

Lorsqu'elle s'éloigna, Vin saisit le bras de Marie-Terese.<br />

—Je ne veux pas que nous nous quittions fâchés. Écoutez, je vous remercie de m'avoir couvert, mais si<br />

jamais ça se gâte, dites la vérité, d'accord ?<br />

Elle ne tenta pas de se dégager de son étreinte, se contentant de poser les yeux sur la main qui la tenait.<br />

— Moi aussi, je suis désolée. Je ne suis pas de bonne compagnie. Du moins pour les gens... civilisés.<br />

Elle prononça ces mots avec une pointe de douleur dans la voix, une note à peine audible qu'il perçut<br />

pourtant avec autant de netteté que le tintement d'une cloche dans le silence de la nuit.<br />

— Marie-Terese... (Il avait tant de choses à lui dire, mais rien n'aurait été correct de sa part... ni bien<br />

accueilli.) Quel joli prénom.<br />

—Vous trouvez ?<br />

Lorsqu'il acquiesça, elle marmonna une phrase qu'il n'entendit pas distinctement mais qui ressemblait<br />

beaucoup à « C'est pour ça que je l'ai choisi ».<br />

Elle rompit le contact en s'emparant de l'addition, qu'elle tint tout en ouvrant son sac.<br />

—Je suis heureuse que vous aimiez les pancakes.<br />

— Qu'est-ce que vous faites ? Attendez, laissez-moi...<br />

— Quand vous a-t-on invité pour la dernière fois ? (Levant les yeux, elle esquissa un sourire.) Pour le<br />

petit déjeuner ou autre chose, d'ailleurs.<br />

Vin étudia la question pendant qu'elle dépliait un billet de dix et un autre de cinq. Pour autant qu'il s'en<br />

souvienne, Divine n'avait jamais proposé de régler la note. Certes, il n'avait jamais fait mystère de son<br />

argent, mais quand même.<br />

— D'habitude, c'est moi qui paie.<br />

— Ça ne me surprend pas. (Elle se glissa hors de l'alcôve.) Et ce n'est pas un reproche.<br />

—Vous n'attendez pas votre monnaie ? demanda-t-il en pensant qu'il ferait n'importe quoi pour rester un<br />

peu plus longtemps avec elle.<br />

—Je laisse de gros pourboires. Je sais à quel point c'est chiant de bosser dans les prestations de<br />

service.<br />

Quittant le restaurant à sa suite, il fourra la main dans sa poche pour sortir ses clés et sentit un petit<br />

objet. Fronçant les sourcils, il se souvint que c'était la boucle d'oreille qu'il avait prise à Jim.<br />

—Ah, au fait, je crois que j'ai un truc qui vous appartient, annonça-t-il alors qu'ils s'approchaient de la<br />

Camry. Elle déverrouilla la porte.<br />

—Ah bon ?<br />

—Je pense que c'est à vous, dit-il en lui tendant le bijou.<br />

—Ma créole ! Où l'avez-vous trouvée ?<br />

—Mon pote Jim l'a ramassée dans le parking, à la sortie du club.<br />

— Oh, merci. (Elle écarta une mèche de cheveux et l'accrocha à son oreille.) J'y tenais beaucoup. Elles<br />

ne valent pas grand-chose, mais je les aime bien.<br />

— Bon, eh bien... merci pour les pancakes.

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