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Convoitise - Anges Déchu T1

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interlocuteur soient à sa hauteur. Trez en revanche semblait parfaitement à l'aise.<br />

— Écoutez-moi bien, dit-il. À un moment donné, et peut-être plus vite que vous ne le croyez, il va<br />

falloir apprendre à lui faire confiance, à croire qu'elle est bien ce que vous pensez et non ce que vous<br />

craignez. Elle a fait ce qu'elle devait faire ici, et un jour elle vous expliquera peut-être pourquoi. Mais, ce<br />

genre de saloperie, ça ne s'efface pas d'un coup d'éponge. Ça risque même de ne jamais partir. Cela dit,<br />

laissez-moi vous rassurer sur un point : elle n'a rien à voir avec les autres filles qui bossent dans cette<br />

boîte. Si la vie avait été plus clémente pour elle, jamais elle n'aurait échoué ici. Pigé ?<br />

Vin avait parfaitement saisi. La seule chose, c'est qu'il se demandait ce que le gérant du club savait au<br />

juste. A sa façon de le regarder, on aurait dit qu'il voyait... tout.<br />

— Ouais, pigé.<br />

— Parfait. Parce que si jamais vous lui faites mal... (il lui chuchota à l'oreille) je vous transformerai en<br />

steak haché.<br />

Lorsque Trez se redressa en lui adressant un autre de ses petits sourires, Vin garda un visage<br />

impassible, malgré les images de hot-dogs, de hamburgers et de sauce barbecue qui se bousculaient dans<br />

sa tête.<br />

—Vous savez, murmura Vin, vous êtes un type bien. Vraiment.<br />

Trez s'inclina légèrement.<br />

— C'est aussi ce que je pense de vous.<br />

Une dizaine de minutes plus tard, quand Marie-Terese sortit, elle s'était démaquillée, avait troqué sa<br />

tenue de travail contre un jean assorti d'un polaire, et son sac avait disparu.<br />

—J'ai jeté mes affaires, dit-elle à Trez.<br />

— Bien.<br />

Tous trois se dirigèrent vers la sortie et, arrivés à la porte, elle serra de nouveau son patron dans les<br />

bras.<br />

—Trez, à propos de la police...<br />

— Si jamais ils te demandent, je te le ferai savoir. Mais sois tranquille, il n'arrivera rien.<br />

Elle lui sourit.<br />

—Tu t'occupes de tout, hein ?<br />

Une ombre traversa le visage de l'homme.<br />

— Presque. Maintenant, filez, vous deux. Et, ne le prenez pas mal, mais je ne veux plus jamais vous<br />

revoir.<br />

—Adieu, Trez, murmura Marie-Terese.<br />

Lorsque le gérant ouvrit la porte de derrière, Vin passa son bras autour de la taille de la jeune femme et<br />

l'escorta au-dehors.<br />

— On peut aller discuter quelque part ? demanda-t-il tandis que le bruit de leurs pas résonnait dans le<br />

silence.<br />

—Au restaurant ?<br />

—Je pensais plutôt... à un endroit que j'aimerais vous montrer.<br />

— D'accord. Je vous suis ?<br />

— Et si vous montiez avec moi ? (Elle jeta un dernier regard au club et il secoua la tête.) En fait, mieux<br />

vaut que vous me suiviez. Vous vous sentirez plus en sécurité dans votre propre voiture.<br />

Elle resta muette, semblant tester son instinct, puis haussa les épaules.<br />

— Non... Ce n'est pas nécessaire. (Elle leva les yeux vers lui.) Je n'ai pas peur avec vous.<br />

— Parfait.<br />

Vin l'escorta jusqu'à la M6 et, une fois Marie-Terese installée, il se mit au volant.<br />

— Nous allons au Wood.

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