Convoitise - Anges Déchu T1
Convoitise - Anges Déchu T1
Convoitise - Anges Déchu T1
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
éfléchit un long moment avant de composer le numéro. Il avait l'impression familière de faire un pas en<br />
arrière et fut surpris d'en éprouver un tel écœurement.<br />
Merde, est-ce qu'il avait voulu repartir de zéro en emménageant à Caldwell ?<br />
Balayant la pièce du regard, il vit ce que Vin avait remarqué : deux tas de vêtements, un lit dans lequel<br />
quiconque de plus de douze ans n'aurait pu se sentir à l'aise, des meubles semblant tout droit sortis de<br />
chez Emmaüs et un simple plafonnier lézardé sur toute sa longueur.<br />
Pas vraiment le cadre d'un nouveau départ, mais, comparé aux endroits où il était allé et à ce qu'il avait<br />
fait, même dormir sur le banc d'un parc aurait été un progrès.<br />
Jim contempla le téléphone : il savait très bien à quoi il s'exposait si cette vieille voix familière<br />
répondait à l'autre bout du fil.<br />
Cependant, il composa les onze chiffres et appuya sur la touche d'appel.<br />
Lorsque la sonnerie s'arrêta sans qu'aucun répondeur ne s'enclenche, il prononça un mot : « Zacharias ».<br />
Pour toute réponse, il entendit le rire laconique d'un homme que plus rien ne pouvait surprendre.<br />
—Tiens, tiens, tiens... Si on m'avait dit que j'entendrais à nouveau ce nom...<br />
—J'ai besoin d'informations.<br />
— Sans blague ?<br />
Jim resserra la main autour du téléphone.<br />
— C'est juste une recherche d'identité et de plaque d'immatriculation. Tu pourrais le faire les yeux<br />
fermés, espèce d'enculé.<br />
—Tu crois que c'est en me parlant comme ç a que ru obtiendras ce que tu voudras ? Toujours a u s<br />
diplomate, à ce que je vois.<br />
— Rien à cirer. Tu as une dette envers moi.<br />
—Vraiment ?<br />
— Ouais.<br />
Un long silence suivit, mais Jim savait très bien que la ligne n'avait pas été coupée : les satellites que le<br />
gouvernement utilisait pour des gens comme son ancien patron étaient assez puissants pour transmettre un<br />
signal jusqu'au cœur de la Terre.<br />
Le rire en sourdine résonna de nouveau.<br />
— Désolé, mon vieil ami. Il y a un délai de prescription sur les obligations et le tien vient d'expirer. Ne<br />
me rappelle plus jamais.<br />
La ligne fut aussitôt coupée.<br />
Jim observa le téléphone un moment, puis le jeta à nouveau sur le lit.<br />
—Je crois que c'est foutu, Rex.<br />
Merde, et si Marie-Terese était une arnaqueuse et que Vin se faisait enfumer ?<br />
S'allongeant sur les draps froissés, il cala le chien contre son torse, puis tendit le bras vers la petite<br />
table pour s'emparer de la télécommande. Tandis qu'il caressait le pelage rêche, il pointa l'objet vers la<br />
minuscule télé posée de l'autre côté de la tête de lit, le pouce suspendu au-dessus du bouton de veille.<br />
Un coup de main ne serait pas de refus, les gars, pensa-t-il. Quelle voie suis-je censé suivre dans<br />
cette histoire ?<br />
Il appuya et l'image apparut, bourgeonnant sur l'écran de verre avant de s'épanouir en une image nette.<br />
Une femme vêtue d'une longue robe écarlate était escortée par un type en smoking depuis une limousine<br />
jusqu'à un jet privé. Il ne reconnut pas le film, mais étant donné qu'il avait passé les vingt dernières<br />
années dans des camps de mercenaires, il n'avait pas eu beaucoup de temps pour se rendre au cinéma.<br />
Lorsqu'il pressa la touche « Info », Jim explosa de rire. Pretty Woman racontait l'histoire d'un homme<br />
d'affaires qui tombait amoureux d'une prostituée. Il leva les yeux au plafond.<br />
—Si je comprends bien, je me suis gouré ?