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Convoitise - Anges Déchu T1

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entre nous. Mais ce n'est pas si facile. Je l'aime.<br />

Cet aveu d'échec était aussi dur à entendre que de regarder son visage abîmé.<br />

—Je suis désolé, murmura Jim en lui prenant la main. Vraiment, vraiment désolé.<br />

Elle serra sa paume.<br />

—Tu es un ami précieux.<br />

On toqua à la porte et une infirmière apparut.<br />

— Comment allez-vous ?<br />

—Je ferais mieux d'y aller, dit Jim. (En se levant, il salua la femme qui venait d'entrer et reporta les<br />

yeux sur Divine.) Je ne peux rien faire pour t'aider ?<br />

— Est-ce que je peux avoir ton numéro ? Juste au cas où... enfin...<br />

Il le lui donna, la salua une nouvelle fois et s'en alla.<br />

En traversant la cour, il avait l'impression de retrouver ce qu'il avait connu au sein des commandos : les<br />

informations contradictoires, les agissements incompréhensibles, les choix imprévisibles... toute cette<br />

confusion lui était familière; seuls les noms des personnes et des lieux étaient différents.<br />

Après avoir passé au crible tout ce qu'il tenait pour vrai, il constata que de nombreuses zones d'ombre<br />

subsistaient, mais ses réflexions soulevaient davantage de questions qu'elles n'apportaient de réponses.<br />

Finalement, l'entraînement et l'expérience prirent le dessus ; quand on est déboussolé, il n'y a qu'une<br />

chose à faire : trouver des informations.<br />

De retour au bureau d'accueil, il s'approcha de la vieille dame et, désignant la porte qu'il avait franchie<br />

pour entrer, lui demanda :<br />

— C'est la seule sortie pour les patients ?<br />

Elle lui adressa encore ce sourire chaleureux, et il l'imagina confectionnant des cookies savoureux pour<br />

Noël.<br />

— La plupart partent par là, oui. Surtout si on vient les chercher.<br />

—Je vous remercie.<br />

—Mais je vous en prie.<br />

Jim s'en alla. Scrutant l'esplanade, il repéra plusieurs endroits où il était possible de s'asseoir en<br />

surveillant l'entrée, mais les petits bancs entre les arbres dégarnis bordant le trottoir n'offraient pas<br />

suffisamment de discrétion. Et il n'y avait pas moyen de se cacher dans un recoin.<br />

Il passa alors sous le porche et prit la direction du parking, désespérant de trouver un lieu...<br />

À cet instant précis, un 4 x 4 sortit d'une place à proximité de celles réservées aux personnes<br />

handicapées.<br />

Trois minutes plus tard, Jim garait son pick-up sur l'emplacement vide, coupait le moteur et braquait les<br />

yeux sut l'entrée du centre hospitalier. La camionnette placée entre son véhicule et l'entrée le dissimulait<br />

aux yeux des gens sortant du bâtiment.<br />

—Tu es prêt ? lança Marie-Terese depuis la cuisine.<br />

— Presque, répondit Robbie.<br />

Consultant sa montre, elle décida qu'une approche plus pragmatique était nécessaire si elle voulait<br />

éviter qu'ils soient en retard. Gravissant les marches tapissées, ses ballerines écrasaient en silence le<br />

motif en zigzag. À l'instar du reste du décor, la moquette ne correspondait en rien à ses goûts, mais c'était<br />

un choix compréhensible pour une zone constamment piétinée dans une location.<br />

Elle trouva son fils devant le miroir, tentant de faire le nœud de sa cravate de petit homme.<br />

L'espace d'un instant, elle fut submergée par une vague d'amour maternel qui la propulsa dans le futur :<br />

elle vit ce grand corps dégingandé s'apprêter à partir à son bal de fin d'études. Puis se tenir avec fierté au<br />

moment de la remise de son diplôme. Et plus tard encore, vêtu d'un smoking lors de son mariage.<br />

—Qu'est-ce que tu regardes ? demanda-t-il en s'agitant.

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