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Convoitise - Anges Déchu T1

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Et entre les voitures, deux jambes dépassaient, comme si une personne était allongée sur le sol.<br />

Pour un revirement de situation, c'en était un. De toute évidence, les événements s'accéléraient. Car Jim<br />

n'avait aucun doute sur l'identité de l'homme à qui appartenaient les mocassins.<br />

Fonçant dans le parking, il se précipita au côté de la femme qui était agenouillée près de... ouais, c'était<br />

bien Vin DiPietro. Il gisait de tout son long, immobile, le visage impassible, comme si on avait collé un<br />

masque de cire sur ses traits meurtris.<br />

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Jim en sortant la béquille avant de mettre pied à terre.<br />

La fille du club leva les yeux vers lui.<br />

—Il s'est écroulé d'un coup. Comme hier soir.<br />

—Merde.<br />

Jim s'agenouilla pendant qu'Adrian et Eddie coupaient leur moteur. Quand ils firent mine de descendre,<br />

Jim les arrêta d'un signe : mieux valait impliquer le moins de monde possible.<br />

— Ça fait combien de temps qu'il est dans les pommes ?<br />

—Juste cinq minutes, je dirais... Oh, mon Dieu...<br />

—Hé, ça va ?<br />

Vin ouvrit tout doucement les yeux. Il la contempla quelques instants avant de tourner le regard vers<br />

Jim.<br />

—On se réveille, murmura Jim en le scrutant.<br />

Il ne fut qu'à moitié soulagé de constater que ses pupilles réagissaient à la lumière.<br />

—Et si on vous emmenait chez un médecin ?<br />

Vin grommela et, lorsqu'il voulut se redresser, Marie-Terese tenta de l'en dissuader.<br />

—Je vais très bien, lança-t-il d'un ton sec. Et non, je n'ai pas de commotion.<br />

Jim le dévisagea d'un air perplexe. Même les types les plus obtus ont tendance à s'émouvoir quand ils<br />

tombent dans les vapes en pleine rue. Mais Vin, lui, n'avait pas l'air surpris. Ni inquiet. Il était comme...<br />

résigné.<br />

Il semblait avoir l'habitude de ce genre de choses.<br />

Quand Vin se mit à regarder autour de lui, Jim jeta un regard à Adrian et Eddie et leur adressa un signe<br />

de tête. Comprenant le message, ils démarrèrent leurs motos et lui firent « au revoir» de la main avant de<br />

s'en aller.<br />

— Putain..., dit Vin en se frottant le visage. J'ai morflé.<br />

— Oui, ça, j'ai l'impression.<br />

Jim jeta un coup d'œil à la brune en se demandant pourquoi ces deux-là s'étaient donné rendez-vous. Si<br />

Vin voulait éviter toute implication dans les deux meurtres, traîner avec elle n'était pas une riche idée,<br />

même si c'était juste pour un café.<br />

—Je ne sais pas ce qui s'est passé, dit-elle. On venait de petit-déjeuner...<br />

—Vous vous êtes contentée d'un café, marmonna Vin, signe que sa mémoire à court terme fonctionnait.<br />

Sauf si elle l'avait accompagné de tartines.<br />

Elle leva la main, semblant vouloir le caresser, mais s'interrompit en plein geste.<br />

— Il a mangé, on a discuté et, quand on est sortis, il...<br />

—Je vais bien, maintenant. (Vin se releva avec peine et prit appui sur le capot de la Camry.)<br />

Parfaitement bien. Jim le saisit par l'épaule.<br />

— On va chez le toubib.<br />

— Pas question. (Il repoussa son bras.) Je rentre chez moi.<br />

Et merde... Vu la manière dont il crispait la mâchoire, le seul service qu'il accepterait peut-être serait<br />

de lui servir de chauffeur et de le ramener au Commodore.<br />

— Bon, je vais vous reconduire, alors.

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