Convoitise - Anges Déchu T1
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— Hum, on verra. Ce n'est pas moi qui m'occupe de cette affaire ; ce n'est pas du ressort de mon<br />
département... Mais je ne serais pas surpris s'ils découvraient qu'il y a anguille sous roche, l'implication<br />
d'un troisième larron, par exemple. J'ai déjà été confronté à des maris violents et vous ne semblez pas<br />
être des leurs.<br />
De La Cruz posa son calepin et son stylo, puis consulta sa montre.<br />
— Hé, regardez ! Une demi-heure, et vous n'avez toujours pas vomi. C'est bon signe ; ils vont peut-être<br />
vous laisser partir.<br />
—Merci pour votre compréhension, inspecteur, dit Vin en tendant sa main libre, ce qui raviva sa<br />
douleur à l'épaule.<br />
De La Cruz la serra d'une poigne ferme.<br />
—J'espère que tout se passera bien pour vous deux. Je vous recontacterai.<br />
Après son départ, le rideau se rabattit et Vin respira un grand coup.<br />
—Tu crois que je vais devoir attendre combien de temps avant de pouvoir partir ?<br />
— Disons une demi-heure, et si personne ne vient d'ici là, j'irai trouver ce médecin.<br />
— D'accord.<br />
Vin n'étant pas du genre à patienter tranquillement, il s'apprêtait à sonner les infirmières quand le rideau<br />
s'écarta de nouveau.<br />
—Ah, vous tombez bien...<br />
Vin fronça les sourcils. Au lieu d'une infirmière ou d'un médecin, Eddie apparut avec la mine d'un type<br />
qui venait de perdre un ami et de tomber par la fenêtre d'un premier étage.<br />
Allez savoir pourquoi.<br />
Vin tenta de se redresser mais mal lui en prit : son épaule protesta aussitôt avec vigueur et ce ne fut<br />
qu'au prix d'un effort surhumain qu'il se retint de dégobiller partout sur lui. Seule consolation: cette fois,<br />
ce n'était pas à cause de l'antalgique.<br />
Tandis que Gretchen fonçait à la recherche d'un nouveau bassin et qu'Eddie, paniqué, lui faisait signe de<br />
se calmer, Vin resta figé un long moment, le cœur au bord des lèvres.<br />
Dieu merci, la vague de nausées reflua et son estomac finit par se détendre.<br />
—Désolé, dit-il d'une voix rude. Je suis encore patraque.<br />
— Pas de souci, je comprends.<br />
Vin inspira par le nez et expira par la bouche.<br />
—Je suis navré... pour Jim.<br />
Gretchen s'approcha d'Eddie et lui saisit le bras pour qu'il se tourne vers elle. Face à lui, elle avait l'air<br />
à la fois minuscule et forte.<br />
—Je lui dois la vie.<br />
— Moi aussi, intervint Vin.<br />
Eddie la serra brièvement dans ses bras et leva le menton en direction de Vin. À l'évidence, c'était le<br />
genre de type qui maîtrisait ses émotions. Chose que Vin comprenait très bien.<br />
—Merci. Bien, passons à la raison de ma venue. (Eddie fouilla dans sa poche et en sortit une bague<br />
surmontée d'une émeraude et une boucle d'oreille dorée.) Adrian a fait ce qu'il devait pour les reprendre.<br />
Désormais, vous êtes tous les deux totalement libérés et hors de sa portée. Vous n'avez plus à vous<br />
soucier de Divine. Gardez bien ces bijoux en sécurité, OK ?<br />
Gretchen s'en empara avant de l'étreindre de nouveau, Vin la laissant exprimer tout ce qu'il aurait voulu<br />
lui dire sans oser le faire. Il se sentait un peu barbouillé, mais pas parce que son estomac était sur le point<br />
de redonner un ordre d'évacuation : parfois, la gratitude a le même effet sur les viscères que la nausée.<br />
D'autant qu'il n'arrivait pas à comprendre ce que ces hommes avaient pu gagner à les aider. Jim était mort,<br />
Eddie avait une tronche de déterré et Dieu sait ce qu'Adrian avait dû affronter avec Divine.<br />
— Prenez soin de vous, d'accord ? murmura Eddie en tournant les talons. Il faut que j'y aille.