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Convoitise - Anges Déchu T1

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Toutefois, au lieu de la reluquer la langue pendante, il détourna le regard pour le braquer sur Marie-<br />

Terese.<br />

Le coup de foudre fut immédiat. Le genre de désir impossible à dissimuler, refouler ou mettre en<br />

veilleuse. En se regardant droit dans les yeux, ils étaient nus, enlacés, pas seulement pour quelques<br />

heures, mais des jours.<br />

Ce qui signifiait que Marie-Terese allait tout faire pour l'éviter. Et cela n'avait rien à voir avec sa petite<br />

amie possessive. Si son attirance fulgurante pour son ex-mari avait signé le début de ses ennuis, cet<br />

instant entre elle et cet inconnu risquait de provoquer une véritable catastrophe.<br />

La jeune femme tourna le dos puis fendit la foule, aveugle à tout ce qui l'entourait. Elle avait<br />

l'impression qu'il la dévorait de ses yeux gris acier ; même sortie de son champ de vision, elle aurait juré<br />

sentir son regard.<br />

— Salut, chérie.<br />

Marie-Terese jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Deux étudiants affublés de jeans taille basse, de<br />

tee-shirts Affliction et des incontournables accessoires en forme de crâne s'étaient approchés d'elle. Vu la<br />

façon dont ils la mataient, il était évident qu'ils avaient les poches bourrées du fric de papa et l'arrogance<br />

caractéristique de ces joueurs de foot dont la taille du cerveau est inversement proportionnelle à celle de<br />

leur cage thoracique.<br />

Elle avait aussi l'impression qu'ils étaient sous l'effet d'une drogue : un tic agitait leurs paupières et un<br />

filet de sueur perlait sur leur lèvre supérieure.<br />

Génial. Il ne manquait plus que ça.<br />

— Combien pour mon ami et moi ? demanda celui qui l'avait hélée.<br />

—Je crois que vous feriez mieux de vous adresser à quelqu'un d'autre.<br />

Gina, par exemple, n'avait rien contre les plans à trois. Ni les caméras vidéo. Ni les téléphones<br />

portables. Ni la présence d'autres nanas. Il restait à espérer qu'elle fixait la limite en deçà de la zoophilie,<br />

mais ce n'était pas si sûr: même un cloporte aurait pu l'exciter.<br />

La grande gueule se rapprocha.<br />

— On ne veut pas d'une autre. C'est toi qu'on veut. Reculant d'un pas, elle les regarda droit dans les<br />

yeux.<br />

—Trouvez quelqu'un d'autre.<br />

— On a du fric.<br />

—On me paie juste pour danser. Point barre.<br />

—Alors pourquoi on ne t'a jamais vue dans les cages ? (Il se pencha de nouveau et elle reçut une<br />

bouffée de son parfum : Eau de bière) Ça fait un moment qu'on te regarde.<br />

—Je ne suis pas à vendre.<br />

— Mon cul.<br />

— Si vous continuez à me harceler, vous allez vous faire exclure de ce club. Je n'ai qu'un mot à dire à<br />

la direction. Maintenant, cassez-vous.<br />

Marie-Terese s'éloigna, parfaitement consciente qu'ils étaient soûls comme des cochons et qu'ils se<br />

fichaient pas mal de ses avertissements. Elle songea à Trez. Autant elle détestait lui demander de l'aide,<br />

autant elle n'hésiterait pas à le faire si cela garantissait sa sécurité.<br />

Après avoir gagné le bar du fond, elle commanda un Coca avec beaucoup de glaçons et tenta de se<br />

détendre. Il était encore tôt, 22 h 30 à peine ; il lui restait près de quatre heures à tenir.<br />

— Ces deux connards t'embêtent ?<br />

Elle leva les yeux vers Trez et sourit.<br />

—Je vais m'en débarrasser, ne t'inquiète pas. Remarquant le blouson de cuir qu'il tenait à la main, elle<br />

demanda :<br />

—Tu t'en vas ?

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