Convoitise - Anges Déchu T1
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La lumière et le feu qu'elle réfléchissait parlaient d'eux-mêmes, et la bague scintillait si intensément<br />
qu'on ne pouvait s'empêcher de se demander si la pierre était magique.<br />
— Combien ? demanda DiPietro. James posa les documents sur le bureau.<br />
— Deux millions trois cent mille.<br />
Avec des hommes comme DiPietro, plus la note était salée, mieux c'était, mais là, pour le coup, c'était<br />
vraiment une bonne affaire. Pour faire tourner la boutique, il fallait trouver l'équilibre entre le volume et<br />
la marge : trop de marge, pas assez de volume. De plus, en supposant que DiPietro ne finisse pas en<br />
prison et/ou sur la paille, c'était le genre d'homme avec qui James aurait voulu entretenir une longue et<br />
profitable relation.<br />
DiPietro lui rendit la bague et consulta les certificats.<br />
— Parlez-moi des autres. James ravala sa surprise.<br />
— Bien sûr. Oui, bien entendu.<br />
Il décrivit les attributs de chaque bague en procédant de droite à gauche tout en se demandant s'il s'était<br />
trompé sur son client. Il demanda également à Terrence d'en apporter six autres, toutes supérieures à 5<br />
carats.<br />
Au bout d'une heure, DiPietro se cala dans son siège. Il ne s'était étiré à aucun moment, ni n'avait laissé<br />
son attention faiblir; pas un seul coup d'œil à son BlackBerry, ni la moindre blague pour rompre la<br />
tension. Il n'avait même pas décoché un regard à la ravissante Janice lorsqu'il était passé devant elle.<br />
Une concentration absolue.<br />
James en vint à s'interroger sur la femme qui allait porter cette bague au doigt. Elle devait être belle,<br />
naturellement, mais aussi très indépendante et peu émotive. En général, même les hommes les plus<br />
pragmatiques et fortunés avaient une lueur dans les yeux lorsqu'ils achetaient ce genre de bague pour leur<br />
compagne, qu'elle soit due à l'excitation de la surprendre avec un bijou hors de prix ou à la fierté de<br />
pouvoir acquérir un objet que seul un infime pourcentage de la population pouvait s'offrir.<br />
DiPietro était aussi dur et froid que les pierres qu'il contemplait.<br />
— Désirez-vous voir autre chose ? demanda James, décontenancé. Des rubis ou des saphirs, peut-être ?<br />
Le client fourra la main dans la poche de sa veste et en sortit un mince portefeuille noir.<br />
—Je prends la première pour 2 millions.<br />
James cligna des yeux quand DiPietro posa une carte de crédit sur le bureau.<br />
— Si je vous donne mon argent, je veux que vous le méritiez. Et vous me ferez une ristourne sur la<br />
pierre parce que votre affaire a besoin de clients réguliers comme moi.<br />
Il fallut un moment à James pour comprendre que la transaction allait bel et bien se faire.<br />
—Je... je vous félicite de votre jugement, mais le prix est de 2 300 000.<br />
DiPietro tapota la carte.<br />
— C'est une carte à débit immédiat. Deux millions. Cash.<br />
James opéra un rapide calcul mental. À ce prix-là, il gagnait encore près de 350 000 dollars sur la<br />
bague.<br />
—Je crois que c'est envisageable. DiPietro n'eut pas l'air surpris.<br />
—Sage décision.<br />
—Et la taille ? Connaissez-vous... ?<br />
— La seule qui lui importera, c'est celle des carats. Le reste, on verra plus tard.<br />
— Comme vous voudrez.<br />
D'habitude, James encourageait son personnel à engager la conversation avec le client pendant que luimême<br />
emballait l'achat et imprimait l'estimation destinée à l'assurance. Mais ce soir, il leur adressa un<br />
discret « non » de la tête tandis que DiPietro empoignait son portable et composait un numéro.