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Étude pédologique du comté de Huntingdon et Beauharnois - IRDA

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<strong>IRDA</strong> - ÉTUDE PÉDOLOGIQUE<br />

À côté <strong>de</strong>s tills glaciaires, on rencontre <strong>de</strong>s buttes en forme <strong>de</strong> digues sablo-graveleuses ou, <strong>de</strong> longs<br />

coteaux étroits posés en relief sur les terrains environnants. On nomme ces formes d'accumulation<br />

constituées <strong>de</strong> drift stratifié, dépôts fluvio-glaciaires, parce qu'ils ont été formés par <strong>de</strong>s torrents sousglaciaires<br />

(eskers, kames) ou parce qu'ils ont originé dans <strong>de</strong>s crevasses ouvertes dans la glace ("crevasse<br />

fillings") pendant une époque stationnaire <strong>du</strong> glacier. Les digues <strong>de</strong> gravier <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Killbain <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Dun<strong>de</strong>e sont probablement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te origine. Ils s'apparentent au "Coteau Ste-Marguerite" qui s'allonge entre<br />

Châteauguay <strong>et</strong> Ste-Philomène, dans le <strong>comté</strong> <strong>de</strong> Châteauguay.<br />

5) - L'aspect <strong>et</strong> la nature les sols qui couvrent une gran<strong>de</strong> éten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> la région, offrent les caractères les plus<br />

frappants <strong>de</strong> dépôts sous-marins émergés. En eff<strong>et</strong>, sous le poids énorme <strong>de</strong> la calotte glaciaire, la surface<br />

<strong>du</strong> terrain a fléchi <strong>et</strong> s'est affairée au-<strong>de</strong>ssous <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la mer. L'océan envahit la Plaine <strong>du</strong> St-Laurent<br />

jusqu'au lac Champlain <strong>et</strong> même au <strong>de</strong>là; c'est pourquoi, on a donné à ce bras <strong>de</strong> l'Atlantique, le nom <strong>de</strong> Mer<br />

Champlain. Les sédiments accumulés au sein <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te mer intérieure portent le nom d'alluvions marnes ou<br />

dépôts Champlain. Les preuves manifestes <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te invasion sont inscrites dans la nature <strong>et</strong> dans la<br />

disposition <strong>de</strong>s matériaux qui souvent recèlent <strong>de</strong> nombreux coquillages marins, fossiles. C'est <strong>du</strong>rant le<br />

stage <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te submersion marine, qu'une partie <strong>de</strong>s drifts glaciaires fut remaniée, triée <strong>et</strong> rangée par ordre<br />

<strong>de</strong> grosseur décroissante à partir <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> rivage. Les cailloux roulés ou gal<strong>et</strong>s <strong>et</strong> les graviers furent<br />

poussés le long <strong>de</strong> la grève; les sables s'étalèrent sous forme <strong>de</strong> plages ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>ltas à la suite <strong>de</strong>s levées <strong>de</strong><br />

gal<strong>et</strong>s; les sédiments les plus fins (argiles <strong>et</strong> limons) entraînés au large, en eau plus profon<strong>de</strong> <strong>et</strong> plus calme,<br />

se précipitèrent en bancs massifs. Notons qu'avec les éten<strong>du</strong>es d'argiles coïnci<strong>de</strong>nt les surfaces les plus<br />

planes <strong>de</strong> la région. Dans la Plaine <strong>de</strong> Montréal, à cause <strong>de</strong> sa plate-forme rocheuse plus déprimée<br />

qu'ailleurs, la mer Champlain séjourna plus longtemps.<br />

Les dépôts Champlain, selon leur nature, leur texture, leur réaction <strong>et</strong> leur état <strong>de</strong> drainage, donnent<br />

naissance à plusieurs séries <strong>de</strong> sols, dont les sols argileux notamment, qui comptent parmi les meilleurs <strong>de</strong> la<br />

province.<br />

6) - Lorsque le continent s'allégea <strong>de</strong> son far<strong>de</strong>au <strong>de</strong> glace, les eaux <strong>de</strong> la mer se r<strong>et</strong>irèrent. Ce soulèvement<br />

fut probablement <strong>de</strong> pas moins <strong>de</strong> 525 pieds dans la région, comme en témoignent <strong>de</strong>s plages soulevées qui<br />

flanquent la colline <strong>de</strong> Covey. Le r<strong>et</strong>rait gra<strong>du</strong>el <strong>de</strong>s eaux est marqué par une série, <strong>de</strong> gradins étagés ou<br />

terrasses, adossés au flanc <strong>de</strong> la colline <strong>de</strong> Covey ou accrochés aux acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> relief qui émergeaient <strong>de</strong>s<br />

eaux. Chaque niveau ou gradin <strong>de</strong> terrasses correspond à autant d'arrêts dans l'abaissement saccadé <strong>de</strong> la<br />

mer, au fur <strong>et</strong> à mesure <strong>du</strong> relèvement <strong>du</strong> continent. Ces terrasses gravelo-caillouteuses, ornées <strong>de</strong> vergers,<br />

constituent le paysage typique <strong>du</strong> district <strong>de</strong> Franklin.<br />

Il serait peut-être bon d'ajouter quelques explications supplémentaires sur la colline <strong>de</strong> Govey. Au cours <strong>de</strong> notre travail d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sols<br />

<strong>de</strong> la région, on nous posa <strong>de</strong> nombreuses questions concernant la nature <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te colline, les sols graveleux qui s'y attachent <strong>et</strong> l'origine<br />

<strong>du</strong> fameux "Gouffre", trou béant creusé dans le roc soli<strong>de</strong> presqu'au somm<strong>et</strong> <strong>de</strong> la colline. Nous repro<strong>du</strong>isons ici, à ce suj<strong>et</strong>, quelques<br />

extraits d'une communication présentée à L'ACFAS (Léo-G. Morin <strong>et</strong> Auguste Mailloux, 1944).<br />

"Pour expliquer Covey Hill, il faut reprendre le problème <strong>de</strong> plus loin. En j<strong>et</strong>ant un coup d'oeil sur une carte physique <strong>de</strong> l'Amérique <strong>du</strong><br />

Nord, nous voyons la longue chaîne <strong>de</strong>s Apalaches, qui court <strong>de</strong>puis l'Alabama jusqu'à l'extrême pointe <strong>de</strong> la Gaspésie. C<strong>et</strong>te chaîne est<br />

coupée en <strong>de</strong>ux tronçons par la vallée <strong>de</strong> la Rivière Hudson <strong>et</strong> <strong>du</strong> Lac Champlain.<br />

Le tronçon méridional, les Apalaches <strong>du</strong> sud-ouest, comme les désignent les physiographes américains, est composé d'une arête<br />

centrale <strong>de</strong> terrains cristrallophylliens d'âge cryptozoïque. C'est la sous-province <strong>de</strong>s "Vieilles Apalaches".<br />

À l'ouest, ces "Vieilles Apalaches" sont flanquées d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> strates sédimentaires plissées d'âge paléozoïque qui forment une<br />

autre sous-province: "Les Jeunes Appalaches".<br />

Plus à l'ouest encore, les couches paléozoïques sont <strong>de</strong>meurées horizontales <strong>et</strong> forment le Plateau <strong>de</strong>s Apalaches, avec ses<br />

subdivisions: plateau <strong>du</strong> Cumberland au sud <strong>et</strong> plateau <strong>de</strong>s Alléghanys au nord. L'extrême pointe, <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier vient faire une légère<br />

incursion dans la province <strong>et</strong> c'est elle qui explique le saillant <strong>de</strong> Covey Hill.<br />

Comme sur le reste <strong>du</strong> plateau alléghanien, le substratum est composé <strong>de</strong> ruches paléozoïques, <strong>de</strong>meurées presque horizontales.<br />

L'horizon paléozoïque représenté à Covey Hill, est le grès siliceux <strong>de</strong> Postdam, dont la puissance à c<strong>et</strong> endroit semble <strong>de</strong>voir être<br />

supérieure à 1,000 pieds.<br />

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