60 Carte 6. Carte géologique <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong>. Comté <strong>de</strong> <strong>Huntingdon</strong> <strong>et</strong> <strong>Beauharnois</strong> - <strong>IRDA</strong>
CARACTÈRES PÉTROGRAPHIQUES DES FORMATIONS Le grès <strong>de</strong> Potsdam (Népéan) La formation <strong>de</strong> Potsdam est constituée d'un grès quartzeux, parfois conglomératique, très <strong>du</strong>r. La roche est généralement blanche ou gris clair, souvent marquée <strong>de</strong> teintes rougeâtres. Au contact <strong>de</strong> l'air, elle se colore en gris pâle <strong>et</strong>, dans le sol, elle montre <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong> rouille. La silice (Si02) forme, en moyenne, 99.31% <strong>de</strong> la roche (Wilson 1946). L'épaisseur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te formation, qui atteint au maximum 1,696 pieds, est <strong>de</strong> 540 pieds à Covey Hill. Ces variations dans l'épaisseur sont <strong>du</strong>es à la surface inégale <strong>du</strong> socle cristallin précambrien. Lorsque le grès affleure, il offre <strong>de</strong>s surfaces planes aux flancs abrupts parfois frangés d'énormes blocs <strong>de</strong>scellés par l'action érosive <strong>de</strong>s glaciers. Le grès <strong>de</strong> Potsdam s'étend largement au centre <strong>et</strong> couvre la majeure partie <strong>de</strong> la région. À cause <strong>de</strong> sa composition, c<strong>et</strong>te roche offre une gran<strong>de</strong> résistance à l'altération. Le till glaciaire <strong>et</strong> les sols qui se superposent à c<strong>et</strong>te formation, sont constitués surtout <strong>de</strong> fragments plus ou moins volumineux <strong>de</strong> grès siliceux. Le groupe <strong>de</strong> Beekmantown Wilson (1946) divisa le Beekmantown en <strong>de</strong>ux membres: La formation d'Oxford, composée <strong>de</strong> calcaire gris, <strong>de</strong> calcaire magnésien <strong>et</strong> <strong>de</strong> dolomie gris bleu, <strong>et</strong> la formation <strong>de</strong> March, constituée <strong>de</strong> grès calcaire, <strong>de</strong> dolomie sableuse gris-bleu. Dans la Province <strong>de</strong> Québec, la formation d'Oxford a reçu le nom <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong>. "La formation <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong> dont la plus gran<strong>de</strong> épaisseur mesurée est approximativement d'un millier <strong>de</strong> pieds, consiste à peu près uniquement en dolomie pure ou presque avec <strong>de</strong>s intercalations subordonnées <strong>de</strong> grès, <strong>de</strong> schistes <strong>et</strong> <strong>de</strong> calcaire" (Dresser, J.A. Denis, T.C. 1946, p. 304). La formation <strong>de</strong> March <strong>de</strong> l'Ontario est appelée Thérésa dans la Province <strong>de</strong> Québec. "Le Thérésa est formé <strong>de</strong> grains <strong>de</strong> sable arrondis agrégés par un ciment dolomitique (Clark, 1952). Les formations correspondantes <strong>de</strong> la province d'Ontario ont une épaisseur moindre que celle <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Montréal. Cela tient au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> dépôt qui s'est effectué, dans notre région, dans un bassin plus profond (Wilson, A.W. - 1946, p. 13). Ce caractère <strong>de</strong> la formation, dans le <strong>comté</strong>, se reflète aussi sur la nature <strong>du</strong> sol <strong>et</strong> donne, semble-t-il, un rési<strong>du</strong> plus argileux dans l'ensemble que les formatons correspondantes situées dans le bassin d'Ottawa. Au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la composition, la dolomie est formée d'un mélange <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> magnésie <strong>et</strong> <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> chaux en excès. Les bancs massifs renferment <strong>de</strong>s cavités (géo<strong>de</strong>s) remplies <strong>de</strong> cristaux blancs ou roses <strong>de</strong> calcite ou <strong>de</strong> dolomite. Voici, d'après M.F. Goudge (1935) les résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> calcaire dolomitique provenant <strong>de</strong> Châteauguay, <strong>de</strong> <strong>Huntingdon</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong>. Tableau XIV. Composition chimique <strong>de</strong> quelques calcaires dolomitiques Si02 Fe2o3 Al2O3 (PO4)2 CaC03 MgCO3 Total Ca0 Mg0 Ca/Mg0 (1) 40.40 2.16 2.90 0.13 30.00 23.09 98.68 16.87 11.04 1.53/1 (2) 26.74 1.88 2.62 0.17 43.77 24.74 99.82 24.60 11.83 2.08/1 (3) 18.94 1.38 1.26 0.11 47.20 30.97 99.86 26.49 14.81 1.78/1 (4) 6.46 0.95 1.21 0.07 52.89 37.17 98.75 29.66 17.77 1.67/1 (5) 3.32 0.66 0.60 0.02 53.11 42.21 99.92 29.75 20.18 1.47/1 (6) 2.96 0.50 1.04 0.04 55.00 40.32 99.86 30.82 19.28 1.59/1 (7) 32.50 1.24 2.00 0.15 38.82 25.02 99.73 21.82 11.96 1.82/1 Ces échantillons proviennent <strong>de</strong>s endroits suivants: (1) : DeLéry; (2) <strong>et</strong> (3) : Ste-Clothil<strong>de</strong>; (4) : <strong>Huntingdon</strong>; (5) : Barrington; (6) : <strong>Beauharnois</strong>; (7) : St-Louis <strong>de</strong> Gonzague. Les calcaires dolomitiques <strong>de</strong>s <strong>comté</strong>s <strong>de</strong> <strong>Huntingdon</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong> sont plus riches en magnésie que ceux <strong>du</strong> <strong>comté</strong> <strong>de</strong> Châteauguay, ce fait se remarque aussi dans les sols. En eff<strong>et</strong>, les sols dérivés <strong>de</strong> calcaires dolomitiques <strong>de</strong>s <strong>comté</strong>s <strong>de</strong> <strong>Huntingdon</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong> sont plus riches en magnésie que ceux <strong>du</strong> <strong>comté</strong>s <strong>de</strong> Châteauguay. Ces analyses démontrent également le lien très étroit <strong>de</strong> parenté qui existe entre les formations géologiques <strong>et</strong> les sols qui en dérivent. <strong>IRDA</strong> - ÉTUDE PÉDOLOGIQUE La dolomie est une source importante <strong>de</strong> magnésium dans le sol; elle est cependant moins soluble que la calcite. La différence <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux minéraux se manifeste dans certaines strates par une structure 61