Étude pédologique du comté de Huntingdon et Beauharnois - IRDA
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Ce coin <strong>du</strong> plateau allégahnien représente une unité qu'il conviendrait d'ajouter aux sous-divisions physiographiques <strong>du</strong> Québec.<br />
Le rôle <strong>de</strong> Covey Hill aujourd'hui très mo<strong>de</strong>ste, fut autrefois prépondérant à l'époque glaciaire, <strong>de</strong> même qu'à l'époque Champlain.<br />
C'est à partir <strong>du</strong> stage Wisconsin, la quatrième <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s glaciations (quaternaires), que Covey Hill <strong>de</strong>vient une station-clef pour les<br />
chercheurs qui essaient <strong>de</strong> déchiffrer l'histoire géologue.<br />
Au début <strong>de</strong>s temps Wisconsin, toute la région avoisinante fut recouverte par la glace.<br />
À partir <strong>du</strong> 5e Wisconsin (stage Mankato), le front glaciaire atteint la dépression <strong>du</strong> lac Ontario <strong>et</strong> <strong>du</strong> lac Champlain. Dès ce moment, la<br />
colline est à nu <strong>et</strong> s'enfonce comme un éperon qui pique au flanc l'envahisseur en déroute.<br />
Au stage suivant (Kirkfield), le glacier a libéré la dépression <strong>du</strong> lac Ontario qui est remplie à pleine capacité par les eaux <strong>de</strong> fonte <strong>et</strong><br />
forme le lac Iroquois, d'un étiage notablement supérieur au lac Ontario actuel. L'éperon <strong>de</strong> Covey ferme l'issue <strong>de</strong>s la Vallée <strong>du</strong> St-<br />
Laurent, d'ailleurs encore occupée par la glace <strong>et</strong> ces eaux doivent s'écouler au sud-est, par la Monawk.<br />
C'est probablement vers c<strong>et</strong>te, époque <strong>de</strong> très haut étiage que les eaux réussirent à débor<strong>de</strong>r par-<strong>de</strong>ssus la colline pour gagner la vallée<br />
Champlain-Hudson, en y incisant la gorge glaciaire tout-à-fait typique que l'on r<strong>et</strong>rouve presqu'à son somm<strong>et</strong>.<br />
Puis, à mesure que se poursuit le déglaciation <strong>de</strong> la vallée <strong>du</strong> St-Laurent, le jeu-<strong>de</strong>-balance <strong>de</strong> l'isostasie relève la région <strong>et</strong> abaisse<br />
d'autant les lignes <strong>de</strong> rivage.<br />
Bientôt s'établira, au flanc-nord-ouest,<strong>de</strong> la colline, un étroit chenal reliant le lac Iroquois à la dépression Champlain. C'est à ce stage que<br />
réfèrent certains auteurs, en parlant <strong>de</strong> la "première Mer Champlain".<br />
À l'époque Champlain, Covey Hill, dressé comme un promontoire à la bifurcation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux vallées <strong>du</strong> St-Laurent <strong>et</strong> <strong>du</strong> lac Champlain, a<br />
joué le rôle d'une échelle d'étiage sur laquelle les niveaux successifs <strong>de</strong>s eaux sont venus inscrire la trace <strong>de</strong> leur passage."<br />
7) - Lorsque la mer eut évacué la région, par suite <strong>de</strong> l'exhaussement <strong>du</strong> continent, instaurant les conditions<br />
actuelles, le fleuve <strong>et</strong> les rivières tracèrent leur lit à travers les matériaux meubles abandonnés par les<br />
glaciers pléistocènes ou par la mer Champlain. Les rivières, encore gonflées d'eau, déroulèrent, le long <strong>de</strong><br />
leurs rivages surtout, un ruban plus ou moins large d'alluvions récentes ou plaines <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment. Ce sont<br />
ces alluvions limoneuses qui tapissent les bords <strong>de</strong> la rivière Châteauguay aux environs d'Athelstan <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
Dewittville. On remarque ces apports alluviaux un peu partout le long <strong>de</strong> tous les cours d'eau <strong>de</strong> la région.<br />
La rivière Châteauguay <strong>et</strong> ses tributaires <strong>de</strong> même que la rivière St-Louis <strong>et</strong> autres ten<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong>puis le r<strong>et</strong>rait<br />
<strong>de</strong> la mer, à atteindre leur profil d'équilibre en fonction <strong>de</strong> leur niveau <strong>de</strong> base, le St-Laurent. Ce travail<br />
provoque un sapement <strong>de</strong>s rives concaves <strong>et</strong> un alluvionnement <strong>de</strong>s rives convexes, se tra<strong>du</strong>isant par un<br />
tracé sinueux (méandres) <strong>de</strong> la rivière. Elles construit ainsi, sur ses rives, <strong>de</strong>s "terrasses locales <strong>de</strong><br />
méandres" en forme <strong>de</strong> lobes, connues dans nos régions sous le nom <strong>de</strong> basses platières ou terres <strong>de</strong> pointe<br />
garnies d'alluvions mo<strong>de</strong>rnes. C<strong>et</strong> enfoncement <strong>du</strong> lit <strong>de</strong>s rivières déclenche une érosion <strong>de</strong>s versants, <strong>et</strong> y<br />
découpe <strong>de</strong>s sillons ou <strong>de</strong>s ravins ramifiés. L'érosion entame plus vigoureusement les pentes à la jonction<br />
<strong>de</strong>s affluents: <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> terre s'éboulent <strong>et</strong> sont emportées, laissant les berges taillées à pic. On peut<br />
observer tous ces phénomènes le long <strong>de</strong>s rivières Châteauguay <strong>et</strong> St-Louis (<strong>Beauharnois</strong>).<br />
Avant <strong>de</strong> se r<strong>et</strong>irer dans son lit actuel, le fleuve, un "pré St-Laurent" plus large, s'est découpé <strong>de</strong>s berges à<br />
même les sédiments préexistants. C'est le talus qui termine la plaine d'argile dans le <strong>comté</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong>.<br />
C<strong>et</strong>te "terrasse d'érosion" s'allonge presque <strong>de</strong> façon continue <strong>de</strong> <strong>Beauharnois</strong> à Châteauguay, en bor<strong>du</strong>re<br />
<strong>du</strong> fleuve <strong>et</strong> <strong>du</strong> lac St-Louis.<br />
C<strong>et</strong>te explication <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> façonnement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te terrasse, opinion que nous avions émise dès 1941, est<br />
confirmée par l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. J. Ross MacKay (Physiography of the Lower Ottawa valley Revue Canadienne <strong>de</strong><br />
Géographe, Vol. III, Janv. Déc. - 1949).<br />
Comté <strong>de</strong> <strong>Huntingdon</strong> <strong>et</strong> <strong>Beauharnois</strong> - <strong>IRDA</strong>