Mali - Convention on Biological Diversity

Chapitre VII INSUFFISANCES ET LACUNES
Les efforts visant la conservation des
ressources biologiques restent timides par
rapport à l’ampleur de leur dégradation. Les
dommages économiques dus à la perte des
ressources fauniques et forestières
représentaient 12,60 % du PIB national en
1996, (Pillet G. et DABO M.F, 1997).
Si la politique d’ajustement structurel en
cours depuis 1982 a contribué à accroître la
cohésion du système macro-économique, on
n'a pas pu en maîtriser les effets sociaux:
réduction du pouvoir d’achat des
populations et surexploitation des
ressources biologiques.
L’introduction de la monoculture de rente
(coton, arachide, etc.) a certes permis
d’accroître le revenu des exploitants, mais
elle a également modifié les systèmes de
production traditionnels, provoquant des
migrations vers les villes et repoussant
certaines populations vers les zones
agricoles moins productrices et plus
sensibles du point de vue écologique.
Le cloisonnement qui caractérise les projets
dans le domaine de la diversité biologique
affecte négativement les relations
d’harmonisation et de synergie en faveur de
sa conservation. Par exemple, au moment où
le projet N'Dama de Yanfolila fournit des
efforts de vulgarisation pour préserver la
race taurine N'Dama, le programme élevage
de la CMDT developpe a contrario avec les
paysans de la même zone des croisements
avec les zébus pour l’obtention des bœufs de
trait de meilleur gabarit.
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La gestion de la diversité biologique se
caractérise aussi par le faible niveau de
protection des écosystèmes. Les zones de
protection ne couvrent que 3,4% du
territoire national alors que pour la
conservation efficace d'un écosystème
forestier, un taux de couverture végétale d'au
moins 15% est requis. En plus de cette faible
couverture, ces zones sont le plus souvent
dégradées (Cf. Tableau 13).
Les espèces endémiques saharo-montagnardes
de l’Adrar des Ifoghas ne sont pas connues. Le
<strong>Mali</strong> n’a pas une flore enregistrée et ses
collections de plantes sont très dispersées au
niveau de diverses institutions ayant de
faibles relations de collaboration. Aucune des
graminées rares ou sauvages endémiques,
plantes rampantes n’est officiellement
protégée.
Le <strong>Mali</strong> n’a pas développé des formes
d'exploitation touristique de la faune telles
que les safaris photographiques et les
observations d'animaux. La richesse culturelle
du <strong>Mali</strong>, l’effet multiplicateur de l’industrie
du tourisme et des voyages organisés avec
une composante de faune pourraient devenir
une importante source de revenu national. De
même la très grande adaptation de la faune
saharienne aux conditions d'extrême
sécheresse pourrait être exploitée pour faire la
mise en valeur des grands espaces marginaux
du nord par l'élevage de gibiers : autruche,
gazelles, Addax, Oryx, Mouflon à manchettes,
etc.