Mali - Convention on Biological Diversity
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7,25 % du PIB, soit 107 milliards de FCFA<br />
(Pillet et Dabo, 1997).<br />
Et pourtant, la chasse dans la société<br />
traditi<strong>on</strong>nelle était une activité réservée à un<br />
groupe social (la société des chasseurs), régi<br />
par une hiérarchie très stricte, soumis à une<br />
initiati<strong>on</strong>/formati<strong>on</strong> de l<strong>on</strong>gue durée et à un<br />
ensemble de règles. Ces règles c<strong>on</strong>nues de<br />
tous les pratiquants visaient l'équilibre de la<br />
nature tout en permettant d'approvisi<strong>on</strong>ner<br />
la populati<strong>on</strong> en viande. Cette société<br />
traditi<strong>on</strong>nelle s'est progressivement effritée.<br />
Les droits de chasse, accordés par les<br />
législati<strong>on</strong>s modernes, difficilement<br />
applicables, n'<strong>on</strong>t pu remplacer efficacement<br />
ces règles coutumières de moins en moins<br />
respectées.<br />
5.8 LA PECHE ABUSIVE<br />
D'abord produit d'autoc<strong>on</strong>sommati<strong>on</strong>, le<br />
poiss<strong>on</strong> est devenu aujourd'hui un élément<br />
d'échange de très grande valeur. La filière<br />
c<strong>on</strong>cerne plus de 800 000 pers<strong>on</strong>nes d<strong>on</strong>t<br />
200 000 en vivent directement. Les Bozo,<br />
Som<strong>on</strong>o et Sorko s<strong>on</strong>t les ethnies<br />
traditi<strong>on</strong>nellement pêcheurs. Aujourd'hui<br />
l'activité attire d’autres ethnies. Il en résulte<br />
une pratique de pêche intensive suite à<br />
l’accroissement des besoins, au<br />
perfecti<strong>on</strong>nement des engins de pêche et à<br />
l’utilisati<strong>on</strong> de substances toxiques et<br />
d'explosifs. La capacité de renouvellement<br />
de la producti<strong>on</strong> s’est révélée faible par<br />
rapport aux prélèvements d<strong>on</strong>t elle fait<br />
l'objet.<br />
En plus des modes illicites de pêche (engins<br />
prohibés, pois<strong>on</strong>s, engins éclairants, filets à<br />
petites mailles, etc.), les sécheresses avec le<br />
tarissement précoce des mares et lacs, le bas<br />
niveau des crues, les endiguements liés à la<br />
créati<strong>on</strong> de nombreux périmètres irrigués<br />
réduisant les frayères, s<strong>on</strong>t autant de causes<br />
de la baisse de la producti<strong>on</strong> piscicole et de la<br />
perte de certaines espèces.<br />
5.9 LES POLLUTIONS<br />
Le fleuve Niger reçoit par jour à Bamako plus<br />
de 2 200 m3 d’eaux usées industrielles. Les<br />
usines de tanneries, de textiles, sav<strong>on</strong>nerie,<br />
huilerie ; les industries chimiques,<br />
d’exploitati<strong>on</strong> minière, les abattoirs déversent<br />
de manière inc<strong>on</strong>trôlée des polluants qui<br />
c<strong>on</strong>tribuent pour une grande part à une<br />
dégradati<strong>on</strong> des écosystèmes terrestres et<br />
aquatiques.<br />
L'exploitati<strong>on</strong> des mines d'or (Syama, Sadiola,<br />
etc.) et des nombreux sites d'orpaillage a<br />
impact important sur les ressources<br />
biologiques. Le cyanure, l'excavati<strong>on</strong> et la<br />
décharge de minerais, sources de polluti<strong>on</strong>,<br />
entraînent la destructi<strong>on</strong> du couvert végétal<br />
et la perte de la diversité biologique du<br />
milieu envir<strong>on</strong>nant.<br />
En plus, il reçoit plus de 32 000 m3 d’eaux<br />
usées domestiques et 16 000m3 d’eaux usées<br />
des teintureries c<strong>on</strong>tenant des colorants, des<br />
polluants chimiques, des métaux lourds qui<br />
dégradent la flore et la faune aquatiques.<br />
A défaut de pouvoir utiliser des engrais<br />
organiques moins polluants, l’utilisati<strong>on</strong><br />
massive des engrais chimiques se généralise et<br />
occasi<strong>on</strong>ne une dégradati<strong>on</strong> de l’écosystème, à<br />
cause entre autres de l’acidificati<strong>on</strong> des sols<br />
qu’elle entraîne. L’utilisati<strong>on</strong> des pesticides, en<br />
plus des ennemis visés, anéantit<br />
malheureusement une faune (exemple les<br />
insectes pollinisateurs d<strong>on</strong>t les abeilles) et une<br />
flore très utiles au maintien de l’équilibre des<br />
écosystèmes. Les sociétés de développement<br />
agricoles dans leurs z<strong>on</strong>es d’interventi<strong>on</strong><br />
utilisent des quantités importantes de<br />
pesticides et d’engrais minéraux (à titre<br />
d’exemple, 970 000 litres d’insecticide, 73 935<br />
t<strong>on</strong>nes d’engrais minéraux en 1995-96 en z<strong>on</strong>e