Mali - Convention on Biological Diversity
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Des niches larges, souvent associées à une<br />
grande diversité génétique intra-spécifique,<br />
c<strong>on</strong>tribuent à aider les espèces à s’adapter<br />
aux grandes fluctuati<strong>on</strong>s spatiales et<br />
temporelles du régime d’humidité du sol,<br />
facteur déterminant de la producti<strong>on</strong><br />
végétale.<br />
Ces caractéristiques <strong>on</strong>t certainement<br />
c<strong>on</strong>tribué à forger une certaine résistance de<br />
la végétati<strong>on</strong> aux variati<strong>on</strong>s climatiques. La<br />
sécheresse peut provoquer la dispariti<strong>on</strong><br />
d’espèces dans les marges arides de leur z<strong>on</strong>e<br />
de distributi<strong>on</strong>, ou entraîner un battement de<br />
l’aire de distributi<strong>on</strong> vers les marges<br />
humides. Par exemple, Andropog<strong>on</strong> gayanus,<br />
classée parmi les espèces en voie de<br />
dispariti<strong>on</strong> au Nord du Gourma (Ag<br />
Mahmoud, 1994), se trouve en quantité<br />
ab<strong>on</strong>dante au Sud du Gourma après les<br />
sécheresses.<br />
5.2 DEFRICHEMENTS<br />
Le rythme élevé de la croissance<br />
démographique et l'activité éc<strong>on</strong>omique liée<br />
aux systèmes de producti<strong>on</strong> traditi<strong>on</strong>nels<br />
c<strong>on</strong>tribuent fortement à la baisse de la<br />
quantité des ressources biologiques et à<br />
l’érosi<strong>on</strong> de la diversité biologique. Avec un<br />
taux d’accroissement annuel de 3,2%, <strong>on</strong><br />
estime à plus de 100 000 ha, les superficies de<br />
formati<strong>on</strong>s naturelles, défrichées chaque<br />
année pour faire face à l'augmentati<strong>on</strong> des<br />
seuls besoins alimentaires. La superficie<br />
agricole augmenterait en moyenne de<br />
4,7 %/an c<strong>on</strong>tribuant à une forte réducti<strong>on</strong><br />
des formati<strong>on</strong>s naturelles. Cette pressi<strong>on</strong><br />
accrue des populati<strong>on</strong>s humaines est<br />
c<strong>on</strong>sidérée comme la menace la plus sérieuse<br />
pour la diversité biologique des espèces au<br />
<str<strong>on</strong>g>Mali</str<strong>on</strong>g>. Les dommages éc<strong>on</strong>omiques liés à la<br />
perte des formati<strong>on</strong>s forestières en 1997<br />
représentaient 5,35 % du PIB, soit 79<br />
milliards de FCFA (Pillet et Dabo, 1997).<br />
En outre, l’extensi<strong>on</strong> des terres cultivées,<br />
nécessaire à la satisfacti<strong>on</strong> des besoins<br />
alimentaires d’une populati<strong>on</strong> en c<strong>on</strong>stante<br />
expansi<strong>on</strong>, a c<strong>on</strong>sidérablement réduit les<br />
z<strong>on</strong>es de jachère et la durée des jachères. Le<br />
défrichement des terres pour les cultures a un<br />
impact très important sur la structure de la<br />
végétati<strong>on</strong> et sur l’envir<strong>on</strong>nement. Les pertes<br />
de terres peuvent, par exemple, atteindre 10<br />
t<strong>on</strong>nes /ha (Bishop et Allen, 1989). La plupart<br />
des plantes ligneuses s<strong>on</strong>t détruites, à<br />
l’excepti<strong>on</strong> de quelques espèces protégées<br />
(Vitellaria paradoxa, Acacia albida et Parkia<br />
biglobosa), et seules des espèces buiss<strong>on</strong>nantes<br />
telles que Guiera senegalensis, Piliostigma<br />
reticulatum et An<strong>on</strong>a senegalensis résistent à des<br />
coupes annuelles répétées. La réducti<strong>on</strong> de la<br />
jachère a raccourci la période nécessaire aux<br />
processus de régénérati<strong>on</strong> et a accru la<br />
fragmentati<strong>on</strong> des îlots de végétati<strong>on</strong> naturelle<br />
qui c<strong>on</strong>stituent les « banques de semences ».<br />
S<strong>on</strong> impact est encore plus grave lorsque<br />
l’accroissement de la pressi<strong>on</strong> démographique<br />
et les mutati<strong>on</strong>s sociales entraînent une avancée<br />
des cultures sur des terres fragiles à faible<br />
rendement, aux sols peu prof<strong>on</strong>ds et érodables<br />
ou saturés d’eau.<br />
5.3 EXPLOITATION ANARCHIQUE DU<br />
BOIS<br />
Le bois et le charb<strong>on</strong> de bois c<strong>on</strong>stituent<br />
l’énergie la moins chère et la plus accessible du<br />
fait de la faible prise en compte des coûts<br />
d’entretien des forêts dans l’établissement de<br />
leur prix de vente. Avoisinant 5 milli<strong>on</strong>s de<br />
t<strong>on</strong>nes par an en 1989-1990 (soit l'équivalent de<br />
la producti<strong>on</strong> ou du stock sur pied de 400 000<br />
ha de formati<strong>on</strong>s forestières des régi<strong>on</strong>s du sud<br />
du pays), le prélèvement de bois à des fins<br />
énergétiques approche les 7 milli<strong>on</strong>s de t<strong>on</strong>nes<br />
en l'an 2 000, ce qui amplifie davantage la perte<br />
de la diversité biologique. Certaines espèces<br />
s<strong>on</strong>t particulièrement menacées à cause du<br />
pouvoir calorifique de leur bois : Combretum