Chapitre V CAUSES DE LA PERTE DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE DIVERSITE BIOLOGIQUE Pour assurer une b<strong>on</strong>ne c<strong>on</strong>servati<strong>on</strong> de la diversité biologique, il est indispensable d'avoir une b<strong>on</strong>ne compréhensi<strong>on</strong> des facteurs resp<strong>on</strong>sables de la dégradati<strong>on</strong> de cette diversité. C'est par la maîtrise de ces facteurs que l'<strong>on</strong> assurera la c<strong>on</strong>servati<strong>on</strong> et la pérennité des ressources biologiques. L’extincti<strong>on</strong> de certaines espèces ainsi que la perte de souches génétiques et des types d’écosystèmes compromettent les opportunités d’un développement durable. Le défi majeur qui se pose est la satisfacti<strong>on</strong> des besoins en ressources biotiques d’une populati<strong>on</strong> de plus en plus nombreuse par des systèmes de producti<strong>on</strong> demeurés extensifs et peu productifs. Relever ce défi c<strong>on</strong>siste à faire face à un ensemble de facteurs complexes, d<strong>on</strong>t les principaux s<strong>on</strong>t d'ordre climatique, notamment les sécheresses récurrentes et d’ordre anthropique le défrichement, l’exploitati<strong>on</strong> anarchique du bois comme source d’énergie, les feux de brousse, la cueillette abusive de produits ligneux et herbacés (fruits verts, jeunes pousses, mutilati<strong>on</strong>), le surpâturage, le brac<strong>on</strong>nage, la pêche illicite, l'agriculture « minière », la pauvreté, l'utilisati<strong>on</strong> abusive des produits chimiques, l'introducti<strong>on</strong> d'espèces exotiques, etc. 5.1 LES SECHERESSES RECURRENTES Au cours des trente dernières années, l’aridité climatique du <str<strong>on</strong>g>Mali</str<strong>on</strong>g> s’est accrue et les précipitati<strong>on</strong>s enregistrées, p<strong>on</strong>ctuées de périodes de sécheresse extrême, <strong>on</strong>t été inférieures à la moyenne (Cf. Carte 2). Les isohyètes se s<strong>on</strong>t déplacées d’envir<strong>on</strong> de 200 km vers le sud (PNAE, 1998). Ces sécheresses fréquentes, plus que tout autre facteur, <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>tribué à fragiliser davantage les écosystèmes, les rendant plus vulnérables à la moindre perturbati<strong>on</strong> et accélèrent le rythme de dégradati<strong>on</strong> des ressources biologiques. Les déficits hydriques qui en <strong>on</strong>t résulté, <strong>on</strong>t entraîné une réducti<strong>on</strong> de la producti<strong>on</strong> primaire, une modificati<strong>on</strong> de la structure du couvert végétal et une réducti<strong>on</strong> massive de la faune sauvage et du cheptel. Le déficit a été suffisamment important sel<strong>on</strong> Hiernaux (1994) pour décimer des peuplements de plantes ligneuses, limiter la germinati<strong>on</strong> des graines de plantes annuelles et réduire le tapis de plantes herbacées. Toutefois, la diminuti<strong>on</strong> des producti<strong>on</strong>s primaire et sec<strong>on</strong>daire, les réducti<strong>on</strong>s enregistrées pour les espèces végétales vivaces, dans le cheptel et dans la faune sauvage se révèlent être des tendances réversibles lorsque les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s climatiques s’améliorent. En général, la régénérati<strong>on</strong> n’est pas immédiate, elle passe plutôt par une série de processus et d’étapes. Certaines modificati<strong>on</strong>s structurelles et les changements dans les associati<strong>on</strong>s d’espèces vivaces ne s<strong>on</strong>t pas réversibles, du moins à moyen terme.
Figure 2: Pluviomtrie comparée des périodes 1950-1969 et 1970-1999