Mali - Convention on Biological Diversity

sécheresse de 1983-1984 dans le Gourma. La
régénération et la dissémination de certaines
espèces ligneuses telles que Balanites
aegyptiaca et Acacia raddiana peuvent être
favorisées par le passage des graines dans le
tube digestif des animaux.
La végétation annuelle dans la zone
sahélienne semble très instable, mais résiste
bien à l’agression pastorale grâce à la vigueur
dynamique de la production de semence
annuelle, à l’efficacité de la dispersion et aux
modes de germination des espèces.
5.6 FEUX DE BROUSSE
Les feux de brousse sont couramment
pratiqués en régions de savane et dans le
Delta vif du Niger. Ils détruiraient environ
14,5 millions d’ha de pâturage par an, soit
17% du territoire national (CNRST, 1997),
affectant ainsi le sol, la faune, la flore et la
végétation.
La perte de la matière organique végétale,
qui résulte des feux, réduit la fertilité des
sols, entraînant une baisse de leur
productivité. Les éleveurs allument des feux
en savane et dans les plaines inondées à
graminées pérennes pour stimuler la reprise
de la croissance et de disposer d'herbe verte
de grande qualité nutritive. Lorsqu’ils sont
allumés en zone sud-sahélienne, où le
fourrage herbacé est formé d'espèces
annuelles, ils détruisent entièrement le tapis
herbacé privant ainsi le bétail de pâturage.
Les feux ont des effets néfastes sur la
végétation ligneuse. Les pousses annuelles
fragiles meurent, compromettant ainsi la
régénération de la végétation. Cissé (1986)
indique qu’après le passage du feu, il se
produit une forte mortalité des plantules de
Guiera senegalensis, Acacia seyal et Ziziphus
mauritiana. Les feux précoces consument les
fruits et graines sur les tiges ou à la surface
du sol, occasionnant une modification de la
composition floristique du tapis herbacé
d'une année à l'autre. C'est ainsi qu'on a
observé (PPS,1982) le remplacement d'un
tapis herbacé à base de Cenchrus biflorus
sensible au feu précoce par un tapis dominé
par Eragrostis tremula.
En détruisant la végétation herbacée et en
réduisant le recouvrement ligneux, les feux
dégradent les habitats indispensables à la
faune. Les populations de reptiles, oiseaux,
batraciens, insectes qui dépendent des micromilieux
de la strate herbacée sont réduites.
Les petits animaux comme les insectes
marcheurs qui ne peuvent pas échapper aux
feux sont tués.
5.7 BRACONNAGE
L'étude sur l'impact de la fermeture de la
chasse au <strong>Mali</strong> (1978), a révélé une nette
régression des effectifs des grands
ruminants. Elle a montré que certaines
espèces de mammifères, de reptiles et
d’oiseaux ont disparu ou sont menacées de
disparition (Annexe 2). Par ailleurs, elle a
révélé une perturbation et une réduction de
l’habitat naturel de plusieurs espèces de la
faune sauvage dans des zones comme la
Boucle du Baoulé, le Gourma.
Des quatre petits troupeaux d’éléphants au
<strong>Mali</strong> (Boucle du baoulé, Gourma,), il ne reste
plus que celui du Gourma. Cette diminution
serait liée soit à la réduction de l'habitat, soit
au développement des circuits commerciaux,
soit aux moyens modernes qu’utilisent les
braconniers, soit à la demande en protéine
suite à l'explosion démographique. La
situation est similaire pour les girafes dans le
Sahel, les Chimpanzés dans la zone du Fina,
l’Eland de Derby dans le Baoulé et les
gazelles, antilopes, lamantins, lions ailleurs.
En 1997, les dommages économiques liés aux
pertes en ressources fauniques représentaient