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Athéna

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de Keralaw, Killashandra en savait beaucoup plus sur la vie des<br />

îliens, qui lui inspirait un respect considérable.<br />

La gentillesse et la bonhomie de leur style devaient être<br />

anathème pour les Continentaux tatillons. À la première époque<br />

de leur soumission des îliens, les Continentaux avaient même<br />

tenté d’interdire l’usage du polly, dans leur stricte adhésion à la<br />

lettre de leur Charte. Mais le polly lui-même travaillait contre<br />

cette interdiction, car il poussait avec une telle abondance et<br />

une telle rapidité qu’élaguer les plantations était indispensable.<br />

L’habitude des îliens de tailler selon leurs besoins quotidiens<br />

prévenait de son invasion incontrôlable. Cet arbre vigoureux<br />

n’avait pas besoin de plus d’un mètre carré de terre pour<br />

prendre racine, ce qui expliquait sa prolifération dans les îles.<br />

Killashandra avait eu du mal à couper et tailler assez de<br />

fibres pour alimenter le tissage de Keralaw, mais elle avait<br />

appris en la regardant faire et, pour confirmer son identité<br />

d’adoption, avait elle-même tissé quelques paniers. Ce tissage,<br />

qui semble si facile quand on regarde un habile artisan, exigeait<br />

une force et une dextérité manuelles considérables, dont<br />

heureusement Killashandra était généreusement pourvue. La<br />

façon astucieuse dont Keralaw terminait ses plateaux et ses<br />

paniers enseigna à Killashandra les détails nécessaires de<br />

finition témoignant d’une longue pratique.<br />

Comme elles longeaient un petit lac d’eau douce sur le<br />

chemin du retour, Keralaw posa brusquement ses paquets, se<br />

déshabilla et plongea. Killashandra l’imita aussitôt. La nudité<br />

n’était donc pas un problème. Et l’eau était rafraîchissante après<br />

le long labeur de la journée.<br />

En approchant de la maison de Keralaw, elles perçurent<br />

l’odeur alléchante des viandes entrain de rôtir. Elle roula les<br />

yeux et fit claquer ses lèvres.<br />

— C’est Mandoll le cuisinier, dit Keralaw avec satisfaction. Je<br />

reconnaîtrais ses assaisonnements n’importe où dans les îles.<br />

J’espère que Poison lui a pêché un smacker. Il n’y a rien de<br />

meilleur que le bœuf long et le smacker. Nous allons bien<br />

manger, ce soir ! Bon, allons poser tout ça, dit-elle, balançant<br />

ses paniers, et puis, allons nous faire belles. Un soir de barbecue<br />

est une bonne soirée dans l’île de l’Ange !<br />

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