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DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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85 e Année N° 7 3 Novembre 1917.<br />

MANUEL GÉNÉRAL<br />

<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C", libraires- Prix de l'abonnement pour un an :<br />

éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans les dépar- FRANCK S C fr. »<br />

tements, chez tous les libraires ou sans frais dans tous les UNION POSTALE. 8 fr-. »<br />

bureaux de poste. ' Prix du numéro : 10 ccm.. .<br />

Le» demande! de changement d'adresse doivent être accompagnées de 5o c. — "Les manuscrits non ir.scre's ne sont pas rendus.<br />

= SOMMAIRE =<br />

L'Alsace-Lorraine (p. 93). o . o o o o o o o o o o o o GEORGES <strong>DE</strong>LAHACHE.<br />

Le Projet de loi sur l'Éducation des Adolescents (p. 95). O O EDMOND BLANGUERNON.<br />

MON FRANC PARLER : Curieuses Réclamations (p. 96). O O O O O O a ANDRÉ BALZ.<br />

REVUE ( 1. Sur les Ruines clu Château de Coucy. —. 2. Le Râle de nos Colonies après<br />

LITTERAIRE ( la Guerre. — 3. « I..'Attila » de Corneille (p. 97). 0 0 0 0 0 LEO.<br />

Pour les Institutrices (p. 99). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 M. BOUTIER.<br />

Communications. —Bibliographie. — Correspondance.— Actes officiels. — Annonces, o<br />

pius d'une fois, depuis trois ans, les Allemands<br />

ont prétendu qu'ils n'avaient envahi la<br />

Belgique que pour prévenir une invasion française.<br />

Le vieux proverbe français revieiltr-à l'esprit<br />

: « Qui veut noyer son chien l'accuse de<br />

la rage. » Chez les Allemands, c'est une vieille<br />

méthode. Déjà en 1870 ils avaient mis, du premier<br />

coup, la main sur le bien d'autrui, sur<br />

l'Alsace et la Lorraine, et ils les ont gardées —<br />

le mot est de leurs propres hommes d'Etat —<br />

.comme le glacis de la forteresse germanique.<br />

L'Allemagne a cherché parfois, il est vrai, à<br />

justifier sa conquête. Frédéric 11, le grand ancêtre,<br />

;j.vait dit, à propos de la Silésie, qu'il fallait<br />

annexer d'abord, qu'ensuite on trouverait toujours<br />

des théoriciens pour justifier l'annexion<br />

faite. Donc, les savants sont venus. Ils remontèrent<br />

très haut, très loin. Ils parlèrent mensuration<br />

des crânes et formes dialectales, en oubliant<br />

volontairement dans leur argumentation<br />

tout ce qui la détruisait. Surtout ils parlèrent<br />

histoire, et, là surtout, ils oublièrent, ou plutôt<br />

ils n'ont jamais voulu comprendre. Ils n'ont<br />

jamais voulu comprendre que l'histoire, la vie<br />

nationale, n'est -pas la même à deux siècles<br />

d'intervalle : plus particulièrement, qu'entre .le<br />

xvn c et le xix c siècles, la Révolution a passé,<br />

substituant à la fantaisie des monarques ce<br />

qu'on a appelé des « âmes de peuples, » Bismarck<br />

avait dit au colonel Stoffel, l'attaché militaire<br />

de France à Berlin : « Les Romains sont<br />

arrivés chez nous près d'un siècle plus tard que<br />

chez vous : c'est un retard de cent ans que nous<br />

n'avons jamais rattrapé !»<br />

L'Alsace et la Lorraine avaient, il est vrai,<br />

fait partie autrefois, il y a très longtemps, du<br />

Saint-Empire romain germanique ; mais ce<br />

Saint-Empire n'était pas du tout, malgré l'épitliète<br />

finale de son titre potapeux, l'Allemagne<br />

moderne : expression politico-religieuse, corps<br />

Partie générale.<br />

L'Alsace- Lorraine<br />

électoral divers et diffus, agglomération, entre<br />

des frontières toujours mouvantes, de principautés,<br />

d'évêchés, de villes libres sans lien réel,<br />

le Sain (^Empire était tout, excepté un Etat,<br />

excepté une nation. Et, lorsqu'au milieu du<br />

xvii° siècle, l'Alsace, elle-même ainsi composée<br />

de pièces et de morceaux, devint française,<br />

c'était une Alsace « à l'abandon, » comme l'a<br />

écrit Lavisse, qui se détachait d'une Allemagne<br />

« en anarchie, » sans que l'Europe s'en aperçût,<br />

sans que personne la pleurât, et elle tombait<br />

d'elle-même, si l'.on peut dire, dans l'unité française<br />

depuis longtemps constituée.<br />

Puis vint le xvm e siècle, et le grand élan fraternel<br />

de la Révolution, et cette Fédération des<br />

gardes nationales de l'Est au cours de laquelle<br />

Frédéric de Dietrich, maire de la ville, reçut<br />

sur la plate-forme de la cathédrale les premiers<br />

drapeaux tricolores déployés à" Strasbourg.<br />

« Spectacle, dit le procès-verbal officiel, qui<br />

apprit à l'Allemagne, sur les deux: rives du Rhin,<br />

que l'empire de la liberté était fondé en France ».<br />

Mieux encore: quelques mois plus tard faisant<br />

bloc contre les rois qui voulaient rétablir le roi,<br />

la France entière se leva « une et indivisible »,<br />

Alsace comprise, — Alsace surtout : car la Révolution<br />

allait dans le sens même du vieil esprit<br />

démocratique alsacien. C'est à Strasbourg, chez<br />

le maire Dietrich, que naquit la Marseillaise, et<br />

Kellermann, Kléber, Lefèvre, Rapp, surent montrer<br />

aux Kaiserlicks qu'il ne faut pas s'attaquer<br />

à la liberté ! La fusion était désormais absolue.<br />

Aussi, au point de vue industriel comme au<br />

point de vue politique et moral, les départements<br />

du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, de la Moselle,<br />

de la Meurthè, faisaient-ils, au xix e siècle,<br />

comme les autres départements français, sans<br />

nuance ni arrière-pensée d'aucune sorte, partie<br />

intégrante de la France « indivisible » ; ce<br />

n'était plus une poussière de petits Etats qui,<br />

N° 7.


MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

une fois de plus, changeaient de suzerains, c'était,<br />

un morceau de notre chair qu'on nous arrachait.<br />

Et ces Français d'Alsace et* de Lorraine, ilis<br />

ne voulaient pas-qu'on les arrachât à là France.<br />

Ils l'ont prouvé en protestant solennellement:<br />

protestation tragique de leurs représentants à<br />

l'Assemblée nationale de. Bordeaux ('1874), au<br />

moment où l'a France, contrainte par la défaite,<br />

se résignait à libérer par cette rançon le reste<br />

de son territoire : « La revendication de nos droits<br />

reste à jamais ouverte à tous et à chacun dans l'a<br />

forme et dans la mesure que notre conscience nous<br />

dictera... Vos frères d'Alsace et de Lorraine, séparés<br />

en ce moment de la famille commune,,conserveront<br />

à la France,, absente de leur foyer, une<br />

affection filiale, jusqu'au jour où elle viendra y<br />

reprendre place. »<br />

Protestation non moins ferme et fîère, lors de<br />

la première séance à laquelle assistèrent, au<br />

Reichstag allemand, les- députés de l'Alsace-<br />

Lorraine annexée' à l'Empire (1874.) : « L'Allemagne^<br />

a excédé son droit... Nous ne trouvons rien<br />

dans les enseignements de la morale et de l'a justice,<br />

qui puisse faire pardonner notre amie.xion à<br />

votre Empire ; et notre raison se trouve en cela<br />

d'ticcord avec notre cœur... En nous choisissant<br />

tous tant que nous sommes, nos électeurs ont,<br />

avant tout,, voulu, affirmer leur attachement à leur<br />

patrie française... » Ils l'ont prouvé, — en quittant,<br />

par milliers et par milliers, leur pays natal,<br />

leur foyer, leurs intérêts, pour se-refaire une<br />

vie en France, plutôt que de devenir sujets<br />

allemands — et soldais allemands! Ils: l'ont<br />

prouvé; en- accumulant depuis près d'un dernif<br />

siècle, même sous- l'œil dir gendarme allemand*,<br />

l'es témoignages- de leurs regrets-,<br />

L'Allemagne, pendant! ce temps, présentait<br />

sa conquête comme un honneur, pour le conquis<br />

1 , n'admettait point qu'on lui résistât, et<br />

soulignait, inconsciemment, la différence destemps*<br />

Cette Alsace, qui, dans le Saint-Empire du<br />

moyen- âge, avait conservé, au prix d'un vague<br />

Hommage féodal, ses privilèges, ses- franchises*<br />

la voici, à l'heure précise où'la mère-patrie<br />

devenait République, la voici, tout à. coup, dans<br />

lh main d'un maître, le plus rude qui soit ! Partout,<br />

des fonctionnaires importés; du dehors,,<br />

tous plus ou moins gendarmes, passionnés de.<br />

discipline, surveillant les- paroles et les gestes<br />

de chacun; expulsions et amendes* prison et.<br />

forteresse ; la guerre à la langue française, poursuivie<br />

jusqu'aux enseignes et aux devanturesdés<br />

magasins-; l'inquisition dans les sociétés<br />

musicales ou sportives, l-'inquisilion dans les<br />

affaires cominercialbs; là proscription, 'en un<br />

mot, de tout ce qui est du pays. Il'exemple le<br />

plus typique de cette lutte où se heurtent, dbpu-is<br />

pius de quarante' ans, l'opiniâtre indépendance<br />

de l'un-et la hautaine brutalité de l'autre,<br />

ee furent les élections-de 1887, où, an;dgi'é les<br />

pires menaces, 1 Alsace-Lorraine envoya au<br />

Reichstag une députation plus nettement protestataire<br />

encore que la préoédente : d'où représailles<br />

de Bismarck et cet odieux « régime clés<br />

passeports », par lequel furent rendues impossibles,''pendant<br />

plusieurs années, toutes relations<br />

personnelles entre les Alsaciens restés en<br />

Alsace et leurs parents ou amis de France : les<br />

fils arrêtés à la frontière, à un quart d'heure.de<br />

«- chez eux », où leurs vieux se meurent,, des<br />

frères-séparés à, jamais, là maison familiale; à<br />

jamais interdite, — tous les Alsaciens ont connu<br />

ces horreurs, et ils-s'én souviennent.<br />

Dans, dé telles conditions-, l'es- Alsaciens ne<br />

pouvaient êft-e-que des- Miss-Deutëch. « des Allemands<br />

par force », et la France, de son côté, ne<br />

•pouvait détacher sa pensée de KAlsace-Larnaine.<br />

On se rappelle la belle image par laquelle Jaurès<br />

illustra celte situation douloureuse : « Vous bâtissez<br />

un mur dans l'épaisseur de la forêt, à Ira-<br />

vers les grands arbres. Les racines se rejoignent<br />

dans- le sol" et lies branches dans le ciel. La forêt<br />

n'a qu'une âme. » Personne au monde, sauf un<br />

Allemand, ne pourrait reprocher à la France,<br />

vaincue et démembrée, de ne pas s-'être livrée -à<br />

l'Allemagne dans-une hypocrite accolade de réconciliation.<br />

Pourtant la France n'a pas pris les<br />

armes, depuis quarante-cinq ans. Elle-n'a répondu<br />

par la guerre à aucune des provocations<br />

que les Allemands ont accumulées depuis Vautre<br />

guerre, ni en 1I37S sous la menace d'une nouvelle<br />

violence, ni en 1887 (affaire Schnaeble), ni en<br />

1905-1908 (Maroc), ni même à la veille (le 1914<br />

lors des incidents de Nancy, dè Lunéville, de<br />

Saverne. EOe reculait, elle, devant la monstruosité<br />

de la guerre. Et'si elle a mobilisé en 1®14,<br />

c'est qu'il lui fallait se battre ou disparaître :<br />

l'Allemagne voulait, de propos délibéré', recommencer<br />

le coup de -1870, en grand.<br />

Au contraire, maintenant que là guerre est,<br />

elle ne peut-pas se terminer sans que la question<br />

soit résolue.<br />

Il le faut pour la justice et pour la p>aix. L'évacuation<br />

des pays, occupés par l'ennemi depuis<br />

1914' ne serait, pas suffisante sans l'évacuation<br />

des- départements français occupés par l'ennemi<br />

depuis 18-71; oubien.ee serait reconnaître que<br />

l'Allemagne a eu raison d'essayer...,, puisque le<br />

second attentat lui. rapporterait encore quelque<br />

chose : la consécration du. résultat acquis parle<br />

premier.. Et l'Allemagne, .-assurée d'ans sa conquête,<br />

montrerait, dès le lendemain*, des avidités<br />

nouvelles. « Il n'y arien à faire avec Ges-genslà<br />

»,. me disait, à Strasbourg; peu de temps avant<br />

-1914, un vieil Alsacien pondéré dans ses jugements<br />

r «tant qu'ils ont là force, les autres ne<br />

sont, bons qu'à être leurs esclaves ». Or, matériellement<br />

et moralement* la possession de l'Alsace<br />

les. laisserait très forts-.<br />

Il le faut pour la, France. Sans l'Alsace-torraine,,elle<br />

resterait'lia France diminuée, qu'elle<br />

a été pendant quarante-cinq:ans, et les sacrifices<br />

qu'elle fait depuis trois-ans pour la liberté, —<br />

non pour la sienne seule ! — n'auraient.pas leur<br />

compensation légitime. Devant l'étranger, depuis<br />

1871, 'ces deux mots: Alsace-Lorraine, ont pris<br />

une valeur symbolique; la France restera la<br />

grande vaincue jusqu'à ce que réparation soit<br />

faite, visible àdous lës-yeux, par l'a réintégration<br />

de- ses quatre département» dans la- carte de<br />

France.<br />

Il le faut pour l'A Isace et il le faut pour la démocratie.<br />

Démocrates par tempérament' et par<br />

tradition, les-Alsaciens ont souffert plus que personne<br />

de ce caporalisme que les Allemands voulaient<br />

étendre à toutes les nations, .sur toutes.<br />

les nations, contre toutes les nations-. 11 faut<br />

que le retour de l'Alsace à la France marque un<br />

débit assez» fort au compte du militarisme prussien-pour<br />

le ruiner, un crédit assez fort au<br />

compte de la démocratie pour attirer à élle la<br />

•confiance du.monde entier.<br />

Georges <strong>DE</strong>wtACttE.


Le Projet de loi sur l'Éd<br />

PARTIE GÉNÉRALE<br />

Difficultés<br />

ucation des Adolescents 1<br />

à prévoir<br />

Ce n'est pas faire preuve de pessimisme que<br />

de commencer notre étude du .projet de loi par<br />

•l'examen des difficultés. C'est à la l'ois confiance<br />

et franchise. Une grande œuvre, comme celle à<br />

laquelle on nous convie, où l'avenir de'la patrie<br />

est engagé, doit être entreprise nom seulement<br />

avec ionne volonté, mais avec foi. 11 ne faut<br />

pas que tes maîtres de l'école .primaire publique,<br />

au moment où l'on se propose de faire entrer!<br />


96 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

— — — MON FRANC PARLER<br />

Curieuses Réclamations<br />

A propos des sursis d'appel. — Une lettre peu banale. — Propos de n bonnes g-ens ». — Auxiliaires<br />

et territoriaux. — Que fera-t-on pour les vieux? — Doléances des pères de famille.<br />

L'a-t-on réclamée assez haut et sur tous les<br />

tons cette mise en sursis de certaines catégories<br />

d'auxiliaires? Et maintenant que c'est chose<br />

faite, voici qu'on lui trouve, des défauts qu'on<br />

n'avait pas prévus ou des conséquences qui<br />

choquent à la fois le bon sens et l'égalité.<br />

Il y a mieux encore. On pouvait croire tout<br />

au moins que les bénéficiaires de cette décision<br />

seraient unanimes pour célébrer les mérites<br />

d'une mesure qui Ies_ rend à leurs écoles. Eh<br />

bien, non ! Si étrange que cela puisse paraître,<br />

il y a parmi eux des mécontents qui auraient<br />

préféré rester où ils étaient et qui m'en donnent<br />

les raisons en termes parfois très vifs. « On<br />

n'est pas louis d'or; on ne peut plaire àitout le<br />

monde », dit un vieux proverbe, et jamais je<br />

n'en ai mieux compris la justesse.<br />

«Je suis renvoyé dans mon école, m'écrit l'un<br />

d'eux, et je vous avoue ,bien franchement que<br />

je n'en suis pas plus fier pour cela. Voilà trois<br />

ans que je suis mobilisé et qu'à ce titre je rends<br />

quelques services. J'aurais très bien pu supporter<br />

les fatigues d'une quatrième campagne.<br />

J'étais remplacé par une intérimaire qui, après<br />

trois ans, s'acquittait convenablement de ses<br />

fonctions. Mon école ne courait par suite aucun<br />

péril...<br />

« On a vanté avec raison nos misères depuis<br />

la mobilisation. Les maîtres de l'enseignement<br />

public ont joué un beau rôle et leur conduite<br />

sur le front comme à l'arrière, a fait taire toutes<br />

les critiques. Mais aujourd'hui je commence à<br />

en entendre d'autres et sur un autre ton : « Pourquoi,<br />

disent les bonnes gens, renvoyer les instituteurs<br />

qu'on avait pu remplacer dans leurs<br />

écoles, tandis que nous sqinmes menacés de<br />

manquer de pain et de charbon? N'était-il pas<br />

plus logique et plus juste de donner Je pas aux<br />

cultivateurs et aux mineurs qui, eux, ne peuvent<br />

être suppléés par des femmes? » Et il y a des<br />

gens qui commencent à me regarder de travers.<br />

Ils ne songent pas que j'ai fait consciencieusement<br />

mon devoir pendant trois ans et que ce<br />

n'est pas ma faute, après tout, si l'on me renvoie<br />

à mes élèves. Pour un peu ils me traiter<br />

raient d'embusqué. »<br />

Mon correspondant est de ceux qui trouvent<br />

la mariée trop belle et, à ce point de vue, sa<br />

lettre ne manque ni de saveur, ni d'originalité.<br />

Comme lui, je comprends ce qu'il y a de pénible<br />

dans les commentaires d'ès «bonnes gens»,_<br />

mais il aurait tort des-en alarmer outre mesure"<br />

puisqu'il n'a demandé aucune faveur et qu'il<br />

n'avait pas à refuser le sursis indistinctement<br />

accordé à tous ceux de sa classe.<br />

En voici un autre qui, sur le même sujet, fait<br />

vibrer une autre corde :<br />

« Le ministre de la guerre, m'écrit-il, a ordonné<br />

la mise en sursis de certaines catégories<br />

d'instituteurs et — naturellement — la plus'largè<br />

part a été faite aux combien heureux auxiliaires.<br />

« Ainsi, de tout jeunes hommes qui ne connaissent<br />

rien dés affres de la guerre, dont la<br />

famille, par ces temps douloureux, a vécu jus­<br />

qu'ici dans une parfaite quiétude, vont regagner<br />

tranquillement leurs pénates ! Et, pendant ce<br />

temps, des territoriaux,-pères de trois ou quatre<br />

enfants, qui n'ont pas quitté la zone des armées<br />

depuis trente-sept mois, sont condamnés à y<br />

rester encore! Est-ce là ce qu'on appelle la justice<br />

distributive?<br />

« Je sais que le devoir natio'na'l prime tout,<br />

mais pourquoi sont-ce toujours les mêmes qui<br />

sont appelés à le remplir ? Pourquoi, parmi les<br />

hommes renvoyés des dernières classes, y en<br />

a-t-il qui — non agriculteurs —n'ont pas encore<br />

d'emplois? Pourquoi renvoyer des gradés qui appartiennent<br />

aux classes mobilisables? N'étaientils<br />

pas, en état de rendre encore d'excellents<br />

services, alors que tant de braves territoriaux<br />

à cheveux gris sont toujours retenus et quelquefois,<br />

employés à des besognes.pour lesquelles<br />

ils n,'ont aucune aptitude?<br />

« Ne serait-il pas juste d'établir tout au moins<br />

entre eux des catégories selon la nature des<br />

services qu'ils ont rendus en tenant compte de<br />

leurs charges de famille? Ne pourrait-on pas,<br />

pour commencer, décider la mise en sursis des<br />

pères de famille qui ont au moins trois enfants?<br />

Entre ces vieux territoriaux et les jeunes auxiliaires<br />

renvoyés dans leurs foyers, l'inégalité est<br />

tout de même par trop criante. ».<br />

11 y a dans toutes ces doléances une dose<br />

d'amertume qui ne s'explique que trop dans les<br />

temps que nous vivons. La guerre n'est pas<br />

comme la musique qui adoucit les mœurs. Il ne<br />

manque pas de gens toujours prêts à jeter sur<br />

le feu l'huile qui pourrait servir à graisser les<br />

rouages de la machine sociale. Tout ce qu'on<br />

peut demander à ceux qui tiennentla queue de<br />

la poêle, c'est de faire un choix dans ces récriminations<br />

et d'en retenir ce qu'elles peuvent<br />

renfermer de judicieux et d'équitable. Et cela<br />

fait, il faut se résigner et redire avec le bon La<br />

Eontaine : On ne peut contenter tout le monde<br />

et « les pépères. »<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

P.-S. — J'allais envoyer cet article quand un<br />

directeur d'école primaire supérieure m'interpelle<br />

encore sur le même sujet :'« Des instituteurs,<br />

m'écrit-il, versés depuis deux ans dans,<br />

l'auxiliaire à la suite de blessures et qui cumulent<br />

leur solde de sous-officier et leur traitement<br />

d'instituteur refusent énergiquement d'accepter<br />

leur mise en gursis qui leur ferait perdre les<br />

précieux avantages de ce cumul. D'autre part,<br />

certains inspecteurs d'Académie refusent de<br />

saisir do la question le ministère de l'Instruction<br />

publique. Peut-on se prêter aux fantaisies<br />

de ceux qui regurdent d'un même dédain et<br />

ceux qui se ,font tuer à l'avant et ceux qui depuis<br />

trois ans, s'imposent un surmenage que<br />

•d'aucuns jugent excessif? Voulez-vous avoir la<br />

bonté de demander à qui de droit ce que signifie<br />

exactement l'expression : « Mise en sursis<br />

d ? olîice » ? Voilà qui est-fait.<br />

A. B.


PARTIE GÉNÉRALE 97<br />

REVUE LITTÉRAIRE — =<br />

PAR L É O<br />

1. Sur les Ruines du Château de Coucy. — 2. Le Rôle de nos Colonies après la Guerre.<br />

3. L' « Attila » de Corneille.<br />

1. — Sur les Ruines<br />

du Château de Coucy.<br />

Bombardeurs et archéologues. — Ce qu'ils ont voulu<br />

détruire. — Une vieille chanson de geste. — Les<br />

lions du château de Coucy. — Race de fauves. —<br />

Une image, symbolique.<br />

M. Emile Mâle (Revue de Paris) ne croit pas que<br />

la destruction totale du château de Coucy puisse<br />

se passer de commentaires, car la France ne<br />

paraît pas avoir assez senti l'odieux de ce nouveau<br />

crime de l'Allemagne.<br />

Tout le monde, nous dit-il, avait entendu<br />

parler de la cathédrale de Reims, mais le château<br />

de Coucy n'était. connu que des admirateurs<br />

passionnqs du moyen âge. « Ceux-là ont<br />

reçu un coup au cœur. Ils savent que Coucy<br />

était le plus magnifique donjon de l'Europe,<br />

une œuvre titanique, quelque chose comme<br />

la grande pyramide de Chéops. Ils avaient<br />

été écrasés, puis exaltés par cette haute tour<br />

qui s'élevait hautaine, dédaigneuse, toute nue,<br />

sans autre ornement qu'une légère guirlande<br />

de feuillage à son sommet comme une couronne<br />

de chêne sur le front d'un héros. Ceux-là<br />

savent ce que la France perd. »<br />

Mais n'y a-t-il que ceux-là qui le savent? La<br />

brutalité des Allemands ne s'allie-t-elle pas fort<br />

bien avec leurs prétentions scientifiques et archéologiques<br />

?<br />

Soyons sûrs que le général qui a donné l'ordre<br />

,de faire sauter le château était parfaitement<br />

renseigné. « Ces.généraux sont quelquefois des<br />

érudits, des lettrés. Ne nous a-t-on pas appris<br />

que le général qui bombarde la cathédrale de<br />

Reims est un ancien élève du cours d'histoire<br />

de l'art? C'est ce qu'on peut lire dans une étonnante<br />

brochur.e intitulée : La protection allemande<br />

des monuments de l'art pendant la guerre,<br />

brochure, publiée par un archéologue allemand.<br />

»<br />

« Leurs professeurs, dit M. Mâle, parlent de<br />

Coucy, avouent qu'aucun château du moyen âge<br />

ne peut lui être comparé : Coucy était donc<br />

condamné à l'avance. Le jour où ils devinrent<br />

les maîtres de ce chef-d'œuvre, il fut certain<br />

que le monde ne le reverrait plus. Ils voudraient<br />

pouvoir anéantir tout ce qui porte le témoignage<br />

du génie de la France, cet insolent génie qui<br />

les humilie tant. »<br />

Détruire le château dé Coucy, c'était détruire<br />

une vieille chanson de geste, effacer un magnifique<br />

poème. Coucy suggérait l'idée d'une indomptable<br />

volonté. Rien ne faisait mieux sentir<br />

ce qu'avait été la féodalité, mais rien ne faisait<br />

plus haute la stature du roi de France; Voilà les<br />

hommes que Louis VI, que Philippe-Auguste,<br />

que saint Louis durent soumettre pour faire la<br />

France.<br />

« Quand, pour la première fois, on apercevait<br />

le château de Coucy au bord de son promontoire,<br />

on croyait voir un lion au repos. Aux<br />

quatre coins; quatre puissantes tours s'enfon­<br />

çaient dans le sol comme des -grilles ,et, en<br />

avant, le donjon levait fièrement sa haute tête..<br />

Cette idée du lion qui vous avait saisi d'abord<br />

ne vous quittait plus. Au tympan de la porte du<br />

donjon on voyait un sire de Coucy luttant avec<br />

un lion comme un roi d'Assyrie : pur symbole<br />

de force, sorte de métaphore de poète épique<br />

traduite en pierre. On se souvenait aussi qu'il y<br />

avait jadis, dans cette même cour, une grande<br />

dalle portée par trois lions sur laquelle un<br />

autre lion était assis. C'est devant ce lion, qui<br />

avait l'air d'être le seigneur du lieu, que les<br />

vassaux venaient prêter le serment d'hommage.<br />

Partout la figure du lion. »<br />

Le lion était bien, en effet, l'image symbolique<br />

qui convenait aux grands féodaux. Indomptables<br />

et sauvages, les sires de Coucy semblaient<br />

être cle la race des fauves. « C'est la famille des<br />

Atrides. De générations en générations, ils furent<br />

en lutte contre le roi de France, contre<br />

l'évêque. Plusieurs fois ils furent excommuniés.<br />

Peu d'hommes ont vécu plus complètement<br />

affranchis des lois. »<br />

Tout ce qu'on peut dire ,en leur faveur, c'est<br />

qu'ils ne ménagèrent jamais leur sang dans les<br />

batailles. On les voit à côté du roi à Bouvines.<br />

Ils sont de toutes les croisades et le dernier de<br />

la race figure au rang des chevaliers français<br />

qui, en 1396, vont combattre les Turcs à Nicopolis,<br />

« Il mourut bien loin de son magnifique<br />

donjon, au pied de l'Olympe de Brousse. Il avait<br />

demandé à ses. compagnons de captivité de rapporter<br />

son corps en France. Ils ne purent y envoyer<br />

que son cœur. »<br />

On, comprend mieux, enlisant leur histoire,<br />

tout ce que renferme de grandeur hautaine et<br />

dédaigneuse leur devise si souvent reproduite :<br />

Roi ne suis<br />

Ne prince, ne duc, ne comte aussi<br />

Je suis<br />

Le sire de Coucy.<br />

2. — Le Rôle de nos Colonies<br />

après la Guerre.<br />

Pourquoi les questions coloniales sont au premier<br />

plan. — La disette (ictuellc. — L'Europe en déficit.<br />

— Ce qu'on peut demander à nos colonies pour<br />

le présent et pour l'avenir.<br />

Au mois de juin dernier, M. Maginot, alors<br />

ministre des Colonie^, eut l'idée de réunir les<br />

personnalités les mieux qualifiées du monde colonial<br />

afin de rechercher les moyens de développer<br />

les richesses économiques de nos possessions<br />

pour le présent et pour l'avenir.<br />

Au cours de ces réunions, le ministre traça<br />

éloquemment les problèmes nouveaux qu'allait<br />

faire naître la durée inattendue de la guerre.<br />

Aujourd'hui, fit-il remarquer, l'opinion publique<br />

commence à s'émouvoir. Le problème du<br />

charbon et celui des céréales lui apparaissent<br />

obscurs et menaçants, Elle ne s'est pas encore<br />

inquiétée de la disette des autres matières pre-


98 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

mières. Leur insuffisance n'est cependant pas<br />

moins troublante en ce qui concerne l'avenir<br />

tout au moins.<br />

« Si, faute de matières premières, nos usines<br />

ne pouvaient se rouvrir à la fin de la guerre, ce<br />

serait, au moment le plus tragique, le chômage<br />

forcé de notre industrie, avec les plus terribles<br />

conséquences.<br />

« Nos colonies — nous avons heureusement<br />

cette bonne fortune — peuvent nous permettre<br />

de parer à ces redoutables éventualités. Après<br />

avoir donné généreusement des hommes, combattants<br />

et travailleurs,, elles peuvent nons procurer<br />

pour le présent — indépendamment de<br />

tout ee qu'elles fournissent à la Défense nationale<br />

— des denrées d'alimentation et notamment<br />

certaines céréales susceptibles de suppléer, dans<br />

une appréciable mesure, à l'insuffisance de notre<br />

production agricole. Elles peuvent également, si<br />

nous savons nous orienter vigoureusement dans<br />

ce sens, nous procurer les matières premières<br />

dont elles sont si riches et sans lesquelles la<br />

restauration de notre activité intellectuelle serait<br />

fatalement compromise.<br />

« Elles peuvent nous fournir en abondance des<br />

minerais, des produits oléagineux, du caoutchouc,<br />

de la pâte à papier ; elles peuvent nous<br />

fournir du coton ; elles peuvent nous procurer<br />

les bois que la dévastation de nos forêts du Nord<br />

et de l'Est par un envahisseur implacable, nous<br />

met dans l'impossibilité, pour longtemps, de de^<br />

mander à notre.sol. 1<br />

« Nous avons là, en effet, une réserve de richesses<br />

qui, mise en valeur avec intelligence,<br />

peut nous permettre, dans la bataille économique<br />

de l'après-guerre qui lie manquera pas<br />

d'àpretë, de tenir notre place et de nous empêcher<br />

d'être écrasés par la concurrence de trop<br />

puissants rivaux.<br />

« Et le bénéfice sera double. Au fur et à mesure,<br />

en effet, que la métropole demandera aux<br />

colonies les produits nécessaires à son alimentation,<br />

elle leur apportera ses capitaux, c'est-àdire<br />

la prospérité et la richesse qui en feront<br />

des marchés de plus en plus florissants pour les<br />

produits de notre propre industrie. »"<br />

Les conférences dont M. Maginot a pris l'initiative<br />

représentent une .des manifestations coloniales<br />

les plus intéressantes qui se soient produites<br />

depuis longtemps.<br />

i comme la plus vigoureuse,^la plus géniale de<br />

1 ses quatre dernières, tragédies et l'on y trouve<br />

deux ou trois .scènes qui peuvent soutenir la<br />

comparaison avec les plus belles qu'il ait écrites<br />

dans sa jeunesse.<br />

M. Dorchain en vante d'abord la conception<br />

historique ; il nous montre que les situations et<br />

le» personnages la rapprochent singulièrement<br />

du temps où nous vivons. Il nous cite d'abord<br />

ces lignes de l'Arts au lecteur qui semblent<br />

écrites d'hier :<br />

Le nom d'Attila est assez connu, mais tout le<br />

monde n'en connaît pas tout le caractère. Il tâchait à<br />

diviser ses ennemis, ravageait les peuples indéfendus<br />

pour donner de la terreur aux autres et'tirer tribut<br />

de leur épouvante et s'était fait .un tel empire sur les<br />

rois qui l'accompagnaient que, quand même il leur eût<br />

commandé des parricides, ils n'eussent osé lui désobéir..<br />

Il est, malaisé de savoir quelle était sa religion ;<br />

le surnom de Fléau de Dieu qu'il prenait lui-même<br />

montre qu'il n'en croyait pas plusieurs.<br />

3. — « L'Attila » de Corneille.<br />

Après l'épigramme d'e Boileau. — Une exhumation.<br />

— Ce qu'en, pense M. Dorchain. — L'Attila moderne.<br />

— Un dénouement manqué. Où l'on<br />

songe à Charlotte Corday.<br />

Toulle monde connaît l'épigramme de Boileau<br />

sur les dernières pièces de Corneille :<br />

Après l'.-igésiie/s,<br />

Hélas !<br />

Mais après Y Attila<br />

Hola !<br />

Mais bien peu de lecteurs ont eu la curiosité<br />

d'en savoir plus long sur la pièce, à l'exception,<br />

toutefois, de M. Auguste Dorchain qui vient<br />

d'achever, dans la Revue• hebdomadaire, sa belle<br />

étude sur Pierre Corneille. •<br />

A ses yeux, toute manquée qu'elle est dans 1<br />

Après quatorze siècles, dit M. Dorchain, le<br />

Fléau a ressuscité, mais pire est celui qui invoque<br />

certain vieux Dieu dont il se proclame le<br />

sanglant exécuteur sur la terre' ; celui qui, envoyant<br />

ées troupes en campagne, leur recommande<br />

de « mériter la renommée horrible<br />

d'Attila » en semant, comme Attila, l'épouvante<br />

par la férocité ; celui qui, pour mieux montrer<br />

cle quel parangon la ressemblance lui paraît la<br />

plus .enviable et la plus ilatteuse, a donné le<br />

nam d'Attila". (Eitel en allemand) à l'un de ses<br />

fils ;, celui qui dit à ses" recrues. : Si je vous<br />

commandais de tuer votre père ou votre mère,<br />

votre devoir serait de m'obéir. Et l'on sait assez<br />

comment il asservit à* sa domination et associe<br />

à ses crimes les rois qui l'accompagnent. Mais<br />

Attila, au moins, n'était pas hypocrite. Devant<br />

les monceaux de cadavres, il ne disait point : «Je<br />

jure que j,e n'ai pas voulu cela. »<br />

Analysant la pièce qui. commence au lendemain<br />

de la défaite des Champs Catalauniques —<br />

la bataille de la Marne en 4M aux mêmes lieux<br />

qu'en 494$ — M. Dorchain n'en dissimule pas<br />

les défauts,, dont le plus grave est la façon<br />

déplorable dont elle se termine.<br />

Corneille avait à choisir entre deux dénouements<br />

: d'après les chroniqueurs.,. Attila mourut,<br />

le soir de son mariage avec lldoine : mais ce<br />

fut,, d'après Marcellin, d'un coup de couteau<br />

qu'elle lui porta comme une autre Judith.<br />

D'après Jornandès, il serait mort plus prosaïquement<br />

d'une hémprragie nasale provoquée<br />

« par les vapeurs du vin et des viandes. «<br />

Corneille commence par nous montrer lldoine<br />

résolue à poignarder Attila pour venger sa.<br />

nation outragée et, avec, elle, l'humanité tout<br />

entière. Mais brusquement, il abandonne ce<br />

dénouement tragique pour en revenir à l'hémorragie<br />

provoquée par un violent accès,decolère.<br />

Ainsi, la scène tragique qui se préparait<br />

aboutit à un dénouement pitoyable qui touche'<br />

presque'au ridicule.<br />

Et la pensée de M. Dorchain se reporte,<br />

en terminant, sur Charlotte Corday : « Cent<br />

vingt-six ans après, nous dit-il en "terminant,<br />

une arrière petite-fille de Corneille, sur un<br />

autre monstre, achèvera le geste suspendu d'ildoine.<br />

»<br />

l'ensemble, la pièce n'en apparaît pas moins<br />

LÉO:.


PARTIE GÉNÉRALE 99<br />

Pour les Institutrices<br />

Contre la Vie chère. — Le Problème du Chauffage<br />

A l'heure actuelle où le prix xle revient du<br />

chauffage est bien fait pour effrayer les bourses<br />

moyennes, il est utile de sé rendre compte du<br />

rendement en calories des différents combustibles<br />

et de leur valeur comparée.<br />

Puissance calorifique. — Voici approximativement<br />

le nombre de calories par kilogramme<br />

de combustible : houille, de 8 000 à 9 000 selon<br />

la qualité, le cardiff tenant le premier rang,<br />

l'anthracite arrivant à 8 MO; coke et charbon de<br />

bois, 7 000; tourbe, 5 500 ; essence, minérale,<br />

•11000; pétrole, 10 000; alcool, ;j 800. Le gaz<br />

d'éclairage peut monter jusqu'à S 300, mais depuis<br />

l'hiver dernier il est tombé à 4 000 par suite<br />

de' l'addition de gaz à l'eau nécessitée par les<br />

circonstances.<br />

Dépenses comparées. — Connaissant le prix<br />

actuel dessdifférents combustibles, on peut donc<br />

déterminer approximativement le prix de reviènt<br />

de la chaleur. D'après nos calculs, et pour Paris,<br />

le chauffage le.plus économique, même à 160 et<br />

170 francs la tonne, reste le'charbon de terre<br />

(1 centime 8 pour 1 000 calories), le charbon de<br />

bois coûté 4 fois autant, de môme que le pétrole ;<br />

le gaz d'éclairage à peu près 3 fois et l'essence<br />

'minérale 8 fois. L'acétylène et l'électricité restent<br />

inabordables comme prix dans l'état actuel de<br />

la science et de l'industrie.<br />

Déchets. — Lorsqu'on vide le foyer d'une cuisinière,<br />

d'un poêle ou une grille, on y trouve<br />

des débris de charbon à demi consumés'que<br />

l'on est tenté de jeter, avec les cendres et les<br />

scories. On peut rendre à ces débris une certaine<br />

valeur calorifique en les arrosant pendant quelques<br />

jours avec la mousse de savon provenant de<br />

la toilette ou du blanchissage : les principes<br />

contenus dans le savon viennent remplacer ceux<br />

qu'une demi-combustion. a détruits.<br />

Briquettes. —On vend dans le commerce des<br />

moules compresseurs en bois ou en fer à charnières<br />

de forme cylindrique ou rectangulaire<br />

pour servir à. la confection des boulets ou des<br />

briquettes. Pilez les déchets .dcicharbon, ineLte/.les<br />

dans une terrine, arrosez-les de mousse de<br />

savon, mélangez-y un peu de poussier, comprimez<br />

dans un moule rectangulaire et laissez sécher<br />

: vous avez une briquette de bon rendement.<br />

Vous pouvez comprimer avec le même appareil<br />

les détritus de la boîte à ordures, le marc<br />

de rai in, de pommes, Je tan qui encombre la<br />

porte des tanneries. De tout temps ces résidus<br />

ont é té u tilisés comme complément du bois qu'ils<br />

permettent d'économiser et dont ils régularisent<br />

la combus tion ; on peut également les utiliser dans<br />

les poêles. C'est auxécoles.à donner l'exemple de<br />

l'économie en brûlant dans le poêle de la classe<br />

tout ce qui peut être brûlé : les élèves des écoles<br />

rurales se feront un plaisir d'apporter des pommes<br />

de pin, des oosses de noix, des marrons<br />

d'Inde que l'on fera sécher après les avoir coupés<br />

en deux, des tiges de chanvre, d'œillette, des<br />

mousses sèches, du bois mort, etc. Les instituteurs<br />

et institutrices verront s'il y a profit à<br />

brûler -ces éléments ou à les assembler en agglomérats<br />

de plus -grande valeur calorifique.<br />

Boulets en papier. — La recette en a été<br />

déjà donnée, mais l'expérience la perfectionne<br />

chaque jour : déchiquetez tous les vieux papiers,<br />

jetez-les dans de l'eau de lessive, au bout de<br />

quelques jours, lorsqu'ils forment une véritable<br />

pâte, faites-en des boulets de la grosseur d'une<br />

pomme que vous comprimerez dans les mains.<br />

Laissez sécher. Faites, d'autre part, une bouillie<br />

épaisse composée de poussier, de sciure de bois,<br />

de terre glaise; jetez-y vos boulets bien durcis,<br />

remuez avec une pelle à feu, puis sortez lès boulets<br />

en les comprimant fortement (le mélange n'abîme<br />

paslesmains) afin d'obtenir l'adhérence entre le<br />

boulet de papier et la bouillie qui le recouvre;<br />

laissez sécher complètement. Ces boulets tiennent<br />

le feu très économiquement, tant dans la<br />

grille que dans le poêle ou dans la cuisinière.<br />

Réchaud à sciure de bois. — On vend dans<br />

le commerce des réchauds à sciure de bois faits<br />

d'un récipient de tôle traversé non loin de sa<br />

base d'un tuyau cylindre horizontal qui, vers le<br />

milieu de l'appareil, rencontre un autre tuvau<br />

vertical traversant le couvercle. L'appareil s'allume<br />

par le bas et le couvercle devient plaque<br />

chauffante. On éteint en fermant l'extrémité des<br />

deux tuyaux. La manière très ingénieuse de confectionner<br />

soi-même ce réchaud au moyen d'une<br />

boîte à biscuits et de deux bâtons a été donnée<br />

par une correspondante du Manuel au icours de<br />

la dernière année scolaire. Le réchaud à sciure<br />

de bois consomme très peu ét donne une chaleur<br />

suffisante pour préparer les aliments.<br />

Caisse norvégienne. — Toutes les correspondantes<br />

du Manuel connaissent la confection<br />

et l'usage de la caisse norvégienne; il nous reste<br />

à dire ce que l'expérience a pu nous apprendre<br />

de son fonctionnement. La caisse n'est pas une<br />

source de chaleur, elle est seulement un moyen<br />

de conserver et d'utiliser la chaleur acquise. Or,<br />

pour qu'un mets cuise, il faut d'abord le porter<br />

à sa température de cuisson et ensuite lui conserver<br />

cette température assez longtemps pour<br />

que le travail mécanique et chimique qui constitue<br />

la cuisson puisse s'effectuer. Si vous mettez<br />

dans la caisse un aliment que la chaleur n'a pas<br />

.pénétré de part en part, la température s'y égalisera<br />

en s'abaissant peut-être au-dessous du<br />

point de cuisson et il pourrait s'y déclarer un<br />

commencement de fermentation qui le rendrait<br />

nuisible. Il est donc indispensable de donner<br />

aux aliments le temps de cuisson préalable nécessaire<br />

pour que toute leur masse-soit portée<br />

au delà de leur température de cuisson. La durée<br />

de séjour dans la caisse est, avec la durée ordinaire<br />

de cuisson, dans le rapport de 1 à 3. Le temps<br />

préalable de cuisson étant compté pour le quart<br />

du temps total. Exemple : un mets qui demande<br />

2 heures de cuisson ordinaire cuira une demiheure<br />

après le début de son ébullilion et passera<br />

4 heures et demie dans la caisse,. 4 heures<br />

au minimum.<br />

La caisse demande à être tenue dans un état<br />

de propreté absolue. Il est nécessaire de l'aérer<br />

jusqu'à complet assèchement après chaque usage.<br />

M . BOUTIER,<br />

Institutrice.


*00 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

COMMUNICATIONS DIVERSES<br />

Musée pédagogique.<br />

Bibliothèque circulante.<br />

On nous prie d'informer les membres de l'enseignement<br />

public que la Bibliothèque circulante du<br />

Musée pédagogique fonctionne^règulièrement, comme<br />

par le passé.<br />

Elle met gratuitement à leur disposition près de<br />

600 volumes, manuels et traités généraux, ouvrages<br />

de vulgarisation, ouvrages scolaires et pédagogiques.<br />

Le règlement et le catalogue le plus récent sont envoyés<br />

sur demande adressée au Musée pédagogique,<br />

service de la Bibliothèque circulante, 41, rue Gay-<br />

Lussac, Paris, Y e arrondissement.<br />

Afrique Occidentale Française.<br />

Les soldes du personnel enseignant de l'Afrique<br />

•occidentale française ont été relevées par un arrêté<br />

en date du 11 juin 1916 :<br />

Instituteurs stagiaires 3 600 fr.<br />

— de 5° classe..., 4 000 fr.<br />

— do 4 e classe.... 4 500 fr.<br />

— de 3 e classe 5 000 fr.<br />

— de 2° classe 5 500 fr.<br />

— de l ro classe 6 000 fr.<br />

— principal de 3 e classe...: 7 000 fr.<br />

— — de 2 e classe.... 8 000 fr.<br />

— — de l rc classe 9 000 t'r.<br />

— hors classe 10 000 fr.<br />

A leur arrivée dans la colonie, les instituteurs sont<br />

nommés dans le cadre de l'A. 0. F.,' à la même classe<br />

que celle qu'ils occupent dans le cadre métropolitain.<br />

Les candidats à un emploi d'instituteur en A. 0. F.<br />

•doivent adresser à M. le gouverneur général de l'A.<br />

0. F., à Dakar, un dossier composé des pièces suivantes<br />

: copie de l'acte de naissance, certificat de bonne<br />

vie et mœurs, extrait du casier judiciaire, certificat<br />

médical constatant l'aptitude physique au service colonial,<br />

copie des diplômes universitaires.<br />

Des postes d'instituteurs (non d'institutrices) sont<br />

actuellement vacants ; les candidats doivent être âgés<br />

•de vingt ans au moins et de trente ans au plus.<br />

L'inspecteur de l'enseignement de l'A. 0. F.,<br />

à Dakar, répondra sans faute à toute demande de<br />

•renseignements.'<br />

Locaux Réquisitionnés.<br />

Un Litige définitivement rég-lé. *<br />

Nous avons, l'an dernier, tenu nos lecteurs au<br />

courant de l'incident survenu entre l'Administration<br />

et M. le maire de Bressuire, relativement à la restitution<br />

à l'enseignement des locaux de l'pcole primaire<br />

.supérieure de jeunes tilies' occupés, depuis le début<br />

•de la guerre, par un hôpital auxiliaire.<br />

Un pren\ier différend avait donné lieu à une instance<br />

en référé introduite par le maire de Bressuire,<br />

tendant à la reprise de possession des locaux. Le<br />

président du Tribunal y avait fait droit, mais, sur<br />

appel, la Cour de Poitiers infirma cette décision,<br />

•mettant à néant les prétentions et les interprétations<br />

du maire de Bressuire.<br />

Celui-ci porta le litige sur un autre terrain en demandant<br />

la remise du mobilier de l'internat, à l'hôpital<br />

de l'Union des Femmes de France, installé dans<br />

un autre local.<br />

Le président du Tribunal l'autorisa à pratiquer la<br />

•saisie-revendication de ce mobilier, saisie déclarée<br />

valable par jugement du 27 avril 1916. Mais la cour<br />

•do Poitiers vient d'annihiler la saisie-revendication et<br />

•d'ordonnej la restitution des objets saisis.<br />

M. le maire de Bressuire est condamné, en outre,<br />

à verser à ,lar directrice de l'école, une. somme de'<br />

530 francs à titre de dommages-intérêts.'<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

La Lecture a u Certificat d'Études.<br />

Dans le numéro du 1 er septembre, M. Duplessis a<br />

attiré l'attention sur le Nouveau certificat d'etudes et<br />

la lecture à l'école. Nous voudrions aujourd'hui traiter<br />

la question au point de vue pratique, indiquer la mé-thode<br />

et le manuel qui répondent le mieux aux exigences<br />

du nouveau programme.<br />

Rappelons, en deux mots, ce qu'on demande au<br />

jeune candidat.<br />

1° Un exercice de lecture expressive ;<br />

2° Une composition ou une interrogation portant<br />

sur l'histoire, la géographie ou les sciences usuelles.<br />

MÉTHO<strong>DE</strong>. — Comment préparer nos élèves à cette<br />

triple épreuve? Et d'abord à la lecture exprèssive? —<br />

En leur apprenant à lire, à bien lire.<br />

On ne lira jamais avec intelligence, si l'on n'a pas<br />

acquis cette sûreté, cette aisance qui libèrent l'attention<br />

de la lecture matérielle, et lui permettent de<br />

s'attacher au sens.<br />

En vue du certificat d'études, au cours moyen, il y<br />

a, en plus de l'épreuve de lecture proprement dite,<br />

trois autres-épreuves pour lesquelles la lecture courante<br />

peut avoir une grande utilité; ce sont l'interrogation<br />

sur l'histoire, la géographie et les sciences<br />

usuelles; le devoir écrit sur les mêmes matières, et la<br />

composition française. Pour les enfants qui doivent<br />

quitter l'école à douze ou treize ans, le temps est<br />

extrêmement mesuré. 11 s'agit de l'utiliser au mieux.<br />

Supposons que les morceaux choisis pour la lecture,<br />

tels que descriptions, récits, tableaux, scènes<br />

morales ou amusantes, anecdotes, poésies, etc., portent<br />

tous sur des sujets bien déterminés, qu'il disent<br />

quelque chose méritant d'être lu et retenu, qu'ils<br />

soient tous empruntés à d'excellents écrivains, et<br />

qu'ils soient classés dans l'ordre même des programmes,<br />

qu'en résultera-t-il ? C'est que la leçon de<br />

lecture accompagnera, soutiendra et complétera toutes<br />

les autres études. C'est là un profit, que l'école primaire<br />

est en droit de ' demander à la lecture quotidienne,<br />

et qui peut être obtenu sans grande peine, en<br />

quelque sorte par surcroît.<br />

Profit sans aucun doute'pour le fond, faits retenus,<br />

idées acquises. Profit également pour le langage, pour<br />

la manière de s'exprimer, soit oralement, soit par<br />

écrit, car sur chaque sujet, la page lue est un cadre<br />

tout fait et une Sorte de modèle que suivront les enfants.<br />

Elle offre, en.outre, tout un vocabulaire — (mots,<br />

tours, locutions) —'• spécial à chaque matière, qui s'acquiert,<br />

se perfectionne, se précise méthodiquement.<br />

Que par des questions et des analyses d'idées, on<br />

amène les élèves à bien pénétrer le texte, à dégager<br />

les principales idées, à voir le plan et les développements,<br />

à faire quelquefois de petites compositions en<br />

s'inspirant de ce qu'ils ont lu, et il se trouve tout naturellement<br />

que la leçon de lecture cultive l'esprit tout<br />

en préparant très directement au certificat d'études.<br />

, LECTURES ENCYCLOPÉDIQUES. — Telle . est, selon<br />

nous, la méthode à suivre. Or, il.y a un manuel de<br />

Lectures primaires exactement conçu dans cet esprit.<br />

C'est celui de M. Toutey, inspecteur primaire et membre<br />

du Conseil supérieur» de l'Instruction publique.<br />

Ce qui fait l'originalité de cet ouvrage, sa supériorité<br />

sur les recueils exclusivement littéraires, c'est<br />

qu'il est encyclopédique.<br />

Au cours moyen, M. Toutey fait, par exemple, de<br />

la lecture l'exercice complexe "et essentiellement profitable<br />

dont nous parlions tout à l'heure. Ouvrons la<br />

table des matières : 150^ sujets au premier degré, 200<br />

au second y sont classés sous les rubriques : français,<br />

morale, histoire, géographie, connaissances<br />

usuelles. M. Toutey a feuilleté des livres de toutes<br />

sortes, il ne s est adressé qu'aux meilleurs écrivains.<br />

Les lectures ne sont pas longues — une page — et<br />

sont suivies des explications essentielles. Un devoir<br />

(élocution et rédaction) complète la leçon. Ces Lectures<br />

primaires sont exactement conformés à l'esprit<br />

et aux exigences du nouveau programme du certificat<br />

d'études. Elles y conduiront sans effort les élèves qui<br />

• les suivront,sous la direction d'un' maître expérimenté.


Les sursis d'appel. — A DIVERS.— « Quelle est<br />

exactement, à l'heure présente, l'état de la question'.?<br />

»<br />

Une instruction du 14 août dernier abroge toutes<br />

iles décisions antérieures. Elle établit deux fcatègories<br />

de sursis : le sursis d'office et le sursis facultatif.<br />

Sursis (l'office. — a) Service armé s classes 1888 à<br />

1892 inclus ; b) service auxiliaire : classes 1903 et plus<br />

anciennes; c) hommes des classes 1904 à 1914 classés<br />

•et maintenus dans le service auxiliaire à la suite de<br />

blessures de guerre.-<br />

Sursis facultatif, réservé aux membfes de l'enseignement<br />

dont la présence à leur établissement est<br />

reconnue absolument indispensable. Les instituteurs<br />

sont exclus du bénéfice du sursis facultatif, réservé<br />

.aux professeurs de Faculté, inspecteurs d'académie,<br />

proviseurs, principaux, personnel des économats, professeurs<br />

de lycée ou de collège, inspecteurs primaires,<br />

directeurs d'écoles normales, d'écoles primaires supérieures<br />

et de cours complémentaires.<br />

Les professeurs et instituteurs récupérés, en.vertu<br />

de la loi du 20 février 1917 sont mis en sursis jusqu'au<br />

31 juillet 1918 s'ils appartiennent à la R. A. T.<br />

ou à l'A. T.<br />

L'instruction ministérielle du 18 septembre fait bénéficier<br />

de la mise en sursis d'office :<br />

l°.Les membres de l'enseignement pères de cinq<br />

enfants, ou veufs pères de. quatre enfants, du service<br />

armé qui appartiennent aux classes 1896 et plus anciennes<br />

;<br />

2° Les membres de l'enseignement des classes 1904<br />

. à 1914 classés et maintenus dans l'auxiliaire à la suite<br />

de maladies contractées au front.<br />

La circulaire du 4 octobre 1917 rend applicables<br />

aux membres de l'enseignement « résçrvistes des équipages<br />

de la flotte » les dispositions de la circulaire<br />

susvisèe du 14 août.<br />

Dernier point. — Un membre de l'enseignement<br />

public peut-il refuser d'être mis d'office en sursis<br />

d'appel ?.<br />

Réponse : Le ministre de la guerre est seul qualifié<br />

pour décider si l'intéressé doit être, oui ou non, maintenu<br />

sous les drapeaux.<br />

PARTIE GÉNÉRALE 101<br />

CORRESPONDANCE<br />

Cours complémentaires. — M . T . A V . (VIENNE).<br />

— « Quelles sont les conditions à rempli)"pour justifier<br />

la création d'un cours complémentaire, les<br />

démarches à faire et la' situation de l'instituteur<br />

chargé d'une nouvelle classe? »<br />

Il importe surtout


•102 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

ACTES OFFICIELS<br />

CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

LOI concernant l'attribution d'une allocation<br />

temporaire aux petits retraités de l'Etat.<br />

Article- unique. — Une allocation temporaire -de 1<br />

MAÎTRE, à Presles (Haute-Saône).<br />

P'ERGOT (Léon), élève de l'école normale de M'irecourt<br />

(Vosges) ; — POIRIER (Benjamin), à Triaize (Vendée).<br />

. .RICHARDIN, à Servance (Tlaute-Saôhe);; — ROSSEI^»- élève<br />

de l'école normale de Vesoul.<br />

SOYARD, à Amblans (Haute-Saône);' — STOUFF, ÙL Delle<br />

(Haut-Rhin).<br />

, THIBAULOT, élève de l'école , normale >de "Vesoul.,


PETITES ANNONCES DU "MANUEL GÉNÉRAL" Les « Petites annonces » doivent porter le visa du Commissaire de police<br />

= ACHAT, VENTE, ÉCHANGE =<br />

'MMS. ALIMENTATION = ====<br />

XXjUILE. d'olive extra, surfine ostagiion<br />

JLi 10 litres -10' francs franco contre<br />

remboursement ÎL domicile. Albert Gohe'n.<br />

33, rua de Naples^Tunis.<br />

— M. G. 1906.<br />

AISON -


104<br />

MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

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NIUGLËR-AN<strong>DE</strong>OL<br />

4 VALENCE (Dràme)<br />

liaison de confiance fondée en<br />

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IMTITOTBUï HOMOBAIRE,


Manuel général 1917-1918. N° 7 3 Novembre 1917.<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />

donnés dans<br />

LES EXAMENS ET CONCOURS <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

= COMPTE RENDU MENSUEL =<br />

à l'usage des Candidats au<br />

CERTIFICAT D'APTITU<strong>DE</strong> PÉDAGOGIQUE<br />

Sujets traités en Octobre.<br />

I. — .-i l.'ouvci-turc de la session parlementaire de<br />

1917, M. Panel 'Besohanel, président de la Chambre., i<br />

s'exprimait en ces termes :<br />

" -1 ceux qui se battent, à ceux qui offrent, 'leur<br />

sang, à ceux dont la mort sublime ou les saintes,<br />

blessures ont sauve la France, j'adresse Vhommage<br />

de notre admiration, de notre reconnaissance e.t •de<br />

notre piété ferventes.<br />

« Grâce à leur indomptable bravoure, 1916 a été<br />

l'année de Verdun. Et Verdun, ave,c 'la Marne,<br />

l'Yser, la Somme et nos autres victoires immortelles,<br />

restera le point culminant de l'Histoire. C'est'<br />

L'idée essentielle que le président Deschanel a voulu<br />

mettre ici en lumière, c'est que, dans cette guerre,<br />

la France, a, peu près seule au début à supporter le<br />

choc allemand, a été le champion de la civilisation,<br />

et que l'héroïsme de ses armees a sau-vè le monde de<br />

la domination germanique. -C'est pourquoi la Marne,<br />

et l'Yser .d'abord, où fut arrêtée la ruée initiale de<br />

l'emlemi, pyis Verdun, où se brisa sa suprême tentative<br />

pour rompre notre front, sont considérés : ici:<br />

comme « le point culminant do l'Histoire ». Ces « vie-;<br />

toires immortelles », en -effet, n'ont pas seulement!<br />

préservé _de ,l'invasion .totale notre patrie française;;<br />

elles ont garanti aux autres nations leur "indépendance<br />

et elles ont sauvé le principe de Justice suri<br />

lequel repose la société elle-même.<br />

Ce point fondamental n'a. pas toujours été aperçu<br />

par nos correspondantes. Cela tient à .ce que (beaucoup<br />

d'entre elles, avant do prendre la plume, ont<br />

négligé de lire avec une attention -suffisante le texte<br />

qui leur était" soumis. Au début de l'année, nous<br />

tenons :à les mettre en garde uontre ice .défaut.<br />

Comment, demandait-on. expliquerie,z-vous à .des<br />

élèves -du cours., moyen, .ces paroles du président .de<br />

la Chambre?.<br />

Quelques-unes ont cru bon d'exposer tout uniment<br />

le plan de leur leçon, -et d'indiquer la .méthode il<br />

suivre et les procédés à mettre en œuvre pour faire<br />

cette leçon. C'est au lecteur qu'elles s'adressent, et, non<br />

pas à.des élèves du ço.urs moyen. Ignorent-elles qu'à<br />

l'examen du C. A. P., la commission, désireuse .sans<br />

doute de s'informer de lèurs connaissances théoriques,<br />

.lient essentiellement pourtant à sonder leur savoirfaire<br />

professionnel?<br />

Combien ont été mieux inspirées celles qui, .tout de<br />

suite., se sont délibérément placées .devant leur audi-<br />

Sujets de Compositions.<br />

itoire d'enfants. 'Point n'était besoin, pour .elles, de<br />

nous répéter à tout instant : je dirai ceoi, puis jp<br />

ferai cela. Plan, méthode, procédés-se révèlent-d'euxmêmes<br />

au cours de l'entretien iqU'alles ont ;avec leurs<br />

fillettes ou leurs jeunes .garçons.<br />

Entretien, disons^nous, et non point simple paraphrase<br />

des paroles ,à -.commenter. ..Nous avons .luj,<br />

iiélas ! presque autant de discours que .de véritables<br />

leçons. Discours ininterrompus, .éloquents parfois},<br />

émouvants toujours, parce ,que .les .bonnes petites<br />

Françaises qui les prononçaient .devant, .nous étaient<br />

profondément pénétrées de leur sujet, mais simples<br />

.discours, simples -monologues que des élèves — on<br />

là, en effet, qu'une armée, la plus puissante que 'le. -dépit des circonstances — auraient au bien du mal à<br />

monde ait -vue, mais qui représenté la violation des .suivre jusqu'au bout. .Mesdemoiselles, ne .perdez pas<br />

traités, l'écrasement des• petits peuples, le réveil de vue votre auditoire .d'enfants. Même quanti ils<br />

dégradant de 'la barbarie et de l'esclavage, a été mise sont bien sages, qu'ils sont .tout yeux et semblent<br />

en échec par une'autre armée qui, elle, défend'la. tout oreilles, leur esprit est souvent à cenl, lieues .de<br />

foi jurée, l'indépendance des nations et la liberté .-la classe. Pour l'y ramener, il n'est .tel .que l'interpel­<br />

'humaine. .<br />

lation directe. Faites intervenir vos -élèves^ dans la<br />

« Représentants de la France, proclamons devant leçon, .faiites-les .parler, provoquez leurs réflexion^,<br />

les siècles que les armées de la République ont bien leurs questions même. La. iclasse .n'est jamais trop<br />

mérité, non seulement de la Patrie, mais de l'Huma­ vivante, .même lorsque — c'était le .cas — le sujet est<br />

nité et de la•, Justice '! »<br />

grave, presque solennel.<br />

Comment exptliqueriez-vous ces paroles à des élèves Et, même, à certains moments, sans qu'ils sortent<br />

dit ernirs moyen ?<br />

•de 'lenr rtîle d'auditeurs, vous pouvez 'enchaîner puis­<br />

Examen du C. A. P., Loire-Inférieure, 1917.)<br />

samment à votre exposé liespiùt et le oceur -.de wos<br />

petits. Plusieurs dlentre -vous l'ont ;su faire sans effort.<br />

En expliquant la 'Manne, l'Yser, la ,Somme., Verdun,<br />

en situant ces faits dans le temps et sur la icarte de<br />

'France, elles dirent : « C'est ce. jour-là que le frèré de<br />

Marie est tombé glorieusement, qne le firère-de Jacques<br />

a conquis ses galons de lieutenant ; c'est ici que le<br />

père de Louise a été grièvement blessé à .l'épanli:, ce<br />

•qui a nécessité l'amputation du bras ;; c'est la .que,<br />

dans la .même demi-rsection, les deux fils du feDmior<br />

Vincent, dont le plus jeune a iété tué par l'éclatemonil.<br />

d'une grenade, ont obtenu les belles citations-que jev.ous<br />

ai lues il cette époque iel quoi mous niions .relire... »<br />

En ..regard de ces bonnes leçons, signalons quelques<br />

« erreurs » graves. On demandait : Expliquez ces<br />

paroles... Un petit nombre de candidates nous -ont<br />

.'envoyé des devoirs dont la-plus grande partie est une<br />

froide .analyse de .mots. On ne pouvait -évidemment<br />

oommenter un discours sans donner en passant la<br />

signification des termes peu familiers à de jeunes<br />

élèves, -mais clest une interprétation singulière çjue<br />

d'avoir ramené aux proportions d'un exercice^ lexicolo.gique<br />

la leçon de patriotisme très pur, très e'teve<br />

qu'il fallait dégager du texte proposé.<br />

Et, dans cette analyse même, il s'en -faut qu'on art<br />

toujours été très heureux. Relevons, par exemple,<br />

qu'on .slest parfois assez longuement étendu sur -des<br />

mots -tels que admiration et reconnaissance, -qui<br />

avaient à peine "besoin, sinon de commentaires, .du<br />

moins d'éclaircissements, et qu'on en a -fréquemment<br />

passé so.us .-silence oertains autres tout a fait -inconnus<br />

des enfants, .comme cette expression : notre piété<br />

fervente, qui dit si bien 'le sentiment d'affection<br />

ardente, .mêlée de .religieux respect, que nous avons ;<br />

pour nos .soldats.<br />

il nous faudra, une autre fais, parler des -impertfec- ;<br />

lions de forme les plus fréquonmient rencontrées<br />

JV° 7 .


26 EXAMENS ET CONCOURS<br />

dans les copies. Disons, dés à présent, que les commissions<br />

d'examen se montrent très justement sévères<br />

aux incorrections graves de style, aux négligences<br />

de iionctuation... et d'orthographe.<br />

.11.— Une leçon-de lecture au cours préparatoire :<br />

Étude de l'articulation r. Vous supposerez qu'aucune<br />

autre articulation n'a encore été étudiée et<br />

que. seuls, les sons simples i, u, o, a, e sont connus<br />

des élèvei.<br />

Ce sujet, très différent de l'autre, et beaucoup plus<br />

terre à terre, a du paraître plus facile à nos jeunes<br />

inslitutrices, car il a été traité dans le plus grand<br />

nombre des copies que nous avons reçues.<br />

Généralement, la leçon a été conçue de façon<br />

rationnelle :<br />

a) Revision des sons déjà connus :<br />

b) Etude de l'articulation r : la faire distinguer<br />

d'abord dans un certain nombre de mots énoncés<br />

oralement: — sa forme imprimée, la détailler au<br />

tableau noir ; — sa prononciation ; — formation et<br />

lecture des syllabes ri, ru, ro, ra, re, puis de mots<br />

et de petites phrases composées de ces mêmes éléments<br />

: rare, rire, riri a ri... ; — découverte de mots<br />

contenant ces syllabes, et d'autres syllabes même où<br />

se trouve le r avec des sons. non encore étudiés<br />

(exercice oral) ; — reconnaître le r dans des mots et<br />

des phrases écrits au tableau noir; — enfin, lecture<br />

dans le livret. (Quelques candidates ont, dès la première<br />

leçon, abordé les syllabes inverses : ir, ar...<br />

C'est peut-être charger beaucoup le programme. Nous<br />

conseillons plutôt de reporter cette étude à la leçon<br />

suivante.)<br />

c) Le Z. cursif : démonstration au tableau et<br />

exercice simultané sur l'ardoise. Ecriture de syllabes,<br />

de mots, de petites phrases figurant au tableau noir,<br />

puis d'éléments semblables à copier dans le livret.<br />

d) Petit exercice de dictée, oral d'abord, puis écrit,<br />

et portant sur ces mêmes éléments.<br />

Plus d'une omission grave est, d'ailleurs, à signaler :<br />

celle de la revision du début, par exemple. Retenir<br />

que, d'une façon générale, toute leçon faite<br />

à l'école primaire doit être précédée d'un bref retour<br />

sur les notions antérieurement étudiées, surtout<br />

quand ces notions, comme ici, se [lient étroitement<br />

aux éléments nouveaux qu'il s'agit d'enseigner.<br />

L'exercice d'audition, consistant à faire distinguer<br />

le roulement du r


BREVET ÉLÉMENTAIRE<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />

Orthographe.<br />

Les mort s anonymes.<br />

Les morts anonymes m'obsèdent ; ils sont l'armée,<br />

l'armée innombrable, obscure et magnifique, la masse,<br />

la houle, le flot débordant auquel tout appartient : les<br />

espaces illimités qu'ils ont couverts de leurs nappes<br />

épaisses, toutes les "régions qu'ils ont gagnées en y<br />

passant, les sols marneux, les craies de Champagne,<br />

les dunes de Flandre, les sables mouvants, les pics,<br />

les marécages, toutes-ces étendues sont'leur bien, leur<br />

empire et-c est à peifie suffisant. L'incertitude, l'ignorance<br />

même de la place insoupçonnable où ils se sont<br />

tous si'savaminent tapis, communiquent à leur sépulture<br />

un vaste et spécial mystère. Ainsi, respectons,<br />

puisqu'ils l'ont voulue, l'énigme de leurs os; comprenons-<br />

qu'en acceptant de ne les rechercher nulle part,<br />

nous les trouverons mieux partout, et ne les rapetissons<br />

pas eh prétendant les localisér.<br />

.Vainqueurs posthumes, ils s'assimilent au sol par<br />

une liaison plus étroite et justifiée ; ils ont la plus<br />

pure et la plus certaine des concessions parce qu'elle<br />

est presque immatérielle. Personne ne peut profaner<br />

leurs restes insaisissables. Ils échappent aux méfaits<br />

des survivants, aux caprices de l'ingratitude, et leur<br />

dépouille, n'ayant, pas reçu d'éphémères honneurs,<br />

sera plus longtemps vénérée. Ils auront les soins<br />

assidus dé la nature dont le tranquille zèle jamais ne<br />

cesse et ne se ralentit, dont la mémoire est régulière.<br />

Sur eux. l'herbe verte, les fleurs, la neigé et les feuilles<br />

mortes seront toujours renouvelées.<br />

HENRI LAVEDAN.<br />

QUESTIONS. — 1. Que signifie: obséder, houle, pro-<br />

. faner'!<br />

2. Expliquer la phrase : Ae les rapetissons pas en<br />

voulant les localiser.<br />

;3. Pourquoi l'auteur appelle-t-il ses héros : vainqueurs<br />

posthumes '!<br />

4. Résumez la pensée qui se dégage de ce morceau.<br />

5. Nature et fonction des propositions de la phrase :<br />

Ils auront les soihs assidus... régulière.<br />

EXPLICATIONS. — 1. Obséder, c'est, littéralement,<br />

« siéger devant », être constamment présent à la<br />

pensee, comme un objet que l'on a réellement devant<br />

soi. — La houle' est l'ondulation de' la mer annonçant<br />

la tempête : c'est un mouvement irrésistible<br />

qui inspire cette métaphore à l'auteur. — Profaner<br />

quelque chose, c'est en méconnaître sciemment le<br />

caractère religieux, c'est littéralement l'ôter du temple<br />

(fanum).pour le mettre devant (pro).<br />

2. L'idée do cette phrase est très belle. En localisant<br />

la sépulture de nos morts pour la patrie, nous<br />

paraîtrions vouloir lixer leur souvenir en cet endroit<br />

seulement. Ailleurs, on pourrait ne plus pensera eux.<br />

Epars sur l'étendue de l'immense champ de bataille,<br />

ils sont, au contraire, .présents partout, plus grands.<br />

3. Ce sont des vainqueurs posthumes parce qu'ils<br />

triompheront « après leur mort » par le moyen de leurs<br />

successeurs qu'ils auront inspirés, fortifiés, et auxquels<br />

ils auront laissé la tâche déjà en partie faite.<br />

4. Les morts de la grande guerre sont' partout présents.<br />

Ils ont sanctifié la terre où ils reposent, et leur<br />

anonymat, l'incertitude de la plàce précise OLI ils dorment<br />

nous rendent cette terre plus chère encore. Et<br />

comme la nature se charge de les honorer tous également<br />

de sa parure, ainsi notre reconnaissance ira à<br />

eux tous sans distinction.<br />

5. Quatre propositions : 1° Ils auront les soins assidus<br />

de la nature, principale ; — 2° dont le tranquille<br />

cèle jamais ne cesse ; —3° et ne se ralentit ;•— 4° dont<br />

la mémoire est régulière, propositions subordonnées<br />

par le pronom relatif dont au nom nature, dont elles<br />

sont des compléments déterminatifs (ou explicatifs) ;<br />

la 2 e et la 3 e sont coordonnées p arla conjonction cl;<br />

la 4° leur est juxtaposée.<br />

1. Garçons. Session do mars 1017. Lot-et-Garonne. Communiqué<br />

par Mme Laulau', directrice d'école à Agcn.<br />

Composition française.<br />

MM. les ministres de l'Agriculture et de l'Instruction<br />

publique écrivent aux écoliers de France : La<br />

France a besoin de votre dévouement, la terre a<br />

besoin de vos bras. » Expliquez et commentez cette<br />

phrase. Dites comment vous comptez remplir vousmême<br />

et comment on remplit dans votre école.les .<br />

devoirs qu'elle indique.<br />

INDICATIONS. — Posez d'abord le sujet. Montrez<br />

comment cet appel a été porté à la connaissance des<br />

écoliers. En quelques lignes, évoquez les affiches, les<br />

causeries du maître en classe.<br />

o Expliquez et commentez cette phrase », dit le texte.<br />

C'est maintenant que vous justifierez ces mesures.<br />

Montrez les champs déserts, par suite de l'appel aux<br />

armes, les femmes et les vieillards rie suffisant pas à<br />

remplacer les absents; la nécessité pour les plus âgés<br />

d'entre vous de quitter l'école ; les appels fréquents<br />

qu'on fait au concours des plus jeunes. Puis, on a eu<br />

l'idée d'organiser des équipes au moment des grands<br />

travaux (semailles, plantation des pommes de terre,<br />

moisson, etc.). Donnez quelques détails qui mettent de<br />

la vie dans votre rédaction.<br />

C'est ici que vous répondrez à la dernière question<br />

du.texte. Vous n'avez qu'à dire ce que vous savez.<br />

Dans une conclusion, vous montrerez les résultats<br />

déjà obtenus et les espoirs que ces initiatives peuvent<br />

faire naître.<br />

Arithmétique.<br />

1. La surface d'un pré est les 3/5 de celle d'un<br />

champ. L'hectare du champ vaut 1 600 fr. et le dam 2<br />

du pré vaut 22 f r. 50. Quel est le rapport du prix<br />

du champ au prix du pré '! Sachant que ces deux<br />

prix diffèrent de 516 fr., trouver la surface du champ<br />

et celle du pré.<br />

SOLUTION. — L'ha. du pré vaut 22 fr. 50 x 100 =<br />

2 250 fr., c'est-à-dire les de l'ha. du<br />

1600 160 32<br />

champ .i<br />

3<br />

La surface du pré étant les - de celle du champ, son<br />

, . . 45 3 27 .<br />

prix est, par suite, les ^5 X 5 = •p de celui du champ,<br />

ou, inversement, le rapport du prix du cliamp au prix<br />

du pré est<br />

La différence des prix, 516 fr., représente donc<br />

32 27 . . 5 . . .<br />

5= — rpj — rp= ctu prix du pre.<br />

_Le prix du pré est, par conséquent, 516. fr. X<br />

2'7 (2 786,4\ * •<br />

— = 2 786 fr. 40 et sa surface : 1 ha.<br />

' ^ 2250 ) ~<br />

1 ha. 2384.<br />

Le prix du .champ est 2 786 fr. 40 + 516 fr. =<br />

3302 fr. 40, et sa surface : 1 ha. 2 ha. 064.<br />

Vérification. — Le rapport du prix du champ à<br />

, • , . , , . 3302,4 32 x 103,2 32<br />

celui du pre est bien = 2 7 x $ = gy; et la<br />

surface .du pré est<br />

champ.<br />

1,2384<br />

2,064 :<br />

3 x 0,4128 3 , ,<br />

: ? „ . ,on = =• de celle du<br />

5 x 0,4128 5<br />

2. Mettre sous forme de fractions ordinaires irréductibles<br />

les nombres décimaux suivants : 0,75; —<br />

1,25 ; — 1,75 et 3,50 et dire quel profit on peut tirer,<br />

dans le calcul mental, de la transformation. Imaginer<br />

pour chaque nombre précité deux couples dequestions<br />

analogues aux suivantes : Calculer le prix<br />

de 36 gravures à 0 f r. 75 l'une. — Combien aura-ton<br />

de gravures à 0 fr. 75 l'une pour 36 f r. '!<br />

SOLUTION. — 0,75 =<br />

125 125 : 25 5<br />

100 _ 100 : 2 5 " V ~<br />

„ r _ 350 __ 35 _ 7<br />

' ~~ 100 ~ 10 ~ 2'<br />

100<br />

1,75<br />

75 : 25<br />

100 : 25 — 4'<br />

1,25 =<br />

175 175 : 25 7<br />

"100 100 : 25 4 '<br />

ADITHMCTinilP • fi MINITLPI Deux cents problèmes et questions de théorie du Brevet 1 ..<br />

-tltyl 1 fllflC 1 lyUE • U- •lYlAP'UEi" élémentaire avec solutions raisonnées. . . ®


28 EXAMENS ET CONCOURS<br />

_3 5 7<br />

Les fractions ou expressions fractionnaires<br />

7<br />

5 sont irréductibles, puisque 8 et 4 sont -premiers'<br />

entite eux, de .même que 5 et 4, 7 et 4. 7'et 2.<br />

.-1pplication au calcul mental. — Pour multiplier<br />

un nombre par 0,75,t ou '1,25,-.ou 4,75, on en prend le<br />

quart, qu'on multiplie ensuite par 3,-ou par à., ou par<br />

7. Pour multiplier u-n .nombre par 3,50, on multiplie<br />

la moitié du nombre par 7.<br />

Pour .diviser un nombre par 0,75, ou 1.25, ou 1,75,<br />

on le divise par y. ,ou par ou par y : pour cela, on<br />

1 1 1<br />

le multiplie par 4, et an .prend le g, ou le -, ou le j<br />

du produit. Pour diviser un nombre par 3,5, 011<br />

7 1<br />

le di-vjse par -, en [prenant ^ du double,de-cenom-bre.<br />

Problèmes (Vapplication. — 1° 0,75 : a) On fait<br />

une remise de 0 l'r. 75 % sur un atibat- de 320 fr. Cal-<br />

\ «>9<br />

culer la remise. — (R. : -0 fr. 75 X 3,2 = — x 3 =<br />

0,8 x 3 = 2 fr.)40.) — La remise de 0 fr. 75 %<br />

sur un . achat s'élève à 5 fr. 10. Calculer le mon'<br />

tant de l'achat. — R. : 100 fr. x (5,-10 : 0,.75) =<br />

510 fr.<br />

ivrâ-<br />

.3 510 x 4 2-040 fr.<br />

= : 4 = — T ~ = - 3 - = 6S0 lr '<br />

b) Un litre de blé pèse 0 kg. 75. Combien pèsent<br />

82 1.? — (R. : ,0 is. 75 X 82 = 82 x r = ^ X- 3 =<br />

v 4 4<br />

20,5 x 3 = 61 kg. .5.) — Quel est le volume d'un tas<br />

de blé pesant 135 kg., le poids .du dm 3 de blé -étant<br />

0 kg. 75? — (R. : 1 dm 3 x = 135 / clm 3 : y —<br />

1 0,75 4<br />

•135 dm 3<br />

3 " X 4 = 45 dm? X 4 = 180 dm 3 .)<br />

2° 1,25 : a) On possède 7 tas de bois de 1 si. 25<br />

chacun. Quel en est le volume total? — (R. : 1 st. 25<br />

_ 5 st. _ 35 st. „ „ , .<br />

X 7 = —r— x 1 = —;—• = 8 st. 15.) — Un tas de<br />

4 4<br />

bois de 25 st. est mis en piles de 1 st. 25 chacune. Com­<br />

bien fera-t-on de piles"? — (R.<br />

1 p. X =-25:<br />

5 25 x 4<br />

= 20 piles.)<br />

'4<br />

b) Une propriété a été partagée entre 5 héritiers<br />

qui ont eu 1 lia. 25 chacun. Quelle était la surface de la<br />

.. , , _ 5 ha. ' 25 lia.<br />

propriété?— (R. : 1 ha. 2a X 5 = —— X 5 = —J-—<br />

= 6 ha. 25.) — Un terrain de 15 are.s a -été .réparti en<br />

lots de 1 a. 25 chacun. Combien y a-t-il eu de lots? —<br />

15 5 15 x 4<br />

J(R: : 1 lot X...£-gg — 15 : : i - = 12 lots.)<br />

3° 1 ,75 : a) Pour faire un veston, il faut 1 111. 75<br />

de drap. Combien faut-il de drap pour 13 vestons? •—<br />

(R. : 1 m. 75 x 13 = 13 X ~ = 3 m. 25 X 7 = 21 m.<br />

•x<br />

+ 1 m. 75 = 22 111. .75.) Une pièce de drap de 42 m.<br />

a servi à-faire des vêtements pour chacun desquels il<br />

faut 1 m. 7.5 d'étoffe. Combien .a-t-on fait de vête-<br />

42 , o 7 42 x 4<br />

ments ? — ( R. : 1 vet. X ry=r = "• 7 — —~— =<br />

1<br />

1,7a 4 t<br />

6 x 1 = 24 vêt.) ' .<br />

•b) Quel est le volume d'un cylindre de 1 m. 40 de<br />

hauteur-et 4 111^75-de base ? — (iR. : 1 m 6 x 1,4 x<br />

1,75 = 1 m 3 400 x ^ ==-0 m 3 350 x 7 = 2 m 3 /ô5Q-) —<br />

Un parallélépipède, dont le volume est 3 m 3 G4j a<br />

1 m. 75 de hauteur. Quelle est la surface de sa'base?<br />

— iR. : 1 m* x = 3 m 2 (>i : y = .3 m 2 v<br />

1,7a 4<br />

64 X<br />

4<br />

7<br />

14 m- 5.6<br />

J 7<br />

30<br />

4° 3,5 : a) Quel est le'revenu -annuel-d'une somme<br />

de 1 200 fr. placée à 3,5 % ? — (R.-: 3 fr. 5 x 12 = 12<br />

X 5 = 42 fie.) — Un capital placé ;t 3,0 °fo donne uff<br />

revenu annuel de 140 fr. Quel est ce capital ? — (R. :<br />

100 fr. x ^ = 14 000 fr. : i = 14 000 fr. x ! =<br />

iowft.i<br />

i ) l\ faut environ 550 briqués pour construire 1<br />

de maçonnçrie. Combien en emploiera-t-011 pour son<br />

mur de 3 m 3 5 ? — (R. : 550 br. x '3/5 -<br />

— 275 x 7 = 1925).) — On a employé 2i030 -briques<br />

pour construire un mur de >3 m 3 5 ; combien faurt-Ude<br />

1 • -si • n 2 030-br.<br />

briques par m 3 de maçonnerie ? — 1 R. :<br />

335<br />

2 030 : 4 = 2 X 2 4060 = 580'; 1.<br />

1. .Ce problème,-.bien q.ue ne présentant aucune difficulté,<br />

comporte une solution bien longue pour être .traitée convenablement<br />

dans le temps réserve à T épreuve de calcul au B. E.<br />

H aurait suffît si l'on désirait obtenir assez de diversité dans<br />

les questions ci-dessus, d-en demander une couple, au lieu -.&&<br />

deux, pour chaque nombre ?'<br />

Librairie HACHETTE e t C ie , 7 9, boulevard Saint-Germain, Paris.<br />

Les Chefs-d'Œuvre<br />

<strong>DE</strong>S GRANDS MAITRES<br />

ÉCOLE FRANÇAISE<br />

M1LLET LES G LANEUSES<br />

ârêvila lSlV-Barbion 1875 Mutàc du Louvre<br />

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CAHIERS-BROCHURES<br />

Les Chefs-d'Œuvre<br />

des Grands Maîtres<br />

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i re Série j 2° Série'<br />

L'École française s Écoles étrangères<br />

18 SUJETS j 18 SUJETS<br />

In-4° couronne (22x17), 18 feuilles, vergé n° 2. Le cent : (il fr. 50<br />

La série de 6, sous bandes : 3 f r. 70<br />

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Manuel général 1917-1918. N° 7 3 Novembre 1917.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

DIRECTIONS ET EXERCICES<br />

Ï3T"RT A PT-TIF -• - IsJDfTlZT^ À TTTÏJ* Ç [Sous cette rubrique, nousmettrons chaque semaine l'annonce de»<br />

DL'J3IIRXVJJVJJJX . /± 1 JZO . nouveaux volumes pouvant intéresser nos lecteurs et nos lectrices.]<br />

COUTS de Travaux à l'aiguille : La Coature et le Raccommodage, par Mme AMÉLIE OLLIVIER<br />

et Mlle A. M. KÉRUÉ. — UN volume in-16, illustré, broché 1 fr. 75<br />

cherté des : tissus et des vêtements rend la- publication de ee volume particulièrement opportune : il n'est pas une<br />

mère , de famille, pas unejeune fille qui ne soit obligée en ce moment de fairô durer son trousseau par des raccommodages<br />

habiles ou de s'improviser couturière pour renouveler ce qui est usé. :<br />

Cô petit livre' enseigne d'une manière simple et claire les principes-et-la- dernière perfection de l-'art de coudre à celles<br />

mêmes qiii en ignorent'tout. .<br />

Conçu si pratiquement que, presque à chaque paragraphe, des illustrations, ayant valeur d'exemples, complètent et<br />

précisent le texte, ses petits chapitre» sont de véritables leçons de choses.<br />

Nous ne saurions trop vivement le recommander aux institutrices qui — en dehors des avantages .personnels.qu'elles en<br />

retireront — pourront, avec succès, s'en servir pour faire leur cours de couture.<br />

- - t \<br />

CENTRE D'INTÉRÊT :<br />

CLASSE D '<br />

LÉ MOUCHOIR<br />

Leçon de soin et de propreté.<br />

La plupart dés enfants'n'ôîU jamais-possédé de mouchoir<br />

avant- d'e venir à l'école ; la maman essuyait le<br />

nez du tentai avec son propre mouchoir, avec l'envers<br />

de son tablier., à moins que l'enfant ne passât<br />

tout bonnement sa manche,, sa menotte, ou, mieux<br />

encore, sa langue sous son nez mouillé. Devenu écolier,<br />

le petit prend une certaine importance; il a ses<br />

affaires personnelles et la mère met un certain orgueil<br />

à ce que son enfant ne soit pas plus mal pourvu que<br />

ses camarades. Profitons de çes dispositions pour exiger,<br />

dès le premier jour, que tous nos écoliers possèdent<br />

un mouchoir. Non pas un chiffon de propretédouteuse<br />

qui traîne dans la ca'se on le.carton, ou.q'u'on<br />

épingle sous le tablier, mais un vrai mouchoir, très<br />

propre, qu'on clïawge au moins chaque semaine et<br />

qu'on met-dans une poche. Car, qu'est-ce qu'un mouchoir<br />

de poche sans poche?<br />

Il faut voir la mine joyeuse et ficre du petit qui<br />

possède darts sa poche un mouchoir blanc ! Il a de<br />

l'admiration pour cette blancheur, et putt il se sent<br />

une certaine sécurité : si le nez se met à' couler à la<br />

suite d'un èternuement, si une crise de larmes vient,<br />

il sait qu'il ne sera pas là, tout désemparé avec sa<br />

figure mouillée que regardent les camarades curieux.<br />

11 a l'impression d'être quelqu'un, et, par là, obligé à<br />

une certaine tenue : c'est le commencement de la propreté<br />

et de. la dignité.<br />

Ce n'est pas tout que d'avoir un. mouchoir, il faut<br />

en avoir soin et il faut apprendre à s'en servir. Plusieurs<br />

séances de démonstration seront nécessaires<br />

pour que les enfants sachent se moucher : ouvrir discrètement<br />

le mouchoir, placer le nez au milieu et, du<br />

côté de l'envôrs, appuyer sur une seule narine et souffler<br />

très doucement, de l'autre, sur laquelle on n'apvuie<br />

aucunement (bien des maux d'oreilles ont I-eur<br />

origine dans .la mauvaise manière dont les enfants se<br />

mouchent), essuyer en pinçant légèrement la base du<br />

nez et refermer convenablement le mouchoir.<br />

Que nos enfants prennent peu à peu l'habitude de<br />

sentir quand ils ont besoin de se moucher, sans qu'on<br />

le leur dise, de ne sortir leur mouchoir de leur poche<br />

que pout se moucher et dé l'y replacer immédiatement.,<br />

de ne pas y faire voisiner avec lui des 'objets<br />

malpropres.<br />

A la fin de chaque année, lorsque les fillettes savent<br />

« ourler ». la maîtresse recueillera quelques vieux<br />

chiffons blancs et fera constituer un. stock de mouchoirs<br />

pour l'année suivante. Les uns seront les mou^<br />

choirs de pr'èt que tout enfant, ayant oublié le sien,<br />

•pourra demander, à condition de rapporter blanchi le.<br />

Partie scolaire.<br />

NITfATlON<br />

mouchoir prêté, et les autres seront donnés en cadeaux<br />

aux petits que les mamans s'obstineront à ne point<br />

pourvoir.<br />

Hygiène dn nez.<br />

La plupart des enfante ne savent pas qu'on respire<br />

par le nez ; ils prennent l'habitude de vivre la bouche<br />

ouverte, au grand' dommage de leurs poumons. Que<br />

l'institutrice, surtout dans les villes, leur donne<br />

donc le besoin d'avoir le nez libre, et qu'elle leur<br />

apprenne à respirer. Plusieurs ont le nez en mauvais<br />

état ; qu'elle décide les mamans à les conduire à la<br />

consultation et qu'elle obtienne de l'enfant qu'il se<br />

laisse soigner (gouttes, pommades, grattage).<br />

Devinettes.<br />

1. Fixer au tableau des images représentant, 1'uile,<br />

t » soldat, l'autre, ,une dame élégante, la troisième,<br />

un écolier. Poser sur une table, autour de laquelle les<br />

enfants défileront, un grand mouchoir de couleur à<br />

carreaux, un fin mouchoir parfumé, un petit mouchoir<br />

de coton orné d'une raie de couleur. Faire -deviner<br />

auquel clies personnages- du tableau chaque mouchoir<br />

conviendrait.<br />

2. Les hommes se servent-ils de leur mouchoir seulement<br />

pour se moucher ?<br />

Avec leur mouchoir,<br />

Ils essuient leurs yeux quand ils pleurent,<br />

Ils essuient leur figure quand ils ont chaud,<br />

Ils lavent et bandent leurs plaies,<br />

Ils se protègent, le cou et les oreilles contre le froid,<br />

la nuque contre le soleil, . :<br />

Ils font des signes d'adieu,<br />

Ils- font une enveloppe pour leurs paquets, etc.<br />

Histoire.<br />

^Raconter l'histoire comique d'un enfant à qui on<br />

donne un mouchoir pour la première fois et qui ne<br />

sait pas s'en servir : avec ce mouchoir, il essuie ses<br />

chaussures, il frotte son ardoise, il enveloppe ses<br />

billes, etc. : enfin il se mouche. Résultat : figure noire<br />

et barbouillée qui rend l'enfant méconnaissable.<br />

Jeu.<br />

Employer pour ce jeu un chiffon blanc et non le<br />

mouclioir d'un enfant.<br />

La mère Garruche. — Le joueur qui remplit le<br />

rôle de « mère garruche » est armé d'un mouchoir<br />

noué à un bout. 11 se sert de cette arme peu dangereuse<br />

pour poursuivre et frapper les autres joueurs<br />

quand il peut les atteindre. Quand un enfant est touché<br />

par le mouchoir de la « mère garruche », il fait<br />

escorte à celle-ci. Quand tous les joueurs ont été touchés,<br />

on remplace la


CLASSE D'INITIATION — ÉDUCATION MORALE<br />

Chant.<br />

Le petit garçon qui met les doigts dans son nez. E. JAOUES-DALCROZE L .<br />

j J ji J i J ip m I fi m ^<br />

Il é_tait un jour un pe_tit gar _ çon Qui e_tait sage à le_oo_ le •<br />

Comme à la mai_son; Il ne criait pas Quand chaque ma _tin Sa ma.man en ca_mi_so_le<br />

Lui don_nait son bain, Mais il a_vait, quoique sage Un ae_faut obs_ti _ ne 0 est de founrer,<br />

quel dommeLge! Ses doigts dans son nez.Eh,eh, eh, eh, eh, eh! Ses doigts dans son nez.<br />

Or, le nez devint une énormité I<br />

Il fallut une brouette<br />

Pour le transporter !<br />

Et puis un beau jour, quand il fut à point,<br />

Ainsi qu'une poire blette,<br />

Tomba dans un coin.<br />

Occupations manuelles.<br />

3 e mouchoir (découpage). Un feston tout autour.<br />

ÉDUCATION MORALE<br />

Les mouchoirs de la<br />

poupée. — Chaque enfant<br />

est chargé de confectionner<br />

six mouchoirs<br />

pour le trousseau de la<br />

poupée. On lui confie<br />

pour cela des carfés de<br />

papier, des crayons de<br />

couleur, des ciseaux, une<br />

aiguille et de la laine.<br />

l cv mouchoir (dessin).<br />

Une ligne de couleur tracée<br />

parallèlement aux<br />

quatre bords.<br />

2 e jnouchoir (dessin et<br />

coloriage, fig. 1).<br />

A L' É C O L E<br />

6 E LEÇON.<br />

Connais-tu ton devoir? Qui te l'apprendra?<br />

Ton maître.<br />

Les devoirs de l'écolier.<br />

Vous n'aurez pas toujours votre père et votre mère,<br />

pour vous guider par leurs commandements, par leurs,<br />

conseils, par leur exemple. Vous grandirez. Vous<br />

volerez de vos propres ailes, c'est-à-dire que vous<br />

devrez vous décider, agir par vous-mêmes.<br />

Mais agir, cela suppose qu'on a observé les çlioses<br />

et les gens, qu'on a réfléchi, qu'on a jugé qu'il fallait<br />

faire quelque chose et qu'on sait comment le faire.<br />

Or, l'observation, la réflexion, le jugement ont des<br />

règles, qu'il faut avoir appliquées souvent et longtemps,<br />

avant qu'elles deviennent naturelles.<br />

Vous vous rendez compte qu'il y a autour de vous<br />

d'autres réunions d'hommes que vos familles. Rappelezvous<br />

ce que nous avons dit des noms dans notre première<br />

leçon : noms des braves gens, noms des terroirs,<br />

et du nom de Français qui les résume tous. Vous<br />

faites partie d'une commune, d'un canton, d'un département,<br />

d'une.province. Vous êtes les fils d'une patrie...<br />

Vous appartenez aussi à une République, dont vous serez<br />

les citoyens. Vous ferez votre service militaire. Vous<br />

voterez. Vous serez peut-être « Monsieur le Maire»...<br />

Mais peut-on être membre d'une patrie, sans savoir<br />

son histoire?... N'est-elle pas digne d'être connue,<br />

cette belle terre de France, sauvée par tant de combats<br />

-et de niorts?... Peut-on être citoyen d'une république,<br />

La morale, je parie<br />

Que vous la devinez :<br />

Ne mettez plus, je vous prie,<br />

Vos doigts dans vos nez !<br />

Eh, eh, eh, eh, eh, eh !<br />

Vos doigts dans vos nez !<br />

4 e mouchoir (pliage). Tracer les quatre ourlets avec<br />

des remplis aussi étroits que possible.<br />

5 e mouchoir. Figurer un ourlet à jour en perçant<br />

de petits trous les uns à côté des autres avec une épingle.<br />

Dessiner dans le coin une lettre majuscule.<br />

6 e mouchoir (piquage). Passer un point devant tout<br />

autour du mouchoir, à la place où devrait se trouver<br />

l'ourlet.<br />

Plier avec soin les six mouchoirs et lés ranger convenablement<br />

les uns sur les autres.<br />

S . ALICE,<br />

Institutrice.<br />

1. Rondes enfantines. Jobin, édit.<br />

P R I M A I R E<br />

LECTURE : GàBET et GLLLARP, Nouvelle méthode de lecture. 1 vol.<br />

sans connaître ses institutions et ses lois?... Quel est<br />

le travailleur le plus complet : celui qui travaille comme<br />

une machine, ou celui qui a reçu l'enseignement professionnel<br />

nécessaire à l'exercice intelligent de son<br />

métier, et qui sait sa place et sa valeur parmi les professions<br />

utiles?<br />

Histoire, géographie, sciences avec leurs applications<br />

usuelles, instruction civique et morale : il ne faut<br />

donc rien moins que cela pour se mettre en état de<br />

faire son devoir... Mais où trouve-t-on tout cela?...<br />

Dans les livres?... Il faut donc déjà savoir lire. Et<br />

pour communiquer entre eux, les hommes ne se servent-ils<br />

que de la parole?... Bon ! l'écriture... Et pour<br />

faire le moindre compte, que faut-il savoir encore<br />

tracer, nommer, disposer suivant les règles des différentes<br />

opérations?... les chiffres et les nombres. Lire,<br />

écrire, compter, c'est, en vérité, la clef de tout. Sans<br />

cette clef, on serait comme un mendiant frappantjen<br />

vain à une porte close, derrière laquelle il y aurait<br />

des trésors.<br />

Mais ces connaissances, mes amis, sont-ce vos parents<br />

qui vous les donnent?... Ils en possèdent certainement<br />

l'essentiel, surtout s'ils ont pris soin de continuer<br />

à lire et à s'instruire, car bien des choses ont<br />

pu changer depuis leur, jeunesse. Mais, d'abord, est-ce<br />

qu'ils auraient le temps? S'ils passaient la journée à<br />

vous instruire, ils ne travailleraient plus de leur métier<br />

: vous n'auriez pas à manger, et les gens qui- attendent<br />

leur pain du boulanger, leurs habits du tailleur<br />

ou de_ la couturière, etc., etc., seraient bien en peine.<br />

Et puis, un homme qui sait une chose n'est pas toujours<br />

capable de l'apprendre à un. autre savoir et<br />

enseigner sont deux. Vos parents sont donc .amenés à<br />

chercher quelqu'un en qui ils ont confiance, qui s'est<br />

60 c.


É D U C A T I O N M O R A L E — L A N G U E F R A N Ç A I S E : C O U R S É L É M E N T A I R E 99<br />

spécialement préparé à instruire la jeunesse, de qui<br />

c'est le métier. La République s'en est aussi préoccupée,<br />

et elle a voulu que, dans chaque commune, il y<br />

eût au moins une maison, qui abrite chaque jour les<br />

enfants venus de toutes les autres maisons, pour faire,<br />

dans une réunion fraternelle, leur apprentissage<br />

d'hommes et de Français. Quelle est cette grande maison<br />

de famille?... L'école... Quels sont ces remplaçants<br />

des pères et des mères.?... L'instituteur, celui (celle)<br />

qui vous parle en ce moment.<br />

Le maître est donc le représentant des parents. Dès<br />

lors, vous' avez envers lui le même devoir qu'envers<br />

eux. Nous l'avons défini dans notre dernière leçon...<br />

L'obéissance... une obéissance confiante et joyeuse...<br />

Mais sur quoi fondez-vous cette confiance?... Sur<br />

l'expérience de vos parents, et sur leur amour... E h<br />

bien! n'avez-vous pas les mêmes motifs?... Pour être<br />

instituteur, il faut avoir étudié longtemps, avoir passé<br />

des examens, et l'Etat ne permet d'être maîtres de la<br />

jeunesse qu'à ceux qui ont fait leurs preuves. Et maintenant,<br />

croyez-vous que je vous aime?... Je pensais à<br />

vous, bien avant de vou,s connaître. Je n'étais pas beaucoup<br />

plus âgé que vous, quand j'ai rêvé que je serais<br />

instituteur. J'étais parfois tenté de flâner, de laisser là<br />

mes livres; mais ce qui m'excitait aù travail, ce qui<br />

me reposait, c'était d'imaginer une salle de classe<br />

comme celle-ci, où il y aurait de bonnes figures de<br />

petits écoliers, des. yeux levés vers moi, comme maintenant,<br />

et de petites âmes qui luisent dans ces<br />

yeux.<br />

Vous êtes ma grande famille. Quand un maître dit<br />

à ses élèves : « mes enfants », son cœur est plein d'un<br />

.sentiment paternel.<br />

M'accorderez-vous cette obéissance, confiante et<br />

joyeu.se?... On emploie aussi, pour préciser l'obéissance<br />

de l'écolier, le mot «docilité», cjui exprime la<br />

bonne volonté avec laquelle il se laisse instruire. Mais<br />

•entendez-moi bien : cela ne veut pas dire qu'il vous<br />

faille rester, sans bouger, sur votre banc, et avaler,<br />

.sans rien dire, toutes mes pkroles. Je n'enseigne pas<br />

à des perroquets, mais à des filç de Français libres.<br />

Votre docilité sera donc active : vous m'interrogerez,<br />

quand vous ne comprendrez pas, et vous ne serez contents<br />

qu'après avoir compris.<br />

Mais y aurait-il des jours, ou des demi-journées, ou<br />

des heures, où je ne vous apprends rien?... Alors,<br />

pourquoi, vous, mon petit, avez-vous manqué hier?...<br />

Pourquoi, mon ami, arrivez-vous si souvent on retard?...<br />

Est-ce poli, est-ce respectueux de no pas venir ou de<br />

me faire attendre?... Et si, pendant votre absence,<br />

j'avais enseigné une chose dont vous aurez besoin plus<br />

tard et faute de quoi vous ferez moins, bien, moins<br />

complètement votre devoir?... Venir tous les jours,<br />

régulièrement, s'asseoir sur les bancs de l'école, cela<br />

s'appelle l'assiduité.<br />

Et il y a encore ici des maîtres qee vous ne voyez<br />

pas... Ouvrez votre livre de lecture à la table des matières...<br />

Corneille, Michelet, Lamartine, Victor Hugo...<br />

Vous avez là quelques-unes des plus belles pages des<br />

plus grands écrivains, qui sont la gloire de la France.<br />

Avez-vous pensé que leur parole et leur âme sont là,<br />

vivantes, pour vous enseigner, à vous, si petits, le<br />

bien et la beauté?... Alors, comment regarderez-vous<br />

désormais le livre, je dis : le livre sacré, qui les renferme?<br />

Oseriez-vous le déchirer, le salir, le laisser<br />

traîner?... Respecter ses livres, c'est, pour un écolier,<br />

Tendre hommage à tous les maîtres immortels de la<br />

France.<br />

Résumé — Résolution.<br />

1. Je veux apprendre, à -l'école, ce qu'il faut savoir<br />

pour être un bon travailleur, un bon citoyen, un bon<br />

Français.<br />

2. .J'obéirai à mon maître, comme j'obéis à mes père<br />

-et mère.<br />

3. Je serai un écolier docile.<br />

4. Je ne manquerai jamais l'école.<br />

5. Je respecterai mes livres.<br />

EDMOND BLANQUERNON,<br />

Inspecteur d'académie. .<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

CENTRE D'INTÉRÊT :<br />

Brumaire.<br />

. COURS ÉLÉMENTAIRE •<br />

Exercice de langage.<br />

Les brouillards.<br />

Causerie avec les enfants sur le brouillard. —<br />

Le maître leur pose les questions suivantes : à quel<br />

moment de la journée ont-ils vu du brouillard? Le<br />

matin? Le soir? Quelle est la couleur du brouillard?<br />

A quoi ressemble-t-il? (A une fumée.) —N'est-ce point<br />

de la fumée? Où voit-on de la fumée? D'où vientelle?<br />

(Du feu.) Ce qu'elle fait? Elle s'enlève au-dessus<br />

des cheminées. — Et le brouillard ? — Il reste, il se<br />

traîne sur les près ? — L'avez-vous traversé ? Qu'est-ce<br />

que l'on sent quand on traverse le brouillard ? (Le<br />

froid, la fraîcheur, l'humidité.) — Qu'est-ce qui se<br />

dépose sur le visage, sur les vêtements ? (De petites<br />

gouttes d'eau ; apprendre le mot gouttelettes.) Pourquoi<br />

ces gouttelettes- ne tombent-elles pas ? (Apprendre<br />

le mot légères.) — Voit-on clair au travers du<br />

brouillard ? Si l'on voyait au travers, comment seraitil<br />

? (Apprendre le mot transparent.) Peut-on dire que<br />

le brouillard est transparent? Comment dira-t-on ?"<br />

Aimez-vous le brouillard ? Pourquoi non ? A midi,<br />

voit-on du brouillard ? Où est-il passé ? Que sont<br />

devenues les gouttelettes ? Pourquoi ?<br />

Vocabulaire.<br />

I. — Le brouillard.<br />

Noms à choisir : vallée, gouttelette, écharpe, rosée,<br />

vapeur, atmosphère.<br />

Le brouillard se forme dans le fond des ... Il est<br />

formé de petites ... Il enveloppe les haies de sa blanche<br />

... Il recouvre les feuilles mortes de ... Le soleil<br />

transforme les gouttelettes en ... La vapeur légère<br />

s'élève dans 1' ...<br />

II. — Au cimetière.<br />

Noms à choisir : visiteur, deuil, tombe, chrysanthème,<br />

tristesse, regret, larme, souvenir.<br />

Le cimetière se remplit de ... Ils portent des vêtements<br />

de ... Ils s'arrêtent devant les ... Ils y déposent<br />

des fleurs d'automne, des- ... Leur cœur est rempli<br />

de ... et de ... Parfois des ... coulent de leurs yeux.<br />

Le deux novembre est la fête du ...<br />

RECHERCHE <strong>DE</strong>S ADJECTIFS.<br />

Adjectifs à choisir : brumeux, fin, léger, mou,<br />

opaque, invisible, transparent, brillant, malsain.<br />

Un temps de brouillard est un temps ... Les gouttelettes<br />

du brouillard sont ..., ... Elles forment une<br />

masse ..., ... Quand le soleil les chauffe, elles deviennent<br />

une vapeur ... Alors, l'air est ... L'herbe se<br />

recouvre d'une rosée ... Ne vous exposez pas aux<br />

brouillards : ils sont ...<br />

INDICATIONS. — Tous les exercices de vocabulaire<br />

doivent être préparés par une causerie. Le maître<br />

s'attache à. donner aux enfants l'idée du mot qu'il veut<br />

leur faire employer, avant de le nommer. Quand il l'a<br />

indiqué, il l'écrit au tableau. Il le prononce lentement,<br />

en articulant nettement les syllabes ; il le fait lire, en<br />

veillant à la netteté de l'articulation ; il appelle l'attention<br />

des enfants sur les difficultés orthographiques, en<br />

les'soulignant ou en les écrivant à la craie de couleur.<br />

Il s'adresse aux élèves les moins bien doués, le,s invite<br />

à lire chaque mot, à le syllaber, à faire un effort pour<br />

graver dans leur mémoire sa physionomie. Ensuite, il<br />

les oblige à tourner le dos au tableau, à nommer le<br />

mot, à le syllaber à nouveau, à l'èpeler enfin.<br />

Grammaire.<br />

Formation du pluriel dans les noms.<br />

LECTURE EXPLIQUÉE : ÛUÉCHOT. Deuxième livre, Vocabulaire et Composition, moyen. 1.25


100 L A N G U E F R A N Ç A I S E : C O U R S É L É M E N T A I R E<br />

Conjugaison.<br />

Le verbe être, suivi d'un adjectif,<br />

au subjonctif présent.<br />

Conjuguer au prèsent.du subjonctif les verbes :<br />

Etre reconnaissant envers les soldats morts pour la<br />

patrie : il faut que je sois reconnaissant, etc.<br />

Etre silencieux eso visitant le cimetière (faire parler<br />

une petite fille).<br />

Etre imprudent en s'ex,posan,t au :b.rouillard : il ne<br />

faut vas que je sois imprudentj etc.<br />

Dictées de récapitulation.<br />

I. — Le brouillard.<br />

Un matin du mois de novembre, un épais brouillard<br />

recouvrait la vallée. Il formait comme une mollfe<br />

écharpe blanche autour des arbres, des haies. Il déposait<br />

de fines gouttelettes-sur les ierb.es et les feuilles mortes.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Ecrire au pluriel les<br />

noms : un matin, un mois, le brouillard, la vallée,<br />

une échappe. — Ecrire au singulier : les arbres, Tes<br />

haies, les gouttelettes, ;les herbes, les feuilles, —<br />

Qu'est-ce qu'une gouttelette ? Une gouttelette est une<br />

petite çoutte. — Comment s'appelle un petit arbre ?<br />

Un petit arbre est un arbrisseau. — Une petite feuille ?<br />

Une petite feuille est une foliole. — Terminer les<br />

phrases suivantes : 'le brouillard épais avait une<br />

grande ... (épaisseur). — Une -molle écharpe a de la<br />

... (mollessé). — Une écharpe blanche a de la ...<br />

(bl.ancheur).<br />

II. — .Le jour des Morts.<br />

Des hommes, des i'e,1:1,10,1 es aux vêtements de .deuil<br />

entrent dans le cimetière. Ils s'arrêtent devant les<br />

tombes fleuries. Dans, sa mais.oaa, une mère pleure.<br />

Son fils est tombé pour la patrie ; sa tombe est là-bas,<br />

sur le front. Comme elle vaudrait .pouvoir y porter<br />

des fleurs !<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Ecrire au singulier :<br />

des hommes, des vêtements, des fleurs. — Ecrire.au<br />

pluriel : la maison, la mère, le cimetière. — Quel<br />

-jour appelle-t-on le jour des Morts ? On appelle le<br />

jour des Morts le deux novembre. — Terminer les<br />

phrases suivantes : Le monument élevé sur une tombe<br />

est un ... (tombeau). La pierre qui recouvre une<br />

tombe est une pierre ... (tombale). Une personne en<br />

deuil a de la ... (douleur). Une mère en pleurs est une<br />

mère ... (éplorée).<br />

•***<br />

Composition française.<br />

I. — Gn joue aux glands.<br />

Vous connaissez ,ces' fruitSr-là ? — Oui, ce s,ont des<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

C'est bien amusant de jouer avec'ies glands.<br />

On détache la cupule ; cela fait une pipe, et la<br />

queue est le tuyau.<br />

Pour faire un petit saibot, on fend le .gland ,par le<br />

miliey. On fait une-entaille-en-dessous.<br />

A .partir de i'entailïe, on enlève île dessous -du gland<br />

pour faire une semelle. 'On laisse l'autre bout : cela<br />

fait le étalon.<br />

On fait une autre entaille par-dessus et on aiguise<br />

le .bout ."-on a ainsi un joli sabot.<br />

II. — Rhume de brouillard.<br />

Raconter aux enfants, puis leur faire raconter le<br />

récit suivant,, oralement d'abord, ..par écrit ensuite.<br />

SCJET TRAITÉ.<br />

Dimanche soir,. Lucien jouait près de sa.maisou<br />

avec -son ami Léon.<br />

Au coucher du soleil,, un épais brouillard s'éleva.<br />

La maman de Lucien l'appela-: « 'Rentre, Lucien,<br />

tu auras froid.<br />

— Oh ! non, maman,, dit Lucien,; je vais courir<br />

pour m'échauffer. -.»<br />

Le lendemain maitin,. l ! e n,ez de Lucien coulait,,<br />

coulait.<br />

« Tu as ..gagn'é un rh-u-me .de brouillard, lui dit. s»<br />

maman. — Non, .dit le- -papa, c'est uai rhume .de désobéissance.<br />

»<br />

= = = = = . C O U R S M ( > ¥ £ = * = = = =<br />

Vocabulaire.<br />

RECHERCHE -<strong>DE</strong>S NOMS..<br />

Faire entrer chacun des noms suivants dans une<br />

phrase : brumaire (même famille que brume, brumeux,<br />

embrumé). Brumaire était le deuxième mois<br />

de l'aimée dans -le calendrier républicain ; —bruine:<br />

la bruine est une pluie très fine les bruines sont<br />

fréquentes dans le mois de novembre ; la bruine est<br />

-froide, glaciale ; — frimas : en novembre, apparaissent<br />

les premiers frimas ; les frimas poudrent les<br />

arbres, les haies ;. -les frimas annoncent l'hive'r ; les<br />

frimas sont les ^précurseurs des grandes ge'lèes ; —<br />

parxvre (même famille que parer, parade, déparer,<br />

préparer, réparer, apparat, apprêt, -apprêter, etc.).<br />

En hiver, les bois perdent leur parure : — exhalaison<br />

(racine haleine-; haleter, exhaler, inhaler, inhalation,<br />

exhalation) ; des feuilles mortes qui se décomposent,<br />

se dégagent des exhalaisons désagréables ; — buée<br />

(buancSer, buanderie) ; une buée recouvre les feuilles<br />

mortes ; — hachures (hache, hacher, hachis, hachoir) :<br />

la pluie raye l'horizon de fines hachures ; elle -tombe<br />

en hachures, serrées ; — averse : (racine venir, qui<br />

glands. — Est-ce que vous savez jouer avec des signifie • tourner, changer, verser) ; mots de la même<br />

lands ? — Oui, monsieur.,— Voyons cela. —On famille : verse, versant, versoir, etc. ; vertèbre, ver­<br />

tétache la coque. — Enlevez. — Monsieur, cela faittige ;.adversité, adversaire, aversion, avertir, converune<br />

pipe ! —Expliquez-moi cela ? — La pipe, c'est la tir, déverser, divertir, .diversité, divorcer, invertir,<br />

coque; la queue, c'est le tuyau. — Oh ! mais .cette perversité, renverser, traverser, subversif, tergiverser,<br />

coque-là, ,ce n'est pas une coque, on l'appelle une etc. ; les averses -précipitent la chute des feuilles,<br />

cupule. (Le maître écrit le mot au tableau et le fait ravinent les terrains, redoublent de violence, etc. ; —<br />

lire.) L'enfajit reprend ses explications en employant mélancolie : les journées sombres de novembre ins­<br />

le mot. •— On ne peut pas faire d'autres jouets avec pirent un sentiment de mélancolie, disposent, incli­<br />

les glands ? — Si, monsieur, 011 peut faire des petits nent à la mélancolie ; — commémoration "(racine<br />

sabots. — Faites un petit sabot avec votre gland ; nous mémoire; mémorable, mémorial, remémorer, im­<br />

allons vous regarder. — On coupe le gland par la mémorial, mention) ; le deux novembre est la fête<br />

moitié. — Faites... Est-ce en long ou bien en large de la commémoration des morts ; —, •pèlerinage (pè­<br />

que vous l'ayez coupé ? — C'est en long. — Alors, lerin, pérégrination) ; la visite au cimetière a le<br />

vous l'avez fendu ; reprenez votre phrase •? — On fend caractère d'un veritable pèlerinage ; piété (racine<br />

le gland par le milieu. — Bien. — On coupe le des­ pie, vertueux) ; pieux, pitié, pitoyable,, apitoyer, impisous.<br />

— Comment ? — Comme ,cela. — Ce que vous toyable, impie, etc. Ayons de la piété pour nos<br />

avez fait là, c'est une entaille.; redites-moi cela. — morts ; — épitaphe (racine taphe, tombeau ; préfixe,<br />

On fait une entaille en dessous. — Ensuite ? — A épi, au-dessus) ; même famille : cénotaphe ; — 'on<br />

partir de l'entaille, on enlève le dessous du gland lit, on inscrit, on déchiffre une épitaphe ; — nécro­<br />

pour faire une semelle. — Pourquoi n'enlevez-vous pole (racine nécro :,mort ; suffixe : pôle, ville). On<br />

pas l'autre bout ? — C'est pour -faire le talon. — Bon ! visite une nécropole; un grand cimetière est une<br />

et maintenant ? — On fait encore une entaille par­ nécropole. Même famille : nécrologie, nécrologique,<br />

dessus, et puis on aiguise le bout : Gela fait un sabot. nécromancie, nècrophage, nécrose ; — cyprès : le<br />

Oralement d'abord, par écrit ensuite, le maître<br />

cimetière est planté de cyprès ; — chrysanthème<br />

amène les enfants à construire les phrases suivantes :<br />

(racine anthère, fleur ; préfixe, chrysan, or) ; — ies<br />

chrysanthèmes s'épanouissent sur les tombes ; — crêpe<br />

(même racine que crisper ; crêpage, crépi, crépu,<br />

crépon, décrépi, récrépir, etc.). Cette femme en d'euiî<br />

porte un voile de crêpe.<br />

LECTURE COURANTE: TOUTEY, Lectures primaires. Cours moyen, I e ' degré. . . . 1.20


Grammaire.<br />

Observation de la phrase. La proposition principale<br />

et ses compléments. La conjonction.<br />

Les modes impersonnels. Le nom du verbe. Les<br />

trois "roupes de verbes. Le présent et le passé de l'infinitif.<br />

Dictées.<br />

I. — Novembre.<br />

Le* celées sèches, après les gelées blanches, les<br />

bruines précoces, les brouillards glacés achevaient de<br />

o-riller, de flétrir, de découronner la montagne. Les<br />

dernières feuilles tombaient; seules, les feuilles des<br />

chênes tenaient eneore par leur pédoncule desséché,<br />

et, jusqu'aux nouvelles pousses, feraient à quelquesuns<br />

une parure de rouille. De, même les fougères, les<br />

belles fougères se cuivraient en ployant sur leur tige,<br />

ainsi que des palmes brisées, et les genêts prenaient<br />

une teinte assombrie, qui était le fond, du paysage.<br />

ENÉR BOULOC.<br />

INDICATIONS. — Le texte écrit au tableau, le maître<br />

s'efforce d'en faire dégager, par les élèves, l'idée générale.<br />

Que signifient ces mots : achevaient de découronner<br />

la montagne ? Faite trouver le sens du verbe<br />

découronner : enlever la couronne. La montagne<br />

avait-elle donc une couronne? — Non. — Alors, que<br />

veut dire l'auteur ? Rappeler ce qu'est une couronne ;<br />

qui portait une couronne ? comment était la couronne<br />

du roi ? Comment sont les couronnes que l'on<br />

pose sur la tête des écoliers (à la distribution des<br />

prix), sur la tête d'une mariée ? Faire trouver que les<br />

couronnes sont belles; le mot de couronne éveille<br />

l'idée de beauté. Alors, dècouronner la montagne,<br />

c'est donc lui enlever sa beAuté.— Il l'avait grillée: de<br />

i quelle couleur est un corps grillé?... Donc, les<br />

feuilles,, les herbes avaient noirci, puis elles s'étaient<br />

flétries ; les arbres, ayant perdu leurs feuilles, ne gardaient<br />

que leurs troncs et leurs-rameaux noirs ; comment<br />

les belles fougères avaient perdu leur beauté, et<br />

les genêts? — Résultat : tout le paysage était assombri.<br />

Xov em.bre avait donc détruit sa beauté : voilà<br />

l'idée qui vient il l'esprit à la lecture de ces lignes ;<br />

c'est cette idée qu'on appelle une idée générale, c'est<br />

l'idée principale du morpeau. N'y a-t-il point une<br />

autre idee ? Toute beauté avait-elle disparu ? Quelle<br />

parure subsistait? Les quelques feuilles, couleur de<br />

rouille, qui restaient accrochées à certains chênes.<br />

Expliquer : bruines précoces ; pédoncule ; se cuivrer<br />

: palmes brisées ; le fond du paysage. — Rappeler<br />

les observations orthographiques faites au cours de<br />

l'exercice de vocabulaire à propos des mots : bruines,<br />

brouillards, feuilles. Etudier l'orthographe des mots<br />

qui présentent des doubles lettres; rapprocher les<br />

mots: brouillards, griller, feuilles, rouille : rappeler<br />

la règle de l'm devant m, b, p,' pour' tomber, assombrir.<br />

Faire observer l'orthographe de précoces, jusqu'au.r.<br />

fougères, genêts, paysage. — Faire rechercher.<br />

dans chaque phrase, le verbe et son sujet, les<br />

adjectifs et les noms qualifiés. Exiger qu'en relisant<br />

leur dictée, les élèves les marquent d'un point.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Rechercher les verbes<br />

du texte qui sont il un mode impersonnel ; indiquer à<br />

quel mode ils sont employés : griller, flétrir, dècouronner,<br />

sont au mode infinitif ; ployant est au participe<br />

présent; brisées, au participe passé. — Quelles<br />

sont; les deux propositions principales de la phrase :<br />

seules, les feuilles des chênes... parure de rouille ? —<br />

Comment sont-elles reliées ? Indiquer la proposition<br />

subordonnée qui sert de complément' à la principale,<br />

dans lu phrase : De même, les fougères... palmes, brisées<br />

ploient leur tige (ces trois mots sont sous-entendus).<br />

— Analyser: ainsi que. — Qu'est-ce qu'un pédoncule<br />

? — Ûn pedoncule est un lilet qui rattache<br />

une fleur à la tige. Dans le texte, le mot pédoncule est<br />

employé à tort pour désigner le filet qui rattache la<br />

feuille ii la tige : le terme propre est pétiole. — Indiquer<br />

des mots de sens contraire ii sèches : humides;<br />

précoces i tardives ; nouvelles : anciennes ; assombrie :<br />

éclaircie.<br />

LANGUE FRANÇAISE : COURS MOYEN 101<br />

II. — Le Jour des Morts, au front.<br />

Dans ce village, le cimetière s'ètage, forme amphithéâtre<br />

au flanc d'une colline, et le coin des soldats<br />

est en haut, visible de tous les environs. Us sont là,<br />

une quinzaine, ayant chacun ses quatre drapeaux, ce<br />

qui fait soixante drapeaux. Et l'âpre vent d'automne<br />

agite sans cesse, presque gaiement, toutes ces frêles<br />

étoffes, les fait joner, les entremêle, en augmente<br />

l'éclat ; du reste, il-n'y a pas trois autres couleurs qui,<br />

par leur assemblage, s'avivent aussi joyeusement que<br />

nos trois chères couleurs françaises, lit ces tombes ont<br />

aussi tant et tant de fleurs, des dahlias, des chrysanthèmes,<br />

des roses, qu'on' les dirait recouvertes d'un<br />

seul et même tapis somptueusement chamarré.<br />

PIKRRE LOTI,.<br />

INDICATIONS. — (Voir la dictee précédente).<br />

Expliquer : amphithéâtre : bâtiment de forme arrondie,<br />

garni de gradins superposés : dans le texte, il<br />

s'agit d'un cimetière dont le terrain forme plusieurs<br />

étages disposés en "cercle : — âpre : rude et désagréable<br />

; — frêles : qui paraissent peu solides ; — des<br />

couleurs qui s'avivent: des couleurs qui. par leur<br />

rapprochement, deviennent plus vives, plus éclatantes<br />

; — chamarré : garni d'ornements -voyants : —<br />

somptueusement : d'une manière à la fois riche et<br />

magnifique.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Indiquer quelles propo- . ;<br />

sitions relie : que (nos trois chères couleurs françaises) ; '<br />

qui s'avivent aussi joyeusement et nos trois chères<br />

couleurs françaises s'avivent (le verbe est sous-entendu)<br />

; qu' (on les dirait recouvertes) : ces tombes ont<br />

tant de fleurs, etc., et on les dirait recouvertes, etc.<br />

— A quel mode et à quel temps sont les verbes :<br />

ayant: participe présent ; jouer : prèsènt de l'infinitif<br />

; — recouvertes : participe passé. — Indiquer les<br />

homonymes de coin : coing ; vent : van, vend ; tant.:<br />

temps, tend, tan. — Faire entrer chacun d'eux dans une<br />

phrase. — Qu'est-ce que le flanc d'une colline? — Le<br />

flanc d'une colline est la partie de la colline qui<br />

s'étend entrera base et le sommet.<br />

Dictée. — Récitation.<br />

Souvenirs près d'une tombe.<br />

I. —r Elle avait pris ce pli, dans son âge enfantin,<br />

De venir dans ma chambre un peu chaque matin ;<br />

Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère ;<br />

Elle entrait, et disait: « Bonjour, moh petit père »,<br />

Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait<br />

Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,<br />

Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.<br />

Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,<br />

Mon œuvre interrompue, et, tout en écrivant, ,<br />

Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent<br />

Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,<br />

Et mainte page blanche entre ses mains froissée '<br />

Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.<br />

II. _ Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les près<br />

Et c'était un esprit avant d'être une femme. [verts,<br />

Son regard rèfletait la clarté de son âme.<br />

Elle me consultait sur tout à tous moments.<br />

Oh ! que de soirs d'hiver radieux et charmants<br />

Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,<br />

Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère<br />

Tout près, quelques amis causant au coin du feu !<br />

J'appelais cette vie être content de peu !<br />

Et dire qu'elle est morte ! Hélas 1 que Dieu m'assiste !<br />

Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;<br />

J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux<br />

Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.<br />

VICTOR HUGO.<br />

***<br />

Composition française.<br />

I. — Un gland.<br />

Eu passant sous un chêne, vous ramassez un gland<br />

ii vos pieds observation et description. (Le maître<br />

distribue des glands aux enfants).<br />

fi U,u„ri n x. n ... - . d u Brevet élémentaire suivies de plans, de développe- 6 0 _<br />

u. MANUEL. Cent Composions françaises ments ,t.et2.sér—, tll.i6 br. a w m » ^


402 LANGUE FRANÇAISE : COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

Hier matin, en venant à l'école, je passai sous un<br />

chêne dont les feuilles rouillèes s'agitaient au vent. Un<br />

gland tomba à mes 'pieds. Je le ramassai et l'examinai.<br />

11 était encore enfoncé dans sa cupule, dont je le<br />

détachai facilement. Elle était jolie avec ses parois<br />

lisses à l'intérieur, et arrondies comme celles d'un bol.<br />

Le fond présentait une tache pâle :> c'est là que le gland<br />

était attaché.<br />

A l'extérieur, elle était recouverte de petites écailles<br />

. formant plusieurs cercles tout autour, lîlle se terminait<br />

par un mince pédoncule, et je souriais en me rappelant<br />

que, tout enfant, je portais à mes .lèvres, en<br />

guise de pipe, les cupules des glands que : e recueillais.<br />

Le gland, comme la cupule, avait une teinte roussâtre.<br />

Il avait la forme d'une petite olive ; sa surface,<br />

? très pplie, était striée de lignes noires longitudinales<br />

et parallèles. Il se terminait par une sorte de petite<br />

pointe sèche.<br />

Avec mon couteau, je le dépouillai de sa coque.<br />

L'amande était enveloppée d'une mince peau. Je la<br />

fendis par le milieu. A une extrémité, je distinguai un<br />

tout petit germe. Je le regardais avec curiosité, songeant<br />

que, d'un embryon aussi frêle, ét


LANGUE FRANÇAISE — ARITHMÉTIQUE : COURS ÉLÉMENTAIRE 103<br />

campagne que vous connaissez. Faites un effort d'imagination<br />

pour vous le représenter tel qu'il apparaît en<br />

novembre, par une froide journée de brume.<br />

Ensuite, observez avec attention, avec • méthode.<br />

L'impression qui résultera de vos observations doit<br />

être une impression de mélancolie : ne l'oubliez pas,<br />

car c'est celte considération qui doit vous inspirer<br />

dans le choix de vos observations. Evidemment, vous<br />

vous attacherez à no.ter celles qui pourront concourir<br />

à produire l'impression finale; vous écarterez celles<br />

qui, au contraire, pourraient vous.en éloigner.<br />

Vous savez que vous ne devez pas vous borner aux<br />

observations visuelles. En pleine campagne, tous vos<br />

sens se trouvent affectés : le toucher est sensible aux<br />

impressions de la température : froid, humidité; —<br />

l'odorat perçoit les exhalaisons qui s'échappent des<br />

fossés où s'entassent les feuilles pourries ; — l'ouïe<br />

vous fait enténdre le frémissement des herbes sèches,<br />

le gémissement des branches agitées par le vent, -le<br />

croassement rauque des corbeaux; elle est sensible au<br />

silence qui règne dans la campagne, où les oiseaux se<br />

sont tus, où mille insectes sont morts ou engourdis...<br />

Généralement, ces impressions sont accompagnées<br />

d'impressions visuelles simultanées : formes, couleurs,<br />

mouvements. Ainsi-, : dans le texte donné en dictée<br />

plus haut (cours supérieur), en même temps que<br />

l'auteur constate la disparition des bruits « tués par<br />

l'approche de l'hiver », ses yeux voient les près roussis.<br />

En' même temps qu'il sent les souffles froids, il<br />

note les joncs flétris, les roseaux desséchés, etc. —<br />

Par conséquent, il ne s'agit pas d'établir une série<br />

d'observations, les unes visuelles, les autres auditives,<br />

etc., et de les exprimer les unes après les autres.<br />

Non, il convient, au contraire, pour chaque objet sur<br />

lequel s'appliquera votre attention, d'exercer à la fois<br />

plusieurs sens : voilà pour la méthode générale.<br />

Quant au plan, le texte étudié plus haut, vous fournit<br />

un modèle de disposition logique. Demandez-vous<br />

quelle est l'impression la plus forte dont vos sens<br />

pourront être frappés. C'est elle qu'il convient d'indiquer<br />

la première ; ensuite, voyez quelles autres observations<br />

celle-ci vous amène à faire; alors, vous passerez<br />

de l'une à l'autre tout naturellement, sans effort.<br />

D'où vient l'impression de mélancolie qui se dégage<br />

de la campagne en novembre? N'est-ce pas que ce<br />

ciel sombre, les vents froids, les arbres dépouillés et<br />

noirs, le silence de la terre et des êtres, tout évoque<br />

l'idée de la fin des choses, de la mort? Voilà donc<br />

une idée que vous rappellerez par instants, au cours<br />

de votre description.<br />

Mais votre pied a glissé : des glands roulent sous<br />

vos pas. Us paraissent inertes, sans vie; eux aussi.<br />

Pourtant! Vous n'aurez aucune peine à évoquer<br />

l'image du grand chêne, si plein de vie, de force et<br />

de majesté,. qui jaillira du gland. Vous songerez aux<br />

vers de Lamartine :<br />

11 vit !<br />

Et son vaste et pesant feuillage<br />

Répandant la nuit alentour<br />

S'étend, comme un large nuage<br />

Entre la ifiontagne et le jour ;<br />

Comme de nocturnes fantômes.<br />

Les vents résonnent dans ses dômes,<br />

Les oiseaux y viennent dormir,<br />

Et pour saluer la lumière,<br />

S'élèvent comme une poussière<br />

Si sa feuille vient à frémir.<br />

Ainsi, au milieu des images de mort qui vous entourent,<br />

des germes de vie sont cachés à vos pieds, et,<br />

silencieusement, la nature se recueille pour les jours<br />

lumineux du printemps.<br />

II. — J'aime novembre.<br />

« Soit que juin ait verdi mon seuil, pu que novembre<br />

Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre<br />

Les chaises se toucher »<br />

Vous lisez ces vers de Victor II(igo. Vous vous<br />

arrêtez devant le tableau familial qu'il évoque; vous<br />

songez aux plaisirs du foyer que ramène le mois de<br />

novembre et vous concluez : « J'aime novembre ».<br />

TOUCIIARD,<br />

Instituteur.<br />

L'ARITHMÉTIQUE<br />

ET LE SYSTÈME MÉTRIQUE<br />

PAR LA PRATIQUE<br />

= = = COURS ÉLÉMENTAIRE = = =<br />

PREMIÈRE ANNÉE.<br />

Les nombres treize, quatorze, quinze.<br />

A. Les nombres treize, quatorze, quinze.— Si,àdix<br />

billes, on ajoute trois billes, on obtient |ooooo ooooof<br />

ooô treize billes. Si, à treize billes, on ajoute encore<br />

une bille, on obtient |ooooo ooooo| oooo quatorze<br />

billes. Si, h quatorze billes, on ajoute encore une bille,<br />

oh obtient |ooooo oooqo| ooooo quinze billes.<br />

EXERCICES. — 1. Dessiner sur le cahier treize<br />

croix; dans le nombre treize croix, il y a une dizaine<br />

de croix, plus ... croix.<br />

2. Placer sur une même ligne quatorze billes. Combien<br />

y a-t-il alors de dizaines de billes? Combien y at-il<br />

de billes en plus de la dizaine?<br />

3. Dessiner sur le cahier quinze traits. Combien y<br />

a-t-il de fois la moitié d'une dizaine de traits dans<br />

quinze traits?<br />

B. Comment on écrit les nombres treize, quatorze<br />

et quinze. — Dix billes s'écrivent 10 billes, ce<br />

qui veut dire 1 dizaine et 0 bille en plus. Or, d'après<br />

les indications précédentes : dans treize billes, il y a<br />

1 dizaine de billes et 3 billes, qui s'écrivent 13 billes;<br />

dans quatorze billes, il y a 1 dizaine et 4 billes, cpn<br />

s'écrivent 14 billes; dans quinze billes, il y a 1 dizaine<br />

de billes et 5 billes, qui s'écrivent 15 billes.<br />

EXERCICES. — 1. Dessiner 14, 13, 12, 11, 10, 9, 8,<br />

7, C, 5, 4 et 3 ronds. Compter ensuite combien il faut<br />

ajouter de ronds à chaque nombre pour obtenir<br />

15 ronds.<br />

2. A l'aide des dessins précédents :<br />

a) Que faut-il ajouter à 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ronds<br />

pour en avoir 15?<br />

b) Que resté-t-il si l'on retranche 1, 2, 4, 5, 7, 9,<br />

10 ronds de 13 ronds? de 14 ronds? de 15 ronds?<br />

c) Combien y a-t-il de fois 3 ronds dans 15 ronds?<br />

Combien y a-t-il de fois 5 traits dans 15 traits?<br />

C. Ajouter cinq; retrancher cinq. — Si, à un trait<br />

on ajoute cinq traits, on obtient II III I six traits. Mais,<br />

si de si.v traits on retranche cinq traits, il reste<br />

I (lllll) un trait.<br />

Si, à deux traits, on ajoute cinq traits, on obtient<br />

lllll II sept traits; mais, si de sept traits on retranche<br />

cinq traits, il reste || (lllll) deux traits.<br />

Continuer de la même manière en ajoutant cinq<br />

traits aux nombres 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 traits puis en retranchant<br />

cinq traits des nombres obtenus.<br />

EXERCICES. — Compléter les opérations suivantes,<br />

puis les écrire en chifires :<br />

lll + HIII = ocoooo + ooooo<br />

1 [[| -)- mil = ooco + ooooo =<br />

11111111 — 11111 = 000000000 + ooooo<br />

11:|I _ IIIII = oocojooo — coooo =<br />

xxxxxxx + xxxxx =<br />

xxxxxxxxxx — xxxxx =<br />

XXXXXXX - XXXXX =<br />

XxXXXX - XXXXX =<br />

Ecrire à la place des points la réponse exacte :<br />

3 pom. et 5 p. font... 5 poires ôtées de 8 p., il reste...<br />

7 billes et 5 bil. font... 5 plumes ôtées de 14 pl., reste...<br />

5 prun. et 5 pr. font... 5 mètres ôtées de 9 mèt., reste... .<br />

D. Le tiers d'un nombre. — 5 billes sont contenues<br />

3 fois dans 15 billes.<br />

ooooo . ooooo . ooooo<br />

On dit que 5 billes sont le tiers del'ibilles. Le tiers d'un<br />

nombre est donc ce nombre partagé en 3 parts égales.<br />

GRAMMAIRE : MAQUET, FLOT et ROY. Cours de langue française. Cours éle'm. 1 vol. 8 0 C .


ARITHMÉTIQUE : COURS ÉLÉMENTAIRE ET COURS MOYEN<br />

Le tiers d'une unité. — Si on coupe une poire en<br />

'3 parts égales, on obtient 3 parts de même valeur;<br />

chacune d'elles est le tiers de la poire : ce qui s'écrit<br />

1/3 de poire.<br />

I; EXERCICES. — ti Quel est le tiers de S fr.?de G mè-<br />

:tres? de 15 pommes?<br />

;! 2. Combien y a-t-il de tiers de pomme dans<br />

;t pomme? de tiers de poire dans 1 poire? 4 poires?<br />

8 poires?<br />

j 3. Combien y a-t-il de tiers de feuille dans une<br />

; .(feuille? Dans une feuille et un tiers de feuille?<br />

j 4. Que manque-t-il-deux tiers de litre pour valoir<br />

,iu» litre? Que mawque-ft-il à un tiers de litre?<br />

I .Si Compléter les exercices suivants :<br />

1/3 de poire +- 1/3 de p. = 1 pomme — 1/3 de p. =<br />

•J2/3 de pomme + 1/3 de p. = 1 pomme — 2/3 de p. =<br />

l'mètre + 1/3 de mètre = 1 litre + 2/3 de litre =<br />

12/3 de métr. + 2 métrés =4 2fl>oires -— 1/3 de p. =<br />

Exercices et problèmes d'application.<br />

EXERCICES ÉCRITS. — 1. Tracer quatorze traits en<br />

les groupant 2 par 2 | | || || |[ || || ||. Combien de<br />

fois-y af-t-îl 2 traits dans 14 traits?<br />

2. Dessiner 15 croix en les groupant 3 par 3 : XXX XXX XXX XXX XXX. Paire remarquer :<br />

! a.) Combien il y a de fois 3 croix dans 15 croix.<br />

•1 ~Combien valent 3 fois 5 croix.<br />

3. Compléter l'es opérations' suivantes :<br />

m. x 2 = 3 litres X 3 == 10 m.<br />

4 m. X 3 = - 5 fr. x 2 = 12 .<br />

6 m. X' 2 = ; 5 pom. x 3 = 14 fr.<br />

9 m. : 3<br />

3 = 12 m. : 2<br />

15 bit. : 3 =<br />

Problèmes écrits. — A. Copier le problème màdjèVt<br />

suivant : Paul a 5 billesf son frère Henri en a<br />

3 fois plus que lui. Combien Henri a-t-rl de billes?<br />

ri SOLUTION. — Henri a 3 fois 5 billes ou '5 billes x<br />

t .y = 15 billes.<br />

| . Jtcmarc/uc. — Expliquer le sens des expressions<br />

tant de fois plus, ou tant de fois moins: l'aire indiquer<br />

l'opération il faire dans chucun des cas.<br />

B. Faire sur ce modèle les problèmes suivants :<br />

1. Marie a dans son porte-monnaie 6 fr. Jeanne a<br />

!•' • fois plus d'argent que Marie. Combien Jeanne a-telle<br />

— R. : 12 fr.<br />

2. J'ai acheté un coupon de soie mesurant 4 m. dé<br />

: longueur, et un coupon de drap ayant; 3 ; fois la lon-<br />

: gueur-du coupon de soie. Quelle<br />

— R . 12 mètres.<br />

est oetle longueur?<br />

3. .l'ai vendu un poulet pour 14 fr. et un lapin vav<br />

lant 2 fois moins.'Quelle est Ta valeur du lapin?<br />

4. Un écolier a 15 bons points; son camarade .en a<br />

| 3 fois moins. Combien ce dernier a-t-il de bons<br />

j points? — R. : 5 i>. p.<br />

5. J'ai doimé 12 noix à -Lopis. A Pierre, j'en donne<br />

j le tiers. Com&icn -Pierre reçoit-il de noix? •<br />

Notions usaelles et pratiques.<br />

L'équerre.— Faire décrire une équerre de dessina-<br />

" teur ; compter les côtés, les angles, indiquer Futilité<br />

j: de l'œil de l'équerre. Deux lignes qui suivent les 2 petits<br />

côtés de r'équerre forment, un angle droit, ces li-<br />

1 gnes sont encore, appelées lignes perpendiculaires.<br />

: Tracer 2 perpendiculaires au moyen de l'équerre,<br />

| en repliant 2 fois une feuille de papier.<br />

La pièce de 1 fr. — Décrire une pièce de 1 fr. :<br />

'• matière, forme, poids. Indiquer'les dessins gravés, sur<br />

J le côté face (avers.) et le côté pile (revers), lire les<br />

^ inscriptions. Signification de ces dessins. Décrire de<br />

la même manière les autres pièces de 1 fr. ayant.<br />

I cours en France (expliquer cette expression). Etablir<br />

g des listes d'objets que l'on peut, acheter pour! fr.<br />

COURS ELEMENTAIRE<br />

(<strong>DE</strong>UXIÈME ANNÉE)<br />

ET COURS MOYEN<br />

Directions pédagogiques. — Tous les exercices relatifs<br />

aux fractions ne doivent contenir que des fractions usuelles<br />

ayant des termes relativoment petits : éviter soigneusement<br />

les exercices purement de calcul, ne se présentant


13 fr. 15 ; donc, on peut arrondir le nombre à ajouter<br />

et retrancher dtc résultat le complément ajouté<br />

potfi' arrondir.<br />

EXERCICES :<br />

O'fr.: 40 -f 0 fr. 25 l ni. 25 -t- 0 m. 50 12îii. 82+ 6 in. 65<br />

Q'tr. 75 +O'fr. 40 7 m. 85-f 1 m. 65 l'5'iu. 74 + 7m. 58<br />

0 fr. 80 + 0 fr. 75 12 m. 50+ 2 m. 95 25 m. 87 + 12'm.<br />

Achats et ventes.<br />

Problème-type. — lîm vendant tant le mètre, du<br />

drap qui avait coûté tant le mètre, un marchand ai<br />

gaané une certaine, somme.. Combien a-t-il vendu de<br />

mètres de drap ?<br />

RAISONNEMENT ANALYTIQUE. — On demande : le<br />

nombre de mètres vendus.<br />

Or, ce nombre est. égal à autant die fois 1 m. que le<br />

bénéfice par métré, est. contenu dans le bénéfice total,<br />

ou : 1 m. (bénéfice total: bénéfice par mèU:c).<br />

Il faut donc calculer le bénéfice par mètre = prix<br />

de vente du mètre — prix d'achat du mètre..<br />

Exercices et problèmes.<br />

A. Calcul du bénéfice par unité. — EXERCICES<br />

OI-LAL'X. — 1. En vepdant 10 kg. de café un cœ/tain<br />

prix, un épicier a fait un bénéfice total, de 5 fr. Quel<br />

a été son-bénéfice sur ikg. de café?'<br />

2.. XJne crémière a vendu 100 œufs pour 35 fr. Sachant<br />

qu'elle,lès avait payés 29 fr.,. quel a été sou bénéfice<br />

par œuf ?<br />

Remarque. — XC bénéfice par unité s'obtient donc<br />

en divisant le bénéfice total parle nombre d'unités.<br />

EXERCICES ÉCRITS. •— 1. Sur la rente'de 18 poulets,<br />

une fermière a. fait un bénéfice total' de 24' fr. 30:<br />

•Quel a été son bénéfice sur' chaque poulet 1 —• R. :<br />

I fr. 35.<br />

2. Un marchand de meubles a vendu 1312 l'r. 20<br />

54 chaises achetées 999 fr. Quel a été son bénéfice sur<br />

une chaise? — R.! : & fr. 80v<br />

3. Un cultivateur achète 6 boeufs mai.jpes au prix<br />

moyen de 495 fr. ; quelque temps après, il les vend au<br />

marché de la Villette 3 708 fr. Calculer son bénéfice<br />

brut par animal. — R. : 123 tir,.<br />

+4. Un cultivateur a acheté 250 moutons pour<br />

9 300 fr. 11 le* garde 3. mois et les revend 54 fr. chacun.<br />

Ses -frais se sont élevés à 1125 fr. Quel est son<br />

bénéfice par mouton ? (Greme.) —R. : 12 l'ai. 30.<br />

*5. Un épicier achète 95 kg; de cale à. 4 fr. 251e kg.<br />

II en vend 9 kg., à 4 l'r. 50 l'un, puis 17 kg. à 4 fr. 8(3,<br />

et enfin le reste pour 402 l'r. 30. Quel a .été son bénéfice<br />

moyen par kg. de café '{•(Yesq.es.) — R. : Bénéfice<br />

total: :Ï20'fr. 65; par kg. : 1 fr. 27.<br />

«G, Un grand marchand de volailles a acheté, pour<br />

les vendre aux Halles, 320 poulets, à raison de 7 fr. 25<br />

lé poulet. 11 a payé, en outre, 94 fr. 05- pour frais divers'.<br />

11 a revendu'20 poulets à Tfr. 70 l'un; 137 à raison-de<br />

7 fr. 95> le poulet ; 104 au prix de 8 fr. 15 l'un,<br />

et le reste à 8- l ! r. 30' la pièce. Quel 1 a été son bénéfice<br />

moyen par poulet-? (Meuse.) — R. : Bénéfice total':<br />

±66 fr. 40: par poulet : 0' fr. 52.<br />

B. Calcul d'une quantité dont on connaît le prix<br />

de l'unité. — EXERCICES ORAUX. — 1. On achète delà<br />

satinette pour 15 fr., à raison de 3' fr. le mètre. C'omoien<br />

en a-t-on de mètres ? •<br />

2. On achète un coupon de soie, à raison de 8 fr. le<br />

nAtre : on le revend 50 fr. en gagnant 2 fr. par mètre;<br />

"înbien a-t-on acheté de-mètres-de soie"?<br />

3. On achète une égale quantité de velours à 8 fr. le<br />

métré et à 10 fr. le mètre. Combien aura-t-on de<br />

mètres pour 54 fr.?<br />

Remarque.—La quantité est égale aie quotient de<br />

la valeur totale d'achat ou de vente par la valeur<br />

de l'unité correspondante.<br />

EXERCICES ÉCRITS. — 1. J'ai acheté pour 108 l'r. de<br />

drap à raison de 12 fr. le mètre. Combien ai-je acheté<br />

de mètres' de drap ? — R. : 9 mètres.<br />

2. Un drapier a vendu deux pièces de drap : l'une<br />

pour 464 fr., l'autre pour 362 fr. 50, àraisonde l:4fr.5Û<br />

le mètre. Quelle était la longueur totale des deux<br />

pièces? — R. : 57 mètres.<br />

ARITHMÉTIQUE : COURS MOYEN 105<br />

3. Une personne a vendu de la toile à 2 fr. 75 le<br />

mètre, en gagnant 0 fr. 35 par mètre. Si elle avait<br />

acheté cette toile 67 fr. 20 en tout, combien avait-elle<br />

acheté de mètres de toile ? — R. : 28- mètres.<br />

* 4. U n marchand achète un lot de moutons pour<br />

7 380 fr. Il en vend 15 pour 1 035- fr. en faisant un<br />

bénéfice, de 7 fr. 50 par mouton. Combien le lot acheté<br />

contenait-il de moutons ? (Somme.) — 11. : Prix de<br />

vente d'un moutlon : 69 fr. ; prix d'achat d'un, mouton :<br />

61 fr. 50 ; nombre de mou-tons : 120 moulons.<br />

* 5. Un marchand a acheté 6 pièces de vin pour<br />

1620 fr. En revendant 20 litres pour 26 fr., il gagne<br />

0 fr. 10 par litre. Quelle était la contenance de chaque<br />

piècet (Gironde.)— R. : Prix d'achat d'une pièce :<br />

270 fr. ; prix de vente du litre de vin : I fr. 30'; prix<br />

d'achat du litre : 1 fr. 20-;. contenance d'une pièrie :<br />

225 litres.<br />

C. Calcul d'une quantité connaissant le bénéfice<br />

par unité. — EXERCICES . ottAux. — 1. Sur la vente<br />

d'une certaine quantité de douzaines- d'oeufs, une crér<br />

mière a fait un bénéfice total de 60 fr. Si son bénéfice<br />

est de 0 fr. 60 par douzaine, combien cette crémière<br />

a-t-el'l'e vendit de domaines d'osufs ?<br />

2. Une modiste- vend 12' fr. des chapeaux qu'elle- a<br />

payés 9 fr. Elle 'fait ainsi un bénéfice' de 30 fr. Combien<br />

de chapeaux a-t-clle vendus ?<br />

Remarque.. — La quantité est alors égale av. quotient<br />

du bénéfice total par le bénéfice par unité. —<br />

EXERCICES ÉCRITS. — 1. Une fermière a fait un. bénéfice<br />

.total de 97 fr. 50 en vendant des poulets. S'aclïant<br />

qu'elle a gagné 2 fr. 50 par poulet, dites combien elle a -<br />

vendu de poulets ? — R. 39 poulets.<br />

2. Une pièce de. velours achetée 9'fr. 50' le mètre<br />

est revendue 11 fi'. 25. Quelle est la. longueur de cette<br />

pièce, si on réalise ainsi un bénéfice de 164 fr. 50 ? —<br />

R. : 94 mètres.<br />

3. Une marchande a acheté des pèches à 18 fr. le<br />

cent ; elle les revend à. raison de 0 fr. 25 la pièce et<br />

gagne ainsi 10 fr.. 92. Combien a-t-elle vendu' de<br />

pèches? •—R. : 156 pèches,<br />

*4. Un marchand achète des verres à 3t fr. 50 le<br />

cent et les revend 4 fr. 80' la douzaine. Combien doit-il<br />

vendre de verres pour-gagaer 11 fr. 90? (EuveJ.—<br />

R. : Prix d'achat .d'un verre : 0 fir. 315 :. prix de ven te<br />

d'un verre :. 0 fr. 40-;. bénéfice sur un verre- : 0' fr. 085 ;<br />

nombre de verres il vendre : 140 verres.<br />

*5.-Oii a acheté 17 pièces de soie d'égale lou-gueur<br />

in 7 fr; 25 le mètre. En revendant cette soie: 10' fr. 50<br />

le mètre,, on a gagné 1878 fr. 50: Quelle était la longueur<br />

de chaque, pièce ? (Nièvre.) — R.. : En vendant<br />

le mètre de soie 10 fr. 50, on gagne : 3 fr. 25 par<br />

mètre ; longueur totale des 17 pièees : 578 mètres ;<br />

longueur de chaque pièce : 34 mètres.<br />

Notions de géométrie<br />

et de système métrique.<br />

Positions relatives des lignes sur un plan. —<br />

Prendre une, l'euilie de papier, collée sur une planche<br />

Ji dessin (plan) et expliquer les positions des lignes<br />

droites que l'on peut y tracer au moyen delà règle et<br />

de Fegwi'rrc.<br />

a) L'ÉQUERRE. — Montrer et décrire : 1° une équerre<br />

de dessinateur : 2° une équerre à chapeau.<br />

b) CE QU'ON' ENTEND PAR PARALLÈLES. — Faire glisser<br />

une équerre en maintenant un côté contre l'arête<br />

d'une règle r si l'on trace des traits suivant un même<br />

côté de l'équerre, dans chacune des positions qu'elle<br />

occupe, les droites obtenues sont dites parallèles. —<br />

Mesurer en plusieurs endroits l'écartement des deux<br />

droites parallèles : conclure. — Montrer que, prolongées<br />

indéfiniment,, elles ne pourraient se rencontrer.<br />

c) ANGLES ET PERPENDICULAIRES. — Deux lignes<br />

d'un même plan- qui ne sont pas parallèles, sont<br />

convergentes ou divergentes. Lorsqu'elles se coupent-,<br />

elles forment un anigte. Deux angles égaux ont le<br />

même écartement : ils peuvent coïncider.<br />

Si l'on repli-e sur lui-même le bord d'une feuille de<br />

papier,, le pli l'orme arec l'airéte de e.ette feuille-, deux<br />

angles adjacents égaux, puisqu'ils se recouvrent exactement.<br />

Les droites obtenues soait dites. peKpenditntr<br />

G. NAMPON. Cent questions de théorie du Brevet supérieur (Arithmétique, Algèbre, Géométrie.) 1. »


100 ARITHMÉTIQUE : COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

laircs et les angles formés sont des angles droits. —<br />

Vérifier au moyen de l'angle droit de l'équerre.<br />

EXERCICES. — 1. Trouver des exemples : a) de lignes<br />

parallèles ; b) d'angles ; c) de droites perpendicul.rres.<br />

2. Sur le cahier, dessiner : a.) deux droites par.-.lèles<br />

et un dessin d'objets contenant 2 droites parallèles ;<br />

b) un angle et un objet formant un angle ; c) deux<br />

droites perpendiculaires et un objet contenant deux<br />

droites perpendiculaires ; d) deux angles égaux ayant<br />

des côtés de grandeurs différentes.<br />

= = COURS SUPÉRIEUR —<br />

Directions pédagogiques. — Bien établir la définition<br />

générale qui peut s'appliquer à tous les produits : pour tous<br />

les principes étudiés, en fairo saisir le sens et la portée au<br />

moyen d'une vérification numérique chaque fois que c'est<br />

possible, fairo ensuite uno démonstration.<br />

-=.<br />

La multiplication.<br />

A. La multiplication des nombres entiers. — Définition<br />

générale et principe fondamental : Le produit<br />

est au multiplicande comme le multiplicateur est à<br />

l'unité. Distinguer le multiplicande (nombre concret)<br />

du multiplicateur (nombre abstrait), et le produit<br />

(nombre concret de même nature que le multiplicande).<br />

THÉORIE <strong>DE</strong> LA MULTIPLICATION. — (Tous les théorèmes<br />

relatifs à l'addition s'appliquent à la multiplication<br />

qui est une addition abrégée) : 1° Ce que devient<br />

le produit : a ) quand on rend un facteur un certain<br />

, nombre do fois plus grand ou plus petit ; b) quand on<br />

rend un facteur un certain nombre de l'ois plus grand<br />

et l'autre un même nombre de fois plus petit; c) quand<br />

on rend les 2 facteurs un nombre de fois plus grand<br />

ou plus petit ; 2° Multiplier une somme par un nombre<br />

; 3° Multiplier un nombre par une somme.<br />

Construction d'une table de Pythagore.<br />

EXERCICES. — 1. Que devient un produit de deux<br />

nombres quand on multiplie chaque facteur par<br />

4 ? Sachant que, dans ces conditions, le produit a<br />

augmenté de 90, en déduire la valeur de ce produit.<br />

(Brev. élém., Bordeaux.)<br />

Réponse. — Le 1 er facteur - étant multiplié par 4, le<br />

produit devient 4 fois plus grand; le 2 e Solution.<br />

,T , , ( Travail du l<br />

facteur étant<br />

également multiplié par 4, le nouveau produit est encore<br />

rendu 4 fois plus grand ; en tout, le produit primitif<br />

est rendu 4 x 4 = 16 fois plus grand. Le produit<br />

obtenu est donc égal au produit primitif augmenté<br />

de 15 fois sa valeur : d'où le produit ayant augmenté<br />

de 90, le produit primitif était 90/15 = 6. Vérifier.<br />

2. Quelle est l'erreur commise dans une multiplication<br />

dont le multiplicande est 5 641, si on a<br />

mis le chiffre 6 des centaines du multiplicateur à<br />

la place du 4 qui était aux unités et inversement?<br />

(Ec. norm., Seine.)<br />

Réponse. — D'après la définition de la multiplication<br />

(la rappeler) on a répété 6 fois + 400 fois 5 641<br />

au lieu de 4 fois + 600 fois 5 641. Le produit a augmenté<br />

de 6 fois — 4 fois, c'est-à-dire de 2 fois le multiplicande,<br />

mais il a diminué de 600 fois — 400 fois,<br />

c'est-à-dire de 200 fois le multiplicande. En définitive,<br />

le produit a diminué de 200 — 2 = 198 fois le multiplicande.<br />

11 manque au produit 5641 x 198 = 1116 91 8.<br />

B. Multiplication des fractions. — a) Multiplier<br />

une fraction par un nombre ; b) Multiplier un nombre<br />

par une fraction ; ou prendre une fraction d'Un nombre;<br />

c) Multiplier une fraction par une fraction (ou<br />

fraction de fraction).<br />

EXERCICE. — A . Par quel nombre faut-il multiplier<br />

le nombre 240 pour l'augmenter de ses 5/6 et quel<br />

est le produit? (Ec. norm. prirn.)<br />

Réponse. — Le produit sera les 6/6 + 5/6 = 11/6<br />

de 240; il faut donc multiplier 240 par 11/6, et le<br />

produit sera 240 x 11/6 = 440. Vérifier : 240 + (240<br />

X 5/6) = 240 + 200 = 440.<br />

PROBLÈME. — Un ouvrier fait 8 m. 4/5 d'ouvrage en<br />

2 jours, un 2" ouvrier fai115 m. 5/12 en 3 jours. On<br />

demande combien ces 2 ouvriers réunis font de<br />

mètres d'ouvrages en 12 j. (Saint-Maixent.)<br />

or =.8 m. 4/5 x 12/2 =<br />

Nombre de\ g m ^ 5 x g _ 4g m 24/5 ou 52 m. 4/5.<br />

m. laits en < ^_ Travail d u 2c = 15 m. 5/12 x 12/3 =<br />

* jours- ( 15 m. 5/12 x 4 = 60 m. 5/3 ou 61 m. 2/3.<br />

En tout : 52 m. 4/5 + 61 ni. 2/3 = 113 m. 22/15 ou<br />

114 m. 7/15.<br />

C. Multiplication des nombres décimaux. (Voir<br />

les manuels.)<br />

D. Multiplication des nombres complexes. (Voir<br />

les manuels.) -<br />

E. Produits de plusieurs facteurs..—Remarques:<br />

a) Le produit de plusieurs facteurs est indépendant<br />

de l'ordre des facteurs; b) Multiplier un produit de<br />

plusieurs facteurs par un nombre et réciproquement.<br />

EXERCICES. — 1. Démontrer que, pour multiplier<br />

un nombre par 40, on peut le multiplier d'abord<br />

par 5 et ensuite par 8. (Brev. élém.', Cliambéry.)<br />

Réponse. — a X i O = o X 5 X 8.E11 effet : a X 5<br />

X S = a x 40, car dans un produit de facteurs 1<br />

peut remplacer plusieurs facteurs par leur produit<br />

effectué.<br />

F. Produits de sommes et de différences, — «i<br />

Multiplier une somme ou une différence par un nombre,<br />

ou réciproquement; b) Multiplier une somme<br />

par une somme, une différence par une différence, .<br />

une somme par une différence. Dans ces 3 derniers<br />

cas, bien insister sur la vérification et sur la démonstration<br />

graphique des opérations (voir A. LEMOINE.<br />

Arithmétique. Cours supérieur). Établir les règles<br />

de la multiplication algébrique, insister entre autres<br />

sur la règle des signes : (+ par +) = +, (— par —<br />

= +, ( + par —) = — et (— par +) = —. En application<br />

: Mise en facteurs communs, simplification des<br />

expressions numériques ou algébriques : bien distinguer<br />

la simplification d'une somme et celle d'un produit.<br />

i<br />

EXERCICES. — 1. Trouver, en ne faisant qu'une<br />

seule multiplication, la différence entre (134 x 12)<br />

et (134 X 5). Expliquer. (Brev. élém., Nancy.)<br />

Réponse. — Lorsque tous les termes d'une expression<br />

renferment un facteur commun, 011 peut remplacer<br />

cette expression par un produit dont les facteurs<br />

sont : 1° le facteur commun ; 2° une parenthèse<br />

qui a pour termes ceux de l'expression primitive,<br />

divisés par le facteur commun, d'où : (134 x 12) —<br />

(134 x 5) = 134 (12 — 5) = 134 x î = 938.<br />

2. Démontrer que le produit de 2 nombres diminue<br />

lorsqu'on augmente le plus grand nombre<br />

d'une unité et qu'on diminue le plus petit d'une<br />

unité. Brev. élém., Lyon.)<br />

Réponse. — Soient les 2 facteurs A et a, A > a.<br />

On a donc : (A +, 1) [a — 1) = (A + 1) a — (A •+ 1 .<br />

(car, pour multiplier une somme par une différence, etc.<br />

et en effectuant : (A + 1) (a + 1) = A a + a— A — 1<br />

(citer les théorèmes appliqués). La différence avec le<br />

produit primitif est de : A a — (A a + a — A — 1<br />

= A a — A a —- a -f- A -{- l = A — a -f- 1 •<br />

produit diminue donc de la différence des 2 nombres<br />

augmentée de 1.<br />

• PROBLÈME. — On a acheté 7 barriques d'huile<br />

d'olive contenant chacune 122 I. au prix de 318 fr.<br />

les 100 kg. On revend cette huile à raison de 4 fr. 25<br />

le kg. ; mais il y a un déchet de 5 I. 3/4 par barrique.<br />

Quel sera le bénéfice réalisé sur la vente totale,<br />

sachant que le litre d'huile pèse 0 kg. 915?<br />

(Brev. élém., Caen.)<br />

Solution. — Bénéfice<br />

Nombre de pièces (7).<br />

total = Bénéfice par pièce X<br />

(a) Prix(Poids = 0 kg. 915 X (122 — 5,75) =<br />

Bène-l dp ] 106 kg. 36875.<br />

fice ) vente. (Prix = 4 fr. 25 X 106,36875 = 452 fr. 00/.<br />

par \b) PrixiPoids = 0 kg. 915 X-122 = 111 kg. 63.<br />

pièce I d'ach. (Prix = 318 fr. x 1,1163 = 354 fr. 983.<br />

'(cj Bènèf. =452 fr. 067 — 354 fr. 983 = 97 fr. OSi.<br />

Réponse: 97 fr. 084 x 7 = 679 fr. 58S ou 679 fr. 60.<br />

Coït EN,<br />

Instituteur.<br />

G. NAMPON. Cent Problèmes de Géométrie et d'Algèbre du Brevet supérieur un'vo^in-îîj'!br. 1-25


HISTOIRE<br />

La société féodale.<br />

Notions essentielles.<br />

I. Dates et faits. — Vers 1050, l'Eglise institue la<br />

Trêve de Dieu. — 1260 : Saint Louis impose aux seigneurs<br />

en querelle la Quarantaine-le-Roi. — 1195-1199:<br />

famine en France. — En 1348 et 1418, la peste ravagé<br />

Paris. — De 1100 à 1200, s'organisent les Communes ;<br />

les Capétiens fondent de nouvelles villes libres. —<br />

1112 ; révolte des bourgeois de Laon. — De 1200 à<br />

1300 : émancipation d'un grand nombre de serfs.<br />

il. Idées à mettre en relief. — 1° La société<br />

féodale s'étendit sur toute l'Europe : Au début du<br />

x° siècle, la France, la Germanie, l'Italie, l'Espagne<br />

sont divisées en une multitude de -propriétés ou fiefs,<br />

grands ou petits, dont les possesseurs forment une<br />

hiérarchie de suzerains et de vassaux depuis le roi,<br />

suzerain suprême, jusqu'au paysan, vassal de tous. En<br />

même temps, les châteaux-forts s'élèvent sur les hauteurs,<br />

les villes s'entourent de.murailles.<br />

2° Dans la féodalité, le propriétaire est roi sur ses<br />

terres : 11 bat monnaie, rend la justice, lève des<br />

troupes, fait la guerre à qui lui plaît. Il doit à . son<br />

suzerain un serment de fidélité ou hommage, le service<br />

militaire, l'aide-en justice,, des subsides en argent<br />

dans des cas rares et prévus. « C'est la confusion de<br />

la souveraineté et de la propriété ».<br />

3° La société féodale a pour fondement l'inégalité :<br />

Au début du xi c siècle, l'évêque de Laon divisait les<br />

hommes en deux catégories. Dans le premier groupe,<br />

il plaçait les clercs qui prient, les seigneurs ou nobles<br />

qui combattent. L'autre groupe est celui des travailleurs<br />

qui forment la classe servile et doivent « fournir<br />

à tous l'or, la nourriture et le vêtement ».<br />

4° La force joua un grand rôle au moyen âge :<br />

En théorie, la société féodale apparaît comme une<br />

société de secours mutuels où des obligations réciproques<br />

unissent vassal et suzerain. En réalité, la plupart<br />

des nobles furent des soldats ignorants et brutaux<br />

qui eurent le culte de la force, fidèles au suzerain<br />

dans la mesure de sa puissance militaire, , pressurant<br />

et molestant ceux qu'ils devaient protéger. Les efforts<br />

de l'Eglise pour adoucir ces âmes rudes par l'institution<br />

de la chevalerie n'eurent qu'un succès très relatif.<br />

5° La décadence de la féodalité, commencée au<br />

XII 0 siècle, est • complète au A"!" 11 siècle : Diminués<br />

en nombre et fort appauvris par les Croisades, les<br />

seigneurs virent leur puissance décroître, à mesure que<br />

grandissait celle du roi, qui leur enleva, peu à peu,<br />

tous leurs droits souverains. Par contre, la bourgeoisie<br />

prit de l'importance ; elle s'émancipa du joug seigneurial<br />

par les chartes communales, s'enrichit par<br />

l'industrie et le commerce.<br />

-• COURS ÉLÉMENTAIRE =<br />

Une foire au moyen âge.<br />

I. La foire du Lendit. — Au mois de juin, il y<br />

avait aux portes de Paris une grande foire. Elle se<br />

tenait dans une vaste plaine entre Paris et Saint-Denis,<br />

dans un endroit appelé encore le Lendit. Des milliers<br />

de boutiques de bois et de tentes de toile y couvraient<br />

la plaine ; les acheteurs y venaient par Centaines de<br />

mille. Au moyen âge, il y avait, également d'autres<br />

foires célèbres : à Provins,'Troyes, Beaucaire.<br />

II. Marchands et marchandises. — Naturellement,<br />

on trouvait au Lendit les produits de la région<br />

parisienne — vins d'Argenteuil, fromages de Coulommiers<br />

— et les objets fabriqués par les ouvriers parisiens<br />

; mais on y venait surtout pour les marchandises<br />

apportées de loin : épices et poivre des Indes — on<br />

mettait alors du poivre jusque dans le vin — soieries<br />

et parfums d'Orient, fourrures de Russie, etc. Métier<br />

difficile et, dangereux que celui de marchand : pas de<br />

chemins de fer; pour routes, des sentiers où s'embusquaient<br />

les brigands, lès seigneurs pillards pour voler<br />

les marchandises, rançonner les marchands (expliquer).<br />

Aussi les marchands voyageaient par troupes et armés;<br />

leurs marchandises, qui valaient cher tout en pesant<br />

peu et en tenant peu de place, sur des caisses que<br />

HISTOIRE 107<br />

portaient des mulets. Il fallait payer pour traverser<br />

une ville, passer un pont. Quand c'était possible, les<br />

marchands préféraient voyager sur les rivières et les<br />

fleuves; beaucoup étaient venus à la foire du Lendit<br />

par la Seine, qui touchait le champ de foire.<br />

III. Écoliers, acheteurs et badauds. — Personne<br />

n'avait le droit d'acheter ou de vendre avant que les<br />

« Esclioliers » de l'Université de Paris, précédés de<br />

leurs professeurs montés sur des mules tranquilles,<br />

ne fussent venus acheter tout ce qui leur était néces-'<br />

saire pour écrire : parchemins, encre; cire, etc. Après,<br />

cette procession, la foire s'ouvrait pour plusieurs semaines<br />

car on y venait s'approvisionner pour toute<br />

une année. Entre ces gens, qui portaient tous les costumes<br />

de l'Europe,, c'étaient des cris, des discussions<br />

par signes, des disputes pour les monnaies qu'on faisait<br />

examiner et peser par des « changeurs ».<br />

On venait aussi à la foire pour se distraire ; à côté<br />

des boutiques, il y avait des auberges devant lesquelles<br />

le tavernier vantait lui-même sa cuisine pour attirer<br />

les passants : « Céans (ici), il fait bon dîner 1 Céans il.<br />

y a pain frais et harengs chauds et vin d'Auxerre à<br />

plein tonnel ! » Plus loin, des jongleurs et des acro;<br />

bâtes, montés sur des tréteaux, amusaient les badaudss<br />

un joueur de vielle faisait danser des singes et dechiens<br />

dressés, pendant que des « esclioliers » réunissaient<br />

par un hameçon, les robes de deux commères et<br />

que d'adroits coupe-bourses enlevaient à un bourgeois.,<br />

la bourse d'étoffe qui pendait à sa ceinture.<br />

COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

Autour de l'an mille.<br />

I. Les fléaux du moyen âge. — Longtemps on<br />

a affirmé que l'approche de l'an mille avait été pour<br />

la société féodale une époque de terreur où tous<br />

croyaient h la fin du monde. Des travaux récents<br />

d'historiens ont démoli cette légende : l'an mille n a<br />

été ni pire ni meilleur que ceux de cette sombre époque.<br />

Alors paysan et bourgeois travaillaient dur et<br />

gagnaient peu. Et toutes sortes de fléaux venaient<br />

encore rendre leur vie plus misérable.<br />

II. L'incendie. — Les maisons des villes étaient<br />

presque toutes ei} bois. Quand le feu prenait dans une<br />

de ces maisons, serrées les unes contre les autres,<br />

comme les ruelles trop étroites ne l'arrêtaient pas, il<br />

dévorait le quartier, parfois même la ville entière. 11<br />

n'y avait alors ni pompiers, ni pompes et l'eau manquait<br />

souvent dans ces villes haut perchées. De 1200 à<br />

1225, Rouen brûla six fois.<br />

III. La peste. — Jolies à voir de loin avec leurs<br />

tours et leurs clochers, amusantes il parcourir avec lesfaçades<br />

sculptées des maisons, les enseignes parlantes<br />

accrochées au-dessus des boutiques, les villes du<br />

moyen âge étaient insalubres au suprême degré : les<br />

ruisseaux qui traversaient les rues servaient dégouts;<br />

on y jetait les eaux ménagères, les résidus des boutiques,<br />

« les bêtes mortes et autres punaisies ». En<br />

pleine ville, servant de places publiques et parfois de<br />

marchés, étaient les cimetières regorgeant de cadavres.<br />

Aussi; quand la peste s'abattait sur une ville,<br />

les habitants mouraient par milliers. D'octobre à la<br />

Noël 1418, 100 000 Parisiens moururent.<br />

IV. Les g-uerres privées. — Le seigneur n'aimait<br />

pas à mourir dans son lit; pour ce soldat, c'était<br />

« mourir comme une. bête ». Sous le moindre prétexte,<br />

il faisait la guerre à ses voisins. Partout où passaient<br />

les belligérants, ils détruisaient les récoltes,<br />

brûlaient, les chaumières, pillaient les villes. On cite de<br />

pires atrocités : des serfs ne pouvant payer rançon à un<br />

seigneur du Périgord, il fit couper les pieds ou les<br />

mains, ou crever les. yeux à 150 d'entre eux, tandis<br />

que sa femme faisait arracher les seins et les ongles à<br />

leurs femmes.<br />

V. Les famines. — Ces. guerres privées s'ajoutaient<br />

h d'autres causes (voir géographie C. E. et, dans<br />

ce n°, la Lecture du samedi) pour amener d'épouvantables<br />

famines : de 1000 à 1073, il y eut 48 années de disette.<br />

Un chroniqueur nous dit que vers l'an mille « les<br />

riches maigrirent et pâlirent, les pauvres rongèrent les<br />

racines des forêts. Sur les chemins,les forts saisissaient<br />

les faibles, les déchiraient les rôtissaient et les mangeaient.<br />

»<br />

HISTOIRE : flAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS, Histoire de France. Cours moyen et supérieur. 1.40


108<br />

GÉOGRAPHIE<br />

L'agriculture en France.<br />

Notions essentielles.<br />

1. La France est un pays bien doué pour<br />

l'agriculture : par la variété des terrains : par la<br />

nature du sol qui comprend plus d'un tiers de terrains<br />

recouverts d : alluvions ou. de limons renfermant les<br />

• principes des meilleures terres, tandis que les terres<br />

' mauvaises (rocs, glaciers, landes) n'occupent que 1/8<br />

de la superficie : par le climat, que caractérisent une<br />

chaleur et des pluies moyennes.<br />

2. Les travaux de l'homme ont augmenté<br />

cette richesse naturelle : par le défrichement, l'ir-<br />

• ' rigation, le drainage et l'assainissement des régions<br />

incultes (Sologne, Dombes, Landes, Crau, Camargue) ;<br />

par l'amendement des sols pauvres (Bretagne, Limousin,<br />

Morvan, Champagne), par le perfectionnement de<br />

l'outillage agricole et l'emploi des maehines.<br />

3. La France est un pays de petite propriété.<br />

— Sur 8 millions de propriétaires, il n'y en a pas<br />

1 million possédant plus de 20 ha. et on en compte<br />

plus de 4 millions possédant moins de 5 ha. Le paysan<br />

qui cultive sa propre terre l'aime et la soigne ; mais,<br />

d'autre part, disposant de faibles capitaux, il ne peut<br />

pratiquer la culture scientifique que grâce à l'associa-<br />

• tion, encore peu développée en France.<br />

4. Les cultures françaises. — En 1914, le sol<br />

français pouvait ainsi se répartir : terres arables,<br />

. 48 0/0 ; vignes, 4 0/0, forêts, 18 0/0, prés, 12 0/0, terres<br />

incultes, 18 0/0. La récolte moyenne des dix dernières<br />

• années avait donné en millions d'hectolitres : froment,<br />

116; avoine, 105 ; seigle, 19 ; vin, 50 ; pommes<br />

de terre, 130 millions de quintaux. Ces quantités<br />

I suffisaient — et pour le vin au delà — à la consommation<br />

nationale.<br />

| . COURS ÉLÉMENTAIRE .<br />

La culture du sol autrefois et aujourd'hui.<br />

1. Autrefois. — a) On ne pouvait pas ou peu<br />

acheter aux pays étrangers, car' les chemins de fer<br />

n'étaient pas encore inventés et les bateaux ' à voile<br />

marchaient lentement ; en Francé, peu de routes, pas<br />

d'automobiles. Alors, chaque région française essayait<br />

de produire tout ce dont les habitants avaient besoin :<br />

une ferme comprenait quelques champs de blé, des<br />

prairies et des pâturages, un enclos de pommiers ou<br />

une vigne, une chènevière. Mais les produits étaient<br />

•souvent de mauvaise qualité.<br />

b) Le travail se faisait à la main ; on labourait avec<br />

une charrue de bois qui égratignait le sol, on moissonnait<br />

avec une faucille, on battait avec des fléaux.<br />

c) La terre se fatiguait ; on ne pouvait lui donner<br />

que le fumier des établcs ; alors, on laissait les champs<br />

se reposer une année sur deux ou trois.<br />

2. Aujourd'hui. — Des savants ont écrit des livres<br />

C sur l'agriculture et il y a beaucoup d'écoles d'agriculture.<br />

De plus, grâce aux bateaux à vapeur, aux<br />

chemins de fer, aux bonnes routes, un pays peut recevoir<br />

tout ce qui lui manque: blé, vin, chaux, engrais,<br />

etc... Aussi :<br />

a) Chaque région produit surtout ce qui est plus<br />

spécial à son sol et à son climat, : la plaine de la<br />

Beauce cultive le blé et achète son vin dans le Midi, où<br />

la vigne est belle; le Limousin élève du bétail dans ses*<br />

prairies humides et reçoit des farines de la Beauce, etc...<br />

b: Non seulement, on se sert du fumier des étables ;<br />

mais on donne aux champs des « engrais chimiques »<br />

qui viennent parfois de pays éloignés comme l'Amérique<br />

du Sud. La terre est toujours cultivée ; quand<br />

elle ne porte plus de- blé, on y sème do l'avoine, du<br />

trèfle, etc...<br />

e) Et les machines ? Semeuses, faucheuses, moissonneuses...<br />

H y a en France 300000 machines à battre<br />

le blè ; chacune fait le travail de quarante hommes.<br />

3. Résultats du progrès. — Autrefois, l'hectare<br />

donnait 8 hectolitres de blè ; il en donne aujourd'hui<br />

de 15 à 20 ; au moyen âge. les famines étaient fréquentes<br />

; de 1700 à 1789, il y eu trente années de<br />

GÉOGRAPHIE<br />

disette. En 1914, la France, ce pays de mangeurs de<br />

pain blanc et de buveurs de vin. avait presque, assez<br />

de blé et vendait du vin à l'étranger.<br />

4. Adaptation locale. — Ce qui précède est général,<br />

il faut lui donner dans renseignement un caractère<br />

local. Quand on parle d'école d'agriculture, citer<br />

la ferme-ècole ou l'école pratique du département ;<br />

faire nommer les possesseurs de machines agricoles,<br />

préciser les départs et les arrivages de la gare des<br />

marchandises, etc... C'est à cette condition que la<br />

leçon sera intéressante et fructueuse.<br />

COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

Prairies et élevage.<br />

I. L'élevage et son utilité. — L'élevage consiste<br />

dans le choix et l'éducation de certaines espèces d'aniimaux<br />

sélection) que l'homme emploie :<br />

.1 son alimentation : soit par la viande de boucherie,<br />

fraîche ou conservée, qui est devenue un produit<br />

d'alimentation courante, grâce aux exigences de<br />

la vie fatigante que mènent les ouvriers des villes et<br />

à l'augmentation de la richesse publique ; soit par<br />

le lait, frais ou transformé en fromage ou bourre.<br />

A la traction et au portage : le développement de'<br />

la traction mécanique n'a pas supprimé l'emploi du<br />

bœuf et du cheval pour traîner les voitures ou porter<br />

les fardeaux, labourer la terre.<br />

A l'industrie : elle utilise la peau- du bœuf, du<br />

veau, du mouton, du porc, du cheval et -en fait du cuir ;<br />

la laine des moutons sert au tissage des étoffes.<br />

Aussi, l'élevage est une branche essentielle de<br />

l'agriculture nationale, une source de grandes richesses<br />

pour le pays. La guerre actuelle, avec ses énormes<br />

besoins en viande 'ration moyenne de 400 grammes<br />

par homme et par jour), en cuir (équipements, attelages),<br />

en étoffes de drap, en a souligné l'importance.<br />

L'herbe (prairies ou foin il l'étable) étant l'alimentation<br />

essentielle des bêtes à cornes et du cheval, l'élevage<br />

dans un pays dépend surtout de ses pâturages.<br />

II. Les prairies en France. — Elles couvrent<br />

12 0/0 du sol. Les pâturages sont maii/res (herbe rare,<br />

courte) dans les régions sèches où dominent les calcaires<br />

(Poitou, Berry, Champagne, Causses) ou dans<br />

le Midi ensoleillé. Les prairies sont grasses (herbe<br />

épaisse et haute) dans les régions montagneuses et<br />

dans les plaines largement arrosées (Massif central,<br />

France du nord-ouest). On supplée à l'insuffisance des<br />

prairies naturelles par les prairies artificielles, où l'on<br />

sème du trèfle, de la luzerne, du sainfoin.<br />

III. L'élevage du gros bétail. — Les pâturages<br />

abondants et les grasses prairies servent à l'élevage<br />

du cheval, des bœufs et dés vaches qui constituent le<br />

gros bétail. Les chevaux sont fournis par le Boulonnais,<br />

la Normandie et la Bretagne, les environs de<br />

Tarbes. Les bœufs de boucherie par, le Nivernais, le<br />

Charolais et le Limousin ; les vaches laitières par la<br />

Flandre, la Normandie, la Bretagne, l'Auvergne, le<br />

Jura, les Alpes et les Vosges. Cet élevage est fait<br />

scientifiquement : e'n Auvergne, par exemple, les animaux<br />

passent l'hiver à l'étable, dans une ferme de la<br />

vallée, mais ils montent, dès mai, dans les hauts<br />

pâturages de la montagne. Il y a des « montagnes à<br />

lait » dont l'herbe convient .aux vaches laitières et où<br />

l'on fabrique le beurre et le fromage pour l'exportation<br />

; des « montagnes à graisse » où l'on élève les<br />

jeunes bœufs avant de les vendre aux eugraisseurs du<br />

Poitou et des Charentes.<br />

IV. L'élevage du mouton. — C'est l'animal des<br />

climats secs (Provence et Crau), des sols peu cultivés<br />

et peu boi.»és, car il détruit, tout en broutant et en<br />

piétinant. 11 se contente de l'herbe maigre de nos<br />

grandes plaines calcaires (Champagne-pouilleuse, Poitou,<br />

Berry; Causses). Dans la région méditerranéenne,<br />

les trou-peaux de moutons pratiquent la transhumance<br />

: l'hiver, où le sol est humide, les moutons<br />

broutent l'herbe des plaines ; mais en avril, les herbes<br />

sont desséchées, les sources taries ; on emmène alors<br />

les bètes dans les Alpes ou les Cévennes, là où l'herbe<br />

est fraîche et verdoyante. Ce double voyage annuel,<br />

c'est la transhumance. DARAIN,<br />

Instituteur.<br />

GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRA<strong>DE</strong>R et ÛALLOUE<strong>DE</strong>C, Cours préparatoire 7 5 C.


LEÇON <strong>DE</strong> CHOSES<br />

Le lait. Le beurre et le fromage.<br />

MATÉRIEL <strong>DE</strong> LA LEÇON. — Eau, lait, crème, quelques<br />

flacons, une lampe à alcool, une petite casserole,,<br />

chaux éteinte, quelques parcelles de beurre et de<br />

fromage blanc, papier buvard, cuiller, gravures<br />

représentant certaines variétés de fromages.<br />

Premier entretien. — SOMMAIRE. — Le lait. —<br />

Corps solides et corps liquides. Le lait est blanc. Le<br />

lait est formé d'eau et de substances grasses. Poudre<br />

de lait et lait concentré. Pourquoi le lait doit être<br />

surveillé pendant qu'il bout. L'évaporation. Les<br />

substances solides du lait sont le beurre et le fromage.<br />

DÉVELOPPEMENT. — Les corps que nous avons étudiés<br />

jusqu'ici : l'ardoise, lecharbon, la.gomme à effacer<br />

sont des corps qu'on peut manier facilement. Je<br />

mets la gomme dans ma poclie, sur la table, dans un<br />

plumier : elle conserve toujours sa forme. Je peux<br />

dessiner facilement un morceau de charbon : ma plume,<br />

si je suis habile, saura exactement le représenter. Lui j<br />

aussi a une forme. Ardoise, charbon, gomme sont des j<br />

corps solides.<br />

Voici du lait. Je ne peux l'emporter seul comme je<br />

le fais pour un porte-plume, pour un crayon. Je suis<br />

obligé de le mettre dans une bouteille. Et .ce lait.de la<br />

bouteille, qui aune certaine ; forme,„se répandrait sur<br />

le sol si je cassais la bouteille. 11 aurait alors mue nouvelle<br />

forme-:, celle d'une petite flaque, d'une petite<br />

mare. Il en est de même de l'eau, du vin. Vin, eau,<br />

lait, cidre sont'appelés des corps liquides.<br />

Le lait a une couleur : il est blanc. Essayons de<br />

trouver ce qui donne au lait cette couleur blanche.<br />

Jé verse deux gouttes .d'eau sur un papier buvard,<br />

deux gouttes de lait à côté. Voyons ce .qui se passe.<br />

L'eau s'en va, le lait aussi. Mais l'eau est-quelque part,<br />

car rien ne se perd dans la nature : elle est dans l'air,<br />

sous forme de vapeur invisible.. C'est ce qui fait que<br />

nous ne l'ayons pas vue partir. Chauffons légèrement<br />

de l'eau dans une casserole, et puis du lait. Cette fois,,<br />

nous voyons un léger brouillard: c'est de la buée<br />

d'eau qui s'envole comme une fumée.<br />

Mais revenons à notre papier buvard légèrement<br />

humecté, puis devenu sec. A la place de l'eau, il n'y a<br />

plus rien du tout; à la place du lait, il reste une tache<br />

blanchâtre. Sur les vêtements, il en est de même, et<br />

c'est ce que.la ménagère exprime en disant que l'eau<br />

ne tache pas et .q.ue le lait, au contraire, tache les<br />

tissus de laine ou de coton.<br />

La partie blanchâtre du lait est une partie solide :<br />

c'est de la poudre de lait. Elle est formée de matières<br />

grasses et même de sucre.<br />

On peut avoir besoin, dans de lointains voyages,<br />

d'emporter du lait sous un petit volume.<br />

Il suffit alors de préparer de la poudre de lait en<br />

faisant évaporer la partie liquide. Et pour reconstituer<br />

le lait, on n'aura-qu'à verser .de l'eau sur la poudre<br />

blanche.<br />

Je vais vous donner une idée de cette dernière opération.<br />

Prenons., à défaut,de poudre de lait, une pincée<br />

de chaux éteinte, comme celle que les maçjons emploient<br />

avec du sable pour faire du mortier. Versons<br />

dessus l'eau d'un petit flacon et remuons. Voyez, nous<br />

obtenons un liquide blanchâtre comme du lait : c'est<br />

de l'eau de chaux.<br />

Au lieu de préparer de la poudre de lait, on peut<br />

préparer du lait concentré. Reprenons la casserole où<br />

nous avions versé une cuillerée de lait. Chauffons : la<br />

buée d'eau apparaît. En chauffant longtemps, il ne<br />

resterait presque plus d'eau dans notre lait : il deviens<br />

drait plus épais, il serait concentré. On conserve, des<br />

années entières, le lait concentré .dans des boîtes de<br />

ter blanc hermétiquement fermées. Vous apprendrez<br />

plus tard, en effet, que, dans l'air, il y a des espèces<br />

de champignons, des microbes', comme les appellent<br />

les_ savants, qui font aigrir les liquides. Une fois la<br />

boîte ouverte, le lait concentré ne peut pas être conservé<br />

plus de trois ou quatre jours.<br />

Tout à l'heure, en chauffant le lait, j'ai pris des précautions.<br />

Vous allez voir pourquoi. Je chauffe de nou­<br />

LEÇON <strong>DE</strong> CHOSES ' 109<br />

veau : le lait va bouillir. Au lieu d'avoir des bulles<br />

petites c.omme dans l'ébullition de l'eau, j'ai des bulles<br />

qui n'en forment qu'une par leur réunion. Et cette<br />

bulle gonfle, se soulève et fait déborder le lait du vase.<br />

Mais d'où vient que la bulle de lait ne crève pas comme<br />

les bulles d'eau?<br />

L'examen d'un verre dans lequel j'avais mis de l'eau<br />

et d'un verre dans lequel j'avais mis du lait va nous le<br />

montrer. Les deux verres sont vides ; mais le premier<br />

est limpide, le second n'est plus transparent : Il est<br />

resté quelque chose de gras sur les parois : les substances<br />

grasses du lait. Ces graisses forment une sorte vr><br />

de prison mince, mais suffisamment résistante pour<br />

l'air chaud qu'elle renferme. Et si la ménagère ne prend<br />

pas le soin de briser l'enveloppe, le lait monte, monte,<br />

et le récipient déborde. Il est difficile, avec un chalumeau,<br />

de faire des bulles dans de l'eau pure : il est<br />

facile d'en faire de très nombreuses dans de l'eau de<br />

savon, il est facile également d'en faire dans du lait.<br />

An reste, ces bulles se forment immédiatement quand<br />

la fermière trait ses vaches : il y a une mousse abondante<br />

dans le seau à la partie supérieure du liquide.<br />

La petite goutte de lait va encore nous enseigner<br />

quelque chose d'intéressant. Tout à l'heure, pour mon- i<br />

trer l'évaporation,.nous avons répandu le lait sur du<br />

buvard ; mettons-en une simple goutte sur notre front<br />

ët étalons-la.<br />

Nous avons tout d'abord une impression de fraîcheur<br />

parce que le lait est moins chaud que notre front. La fc<br />

petite surface blanche chauffe ensuite au contact du<br />

front, puis nous avons une nouvelle et très vive impression<br />

de fraîcheur. Les savants nous l'expliquent<br />

ainsi : le lait, pour s'évaporer, c'est-à-dire pour se<br />

changer en vapgur invisible, prend de la chaleur au<br />

corps voisin. Notre front n'est plus aussi chaud : nous<br />

le sentons bien.<br />

Et ce que la goutte de lait enseigne, n'unporte quel<br />

liquide nous l'enseignerait encore. Près des rivières,<br />

des étangs, l'eau s'évapore : elle prend de la chaleur à<br />

l'air voisin. Et, dans la conversation familière, nous ,<br />

disons qu'il fait frais sur le.bord des cours d'eau.<br />

Il nous reste à savoir ce que sont les parties solides<br />

du lait.<br />

Au bout d'un jour, le lait versé dans un récipient<br />

n'est plus pareil à du lait nouvellement trait. Voici du<br />

lait d'hier soir. A la surface, il y a une légère couche<br />

d'un corps que vous aimez beaucoup : la crème, formée<br />

de parcelles de beurre et de quelques parcelles de fromage.<br />

Je verse dans le vase un peu de vinaigre : le lait<br />

se caille : les parcelles blanches sont du fromage.<br />

Beurre et fromage sont les parties solides du lait.<br />

Le lait est un aliment très sain qui convient surtout<br />

aux enfants et aux vieillards-<br />

Deuxième entretien. — LA; beurré et le fromage.<br />

Le beurre existe dans le lait à l'état de p.arcefies<br />

jaunes excessivement petites. .Quand on agite le lait s'.<br />

dans une bouteille ou dans une baratté, les petites<br />

parcelles jaunes se soudent entre elles. On les presse .<br />

pour faire sortir le petit-lait. Le beurre tache le papier<br />

: c'est un corps gras, comme la graisse, le suif,<br />

le'saindoux, l'huile.<br />

Le beurre cède à la pression des doigts : il est plus<br />

ou moins mou selon les saisons. On fait facilement des {<br />

tartines de beurre en été ; on ne peut pas le faire aussi<br />

aisément en hiver. Au-contact de l'air, la surface de la.<br />

motte de beurre rancit. Le beurre yance a une mauvaise<br />

odeur. 11 est sage de verser dans le pot de beurre une<br />

petite quantité d'eau bien fraîche. De cette faç


110 POUR LES MÉNAGÈRES<br />

LA JOURNÉE MÉNAGÈRE<br />

Le' chauffage<br />

Causerie morale.<br />

Rappeler aux élèves les perfectionnements du chauffage<br />

à travers les siècles. Insister sur les modifications<br />

récentes et qu'ils ont peut-être pu constater : la<br />

cuisinière remplaçant l'âtre, le fourneau à pétrole ou<br />

le gaz ; laisser entrevoir la possibilité du chauffage<br />

électrique...<br />

Signaler les perturbations apportées par la guerre<br />

dans la question du chauffage : défaut de main-d'œuvre,<br />

difficulté des transports, guerre sous-marine, nos mines<br />

aux mains de l'ennemi, etc.<br />

En déduire la nécessité d'économiser le combustible<br />

sous toutes ses formes et de remédier à la pénurie<br />

•dont nous souffrons par une ingéniosité'et une activité<br />

toujours en éveils Rechercher avec les enfants les petits<br />

moyens çrâce auxquels ils peuvent personnellement<br />

aider à'resoudre le problème du chauffage : cueillette<br />

du bois mort, des pommes de pin, fabrication des boulets,<br />

etc.<br />

Evoquer le souvenir de la maison bien chauffée et<br />

du bien-être dont elle est la' source. Expliquer les<br />

expressions : nid tiède, loyer heureux, chaude affection.<br />

Insister sur le grand devoir de la ménagèi^e :<br />

faire de son intérieur un doux nid où chacun trouve<br />

la chaleur, le confort, l'affection même en ces temps<br />

de souffrances et de restrictions.<br />

Langue française.<br />

Vocabulaire. — Faire trouver par les élèves :<br />

1° Les noms des combustibles : bois, charbon,[houille,<br />

anthracite, gaz, etc.<br />

2° Les noms des personnes occupées à l'extraction<br />

ou à la préparation des combustibles : bûcheron, charbonnier,<br />

mineur, gazier, etc.<br />

3° Les noms d'outils ou d'instruments : hdchc, coin,<br />

maillet, cognée, pic, pioche, pelle, rail, wagonnet,<br />

chaudière, gazomètre, manomètre, etc.<br />

4° Les adjectifs se rapportant aux noms cités: Le<br />

charbon est noir, brillant, dur, solide, irrégulier. Le<br />

bois est ... Le gaz est ...<br />

5° Les verbes se rattachant aux noms trouvés : brûler,<br />

chauffer, flamber, pétiller, étinceler..., abattre,<br />

piocher, extraire, etc.<br />

6° Les adverbes susceptibles de modifier les verbes<br />

trouvés : vivement, doucement, violemment, allègrement,<br />

agréablement, brillamment, etc.<br />

(Laisser aux élèves le soin de trouver à tour de<br />

rôle les mots'du vocabulaire que l'une d'elles écrira au<br />

tableau noir. Ne se substituer aux élèves que pour<br />

ajouter quelques mots peu connus d'elles, en ayant<br />

soin de ne pas dépasser le niveau du cours dans lequel<br />

on enseigne.)<br />

Exercice. — Selon le cours: 1° Faire copier les<br />

mots trouvés.<br />

2° Les grouper par familles ou selon leurs rapports<br />

orthographiques.<br />

3° Les employer dans de courtes phrases.<br />

4° Réunir les phrases formées en une petite composition<br />

(avec l'aide de la maîtresse, et oraleyncnt).<br />

Composition française.<br />

1° Comment se chauffe-t-on dhez vous '?<br />

2° Aimez-vous les soirées d'hiver? Comment les<br />

passez-vous? Quel est, à votre avis, -leur plus grand<br />

charme ?<br />

3° Avez-vous souffert des grands froids, l'hiver dernier?<br />

Quelles précautions prendrez-vous- cet hiver en<br />

prévision d'une température très basse ?<br />

4° L'hiver au front. Qu'avez-vous fait et que comptez-<br />

•vous faire encore pour rendre l'hiver moins pénible<br />

aux combattants et aux prisonniers?<br />

(Choisir le sujet qui convient selon le cours, l'âge,<br />

la force des élèves.)<br />

Lecture.<br />

Pour les débutantes : choisir dans le vocabulaire du<br />

jour les mots qui correspondent à leur force; les faire<br />

déchiffrer par les enfants au fur et à mesure qu'on les'<br />

1. Voir aussi page 99 du présent N°.<br />

écrit au tableau noir. Les faire entrer dans de petites<br />

phrases. Faire copier les mots, dicter les phrases.<br />

Pour les élèves plus avancées : choisir dans le livre<br />

de lecture un chapitre se rapportant au chauffage. Le<br />

faire lire et résumer, le rapprocher des leçons que<br />

l'on vient de l'aire.<br />

Récitation.<br />

Un morceau évoquant l,e bien-être du foyer heureux,<br />

l'hiver.<br />

Calcul.<br />

Pour les débutantes. — Concrétisation : Bûches,<br />

seaux de charbon, pommes de pin, boulets, etc.<br />

Pour les élèves plus avancées et selon leur force,<br />

calculer la dépense journalière, hebdomadaire, mensuelle<br />

dé combustible : bois, charbon, 1° en poids.<br />

2° en argent.<br />

Calculer les économies possibles par l'emploi des<br />

boulets de papier, de la caisse norvégienne, etc., par<br />

un bon réglage du poêle (fractions). Choisir dans le.manuels<br />

des problèmes simples et pratiques se rapportant<br />

au. chauffage en modifiant, s'il y a lieu, les nombres<br />

pour les mettre d'accord avec la réalité.<br />

(Cette leçon peut être une revision et faire appel à<br />

toutes les connaissances des élèves en arithmétique.<br />

en utilisant des, données adaptées- au centre d'intérêt.<br />

) '<br />

Leçon de choses.<br />

Observation. — Faire observer et comparer un<br />

morce.au de branche coupée, un rondin de charbon de<br />

bois, un morceau de houille ; trouver les rapprochements<br />

il faire, les différences, etc., couleur, conformation,<br />

densité, résistance,- etc.<br />

Choisir : .- _<br />

1° Le bois Comment l'arbre devient bûche ; regarder<br />

par la fenêtre un arbre vivant, montrer une branche<br />

pleine de sève. — Faire voir des gravures représentant<br />

le travail du bûcheron. Montrer la bûche.<br />

2° Le charbon de bois, fabrication et usage.<br />

3° La houille. Formation. Extraction. Usages.<br />

Notions scientifiques. — 1° Le carbone, corps combustible.<br />

Lois qui président, à la combustion. Rôle de<br />

l'air. Déductions pratiques pour l'allumage du feu.<br />

pour la conservation des braises, pour l'extinction d'un<br />

incendie.<br />

2° La chaleur. Conductibilité des corps. Observations<br />

sur des solides et des liquides ; bâton et tisonnier<br />

chauffés, eau et vase qui' la contient. Mouvement de<br />

l'eau qui chauffe, etc.<br />

Déductions : Le.principe de l'auto-cuiseur. Condi<br />

lions de son bon fonctionnement. Moyens de conserver<br />

la chaleur corporelle.<br />

Exercices pratiques.<br />

1° Vider le poêle de la classe. 2° Allumer un feu.<br />

3° Faire fonctionner le réchaud à sciure de bois.<br />

4° Retirer de la marmite norvégienne un mets introduit<br />

le matin." 5° Fabriquer des boulets : papier et<br />

bouillie de poussier et terre glaise, etc.<br />

Travail manuel.<br />

1" Faire des allumettes en papier. 2° Froisser du<br />

papier pour boulets. 3° Construire des porte-allumettes.<br />

4° Construire une caisse norvégienne : a) Déchiqueter<br />

du papier en bandes étroites.; b) tasser au fond de la<br />

cfiisse une couche de 6 cm. de papier en bandes et<br />

sciure ; c) découper un cylindre en carton des dimensions<br />

de la marmite, dé manière que- celle-ci y glisse<br />

à frottement et placer le cylindre, entasser tout autour<br />

des bandes de papier et de la sciure ; d) découper un<br />

carré ou un rectangle de carton des" dimensions de la<br />

caisse, enlever au milieu. un rond des dimensions du<br />

cylindre, placer cette plate-forme ; e) coudre une enveloppe<br />

de coussin un peu plus grande que le dessus de<br />

la caisse, la remplir mollement de papier et sciure<br />

mélangés.<br />

Dessin.<br />

1. Uu.séau à charbon. — 2. Une pelle. —• 3. Le<br />

poêle. — 4. La marmite norvégienne. — Dessin libre :<br />

la soirée au coin du feu.<br />

M . BOUTIF.R.<br />

Institutrice.<br />

GYMNASTIQUE : Manuel d'exercices physiques et de jeux scolaires 1.50


Ton. Sol.<br />

n a ." 2<br />

C'est l'heure<br />

eresc<br />

CHANT 111<br />

CHANT<br />

CHANSON <strong>DE</strong> LABOUR<br />

(Cinquante cliants populaires pour les Écoles, en deux notations. M . BOUCHOR et J . TIERSOT.)<br />

II<br />

Pour enfoncer le soc tranchant,<br />

L'homme a besoin de ton libre chant.<br />

Plane, invisible sur mon champ ! (bis)<br />

Vers le ciel clair, prends ton vol, chère alouette !<br />

L'homme a besoin de ton lijjre chant !<br />

Ton. — Pour prendre le ton de sol en notation<br />

I galiniste,,faire vibrer le diapason, descendre du la au<br />

I sol, et chanter ce son en le nommant do (I).<br />

La musique aux divers examens primaires.<br />

— La musique, le chant sont au programmé<br />

(les examens primaires de tous degrés.<br />

BREVETSUPÉRIEUR.— (Arrêtédu 4août 1905; art. 152.)<br />

« Les épreuves de la 2 e série comprennent : ... 5° Composition<br />

de musique : dictée musicale, suivie de questions<br />

très simples sur le texte dicté. (Durée : 20 minutes<br />

a.u maximum.) — Chaque épreuve de la 2 e série<br />

est cotée de 0 à 20. — Le zéro est éliminatoire. »<br />

BREVET ÉLÉMENTAIRE ET ADMISSION AUX H. N . —<br />

(Décret, du 20 juillet 1915 ; art. 147.) « Les épreuves<br />

de la 2 e série comprennent : ... 7° L'exécution d'un<br />

chant scolaire figurant sur une liste de cinq morceaux<br />

présentés par le candidat (durée de l'épreuve :<br />

dix minutes au maximum. Notation de 0 à 20, avec<br />

coefficient • 1/2, le même, d'ailleurs, que celui de la<br />

gymnastique et des travaux à l'aiguille). Le zéro est<br />

éliminatoire, i><br />

— (Circulaire du 7 décembre 1915)... L'aspirant doit<br />

b.o.ur C chante a_ lou _ ette au le_ver<br />

III<br />

3 3<br />

I 2 | 3 2 I 2 3 | I . ||<br />

tour Hors du sil_lon prends.ton vol ehère aJou_et_te Voleen.eliaiitant au lever du jourt<br />

Ah ! que le sol est donc bourbeux !<br />

t'hante pour moi; chante pour mes boeufs 1<br />

Vois comme ils soufflent tous les deux! (bis)<br />

Vers le ciel d'or prends ton vol, .chère alouette ;<br />

Chante pour moi. chante pour mes bœufs 1<br />

être capable de prendre le ton au diapason ; il doit<br />

comprendre le sens des signes qu'il a tracés lui-même<br />

d'après la notation ordinaire ou d'après la notation<br />

chiffrée ; il doit pouvoir solfier son texte. Dans les<br />

dix minutes attribuées à l'épreuve, l'examinateur a le<br />

temps," après} l'exécution du chant, de poser, il propos<br />

de cette exécution, des questions qui le renseigneront<br />

sur l'acquis du candidat.<br />

CERTIFICAT D'ÉTU<strong>DE</strong>S <strong>PRIMAIRE</strong>S. — (Arrête du<br />

29 juillet 1917 ; art. 259)... « Les épreuves de la seconde<br />

série comprennent : ... 3° la récitation d'un<br />

morceau choisi sur une liste présentée par le candidat<br />

et, s'il le désire, l'exécution d'un chant choisi dans<br />

les mêmes conditions... L'exercice facultatif de chant<br />

peut relever de un h trois points, selon qu'il est assez<br />

bien, bien ou très bien exécuté, la somme des notes<br />

obtenues pour l'ensemble des épreuves de la seconde<br />

série. »<br />

— La réforme — pourtant modeste —/introduite<br />

récemment dans le programme du C. E. P., et qui<br />

n'est, sans doute, que le prélude d'une sanction plus<br />

efficace, doit néanmoins réjouir les éducateurs primaires<br />

qui savent tirer le plus grand profit esthétique<br />

et moral de l'enseignement obligatoire du chant.<br />

MICHAELIS I,<br />

Directeur d'école primaire.<br />

1. Du même auteur: Douze chants scolaires, avec conseils<br />

pédagogiques* questions-et réponses, pour les candidats ai<br />

B. E. et aux E. N. Librairie Hachette et Cie. Prix : 90 cent.<br />

CHANT : J. Combarieu. Le Chant choral, méthode, Morceaux choisis. Cours élém. et moyen. 1.50


li'2 LA LECTURE DU SAMEDI<br />

LA LECTURE DU SAMEDI<br />

Les Serfs au moyen âge.<br />

« Les seigneurs ne nous font que du niai; avec eux,<br />

nous n'avons ni gain, ni profit de nos labeurs; chaque<br />

jour est, pour nous, jour de souffrance, de peine et de<br />

fatigue : chaque jour, 011 nous prend nos bêtes pour<br />

les corvées et les services. Plaintes, griefs^ exactions<br />

anciennes et nouvelles, des plaids 1 et des procès sans<br />

lin, plaids de monnaies, plaids de marchés, plaids de<br />

route, plaids de forêts, plaids de montures, plaids de<br />

maltôtes -, plaids d'aguets, Il y-a tant de prévôts et de<br />

baillis, tant de sergents, que nous n'avons pas une<br />

heure de paix ; tous les jours, ils nous courent sus,<br />

prennent nos meubles et nous chassent de nos terres.<br />

Il n'y a nulle garantie pour nous contre les seigneurs,<br />

et nul pacte ne tient avec eux. Pourquoi nous laisser<br />

faire tout ce mal et ne pas sortir de peines? Ne sommesnous<br />

pas des hommes comme eux? N'avons-nous pas<br />

la même taille, les mêmes membres, la même force<br />

pour souffrir ? Il nous faut seulement du cœur:<br />

« Lions-nous donc ensemble par un serment ; jurons<br />

de nous soutenir l'un l'autre ; et s'ils veulent nous faire<br />

lâ guerre, n'av'ons-nous pas, pour un thevalier, trente<br />

ou quarante paysans jeunes, dispos et prêts à combattre<br />

à coups de massues, à coups d'épieux, à coups de<br />

flèches, à coups de haches, ou à coups de pierre s'ils<br />

n'ont pas d'armes ? Sachons résister aux chevaliers, et<br />

nous serons libres de couper des arbres, de courir le<br />

gibier et de pêcher à notre guise, et noùs ferons notre<br />

volonté sur l'eau, dans les champs et aux bois. »<br />

GUILLAUME <strong>DE</strong> JUMIÈOES,<br />

moine chroniqueur.<br />

La grande famine en 1033.<br />

Des pluies continuelles avaient noyé la terre, la<br />

•moisson fut perdue, et il fallut,, grands et petits, se<br />

1. Plaids, assemblées où l'on jugeait les procès.<br />

2. Maltôtes, perception d'impôts le plus souvent injustement,<br />

établis.<br />

nourrir de bêles et d'oiseaux. Cette ressource épuisée,<br />

la faim se fit cruellement séntir, et, après avoir essayé<br />

de se nourrir avec l'écorce des arbres ou l'herbe

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